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INNOVATION Marc-Alexandre Legrain www.leclientestroi.be www.lcer.eu Sommaire I. Introduction Présentation de la philosophie Innover, pour qui ? II. La démarche d’innovation Description de la situation initiale La divergence d’idées Innover, c’est FUN ! La mise en place du projet III. Exemples d’innovation réussie www.leclientestroi.be www.lcer.eu I. Introduction « Innovare humanum est » : l'homme innovant avance et, sur son passage, des pensées se lèvent dont aucune ne ressemble à la précédente. Certaines de ces pensées, pareilles à des feux follets, surgissent et s'éteignent aussitôt, insaisissables, informulables, trop fluctuantes ou trop compliquées. Certaines visions à peine apparues dans son esprit en sont chassées, réprimées, recouvertes par des représentations plus conventionnelles. Mais quelques idées résistantes prennent racine dans sa tête. Elles peuvent lui être venues de deux façons différentes. Première origine possible: une nécessité interne. Ces idées sont ses vérités à lui. Vérités que son esprit a reconnues et pour lesquelles il lutterait, même si elles tournent le dos à l'époque, même si, hors de son esprit à lui, elles n'ont aucune chance pour elles. Il se trouve parfois qu'elles coïncident avec les attentes de l'entreprise, les besoins du marché, les voeux de la société. Mais lui n'a pas cherché cette coïncidence. Il peut même ne s'en rendre compte qu'après coup, quand la société commence à «répondre». Autre origine possible. On peut se figurer au contraire un homme par lui-même neutre, indéterminé, ouvert. Il n'a de personnel que son aptitude à véhiculer une importante charge d'innovations. Il se penche sur la société de son temps, sur la mosaïque des marchés, sur l'organisation de l'ordre. Il les ausculte. Il devine les idées qui ont le plus de chances de provoquer et d'orienter une transformation. Et il s'empare de cette charge d'idées, la porte devant lui, ouvrant le chemin, forçant les passages difficiles. De plus en plus fréquemment, l'homme inventif arrive à ses fins. Il parvient à modifier l'ordre établi sur le marché des produits, dans les structures organisées, dans la hiérarchie des valeurs. Au fur et à mesure qu'il fait la démonstration de son pouvoir d'ébranler les vieilles constructions mentales et d'accroître la part du «nouveau» dans le monde, le prestige couronnant anciennement la tête du sage se déplace sur sa tête. Le sage du 21ème siècle sera à coup sûr le manager de l'innovation. Conducteur du changement, il trouve son équilibre dans et par le mouvement même. Aujourd'hui, cependant, le manager de l'innovation paie encore cher le luxe qu'il s'offre en imaginant des solutions nouvelles. Il rencontre en effet autour de lui davantage de résistance que de soutien. Beaucoup d'acteurs de l'entreprise, beaucoup de collaborateurs, beaucoup de témoins protestent devant les tentatives de nouveautés. www.leclientestroi.be www.lcer.eu Ils se disent au fond d'eux-mêmes: «Je n'ai jamais trouvé ça. Je n'ai pas essayé de le trouver. Je n'ai jamais eu besoin qu'un autre le trouve. Et personne ne m'a jamais rien demandé». Ces gens apprécient peu de vivre dans un espace où les produits qu'ils fabriquent, les moyens qu'ils utilisent se métamorphosent sans qu'ils en soient les maîtres. Ils sentent plus ou moins confusément que la civilisation ne peut se passer d'eux mais qu'elle passe au-dessus d'eux. Il y a donc loin du concept à peine né au produit nouveau prêt à être lancé sur le marché: il y a loin de la coupe aux lèvres. Libérer les potentialités sous forme d'innovations, initier des projets depuis la génération d'idées jusqu'à leur exécution réussie est une tâche complexe, pleine d'embûches. C'est le rôle du management de l'innovation, discipline à part entière, d'aider à mener un projet à son terme. En particulier le management de l'innovation a pour tâche de résoudre un paradoxe criant dans les pays européens: la relative insuffisance du nombre des innovations comparativement à l'étendue des connaissances scientifiques et techniques s'accumulant dans le cerveau des cadres et des diplômés. En fait, le savoir technologique et le bagage scientifique constituent une potentialité formidable, précieuse mais qui reste à convertir davantage en nouveaux produits, nouveaux services et nouveaux processus de fabrication. Le management de l'innovation est une discipline qui s'adresse à l'homme complet, pris sous toutes ces facettes: ingénieur, producteur, chercheur, gestionnaire, acteur social, individu. Innover mobilise la personne tout entière. Toutes les composantes de l'individu entrent en syntonisation. Ainsi l'ingénieur, pour gagner en efficacité, ne se cantonne plus aux préoccupations technologiques qu'on lui réservait autrefois. En bref, on peut repérer trois étapes à franchir sur le chemin de l'innovation qui correspondent d'ailleurs aux trois lignes de force du management en tant que discipline à maîtriser. 1. Stimuler la créativité: générer des idées neuves et les faire partager. 2. Répondre aux opportunités du marché: accorder aux signes du marché les considérations qu'ils méritent et sortir des innovations pour des clientèles ciblées. 3. Dresser le diagnostic de rentabilité de projets novateurs: cerner les projets dans la multitude de leurs aspects économiques et financiers. www.leclientestroi.be www.lcer.eu II. La démarche d’innovation Description de la situation initiale L’idée comme réponse à un problème donné… Mais quel est le problème ? Le Queststorming pourrait se définir comme l’art de se poser les bonnes questions. Cette étape est indispensable à la réussite du processus d’innovation. - « De quoi notre client aurait-il besoin ? » « Quelle est son insatisfaction entre ses attentes et les produits proposés sur le marché ? » « Que puis-je faire pour augmenter sa satisfaction et le fidéliser ? » … La plupart des producteurs, qu’il s’agisse d’une multinationale, d’une PME, d’un artisan ou d’un commerçant se posent trop souvent la question de l’innovation en ces termes : « Comment faire mieux que nos concurrents ? » ou encore « Quelles innovations sommes-nous capables de mettre sur le marché, sur base de notre équipement et de notre savoir-faire ? ». Au lieu de s’intéresser d’abord au client. Ne dit-on pas qu’il est R.O.I. ? Au final, c’est lui qui décidera du succès du produit, du chiffre d’affaires généré, de la notoriété qu’il voudra accorder à notre marque, bref, du succès et de la pérennité de l’entreprise. La divergence d’idées La créativité peut être considérée comme la capacité d'apporter ou de faire trouver des solutions originales aux problèmes d'adaptation auxquels chaque entreprise est confrontée. En ce sens, elle devient, en tant que telle, une méthode de résolution de problèmes, comme en positionnement, en stratégie commerciale, en recherche & développement ou encore en gestion des ressources humaines. La phase de divergence fait appel à une créativité d’exploration – la recherche du maximum d’idées, de pistes, d’indices, de possibilités, de matériaux idéatifs… Il est important dans cette étape de ne pas brider votre créativité par des facteurs internes ou externes. Il vous faut générer un maximum d’idées (50, 100, 200,…), même les plus absurdes ! www.leclientestroi.be www.lcer.eu Techniques de créativité : La théorie de la chaise et du trottoir Prendre le recul nécessaire pour observer la situation actuelle (à travers de l’observation directe ou des photos) pour intégrer de nouvelles dimensions (durable, sensoriel, web,…). Les 6 chapeaux Quand il s'agit d'utiliser la méthode lors d'un brainstorming, le principe est de faire l’effort d’endosser tous les modes de pensée à tour de rôle (ou de les reconnaître chez les autres intervenants). Une séquence d’utilisation des chapeaux est déterminée à l’avance selon le problème à traiter (ex : on pense en chapeau blanc d’abord, ensuite en rouge, puis en noir, etc.) ; chacun des intervenants doit utiliser le mode de pensée relié au chapeau déterminé par la séquence. Ce système crée un climat de discussion cordial et créatif et facilite la contribution de chacun. Cela permet à tous d’être sur la même longueur d’onde en même temps et les idées des uns provoquent les idées des autres. Cette méthode centralise l’énergie créatrice de l’équipe, rarement sollicitée. On peut résoudre les problèmes plus rapidement en concentrant sa pensée sur la tâche à accomplir. Les idées nouvelles sont alors protégées de la critique immédiate et peuvent donc se développer. Chapeau blanc La neutralité : lorsqu’il porte le chapeau blanc, le penseur énonce des faits purement et simplement. La personne alimente le groupe en chiffres et en informations. C’est l’image de la froideur. C'est le goût de la simplicité : le minimalisme. Chapeau rouge La critique émotionnelle : avec le chapeau rouge, le penseur rapporte ses informations teintées d’émotions, de sentiments, d’intuitions et de pressentiments. Il n’a pas à se justifier auprès des autres chapeaux. C’est le feu, la passion, l'intuition. Chapeau noir La critique négative : lorsqu’il porte le chapeau noir, le penseur fait des objections en soulignant les dangers et risques qui attendent la concrétisation de l’idée. C’est l’avocat du diable ! C’est la prudence, le jugement négatif. www.leclientestroi.be www.lcer.eu Chapeau jaune La critique positive : lorsqu’il porte le chapeau jaune, le penseur admet ses rêves et ses idées les plus folles. Ses commentaires sont constructifs et tentent de mettre en action les idées suggérées par les autres membres du groupe. C’est le soleil et l’optimisme. Chapeau vert La créativité : lorsqu’il porte le chapeau vert, le penseur provoque, recherche des solutions de rechange. Il s’inspire de la pensée latérale, d’une façon différente de considérer un problème. Il sort des sentiers battus et propose des idées neuves. C’est la fertilité des plantes, la semence des idées. Chapeau bleu L'organisation : c’est le meneur de jeu, l’animateur de la réunion qui canalise les idées et les échanges entre les autres chapeaux. C’est le bleu du ciel qui englobe tout. Augmenter le taux d’attrition de la clientèle Trouver le maximum d’idées pour faire fuir la clientèle, et ensuite inverser le schéma de pensée. www.leclientestroi.be www.lcer.eu Le monde à l’envers Prendre en considération uniquement le besoin du marché (et non plus l’offre) pour inventer des solutions répondant parfaitement à ces attentes. Exemple : le manque de temps pour cuisiner, l’envie de penser à soi et de profiter des enfants induit la nécessité de Convenience Food (salade nettoyée et découpée en sachet, prête à l’emploi). Cette méthode se base souvent sur une analyse de marché. L’ICC² L’Innovation conçue avec les Collègues et les Consommateurs permet de sortir de sa bulle de confort et d’impliquer davantage chaque acteur dans le schéma de génération d’idées nouvelles. Exemple : « Crée ton goût » imaginé par PepsiCo pour les chips Lay’s. 250.000 belges ont répondu à l’appel lancé… Innover, c’est FUN ! La phase de convergence recourt à la construction, l’expérimentation, la combinaison, la confrontation à la réalité et la modification du réel. L'innovation de produit correspond à la mise au point d'un produit nouveau ou de l'incorporation d'une nouveauté dans un produit existant. L'innovation va permettre de toucher de nouveaux clients, fidéliser les siens et rendre " obsolète " les produits de ses concurrents. Mais elle va également permettre de faire grandir l'image de la marque et la capacité de l'entreprise à innover. www.leclientestroi.be www.lcer.eu La sélection de la, ou les bonnes idées sera basée sur la méthode FUN (développée par The Idea Monopoly). Cette méthode demande toutefois que l’idée soit un minimum formalisée. Elle s’applique donc à des solutions, et non à des idées brutes. Il faut donc anticiper cette étape par un élagage dans les idées. Comment évaluer les chances de succès d’une idée ? Grâce à la méthode FUN : Faisabilité, Utilité, Nouveauté. www.leclientestroi.be www.lcer.eu Le premier critère à examiner est celui de la Nouveauté, car c’est le plus important à analyser et c’est souvent le plus négligé. Pour valider l’idée sur le critère de l’utilité, il convient de s’assurer que non seulement l’idée répond bien à un besoin insatisfait du marché (étude de marché) mais aussi que ce besoin n’est pas encore couvert par des biens ou services concurrents (Benchmarking). Une étude de faisabilité sert à vérifier les techniques de mise en place qui pourraient être employées et vérifier le R.O.I. (Return On Investment). La mise en place du projet On appelle projet l'ensemble des actions à entreprendre afin de répondre à un besoin défini dans des délais fixés. Ainsi un projet étant une action temporaire avec un début et une fin, mobilisant des ressources identifiées (humaines et matérielles) durant sa réalisation, celui-ci possède également un coût et fait donc l'objet d'une budgétisation de moyens et d'un bilan indépendant de celui de l'entreprise. On appelle «livrables» les résultats attendus du projet. La difficulté dans la conduite du projet réside en grande partie dans la multiplicité des acteurs qu'il mobilise. En effet, contrairement aux projets personnels ou aux projets internes à faible envergure pour lesquels le besoin et la réponse à ce besoin peuvent être réalisés par la même personne ou par un nombre limité d'intervenants, dans un projet au sens professionnel du terme, l'expression du besoin et la satisfaction de ce besoin sont portés par des acteurs généralement distincts. De cette manière, il est nécessaire de s'assurer tout au long du projet, que le produit en cours de réalisation correspond clairement aux attentes du «client». Par opposition au modèle commerçant traditionnel («vendeur / acheteur») où un client achète un produit déjà réalisé afin de satisfaire un besoin, le projet vise à produire une création originale répondant à un besoin spécifique qu'il convient d'exprimer de manière rigoureuse. Cette expression des besoins est d'autant plus difficile que le projet n'a généralement pas d'antériorité au sein de l'entreprise étant donné son caractère novateur. A l'inverse, il est généralement difficile de faire abstraction des solutions existantes et de se concentrer uniquement sur les besoins en termes fonctionnels. L’évaluation du projet Avez-vous atteint votre objectif ? Sinon, identifiez la cause et rectifiez… www.leclientestroi.be www.lcer.eu III. Exemples d’innovation réussie DYSON (aspirateur, sèche-main, ventilateur) GEOX (semelle respirante) S.O.S. NOUKIE’S (pour commander un doudou perdu à l’identique) Le Libraire Toqué (librairie gastronomique et atelier culinaire) - Namur Antoine (produit de lessive pour hommes) – PME parisienne New Tree (chocolat aux saveurs surprenantes et aux vertus apaisantes) www.leclientestroi.be www.lcer.eu