Jonathan Swift, un homme de son temps

Transcription

Jonathan Swift, un homme de son temps
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Modeste proposition pour empêcher les enfants
des pauvres d’être à la charge de leurs parents ou
de leur pays et pour les rendre utiles au public
D’après le tract de Jonathan Swift
Proposition d’un théâtre pauvre, d’agitation populaire et civiquement correct
Pièce courte pour un acteur et une valise…
Spectacle à partir de 14 ans.
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Générique et contact
Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d’être à
la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au
public
D’après le tract de Jonathan Swift
Equipe artistique :
Conception et interprétation : Hugues Reinert
Collaborateurs :
• Mise en scène : Heidi Brouzeng
• Costume, accessoires : Daniel Trento
• Adaptation du texte : Séverine Wuttke
• Renforts réalisation technique : Joseph Desanctis, Arnaud Hussenot et
Denis Jarosinski
Création de l’Escabelle-Cie Théâtrale
Contacts :
L’Escabelle-Cie Théâtrale
Centre Culturel La Passerelle
50, av. de Lorraine
57190 Florange
tél. / Fax : 03 82 58 89 70
mobile : 06 13 74 08 61
[email protected]
Hugues Reinert :
[email protected]
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« Lorsque vous penserez au monde, donnez-lui de ma part un
coup de fouet de plus. »
Jonathan Swift
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Sommaire
Note sur l’auteur : Jonathan Swift, un homme de son temps
p.5
Note dramaturgique : un sérieux sans mélange et un humour noir
p.7
Note d’intention : un acteur et une valise pour un théâtre
d’agitation populaire
p.8
Extrait du texte : de quelques avantages de cette modeste proposition
p.10
Quelques notions
p.11
Bibliographie sélective : pour aller plus loin
p.12
Parcours artistiques
p.13
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Jonathan Swift, un homme de son temps
Prêtre et homme de lettres irlandais, Jonathan Swift naît à Dublin en 1667. Il est
l’auteur d’une œuvre centrale, Les Voyages de Gulliver, qui ne pourrait cependant éclipser
une importante série d’autres textes généralement moins connus du public, mais dont la teneur
se trouve être un étonnant et universel révélateur de la nature humaine et des mœurs de ses
contemporains ainsi que de notre société moderne.
On citera parmi d’autres ouvrages :
•
•
•
•
Méditation sur un manche à balai (1702)
Projet d’amélioration de la langue anglaise (1712)
Modeste proposition (1729)
Instructions aux domestiques (1730)
Ces textes, généralement courts, se présentant sous forme de tract ou de pamphlet,
souvent parodiques ou cyniques, ne sauraient tomber dans une classification d’écrit mineur à
vocation humoristique.
Il n’aura de cesse à travers ses écrits de pourfendre ses contemporains et leurs mœurs,
tout en proposant une critique acerbe de l’actualité politique de son pays.
Ainsi, bien qu’ayant été ordonné prêtre en Irlande en 1695 et exerçant la fonction de
secrétaire auprès de Sir William Temple, il fait paraître en 1704 Conte du Tonneau, dont les
propos irréligieux scandalisent la reine d’Angleterre.
Installé à Londres depuis 1708, il y mène une brillante carrière de pamphlétaire et
rédige notamment un ouvrage prônant la paix avec Louis XIV : La Conduite des alliés (1711).
Il est nommé doyen de Saint Patrick à Dublin en 1713, et un an plus tard, fonde avec
quelques amis écrivains (Pope, John Gay et John Arbuthnot) à l’esprit aussi critique que lui, le
Scriblerus Club.
Groupe informel, ce club se forme dans l’intention de faire la satire des excès de
l’érudition. Il donnera lieu à l’écriture et la publication des Mémoires de Martinus Scriblerus,
ouvrage fustigeant la pédanterie des gribouilleurs ou autres plumatifs d’Angleterre et
d’Irlande. (Scribbler signifie gribouilleur en anglais)
En 1726, il publie en Angleterre les deux volumes Des Voyages de Gulliver, livre
destiné aux enfants, mais dont la lecture attentive et minutieuse révèle aux adultes une vision
extrêmement clairvoyante et lucide de la société et des conflits politiques de l’époque,
notamment les querelles opposant le parti des Tories (travailleurs) à celui des Whigs
(conservateurs).
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C’est en 1729 que paraît sous forme de tract, A modest Proposal for Preventing the
Children of Poor People from being a Burthen to their Parents or Country, and for Making
them Beneficial to the Public (Modeste Proposition).
A partir de cette date sa santé se dégrade et J. Swift décède le 19 octobre 1745 à
Dublin à l’âge de 78 ans.
Il laissera sur sa tombe une épitaphe rédigée par ses soins, comme un dernier coup de
fouet contre un monde qu’il avait si bien compris et si peu aimé :
« Ici repose la dépouille de J.S, DD, Doyen de cette cathédrale, qui
désormais n’aura plus le cœur déchiré par l’indignation farouche.
Va ton chemin voyageur, et imite si tu le peux, l’homme qui défendit la
liberté envers et contre tout.»
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Un sérieux sans mélange et un humour noir
« Je proposerai donc humblement mes propres idées, qui je l’espère, ne soulèveront
pas la moindre objection. » J. Swift ; Modeste proposition.
Au début du XVIIIe siècle, Jonathan Swift, constate et déplore l’état de détresse dans
lequel se trouve son pays. Il réagit en publiant ce tract, cette modeste proposition, dont le titre
particulièrement long et pompeux en dit autant sur les intentions réelles de l’auteur que sur la
nature et le ton du texte lui-même.
Quelle est cette modeste proposition de Swift ?
Il se propose tout simplement d’éradiquer le problème de la faim et de la pauvreté
provoqué par l’explosion démographique des classes pauvres, en le traitant de façon radicale
et inédite : vendre à l’âge d’un an les enfants issus de parents pauvres, pour les manger !
Swift, dont André Breton disait que tout désigne en matière d’humour noir, comme
le véritable initiateur, signe ici une critique satirique teinté d’un sérieux sans mélange, lui
conférant ainsi une puissance à la fois revendicatrice et dénonciatrice mais également absurde,
voire comique, provoquant le rire mais sans en participer.
Car Swift, à la place d’écrire un libelle édifiant contre ce monde, porte l’humour noir à
un degré tel qu’il devient une véritable force de contestation et sert alors à pointer les
dysfonctionnements et les paradoxes d’une société qui se dévore elle-même.
Ainsi, la logique implacable avec laquelle Swift nous expose sa démonstration ne
laisse apparaître véritablement aucune objection (et c’est bien en cela qu’elle nous glace le
dos) et n’est pas sans rappeler le jusqu’au boutisme suicidaire de l’ultra libéralisme
contemporain :
« Nos banquiers m’ont assuré qu’en dessous de douze ans, les filles pas plus que les
garçons, ne font de satisfaisants produits négociables, et qu’on n’en tire pas plus de 450
euros, tout au mieux 500 euros à la bourse, ce qui n’est profitable ni aux parents ni au pays,
les frais de nourriture et de haillons s’élevant au moins à quatre fois cette somme. » J. Swift ;
Modeste Proposition.
Faut-il prendre ce texte au pied de la lettre ? Evidemment non. Cependant, à une
époque où l’on peut acheter des nourrissons sur les marchés de Paris et où des enfants servent
de prétexte à des escroqueries humanitaires, sans parler des trafics d’organes et du commerce
sexuel, ce texte apparaît comme une terrible prédiction des perversions et des horreurs
actuelles.
Et c’est donc très malheureusement que la cruauté, la rigueur et l’absurdité de ce tract
adapté à notre époque, trouvent aujourd’hui plus que jamais une inquiétante résonance…
Enfin, si le lecteur / spectateur du XXIe se laissera aller à un rire jaune à la découverte
de ce texte teinté d’un humour noir, ce sera parce qu’il reconnaîtra dans cette Modeste
proposition certaines vérités dont il vaut mieux en
rire qu’en pleurer.
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Un acteur et une valise pour un théâtre d’agitation
populaire
Modeste proposition n’est pas un texte de théâtre, il s’agit d’un tract, écrit en
prose, sans dialogue ni didascalie.
Le texte est porté par un seul acteur muni d’une valise. Le spectacle prend la forme
d’un monologue dynamique porté vers le public.
Le tract que Swift écrivit avec sérieux mais aussi avec un amusement certain dans
l’idée de mettre à jour l’incapacité des dirigeants à résoudre les problèmes de la nation, sert de
support à l’acteur, sorte de camelot moderne ou yuppie fraîchement sorti d’H.E.C, qui se
fait le porte-parole, au premier degré, du projet de Swift.
Ainsi, ce camelot, également prêcheur, bonimenteur, escamoteur et bateleur, tente de
vendre sa modeste idée à un public, pas tout à fait convaincu encore, des bienfaits de son
application systématique.
Pour se faire, il emprunte aux figures archétypales et universelles des grands
orateurs de notre société leur force de persuasion. Ainsi, il est tantôt prêtre, conférencier,
professeur d’université, homme politique, gourou, scientifique, dictateur, sociologue, militant
révolutionnaire ou encore économiste ; l’ensemble de ces personnages formant un tout
homogène et constitutif de notre yuppie, où la proposition, amenée par un langue habilement
maniée, gangrène peu à peu l’esprit du spectateur encore innocent. Peu importe l’idée, c’est la
manière dont on la communique qui importe.
La valise, signe de vagabondage, de baroudage et d’esbroufe, possédant tiroirs,
panneaux dépliants et autres compartiments secrets, renferme plusieurs ustensiles et
accessoires astucieusement transformés et agencés, servant à appuyer sa proposition.
La dynamique du spectacle repose sur la manipulation de la valise et de ses
objets.
Au fur et à mesure que le camelot – V.R.P. – idéologue avance dans son raisonnement,
l’espace de la valise se remplit de ces objets détournés et manipulés, se transforme petit à petit
en étal de marché à enfants pour devenir en dernier lieu un autel : Dieu ayant sacrifié son
unique fils pour sauver les Hommes, nous devons aujourd’hui sacrifier les nôtres (les plus
pauvres uniquement) au nom de notre toute puissante religion moderne : l’économie de
marché. L’enfant de pauvre, en plus d’être un produit comestible de luxe, devient aussi
la nouvelle eucharistie.
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Le spectacle progresse et oscille sur un fil tendu et ainsi ne propose pas une lecture
unilatérale du texte, mais place les spectateurs dans un entre-deux où il lui est autorisé de
choisir son camp, suivant son humeur (ou humour) : marchand ou charlatan ; théâtre ou
conférence ; bonté de cœur ou prosélytisme ; humour noir ou humour jaune ; sérieux ou
dérision ; comédien ou fou furieux ; cochon ou enfant ; etc.
Enfin, il est possible de voir dans ce spectacle, de part sa forme légère et souple, de par
la nature de son contenu – un programme politique et social abject - et par l’expression
satirique de celui-ci, une sorte de théâtre d’agitation populaire. En effet, traiter un tel sujet au
prisme de l’humour noir favorise à la fois la catharsis en plus d’une certaine prise de
conscience des enjeux politiques de notre époque.
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De quelques avantages de cette Modeste proposition par
l’auteur même (extrait du texte).
[…]
Premièrement, comme je l’ai déjà fait observer, elle [ma proposition] diminuerait
considérablement le nombre d’enfants issus des banlieues, des ZUPS dont nous sommes
inondés tous les ans, car leurs parents sont les plus grands faiseurs d’enfants de la nation,
aussi bien que ses plus dangereux ennemis ; et s'ils restent au pays, ce n’est que pour profiter
des avantages sociaux.
Deuxièmement. Les plus pauvres auront quelque chose à eux que les huissiers
pourront saisir pour payer leur loyer aux propriétaires, tous leurs autres biens étant déjà saisis
et l’argent une chose inconnue chez eux.
Troisièmement. Attendu que l’entretien de trois millions deux cents cinquante mille
enfants de deux ans et au-dessus ne peut-être évalué à moins de 900 euros par tête et par
année, l’avoir de la nation s’accroîtra par là de cinq milliards huit cent cinquante millions
d’euros par an, outre le profit d’un nouveau plat introduit sur les tables de tous les gens riches
du pays qui ont quelques délicatesse de goût ; et l’argent circulera parmi nous, l’article étant
entièrement de notre cru et de notre fabrication.
Quatrièmement. Les re-producteurs réguliers, outre le gain annuel de 700 euros par la
vente de leurs enfants, seront quittes de leur entretien après la première année.
Cinquièmement. Cet aliment amènera aussi beaucoup de consommateurs aux
restaurants, où les chefs auront certainement la précaution de se procurer les meilleures
recettes pour le préparer à la perfection, et, par conséquent, auront leurs maisons fréquentées
par tous les beaux messieurs qui s’estiment fort justement en raison de leurs connaissances en
cuisine, et un cuisinier habile, bon juge des vrais désirs de ses hôtes, saura bien rendre celle-ci
aussi coûteuse qu’il leur plaira.
Sixièmement. Ce serait un grand stimulant au mariage, que toutes les nations sensées ont
encouragé par des récompenses ou imposé par des lois et des pénalités. Cela augmenterait le
soin et la tendresse des mères pour leurs enfants. Comment ne pas les chérir ces pauvres bébés
dont elles tireraient leur subsistance, et dont l’intervention de l’Etat en ferait une source de
profits annuels et non plus de dépenses. Nous verrions vite naître une honnête émulation entre
les femmes mariées à qui apporterait au marché l’enfant le plus gras. Les hommes
deviendraient aussi attentionnés envers leurs épouses enceintes qu’ils le sont aujourd’hui
envers leurs Kawasaki, leurs Safrane, leurs ponceuses électriques Black and Decker et par
peur d’avortement, et ils ne les menaceraient plus ni du poing ni du pied comme ils en ont
trop souvent l’habitude. […]
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Quelques Notions
Humour et humour noir : L'humour est une notion très difficile à définir; de plus, elle varie
énormément d'une culture à l'autre, à tel point que l'on peut parler spécifiquement d'humour
anglais ou d'humour juif, par exemple. On pourrait le définir rapidement comme une forme
d'esprit permettant de dégager certains aspects cocasses ou insolites de la réalité. L'humour
peut se révéler important dans la vie de l'homme : il lui permet en effet de prendre du recul
sur ce qu'il vit ; en ce sens, la définition qu'en donne Joseph Klatzmann dans son ouvrage
L'humour juif (aux PUF, collection « Que sais-je ? » n° 3370), c'est-à-dire « rire pour ne pas
pleurer », trouve toute sa pertinence.
L'on nomme humour noir une forme d'humour qui s'appuie sur des éléments tristes ou
désagréables et les tourne en dérision (l'humour juif, à cet égard, est souvent noir) et rire jaune
un rire forcé et amer. De fait, l'humour n'est pas nécessairement lié à la joie. (...)
Enfin, si l'humour permet à l'homme, par le décalage et l'absurde, de prendre
conscience de lui-même, de ses dérèglements ou de ceux de la société, il ne faut pas s'étonner
que les sujets choisis par l'humour dit noir puissent être macabres ou choquants : la mort, la
blessure, le désespoir et l'angoisse font bel et bien partie de la vie humaine.
Wikiédia, L'encyclopédie libre
Monologue : Il y a monologue quand l’acteur seul en scène parle au public (ce qui entraîne
un effet de distanciation) ou à lui-même (le discours peut alors, par une convention remontant
au classicisme, représenter la pensée du personnage).S’y apparente le soliloque (adresse à un
interlocuteur muet mais présent), très courant dans le théâtre contemporain. Monologue et
soliloque peuvent constituer tout ou partie d’une pièce de théâtre.
Au XXe siècle, le monologue théâtral se développe dans deux directions contraires :
vers l’épique sous le signe de Brecht ; vers le théâtre mental sous le signe de Beckett.
Aujourd’hui, l’explosion du genre dramatique fait du monologue une forme
privilégiée, à la fois récit et flux de conscience, surgissement d’une parole ou pure traversée
du langage.
A.-F. Benhamou ; Dictionnaire encyclopédique du théâtre.
Tract : de l’anglais tract, abréviation de tractate, traité.
Petite feuille ou brochure de propagande que l’on distribue afin de faire passer des idées.
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Bibliographie sélective : pour aller plus loin
•
•
•
•
•
•
André Breton , Anthologie de l’humour noir ; J.-J. Pauvert éditeur, 1966.
Michel Corvin (sous la direction de), Dictionnaire encyclopédique du Théâtre ;
Larousse, 1998.
Martin Scriblerus, L’anti-sublime (Peri Bathos) c'est-à-dire l’art de ramper en
poésie ; Sulliver Editions; 1999.
Jonathan Swift, Instructions aux domestiques ; Mille et une nuits ; 1998.
Jonathan Swift (texte attribué à), L’art du mensonge politique, Editions Jérôme
Million, 1993.
Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver ; Gallimard, 1998.
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Parcours artistiques
L’Escabelle – Cie Théâtrale
La Compagnie de l’Escabelle a été fondée en 1990 par Brigitte Meignant, comédienne.
En juin 2004, la direction de la compagnie a été confiée à Heidi Brouzeng et Hugues Reinert.
En résidence à Florange (57) depuis 1998, sa vocation tient en trois points :
• Création théâtrale.
• Ancrage de cette création dans la cité et interactivité avec la cité (choix des écritures
contemporaines et des thématiques de travail).
• Éveil de la population à la formation et à l’éducation artistique et culturelle (animation
de stages et d’ateliers artistiques auprès d’amateurs et en milieu scolaire).
Depuis 1998, plusieurs artistes se sont associés à cette démarche, en venant travailler à
Florange : résidence d’écriture pour Philippe Minyana, Eugène Durif et Véronique Laupin,
résidence chorégraphique pour Sumako Koseki (danse Butô), travail avec des musiciens
(Louis Arti, Denis Jarosinski), avec un vidéaste (Abdallah Badis),...
Dernières Créations :
2006 : Poupée, anale nationale, d’après le roman d’Alina Reyes ; farce théâtrale et musicale, créée au
Festival Musique Action 2006 en partenariat avec le CCAM, Scène Nationale de Vandoeuvre ; mise
en scène : Lionel Parlier ; musique : Denis Jarosinski.
2005 : Le Banquet des Aboyeurs d’Eugène Durif (commande d’écriture) ; création théâtrale et
musicale en coproduction avec le CCAM, Scène Nationale de Vandœuvre et avec le soutien du
Théâtre de la Manufacture, Centre Dramatique National de Nancy Lorraine ; mise en scène Heidi
Brouzeng ; musique Denis Jarosinski ; chorégraphies Sumako Koseki. Création au CCAM, Scène
Nationale de Vandœuvre.
2004 : Sublimes Idioties de Nasreddine Hodja, d’après la tradition orale arabe
« création tout public pour va-nu-pieds, marionnettes et idioties » en partenariat avec la CC Pays de
Briey (54) et en coréalisation avec Le Centre Culturel La Passerelle de Florange (57) ; mise en scène
Heidi Brouzeng. Création au Centre Culturel La Passerelle de Florange.
2003 : Les Rats de I. Horovitz, création tout public en coréalisation avec le Centre Culturel La
Passerelle de Florange (57) ; mise en scène B. Meignant. Création au Centre Culturel La Passerelle de
Florange.
2002 : Sauf Un de Véronique Laupin (commande d’écriture) ; création en coproduction avec le
Théâtre Populaire de Lorraine, Centre Dramatique Régional de Thionville et le CCAM, Scène
Nationale de Vandœuvre ; mis en scène Heidi Brouzeng ; création sonore Denis Jarosinski ; films
Abdallah Badis ; Création au Centre Culturel La Passerelle de Florange.
2000 : Le Hasard, vous y croyez ? de Eugène Durif (résidence d’écriture et musicale), mise en scène
Catherine Beau.
1999 : Monsieur Bild ou l’Exposition texte et mise en scène Philippe Minyana (résidence d’écriture).
1998 : De Petits Inventaires d’après Philippe Minyana, mise en scène Bernard Beuvelot.
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Heidi Brouzeng
Née en 1966, en région Parisienne. Elle réside actuellement en région Lorraine. Après
deux années en « Economie Générale et Gestion de l’Entreprise » (UER Paris Sorbonne), elle
change radicalement de voie pour s’initier au théâtre (cours J. Perimony, Philippe Lasry,
Ecole Nationale du Cirque A. Fratellini, et stages avec J. C. Buchard, A. Mnouchkine, D.
Péron, J. C. Fall, C. Beau,...)
Comédienne, elle a travaillé depuis 1990 notamment sous la direction de Michel
Dufresne (LE DIVAN DECHIRE d’après Sade, MADEMOISELLE JULIE de Strindberg,...) Kristian
Frédric (DEFLAGRATIONS de Thierry Ragueneau), Stéphanie Loïk (LES EXCLUS de Joël
Jouanneau), Bernard Bloch (GOUTTES D’EAU SUR PIERRES BRULANTES de Fassbinder), Philippe
Thomine (METAMORPHOSES, d’après Ovide) Michel-Jean Thomas (ALICE...d’après Lewis
Carroll, MME DE SADE de Mishima, ISMENE de Yannis Ritsos, LA FEMME COMME CHAMPS DE
BATAILLE de Mateï Viscniec, STABAT MATER FURIOSA de Jean-Pierre Siméon,...), Catherine Beau
(LE HASARD, VOUS Y CROYEZ ? d’Eugène Durif), Anne-Marina Pleis (« MORT A LA MORT »
d’après Valère Novarina pour Taxi Théâtre), Christophe Thiry (L’ILLUSION COMIQUE de
Corneille , UN THEATRE POUR LA VIE de C. Thiry), etc.
Parallèlement, elle découvre la marionnette en 1993 auprès de Philippe Casidanus
avec qui elle travaillera jusqu’en 1997 (THEATRE DU POLICHINELLE PARISIEN, répertoire de
marionnettes à gaine)
Elle effectue sa première mise en scène en 2001 (CLAIR OBSCUR de Israël Horovitz) à
la demande de la Compagnie Plexus (Théâtre Universitaire de Metz).
D’autres suivront pour l’Escabelle-Cie Théâtrale (SAUF UN de Véronique Laupin en
2002, spectacle en coproduction avec le TPL, CDR Thionville et le CCAM, Scène Nationale
de Vandœuvre ; en 2004, SUBLIMES IDIOTIES DE NASREDDINE HODJA, spectacle pour
marionnettes d’après les contes populaires arabes ; en 2005, LE BANQUET DES ABOYEURS,
spectacle théâtral, musical et chorégraphique, en coproduction avec le CCAM, Scène
Nationale de Vandœuvre et la Manufacture, CDN Nancy).
En 2003, elle assure une co-mise en scène avec Francis Freyburger de L’ANIMAL DU
TEMPS de Valère Novarina (projet de et avec Christine Koetzel - coproduction de la
Manufacture, CDN de Nancy et du CCAM, Scène Nationale de Vandœuvre)
Elle sera également assistante à la mise en scène auprès de Stéphanie Loïk (LES
TROYENNES, d’après Euripide - 1996), Catherine Beau (LE PLANCHER DES VACHES d’Eugène
Durif - 2003).
Depuis juin 2004, elle codirige avec Hugues Reinert (comédien), l’Escabelle-Cie
Théâtrale, compagnie en résidence à Florange (57), dont la vocation est de travailler sur les
dramaturgies contemporaines (résidence d’auteurs, et de danseurs, travail avec musiciens,
vidéastes, ...).
Elle anime différents stages et ateliers théâtre auprès d’amateurs et en milieu scolaire,
notamment pour l’Escabelle-Cie théâtrale.
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Hugues Reinert
Né en 1977 en région Lorraine où il réside actuellement.
De formation universitaire, Maîtrise et Licence en Art du Spectacle mention Cinéma à
l’Université de Metz, Hugues s’adonne à la pratique du théâtre de façon autodidacte.
Puis il assiste à partir de 1995 à plusieurs cours et stages de théâtre notamment avec
Pierre Marzin, Marc-Ange Sanz, Heidi Brouzeng, Didier Galas, Pierre Castagné, Michel-Jean
Thomas, Laurent Gutmann, Annie Mercier.
Il poursuit également sa formation en suivant les stages de danse Butô avec Sumako
Koseki, danseuse et comédienne, qui sera également sa partenaire de jeu.
En 2002, Hugues commence à travailler avec l’Escabelle Cie-Théâtrale, qu’il co-dirige
avec Heidi Brouzeng depuis juin 2004.
Comédien, il travaille depuis 2003 avec Brigitte Meignant (Les Rats, d’Israël
Horovitz), Michel Didym (Divans, texte de Xavier Durringer), Heidi Brouzeng (ClairObscur, d’Israël Horovitz et Le Banquet des Aboyeurs, d’Eugène Durif), Séverine Wuttke
(Jack L’Eventreur, de Robert Desnos, Dors mon petit enfant, de Jon Fosse).
Il assiste Heidi Brouzeng à la reprise en salle du spectacle Sublimes idioties de
Nasreddine Hodja, mis en scène une première fois en version courte et en plein air par Heidi
Brouzeng
D’autre part, il anime les ateliers de pratique théâtrale amateur enfants et adolescents
pour l’Escabelle Cie-Théâtrale, ainsi que des stages ponctuels en milieu scolaire, ou en
partenariat avec des structures à vocation socio-éducative.
Parallèlement à son activité théâtrale, il est bassiste du groupe Hyacinth, qui tourne
régulièrement depuis 2005 en France et en Europe.
Daniel Trento
Lorrain, 36 ans. Après un bac professionnel Artisanat et Métiers d’Art obtenu en
1994, Daniel se dirige dès 1996 vers la réalisation de costumes de théâtre, en créant pendant
plusieurs années les costumes pour les mises en scène de l’événement Pierre de Culture en
Moselle.
Il travaille à partir de 1995 au Luxembourg avec le Théâtre du Centaure (Chère Elena
Sergueievna, Jeux dans l’arrière-cour, Lapin Lapin, Les lettres de mon moulin) et
récemment avec le Théâtre des Capucins (Les caprices de Marianne, le Barbier de Séville).
En Lorraine, il travaille avec la Cie La Balestra avec laquelle il réalise les costumes
de Bitume Farouche, Au petit salé et Post-Mortem.
Il accompagne régulièrement le Théâtre de Marionnettes de Metz de 1998 à 2001 :
Les amours du baron de Crac, Asile et Candid’parade.
En 2005, il crée les costumes de Phénomène/ La femme poisson pour la Cie la
S.O.U.P.E de Strasbourg et en 2006 réalise ceux de leur dernier spectacle Derrière la porte.
Enfin, depuis un an, il travaille pour les Ballets de Nancy-Lorraine.
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Séverine Wuttke
Née en 1977 en région Lorraine, où elle demeure aujourd’hui.
Suite à un cursus universitaire dans lequel le théâtre tient une place privilégiée,
essentiellement en menant un travail de thèse sur la réception du théâtre, Séverine Wuttke
décide de s’investir davantage dans la création théâtrale.
Elle suit des stages de jeu auprès de Marc-Ange Sanz, Michel Simonot, Pierre
Castagné, Michel Jean Thomas et Pierre Marzin. Elle découvre aussi la danse butô au travers
de Sumako Koseki.
Parallèlement, elle s’adonne à un travail de recherche sur l’écriture dramaturgique en
participant à la master class écriture animée par Roland Fichet, ainsi qu’aux stages d’écriture
de Joseph Danan, organisé par la MEEC.
De plus, Séverine aborde la dramaturgie en assistant plusieurs années aux cours
dispensés par J-P. Ryngaert à l’Université d’été de la Mousson d’été.
Après quelques expériences de comédienne avec des troupes universitaires messines,
elle crée en 2005 son premier spectacle, Jack L’éventreur de Robert Desnos, au Théâtre du
Saulcy de Metz.
Elle assiste en 2006 Eric Lehembre sur une mise en espace du texte de Joseph Danan,
Lendemain, commande de Michel didym pour la Mousson d’été 2006.
Elle est également assistante à la mise en scène sur Le frigo de Copi, créé à la Villette
en juin 2006 par Eric Lehembre.
Enseignante en sociologie et en Arts du Spectacle à l’Université Paul Verlaine de
Metz, Séverine finit une thèse de sociologie et poursuit un travail de recherche au laboratoire
de recherche de l’Université de Metz sur la culture et l’art théâtral.
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