Je suis un babillon

Transcription

Je suis un babillon
Une envie d'écrire sur la folie sociale … celle que l'on voit moins volontiers …
Parce qu'on se cache dans la masse, dans une norme qui rassure, on pense
échapper à la folie … mais qui es le plus fou des deux ?
Celui qui fuit le temps et la particularité en se noyant dans l'hyperactivité
ou la chirurgie esthétique (ce qui est « normal » aujourd'hui), ou celui
qui prend le temps de vivre, d'observer et d'exister seul , (ce qui est
« marginal » ou « bizarre » pour cette même norme) ?
Qui est le plus fou des deux …
BABILLON
Je suis un babillon !
Insecte que le babillage définit
Sans jamais bafouiller.
Battements d’ailes irréguliers,
Je suis cette balafre bleuâtre,
La bête à abattre.
J’amuse les bébés,
Effraie les bobos.
J’adore bluffer.
Ben ouais le bobard ça m' connaît !
Angoissée à l’idée d’ m’agiter dans un bocal,
Ma vie n’est que bohème,
Mon monde, tout un poème !
Je suis un babillon !
Les bras ballants d’épouvante,
La babine tombante,
Je suis baba
Devant vos bagatelles de barges !
Ces bimbos, bouffées par le botox,
Belles bagnoles aux jantes en inox,
Intox … déblatérées sur les boat-people,
Biceps bien bandés grâce au Médecine Ball.
Pendant que le banquier baragouine pour nous embobiner,
Les babouins débarquent sur la banquise asphyxiée.
Des bigots prêts à passer sur l' billot,
Butant bonne-femmes et bambins pour le Très-Haut ?
Auteur : U-Bic (Lucie Rivaillé) 1
Je suis un babillon !
J' me balade sans boussole et butine la brise lunaire.
J' bouge en diagonale sur votre échiquier binaire.
Bouturée d’la brindille,
Bourrue d’la braguette,
Bouffon sur béquille,
Blennoragie en basket.
Bla bla bla …
J' tise trop sur le « b » !
C’est pourtant le b.a. ba pour éviter tout bâillement !
Ouais je sais, mais j' suis pas sensée …
Nan, t’inquiète j' vais pas te faire le coup des mots en
« c » !
Mais j' suis quand même un sacré babillon !
Et vous êtes bien fous de vous croire raisonnable,
Fuyant la mort en vous croyant intouchable.
Pauvres fous, essayant de saisir l’impalpable,
Courant derrière une jeunesse éternelle improbable.
Riez de me voir si faillible !
Attirée par la lumière d’une douce folie de manière
irrépressible.
Je m’échappe de vos filets sociaux si castrateurs,
Fuis votre formatage conformiste si pathogène.
Je me tire ailleurs,
Deviens ce redouté indigène.
Vous croyez que j' suis dingue ?
J’apprends juste aux vaches à voler,
Aux hommes la particule « commu » devant « niquer ».
J’arrose souvent la fleur que je mets dans les ch’veux.
J’ai peur du noir, mais pas de celui qui fuit sa terre en feu.
J’apprends aux castors à construire en dur !
Ben ouais, un gouvernement qui propose un logement pour tous ça
existe pas, ça j’en suis sûre !
Le dimanche je communique par télépathie avec un groupe de
belettes,
Par contre j’ai pas de vie ou d’amis virtuels sur Internet !
P’t’être à cause de mon bug sur le « b », « b », « b » …
Auteur : U-Bic (Lucie Rivaillé) 2
Bordel de babil !
Un bagout débordant
Ma bajoue se balance !
Banal bien sûr.
Baratin d’un bar à thé
Tiens bon la barre, ça barde, ça barde !
J’bascule dans les bas-fonds,
Les bastions de la bassine,
La bave au bord du bec,
Le beignet bedonnant,
L’bégaiement sous belladone,
Bémol, bémol !
Ça bar en bouille bibi !
Braque, braque y’en a marre,
Faut qu’ça cessssssssssse …
Ok, j’suis p’t’être un peu dingue,
Mais je suis juste un babillon qui ne demande qu’à vivre sans
frustration !
Auteur : U-Bic (Lucie Rivaillé) 3