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Éditorial
Je salue la parution de ce guide, qui nous présente Milan et son
Histoire, à travers entre autres le regard de Stendhal, ce grand
écrivain qui occupe une place d’honneur dans notre Lycée.
Grâce à ce guide, le lecteur éprouve le désir de découvrir Milan, ses musées, ses bibliothèques, ses églises, mais aussi sa
culture, sa littérature...
Je félicite tous les élèves qui ont participé à sa rédaction, ainsi
que leur professeur Madame Figuier pour les avoir accompagnés avec persévérance et bienveillance dans cette tâche, leur
permettant ainsi non seulement de développer leurs compétences mais également de donner du sens aux apprentissages.
Je souhaite à tous une bonne lecture et découverte de la ville.
Helena Costa Garon
Proviseure
Un autre regard sur Milan
Lycée Stendhal
de Milan
Classes de seconde
2010 - 2011
2011 - 2012
Sommaire
Stendhal et Milan
Histoire de Milan
avec deux extraits des Promessi Sposi d’Alessandro Manzoni :
La Grande Peste
Federigo Borromeo
Monia, Alice, Marianne
Les Arts
La Pinacothèque
Isabella, Alexia
Le Musée des Beaux-Arts de Brera
Isabella, Alexia
Deux peintres milanais : Le Caravage et Arcimboldo
Alexia
Vivre
Nicolas , Nanni
Les lieux de rencontre à Milan
Camilla
Vingt choses à faire à Milan
Nanni
Les tramways
Antonio
Qu’est-ce que manger à Milan ?
Une promenade à Milan dans le centre historiquue
La mode
Milan capitale de la mode
De grands noms : Dolce et Gabbana, Moschino, Versace
Gros plan sur Prada
Présentation du livre de Simona Segre Reinach, La Moda, Un’ Introduzione, La Terza
Entretien avec Simona Segre Reinach
Mila, Bianca, Caroline
coordinatrice Bettina
Lire à Milan
Trois grands libraires- éditeurs :
Nanni
Feltrinelli
Mondadori
Hoepli
La presse : visite des Presses du Sole 24 ore, à minuit, pour le tirage du journal.
Visite à la Mairie de Milan, quelques questions à M. le Président du Conseil municipal
Daphné, Emma, Ameni, Marie-Amélie
Stendhal et Milan
Extraits tirés de Rome, Naples et Florence, ed. Pierre Brunel, Gallimard, Folio classique,1987
Stendhal publie en 1826 la troisième édition d’un
ouvrage intitulé Rome, Naples et Florence, qui ne cor-
______ 000_____00______000______
G
R
R
G
respond pas au contenu du livre et donne une fausse
Vous voyez deux trottoirs de granit GG de trois pieds de
image du voyage. La plus grande partie du livre en
large, le long des maisons ; deux bandes de granit RR,
effet est consacrée à Milan et Bologne, qui y prennent
placées pour que les roues des voitures n’éprouvent pas
une place beaucoup plus grande que dans l’édition de
de cahots désagréables. Le reste de la rue est pavé en
1817.
petits cailloux pointus. »
Dans une note, Stendhal caractérise ce livre comme un
« recueil de sensations ».
Les cloches : «
Le son des cloches est en effet une
Stendhal perdit l’Italie le 13 juin 1821 quand, expulsé,
partie de la musique. Ce mot me révèle qu’après en
il dut quitter Milan. La France aussi avait perdu l’Ita-
avoir été étonné d’abord, j’aime à la folie la manière
lie.
singulière de sonner les cloches à Milan. On la doit, je
Lorsqu’en 1824 Stendhal décide de reprendre l’édition
crois, à Saint Ambroise qui a aussi le mérite d’avoir
de 1817, Milan reprend sa place, la première (sauf dans
allongé le carnaval de quatre jours. Le carême ne com-
le titre), et sa fonction d’initiatrice.
mence à Milan que le dimanche après ce que l’on ap-
Les nombreuses pages qui lui sont consacrées, outre le
pelle le mercredi des Cendres. Les gens riches, de trente
récit des rencontres comme celles de Pellico, Manzoni,
lieues à la ronde, arrivent en foule à Milan le soir de ce
des concerts et des visites dans la ville et ses alentours,
mercredi-là. Ils viennent pour le carnavalon.
foisonnent de notations et d’informations précieuses :
La Scala : Je sors de la Scala. Ma foi, mon admiration
Rues et cours : « Milan est la ville d’Europe qui a les
ne tombe point. J’appelle la Scala le premier théâtre du
rues les plus commodes et les plus belles cours dans l’in-
monde, parce que c’est celui qui fait avoir le plus de
térieur des maisons. Ces cours carrées sont, comme
plaisir par la musique. Il n’y a pas une lampe dans la
chez les Grecs anciens, environnées d’un portique, formé
salle ; elle n’est éclairée que par la lumière réfléchie
par des colonnes de granit fort belles. Il y a peut-être à
par les décorations. Impossible même d’imaginer rien
Milan vingt mille colonnes de granit ; on les tire de
de plus grand, de plus magnifique, de plus imposant, de
Baveno, sur le lac Majeur. Elles arrivent ici par le fa-
plus neuf, que tout ce qui est architecture. Il y a eu ce
meux canal qui joint l’Adda au Tessin. Léonard de Vinci
soir onze changements de décorations. Me voilà con-
travailla à ce canal en 1496 ; nous n’étions encore que
damné à un dégoût éternel pour nos théâtres : c’est le
des barbares, comme tout le Nord. »
véritable inconvénient d’un voyage en Italie.
« Pour faire une rue ici, l’on commence à creuser au
milieu de la rue un canal de quatre pieds de profon-
Les Milanais : « Je ne partirais jamais, dis-je, si
deur, dans lequel viennent aboutir tous les tuyaux qui
j’écoutais mon penchant. J’userais tout mon congé à
du haut des toits conduisent les eaux pluviales de la
Milan. Je n’ai jamais rencontré de peuple qui convienne
rue. Les murs de face des maisons étant de briques, sou-
si bien à mon âme. Quand je suis avec les Milanais, et
vent l’on cache ces tuyaux dans le mur. Le canal de la
que je parle milanais, j’oublie que les hommes sont
rue terminé, l’on pave la rue avec quatre bandes de
méchants, et toute la partie méchante de mon âme s’en-
granit et trois de pavé, ainsi :
dort à l’instant. »
Histoire de Milan
Une appellation obscure
Les XIe et XIIe siècles
La ville de Milan a été à l’origine habitée par un peuple
Tout en traversant une période d’invasions barbares,
celte, les Insubres, au VIe siècle av. J-C. D’après Tite-
la ville forma une commune (conseil municipal) au XIe
Live, Milan aurait été fondée par des tribus celtes du
siècle qui lui permit de se développer. Sans doute à cause
Nord aux environs de 600 ans avant Jésus Christ. Quant
de sa réussite, la ville ne s’entendait pas bien avec ses
au nom de Milan, il proviendrait de “Medhelanom” qui
voisins. Ce ne fut qu’en 1045 que Milan retrouva sa
signifie centre du territoire. Une autre étymologie pos-
liberté. Au XIIe siècle, elle acquiert un gouvernement
sible est «Mediolanum», qui signifierait selon certains
démocratique et une très bonne santé économique.
«moitié de mouton”. Selon d’autres le nom proviendrait
Le saint empereur romain, Frederick Ier (Barberousse),
de “medio-laneum” (truie à demie recouverte de
décida de tirer profit des ces conflits locaux, et attaqua
“laine”). Cet animal aurait été un totem des Insubres.
Milan en 1162. Galvanisées par un ennemi commun,
les villes alentour se liguèrent pour former la Ligue Lom-
Une autre explication vient contredire cette version et
barde et mettre Frederick en échec en 1176 (Legnano).
stipule que le nom «Milan» viendrait d’un mot Celti-
À partir de la moitié du XIIIe siècle, la ville fut dirigée
que signifiant «entre les rivières».
par une succession de grandes familles: les Torriani, les
Visconti et les Sforza. Sous ces dernières dynasties, Mi-
Les premiers temps
lan connut une période de richesse et de pouvoir exceptionnels.
Après avoir été la ville la plus importante des Gaulois
Insubres, Milan est conquise en 222 avant Jésus Christ
L’emblème de Milan
par les Romains. La conquête est contrariée en 218 par
l’arrivée d’Annibal, le fameux général carthaginois
Le symbole naît au début du XIe siècle de la fusion de
considéré comme l’un des plus grands tacticiens mili-
l’enseigne de la noblesse (rouge) avec celle du peuple
taires de l’Histoire, à qui la population doit s’allier.
(blanche). En 1167, la Ligue Lombarde rassemblant
les villes du nord de l’Italie se constitua pour combattre
Grâce à son importance militaire, politique et économi-
l’empereur Frédéric Barberousse et conquérir l’indépen-
que, la ville reçoit le titre de municipalité puis de colo-
dance. La ligue adopta comme symbole l’emblème de
nie impériale avant de devenir le chef-lieu de la pro-
Milan.
vince d’Aemilia et Liguria.
lors de la victoire de
En 292, quand l’Empire Romain fut divisé en deux,
la Bataille de Le-
Milan devint la capitale de l’Empire d’Occident. Milan
gnano, l’emblème
resta la capitale jusqu’en 452 à la venue d’Attila.
de Milan devint le
En
1176,
symbole d’autorité
En 539, les Ostrogoths pillent la ville alors que les Lom-
et d’autonomie, et
bards en prennent possession en 568 et font de Padoue
beaucoup de villes
leur capitale.
du Nord de l’Italie
l’adoptèrent.
Avec Saint Ambroise, Milan devint au IVe siècle l’un des centres les plus importants du christianisme.
Saint Ambroise
Né vers 340 environ à Trêves, Ambroise fit des études classiques
et juridiques et une brillante carrière administrative. Il fut nommé
en 374 par l’empereur Valentinien Ier gouverneur de l’Émilie et de
la Ligurie, en résidence à Milan.
LE 7 DECEMBRE 374
Survenant comme un pacificateur après la mort d’Auxence,
l’ «évêque» arien intrus de Milan, Ambroise fut acclamé évêque
par le peuple, choix qui fut approuvé par les évêques d’Italie et
l’empereur.
Ambroise fut baptisé et, huit jours plus tard, consacré évêque, le
7 décembre 374, événement que la ville de Milan célèbre encore
aujourd’hui par un jour de fête.
LES ACTIONS D’AMBROISE
Devenu chrétien et évêque, Ambroise s’initia par une étude incessante à la doctrine qu’il avait mission d’enseigner. Il se dépouilla
de son riche patrimoine au profit des pauvres et se fit l’homme de
tous. Son éloquence attira Augustin et dissipa les doutes du futur
évêque d’Hippone.
L’action d’Ambroise s’étendit bien au-delà de son diocèse. Il mena
une lutte incessante contre le paganisme, soutenu par l’ empereur
Valentinien Ier, puis par Gratien et Valentinien II, ses fils, desquels il fut très écouté.
LA MORT
La mère de Valentinien II, l’arienne Justine, rencontra dans l’évê-
Saint Ambroise tomba malade un jour qu’il dictait un commentaire
que de Milan un adversaire inflexible. Il refusa à l’impératrice la
des Psaumes à son disciple. Un feu lui couvrit la tête en forme de
basilique Porcia. Enfermé dans l’église, il exhorta le peuple à résis-
petit bouclier et entra dans sa bouche. Alors son visage devint
ter, mit les soldats de son côté et la cour dut se retirer.
blanc comme neige.
Il mourut la nuit de Pâques, le 4 avril 397.
Ambroise fut l’ami de l’empereur Théodose mais, après le massacre de Thessalonique, il lui avait interdit l’entrée de son église et
SON CARACTERE
imposé une pénitence publique. Alors seulement Ambroise leva
Saint Ambroise fut sa vie durant une grande autorité morale grâce à
l’excommunication prononcée contre lui.
la noblesse de son caractère, à la sainteté de sa vie, à sa fermeté et
à sa droiture, mais aussi à sa science des affaires et à son art de
LA POLITIQUE RELIGIEUSE D’AMBROISE
gouverner.
La politique religieuse d’Ambroise s’était proposé un triple objet.
La tournure d’esprit d’Ambroise est toute romaine, épanouie dans
D’abord, protéger l’Eglise contre toute violence ou toute indiscré-
les questions morales et pratiques. Il fut plus un catéchiste qu’un
tion de l’Etat ; ensuite, obliger le pouvoir civil à respecter la loi
théologien. Notamment il écrivit le traité Des mystères (De
morale, sous peine des censures de l’Eglise; enfin, sceller une étroite
Mysteriis) qui expose, sous forme de catéchèse, la doctrine sur les
union entre l’Eglise et l’Etat.
Sacrements.
Sources : site missel.free/ Sanctoral
La marque des Visconti
Le duché de Milan
Le moins que l’on puisse dire c’est que le passage de la famille
Visconti aura marqué à jamais la ville de Milan. C’est d’ailleurs au
Milan incarne pendant la Renaissance le succès et la puissance
des régimes dits «seigneuriaux». Privée de rivière navigable, elle
moment de leur domination que le Duomo et le Castello sont
construits. Dès le début de leur «règne», en 1311, Milan devient
bâtit sa croissance économique sur la fertilité de ses environs et la
proximité du lac de Côme, du lac Majeur et des cols transalpins.
une importante capitale culturelle et politique.
Dès 1288, Bonvesin da Riva en célébrait la richesse, la densité et
la puissance industrielle : les Visconti venaient de l’emporter sur
Une autre empreinte de la famille, le blason de Milan qui serait à
l’origine celui des Visconti. C’est donc de là qu’émerge l’enfant de
la commune autonome et la dynastie rivale des Della Torre. Leur
mainmise prit la forme d’une seigneurie héréditaire dont la chute
la bouche d’un serpent.
Le Biscione (grand serpent des herbes), également connu sous le
ne devait se produire qu’en 1447. Malgré les efforts des cités
lombardes voisines, l’expansionnisme des Visconti atteignit son
nom Vipera (« vipère » ou en Milanais Bissa), est une symbole
héraldique montrant un serpent bleu dans l’acte d’avaler un humain:
apogée avec Gian Galeazzo (1385-1402) dont les prétentions
dynastiques aboutirent à la constitution par l’empereur du duché
généralement un enfant parfois décrit comme un Maure. Il a été
l’emblème de la famille italienne Visconti pour environ un millier
de Milan (1395). De ce duché, les Français, arguant du mariage de
la fille du duc, Valentina, avec Louis, duc d’Orléans (1387),
d’années. Ses origines sont inconnues. Cependant il a été affirmé
que cette figure vient des armoiries d’un Sarrasin tué par Ottone
n’allaient pas à tarder à se prétendre les héritiers légitimes.
Visconti lors des croisades.
Les Sforza
Plus tard, à la fin du XIVe siècle, l’ancien capitaine de l’armée des
Visconti, Francesco Sforza, prend le contrôle de Milan. Lorsque
Filippo Maria mourut sans héritiers (1447), la dynastie fut pour
peu de temps remplacée par «l’Aurea Republica Italiana», que
Francesco vainquit en réussissant à entrer à Milan (réduite à la
famine après un long siège) le 22 Mars 1450.
Francesco se montra être un bon administrateur, il modernisa la
ville et créa un système fiscal efficace
qui engendra une considérable
augmentation de revenus pour le
gouvernement. Sa cour devint un
centre artistique et culturel
important et fut très populaire parmi
les Milanais.
Sa famille gouverne ensuite sur Milan
et notamment Ludovico Il Moro
ainsi que sa femme Béatrice d’Este,
laquelle était grandement appréciée
et aimée de tous.
Francesco Sforza,
par Bonifacio Bembo,
Pinacothèque de Brera, Milan
Carte de l’Italie en1494.
Dans le cartouche au centre à gauche, le duché de Milan.
Le gouvernement des Visconti puis des Sforza inaugure à Milan
une époque très importante dans l’histoire et l’art de la péninsule.
Sous le règne de Francesco Sforza en particulier (1450-1466),
une première Renaissance dans le plein sens du terme se fait jour
en Lombardie ; avec Ludovic le More, duc de Milan à partir de
1494, cette Renaissance donne lieu à des réalisations artistiques
comptant parmi les plus significatives du moment.
Le XVIIe siècle à Milan
I Promessi Sposi (Alessandro Manzoni)
La grande Peste de Milan (1630)
Au XVIIe siècle (1630) la grande peste de Milan provoqua la mort de dizaines de milliers d’habitants.
Dans son grand roman I Promessi Sposi, Alessandro Manzoni (Milan, 1785-1873) consacre de nombreux chapitres à cette catastrophe, en analyse les causes, les manifestations, en présente les grands acteurs, en s’appuyant
sur une documentation extrêmement riche.
Une grande partie du récit lui-même prend place à cette époque, plus précisément à l’intérieur du lazzeretto où
étaient soignés des milliers de pestiférés.
Le lazzeretto
(chapitre 35)
Que le lecteur s’imagine l’enceinte du lazzeretto, peuplé de
seize mille pestiférés ; cet espace tout encombré, ici de cabanes et de baraques, là de chariots, ailleurs de gens ; ces deux
interminables rangées de portiques, à droite et à gauche,
pleines, grouillantes de malades ou de cadavres mélangés,
sur des toiles à sac, ou sur de la paille ; et traversant cet
immense refuge, un fourmillement, comme une immense
ondulation ; et ici ou là, des convalescents, des gens fébriles,
des soignants, qui allaient et venaient, qui s’arrêtaient, qui couraient, se baissaient, se levaient. Tel fut le spectacle qui se présenta d’emblée à Renzo, le laissant accablé et oppressé. Ce spectacle, nous ne nous proposons certes pas
de le décrire par le menu, et le lecteur ne le souhaite pas ; nous nous contenterons, en suivant les pas de notre
jeune homme dans son pénible trajet, de nous arrêter là où il s’arrêta, et de ne mentionner, de ce qu’il découvrit,
que les détails nécessaires pour raconter ce qu’il fit, et ce qu’il lui arriva.(…)
La chapelle
(chapitre 36)
La chapelle octogonale qui s’élevait, en haut d’un petit escalier,
au milieu du lazzeretto, était, dans sa construction primitive,
ouverte de tous les côtés, sans autre soutien que des piliers et des
colonnes : un ouvrage, pour ainsi dire, ajouré ; sur chaque côté,
une arcade reliant deux colonnes ; à l’intérieur, un portique entourait l’église proprement dite, ne comportant que huit arcades,
correspondant à celles de l’extérieur, et recouverte d’une coupole ;
de sorte que l’autel, construit au centre, pouvait être vu de toutes
les fenêtres des pièces du bâtiment d’enceinte et quasiment de n’importe quel endroit du lazzeretto. Aujourd’hui,
l’édifice est destiné à un tout autre usage, et les espaces ouverts des quatre côtés sont murés ; mais l’ossature
ancienne, demeurée intacte, indique clairement l’état ancien du lieu, et la destination première de celui-ci.
Outre la chapelle, des parties du lazzeretto, situé derrière la Porta Venezia et autour de la via San Gregorio, subsistent
encore en parfait état, comme en témoignent les photos.
Un personnage vénéré des Milanais
Federigo Borromeo
(I Promessi Sposi, Alessandro Manzoni, chapitre XXII)
ARCHEVEQUE DE MILAN
Federigo Borromeo, né en 1564, fut l’un des hommes, rares en son
temps, qui avaient engagé un esprit remarquable, tous les moyens
procurés par une immense richesse, tous les avantages d’une naissance privilégiée, au service d’un but unique, la recherche et l’exercice du Bien. Sa vie est semblable à un ruisseau qui, jailli limpide de
la roche, sans jamais stagner ni se troubler dans sa longue course à
travers des terrains toujours différents, va se jeter sans une souillure
dans le fleuve.
(…) En 1580, il manifesta le désir d’embrasser la carrière ecclésiastique, et il en reçut l’habit des mains de son cousin Carlo, qui,
depuis longtemps déjà, faisait figure de saint aux yeux de tous. Il
entra peu après au Collège fondé par Carlo à Pavie, et qui porte
encore leur nom ; et là, remplissant avec assiduité les devoirs qui
lui incombaient, il en ajouta deux de son propre chef : ce fut d’enseigner la doctrine chrétienne aux plus démunis, et de visiter, servir, consoler et secourir les malades. (…)
Après la mort du cardinal Carlo, la réputation croissante de son
intelligence, de sa doctrine et de sa piété, les liens de parenté et le
soutien de plus d’un cardinal en exercice, le crédit de sa famille, son
nom même, auquel Carlo avait quasiment annexé dans les esprits
une idée de sainteté et de prééminence, tout ce qui doit, et tout ce
qui peut élever les hommes aux dignités ecclésiastiques, concourait
à les lui décerner. Mais lui, persuadé dans son cœur de ce que nul
chrétien ne peut nier, à savoir que la supériorité d’un homme sur
d’autres hommes est injuste, à moins qu’elle ne consiste à les
servir, redoutait d’accéder à ces dignités, et cherchait à les fuir ; non
pas parce qu’il cherchait à éviter de servir les autres, car peu de vies
y furent consacrées autant que la sienne ; mais parce qu’il ne s’estimait ni digne ni capable d’une tâche aussi haute et aussi dangereuse.
C’est pourquoi, en 1595, lorsque Clément VIII lui demanda de
devenir archevêque de Milan, il se troubla fortement et refusa sans
hésiter. Il céda ensuite à l’ordre formel du pape. (…)
Il demanda que l’on estime à combien pouvait monter la somme
nécessaire à son entretien et à celui de ses domestiques ; ayant
appris qu’elle était évaluée à six cents écus (on appelait alors écu
cette monnaie d’or qui, demeurant toujours de même poids et de
même valeur, fut ensuite appelée sequin), il ordonna que l’on en
sorte chaque année l’équivalent de ses caisses personnelles pour le
reverser dans celles de l’archevêché, persuadé qu’il n’était pas
licite qu’un homme riche comme lui puise dans le patrimoine de
l’église.
Prenons garde de ne pas induire de ces traits une vertu avare,
mesquine, inquiète, un esprit emprisonné dans les détails, et incapable de desseins élevés.
LA BIBLIOTHEQUE AMBROSIENNE
Sinon n’aurait jamais vu le jour cette Bibliothèque Ambrosienne,
que Federigo conçut avec tant de hardiesse généreuse, et fit surgir,
à si grands frais, de ses fondations. Pour le remplir de livres et de
manuscrits, outre le don de ceux qu’il avait déjà acquis au prix de
beaucoup d’efforts et d’argent, il envoya huit hommes, parmi les
plus cultivés et les plus savants qu’il put trouver, pour en acquérir
en Italie, en France, en Espagne, dans les Etats Allemands, dans les
Flandres, en Grèce, au Liban, à Jérusalem. Ce fut ainsi qu’il parvint
à rassembler environ trente mille volumes imprimés, et quatorze
mille manuscrits.
A la Bibliothèque il adjoignit un Collège de Docteurs (ils furent
neuf, pensionnés par lui jusqu’à la fin de sa vie ; ensuite, les recettes ordinaires ne suffisant pas à cette charge, ils furent réduits à
deux) ; et leur mission était de prodiguer divers enseignements,
théologie, histoire, lettres, histoire de l’Eglise, langues orientales,
avec obligation faite à chacun de publier leurs recherches dans leurs
domaines respectifs. Il y ajouta un Collège trilingue pour l’étude
des langues grecque, latine et italienne ; un Collège d’élèves, qui
soient instruits dans ces disciplines et ces langues afin de les enseigner un jour. Il y ajouta une imprimerie pour les Langues orientales,
l’Hébreu, le Chaldéen, l’Arabe, le Perse, l’Arménien ; une galerie
de peintures, une de statues, et une Ecole pour les trois principaux
Arts plastiques (peinture, sculpture, architecture) (…)
UNE BIBLIOTHEQUE
OUVERTE A TOUS
Il prescrivit au Bibliothécaire de maintenir un échange permanent
avec les plus grands savants d’Europe, pour qu’ils l’informent de
l’état de la recherche en sciences, et le conseillent dans l’acquisition
des livres les meilleurs dans toutes les disciplines. Il ordonna que,
à tous, qu’ils soient habitants de la ville ou non, soient donnés les
moyens et le temps d’utiliser la Bibliothèque, selon leurs besoins.
Une telle intention doit aujourd’hui sembler à tous aller de soi, et
inséparable de la fonction même de bibliothèque ; mais il n’en allait
pas de même à cette époque. Dans une histoire de l’Ambrosienne,
écrite par un certain Pierpaolo Bosca, qui fut bibliothécaire après la
mort de Federigo, il est indiqué clairement, comme chose singulière, que dans cette bibliothèque privée, payée entièrement par
son fondateur, les livres soient exposés à la vue du public, fournis
à qui les demandait, et que papier, plume et encrier soient offerts
à tous les usagers avant qu’ils s’installent, pour prendre les notes
dont ils avaient besoin ; alors que dans certaine bibliothèque publique célèbre d’Italie, les livres n’étaient pas même exposés, mais
enfermés dans des armoires, d’où ils ne sortaient que selon le bon
vouloir des bibliothécaires, quand il leur prenait l’envie de les montrer un moment ; de donner aux visiteurs la possibilité d’étudier ne
leur venait même pas à l’idée. De telle sorte qu’enrichir une telle
bibliothèque, c’était soustraire les livres à l’usage de tous ; une de
ces façons de faire, comme il y en avait et comme il en existe encore
beaucoup, qui stérilisent le champ du savoir.(…)
UN HOMME
D’UNE GRANDE CHARITE
En ce qui concerne un tel homme, suprêmement bienfaisant et
généreux, il peut sembler qu’il ne soit pas nécessaire de savoir s’il
gardait aussi beaucoup d’argent pour le secours immédiat des pauvres ; et il y en a certains qui pensent que l’argent employé ainsi, et
même de toute autre façon, constitue l’aumône la meilleure et la
plus utile. Mais Federigo considérait l’aumône proprement dite
comme le premier des devoirs. (…)
La charité inépuisable de cet homme, non moins que dans les dons,
se manifestait dans toute sa façon d’être. D’un abord facile pour
tous, il pensait devoir offrir spécialement à ceux que l’on disait de
basse condition un visage jovial, une courtoisie affectueuse ; et ce
d’autant plus, qu’ils en trouvaient moins dans le monde. (…)
Régie par L’Espagne
Napoléon ne pouvant se partager entre la France et l’Ita-
Une longue et pénible période s’abat sur Milan à partir
lie, choisit un vice président,
de 1535 jusqu’à 1714. La monarchie espagnole prend le
Francesco Melzi d’Eril, et un
contrôle de la ville et la néglige à un tel point qu’elle
représentant résident à Paris,
contribue à sa régression et sa pauvreté.
Ferdinando Marescalchi.
Ainsi, l’Italie, avec le maître
Les Habsbourg et Napoléon
de la France et de l’Europe ( et
une forte présence de troupes
Les résultats des grandes guerres européennes de la fin
françaises sur son territoire)
du ‘600 et du début du ‘700 à Milan, placèrent cette
devenait un protectorat français qui n’allait pas tarder
ville sous la domination de la dynastie autrichienne (et
à inquiéter les autres puissances européennes, plus par-
impériale) des Habsbourg. En particulier la période de
ticulièrement l’Autriche en raison de ses ambitions sur
Maria Teresa - la seconde moitié du ‘700 - a été caracté-
l’Italie. Le 17 mars 1805, presque un an après la créa-
risée par une forte reprise pratiquement dans tous les
tion de l’Empire Français, la République italienne de-
domaines : l’économie, l’art, la culture, le système sco-
vint un royaume: l’ébauche de ce que sera l’Italie uni-
laire et le développement scientifique. L’ Académie de
fiée puisqu’il ne recouvre que la Lombardie et l’Émilie-
Brera fut fondée, ainsi que la Scala, le Palais Royal, la
Romagne avec Napoléon comme souverain.
Villa Royale, et de nombreux bâtiments privés furent
Cette décision politique se concrétisa formellement par
construits, selon le style néo-classique. Cela jusqu’à ce
le couronnement du nouveau roi à Milan, le 26 mai
que Napoléon prenne le pouvoir.
1805. Cérémonie au cours de laquelle Napoléon, recevant la Couronne de fer (la «corona ferrea’), réaffirma
Napoléon couronné Roi d’Italie
le 26 Mai 1805 à Milan
A la fin du printemps 1796, après ses victoires sur les
ses références carolingiennes en reprenant les mots de
Charlemagne: «Dio me l’ha data, guai a chi la tocca!!!!»
Le décret de Milan renforce le blocus
Piémontais et les Autrichiens, Napoléon Ier dominait
désormais une grande partie de l’Italie du Nord. Il im-
En 1807, Napoléon décide de renforcer le blocus conti-
posa son autorité sur les Duchés de Parme et de Modène.
nental et d’améliorer son efficacité. Mais pour que ce-
Il envahit l’État pontifical en obligeant le Pape Pie VI à
lui-ci soit vraiment valable, il fallait que l’Empire con-
un armistice onéreux et à renoncer à sa souveraineté
trôle la majorité des côtes. Napoléon se lance donc dans
sur les légations de Bologne et de Ferrare.
de nouvelles campagnes militaires pour s’en assurer la
maîtrise. Par ailleurs, ce blocus aura pour effet la réor-
Les troupes françaises de Napoléon provoquèrent de
ganisation de l’économie continentale.
grands bouleversements. Elles arrivèrent aux portes
de Bologne le 19 juin 1796, et eurent un accueil bienveillant de la part des citoyens, bien contents de se libérer du joug pontifical. La Constitution de la République
de Bologne fut proclamée, mais elle disparut avec l’annexion de la ville d’abord à la République Cispadane (de
1796 à 1799), puis à la République Cisalpine (de 1799
à 1801), et enfin au Royaume Italique de Napoléon.
En 1802, les membres du Conseil d’Etat chargés de trouver un président à la nouvelle République italienne persuadèrent le Premier Consul d’assumer cette charge.
L’Empire austro-hongrois
Les Autrichiens qui revinrent à Milan après la chute de
Napoléon (1815) n’étaient plus ni réformateurs ni éclairés. Leur ministre des Affaires étrangères, Metternich
a fait valoir que l’Italie était une «expression géographique», alors que dans le Milan de Napoléon elle avait
un air de nation unie. En 1848, la ville se révolta contre l’Empire austro-hongrois. En 1859, elle fut annexée
à la Savoie qui , en 1861, rejoignit le royaume d’Italie
sous la domination du roi Victor Emmanuel II.
Le Royaume d’Italie
L’après-guerre
Avec l’unification, Milan put atteindre plus facilement
Durement touchée par les bombardements alliés, et la
des marchés plus vastes, et commença à s’établir dans
guerre de partisans contre les nazis qui avaient occupé
le nouvel Etat en tant que centre financier et indus-
le pays, Milan a dirigé la reconstruction nationale.
triel. La ville attira des travailleurs d’autres régions
Même au-delà de la grande concentration de l’indus-
italiennes, mais la croissance avait suscité des tensions
trie, la ville devint le plus grand centre italien en ter-
sociales, qui éclatèrent en 1898 et furent férocement
mes de commerce, de finances, d’industrie , de culture
réprimées par des tirs. La nouvelle richesse avait égale-
et - plus récemment - des médias, du design, de la mode
ment provoqué l’invasion de la vieille ville par les ban-
et de l’industrie des services.
ques et les bureaux d’assurance, ce qui entraîna de
grands bouleversements. (Ce fut une grande période de
construction : élégants quartiers résidentiels, prison,
nouveau modèle de San Vittore et le Cimetière Monumental).
De nos jours
Aujourd’hui, la ville connaît un profond revirement
du point du vue architectural, avec d’une part des opé-
L’Italie fasciste
rations de requalification urbaine de vastes quartiers,
et d’autre part de grands chantiers qui cherchent, à
travers une architecture ambitieuse, à exprimer la vi-
Le Parti fasciste a été fondé à Milan en 1919. Mis à part
talité économique de Milan.
les travailleurs de la ceinture industrielle et des grou-
Citons la nouvelle «fiera di Milano», la rénovation du
pes d’intellectuels, la ville ne s’oppose pas à la naissance
théâtre de la Scala, le projet Citylife qui comprendra
de la dictature. Pendant le fascisme, une série d’ouvra-
trois gratte-ciel de hauteurs comprises entre 170 et 218
ges pompeux se construit comme la Gare centrale ou
mètres, la bibliothèque européenne, le quartier S.Giulia,
Arengario, mais aussi des architectures innovantes tel-
la «città della moda» qui culminera au plus haut à 220
les que la Triennale.
mètres de haut, le gratte-ciel du futur siège de la région
Lombardie (163 m), les deux gratte-ciel Vaserine qui
Benito Mussolini devient Premier ministre en 1922.
atteindront 140 et 150 mètres, les immeubles «ex-
Entre l’Armistice de 1943 et la Libération en 1945 ,
Falck» de Sesto S.Giovanni (110 m), un projet de gratte-
Milan a énormément souffert des bombardements al-
ciel à plus de 215 mètres, un autre d’hôtel de ville de
liés et de l’Occupation. Il faut dire qu’elle faisait partie
150 mètres de haut et un dernier projet nommé
de la république de Salo, laquelle contrôlait tout le Nord
Famagosta (150 m).
de l’Italie, et était entre les mains de l’ancien gouvernement fasciste allié des nazis.
L’exécution de Mussolini le 28 avril 1945 signe la fin de
l’Italie fasciste et frappe d’un dur coup la monarchie de
Victor-Emmanuel III. Ce dernier abdique et le 2 juin
1946, L’Italie devient une république.
Tous ces projets vont profondément modifier le panorama de la métropole milanaise, qui ne sera plus dominée par «Il Duomo», ni par la très ancienne silhouette
du gratte-ciel Pirelli (127 m) ou l’intrigante «Torre
Velasca» qui date des années 1950 (106 m), mais par
de nouvelles constructions d’immeubles de grande hauteur qui rivaliseront à l’échelle européenne avec ceux
de quartiers comme Moskva-city à Moscou, La Défense
à Paris ou la City à Londres.
L’Exposition internationale de 2015 se tiendra à Milan.
Benito Mussolini le 28 avril 1945
Les arts
La Pinacothèque
Après le shopping dans le centre et une promenade dans les parcs , une visite à la Pinacothèque s’impose. Ce musée
est situé dans le Palazzo Brera où se trouve l’Académie des Beaux-Arts. Il s’agit d’un des musées les plus prestigieux
au monde et sûrement l’un des plus importants de Milan, abritant les plus belles oeuvres .
Un peu d’histoire
Macchiaioli, précurseurs de l’impressionnisme.
Le bâtiment a été construit sur un ancien couvent en
Si vous n’avez pas de temps, mais vous ne voulez pas
1571, par bulle papale du pape Grégoire XIII, qui l’at-
renoncer à l’essentiel de la visite, courez voir au moins
tribue aux Jésuites, qui en firent une université.. Lors-
les toiles majeures:
que l’ordre fut aboli au XVI siècle, le Palazzo Brera fut
Le Christ à la Colonne de Bramante
cédé au Gouvernement Français. Et c’est ainsi que l’im-
Le Retable Montelfelto de Piero della Francesca
pératrice Marie-Thérèse d’Autriche y installera sa bi-
Les Noces de la Vierge de Raphaël.
bliothèque privée. Elle ouvrit ensuite l’École des BeauxArts , un centre astronomique et l’Institut de Lombardie . Elle aménagea sa collection d’art privée et élargit
les jardins botaniques .
L’arrivée de l’Empereur Français entraînera de grands
changements . Il réquisitionnera des oeuvres pour enrichir les musées français et détruisit l’église de Brera
pour construire des salles napoléoniennes.
Un an plus tard , en 1810 , la Pinacothèque royale
ouvrira au public à l’occasion du 40ème anniversaire
L’Académie des Beaux-Arts
Brera
Le nom «Brera» vient du mot
braida d’origine germanique, signifiant grand espace vert.
de Napoléon Bonaparte .
Le bâtiment, comme on l’a dit, fut
La collection
d’abord utilisé en tant que cou-
Le plus important de la Pinacothèque demeure non dans
vent des Umiliati, puis se conver-
son histoire mais dans ce qu’elle contient . Dans sa cour,
tit sous l’arrivée des Jésuites en
on peut voir au centre la statue de Napoléon réalisée
1572 qui installèrent une biblio-
par Antonio Canova .
thèque et un observatoire.
A l’intérieur, suivant l’itinéraire, on peut admirer dans
Puis après l’abolition de cet ordre une période de res-
la première salle les peintures de la Donation des Jésui-
tauration complète du bâtiment
tes qui comporte les grands maîtres de la peinture ita-
sous le contrôle de Francesco Maria Richini.
lienne du XXe siècle. Ensuite commence l’histoire de la
Le Jardin Botanique sera créé en 1774, et enfin l’Aca-
peinture italienne depuis le Trecento ( XIVe siècle) et le
démie en 1776 .
Quattrocento ( XVe siècle ) ou la Renaissance avec les
De nos jours les différents départements d’étude sont
oeuvres des grands artistes italiens tels que Mantegna,
partagés en trois grandes catégories :
Bellini et Carpaccio. Se succèdent de grands salons de
Département des Arts Visuels , Département des Arts
style Empire, où sont exposées toiles et fresques de gran-
appliqués, et enfin celui de la Communication et Didac-
des dimensions de peintres du XVe siècle comme Bel-
tique de l’art .
lini, le Tintoret, Véronèse.
Le premier comprend l’enseignement de la peinture,
Les écoles vénitienne, lombarde mais aussi les écoles de
de la sculpture, de la décoration et des arts graphiques.
Ferrare et des Marches y sont représentées. Mais la vi-
Le deuxième celui de la scénographie, de la restaura-
site ne touche pas encore à sa fin, les plus belles oeuvres
tion , des nouvelles technologies et des projets artisti-
sont encore à voir. Ce sont les oeuvres du Seicento qui
ques pour l’entreprise ; puis enfin le dernier se consacre
vous seront illustrées par de grands artistes comme
à la valorisation des biens culturels, et à l’enseigne-
Carrache et Caravaggio ou les maîtres vénitiens qui
ment de l’art .
dominent cette époque comme Tiepolo, Canaletto,
L’Académie des Beaux-Arts, fondée dans le centre ville
Guardi et Belotto. La visite se terminera par les artistes
en 1776 par Marie-Thérèse de Hongrie , a pour objet
romantiques et néo-classiques, mais aussi par les
d’enseigner la création ou l’histoire de l’Art .
durera de 1627-28
Deux grands peintres
LE CARAVAGE
( Michelangelo Merisi, 1571, Le Caravage, 1610, Porto Ercole)
Le Caravage fut l’un des artistes les plus révolutionnai-
der, rejoint la Sicile, puis reprend le chemin de Rome,
res de l’Epoque Baroque, en créant une manière dra-
mais il meurt dans des conditions mystérieuses sur une
matique de représenter les sujets religieux qui intégrait
plage de Porto Ercole.
le réalisme à la spiritualité. Son style naturaliste était
Le style du Caravage se caractérise par une extraordi-
une réaction contre les artifices du Maniérisme. Il con-
naire maîtrise de la technique du clair-obscur, connu
sistait à représenter de façon très détaillée des sujets
sous le nom de « ténébrisme ». Ses toiles reflètent un
illuminés par une lumière très vive à l’intérieur d’un
sens aigu du drame, en choisissant de peindre l’événe-
espace étroit.
ment au moment où il atteint son paroxysme. Surtout,
Le Caravage naquit près de Milan. Il était le fils d’un
le traitement réaliste, voire trivial de ses sujets fait de
architecte à la Cour du marquis de Caravage. Il fut
lui un peintre révolutionnaire, dont le style n’a jamais
l’élève du peintre Simone Peterzano avant de se rendre
laissé indifférent.
à Rome, où il se fit une clientèle de choix. Ses premières
toiles relèvent du genre des « tableautins », œuvres de
petite taille et exécutées avec un grand souci du détail.
Avec l’aide du cardinal Francesco Del Monte, Le Caravage accepta en 1600 une commande pour la décoration de la Chapelle Contarelli de l’église Saint-Louis des
Français. Les trois chefs d’oeuvre qui s’y trouvent, La
Vocation de saint Matthieu, Le Martyre de Saint Matthieu
et Saint Matthieu et l’Ange, suscitent une polémique intense mais lui apportent la consécration.
En 1606, accusé de meurtre, il est contraint de quitter
Rome. Il se réfugie à Malte où il exécute de nombreux
sujets religieux. Incarcéré à nouveau, il parvient à s’éva-
GIUSEPPE ARCIMBOLDO
(1527, Milan – 1593, Milan)
La carrière d’Arcimboldo commença de manière conventionnelle à Milan, comme
peintre religieux formé par son père. Le talent d’Arcimboldo se développa lorsqu’il fut nommé peintre officiel à la Cour impériale de Prague. Homme actif, il se
consacra à de nombreuses tâches, comme costumier, décorateur scénique, peintre à la Cour, ambassadeur artistique de l’Empereur, auteur d’un traité sur la
peinture. Surtout, il inventa un style tout à fait nouveau, où fruits, fleurs, animaux, ou objets usuels, étaient assemblés pour constituer un portrait reconnaissable. Ce style répondait au goût de l’époque pour l’absurde et l’inhabituel. Il faut
comprendre ses œuvres comme des allégories, des représentations symboliques
des quatre saisons, des quatre éléments, des différents métiers. Arcimboldo fut
extrêmement populaire de son vivant et la famille royale aimait faire présent de
ses toiles aux Cours européennes.
Vivre à Milan
Les lieux de rencontre à Milan
La place du Dôme bondée, cœur de la vie milanaise et centre géométrique de la
ville, est le lieu idéal pour commencer à goûter aux merveilles d’une ville toujours pleine de surprises pour tous ceux qui sont les hôtes des établissements de
Milan.
La Place Della Scala est voisine, accessible par la Place du Dôme à travers la
Galerie Vittorio Emanuele II qui, avec ses cafés caractéristiques, ses restaurants,
ses boutiques et ses librairies est l’un des endroits de rencontre les plus fréquentés
par les Milanais. Sur la Place della Scala se trouve le Théâtre néo-classique La
Scala, l’une des scènes lyriques les plus connues au monde. Son calendrier plein
d’évènements offre aux visiteurs de Milan une occasion sans pareille d’assister à
des concerts et des spectacles tout au long de l’année.
La Via A. Manzoni, riche de boutiques à la mode, se termine par la
très célèbre rue de la mode milanaise : Via Monte Napoleone. Les
visiteurs de Milan pourront, à ce moment là, se dédier au shopping le
plus en vogue ou bien simplement admirer les vitrines les plus fastueuses d’Italie et le va-et-vient des passants qui envahissent la rue à
toute heure. Les rues latérales, S.Spirito, Borgospesso, S.Andrea conduisent au quartier Brera de Milan dans lequel se concentrent les
antiquaires, les magasins d’artisanat et les galeries d’art. Au bout de
la rue Via Borgonuovo, on trouve la Pinacothèque de Brera, l’une des
plus importantes collections d’art d’Europe.
En se déplaçant dans la zone de Via Dante, on arrive au Château Sforzesco, le plus grand exemple d’architecture
de la Renaissance de Milan, où sont aménagés les Musées du Château avec d’importantes collections de sculpture,
de peinture et d’arts appliqués de grande valeur. Le grand parc situé derrière le château, le parc Sempione, l’un
des principaux poumons verts de la ville, accueille, outre l’Arène Municipale, l’Aquarium, l’Arc néo-classique de
la Paix, monument élevé en l’honneur de Napoléon, la Palais de l’Art, siège de l’exposition trisannuelle d’Art
Décoratif et la Tour du Parc réalisée en tubes d’acier.
La vie nocturne
Le quartier Brera est considéré comme le centre de la vie nocturne de Milan, ici se concentrent trois des principaux
théâtres de la ville : le Théâtre delle Erbe, le Théâtre Manzoni et le Piccolo Teatro fondé par Giorgio Strehler.
En ce qui concerne les établissements à choisir pour apprécier un apéritif, assister à un concert live ou danser toute
la nuit, à Milan il n’y a que l’embarras du choix. Parmi les zones les plus fréquentées, en plus du quartier de Brera,
les fameux «navigli» milanais, zones traversées par les canaux artificiels construits entre le Moyen-âge et le XIXe
siècle comme voies de transports et barrières défensives, sont constellés d’établissements à la mode et en perpétuel
renouveau.
Sources:http://www.ricercahotel.com/fra/dett_milano_eventi_teatri_musei_fiere_7_66_129.php
Vingt choses à faire à Milan
Visiter le Duomo
Visiter les nombreux musées de la ville
Située sur la Piazza del Duomo, en plein centre de Mi-
-Museo della Scienza e della Tecnica Leonardo da Vinci
lan, la cathédrale de la ville est sans doute la première
chose que vous devriez voir lors de votre séjour. Cons-
: on peut y découvrir le progrès de la science et de la
technologie au cours du temps.
truite en style gothique en 1386, la cathédrale atteint
une hauteur de 186 m avec la Madonnina, symbole de
-Museo di Storia Naturale : on y approfondit ses connaissances sur la nature et les animaux.
Milan. La cathédrale est ouverte tous les jours de 7 h à
19 h. Pour ceux qui veulent s’aventurer sur les terras-
-Acquario Civico : c’est l’aquarium de la ville.
-Civico Planetario Hoepli: c’est l’observatoire de la ville.
ses du Duomo, voici les horaires: de 9 h à 18 h (à partir
du 14 Novembre)
Ne pas oublier:
Les musées de la ville sont pour tout le monde, des plus
Ne pas oublier :
1 Le Trésor du Duomo qui regroupe les objets plus pré-
petits aux plus grands !
cieux de l’histoire de la cathédrale.
Santa Maria delle Grazie et la Dernière Cène
2. La cathédrale est fermée pendant les offices religieux.
L’église Santa Maria delle Grazie (Sainte Marie des Grâces) et le Monastère Dominicain ont été construits en-
Assister à un spectacle à la Scala
tre 1466 et 1496 par Solari. L’église Santa Maria delle
Grazie a été classée comme patrimoine mondial de
Le Théâtre de la Scala fut construit en 1776, sur les
restes du Théâtre Ducal, par volonté de l’impératrice
Marie Thérèse d’Autriche, et fut inauguré en 1778. La
saison de la Scala, aussi bien pour l’opéra que la danse,
est très riche. Depuis le XIXe siècle, les plus grands chefs
d’orchestre s’y sont illustrés. On peut le considérer
comme l’un des théâtres les plus importants et les plus
prestigieux du monde.
Ne pas oublier :
Il est obligatoire de s’habiller de façon élégante.
l’UNESCO. L’église est mondialement connue parce
qu’elle renferme un trésor inestimable : la Cène de Léonard de Vinci. C’est un des plus beaux chefs-d’œuvre
jamais réalisé. De nombreux touristes affluent pour pouvoir admirer cette fresque incomparable de Léonard de
Vinci. La Cène est la représentation du Dernier Repas
de Jésus Christ. Le « Cenacolo » est le nom donné à l’endroit où Léonard de Vinci a peint la Cène : le Réfectoire
du Monastère de Santa Maria delle Grazie, une pièce
exceptionnelle née de la Renaissance à Milan.
Visiter le Castello Sforzesco
Le Castello Sforzesco a subi de nombreuses démolitions,
reconstructions, restaurations au cours des années. Il
fut construit en 1360-70 comme château de défense
mais devint ensuite la résidence des Visconti. A la mort
du dernier des Visconti, le château fut détruit, mais il
sera reconstruit par le nouveau seigneur de Milan,
Francesco Sforza ( d’où le nom Castello Sforzesco).
Ne pas oublier :
Chaque année de nombreuses expositions sont proposées à l’intérieur des murs du château.
Se promener aux Navigli
Faire du shopping
Des petites boutiques cachées dans les petites ruelles de
la ville aux grands magasins comme la Rinascente, la
ville de Milan est pleine de magasins. Les plus importants se trouvent dans le centre, la Via della Spiga et la
Via Montenapoleone sont remplies de magasins de haute
couture (de Gucci à Armani). En se déplaçant vers le
Duomo, on retrouve la Rinascente et des tas d’autres
magasins qui se trouvent sur le Corso Vittorio Emanuele
et dans la Galerie. De l’autre coté de la place du Duomo,
la Via Torino et la Via Dante fourmillent également de
magasins. Enfin, après la Porta Venezia, ne manquez
Les Navigli de Milan sont des canaux artificiels cons-
pas le Corso Buenos Aires, où l’on trouve tous les magasins les plus « in » de la ville.
truits entre 1179 (Naviglio Grande) et le XVI siècle
(Naviglio Martesana) qui permettaient de rejoindre
Ne pas oublier :
Milan est la ville de la mode, profitez-en !
Milan soit depuis le Tessin soit depuis l’Adda. On y trouve
beaucoup de magasins (Pisotti, mais aussi des magasins artisanaux), des restaurants de cuisine milanaise
et des bars.
Ne pas oublier :
Avec Navigarmangiando, vous pouvez avoir un bon
dîner en navigant sur les Navigli.
Aller au Dialogo nel Buio
Le Dialogo nel Buio est situé dans le siège de l’Istituto dei
Ciechi de la ville. C’est un parcours qui s’accomplit dans
le noir le plus total, on est accompagné par des guides
experts non-voyants. Un voyage durant plus d’une
heure qui permet d’expérimenter une nouvelle manière
de voir. On s’appuie sur le sens du toucher, l’odorat, et
Se rendre au Parco Sempione et à l’Arco della
Pace
le goût, pour vivre une expérience extraordinaire où
les rôles s’inversent et les barrières se détruisent.
Située derrière le Castello Sforzesco, cette zone était
autrefois un bois pour la chasse des familles Visconti et
Ne pas oublier:
En plus du parcours, le Dialogo nel Buio offre un théâ-
Sforza. Depuis 1894, elle a été transformée en jardin
public. On y trouve l’Arc de la Paix (XIXe siècle), la
tre avec des acteurs non-voyants et un restaurant, toutes ces expériences à vivre dans le noir.
Torre Bianca, la Fontana Metafisica, la Triennale où
ont lieu de nombreuses expositions, ainsi qu’une statue
Le quartier Brera
de Napoléon.
Ne pas oublier :
Situé dans le centre de Milan, ce quartier déborde de
magasins d’antiquaires et il est connu pour son style
Accompagnés de chants d’oiseaux, vous y ferez des promenades très agréables, surtout si vous vous y rendez
raffiné, créé par la fréquentation des artistes au fil du
temps .
de bonne heure.
Ne pas oublier:
A Brera on peut visiter la Pinacoteca (le plus grand
Manger une Cotoletta à la Cotoletteria ou chez
Garghet
musée de Milan) et l’Accademia delle Belle Arti.
Tout le monde sait que la cotoletta est un des plats milanais les plus connus. Dans ces deux restaurants, l’un
Brunch au California Bakery
situé dans le centre de Milan (la Cotoletteria) et l’autre
dans les alentours de Milan, vous pourrez goûter d’ex-
Le California Bakery représente l’Amérique à Milan.
Des pancakes aux hamburgers, ce « restaurant » nous
offre plein de plats américains au goût unique. Le sa-
cellentes cotolette, d’un goût incomparable.
medi et le dimanche, de 10 à 16h il y a le brunch, un
petit déjeuner à l’heure du vrai déjeuner.
Assister à un derby à San Siro
Ne pas oublier :
Le California Bakery propose des cours de cuisine, les
matchs Inter-Milan. L’ambiance est des meilleures car
ce sont des matchs importants de la saison du foot
showcooking, pour apprendre des recettes américaines,
aux adultes comme aux enfants.
italien.
Le Milan et l’Inter sont les deux équipes de Milan, elles
Faire un tour gourmand sur le tram Atmosfera
sont renommées mondialement et sont parmi les plus
fortes d’Italie. Lorsque celles-ci jouent chez elles, leur
Le tram ATMosfera est le seul restaurant qui « bouge »
autour de la ville, c’est une expérience unique qui vaut
stade de référence est le stade Meazza, plus communément appelé stade de San Siro. Il comporte une capacité
d'être tentée. Imaginez la magie et la beauté qui s'emparent de vous quand vous traversez Milan le soir sur
d'environ 800 000 places.
un des plus vieux -et beau- tram de l’histoire. Une atmosphère digne de l’Orient Express pour savourer des
Les colonnes de San Lorenzo sont l’un des rares
plats particuliers, de tradition milanaise notamment,
réalisés par des chefs connus dans le monde entier.
Ne pas oublier:
Il est conseillé de réserver au moins 3 mois avant le
Passionnés du foot ou pas, nul ne reste insensible aux
vestiges de l’Empire Romain à Milan, elles furent transportées sur le Corso di Porta Ticinese au IVe siècle pour
achever la basilique de San Lorenzo.
repas, car ces trams sont très recherchés.
Prendre une glace à la Gelateria Marghera et
se promener jusqu’au Corso Magenta
Manger des panzerotti chez Luini
La gelateria Marghera est l' une des meilleures
« gelaterie » de Milan, on y peut prendre une très bonne
Situé juste à coté du Duomo, Luini est une « boulangerie » spécialisée en panzerotti, semblables à des pizza
glace et ensuite se promener jusqu’au Corso Magenta,
en passant par le Corso Vercelli, où l’on peut faire beau-
pour les ingrédients, mais « renfermés ». En effet, ces
panzerotti sont excellents, d’un goût unique et depuis
coup de shopping.
1949, les meilleurs de tout Milan.
Ne pas oublier:
Se reposer aux Thermes
Luini est tellement connu qu’on doit faire la queue pour
se procurer les panzerotti.
.
Milan possède de très beaux thermes à coté du centre
ville. Il est possible de s'y faire masser, ou de faire des
parcours de bien-être.
Ces thermes sont à la portée de toute la famille. Après
une dure semaine de travail, se reposer aux thermes
week-end la Chartreuse de Pavie qui se trouve à 8 km
au nord de la ville de Pavie.
vaut la peine.
Une autre ville intéressante à visiter est Bergame, avec
des édifices médiévaux et de la Renaissance perchés sur
Voir les étoiles au Planétarium
une colline.
À Mantoue, vous visiterez surtout le Palazzo Ducale,
Le Planétarium est un lieu exceptionnel, où les grands
comme les petits peuvent être fascinés par les étoiles
qu’ils peuvent voir au dessus de leur têtes. Le planétarium offre des conférences sur plusieurs thèmes, des
construit entre les XIIe et XVIIe siècles. Dans cette résidence de la famille Gonzague, l'oeuvre la plus célèbre
est la Camera degli Sposi, entièrement de la main de
observations guidées, des manifestations pour enfants
et adultes.
Mantegna.
Vous pouvez également visiter le Duomo de Monza ou
Ne pas oublier:
L'entrée coûte 3 • et 1,50 euro pour les enfants
assister à l'une des fameuses courses de Formule 1. Enfin vous pouvez piloter une voiture à l’Autodromo.
Passer un week-end en dehors de Milan
Vous pouvez visiter tous les jours de la semaine et le
Si vous voulez déguster un ossobuco ou des ravioli alla
zucca au restaurant Santa Chiara, ou voir un opéra
dans le théâtre Reggio, visitez Parme !
Les trams à Milan
Les tramways font partie du paysage milanais. Ils se partagent la chaussée.
C’est l’un des réseaux de tramways les plus étendus du monde avec 287 km
qui desservent l’ensemble de l’agglomération milanaise.
La série 1500 appelé « Peter Witte »
est le modèle le plus ancien en circulation. On le voit dans le centre de
La série 4600, elle, dérive d’une
La série 4800 a été livré entre 1976
série plus ancienne, elle apparaît
et 1978. C’est une version avec des
dans les rues de Milan en 1960.
voitures d’une plus grande capacité
Milan. Il a été créé à la suite d’ une
que le 4600.
réforme du transport milanais des
années 30. Il y en a actuellement encore une centaine en circulation.
La série 4900 : le
Les séries 7500 et
succès obtenu par la
7100 sont les plus ré-
série 4800 (les voitu-
centes, les premières
res à plus grande ca-
livraisons ont eu lieu
pacité) a poussé l’ATM à concevoir 100 trams de
en 2002 et devraient atteindre 35 voitures pour le
nouvelle conception, construits par la FIAT. Ils sont
7500 et 33 pour le 7100. Elle sont fabriquées par
entrés en service dans les années 80.
Ansaldo-Breda.
Qu’est-ce-que manger à Milan ?
D’abord, en Italie
N’avez-vous jamais entendu parler des pâtes, de la pizza, du panettone, du tiramisù ?
Ben, tout cela, sans exception, vient exclusivement d’Italie. L’Italie est un splendide pays au sud de l’Europe, avec
une forme de botte. Bien évidemment, ce ne sont pas tous ces produits alimentaires qui attirent tous les ans des
millions de visiteurs, mais c’est cette forme bizarre que prend la péninsule italienne. Effectivement, quand on est
petit et qu’on doit apprendre la carte de l’Europe, celle de l’Italie est la plus facile à retenir, même le plus ignorant
saurait placer le nom « Italie » sur un pays en forme de botte !
Bon, maintenant, je vais parler plus sérieusement. Nous, les Italiens, on est connus partout dans le monde pour
être de grands play-boys, de grands mafieux, de grands joueurs de foot, de grands metteurs en scène, de grands
artistes... mais l’un de nos plus grands atouts est la cuisine : nous sommes les créateurs de 40% des déjeuners et des
dîners et nous avons des restaurants partout dans le monde.
Et maintenant, Milan
Je vais me concentrer maintenant sur Milan.
Milan, c’est certainement une des plus belles villes du monde. C’est une ville connue dans le monde entier pour le
Duomo, pour ses oeuvres d’art, son histoire, sa culture. C’est une référence internationale pour la mode et le
design. Tous ces sites historiques, ces monuments, ces boutiques...
On fait de Milan une ville touristique, mais surtout c’est une ville italienne et comme pour toute ville italienne, sa
cuisine est un atout touristique important.
Aujourd’hui à Milan on peut trouver tout type de restauration, depuis un Macdonald jusqu’à un restaurant de
luxe, des restaurants japonais, chinois, français, turcs, thaïlandais, mais surtout italiens. Et la mode, le luxe, la
richesse ne pouvant être assortis de propositions culinaires médiocres, celles-ci sont largement à la hauteur.
Si la jeune top-model, très chic, veut faire un peu de shopping, elle n’a qu’à aller à la Rinascente où elle peut
commencer par acheter un parfum (rez-de-chaussée), ensuite un joli t-shirt (premier étage), puis quelque chose
d’intime ou des chaussures (deuxième étage), puis une robe (troisième étage) et enfin si après tout ce voyage elle
parvient à avoir un peu faim, elle peut se rendre au dernier étage où elle pourra se restaurer avec la plus belle vue
sur le Duomo que l’on ait à Milan. Elle pourra l’admirer de tous ses yeux si elle n’est pas concentrée sur ses
nouvelles lunettes ...
A Milan chacun peut trouver ses lieux d’élection : on y trouve de tout. Prenons un autre exemple : je suis un
homme d’affaires, je travaille beaucoup et donc je n’ai pas le temps de déjeuner. A Milan on a la solution ! Midi
arrive et je dois me nourrir, c’est alors qu’un ami me dit que je peux me rendre à Peck si j’ai faim. J’y vais et je
découvre que c’est parfait pour moi : je peux emporter le déjeuner à mon bureau. Et quel déjeuner !
Une promenade étonnante dans le centre historique
San Maurizio
Sant Eustorgio
Les reliques des Rois Mages
Le siège de l’Inquisition
L’église fut construite
par le saint au IVe siècle pour y contenir les
reliques des rois mages
apportées de Constantinople et offertes par
Constantin.
Dans le transept droit se
trouve la chapelle des Mages avec leurs reliques, non
plus dans le sarcophage du XIIe siècle que l’on voit sur
le côté mais dans une petite vitrine voisine.
L’église, cédée aux Dominicains, fut le siège de l’Inquisi-
Les fresques de Luini et un orgue unique
Cette magnifique église
conventuelle, dans le style
de la Renaissance lombarde, est décorée des très
belles fresques de Bernardino Luini et de son Ecole.
Elle abrite aussi un merveilleux orgue Antegnati
(1554) utilisé pour des concerts de haut niveau en raison de son excellente qualité, et dont une restauration récente permet d’admirer la beauté.
tion avant que celui-ci soit transféré à Santa Maria delle
Gracie.
Elle est traditionnellement le lieu où les autorités et le
peuple accueillent les nouveaux archevêques, Carlo et
Federigo Borromeo notamment.
San Lorenzo Maggiore
Une église construite sur les restes
Le Museo civico di Archeologia : les
vestiges de la ville romaine
d’une basilique antique
Situé dans la zone du cirque romain, le musée, cons-
Eglise du XVIe siècle d’une
truit sur trois étages qui se répartissent les différentes
très grande importance dans
périodes évoquées, permet de voir la tour du Cirque
l’histoire de l’architecture oc-
qui, au IVe s., signalait le point de départ des courses de
cidentale, elle est construite
chevaux.
sur les restes d’une église pa-
La tour polygonale et les restes de murs appartiennent
léochrétienne (Ve siècle).
à l’enceinte maximilienne (IVe siècle).
Edifié dans une zone importante de la cité romaine, l’édifice subit deux importantes re-
Santa Maria presso San Satiro
constructions, au XIIe siècle
L’église actuelle construite au XVe siècle sur les fonde-
après diverses catastrophes, puis au XVIe siècle, et il fut
ments d’une église du IXe siècle dédiée à Satiro,
restauré entre 1911 et 1916. Sa façade fut refaite en
Ambrogio son frère et Silvestro, est devenue célèbre
1894. Mais l’intérieur témoigne de façon saisissante de
parce qu’une représentation de la Vierge y aurait sai-
la réintégration au XVIe siècle de l’ancienne basilique
gné lorsqu’un jeune homme lui avait donné un coup de
antique.
couteau.
Dans la chapelle de droite, on peut voir des mosaïques
Le chœur extraordinaire de Bramante, en trompe-l’œil,
antiques représentant les douze tribus d’Israël, ainsi que
abrite la fameuse image de la Vierge, et l’histoire de
deux grandes mosaïques, le Christ et les Apôtres et l’En-
celle-ci est peinte au-dessus de l’autel.
lèvement d’Elie.
De Bramante aussi les murs, le projet de la façade (l’ac-
Devant la basilique, se dressent seize colonnes romai-
tuelle est du XIXe siècle) et la sacristie.
nes
La Mode milanaise
Nous sommes tellement intégrées à la ville que nous sommes devenues complètement bilingues et nous baignons
tellement dans ce milieu que parfois lorsque nous retournons en France nous nous sentons étrangères.
Nous essayons de prendre des distances et de comprendre ce que représente Milan pour nous, ce qu’elle est devenue à
nos yeux.
Que pourrions-nous vous dire, vous conseiller si vous étiez de passage?
Ainsi pour répondre a cette question nous avons fait un sondage parmi nos camarades de classe puis dans le centre de
Milan où nous avons demandé aux passants ce qu’ils aimeraient savoir ou voir sur Milan si ils étaient des touristes.
Bien que les réponses aient été assez différentes, les thèmes les plus récurrents furent:
le centre historique
la mode et le design
le foot
Ne pouvant pas tout vous dire, d’autant plus que sur ces points vous en savez déjà beaucoup, nous avons choisi de
vous parler de la mode, en particulier de créateurs milanais que nous apprécions.
Le texte qui suit est extrait du livre de Simona Segre Reinach
La Moda. Un introduzione (la Terza), nouvelle édition de 2010
Les stylistes italiens sont
l’un des représentants les
L’exigence de créativité se
presque tous des chefs
plus emblématiques du
trouve étendue à tous les
d’entreprise, ou associés à
pôle-travail, au contraire
niveaux de la filière de
un chef d’entreprise qui
de Versace, tout orienté
production, et dans ce
leur donne la capacité de
vers le loisir et le plaisir.
sens, le prêt-à-porter est
répondre aux demandes
Avec ce tournant dans
un système entièrement
complexes du marché.
l’activité du styliste, le
lié à la personne et à l’ex-
Le prêt-à-porter fonde son
concept d’art en tant que
pression de sa créativité
offre sur les occasions
Beau éternel, peu compa-
(Gastel 1995).
qu’ont les clients de s’ha-
tible avec une production
biller, et sur le style de vie
artisanale, voire indus-
qui oscille entre le pôle -
trielle, vouée à l’éphé-
temps de travail et le pôle-
mère, se transporte vers le
La filière intégrée est l’une
temps libre.
sens de techné, de savoir-
des caractéristiques du
Milan est le siège d’une
L’enjeu pour le styliste est
faire ; et il ne s’agit pas de
made in Italy et l’un de ses
mixité culturelle qui pro-
d’introduire et de valori-
faire de la mode un art ap-
points de force. Et les dis-
duit les stylistes-chefs d’en-
ser le temps libre dans sa
pliqué, mais d’élargir le
tricts sont les éléments qui
treprise, une authentique
relation avec une nouvelle
concept
permettent
nouveauté qui se résume
vision du temps de tra-
(Versace et Calabrese,
œuvre d’une filière textile
dans le made in Italy.
vail. Georgio Armani est
1991).
verticale, c’est-à-dire le
Le styliste chef d’entreprise
même
d’art
La filière et les distretti
la mise en
contrôle
du
processus
à soie a disparu en Italie
toir de vente, tombe la
Les stylistes italiens pro-
complet qui mène au pro-
(la soie est importée de
barrière qui sépare le
posent un concept de luxe
duit – de la conception à
Chine).
client du vendeur. Le
accessible à tous, non qu’il
la distribution sur tout le
Mais la formule des dis-
client peut toucher les vê-
soit bon marché, au con-
territoire.
tricts est mise en difficulté
tements exposés sur les
traire, mais parce que la
Ce processus est l’aboutis-
par l’actuel contexte in-
rayons.
mode devient un besoin
sement d’une longue his-
dustriel. On passe de l’idée
Citons aussi le Gruppo
culturel.
toire. Trois phases se dis-
de pôle géographique, à
Finanziario Tessile (GFT)
Il
tinguent :
celle de méta-pôle, se rap-
fondé en 1930 à Turin.
abîme entre les rituels de
•
une phase industrielle
portant non plus à des li-
Avec lui s’inaugure
la haute-couture et le
(de la révolution indus-
mites géographiques mais
production du prêt-à-por-
prêt-à-porter
trielle anglaise jusqu’à la
à une fidélité dans la let-
ter signée des stylistes.
d’une part, et la révolution
fin du XIXe siècle) dans
tre et l’esprit à la spéciali-
Max Mara est exemplaire
du nouveau prêt-à-porter
laquelle se dessinent déjà
sation initiale des pôles.
pour l’attention au pro-
italien.
les districts.
•
une phase sistemico-
manageriale (qui commence au début du XXe
la
existe
pourtant
de
un
luxe
duit ; il engage des stylis-
Celui-ci incarne le mé-
Les boutiques de mode
tes célèbres. Fendi, dès les
lange de la tendance anti-
Un modèle parfait :
Benetton
années 70, transforme le
mode des jeunes et d’une
secteur de la maroquine-
élégance qui se passe du
siècle) dans laquelle s’af-
rie, élitiste et conserva-
couturier et des rites bour-
taylorisme-
Le groupe, fondé en 1965,
teur, en un produit de
geois.
fordisme de la production.
apporte deux innovations
mode et à la mode (sœurs
La classe moyenne a be-
• enfin une phase de flexi-
fondamentales dans l’his-
Fendi et Karl Lagerfeld).
soin d’autre chose que des
bilité dans laquelle se dé-
toire de la mode textile ita-
Prada transforme l’entre-
temples inaccessibles de la
veloppent les entreprises-
lienne. L’une concerne la
prise familiale tradition-
mode. Le made in Italy
réseaux, basées sur les
productivité, l’autre la
nelle
marché
traduit le passage d’une
nouvelles technologies de
distribution.
d’avant-garde stylistique.
société structurée en clas-
Mais ce sont aussi des en-
ses, mais étendue en une
seignes isolées qui pro-
unique classe moyenne de
meuvent une culture de la
grande amplitude tou-
ancien du système de
Le tinto in capo eu égard
mode en Italie (Fiorucci à
jours porteuse des codes
mode italien ; ils sont liés
au tinto in filo tradition-
Milan).
esthétiques bourgeois, à
à l’histoire et à la géogra-
nel révolutionne le mar-
phie italiennes et forts
ché traditionnel du tex-
d’une
tile. Il s’agit de fabriquer
firme
le
l’information.
Les districts de producti-
La productivité
vité sont l’élément le plus
tradition
textile
en
un
une société segmentée se-
Le consommateur
lon les styles de vie.
Milan, ville de la mode
pré-industrielle.
les tissus et de les teindre
La création d’un type de
On
ensuite, ce qui permet de
consommateur est plus si-
autres, Trevise ( pour la
diversifier
gnificative
laine), les Marches, la Tos-
peut
citer,
entre
l’offre
et
que
1951 : défilé historique à
d’orienter les choix en
celle des objets. Sans l’en-
Florence où est consacrée
cane et Brenta (pour le
fonction de la réception
gouement
l’autonomie d’un style
cuir et les chaussures),
auprès du public.
pour la mode dans les an-
Montebelluna (pour les
chaussures de ski).
De l’industrie de la soie de
Côme, tradition essentiellement lombarde et piémontaise, proviennent les
meilleurs tissus de soie,
aujourd’hui
encore,
même si la culture des vers
encore
des
Italiens
italien face à Paris.
nées 80, le made in Italy
La distribution
n’aurait pas la même
1972 : quelques créateurs
forme. On exporte des pro-
comme Albini et Ken Scott
Dans ce domaine – la pre-
duits, mais avec eux une
décident
mière boutique ouvre à
manière de vivre, typi-
Florence pour aller défiler
Belluno en 1968-, l’inno-
quement italienne, qui
à Milan, capitale lom-
vation est encore plus si-
exerce une attraction con-
barde et siège de nombreux
gnificative. Avec l’aboli-
sidérable au niveau inter-
échangescommerciauxdanslesecteur
tion du traditionnel comp-
national.
de la mode.
d’abandonner
Milanovendemoda, l’expo-
Les défilés les plus impor-
ville fréquentée, dynami-
comme capitale du style.
sition
des
tants ont lieu à Milan, les
que, riche d’événements,
« Milan peut être considé-
agents et des représen-
show-room, les agences de
et une grande partie de la
rée comme un distretto,
tants commerciaux du
presse et de publicité,
ville est impliquée, même
non industriel, mais d’acti-
secteur de l’habilement,
ainsi que les studios pho-
indirectement, dans le
vité immatérielle »(Bucci,
est active dès 1969, avec
tographiques s’y trou-
spectacle de la mode mêlé
2002).
l’objectif d’intensifier les
vent. Les rues du centre
au monde de la publicité,
relations entre les nom-
délimitent le quadrilatère
de la télévision et de la po-
A la fin des années 90, ce-
breux acheteurs déjà pré-
de la mode. Le boom de la
litique. Mais ceci ne peut
pendant, d’autres modèles
sents dans la ville.
mode à Milan, qui sur-
expliquer entièrement le
de production et culturels
(rassegna)
vient lors d’une période
succès du made en Italy.
modifient la physionomie
La caractérisation de Mi-
noire pour la ville, les An-
Milan est le centre d’une
de l’industrie de la mode,
lan comme ville du prêt-
nées de plomb (1969-
industrie textile intégrée
et le rôle de Milan comme
à-porter international s’ef-
1981), parvient à opérer
qui a promu, soutenu et
ville de la mode. Florence
fectue en un laps de temps
le lien entre le souci de
développé au niveau in-
et Rome reviennent sur la
très bref (entre 1970 et
l’apparence et les valeurs
ternational l’onde de créa-
scène.
1978). Alors les produc-
de contestation des années
tivité qui a caractérisé la
teurs de textile se fédèrent
70.
mode italienne dès le dé-
N’en reste pas moins le rôle
but des années 70.
historique de Milan dans
en groupes et les nouveaux
la création du prêt-à-por-
stylistes affluent à Milan :
Années 80 : une nouvelle
Armani dans les années
génération de stylistes ty-
Mais Milan est aussi, et
soixante, Gianni Versace
piques de la production
plus encore que de la
en 1973,
milanaise apparaît, Dolce
mode, la ville du design,
Cette traduction est publiée
et
Gigli,
et il s’opère une fertilisa-
avec l’aimable autorisation
en 1975 Coveri, Ruggeri,
Miuccia Prada, Roberto
tion réciproque qui a ren-
de l’auteur.
Krizia.
Cavalli. Milan est une
forcé le rôle de la ville
Gabbana,
ter.
Simona Segre Reinach est professeur à l’Université de
tutte aziende della moda, cosi mi sono interessata
Bologne. Elle enseigne également à l’Académie Domus et
sempre di più a questo argomento.
au MFI (Milan Fashion Institute). Elle est également membre du MIC (Moda Immagine Consumi), un centre d’études sur la mode à l’Université Statale de Milan.
Come mai vede
superficiale?
la moda in modo non
Son dernier livre, Un monde di mode. Il vestire
Perché è parte della cultura umana. E’ un sistema
simbolico come il linguaggio. E’ ciò che ci differenzia
globalizzato, est publié par La Terza (2011).
dagli animali, per esempio.
Alcune domande a Simona Segre Reinach
Alunni del liceo : Perché ha scelto di scrivere
questo libro (La Moda) ?
Dopo molti anni di insegnamento allo IULM non ero
soddisfatta dei libri sulla moda a quel tempo. Infatti
negli anni Novanta erano ancora pochi i libri in italiano
che trattassero di moda. Allora ho pensato di scriverne
uno che mi aiutasse nelle lezioni e potesse piacere agli
studenti.
La moda è sempre stata une passione?
Ho cominciato a occuparmene quando lavoravo come
consulente e ricercatrice di mercato. I miei clienti erano
Per curiosità che studi ha fatto ? Con che
idealismo è stata cresciuta?
Io ho studiato antropologia culturale. Mi piace pensare
che siamo tutti uguali ma tutti diversi. Studio queste
differenze anche attraverso la moda.
La sua curiosità per la moda l’ha da quando era
una bambina o è più recente?
Da bambina non mi interessava la moda. Neanche
adesso per la verità sono molto interessata ai vestiti.
Quello che mi piace della moda è che è un modo di
espressione e di communicazione. Per questo non è
superficiale ma fondamentale.
Milan sacrée capitale de la mode
C’est officiel ! Pour l’association américaine Global Language
Monitor, qui surveille la presse mondiale, les sites et les
blogs, Milan est bien devenue la capitale mondiale de la
mode. La ville détrône New York , en tete depuis cinq ans. La
domination italienne semble écrasante. Rome, qu’on dit souvent déchue, occupe en effet le quatrième rang, après Paris
certes, mais avant Londres.
L’avenir, c’est Barcelone ?
Un peu d’histoire
Ce qui manquait , c’était en fait la structure industrielle .
Métropole financière de l’Italie depuis la fin du XIXe siècle,
Milan supplantera ses rivales. Ce sera avec l’apparition de
nouvelles marques, comme Moschino, ou le formidable développement d’ateliers familiaux (Trussardi, Gucci,
Ferragamo..), dont la base ne se trouvait pas forcément en
Lombardie. Leur essor sera mondial.
Milan est arrivée tard sur la scène internationale: Fédérée en
1950 par Gian Battista Giorgini, la mode italienne se crée
alors plutôt à Rome , Venise ou Florence. C’est cette dernière ville qui se voit d’ailleurs choisie pour abriter les premiers défilés (sfilata, en italien) collectifs, le 12 février 1951.
Dans les années ’60, ces derniers se déplaceront au Palazzo
Grassi de Venise.
Raffinement à l’italienne
La mode italienne part en 1951 sur les acquis de l’avant
guerre et les promesses d’Hollywood .L’autarcie imposée
pas Mussolini a habitué les riches clientes à s’habiller sur
place. Les actrices venues des Etats-Unis découvrent le raffinement du «made in Italy ».Emergent des noms comme
Emilio Schuberth, Balestra ou Gattoni. Les Sorelle Fontana
(Giovanna, Micol et Zoe) font un tabac en habillant Ava
Gardner ou Linda Christian. Autant dire que les acheteurs
américains se précipitent.
La haute couture italienne va cependant rater le virage du
prêt à porter. La plupart des maisons romaines devront mettre la clef sous le paillasson après 1968. Presque seul survivant du désastre avec Roberto Capucci, le jeune Valentino
saura se débrouiller. Il n’a pris sa retraite, on le sait, que
l’année dernière.
La chose a bien sur été favorisée par la réputation de chic de
l’Italie. Les belles voitures (Ferrari, Lamborghini et Cie) , le
design (Scarpa, Sottsass...), les bijoux (Bulgari) ou le cinéma
(de Visconti à Fellini) n’ont pas été pour rien dans cet essor.
Ils ont aidé à la multiplication des boutiques dans le monde,
alors que la France s’endormait un peu. Une rue comme
Bond Street, à Londres, est aujourd’hui largement occupée
par des chaînes du type Prada, Armani ou Dolce&Gabbana.
Texte rédigé fin 2010
LES GRANDS NOMS
Moschino
Moschino est une marque de vêtements et accessoires de
luxe créée en 1983 par Franco Moschino
En 1984, la seconde ligne femme présentée à Milan confirme
le succès de la saison précédente. C’est le début de l’ascension de la marque.
En 1985, la première collection homme, printemps-été 1986,
est présentée au Regal Palace à Milan.
L’année suivante, la première collection Jeans Moschino est
lancé
Gianni Versace
HISTOIRE DE VERSACE
Né le 2 Décembre 1946 à
commence à travailler en
Reggio Calabria, Gianni
qualité de styliste indé-
Versace découvre la cou-
pendant, et son travail
ture dans l’atelier de con-
l’amène à Milan, qui à
fection appartenant à sa
cette période s’affirme en
mère, où il fait son ap-
tant que pôle internatio-
prentissage. Ensuite, il
nal du prêt à porter. En
1978, il décide de créer sa
sentera
une
propre griffe, en présen-
Haute
Couture,
tant sa première collection
comme
une
féminine. Pour réaliser ce
projet en son nom propre,
tion de la ligne Versus :
nama
tout
une collaboration qui don-
City.Fort
ligne
nera corps à la collection
d’environ 150 boutiques
tailoring, V2, en collabo-
printemps/été 2010. Une
et presque 2000 corners
ration avec Zegna et une
vingtaine de boutiques
dans des multimarques de
Gianni Versace s’associe
ligne de mobilier et déco-
Versus sont attendues d’ici
prestige, Versace a récem-
avec son frère Santo -
ration d’intérieurs. Cette
à 2011.
ment entrepris une série
nommé Directeur Géné-
même
signe
Autre projet en cours, et
d’inaugurations en Asie
ral - et sa soeur Donatella
l’apogée de la griffe, qui
pas des moindres, la réali-
(Kuala
- responsable des campa-
fait défiler les top modèles
sation de la « Vita Tower
Kong, Macao, Taiwan...).
gnes publicitaires. Le logo
le plus en vogue, qui signe
», en binôme avec la so-
À Milan, un nouvel espace
de la griffe, représentant
des contrats avec des pho-
ciété immobilière Attie :
Home a été inauguré Via
la tête de Méduse, renvoie
tographes de renom, qui
52 étages de résidences
Borgospesso,
tant à la mythologie grec-
entreprend une remar-
luxueuses avec vue sur
deuxième
que qu’aux origines du
quable expansion com-
l’océan en 2010, au coeur
est attendue.
styliste, grandi dans les
merciale, avec l’inaugu-
de Balboa Avenue, à Pa-
terres ayant fait partie de
ration des boutiques de
la Grande Grèce. À partir
New York, Londres et Pa-
de 1979, pour ses campa-
ris. L’assassinat de Gianni
gnes publicitaires, Gianni
Versace, le 15 juillet 1997
Versace entreprend une
à Miami Beach marque
collaboration
un coup d’arrêt dans l’his-
avec
Ri-
collection
décennie
d’un
réseau
Lampur,
et
Hong
une
inauguration
chard Avedon.
toire de la griffe. C’est
Le style de Versace se ca-
Donatella Versace, qui
ractérise pour le choix de
avait déjà pris en charge
tissus inédits, ainsi que
la création des collections
Dolce & Gabbana SrL est
marque en 1985, D. Dolce
par leur utilisation créa-
Versus, qui assume la Di-
une société de prêt-à-por-
et S. Gabbana indiquaient
tive: ses propositions con-
rection Artistique de la
ter de luxe basée à Le-
que
juguent cuir et soie, bro-
Maison.
gnano (Milan). Elle a été
étaient « Armani pour la
deries et imprimés, mé-
En 2000, la Maison con-
lancée en 1985 par deux
discipline, Alaïa pour la
taux et matériaux plasti-
çoit, en collaboration avec
créateurs, Domenico Dolce
folie, Chanel pour son con-
fiés. En 1982, la Maison si-
le
immobilier
et Stefano Gabbana. La
cept de couture et Jean-
gne des pièces réalisées en
Sunland Ltd, le premier
marque se caractérise par
Paul Gaultier pour la
maille
Hôtel Versace sur la Gol-
l’existence de collections
créativité ».Dolce
renvoie aux anciennes te-
den Coast australienne.
importantes aussi bien
Gabbana s’est aujourd’hui
nues des chevaliers. Des
Malgré ses efforts, Versace
pour les femmes que pour
hissé au niveau de ses mo-
références historiques - en-
subit les effets d’une con-
les
&
dèles et est comparable à
tre autres la Renaissance,
joncture économique défa-
Gabbana est très popu-
des marques telles que
le XIX siècle - reviennent
vorable,
2004
laire dans le monde des
Versace, Gucci, Prada ou
constamment, tant dans
Giancarlo Di Risio est
stars du cinéma, de la
Moschino. La vie privée
la mode féminine que
nommé
musique ou du sport ; il
de Stefano Gabbana et Do-
masculine. Au cours de la
délégué, afin d’entrepren-
habille
autres
menico Dolce est devenue
décennie ’90, le styliste
dre une restructuration
Jennifer Lopez, Madonna,
publique en 2004, quand
s’inspire de l’univers de
interne de l’entreprise.
Gisele Bündchen, Monica
ils ont annoncé leur sépa-
l’art, du constructivisme
Une reprise dont témoi-
Bellucci, Isabella Rossel-
ration. La compagnie con-
russe, des oeuvres d’Andy
gne l’accord avec la société
lini, Kylie Minogue ou
serve toutefois son nom et
Warhol , Roy Lichtenstein
Facchini, concernant la
l’équipe de football du Mi-
les deux stylistes collabo-
et Sonia Delaunay. Il pré-
production et la distribu-
lan AC. À la création de la
rent toujours ensemble.
métallique,
qui
groupe
et
en
Administrateur
Dolce & Gabbana
hommes.
entre
Dolce
leurs
influences
&
Gros plan sur
Le groupe Prada
Texte réalisé grâce à la gracieuse collaboration du Groupe Prada
Un peu d’histoire…
L’ensemble de ces produits est commercialisé à travers deux ré-
La marque Prada a été fondée en 1913 à Milan par Mario Prada,
grand-père de Miuccia Prada, avec l’ouverture, Galerie Victor
seaux de distribution :
le réseau retail, représenté par des boutiques monomarques (y
Emmanuel II , d’une boutique exclusivement destinée à procurer
des objets et accessoires de luxe en cuir à l’aristocratie et à la grande
compris les trois Epicentres), gérées directement par la société.
le réseau indépendant des commerces multimarques,
bourgeoisie européennes.
department store et magasins franchisés.
Cette structure de distribution permet au groupe d’être présent
En 1919, Prada obtient le titre de fournisseur officiel de la Maison
Royale et la marque obtient le droit d’inclure dans son propre logo
dans les points de vente les plus stratégiques dans le monde entier.
les insignes de la Maison de Savoie.
Les matières premières
De nos jours
La plupart des matières premières sont produites en exclusivité
par le groupe Prada et soumises à des contrôles de qualité et à des
La collaboration de Miuccia Prada et Patrizio Bertelli commence à
la fin des années soixante-dix, posant la base du développement
inspections internes à l’entreprise, en conformité avec des critères
rigoureux spécifiques .
international du groupe.
Patrizio Bertelli a été le premier à introduire dans l’industrie de
Elles se divisent en deux catégories, les peaux et les tissus.
luxe un nouveau modèle d’entreprise basé sur des critères de qualité stricts mis en œuvre tout au long du cycle de productivité.
Les peaux
Les peaux sont depuis toujours à la base du succès du Groupe et
La créativité de Miuccia Prada, capable d’enrichir de manière origi-
font partie intégrante d’une tradition quasi centenaire.
Le savoir-faire développé par Mario Prada dans la sélection des
nale son travail avec des idées tirées de la vie quotidienne et d’une
observation intuitive de l’ambiance, ne contrevient jamais aux va-
différentes qualités de peaux et dans l’élaboration de traitements
adaptés à chacun fait partie du patrimoine de la Maison, que ses
leurs traditionnelles de qualité et au savoir-faire artisanal historique de l’entreprise.
successeurs ont su préserver.
Une des caractéristiques du groupe est sa capacité à innover dans
Les tissus
Le Groupe utilise chaque année près de quatre millions de mètres
tous les domaines. Le Groupe Prada a été le premier à proposer un
concept de boutique révolutionnaire, les « épicentres Prada » des-
de tissus de matières différentes : soie, laine, coton, lin, tissus
synthétiques, qui varient selon la saison et la collection.
sinés par des architectes de réputation internationale comme
Koolhaas et Herzog et de Meuron.
La fourniture des tissus est à 82% italienne, et les 18% restants
partagés à égalité entre le Japon et l’Europe.
Aujourd’hui Prada propose des produits pour les femmes et pour
Les technologies les plus modernes servent à reproduire avec la
meilleure qualité et la plus grande précision les procédés de bains
les hommes dans les secteurs du vêtement, de la maroquinerie et
des chaussures, qui sont modernes et sophistiqués, mais sans rien
de couleur et d’impression utilisés traditionnellement dans le secteur du luxe.
perdre de leur qualité artisanale.
La production
Les horizons de Prada dépassent les secteurs de la mode : l’art ,
l’architecture, le cinéma et la culture en font partie. En 1993 est née
La production du groupe est concentrée en onze entreprises : dix
la Fondation, pour proposer un défi intellectuel plus radical dans
les domaines de l’art et de la culture.
en Italie et une en Grande-Bretagne, auxquelles il faut ajouter cinq
laboratoires de recherche et de développement.
Les structures
La distribution du groupe est présente dans 65 pays, et le circuit de
distribution se compose de 325 boutiques gérées sur place, un
Le Groupe Prada inclut les marques Prada, Miu-Miu, Church’s et
point fondamental dans le processus de croissance internationale
du marché.
Car Shoe. Il propose également téléphones portables, lunettes,
parfums.
Lire à Milan
Edition et librairie
Trois grands noms milanais
La Feltrinelli
Senior Service, ou une marque de cigarettes devenue le titre d’un livre
Le parcours du célèbre éditeur italien, milliardaire, communiste, puis gauchiste, découvert assassiné à
Milan, en 1972, est raconté par son fils Carlo Feltrinelli, qui n’a que 10 ans à la mort de son père, dans
un livre publié par Christian Bourgois dans la traduction de Guillaume Chpaltine, Senior Service. Dans
cette biographie très réussie, le fils parvient à transformer son père en personnage de fiction et, en
restituant méticuleusement le climat historique et politique très tendu de l’époque, à provoquer chez le
lecteur un sentiment d’étouffement et de saturation qui contribue à la fascination exercée par son récit.
Twist est un chien qu’un homme promène dans la banlieue de Milan un jour de mars 1972. Twist s’arrête
sous un pylône de ligne à haute tension et remue la
queue. Son maître s’approche et découvre un cadavre
couché à terre, sur le dos, les bras ouverts en croix, non
loin d’une camionnette Volkswagen. Dans la poche du
mort, il y a la photo d’un enfant. Et sur le tableau de
bord de la camionnette, un paquet de cigarettes de la
marque Senior service. Le surlendemain, la presse du
monde entier divulgue l’ identité de ce cadavre:
Giangiacomo Feltrinelli, personnage mythique du
monde politico-littéraire de l’après-guerre, mort à quarante-six ans.
Les Feltrinelli sont des marchands de bois qui diversifient leurs activités à partir du milieu du XIXe et participent au carré d’as qui fondent le nouveau capitalisme
Les Feltrinelli
Feltrinelli est un nom dont les Italiens n’ont pas fait
toujours « un usage très raisonnable ». Il fut un temps
où chacun l’évoquait à sa façon, souvent avec des éclats
de voix. Un nom qui pouvait signifier argent, crédit
illimité, édition, réussite, mais aussi révolution, terrorisme, pureté ou folie pure. Il y en avait enfin pour qui
Feltrinelli c’était un peu tout cela à la fois, l’incarnation d’un mélange de genres qui n’ont pas forcément
grand- chose à voir entre eux.
italien. A la Libération, le futur éditeur (seul héritier
mâle) fête ses 20 ans et adhère au Parti communiste.
Giangiacomo trouve dans cette famille idéologique l’affection qui a manqué à son «enfance aride». Le «milliardaire rouge» conduit sa Buick couleur papier kraft
pour aller coller des affiches. Le Parti met ce camarade
en or sous la protection d’un garde du corps et
Giangiacomo Feltrinelli espère que le communisme lui
permettra de faire de grandes choses. En attendant, la
politique lui ouvre quelques nouveaux marchés, audelà du Rideau de fer.
Le voici qui crée, au début de l’année 1954, sa maison
nir sa femme, Inge, «un mélange d’Audrey Hepburn et
d’édition, puis son propre réseau de diffuseurs et de li-
de Leslie Caron», écrit Carlo, et il a raison. La publica-
braires. «Un engagement de longue haleine», déclare-
tion du Guépard, de Lampedusa, refusé par Mondadori
t-il au Publisher Weekly (journal américain). La vie lui
(succès irrésistible) le propulse dans les années 60.
sourit. Ses auteurs, ses amis, et ses ennemis aussi, l’ont
«Cuba, Cuba, Cuba.» Les pays du tiers-monde luttent
surnommé «le Jaguar». Il n’a pas 30 ans, porte lunet-
pour leur indépendance et Feltrinelli est l’ami des com-
tes et moustaches et devient le soleil d’une galaxie anti-
battants algériens, kurdes ou ghanéens. Porté par sa
conformiste. Les événements de Hongrie l’éloignent du
«passion aventureuse», il devient l’un des interlocu-
PCI. Il accueille les livres des premiers dissidents, noue
teurs de Fidel Castro (dont il espère un livre, qui ne
des contacts avec les représentants de ce qu’on appelle
vient pas), l’ami de Che Guevara et de Yasser Arafat,
alors la «Troisième Voie». Il quitte le PCI sans faire de
pendant qu’à Milan il publie les auteurs du Groupe 63
bruit, en 1958, se déclarant simplement «déçu», mais
(«Une sorte d’avant-garde, soeur aînée de Tel Quel»,
sa gloire culmine.
avait dit Umberto Eco) et la revue Tricontinentale. Mais,
après 68, le délire théorique, les tensions imposées par
Feltrinelli vient de réussir l’un des plus gros «coups» de
l’extrême droite italienne et l’agitation gauchiste sur le
l’histoire éditoriale moderne en publiant la traduction
thème de la lutte armée et de la nouvelle résistance
du Docteur Jivago de Pasternak (1957). Beaucoup de
accélèrent la métamorphose du grand éditeur. Prison-
mystères avaient entouré cette publication. Carlo (fils
nier de nouvelles obsessions, il s’écarte de tous ceux qui
de Giangiacomo Feltrinelli) se souvient d’Inge Feltrinelli
l’avaient accompagné jusqu’alors, entre dans la clan-
(sa mère) parlant dans les années 80 d’un coffre où se
destinité, achète des armes, des appartements pour des
trouvaient tous les documents relatifs à l’affaire. La clé
planques, vit dans la solitude.
était perdue. Carlo
a fait venir un serrurier qui a ouvert
le coffre. La révélation de ses secrets les entraîne dans
La mort l’attend au pied d’un pylône. Erreur de mani-
un roman à la John Le Carré, avec des messagers qui se
pulation? Assassinat? A-t-il été lâché par ses amis,
reconnaissent parce qu’ils sont porteurs chacun d’un
comme le Che? La seule chose dont on soit sûr, c’est que
demi-billet de banque et de messages de Pasternak sur
les cigarettes dans la Volkswagen étaient de la marque
du papier à cigarettes. Les censeurs de Moscou perdent
Senior Service et que la photo dans sa poche était celle
la partie (mais obligeront Pasternak à refuser le Nobel)
de son fils Carlo. Il faut dire enfin que certains ont pra-
; le livre est publié à Milan puis vendu à Gallimard, à
tiqué la terre brûlée autour des éditions Feltrinelli. Inge
Fischer. L’éditeur parle de «protestation explicite» et
a traversé les flammes avec le sourire. Aujourd’hui,
d’un moment «de lutte pour la tolérance» en impliquant
c’est Carlo qui dirige la maison de son père. Tout va
ironiquement le député Togliatti. Peu après, l’éditeur
bien.
allemand Ledig Rowohlt lui présente celle qui va deve-
La Mondadori
L’histoire de la célèbre maison d’édition italienne, la Mondadori ,
de sa fondation jusqu’à aujourdhui
Le fondateur, Arnoldo Mondadori
1920-1930 : C’est la décennie de la montée en puissance de Mondadori en tant qu’éditeur de livres et de
Dans le domaine de l’édition, Arnoldo Mondadori se dis-
magazines, avec le lancement de nouvelles collections :
tingue par son dynamisme et son objectif parfaitement
Le Grazie, Romanzi d’Oggi, Le Scie et La biblioteca
clair : se développer à la vitesse de développement du
Romantica et avec la création des premiers magazines
marché et l’anticiper. Son point fort n’est pas de débau-
du groupe : Novella, La Donna, Romanzo Film, Il Milione
cher des auteurs en provenance d’autres maisons d’édi-
et Il Secolo illustrato...
tions, mais de créer un réseau d’agents de distribution,
et, précurseur en matière de marketing direct, de met-
1929 : Création de la collection Gialli Mondadori, pre-
tre en place un système de vente directe de ses ouvra-
mière collection de roman de détectives.
ges auprès du public. Très rapidement, on compte plus
de 50 000 clients réguliers qui s’arrachent ouvrages à
1932 Arnoldo Mondadori obtient de Walt Disney le droit
grand tirage autant que collections prestigieuses.
de publier des histoires de Mickey Mouse, d’abord des
traductions puis des histoires produites spécialement
1907 : Arnoldo Mondadori, lance à l’âge de 18 ans son
en Italie dans un magazine appelé Topolino, du nom de
premier journal : Luce!
la souris.
1911 : Arnoldo Mondadori publie son premier livre, Aia
1933 : Lancement de la collection Medusa, oeuvres de
Madama par Tomaso Monicelli, et lance sa
prestigieux auteurs italiens et étrangers, malgré les in-
première collection de livres pour enfants.
terdits et les restrictions imposées par le régimes fasciste.
1912 : A Ostiglia, petit village de Lombardie, Arnoldo
Mondadori fonde «La Sociale», sa première imprime-
1937 : Lancement de la collection de fiction Omnibus,
rie. Durant ses premières années, la société s’est spécia-
inaugurée par la traduction d’Autant en emporte le vent,
lisée dans la production de manuels scolaires, et conti-
le chef d’oeuvre de Margaret Mitchell.
nuera son développement dans ce domaine jusqu’à l’arrivée de Mussolini au pouvoir.
1938 : Lancement de Grazia, le premier féminin moderne.
1915-1918 : Durant la Première Guerre Mondiale, la
maison d’édition n’interrompt pas ses activités mais
1939 : Lancement du magazine d’information Tempo,
travaille d’arrache-pied à publier un certain nombre
édit par Alberto
de magazines destinés au troupes sur le front. Les titres
Mondadori,
les plus célèbres sont La Ghirba et La Tradotta, auxquels
plus jeune fils
contribuent de nombreux auteurs et peintes célèbres,
d’Arnoldo.
le
tels que Soffici, De Chirico et Carrà.
1942 : Pour évi1919 : C’est la période cruciale de consolidation de la
ter les bombar-
jeune maison d’édition. Arnoldo Mondadori transfère
dements, le siège
les équipes éditoriales à Milan (ou siègent les autres prin-
social et les équi-
cipales
pes sont transfé-
maisons d’éditions italiennes) et ouvre une nouvelle im-
rées à Arona. Le
primerie à San Nazaro (Verona)
8
Septembre
1943, la société est réqui-
zine d information moderne, mensuel qui très rapide-
sitionnée par le régime
ment devient hebdomadaire.
fasciste de la «Repubblica
Sociale Italiana». La fa-
1965 : Mondadori bouleverse le marché italien de l’édi-
mille Mondadori s’y re-
tion en lançant la collection Les Oscars, livres de poche
fuse et s’exile en Suisse.
diffusés chez les marchands de journaux, dont les ventes atteignent très vite des records.
1945-1950
:
Arnoldo
Mondadori reprend pos-
1970-1990 : Mondadori continue de se diversifier et de
session de sa société et
se développer dans le secteur de la presse avec les lance-
commence sa reconstruction. Grâce au Plan Marshall,
ments de nouveaux titres encore en kiosque à ce jour :
il fait l’acquisition de nouvelles rotatives modernes, ce
Casaviva, Starbene, Cento Cose, Auto Oggi, Marie Claire,
qui stimule l’activité et relance le développement. De
Sale & Pepe et Donna Moderna.
nouveaux magazines sont lancés : Confidenze, Bolero
Film... ainsi que de nouvelles collections de haute qua-
1971 : Décès d’Arnoldo Mondadori. Son fils, Giorgio (déjà
lité littéraire.
président-directeur général depuis 1968), lui suc-
1948 Lancement de la collection Biblioteca Moderna
cède jusqu’en 1976. C’est
Mondadori, un équivalent de nos actuelles collections
Mario
de poche. Succès immédiat auprès des jeunes lecteurs.
prendra la tête de la so-
Formenton
qui
ciété jusqu’à sa mort pré1950-1960 Mondadori lance de nouvelles collections
maturée en 1987.
prestigieuses auxquelles sont associés de grands noms
tels qu’Hemingway, Simenon, Sartre, Dos Passos, Un-
1975 : Mondadori s’ins-
garetti, Piovene, Pratolini, Remarque, Montale et Buz-
talle dans ses nouveaux
zati.
locaux de Segrate, construit par le célèbre archi-
1950 Avec le lancement d’Epoca, Mondadori introduit
tecte contemporain Oscar
en Italie le concept américain de photojournalisme.
Niemeyer.
1950-1960 Mondadori continue de se développer sur le
1975-1991 : Le groupe, constitué d’une maison mère et
plan international, non seulement à cause de la taille
de nombreuses et multiples filiales couvre tous les sec-
du groupe mais aussi à cause de ses liens et relations
teurs de l’édition : impression, livres, magazines, points
avec des personnalités culturelles fortes et des éditeurs
de ventes, librairies, et marketing direct. Une co-édi-
étrangers. C’est le premier éditeur italien à ouvrir des
tion est créée entre Mondadori et les Editions L’Espresso
bureaux à l’étranger, comme à New York où Arnoldo
pour la publication de la Repubblica, le premier quoti-
Mondadori inaugure la nouvelle filiale à l’occasion de
dien de qualité italien.
son premier voyage aux USA en 1949.
1981 : Mondadori signe un accord avec le groupe cana1952 : Lancement d’Urania, première collection
dien Harlequin pour le lancement d’Harmony, la plus
d’ouvrages de science-fiction en Italie.
populaire des collections internationales de fiction romancée. La maison d’édition entre également dans le
1954 : La chaîne de librairies «Mondadori per Voi» voit
secteur de la télévision avec le lancement de la chaîne
le jour.
Retequattro Television, qui sera ensuite vendue à
Fininvest Group.
1960 : Mondadori lance le premier club de lecteurs italiens, le «Club degli Editori».
1988 : Mondadori entre dans le secteur de la presse in-
1962 : Mondadori lance Panorama, le premier maga-
formatique avec le lancement de sa branche Mondadori
Informatica.
1989 - 1991 : C’est la période de transition qui verra la
2001 : Création du Gruppo editoriale Random House
majorité des actifs du groupe Mondadori passer sous l’ac-
Mondadori, une fusion à 50% entre le groupe Mondadori
tionnariat majoritaire de Fininvest, le groupe de
et le groupe Bertelsmann : son objectif de réunir leurs
Berlusconi.
forces sur le marché espagnol et d’Amérique latine. A
terme, avec un revenu de plus de $100 million, ce
1990 : Le groupe Mondadori signe un accord avec
groupe devient le second éditeur de langue espagnole.
Gruner & Jahr pour la publication de nouveaux maga-
Lancement de Cambio, premier fruit de la fusion ACI
zines en Italie.
Mondadori, qui ouvrira la voie à l’arrivée des titres
Cambio, Auto oggi, Automobile Club, HP Trasporti,
1991 : Mondadori intègre définitivement le groupe
Club et du portail web inauto.com. Mondadori et
Fininvest. Leonardo Mondadori devient président di-
Microsoft s’accordent sur la création en Italie du pre-
recteur général.
mier e.Book store et du site ebook.mondadori.com, qui
permet aux lecteurs de sélectionner leurs ouvrages à
1995 : Le groupe entre dans l’ère du multimédia avec
télécharger et de les lire avec un lecteur électronique
la création de sa branche Mondadori New Media.
exploitant la technologie Microsoft Reader.
1998 : Lancement des magazines Panorama Travel et
2002 : Le 13 décembre 2002, décès du président-direc-
Top Girl. Ouverture du premier mégastore de médias
teur général Leonardo Mondadori. Marina Berlusconi
italien, le Mondadori Informatica Multicenter de Mi-
lui succède le 5 février 2003.
lan, puis des librairies Mondolibri.
2003 - 2004 : Acquisition de 70 % du groupe Piemme
1999 : Le groupe renforce ses positions à grands coups
(édition pour enfants), accords avec Attica Publications
de fusions et d’acquisitions. En particulier dans le sec-
pour l’acquisition de 40% de la société grecque basée à
teur de l’édition scolaire avec le rachat de Mursia Scuola,
Athènes et leader dans le marché de la presse de grande
Le Monnier et Poseidonia ; côté magazines, fusions avec
consommation grecque. Lancement de nouveaux titres
Hearst Corp et Il Sole 24 Ore ; en marketing direct avec
: Flair, Economy, Evo, Per Me, Easy Shop.
la création de Mondolibri, une fusion entre Club degli
En 2004, Mondadori a réalisé un chiffres d’affaires de
Editori et Eurolibri (Bertelsmann Group); en publicité,
1,65 milliard d’euros, dont 862,6 millions pour la presse
accord avec le groupe Disney ; dans le secteur online,
magazine (source éditeur).
acquisition de Volftp. Lancement des magazines Tu et
La maison mère, Fininvest, détient également 38% du
Y&S, création des sociétés Mondadori Printing et
groupe audiovisuel Mediaset qui possède les chaînes de
Mondadori.com
télévision Canale 5, Rete 4, Italia 1. Celui-ci a réalisé
3,44 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2004.
2000 : Le développement s’accentue avec de nouvelles
collaborations : Mondadori Rodale, BoL Italia, ACI
2005 : Mondadori entre dans le secteur de la radio avec
Mondadori, Mondadori Informatica e. Bismedia. Lan-
Monradio et l’acquisition de Radio 101 One-O-One.
cement des magazines Cosmopolitan, Men’s Health, Go!,
Jack et ouverture des librairies Mondadori Bookstores à
2006 : Mondadori fait l’acquisition du groupe Emap
Florence et Padua et d’un gigantesque magasin
France et devient le 3eme éditeur de presse magazine
Multicenter à Milan (le plus grand d’Italie).
français.
Sources:
http://www.guim.fr/blog/2006/09/qui_estu_mondad.html
http://www.lexpress.fr/culture/livre/senior-service_797511.html
2011
Une dynastie d’éditeurs-libraires :
la famille Hoepli
La librairie, une des plus grandes d’Eu-
ces et aux techniques, dans un pays en
rope, occupe six étages au coeur de Mi-
pleine révolution industrielle où des ma-
lan, entre la Scala et le Dôme. 2500
nuels simples, à prix modeste, pouvaient
clients s’y rendent chaque jour, sans
procurer les formations et informations
compter les 75 000 visiteurs et clients
nécessaires à la mise en place de nou-
en ligne.
veaux métiers.
La maison d’édition publie cent vingt
nouveautés par an (300 titres avec les
Aujourd’hui
réimpressions) ; elle a célébré en décembre ses 140 ans avec une édition spéciale
du catalogue général, qui constitue non
En ce qui concerne la littérature roma-
seulement un répertoire très riche
nesque, seuls les classiques sont retenus,
d’auteurs et de titres, mais aussi un chapitre important de l’histoire de la culture italienne.
les titres contemporains nécessitant une autre stratégie commerciale.
La stratégie éditoriale demeure tournée vers la science,
la technologie, la formation, ce qui signifie de nos jours
Les débuts
des livres d’informatique, de marketing, de management.
Le fondateur, Ulrico, né en 1847 dans un village suisse,
Hoepli demeure un éditeur spécialisé, qui se tient aux
est fils de paysans mais il aime les livres. A 15 ans il
livres de fond, à rotation lente mais sûre.
quitte le village pour devenir commis dans une librai-
Un exemple en est le Manuel de l’ingénieur, qui a vu sa
rie à Zurich. Après un apprentissage de quelques an-
84e édition en 2010.
nées dans différents pays, et en dernier lieu au Caire, il
Chaque fois mis à jour, le titre se compose maintenant
achète par correspondance une librairie dont il a appris
de quatre volumes signés par 200 collaborateurs.
la mise en vente par une revue, et il débarque le 7 dé-
Les dictionnaires sont une autre valeur sure de la mai-
cembre 1870 pour en prendre possession. Il devient édi-
son.
teur peu de temps après.
Et la concurrence ?
Les premiers titres
Hoepli est entouré de librairies géantes (Feltrinelli,
Il y eut une Grammaire française en 1871, puis le Ma-
Mondadori, Fnac), mais il résiste, notamment grâce à
nuel du Teinturier du chimiste suisse Robert Lepetit, li-
Internet, la Hoepli on line réalisant 50 % du chiffre d’af-
vre qui inaugura la plus importante et la mieux ven-
faires de la librairie entière, avec 350 000 abonnés à la
due des collections Hoepli. Les premières publications
Newsletter et 400 000 paquets expédiés chaque année
furent essentiellement humanistes, vouées aux scien-
dans toute l’Italie.
Interview récrite à partir de l’article et de l’interview réalisés par la Repubblica
(mercredi 22 décembre 2010)
Visite de l’imprimerie du Sole 24 ore
Le vendredi 27 janvier 2012 à minuit
Vendredi 27 janvier nous avons visité l’imprimerie du
la passe) jusqu’à ce que la qualité de l’encrage soit jugée
Sole 24 ore.
satisfaisante par le contremaître.
Le gérant du Sole nous a accompagnés tout au long de
Ensuite les journaux sont transportés par de longs câ-
cette visite.
bles attachés au plafond, qui ressemblent à une monta-
Nous avons d’abord vu les immenses rouleaux de pa-
gne russe. Les journaux sont séparés, selon qu’ils sont
pier rose servant de support au journal. Notre guide
destinés aux abonnés, alors un système informatique
nous a expliqué que les rouleaux étaient trop lourds
imprime l’adresse de l’abonné en tout petit sur la page
pour être manipulés par les hommes, des machines auto-
du journal, ou qu’ils seront acheminés vers des dépôts
matiques étaient chargées de les déplacer d’un endroit
d’où ils rejoindront les kiosques. Les livreurs les atten-
à l’autre.
dent avec impatience dans leurs camionnettes, dont les
Nous avons ensuite vu les machines sur lesquelles s’im-
portes arrière sont ouvertes face à la « montagne russe »
prime le journal, chaque machine constituant une co-
qui les propulse directement à l’intérieur des véhicu-
lonne où se superposent les quatre couleurs, les trois
les.
couleurs primaires jaune, magenta (rouge), cyan (bleu)
et enfin le noir.
Ce cycle sera très long et prendra toute la nuit, de sorte
Puis nous nous sommes rendus dans une sorte de salle
que les derniers journaux comporteront des nouvelles
de contrôle aux baies vitrées qui domine la salle des
encore plus fraîches que ceux qui auront été imprimés
machines, et où sont imprimées, depuis des ordina-
au début. Les premières voitures chargées se dirigent
teurs alignés sur une table, les plaques métalliques qui
vers les régions du Nord les plus éloignées, puis en der-
servent à l’impression du journal, couleur par couleur,
nier ce sera Milan, afin que tous les kiosques de l’Italie
et qui sont minutieusement contrôlées avant d’être ac-
du Nord recoivent les
crochées sur les rouleaux des rotatives que l’on voit en
journaux
surplomb.
temps.
Au signal du chef d’atelier, l’impression commence,
Le Sole possède égale-
chaque colonne de rotatives correspondant à un cahier
ment des imprimeries
du journal. L’impression commence très lentement puis
dans les zones de Gênes,
de plus en plus vite. Les bandes de papier imprimé sor-
de Rome et dans des îles,
tent des colonnes que constituent les machines quatre
mais celle de Milan est la
couleurs, à différentes hauteurs selon l’ordre des cahiers,
plus grande.
puis elles passent par un cône qui les incurve, avant
Enfin, avant de repartir,
d’être pliées et assemblées et d’apparaître sur une che-
notre guide a offert à cha-
nille qui les achemine par le moyen de pinces à l’en-
cun le journal du samedi
droit où les journaux seront expédiés.
en avant-première et la plaque métallique correspon-
Nous avons ainsi vu défiler devant nous les journaux
dant à la Une du même jour, celle qui a été imprimée
tout imprimés et pliés, et une partie a été gâchée (c’est
sous nous yeux, et nous ne pouvions demander mieux !
en
même
Rencontre avec le Président du Conseil Communal
Le 8 mai, un groupe de cinq élèves a participé à une rencontre animée
par le Président du Conseil Communal de Milan, monsieur Basilio Rizzo.
L’Exposition universelle de 2015
Tout d’abord, le Président du Conseil Communal a répondu à nos questions au sujet de l’Expo 2015, et a
éclairci nos doutes par rapport au symbole de l’Expo,
son organisation, l’avancement des travaux et les effets que cette manifestation aura sur la ville.
Monsieur Basilio Rizzo nous a dit que le nouveau logo a
été choisi après un concours entre jeunes, pour inviter
la jeunesse à prendre part activement à cet évènement
de portée mondiale. Les travaux ne sont pas encore terminés mais il est prévu que la plupart soient terminés
propose l’organisation d’activités culturelles et politiques
pour 2015, en particulier la nouvelle ligne de métro.
gérées collectivement, en exprimant une opposition au li-
Chaque pays aura un espace réservé et les pays plus
béralisme marchand.
riches pourront l’aménager eux-mêmes, tandis que les
Les centres sociaux permettent aux jeunes de se réunir et
espaces des pays qui ne peuvent ou ne veulent pas les
de militer, mais ils sont ouverts à tous.
préparer indépendamment seront pris en charge par la
Commune de Milan.
Monsieur Mazzali nous a dit que seul le centre social
Les drapeaux des pays qui se sont déjà inscrits ( plus
Leoncavallo (qui existe depuis 1975 et se trouve via
dequatre-vingt), sont exposés rue Dante. 80% des bâti-
Antoine Watteau à Milan) possède un statut car il s’agit
ments seront précaires et les autres
d’ une association à but social et culturel. En outre,
seront réutilisés
pour la ville, à des fins non commerciales.
c’est le centre social le plus vieux d’Europe et il fait dé-
On espère que les difficultés que rencontre encore l’or-
sormais partie, comme tous les centres sociaux, de la
ganisation de cette manifestation, primordiale pour la
réalité milanaise.
ville et pour l’Italie, seront rapidement surmontées.
Les autres centres sociaux, eux, n’ont pas de statut.
Tous organisent, comme le Leoncavallo d’ailleurs, des
Les Centres sociaux
débats, des conférences, des expositions et des concerts.
A l’intérieur de ces lieux de rencontre sociale est prévu
Le président du conseil communal, l’avocat pénaliste
aussi un service de restauration.
Mazzali, qui a eu beaucoup de contacts avec les centres
Les centres sociaux occupent des espaces pour lesquels
sociaux au cours de sa carrière ont répondu à nos ques-
ils n’ont pas de contrats de location, mais la municipa-
tions sur les centres sociaux.
lité n’y est pas opposée car ce sont des espaces faits pour
Rappelons de quoi il s’agit.
améliorer la vie sociale.
La pratique des centres sociaux se développe en Italie de-
En ce moment le centre social le plus à la mode est le
puis des décennies : Ces centres alternatifs existent prati-
Cantiere, via Monte Rosa, tout près du lycée Stendhal.
quement dans toutes les villes, grandes, moyennes et
On ne sait pas encore quelle place prendront les centres
meme petites.
sociaux pendant l’Expo de 2015 : la manière dont ils
Née dans la mouvance contestataire des années soixante-
pourraient y représenter leurs valeurs sera sans doute
dix en Italie, cette pratique, issue de la culture autonome,
un élément déterminant.
Un autre regard sur Milan
Directeur de publication :
Madame Helena Costa-Garon. proviseure
Professeurs : Claude
Figuier et Patrizia Fiorino
Montage : Marie-Odile Morandi
Imprimerie spéciale

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