fiche n48
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Site 4AG : Référentiel Cupuaçu Fiche n°4.8 Fertilisation La quasi totalité des sols où ont été implantés des plantations de cupuaçu se caractérisent par le fait qu’ils présentent de bonnes propriétés physiques, soit des sols profonds et bien drainés, par conséquent avec des caractéristiques chimiques défavorables, particulièrement en ce qui concerne leur fertilité naturelle. Cette situation s’observe aussi dans les régions d’origine de l’espèce, là où la productivité par plante est insignifiante dans la plupart des cas, variant de 5 à 10 fruits/an, malgré la grande taille et l’envergure du houppier. Les agriculteurs qui se dédient à la culture du cupuaçu reconnaissent l’importance de la fertilisation dans l’augmentation de la productivité, mais ils sont confrontés à l’inexistante de recherches qui permettraient la possibilité d’indiquer des formules et des doses agronomiquement correctes et économiquement viables. Ainsi, parmi les différentes formulations et doses qui ont été utilisées sur cette culture, il n’est pas possible de distinguer lesquelles sont les plus efficaces. Dans les plantations de cupuaçu en phase de production, particulièrement dans celles non soumises à la fertilisation, le symptôme de carence en potasse est celui qui se manifeste avec le plus de fréquence. Le symptôme de carence en cet élément se caractérise par une chlorose et postérieurement par la nécrose des bords et des pointes des feuilles les plus âgées (Photo 13), du fait que le potassium est l’élément qui est exporté en plus grande quantité par les fruits, et qu’il est aussi transporté vers les points de croissance. D’après le travail de Cravo & Souza (1996), l’exportation de cet élément par les fruits tourne aux alentours de 4 960,3 g/t, suivi par l’azote et le magnésium, avec respectivement 3 871g/t et 1 214,3 g/t. Photo 13 : feuille de cupuaçu portant des symptômes de carence en potasse Pour ce qui est des micro-éléments, les exportations les plus importantes par la récolte se font chez le cuivre, le fer et le manganèse (Tableau 4.4). Tableau 4.4 - Extraction de macro et micro-éléments par les fruits de cupuaçu, clone BG-C-8501 Macro-éléments Azote Phosphore Potassium Calcium Magnesium Micro-éléments Bore Cuivre Fer Manganèse Zinc G/t 3 871,0 444,0 4 960,3 223,8 1 214,3 G/t 3,13 22,72 15,20 10,36 6,08 Source : Cravo & Souza (1996) Les principaux symptômes visibles de carences en éléments chez le cupuaçu, observés par Salvador & al. (1994), présentent des similitudes avec ceux constatés chez le cacao, comme détaillés à la suite : • Azote : chlorose intense et généralisée, d’abord sur les feuilles les plus âgées puis sur les nouvelles ; réduction de la taille de la plante, du nombre et de la taille des feuilles ; ponctuations nécrotiques sur la zone apicale et au bords du limbe des feuilles les plus vieilles. • Phosphore : Les feuilles les plus âgées sont relativement étroites et portent des taches nécrotiques irrégulières, la pointe est aussi nécrosée et présentent un flétrissement ; formation exagérée de bourgeons apicaux et d’yeux dormants latéraux. • Potasse : Chlorose puis postérieurement nécrose des bords et des pointes des feuilles, initialement chez les plus âgées ; réduction de la croissance de la tige principale, du nombre et de la surface des feuilles. • Calcium : jeunes feuilles anormales, bords ridés ou cornés du bord jusqu’à la cime ; chute prématurée des feuilles ; chez les feuilles jeunes qui demeurent sur la plante, les points nécrotiques fusionnent pour former des taches de plus grande taille. Site 4AG : Référentiel Cupuaçu • • • • • • • Fiche n°4.8 Magnésium : chlorose internervaire chez les feuilles les plus vieilles, les nervures conservant une couleur vert intense ; points nécrotiques, parfois entourées par un halo jaunâtre sur les pointes et les bordures des feuilles. Soufre : feuilles de taille normale, mais avec une légère chlorose sur toute les feuilles ; nervures plus pâles que le limbe ; yeux dormants sur les greffons et croissance paralysée. Zinc : nouvelles feuilles distordues, étroites par rapport à la longueur, ondulations marginales et du limbe, parfois en forme de faucille ; chlorose internervaire formant un réticule, s’avançant sur toute l’étendue du limbe. Manganèse : chlorose internervaire sur les feuilles les plus jeunes, en forme reticulée, avec un réseau de nervures vertes et grosses sur un fond jaune ; il n’y a pas de réduction de la taille de la plante et des feuilles. Cuivre : mort du bourgeon apical résultant en un bourgeonnement excessif dans la zone ; les nouvelles feuilles sont de taille réduite et sont males formées, avec une certaine rugosité entre les nervures et des flétrissures ; présence de points nécrotiques sur les bords et les pointes des feuilles les plus vieilles. Bore : perte de la dominance apicale résultant en un bourgeonnement latéral avec des nouvelles feuilles de taille réduite ; inter-noeuds courts et grossissement de la pousse. Fer : chlorose seulement sur les nouvelles feuilles, couleur jaune vif avec des nervures vertes formant un fin réseau sur un fond jaunâtre, sans réduction de la taille et de la grosseur des feuilles ; les vieilles feuilles présentent un aspect normal. Chez les feuilles des jeunes plants de cupuaçu sans symptômes de carence, les teneurs en N, P, K ,Ca, Mg et S tournent autour de 2,16%, 0,18%, 1,09%, 0,42%, 0,29% ET 0,30%, respectivement, alors que dans les feuilles portant des symptômes de carence ces teneurs sont de 1,05%, 0,09%, 0,22%, 0,12%, 0,06%, et 0,17%, dans le même ordre. Quant aux micro-éléments B, Cu, Fe, Mn, et Zn, la concentration de ces éléments dans les feuilles normales présente des valeurs de 62 ppm, 3 ppm, 60 ppm, 64 ppm, et 13 ppm respectivement. Pour les feuilles présentant des symptômes de carence ces concentrations sont respectivement de 26 ppm, 2 ppm, 25 ppm, 6 ppm et 10 ppm (Salvador et al, 1994). Du fait du manque d’études sur les besoins nutritionnels du cupuaçu, ces données servent d’indications préliminaires pour le diagnostic foliaire de plants de cette espèce, en utilisant chez les plants adultes la troisième feuille en partant de la base d’une branche vers son sommet pour les nutriments transportables et la troisième feuille d’une branche en partant du sommet vers la base pour les nutriments présentant une mobilité faible à nulle dans le tissu végétal. Les formulations et les doses d’engrais organiques et minéraux actuellement recommandés sont basées sur des observations de nature pratique, sans aucune rigueur scientifique, dans des plantations qui ont reçu des quantités et des formes d’application déterminées d’engrais. C’est ainsi que Müller & Carvalho (1997) ont suggéré pour des sols de faible fertilité les procédés de fertilisation suivants : • • • Appliquer au cours de la première année de culture 300 g de la formulation 10-28-20 (NPK) par plant, répartis en quatre applications de 75 g, celles ci devant être distribuées par intervalle de 3 mois. Au cours de la seconde année, appliquer 480 g/plant de la même formulation, en respectant les mêmes intervalles d’application. A partir de la troisième année, quand la majorité des plants rentre en phase de production, les fertilisations doivent être appliquées au début, à la moitié et à la fin de la période des pluies les plus intenses, en utilisant la même formulation et en appliquant 200 g/plant à chaque fois. Dans certaines communes de l’Etat du Para, en plus de la fertilisation avec une formulation NPK, et avant la première application d’engrais minéral, il est fait un amendement complémentaire avec 5OO g de farine de d’os et de 1 000 g de pâte de graine de ricin par plant, appliqué dans des trous situés dans la périphérie du plant sous le houppier. Alternativement, il peut être utilisé dix litres de fumier décomposé par plant. Avec la dernière application annuelle de NPK, période au cours de laquelle les plants sont en phase de pré-floraison, il est recommandé d’apporter 30 g de borax. Le bore, dans ce cas, a la fonction de favoriser la germination des grains de pollen et la croissance du tube pollinique, améliorant le rendement en fruits. En plus de cette fertilisation, quand les plants manifestent des symptômes de carence en magnésium ou en autre micro éléments, certains agriculteurs appliquent du thermophosphate enrichi avec des micro éléments. Site 4AG : Référentiel Cupuaçu Fiche n°4.8 Carences en macro-éléments Carences en micro-éléments Site 4AG : Référentiel Cupuaçu Fiche n°4.8 Carence en Cuivre Carence en Azote Site 4AG : Référentiel Cupuaçu Fiche n°4.8 Carence en Phosphore Carence en Potasse Site 4AG : Référentiel Cupuaçu Fiche n°4.8 Carence en calcium Carence en Magnesium Site 4AG : Référentiel Cupuaçu Fiche n°4.8 Carence en Soufre N° 1 Date de mise à Jour 19 Octobre 2006 Auteur JACOLOT Objet Création