Plan Climat Énergie territorial
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Plan Climat Énergie territorial
La lettre de la mission Énergie du SVET des Coëvrons juin 2012 Plan Climat Énergie territorial COMPRENDRE LA DÉMARCHE Le changement climatique est désormais une réalité qui ne fait plus débat scientifique. Si la question est planétaire et relève d’une prise en charge internationale et nationale, les réponses sont, elles, de l’ordre de l’action locale. Pour aider les collectivités à prendre en compte ces nouveaux facteurs, l’État a mis en place les Plans Climat Énergie Territoriaux (PCET). A l’instar des 218 PCET déjà engagés en France, le SVET des Coëvrons envisage de se lancer dans cette démarche, dès 2013. Les prochains mois vont donc être consacrés à mieux comprendre ce dispositif et l’intérêt pour le territoire. Pour le SVET des Coëvrons déjà engagé dans une démarche de développement durable avec les actions sur l’énergie et les déchets, c’est un prolongement de ce travail, avec l’élargissement des acteurs touchés, comme l’économie par exemple. C’est aussi une opportunité pour s’adapter à ces problématiques, rester innovant, et ainsi offrir un cadre de vie confortable et attractif. Quelques repères : Le PCET n’est pas un « plan de plus », mais un outil pour s’interroger : Comment intégrer les préoccupations énergie - Climat dans les politiques publiques ? Comment permettre à son territoire de s’adapter ? ». Par ailleurs, les principes d’éco-conditionnalité se généralisent et il est évident que les territoires engagés dans des démarches PCET se démarqueront ! Joëlle Kergreis, directrice régionale de l’ADEME Le Plan Climat Energie Territorial permet de travailler à un projet territorial de développement durable dont la finalité première est la lutte contre le changement climatique. Il vise deux objectifs : l’atténuation : limiter l’impact du territoire sur le climat en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dans la perspective du facteur 4 (diviser par 4 ces émissions d’ici 2050) ; l’adaptation : réduire la vulnérabilité (économique, sociale…) du territoire puisqu’il est désormais établi que les impacts du changement climatique ne pourront plus être intégralement évités. Un PCET se caractérise par des ambitions chiffrées : ce sont les « 3 X 20 % » de l'Union Européenne (réduire de 20 % les émissions de GES ; améliorer de 20 % l’efficacité énergétique ; porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie). Plus d’information : www.pcet-ademe.fr Pour les Coëvrons, une démarche en 4 étapes Faire le bilan des actions du programme énergie. Aller plus loin, notamment en visant tous les secteurs responsables des émissions de gaz à effet de serre (déchets, aménagement du territoire, urbanisme, transports…) Réaliser un état des lieux des émissions de gaz à effet de serre sur les Coëvrons pour savoir où agir ! Mobiliser et travailler avec un large public : industriels, agriculteurs, grand public, élus, associations… Élaborer un plan d’actions pour atteindre les objectifs fixés « Autour du bois… » La biodiversité au cœur des exploitations agricoles Dans le cadre des « Plans bocagers communaux » engagés depuis 2004 sur le SVET des Coëvrons, les élus ont souhaité engager un programme auprès d'exploitants agricoles volontaires pour favoriser la biodiversité au cœur des exploitations agricoles. L'association ID-Environnement basée à Mayenne a été missionnée pour conduire ce programme. Tous les ans, deux communes du SVET bénéficient d'un plan bocager. A cette occasion, il est désormais proposé un accompagnement aux exploitants de ces communes, pour définir des changements de pratiques agricoles en vue de favoriser la biodiversité de leur exploitation. Largement inspiré du projet IBIS (Intégrer la BIodiversité dans les Systèmes d'exploitations agricoles), cet accompagnement rassemble de manière innovante un ingénieur écologue (David Quinton de ID Environnement) et un agronome (François Bunel de la Chambre d'Agriculture de la Mayenne). Les exploitants volontaires bénéficient dans un 1er temps d'un diagnostic du système d'exploitation et des éléments fixes du paysage (haie, mare, bosquet, zone humide...). Il leur est alors proposé des changements de pratiques agricoles, tout en maintenant une exploitation viable (travail du sol, plantation, entretien de haies, redécoupage de parcelles, gestion des prairies...). Dès lors qu'un accord est trouvé, l'exploitant, accompagné par l'agronome, s'engage pour 4 ans de conduite de ces pratiques. L'écologue conduit la 1ère année puis la 4ème année un état des lieux de la biodiversité en lien avec les pratiques modifiées afin de vérifier le bénéfice des actions. Ces suivis peuvent concerner des espèces de la flore, des lombrics, des oiseaux, des papillons. Pour en savoir plus : David QUINTON ID-Environnement, tél. 02 43 03 79 62 Mail : [email protected] . Le bois, c’est aussi… … Le choix d’une énergie locale structuration locale « bois déchiqueté » et assurer ainsi un approvisionnement de qualité et local. Les communes d’Hambers et Vimarcé ont un projet d’installation de réseau de chaleur bois déchiqueté. Montsûrs et Voutré ont déjà fait le pas avec des granulés de bois. La ville d’Évron est en cours d’étude de faisabilité pour un réseau de bois déchiqueté. Rappelons que Torcé-Viviers-en-Charnie et Saint-Pierre-SurOrthe ont déjà plusieurs années de recul avec un réseau bois déchiqueté. Une expérience concluante pour Roland Beunaiche, maire de Saint-Pierre-sur-Orthe : « Aujourd’hui, nous payons environ 4000 € pour chauffer les bâtiments communaux. Si nous n’avions rien fait, ce serait 12 000 € ! ». … Etudier gratuitement si le bois est adapté pour chauffer vos bâtiments Une chaudière usagée ? Des factures d’énergies importantes ? Pour savoir si le bois est intéressant pour un ou des bâtiments, les collectivités (ou établissements collectifs) peuvent bénéficier gratuitement d’une note d’opportunité et ainsi analyser la faisabilité technique et financière. Une règle : ne pas attendre « d’être au pied du mur » et d’être contraint de changer le système de chauffage dans l’urgence, sans pouvoir comparer différentes possibilités ! … Une réflexion sur une structuration locale ? Pour en savoir plus : Bettina GANDON, 02 43 49 10 02 ou 09 61 32 97 37 Mail : [email protected] Devant les projets d’installation bois et l’importance du bocage dans les Coëvrons (randonnée, entretien et préservation des haies, zone Natura 2000…), un comité de pilotage va mener une réflexion sur une 2 Vimarcé et son coup de cœur pour le bois… A l’occasion d’une intervention scolaire sur l’énergie, les élèves de CE2, CM1, CM2 de l’école ont interrogé Émile Tatin, maire de la commune, sur ses projets pour la commune et notamment pour l’école. Il suffit de sortir dans la cour de récréation pour se rendre compte que le bois est partout : un paysage bocage s’étant à perte de vue, derrière des arbres une scierie est en activité… Cette ressource locale et renouvelable mérite bien qu’on s’intéresse à elle ! Voici l’interview menée par les élèves fin février et transmise par leur enseignante, Isabelle Hébrard. Elève : Bonjour, comment vous appelez-vous ? Quelle est votre fonction ? M. Tatin : Je m’appelle Emile Tatin. Je suis maire de Vimarcé. E : Quelle source d’énergie est utilisée à l’école ? A la cantine ? A la salle des fêtes ? A la mairie ? M. T. : Nous utilisons 3 sources d’énergie. Depuis 30 ans, l’école et la mairie sont chauffées au gaz. C’est très cher car nous devons acheter le gaz en bonbonne. La salle des fêtes est équipée d’une chaudière au fioul. La cantine est chauffée grâce à un chauffage électrique. E : Pourquoi faut-il changer de source d’énergie ? M. T. : Nous devons changer car les installations du chauffage au gaz sont trop anciennes et aussi car nous souhaitons avoir la même source d’énergie pour tous ces bâtiments qui sont regroupés. E : Pourquoi avez-vous choisi le bois comme source d’énergie ? M. T. : Nous avons choisi le bois car c’est une énergie renouvelable, peu coûteuse et disponible à proximité, à Bais ou à Sillé. Nous hésitons encore entre le bois sous forme de granulés (moins cher à l’installation mais plus cher ensuite car les granules viennent de loin) et le bois déchiqueté (cher à l’installation mais moins cher ensuite car la production est locale) E : Quels sont les avantages et les inconvénients du bois ? M. T. : L’avantage, c’est que c’est moins cher et facile à trouver car il y a beaucoup de haies localement. 3 L’inconvénient, si on choisit le bois déchiqueté, c’est qu’il faut beaucoup de place pour stocker les plaquettes. Le coût d’investissement sera plus cher (120 000€ mais la commune paiera moins cher grâce aux subventions). L’avantage sera que le coût de fonctionnement sera moins cher. Aujourd’hui, on paie 5 000€ par an pour le chauffage. Avec le bois déchiqueté, on ne paiera plus que 2 000€. E : Merci M. Tatin. On vous redemandera plus tard ce que vous avez choisi. ↘ Depuis, la commune s’est tournée vers le bois déchiqueté. Vers un « nouveau » programme d’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) ? Depuis 2006, les écoles des Coëvrons bénéficient d’animations gratuites pour sensibiliser les élèves. Parallèlement, des thématiques nouvelles émergent sur le territoire : circuits-courts alimentaires, émission des gaz à effet de serre... Comment faire plus de liens entre la vie de la commune, du territoire au quotidien et les animations EEDD ? Quelles évolutions possibles ? Pour apporter des idées, un atelier sera organisé le lundi 25 juin à l’attention des enseignants, des intervenants, des élus de la commission Environnement. Écoles, surveillez votre boîte aux lettres pour vous inscrire pour l’année 2012-2013 ! Le « nouveau » programme d’animations sera transmis aux écoles en juin. Accompagnement 1ers retours du « Défi Énergie Collectivités » Le 7 mars dernier, les 14 collectivités participant au Défi Énergie Collectivités étaient invitées à une réunion d’échange, à mi-parcours de cette opération. L’objectif était de faire un point d’étape et surtout de recueillir les premières impressions des participants. Cette rencontre a mobilisé : 30 personnes, élus comme agents et secrétaires de mairie, ont répondu présent ! 1er retour chiffré des techniciens : le travail réalisé est impressionnant ! Sébastien Renard et Thibault Lemaître, animateurs thermiciens en charge de cette opération, ont construit le logiciel permettant d’enregistrer et d’analyser les factures d’énergies et d’eau, et mis à disposition un « kit de mesure » pour recueillir les données. Ils ont également réalisé des visites sur sites. A ce jour, ce n’est pas moins de 80 bâtiments qui ont été visités et près de 4000 factures enregistrées. Le travail des communes a été salué, compte tenu de la précision demandée et des délais impartis. Cela n’était pas une mince affaire ! Le travail d’analyse a commencé. « Notre objectif est de fournir un rapport détaillé aux communes et de présenter aux élus lors d’une intervention des informations clés de l’état de santé énergétique des bâtiments, véhicules et éclairage. Des informations clés pour aider à programmer efficacement des petits ajustements, des travaux de rénovation, ou du renouvellement de matériel… » explique Thibault Lemaître. Les participants à la rencontre du 7 mars 1ères impressions des communes Cette rencontre a été l’occasion pour les personnes ayant saisi les factures d’échanger sur l’utilisation du logiciel. Si « le plus dur est fait », il ne faut pas perdre de vue que l’outil doit être pérenne. Plusieurs secrétaires ont confié qu’elles continuaient de renseigner l’outil au fur et à mesure de l’arrivée des factures, d’autres se sont données un calendrier (tous les 3 mois, par exemple). Toutes ont bien vu l’intérêt de compiler l’ensemble des données. Exemple de « lièvre soulevé » en enregistrant les factures : les contrats EDF inadaptés. En les changeant, les économies peuvent être notables, sans que cela nécessite d’investissement. ef / en bref / en bref /en bref / en bref / en bref / en bref / en bref / en bref / en bref / en bref Restitution collective du « Défi Energie Collectivité » : mardi 12 juin, 18h à 20h à l’Espace Coëvrons à Evron Partager et échanger sur les résultats, agir sur sa commune… Rencontre sur les circuits-courts alimentaires en restauration collective : jeudi 21 juin, de 14h30 à 16h30 à l’Espace Coëvrons à Evron. Ouverts à tous : cuisiniers, producteurs agricoles, responsables d’établissements, élus… Les résultats du diagnostic sur les Coëvrons et comment agir ! Bilan EEDD : lundi 25 juin, 18h – Espace Coëvrons à Evron. A destination des enseignants des Coëvrons et élus. Information : Bettina Gandon, chargée de mission énergie pour le SVET des Coëvrons Permanences Energies : 1er et dernier vendredis de chaque mois à l’Espace Coëvrons à Evron, tél : 02 43 66 32 00, [email protected] Tél. en dehors permanences : 09 61 32 97 37 ou 02 43 49 10 02 Mail : [email protected]