UE35. Les Bretons à Londres sur fond de Brexit

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UE35. Les Bretons à Londres sur fond de Brexit
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
EDITION ILLE ET VILAINE
Date : NOV 16
Page de l'article : p.8
Journaliste : G.B.
Périodicité : Mensuel
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UE35. Les Bretons à Londres sur fond de Brexit
Poignée de main chaleureuse entre le dirigeant (français) du London Stock
Exchange Group, Serge Harry, et le président de TUE35, Philippe Jolivet.
Petit-déjeuner d'échanges avec Susanne Sauerland, directrice financière
des boulangeries Paul UK, le concurrent du groupe breton Le Duff.
L'ambassadrice de France a Londres, Sylvie Bermann, s'est réjouie de cette mission économique bretonne emmenée par I'UE35 qu'elle a reçue dans les salons de la résidence de l'ambassade.
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La 508 « FRA1 » de l'ambassadrice
a été fabriquée à Rennes-La Janais.
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EDITION ILLE ET VILAINE
Périodicité : Mensuel
Date : NOV 16
Page de l'article : p.8
Journaliste : G.B.
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• Pour ses 17e rencontres internationales,
l'Union des entreprises d'Ille-et-Vilaine
(UE35) a emmené, le mois dernier, une
délégation de 160 cadres, dirigeants
d'entreprise et politiques bretons en
terres britanniques. L'occasion de tester
le business à l'épreuve du Brexit.
I
l était forcément du voyage,
sur toutes [es lèvres, de
toutes [es conversations, de
toutes [es interventions Le
Brexit a alimenté [a chronique des
17e rencontres internationales de
l'UE35 qui avait choisi la place
boursière de Londres pour son
voyage annuel, qui a rassemble le
mois dernier 160 cadres, dirigeants et politiques bretons « En
organisant ce voyage, nous ne pensions pas que nous serions dans
une telle actualite », reconnaît Philippe Jolivet, président de TUE35
« Business friendly »
Du Brexit, bien malin celui qui
pourra en predire les conséquences À moins d'une boule de
cristal ll est urgent d'attendre
l'article 50, qui ouvrira la porte de
sortie de l'Union europeenne, pas
avant des semaines voire plusieurs mois Rappelons que 48 %
des Britanniques ont voté contre
Et à en croire la premiere
ministre britannique Theresa May,
son peuple ne veut pas un « hard
Brexit », soit pas de sortie
« dure » A Londres, la délégation
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bretonne a pu s'en rendre compte
avec son ministre du commerce
extérieur Greg Hands qui a exhorté les Français à continuer à investir dans son pays, toujours « business friendly» Le pragmatisme
anglais est a l'œuvre « Nous quittons l'Union europeenne, nous ne
quittons pas l'Europe ' », a-t-il
souligné Business is business
Même son de cloche à la bourse
de Londres (London Stock
Exchange Group], dirigée par
Serge Harry, un Français qui
appelle les PME à se servir du
levier boursier londonien pour
lever des fonds
« Aucun plan de sortie »
Dans les salons de la résidence de
l'ambassadrice de France a
Londres, Sylvie Bermann représentant 300 DOO ressortissants
français, le discours est plus prudent « Hy a beaucoup d'mcertitudes Les Brexiters n'ont aucun
plan de sortie Pour le moment,
l'économie britannique ne s'est
pas effondrée en 2016 - la croissance passant tout de même de 3
à 1,7% -, maîs un ralentissement
La première expérience
et le défi de Legendre UK
À Londres, Vincent Legendre s'appuie sur Matthieu
Leize, 43 ans, directeur de Legendre UK (6 salariés],
qui réhabilite un immeuble de bureaux « Parker
Tower » en 66 appartements de luxe à 30.000 €/m2. Un
premier projet international à 25 M€ pour Legendre.
En quoi consiste votre projet londonien ?
« ll s'agit d'une tour de 13 étages à Covent Garden, en
plein centre. La démolition a démarré : on coupe le
dernier étage pour le réhausser de trois niveaux. C'est
un hexagone des années 1970. Nous avons 15 mois de
travaux à partir de janvier pour une livraison en 2018.
Nous venons à Londres avec notre savoir-faire, notre
méthodologie, notre organisation que nous déployons à
l'étranger. Nous faisons aussi travailler notre bureau
d'études. C'est la bonne méthode pour Legendre qui
s'entoure localement de compétences. Nous
emmenons aussi des PME bretonnes comme Aluvair,
Cuisines Raison, notre filiale OMS. »
Quelle différences voyez-vous avec la France ?
« En Angleterre, on a toujours l'impression que c'est
plus simple. C'est vrai, car tout est possible maîs on a
besoin de beaucoup plus de management et de
personnel qu'en France. Il y a une exigence plus forte
en termes dè santé, sécurité, qualité... Derrière tout
projet, tout un système privé demande beaucoup de
consultants. Il faut arriver à jouer à l'anglaise en
conservant notre particularité française. »
Le Brexit a-t-il eu des répercussions ?
« Le Brexit ne remet pas en cause nos plans. Reculer
serait pire. Ce projet est commercialement très
important. Nous sommes là pour apprendre et avoir
une première référence, en vue d'autres opérations.
Cela reste un petit projet pour Londres et nous
sommes dans notre métier avec un client français
(BNP Real Estate) : on ne pouvait pas rêver mieux ' »
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quée », indique Vincent Legendre
« On n'exporte pas quand on est
Français en Angleterre, on travaille en Angleterre et on
s'adapte ! », lance Christian Roulleau, qui réalise 50 millions d'euros de chiffre d'affaires sur ces
terres britanniques qui lui offrent
« la plus forte profitabilité »
Brexit ou pas, « Londres restera
toujours Londres », pour le géant
Samsic qui s'exporte actuellement au Qatar
Brexit ou pas, le ministre anglais du commerce extérieur Greg Hands a exhorté les représentants bretons à poursuivre leurs bonnes relations, business et échanges bilatéraux avec son pays.
plus net est attendu en 2017 et I inflation
touchera
les
plus
pauvres » Le Brexit a aussi
réveille des relents de racisme, y
compris à Londres, qui a pourtant
largement voté contre
Des incertitudes confirmées par
Gilles Leclerc, DG adjoint à la
BPO, partenaire de l'UE35 avec sa
filiale Pramex « Les investisseurs sont attentistes et j'ai en
mémoire une entreprise qui a
reporté son investissement pour
des questions de prix »
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Samsic et Legendre témoins
L'ambassadrice s'attend également à une négociation tendue
avec l'Union européenne, maîs les
liens bilatéraux continueront à
être forts selon Sylvie Bermann, à
l'instar de la défense « JeanYves Le Dnan a sans doute la relation la plus étroite avec son homologue »
Les Français, et les Bretons en
particulier, aussi font preuve de
pragmatisme à Londres Deux
groupes rennais en témoignent
Samsic [80 DOO salariés, CA
1,6Md€] et Legendre (1 500 salaries, CA 470 M€] Le premier y
travaille
depuis
2004,
le
deuxième depuis deux ans avec
« une volonté d'international » et
l'envie de profiter d'une « economie en surchauffe », notamment
dans l'immobilier (lire aussi cidessous] « Nous venons avec des
savoir-faire, une ingénierie embar-
« Pas un marché
pour débutant »
Attention, « ce n'est pas un marché pour débutant », prévient
Patrick Manon, directeur de Business France UK Et mieux vaut
avoir des « produits de spécialité » (comme le cidre breton] ou un
sérieux avantage concurrentiel
Quant aux boulangeries Paul - du
groupe nordiste Holder- elles
viennent
de
réinvestir
500 DOO euros dans un outil de production a Londres qui alimente
ses 36 boutiques (600 salariés]
L'entreprise concurrente de Le
Duff va poursuivre son business
local, maîs « comme tout coûte
30 % plus cher à importer de
France, nous calculons tout ce
que nous pouvons acheter et produire sur place »,
explique
Suzanne Sauerland, directrice
financière de Paul UK Ltd
G.B.
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