annexe d - Ardèche Sports
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DOSSIER SCIENTIFIQUE ANNEXE D Annexe au dossier d’enquête publique relatif au classement/déclassement de la réserve naturelle nationale des Gorges de l’Ardèche Mars 2010 SOMMAIRE Résumé de l’étude scientifique ________________________________________________ 5 1. Habitats naturels _______________________________________________________ 7 1.1. 1.2. 2. Espèces végétales ______________________________________________________ 12 2.1. 2.2. 3. Etat des connaissances ___________________________________________________________ 7 Valeur patrimoniale et état de conservation __________________________________________ 7 Etat des connaissances __________________________________________________________ 12 Valeur patrimoniale et état de conservation _________________________________________ 14 Espèces animales ______________________________________________________ 15 3.1. 3.2. Etat des connaissances __________________________________________________________ 15 Valeur patrimoniale et état de conservation _________________________________________ 32 4. Corridors écologiques de la réserve naturelle et du site Natura 2000 B’1 __________ 40 5. Géologie et enjeux de conservation________________________________________ 41 6. Patrimoine culturel, archéologique et historique _____________________________ 44 6.1. 6.2. 6.3. 6.4. 6.5. Un patrimoine préhistorique remarquable __________________________________________ 44 Bilan archéologique de la réserve naturelle__________________________________________ 46 Les fortifications et baumes habitats ou refuges______________________________________ 49 L'architecture en pierre sèche ____________________________________________________ 50 Les cabanes de charbonniers _____________________________________________________ 51 7. Intérêts scientifiques du méandre du Pas du Mousse__________________________ 51 8. Impact de la fréquentation sur la réserve naturelle ___________________________ 53 8.1. 8.2. 9. Synthèse des études scientifiques (2008) ___________________________________________ 53 Conclusions générales___________________________________________________________ 56 Synthèse : valeur et enjeux de la réserve naturelle____________________________ 56 9.1. 9.2. Critères de valeur ______________________________________________________________ 56 Enjeux _______________________________________________________________________ 59 TABLES DES ILLUSTRATIONS Tableau 1: Valeur patrimoniale et état de conservation des habitats naturels...................................................... 8 Tableau 2 : Nombre d'espèces végétales recensées par grande famille .............................................................. 12 Tableau 3: Flore remarquable de la RNNGA ......................................................................................................... 12 Tableau 4 : Valeur patrimoniale et état de conservation des espèces végétales ................................................. 14 Tableau 5: Etat des connaissances et des données disponibles sur les espèces animales ................................... 15 Tableau 6 : Principales espèces de Coléoptères à forte valeur patrimoniale présents dans la RNNGA ............... 27 Tableau 7 : Principales espèces d’Odonates à forte valeur patrimoniale présents dans la RNNGA..................... 27 Tableau 8 : Principales espèces d’invertébrés à valeur patrimoniale de la RNNGA ............................................. 30 Tableau 9 : Reproduction des deux couples d’Aigle de Bonelli de la RNNGA....................................................... 32 Tableau 10 : Reproduction du couple de Vautour percnoptère présent sur le site.............................................. 33 Tableau 11 : Nombre d’espèces bioindicatrices de Qualité des Forêts Françaises dans les différents sites méditerranéens Français ...................................................................................................................................... 39 2 TABLES DES ANNEXES Annexe n°1 : La réserve naturelle, territoire dans un réseau d’espaces remarquables ou protégés ................... 65 Annexe n° 2 : Etat des connaissances et des données disponibles des habitats naturels .................................... 67 Annexe n° 3 : Etat des connaissances et des données disponibles des espèces végétales .................................. 68 Annexe n° 4 : Tableau de l’état des connaissances et des données disponibles des espèces animales.............. 70 Annexe 5 : Tableau des principales espèces d'oiseaux rupestres présents dans la RNNGA................................. 77 Annexe 6: Tableau des principales espèces de mammifères connues de la RNNGA............................................ 79 Annexe 7 : Tableau des principales espèces de chauves-souris présentes dans la RNNGA ................................. 80 Annexe 8 : Tableau des principales espèces de reptiles présents dans la RNNGA ............................................... 81 Annexe 9 : Tableau des principales espèces d’amphibiens présents dans la RNNGA .......................................... 82 Annexe n°10 : Tableau des principales espèces de poissons présents dans la RNNGA........................................ 83 Annexe n°12 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces de mammifères de la RNNGA.................................................................................................................. 85 Annexe n°13 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des chiroptères de la RNNGA (d’après Inventaire et Suivi Cavités et chauves-souris 2000 à 2007– G.Issartel / CORA).................... 86 Annexe n°14 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces de reptiles et amphibiens de la RNNGA .................................................................................................. 87 Annexe n°15 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces de poissons remarquables de la RNNGA ................................................................................................. 88 ANNEXES CARTOGRAPHIQUES.............................................................................................................................. 89 3 Résumé de l’étude scientifique Localisée sur deux régions administratives voisines, Rhône-Alpes et LanguedocRoussillon, la réserve naturelle, telle que décrite dans le projet de décret, couvre 1865 ha. Elle s’étend d’ouest en est sur une vingtaine de kilomètres environ. Elle est constituée de la partie aval de la rivière Ardèche, enfoncée dans un canyon de près de 300 mètres de hauteur maximale, orienté dans le sens nord-ouest/sud-est, avant de rejoindre le Rhône. Placée en limite nord de la zone biogéographique méditerranéenne, la réserve est une unité calcaire modelée par une importante activité karstique, aussi, les parois des gorges renferment d’innombrables cavités naturelles (grottes, porches, galeries). … une diversité d’habitats… Une étude menée par l’ONF en 2007 dans la réserve naturelle a mis en évidence la présence de 33 habitats naturels avec 19 habitats d’intérêt communautaire, dont 4 prioritaires, au titre de la directive Habitats. Les principaux types d’habitat sont les suivants : • La chênaie verte mésoméditerranéenne : cet écosystème forestier typique de la région méditerranéenne a longtemps été exploité pour la production de charbon de bois ou pour la coupe de bois de chauffage. Aujourd’hui, au sein de la réserve, l’Homme n’intervient quasiment plus que pour des activités de loisirs et de découverte : une chance de voir évoluer la forêt « naturellement ». • Les habitats alluviaux : la végétation des bords de rivière doit faire face aux crues à toutes les saisons. L’amélioration de leur connaissance devrait permettre de mieux comprendre la dynamique fluviale de l’Ardèche et son impact sur les habitats. • Les pelouses psammophiles (c’est-à-dire qui se développent sur le sable) des dunes de sable de Gaud, Gournier et de la Montagne de sable : longtemps négligés, ces milieux font désormais l’objet d’une gestion attentive, primordiale pour le maintien d’une faune et d’une flore originale et riche. • Le milieu rupestre : les parois des Gorges de l’Ardèche sont peu fréquentées, excepté par quelques grimpeurs expérimentés. Elles sont le lieu de nidification par excellence de plusieurs espèces remarquables : Aigle de Bonelli, Vautour percnoptère, Faucon pèlerin, Grand Duc d’Europe, … • Le milieu souterrain : les nombreuses cavités du calcaire urgonien constituent un habitat particulièrement fragile, occupé par une faune très caractéristique, adaptée à l’obscurité. En premier lieu, les chiroptères font l’objet de nombreuses recherches et un suivi régulier est en place. Ainsi, pas moins de 11 espèces ont été observées dans la réserve naturelle. Les grottes abritent également une grande diversité d’invertébrés cavernicoles (arthropodes, crustacés, insectes et arachnides). A cette diversité d’habitats se superpose une diversité d’espèces animales et végétales tout aussi remarquable. 4 … des espèces végétales rares… La flore des Gorges de l’Ardèche est constituée d’un mélange de plus de 600 espèces, certaines méditerranéennes, d’autres espèces plus septentrionales, océaniques ou encore continentales. Parmi elles, on note la présence d’espèces telles que : le Genévrier de Phénicie (milieu rupestre), l’Orcanette (milieu sableux), le carex appauvri (chênaie sur pente) ou encore la tulipe sauvage. Autre espèce remarquable présente : le peuplier noir. Caractéristique des bords de cours d’eau (ripisylves), le peuplier est présent tout le long du cours d’eau, représenté surtout par des individus âgés, témoins d’un ancien stade pionnier. … des espèces animales remarquables… La Basse Ardèche constitue la frange la plus nordique des paysages de type méditerranéen. On y trouve donc de nombreuses espèces animales, en limite de leur aire de répartition. Leur présence y est favorisée par la grande diversité des milieux naturels : rivière, pelouses et garrigues, falaises, grottes… Cette particularité, associée à de multiples sources et résurgences, génère une grande diversité de milieux et d'espèces dont certaines rares, protégées et d’intérêt communautaire comme l’Apron du Rhône, l'Aigle de Bonelli, le Vautour Percnoptère, le Faucon Pèlerin, le Castor d'Europe, la Loutre, les Chiroptères, le Barbeau méridional ou l’Alose… … un patrimoine géologique et archéologique… Sur plus de 22 kilomètres, la rivière Ardèche serpente encaissée entre versants boisés et falaises calcaires, hautes de près de 300 mètres, au cœur de « l’endokarst ardéchois ». Avec ses nombreux avens, puits, grottes et galeries, et la diversité des concrétions dans certains réseaux (Aven de Noël, réseau Saint-Marcel-Midroï), la richesse du milieu souterrain fait de la réserve naturelle un site exceptionnel pour son patrimoine minéral. Présent dans les gorges de l'Ardèche et leurs plateaux depuis au moins 300 000 ans, l’Homme a laissé de nombreuses empreintes qui témoignent de la grande richesse culturelle de ce site. Les traces de ses activités : taille du silex, façonnage d'outils de chasse et de pêche, qualité de ses gravures et peintures rupestres (une vingtaine de grottes ornées recensées), sont abondantes et spectaculaires. De par les intérêts du site des Gorges de l’Ardèche, depuis longtemps reconnus, sur le plan paysager, archéologique, géologique, faunistique et floristique, est apparue rapidement la nécessité de protéger ce site exceptionnel contre les pressions de l’urbanisme et contre les effets d’une fréquentation touristique massive. Aujourd’hui, le classement en réserve du méandre du Pas du Mousse constitue une avancée notable en termes de cohérence et d’efficacité des mesures de protection mises en place dans le secteur. Cf. Annexe n°1 : La réserve naturelle, territoire dans un réseau d’espaces remarquables ou protégés 5 1. Habitats naturels 1.1. E TAT DES CONNAISSANCES La cartographie des unités écologiques de la réserve naturelle a été réalisée en 1996 par Gasnier D., Mari S. (description de la végétation à partir de sa structure et sa composition floristique). Elle dresse l’état des lieux initial de la composition de la végétation au moment de l’élaboration du premier plan de gestion (1999-2003). Pour le second plan de gestion de la réserve, l'ONF a réalisé, de mars à juillet 2007, la cartographie des habitats naturels de la réserve en appliquant le cahier des charges cartographique du Conservatoire Botanique National du Massif Central. Cette étude a mis en évidence la présence de 33 habitats naturels avec 19 habitats d’intérêt communautaire, dont 4 prioritaires. Les habitats naturels d’intérêt communautaire couvrent 1327 ha de la superficie de la réserve naturelle (rivière comprise), soit près de 76 % de la sa superficie totale. Cf. Annexe n°2 : Etat des connaissances et des données disponibles des habitats naturels Cf. Carte A : Carte des habitats naturels 1.2. V ALEUR PATRIMONIALE ET ETAT DE CONSERVATION 1.2.1. G RANDS TRAITS CONCERNANT LA REPARTITION ET LA RARETE DES DIFFERENTS TYPES D ’ HABITATS . D’une façon générale : - les milieux ouverts, souvent anciennement mis en valeur par l’homme, constituent des milieux rares à l’échelle de la réserve. Ces formations sur substrat calcaire, relativement fréquentes dans la région, sont ici en régression du fait d’une dynamique évolutive généralisée vers la chênaie verte ou pubescente ; - les milieux les plus originaux (même hors réserve) sont situés sur les dépôts et placages sableux plus ou moins décalcifiés, que ces dépôts soient récents et fonctionnels, comme ceux qui sont situés en bordure du lit actuel de la rivière [en particulier dans les interstices de dalles calcaires soumises aux crues ou anté-glaciaire (?), dans les lits fossiles de l’Ardèche ou de ses affluents aujourd’hui disparus (Mas de Serret)] ; - les milieux forestiers dominent dans le périmètre de l’étude, les plus rares et originaux étant les peupleraies noires fermées non dégradées des terrasses alluviales de l’Ardèche. Les chênaies ont quasiment toutes, à un moment ou un autre été exploitées, soit pour le charbon de bois, soit pour le bois de chauffage. A cet égard, l’aspect actuel type « taillis plus ou moins vieilli » ou « futaie sur souche » (en relation avec l’ancienneté de la dernière coupe) est dominant sur le plateau et sur les versants les plus accessibles. Des futaies vraies en bas de versant sur la rive droite, existent et sont à relier à des conditions d’exploitation plus draconiennes et à une dynamique forestière plus efficiente (grâce notamment aux apports en provenance de l’amont), - les milieux riverains hygrophiles (habitats 2.3 à 2.5 dans le tableau qui suit) sont rares, plus fréquents à l’aval (commune de Saint-Martin et d’Aiguèze) qu’à l’amont où le cours est plus rapide ; la plupart d’entre eux sont fragmentaires et de faible typicité. Tous n’ont sûrement pas été observés du fait d’un développement optimum souvent estival. Cf. Carte B : Carte de l’état de conservation des habitats dominants 6 1.2.2. V ALEUR PATRIMONIALE ET ETAT DE CONSERVATION DES HABITATS NATURELS Statut de l'habitat: NC (non communautaire), IC (intérêt communautaire), PR (prioritaire) Valeur patrimoniale: 0 (inconnue), 1(forte), 2 (moyenne), 3 (faible) Etat de conservation: 0 (inconnu), 1 (bon), 2 (moyen), 3 (mauvais), 4 (très mauvais) Tableau 1: Valeur patrimoniale et état de conservation des habitats naturels N° s/s type Libellé végétation 1.1 Végétations aquatiques Renoncules flottantes 1.2 Eaux courantes sans végétation 2.1 Végétation pionnière des bancs de graviers et de sables à Glaucium flavum 2.2 Bancs de graviers sans végétation 2.3 2.4 2.5 2.6 à Grandes cariçaies bordant les cours d'eau, sur sols riches en matières organiques Parvo-roselières dominées par Eleocharis palustris, parfois associées à des Phalaridaies fragmentaires Formations pionnières nitrophiles sur limons, riches en annuelles Pelouses (mésophiles) alluviales interstitielles des dalles soumises aux crues Code Natura 2000 Code Corine Statut de l'habitat Surface Ha et % Valeur patrimoniale 3260-4 24.43 IC 0,001 ha +0% 0 2 / / 24.14 NC 82,10 ha 4,7 % 2 2 / 3250-1 24.225 IC 6,02 ha 0,3 % 2 1 / / 24.21 NC 20,66 ha 1,2 % 1 2 / / 53.21 NC 1,58 ha 0,1 % 2 1 / / 53.14A (53.16) NC 0,34 ha +0% 2 1 / 3280-1 24.53 IC 1,06 ha 0,1 % 2 1 / / 34.6 NC 1 2 / 6,78 ha 0,4 % Etat de conservation 7 2.7 Pelouses vivaces psammophiles et xérophiles, riches en annuelles / 64.6 NC 7,56 ha 3,9 % 2.8 Friches alluviales nitrophiles sur dépôts sableux / 87.2 NC 13,14 ha 0,7 % Prairies abandonnées plus ou moins rudéralisées, sur terrasses alluviales / 38.13 NC 3280-2 44.12 IC / 31.H NC 92A0-6 44.612 IC 9340-3? 45.3 IC 7220-1 54.12 PR 2.9 3.1 3.11 3.2 3.3 Formations pionnières à Salix dominant, régulièrement rajeunies par les crues Fourrés alluviaux mélangés plus évolués à Fraxinus, Populus et Robinia soumis aux crues Peupleraies alluviales hygroclines (parfois associées à des frênaies plus matures) Chênaies vertes (ou pubescentes) alluviales sur dépôts sableux décalcifiés 4 Communautés sur tufs calcaires à l'étage mésoméditerranéen 5.1 Falaises éclairées xérothermophiles (associés à des matorrals à Genévriers rouges pour 10 à 20 % de la surface) 8210-1 62.1111 IC 5.2 Falaises sciaphiles à Polypodes 8210-26 62.1115 IC 5.3 Balmes humides et suintantes à Capillaire de Vénus / 62.51 NC 5.4 Eboulis et pierriers thermophiles à végétation ouverte xérophile 8130-22 61.32 IC 1 2à3 / / 2 2 3,68 ha 0,2 % 2 3 / 4,53 ha 0,3 % 13,67 ha 0,8 % 2à3 2à3 / 2à3 2à3 / 25,60 ha 1,6 % 23,72 ha 1,3 % 1à2 1à3 / 1 1à2 / 0,007 ha 0% 1à2 1à2 / 1à2 Certaines falaises constituent des 1 à 2 sites de nidification de rapaces comme l’Aigle de Bonelli. 81,59 ha 4,6 % 1,63 ha 0,1 % 0,02 ha +0% 8,81 ha 0,5 % 3 1à2 / 1 1à2 / 3 2 / 8 5.5 5.6 6.1 6.2 6.3 6.4 6.5 8 9.1 9.2 10.1 10.2 Grottes non exploitées par le tourisme Substrats rocheux sub-horizontaux nus (dalles, lapiaz et débris cryoclastiques associés) Dalles à Orpins, riches en annuelles de l'étage mésoméditerranéen Ourlets xérophiles à Brachypode rameux Formations ouvertes et xérophiles, riches en annuelles, des sols carbonatés peu évolués Garrigues ouvertes à Thym, Stipe et Brachypode rameux Pelouses densifiées des sols profonds (à Brachypode de Phénicie) Pelouses xérophiles à Aphyllanthes sur sols marneux Fourrés préforestiers méditerranéens, caducifoliés et mésophiles Fourrés et manteaux xérophiles plus ou moins stables à Amélanchier ou Buis dominants Matorrals préforestiers arborescents à Genévriers Matorrals xérophiles et stables à Genévriers rouges (remplacés en situation plus confinée par le buis) 8310 65 IC / 1à2 1à2 / / 62.3 NC 67,88 ha 3,09 % 1 1à2 / / 34.111 NC 6220-1 34.511 PR 6220-2 34.5131 PR / 32.47 NC / 34.36 NC / 34.721 NC / 31.89 NC / 32.4 NC 5210-1 32.131 IC 5210-3 32.132 IC 7,5 ha 0,4 % 0,004 ha 0% 1à2 1à3 2à3 2à3 1à2 2à3 2,47 ha 0,2 % 28,58 ha 1,6 % 1,42 ha 0,1 % 3,54 ha 0,2 % 2,79 ha 0,2 % 2 2à3 1à2 27,34 ha 1,6 % 130,25 ha 7,4 % 59,28 ha 3,4 % 2à3 / fermeture généralisée des milieux ouverts ; se maintient sur certains replats xérothermophiles à substrat apparent, aux abords des falaises et des chemins fréquentés et entretenus. / 3à4 3 / / 1à2 2 / 2 2à3 / 1à2 1à2 / Selon l'état d'avancement de la 1 à 3 dynamique de reconquête forestière. 1 La chênaie verte a une dynamique faible ou nulle dans ce type de milieu permettant le maintien de ce type d’habitat dans des conditions satisfaisantes. Il convient cependant d’observer son évolution sur des pas de temps plus longs car cette évolution est peu perceptible à échelle humaine. 9 10.3 Fourrés de chênes verts (coupe récente du taillis) 11.11 Chênaies vertes mésoméditerranéennes 9340-3 11.12 Chênaies vertes mésoméditerranéennes mésophiles en situation fraîche (confinée) 9340-4 11.13 11.2 11.3 11.4 12.2 Chênaies vertes d'affinité supraméditerranéenne (sous-bois à Buis dominant) Chênaies pubescentes mésoméditerrannéennes, mésophiles, sur sol assez profond Tillaie-érablaie sur pente forte à colluvions non stabilisés Pinèdes de substitution à la chênaie verte Anciens vergers à l'abandon (oliviers, châtaigniers...) / NC 33,90 ha 1,9 % 45.312 IC 578,53 ha 32,8 % 45.313 IC 32.1133 9340-5 45.3 IC / 41.714 NC 9180 41.4 PR / 42.8 NC 87.1 / NC 8,30 ha 0 ,5 % / 3 1à2 2 2 3 2 Si l'on considère la faible représentativité des futaies (le taillis représentant un état de naturalité plus faible de ces boisements). Si l'on considère la faible naturalité des peuplements (taillis). Si l'on considère la faible naturalité des peuplements, notamment sur le plateau où des coupes régulières de bois de chauffage sont réalisées (accès facile car pente faible). Les peuplements de versants, plus difficiles d’accès ont pratiquement cessé d’être exploités depuis la fin de l’exploitation pour le charbon de bois. 395,83 ha 22,6 % 2 2 93,67 ha 5,3 % 0,17 ha 0% 12,12 ha 0,7 % 0,91 ha 0,1 % 1à2 1à2 / 1à2 1 / 3 2 / 3 4 / 10 2. Espèces végétales 2.1. E TAT DES CONNAISSANCES Phanérogames Cryptogames Tableau 2 : Nombre d'espèces végétales recensées par grande famille Algues: Lichens: Champignons: 8 espèces Non Non étudiés. inventoriées étudiés dans l’Inventaire de la végétation aquatique de la RNNGA (aquascop, 1993) Bryophytes: - 14 espèces inventoriées dans l’Etude des groupements floristiques des résurgences de la RNNGA (D. Gachon, 1996) Ptéridophytes: - 11 espèces de fougères (inventaire réalisé par la Société Botanique 07, et par la réserve en 1998) Au moins 589 espèces recensées dans l’inventaire réalisé par la Société Botanique 07, 1998. La flore des Gorges de l’Ardèche est essentiellement constituée d’espèces méditerranéennes calcicoles. Toutefois, la présence d’alluvions acides charriées par l’Ardèche depuis les Cévennes permet l’installation d’espèces acidophiles. De plus, la Dent de Rez qui culmine à 719 m, constitue le seul massif de calcaire d’altitude dans le département ce qui permet le développement d’espèces des montagnes calcaires. Certaines espèces, strictement méditerranéennes, ne remontent pas au-delà de la réserve et du massif de la Dent de Rez qui constituent ainsi, en Vivarais, les limites nord de leur aire de répartition ; c’est le cas par exemple du Genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea), de l’Iris nain (Iris lutescens subsp. lutescens), et du Filaire à feuilles étroites (Phillyrea angustifolia). Sur les crêtes les plus élevées, on passe à un étage collinéen supérieur, avec la série submontagnarde du chêne pubescent comprenant le Nerprun des Alpes (Rhamnus alpina), l’Erable à feuilles d’opale (Acer opalus), l’Anthyllis des montagnes (Anthyllis montana). Les groupes taxonomiques comme les Algues, les Bryophytes, les Lichens et les Champignons, pourtant très représentés dans la réserve, n’ont paradoxalement fait l’objet que d’études ponctuelles, voire d’aucune étude. Tableau 3: Flore remarquable de la RNNGA Nom scientifique Nom Français Statut R.N. Alkanna tinctoria Asplenium petrarchae Biscutella cichoriifolia Orcanette Asplénium de Pétrarque Lunetière à feuilles de chicorée Carex appauvri 1-1 5-3 Statut Dpt. 1 5 3-3 Férule Carex depauperata Ferula glauca L.P L.R Milieux / / / / 5 R / Sableux Dans les anfractuosités des falaises Falaise, éboulis rocheux 1-3 2 / / Chênaie sur pente 5-3 5 / / Vires, sommets et bases de falaises 11 Globularia alypum Globulaire alypon Iris lutescens subsp. lutescens Melilotus neapolitanus Orobanche gracile Iris nain 1-1 1 / / 5 5 R / 5 / / / / (limites et hors RNNGA) Pied de falaises après Chames Sols sableux, sablolimoneux, limono-sableux Sol léger et filtrant, fond des Gorges Chênaie claire, sable 3 / / Sols sableux 2 / / Pente ombragée commun N / 2 / / Falaises, fissures des roches calcaires Rochers, pelouses 5 / / 1 R / 5 R / Fond de vallon, rare en Bas Vivarais Présence épisodique sur les sables de Gournier Sol sec des garrigues 5 R / Pelouses calcaires 5 / / 5 / / Rochers et éboulis calcaires Endémique sud du Massif Central calcaire Falaises Endémique sud du Massif Central calcaire Mélilot de 3-3 Naples Orobanche 4-4 gracile Phleum arenarium Fléole des 2-2 sables Phyllitis Scolopendre 2-3 scolopendrium Hormathophylla Alysson à gros commun-3 macrocarpa fruits Ruta angustifolia Rue à feuilles 2-3 étroites Tulipa sylvestris Tulipe sauvage 1 subsp. australis Orobanche loevis Orobanche des 1-1 sables Bombicylaena Micropus 5-3 erecta dressé Silene brachypoda Silène à pied 3-3 court Centranthus Centranthe de 5-3 lecoqii Lecoq Hieracium stelligerum Epervière étoilée 5-3 Sources : Société botanique (1984) / Inventaire du patrimoine de la réserve, (1996) / Données Jean Paul Mandin (2006) / Cartographie des habitats naturels de la RNNGA (ONF F.Kessler- 2007). Codes utilisés : Statut R.N.: Statut dans la réserve naturelle (1984) : rareté - vulnérabilité. Statut Dpt. : Statut dans le département : rareté. Rareté : 1- espèce très rare, une seule station connue 2- espèce rare, connue dans 2 à 4 stations 3- espèce assez rare, connue dans 5 à 10 stations 4- espèce à placer dans l'une des trois catégories précédentes sans que l'on puisse déterminer laquelle 5- espèce connue dans plus de 10 stations Vulnérabilité : 1- espèce en danger de destruction partielle ou de disparition 2- espèce vulnérable, dont la situation présente des risques d'atteinte peu ou non exprimés 3- espèce non menacée 4- statut non défini L.P. : liste des plantes protégées de la Région Rhône -Alpes (arrêtés du 20 janvier 1982 et 4 décembre 1990.) : N : Protection nationale, R : Protection régionale. L.R. : espèces inscrites au Livre rouge. Cf. Annexe n° 3 : Etat des connaissances et des données disponibles des espèces végétales 12 2.2. VALEUR PATRIMONIALE ET ETAT DE CONSERVATION Valeur patrimoniale: 0 (inconnue), 1(forte), 2 (moyenne), 3 (faible) Etat de conservation: 0 (inconnu), 1 (bon), 2 (moyen), 3 (mauvais), 4 (très mauvais) Tableau 4 : Valeur patrimoniale et état de conservation des espèces végétales Nom scientifique Alkanna tinctoria Asplenium petrarchae Biscutella cichoriifolia Nom Français Orcanette Asplénium de Pétrarque Lunetière à feuilles de chicorée Carex depauperata Carex appauvri Ferula glauca Férule Globularia alypum Globulaire alypon Iris lutescens subsp. Iris nain lutescens Melilotus neapolitanus Mélilot de Naples Orobanche gracile Orobanche gracile Phleum arenarium Fléole des sables Phyllitis scolopendrium Scolopendre Hormathophylla Alysson à gros fruits macrocarpa Ruta angustifolia Rue à feuilles étroites Tulipa sylvestrissubsp. Tulipe sauvage australis Orobanche loevis Orobanche des sables Bombicylaena erecta Micropus dressé Silene brachypoda Silène à pied court Centranthus lecoqii Centranthe de Lecoq Hieracium stelligerum Gratiola officinalis Epervière étoilée Gratiole officinale Milieux Sableux Dans les anfractuosités des falaises Falaise, éboulis rocheux Valeur patrimoniale 1 1 1 Etat de conservation 2 1 1 Chênaie sur pente Vires, sommets et bases de falaises (limites et hors RNNGA) Pied de falaises après Chames Sols sableux, sablo-limoneux, limono-sableux 2 3 1 2 0 1 3 2 Sol léger et filtrant, fond des Gorges Chênaie claire, sable Sols sableux Pente ombragée Falaises, fissures des roches calcaires 3 3 1 2 2 1 0 2 2 1 Rochers, pelouses Fond de vallon, rare en Bas Vivarais 2 1 1 2 1 2 2 2 4 1 0 2 2 1 1 0 Présence épisodique sur les sables de Gournier Sol sec des garrigues Pelouses calcaires Rochers et éboulis calcaires Endémique sud du Massif Central calcaire Falaises Endémique sud du Massif Central calcaire Dalles calcaires fissurées bord de rivière 13 3. Espèces animales 3.1. E TAT DES CONNAISSANCES En ce qui concerne la faune, les vertébrés sont relativement bien connus dans la réserve, l’inventaire qualitatif, considéré comme exhaustif, en 1996, reste tout de même à compléter. En effet, la loutre, dont les épreintes observées régulièrement depuis 2005 attestent de sa présence ; le Ragondin, observé en juin 2007 et les micromammifères, n'ont fait l'objet d'aucun inventaire. Cet inventaire qualitatif pourrait être complété par des données quantitatives en cours de réalisation depuis 2000: campagnes d’inventaires, reports systématiques des observations du personnel datées et localisées sur SERENA, depuis 2005, dans la lignée d’études et de suivis déjà entrepris sur certaines espèces patrimoniales d’intérêt communautaire comme l'Aigle de Bonelli, le Vautour percnoptère, les Chiroptères, le castor… Les invertébrés (hormis ceux des milieux souterrains), et dans une moindre mesure, les mollusques continentaux, sont beaucoup moins bien connus. Toutefois les espèces recensées témoignent déjà de l'exceptionnelle richesse des gorges de l'Ardèche. La poursuite de l’inventaire de certains groupes phares comme les odonates, les coléoptères s'avère nécessaire et indispensable. La Basse Ardèche constitue la frange la plus nordique des paysages de type méditerranéen. On y trouve donc, en limite de leur aire de répartition, de nombreuses espèces animales. Leur présence y est favorisée par la grande diversité des milieux naturels qui leurs sont favorables : rivière, forêt, pelouse et garrigues, falaise, grottes… Tableau 5: Etat des connaissances et des données disponibles sur les espèces animales Groupes taxonomiques Evaluation des Nombre d'espèces inventoriées connaissances Vertébrés Bon à très bon 13 espèces nicheuses régulières, 2 occasionnelles, 4 Oiseaux rupestres : Moyen incertaines. Oiseaux non rupestres : 37 espèces nicheurs certains, 11 nicheurs possibles identifiés, 67 autres espèces observées Mammifères: (hors chiroptères) Moyen à bon 23 espèces Mammifères: (Chiroptères) Moyen à bon 21 espèces 16 espèces Moyen à bon Reptiles : Moyen 12 espèces Amphibiens : Moyen à bon 31 espèces Poissons : Invertébrés Faune souterraine karstique terrestre Très incomplet 22 espèces Arachnides : Très incomplet 5 espèces Crustacés : Très incomplet 25 espèces Insectes : Faune souterraine karstique aquatique Mollusques : Crustacés : Insectes : Très incomplet Très incomplet Très incomplet 13 espèces 22 espèces 15 espèces Hors faune karstique Mollusques : Arachnides: Odonates: Incomplet Très incomplet Incomplet Moyen 82 espèces 99 espèces appartenant à 26 familles 14 espèces 99 espèces et 17 espèces potentielles à rechercher souterraine 14 Lépidoptères: Coléoptères : Névroptères : Orthoptères : Macroinvertébrés Moyen à bon Très incomplet Très incomplet Incomplet 218 espèces dont 196 espèces saproxyliques, 46 espèces bioindicatrices 2 espèces protégées 19 espèces / Cf. Annexe n° 4 : Etat des connaissances et des données disponibles des espèces animales 3.1.1. L’A VIFAUNE La réserve naturelle de par ses biotopes divers et originaux présente une avifaune variée et riche en espèces de haute valeur patrimoniale. La totalité des espèces inventoriées, qui sont quasiment toutes protégées, sont présentées ici, pour les plus remarquables (oiseaux de la ZPS, dont l’inventaire est en cours de réalisation – CORA / 2007 2009). Les oiseaux rupestres Les milieux rupestres offrent des sites de nidification pour les plus prestigieux des oiseaux de la réserve naturelle : Aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus), le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Grand-Duc d’Europe (Bubo bubo), Grand Corbeau (Corvus corax), Martinet à ventre blanc (Apus melba), Hirondelle de rochers (Ptyonoprogne rupestris)…avec au moins 13 espèces nicheuses régulières et 2 occasionnelles. A noter, depuis quelques années, le survol (voir la présence ?) de plus en plus régulier de Vautours fauves, vols erratiques de quelques individus, dont l’origine reste à préciser. Les autres oiseaux (non rupestres) Depuis 1996, aucun inventaire des populations d'oiseaux non rupestres n'a été réalisé dans la réserve naturelle. Ces sont tout de même 37 espèces “ nicheurs certains”, 11 “ nicheurs possibles ” identifiés et 67 autres espèces observées depuis le premier plan de gestion. Globalement, les espèces d'oiseaux de taillis sont majoritaires, du fait de la grande surface forestière sur le site. Certaines de ces espèces sont particulièrement intéressantes comme le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), dont plusieurs couples fréquentent les gorges, l'Epervier d'Europe (Accipiter nisus), la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur), le Pic vert (Picus viridis), le Pic épeiche (Dendrocopos major), le Grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) et la Fauvette Orphée (Sylvia hortensis). Les espèces de garrigue, plus spécifiquement méditerranéennes, comme l’Alouette lulu (Lullula arborea), ou la Fauvette pitchou (Sylvia undata),... sont également représentées. Mais la chute de l'importance spatiale des milieux ouverts dans la réserve, en particulier, menace ces populations. Et si le retour à la naturalité de la forêt des gorges de l'Ardèche, un des axes forts des objectifs à long terme et prioritaires du plan de gestion de la RNNGA, ne favorise pas les espèces des milieux ouverts, la réouverture d'anciens parcours pastoraux proches des gorges de l'Ardèche, comme ceux du massif de la Dent de Rez, leur offre, semble-t-il, les espaces dont ils ont besoin pour se nourrir et se reproduire. Les milieux de lisières (qui jouxtent différents biotopes : haies, cultures, prairies, pelouses, bosquets, certaines ripisylves) sont également intéressants de par leur contribution à la diversité en espèces de l'avifaune. 15 Proche du grand couloir de migration constitué par la vallée du Rhône, la rivière Ardèche constitue une richesse supplémentaire pour l’avifaune : plusieurs espèces protégées sont observées le long du canyon, comme le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) ou le Cincle plongeur (Cinclus cinclus). Peu présents, il y a une dizaine d’années, le Milan noir (Milvus migrans) et l’Aigrette garzette (Egretta garzetta) fréquentent aujourd’hui régulièrement les gorges de l’Ardèche. Les observations renouvelées des agents du SGGA, depuis le début des années 2000, en attestent. Le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo), quant à lui, hiverne dans les Gorges de l’Ardèche. Synthèse sur les espèces d’oiseaux les plus remarquables L'Aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus) : symbole de l’avifaune méditerranéenne "La population nationale de l’aigle de Bonelli a été estimée à 80-100 couples avant les années 1950. Ses habitats (la falaise pour la nidification et les vallées et collines méditerranéennes pour la recherche de nourriture) ont été et sont très fortement exploités par l'homme (urbanisation, industrialisation, grands travaux, agriculture, sport de nature, tourisme, chasse, sylviculture). Contrairement à d'autres espèces (ex : Aigle royal) le Bonelli n'utilise pas les zones d'altitudes élevées et retirées, sa répartition se confond avec celle de la culture de l'olivier. Il est une espèce ombelle caractéristique du biome méditerranéen. Ces exigences, associées aux menaces citées ci-dessus, ont conduit à la disparition de couples reproducteurs (destruction et dérangement) sur les zones périphériques et dans une moindre mesure sur les noyaux centraux (Bouches-du-Rhône). La population était de 30 couples au début des années 1990, puis 22 couples en 2002 avant un léger "soubresaut" ces dernières années (29 couples en 2006). Le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus) : à la limite de son aire de répartition "Autrefois la répartition du Vautour percnoptère s'étendait des Pyrénées jusqu'aux Alpes (présence sur toute la vallée du Rhône jusqu'en Suisse -Mont Salève) en passant par le Massif Central et la Provence. A présent on distingue deux noyaux de population avec les Pyrénées (65-70 couples en 2006) et le Sud-Est de la France (20 couples). En Rhône-Alpes, il est présent en Ardèche méridionale (1 couple) et dans la Drôme (2 couples). Le percnoptère, espèce discrète, présente seulement 6 mois par an, dévoile un historique imprécis dans la Réserve Naturelle Nationale des Gorges de l'Ardèche. La première mention de l’espèce en Ardèche (Lagardette 1872) se situe dans le Rocher de Crussol, loin des Gorges de l’Ardèche, ce qui suppose une répartition plus vaste à cette époque. Comme dans la Drôme selon BOUTEILLE (1843), le Percnoptère était une espèce abondante. ROCHON-DUVIGNEAUD (1925) et de RIVOIRE et LEVEQUE (1957) mentionnent quotidiennement l’espèce durant leurs séjours dans les gorges de l’Ardèche (En 1955, RIVOIRE et LEVEQUE (in BOUILLOT 1970) notent 2 couples dans l’ensemble des gorges). A partir de 1965 les données ardéchoises concernent presque exclusivement la Basse-Ardèche où évoluent en 1970, selon les estimations de FRIER (1978), 3 à 5 couples dont 2 dans les Gorges de l’Ardèche (partie centrale et aval). Ce même auteur indique la présence de trois sites occupés en 1977 avec 1 couple reproducteur (aval) et 1 individu cantonné territorial 16 (partie centrale) dans les gorges de l’Ardèche et un couple nourrissant découvert hors Réserve Naturelle (affluent). De 1982 à 1991 deux couples sont présents en Basse-Ardèche dont dans les Gorges de l'Ardèche. En 1992 le couple des Gorges de l’Ardèche disparaît, très probablement suite aux dérangements répétés en 1991 et 1992 par des spéléologues et des fouilles archéologiques illicites. » (D’après Michel Mure- CORA, communication personnelle- 2007) Depuis, des individus erratiques et des couples reproducteurs voisins (1 dans le Gard et 1 au nord de la réserve naturelle, depuis 2003) fréquentent les gorges de l'Ardèche notamment pour s'alimenter sur les placettes de nourrissage prévues à cet effet. Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) Si ce Faucon avait quasiment disparu durant les années 70, probablement après 1972, sa situation s'est nettement améliorée dans les Gorges de l’Ardèche, comme sur l’ensemble du périmètre national. En effet dès 1997, le Faucon pèlerin était observé nichant à nouveau dans les falaises de la réserve naturelle. Et depuis 2000, le suivi régulier réalisé par les agents du SGGA, en partenariat avec le CORA, à permis d’identifier au moins trois couples nicheurs et reproducteurs dans la réserve naturelle. Le Grand-Duc d’Europe (Bubo bubo) Le plus grand rapace nocturne d'Europe est bien représenté en Ardèche où la majorité des milieux rupestres est habitée. Sur les Gorges (site classé et réserve naturelle), on dénombrait 4 à 5 couples en 1998. Présent uniquement à l’entrée et à la sortie des gorges il y a une vingtaine d’années, il se retrouve maintenant aussi dans les parties centrales comme à Gournier. Il occupe aussi le secteur de la Dent de Retz (site Natura 2000 B’1). Les données recueillies par G.Cochet (avant 2006) et les prospections 2007 (SGGA) confirment la présence d’une dizaine de couples dans les gorges de l’Ardèche et sur leurs plateaux. Plus globalement, les observations (SGGA, CORA, G.Cochet) régulières confirment la présence de colonies de martinet à ventre blanc, implantées tout au long des gorges avec des effectifs estimés à plusieurs centaines de couples, de l’Hirondelle de rocher cotoyant parfois l’Hirondelle de fenêtre qui retrouve dans ces falaises son milieu originel. Il en est de même du Rouge-queue noir, du Merle bleu, typiquement méditerranéen, facilement repérable grâce à son chant printanier. Rupestre par opportunité, le pigeon colombin présente une bonne densité dans les gorges qui constituent un véritable refuge pour cette espèce qui a beaucoup souffert de la disparition des grands arbres à cavités. A noter, enfin, l’observation régulière depuis 2003 (agents SGGA, ONCFS, CORA et Brevets d’Etat des sports de nature) de Vautours fauve survolant les gorges de l’Ardèche, se nourrissant, semble-t-il, sur au moins une des trois placettes de nourrissage pour le Vautour percnoptère située dans la réserve naturelle. Etude de l’avifaune de la Zone de Protection Spéciale (ZPS) L’Etude de l’avifaune de la ZPS fait suite à l’extension de la ZPS du site Natura 2000 B’1 de la Basse Ardèche Urgonienne, dont la totalité de la réserve naturelle. Elle s’appuie sur un cahier des charges (inventaire et suivi de l’avifaune de la ZPS du site B’1 : rapaces diurnes, oiseaux des cours d’eau, oiseaux chanteurs, Grand Duc d’Europe et Engoulevents d’Europe) élaboré par le SGGA et le CORA. 17 Les inventaires et suivis de l’avifaune, sous la conduite du CORA, ont débuté en 2007 (printemps) dont les prospections nocturnes d’Engoulevents d’Europe (Caprimulgus europeaus) pour lesquelles le SGGA a mobilsé plusieurs agents. Une prospection Hibou Grand Duc a été organisée par le SGGA en janvier 2007. Cette étude devrait nous renseigner sur le nombre de couples de Circaète Jean-leBlanc, très présent sur le site des gorges de l’Ardèche et leurs plateaux, mais également sur le statut (de passage, nicheur, hivernant, etc…) d’espèces comme le Milan noir, l’Aigrette garzette, la Bondrée apivore…observées dans la réserve ou aux alentours. Cf. Annexe n° 5 : Tableau des principales espèces d'oiseaux rupestres présents dans la RNNGA 3.1.2. L ES M AMMIFERES Les Mammifères (autres que Chiroptères) Au sein d’un important massif forestier et avec une mosaïque de milieux annexes, petits et grands mammifères cohabitent dans la réserve naturelle, avec au moins 24 espèces différentes. Plusieurs espèces protégées, (dont certaines ont un statut national d'espèces "à surveiller"), comme l’Ecureuil roux (Sciurus vulgaris) ou la Belette (Mustela nivalis), sont présentes dans la réserve naturelle. Parmi elles, des espèces dont les populations sont méconnues affectionnent les gorges comme la Genette (Genetta genetta), seule représentante en France des vivéridés (famille qui groupe les Civettes, les Mangoustes), ou le Pachyure étrusque (Suncus etruscus), l'un des plus petits mammifères d'Europe, à la biologie mal connue. D’autres espèces, dites « chassables » fréquentent très régulièrement la réserve naturelle, comme le Sanglier (Sus scrofa), très présent, ou le Chevreuil (Capreolus capreolus), plus discret. Des espèces plus « banales » occupent ce territoire comme le Blaireau (Meles meles) ou le Renard roux (Vulpes vulpes). Sans oublier les Chèvres, dites « férales », qui à l’origine, domestiques, ont été abandonnées lors de la création de la réserve. Devenues sauvages, elles forment quelques troupeaux et leur nombre est estimé à plus de soixante-dix individus. Elles occupent aujourd’hui, plusieurs secteurs des gorges (falaises et vires), souvent en bordure de la route touristique. Concernant le milieu aquatique, le Castor d’Europe (Castor fiber), protégé par la directive européenne Habitats, n’a jamais disparu dans les Gorges de l’Ardèche. Il a pour gîte les anfractuosités naturelles des rives calcaires. Les implantations des populations sont liées à la proximité des bouquets de Saule et Peuplier. L'espèce profite également d'habitats plus originaux sur les rives dépourvues de ripisylves où elle se nourrit de Laurier tin, Chêne vert et Genévrier oxycèdre, voire de buis ! Au total, cinq à sept familles différentes ont été inventoriées dans la réserve naturelle. Le Ragondin (Myocastor coypus) est parfois aperçu dans la réserve, mais en transit, semble-t-il. Cela reste à confirmer comme pour le Rat musqué (Ondatra zibethicus) ou le Putois (Putorius putorius), espèces volontiers aquatiques, très discrètes. Depuis 2005, les agents du SGGA ont observé régulièrement, tout au long du linéaire de la rivière, les épreintes (crottes) de Loutre d’Europe (Lutra lutra), témoignant ainsi de son retour (?) dans les gorges de l’Ardèche. Cependant, peu d’études (inventaires et suivis) concernent l’ensemble des espèces de mammifères de la réserve et leurs effectifs sont très mal connus. 18 Ainsi Putois, Genette, mais aussi Loutre, Castor, Musaraigne aquatique, Campagnol amphibien …et autres micromammifères devraient faire l’objet d’études dans les cinq années à venir. Cf. Annexe n° 6 : Tableau des principales espèces de mammifères connues de la RNNGA Principales espèces de mammifères remarquables (hors chiroptères) Le Castor d’Europe (Castor fiber) Réintroduit depuis les années 60, à partir de la souche rhodanienne (sauf en Ardèche où l’espèce a toujours été présente) dans différents bassins comme ceux de la Loire, la Moselle ou le Rhin, le castor est de nouveau très présent sur bon nombre de nos cours d’eau. Mais la mobilité et l’opportunisme qui le caractérisent, ont aussi beaucoup aidé ce mammifère à coloniser d’autres territoires. Estimée à environ 40 individus répartis dans 6 à 7 familles, la population de castors de la réserve naturelle s’est adaptée aux conditions de vie particulières des Gorges. Les composantes hydrologiques et topographiques de la rivière: fortes crues, pentes abruptes, zones rocheuses en bord de rivière sur de longues distances, faible implantation et développement de la ripisylve, influencent très certainement sa répartition. Cavernicole, dans la réserve, il occupe essentiellement, les cavités naturelles creusées dans le calcaire (formations karstiques) par la rivière. Depuis, la création de la réserve naturelle, le Castor d’Europe est observé chaque année, directement ou indirectement (arbres et arbustes rongés, castoréum, traces dans le sable…). Le suivi réalisé en 1994, par un agent technique du SGGA, a très certainement suscité l’intérêt du gestionnaire pour cette espèce patrimoniale. Elle a pu ainsi bénéficier de trois études (1994, 1998 et 2001), confiées à des stagiaires, avec pour objectifs de quantifier et localiser sa population, l’influence de la fréquentation touristique ainsi que les perspectives d’évolution de cette population dans les gorges de l’Ardèche : - description complète du castor (biologie, écologie, type d’habitat); - la mise en place d’une méthode de comptage adaptée aux conditions particulières des Gorges de l’Ardèche, - réflexion sur le phénomène du tourisme de masse et ses conséquences sur le mode de vie du castor. La Loutre d’Europe (Lutra lutra) Mammifère carnivore semi-aquatique et principalement nocturne, de la famille des Mustélidés (sous-famille Lutrinés), la Loutre était encore présente dans la majeure partie de la France au début du siècle dernier, les effectifs de la loutre d'Europe ont régressé, particulièrement après les années 1930. A la fin du XXème siècle, il restait moins de 1000 animaux sur le territoire français. Ses causes de disparition sont nombreuses : la chasse pour sa fourrure, les aménagements et la pollution des cours d’eau, ou encore les collisions routières, et c'est souvent une corrélation de plusieurs d'entre elles qui engendre sa perte. Aujourd’hui, des mouvements spontanés de recolonisation ont été observés aux marges de sa répartition relictuelle, comme le Massif Central. Ainsi, en Ardèche, la Loutre est présente sur une majorité des bassins hydrographiques du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche. 19 Les Micro-mammifères Il est à noter que les micro-mammifères n’ont été que peu étudiés dans la réserve naturelle. Le prochain plan de gestion devrait permettre de mettre en place un inventaire des différentes espèces potentiellement présentes dans la RNNGA. Les Chiroptères En Europe, on recense 38 espèces appartenant à 4 familles : 1 molossidé, 5 rhinolophidés, 31 vespertilionidés et 1 minioptéridé. Ce sont tous des microchiroptères essentiellement insectivores. Les Gorges de l'Ardèche avec leurs reliefs escarpés, leurs innombrables cavités et grottes à proximité d'une rivière semblent être le milieu idéal pour ces petits animaux nocturnes ou crépusculaires dépourvus de prédateurs. Sur les 33 présentes en France métropolitaine, 21 espèces ont été observées dans les gorges dont onze espèces dans la réserve naturelle, essentiellement dans les cavités suivies depuis 2000. Mais de par le nombre important de cavités (environ 300) dans les Gorges, l’inventaire et l’évaluation des effectifs des populations s’avère difficile et, pour le moins, un travail à long terme ! Cf. Annexe n° 7 : Tableau des principales espèces de chauves-souris présentes dans la RNNGA 3.1.3. L ES R EPTILES ET LES A MPHIBIENS Les reptiles Peu étudiés depuis la création de la réserve naturelle, les reptiles sont représentés par au moins 16 espèces dans les gorges de l’Ardèche et sur les plateaux alentours, sur les 21 espèces recensées en Ardèche (Reptiles et Amphibiens d’Ardèche. J.P.Thomas, et al ; 2003 CORA). Quinze de ces espèces sont protégées au niveau national et quatre d’entre elles sont inscrites au titre de la Directive Européenne Habitats Faune Flore. La garrigue, domaine des reptiles, abrite pratiquement toutes les espèces de couleuvres de France, puisque seule, la Coronelle lisse (Coronella autriaca), plus septentrionale, ne se retrouve pas en basse Ardèche. D’une manière générale, le site des gorges de l’Ardèche offre une grande diversité de serpents. En dehors des deux espèces de couleuvre aquatique : la Couleuvre à collier (Natrix natrix) et la Couleuvre vipérine (Natrix maura), espèces présentes mais peu abondantes, toutes les autres occupent, soit la forêt, soit la garrigue comme la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), en limite septentrionale de son aire de répartition, la Couleuvre d’Esculape (Elaphe longissima) et la Couleuvre à échelons (Elaphe scalaris),en limite nord de sa répartition biogéographique, dont les effectifs sont importants. La Couleuvre verte et jaune (Coluber viridiflavus) est nettement moins abondante ici que dans le nord de l’Ardèche, sans doute à cause de la concurrence avec les autres espèces. La Coronelle girondine (Coronella girondica), essentiellement nocturne, semble bien représentée. La Vipère aspic (Vipera aspis) fait partie de la faune des gorges mais seuls, de rares individus sont observés, sans doute liés à la forte concurrence des grandes couleuvres. 20 Notons, par ailleurs, des observations anciennes de tortue Cistude d’Europe (Emys orbicularis) auraient été faites du côté d’Aiguèze mais, plus récemment, l’espèce a été observée avec certitude sur le Chassezac, non loin de la confluence avec l’Ardèche… Par contre, au moins trois tortues dites de « Floride », espèces considérées comme invasives, ont été capturées dans la RNNGA, depuis 2004. Parmi les lézards, il faut noter le Seps strié (Chalcides striatus), aux pattes minuscules. Espèce très méditerranéenne, en limite de répartition septentrionale dans le sud de l’Ardèche, dont les effectifs ne sont pas connus, peut s’observer, par exemple, sur les pelouses des dunes de sable de Gournier. Le Seps tridactyle (Chalcides chalcides) est également présent, avec, semble-t-il, des effectifs plus importants. Rareté méditerranéenne, le Psammodrome d’Edwards (Pdamnodromus hispanicus), connu, en Ardèche, que d’une seule station, dans la basse vallée de l’Ibie, pourrait être présent dans la réserve naturelle. Le statut de cette remarquable espèce reste donc à explorer. Le Lézard vert (Lacerta bilineata) semble bien se maintenir et il est présent dans la moindre clairière. Le Lézard hispanique (Podarcis hispanica), nouvellement découvert, dont la présence est certaine, notamment le long de la route des gorges, est parfois difficile à distinguer du Lézard des murailles (Podarcis muralis). Ce dernier est commun et d’une densité importante, semble-t-il. Mais il est cependant hasardeux de vouloir, en l’état actuel des connaissances, évaluer ses populations et leurs évolutions. Le Lézard ocellé (Lacerta lepida), véritable géant des sauriens européens, rarement observé dans la réserve naturelle, semble en nette diminution dans notre secteur, les milieux ouverts ayant tendance à se refermer. Enfin, l’Orvet fragile (Anguis fragilis), quoique discret, semble bien représenté dans la RNNGA. La présence du Psammodrome d’Edwards (Psammodromus hispanicus) mériterait d'être également précisée. Cf. Annexe n° 8 : Tableau des principales espèces de reptiles présents dans la RNNGA Les amphibiens Peu étudiés depuis la création de la réserve naturelle, les amphibiens sont représentés par au moins 12 espèces dans les gorges de l’Ardèche et sur les plateaux alentours. Toutes sont protégées au niveau national et 8 d’entre elles sont inscrites au titre de la Directive Habitats Faune Flore. A noter que sur les 9 espèces représentant la famille des Salamandridés, 3 sont représentées en Ardèche dont 2 dans la réserve naturelle. Bien que dépendant directement de la présence de l’eau, les amphibiens semblent peu nombreux dans la réserve naturelle. Mais l’inventaire de leurs populations devrait nous renseigner plus précisément. Cependant les grenouilles « vertes » sont les plus abondantes mais il s’agit d’un complexe d’espèces différentiables grâce à la seule étude des chromosomes ! Le Crapaud commun (Bufo bufo), terrestre pour l’essentiel de sa vie, vient se reproduire dans toutes les surfaces en eau au printemps. 21 Le Crapaud calamite (Bufo calamita) apprécie les milieux perturbés par les crues alors que le crapaud accoucheur ou l’Alyte est volontiers un commensal de l’homme. Il reste cependant, en Ardèche, une espèce à rechercher afin de mieux connaître son statut et/ou sa répartition. La Rainette méridionale (Hyla meridionalis) est la seule espèce présente dans notre département. Elle peut se repérer grâce à son chant typique. La Salamandre tacheté (Salamandra salamandra) profite de l’extension de la forêt. Ses larves peuvent s’observer dans les sources et petits ruisseaux temporaires. Les tritons semblent absents de notre secteur ». Le Triton palmé, le plus commun des tritons de France, l’est également en Ardèche. Mais ses effectifs, dans la réserve naturelle, semblent modestes, sans doute, liés à sa discrétion. Cf. annexe n° 9 : Tableau des principales espèces d’amphibiens présents dans la RNNGA 3.1.4. L ES POISSONS Dans la réserve naturelle, le cours d'eau principal est la rivière Ardèche. Juste en amont de la limite de la réserve, le ruisseau du Tiourre se jette dans l'Ardèche au niveau du rapide de Réavou. L’ensemble représente un écosystème aquatique remarquable au fonctionnement peu altéré qui abrite au moins 31 espèces dont plus de 20 espèces de poissons autochtones, dont plusieurs d’intérêt communautaire parmi lesquelles l’Alose feinte du Rhône (Alosa fallax sp.), migrateur de la Méditerranée, le Toxostome (Chondrostoma toxostoma), le Blageon (Leuciscus soufia), le Barbeau méridional (Barnus meridionalis) dans le Tiourre et l’Apron (Zingel Asper), rarissime. La rivière, située en zone à Barbeau fluviatile (Barbus barbus), est caractérisée par une alternance de rapides et de zones d’eaux calmes et profondes, qui, dans un secteur aval de cours d’eau est rare et intéressante car elle permet une diversification de la faune piscicole : cyprinidés d'eau vive dominants comme le Hotu (Chondrostoma nasus), le Barbeau fluviatile, le Chevaine (Leuciscus cephalus), le Spirlin (Alburnoides bipunctatus), le Goujon (Gobio gobio), espèces endémiques du bassin du Rhône comme le Toxostome, le Blageon et le très rare Apron, en voie de disparition, quelques cyprinidés d’accompagnement comme la Carpe (Cyprinus carpio), le Gardon(Rutilus rutilus) et des carnassiers : le Sandre (Stizostedion lucioperca), la Perche (Perca fluviatilis) ou l’Anguille (Anguilla anguilla). Suivi des frayères d’Alose (Alosa fallax rhodanensis) Autrefois présente dans la rivière, l'Alose est actuellement en cours de recolonisation du Bassin du Rhône grâce au "Plan migrateur", dont l’opérateur est l’association Migrateurs Rhône-Méditerranée (MRM) L'étude (suivi et prospection) sur les frayères d’Alosa fallax rhodanensis est réalisée depuis 2000 (programme Life « Habitats et espèces des gorges de l’Ardèche et leurs plateaux » pour la mise en œuvre du DOCOB du site B’1) par le Syndicat de Gestion des Gorges de l’Ardèche (SGGA), avec l’aide de la Fédération Départementale des Associations Agrées de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques de l'Ardèche, de l'Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques et de l'Association Agréée de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques de Burzet. Depuis 2003, cette étude s’inscrit dans le cadre de la deuxième partie du Plan Migrateurs Rhône Méditerranée, valable pour la période 2004-2008, intégrée par le Comité de Gestion des Poissons Migrateurs (COGEPOMI - Bassin Rhône Méditerranée Corse). 22 L'objectif est d'évaluer la population d'aloses présente sur l'Ardèche tout en tenant compte des paramètres du milieu afin de mieux comprendre son comportement reproducteur. Le suivi nocturne de la reproduction de l'espèce sur la rivière Ardèche se traduit par l'observation des "bulls" (cercles bruyants caractéristiques des géniteurs à la surface de l’eau) au niveau de trois frayères actives, en amont de la réserve naturelle :"Salavas Ibie", "Petite mer" et "seuil de Paravalos". Des prospections nocturnes de nouvelles frayères complètent ce suivi. Life Apron (Zingel Asper) La présence de l’Apron, percidé endémique du bassin du Rhône n’a pas été validée sur le site des depuis 1996, cela malgré des prospections (non exhaustives) en 2001 par RNF dans le cadre du 1er Life Apron (1998-2001), auxquelles ont participé des agents du SGGA. Quelques aprons ont cependant été observés à plusieurs reprises (2001, 2003) à Vallon Pont d’Arc près de la limite amont du site. Le deuxième programme Life Apron (2004-2009) porté par le CREN Rhône-Alpes dont les actions et les moyens prévus sont : - Aménagement de passes à poissons pour restaurer la continuité des habitats (13 passes aménagées) ; - Réintroduction pilote à partir d’aprons nés en aquarium ou sauvages (au moins un site de réintroduction) ; - Prospections de terrain pour rechercher des populations et déterminer leur étendue (19 secteurs) ; - Mise en place d’un observatoire de l'état des populations identifiées (suivimonitoring sur l’ensemble du bassin du Rhône, y compris Durance-Verdon : 25 stations) ; - Approfondissement des connaissances sur l’autécologie de l’espèce concernant en particulier sa sensibilité aux polluants, ainsi que les caractéristiques des dispositifs de franchissement adaptés à l’espèce, prévoit, pour le secteur des gorges de l’Ardèche, de nouvelles prospections (2004-2005) et l’évaluation de sa population ainsi qu’un suivi des paramètres environnementaux (2006-2007). Autres espèces patrimoniales Le Toxostome (Chondrostoma toxostoma) Ce cyprinidé, autochtone dans l'Ardèche est bien présent sur le secteur des gorges. Il est à noter que, dans le bassin de la Loire, la pullulation du Hotu aurait entraîné la raréfaction de cette espèce. Le Blageon (Leuciscus soufia) Ce cyprinidé, autochtone du bassin du Rhône, est présent dans les gorges et fréquente également le ruisseau du Tiourre. Le Brochet (Esox lucius) Commun en France, le Brochet est cependant plus rare en climat méditerranéen et il est en régression du fait de fortes pressions de pêche et d'épidémies. Il n'a été observé que très rarement dans le secteur des gorges vers Vallon-Pont-d'Arc et Saint-Martin-d’Ardèche. L'Anguille (Anguilla anguilla) L'Anguille est présente sur la réserve naturelle. La prolifération des ouvrages sur le Rhône, la pêche, massive dans les estuaires, rendent cette espèce vulnérable. Cf. Annexe n° 10 : Tableau des principales espèces de poissons présents dans la RNNGA 23 3.1.5. L ES I NVERTEBRES La Faune souterraine karstique terrestre La faune souterraine karstique terrestre est sans doute une des plus mal connue dans la réserve naturelle. Cependant plusieurs études importantes (P. Vervier, 1984-88 ; S. Doledec, 1982-86 ; B.Raphael, M. Emerit, J.C. Bonaric, 1992) ont analysé les peuplements invertébrés des gorges en relation avec leur biotope. Et de nombreuses campagnes biospéléologiques (J. Balazuc, C. DelamareDeboutteville, L. Chiron,...) permettent d’entrevoir la richesse et la complexité de ces invertébrés terrestres, cavernicoles, karstiques épigés ou hypogés : plusieurs espèces de Collemboles cavernicoles et interstitiels sont rares, plusieurs espèces (des pseudo-scorpions, des espèces des genres Diaprysius, Orotoniscus, Niphargus,…) sont endémiques. A noter la présence des araignées du genre Meta, comme Meta menardi commune dans les grottes des gorges. Mais avec 22 espèces d’Arachnides, 5 espèces de Crustacés et 25 espèces d’Insectes, le gestionnaire ne dispose, sans doute, que d’une information partielle, relative à des études ou observations, pour la plupart relativement anciennes (1998-1999). Depuis 1988, une seule étude a été réalisée, à la demande du SGGA : "Etude d’impact de la fréquentation des cavités par les spéléologues - Septembre 2003 M.J.Turquin Laboratoire HBES-Lyon1", dans le cadre du programme Life « Habitats et espèces des gorges de l’Ardèche et leurs plateaux » pour la mise en œuvre du DOCOB du site B’1. Ce travail de suivi de la fréquentation des milieux souterrains et son impact par le biais d’une approche comparée de cavités explorées (aven de Noël, Grotte Nouvelle, La Dragonnière et Mildroï) et non explorées (comparaison de constantes physico-chimique et évaluation par des indices biologiques (invertébrés) s’est déroulé de 2001 à 2003. Faune souterraine karstique aquatique La faune souterraine karstique aquatique est peu connue avec seulement deux études la concernant (Thèse de P. Vervier, 1984-88 et Données préliminaires sur mollusques stygobies de la réserve naturelle des gorges de l’Ardèche d’Alain Bertrand, 2002-2003). Avec 13 espèces de Mollusques, 22 espèces de Crustacés et 15 espèces d’Insectes, le gestionnaire n’entrevoit, là aussi, qu’une faible partie de la richesse et de la complexité de ces invertébrés aquatiques, cavernicoles. Certaines espèces ont pourtant été remarquées dans les Gorges dont une espèce de crustacé troglobie Sphaeromides raymondi découverte dans les eaux souterraines de la Dragonnière par P. Raymond en 1897 et décrite par A. Dolffus. Cette espèce, fossile vivant d’origine marine lointaine (tertiaire), n’est connue que dans une dizaine de cavités en France (Gard et Ardèche), il s’agit donc d’une des espèces les plus intéressantes et typique de la faune aquatique karstique de la réserve naturelle. Mais, une seule étude a été initiée par le gestionnaire depuis la création de la réserve naturelle. Réalisée par A. Bertrand, de 2002 à 2003, elle concernait la faune des mollusques stygobies. Trois types de prélèvements ont été effectués : sédiments des sources ; sousécoulement ; laisses de crue dans des stations (exutoires des systèmes karstiques et dans le sous écoulement), situées dans le périmètre de la réserve ou dans ses abords immédiats, en amont, jusqu’à Salavas et Vallon-Pont-D’Arc. 24 Des observations ponctuelles de spéléologues viennent enrichir les données encore insuffisantes, que ce soit pour la faune souterraine karstique terrestre ou la faune souterraine karstique aquatique. La faune des invertébrés (hors faune souterraine karstique) Les données concernant l'entomofaune proviennent d'observateurs et d'études divers sur des territoires variés et qui dépassent souvent les limites de la réserve naturelle (inventaire des coléoptères du département de l’Ardèche par J. Balazuc (1984) et inventaire des coléoptères saproxyliques de la RNNGA et d’Eyrole par B.Calmont (2006-2008), inventaire des odonates de la vallée de l’Ardèche par A. Ladet (1992), campagnes d’observation des odonates par J. M. Faton et E. Sanchez,...). L'ensemble est inégal selon les différents ordres quant à la période et à la durée d’observation, mais les inventaires sur des groupes tests (lépidoptères diurnes, odonates) révèlent une richesse entomologique très importante. Les Coléoptères Hormis des observations ponctuelles d’enthomologistes ou d’agents du SGGA, aucune étude n’avait été réalisée dans la réserve naturelle depuis l’inventaire des coléoptères de l’Ardèche par J. Balazuc. Coléoptères saproxyliques Mais face à la multitude de biotopes offerts par la Réserve, son inaccessibilité, les nombreuses zones de la réserve présentant un intérêt entomologique avéré et son importante superficie, le SGGA a commandé, en 2005, une étude des Coléoptères saproxyliques à B.Calmont de la Société d’Histoire Naturelle d’Alcyde d’Orbigny. Les deux bivouacs de Gaud et de Gournier ont été retenus (sites emblématiques de la réserve en termes de fréquentation et d’accueil du public), ainsi que la combe du Cros qui présente le plus vieux peuplement d’arbres de la réserve et la Combe des Pins (coupes à blanc), en lisière de réserve. Objectif : comparer des zones fréquentées, en partie artificialisées, mais aux peuplements forestiers diversifiées, proches de zones ouvertes, avec des peuplements plus anciens (entre 90 et 120 ans) et une station faisant l’objet de pratiques sylvicoles ancestrales dont les incidences et les conséquences vis-à-vis de la biodiversité entomologique et notamment sur l’entomofaune saproxylique devraient être riches d’enseignements. De 2006 à 2008, cette étude se déroule sur 5 stations dont 3 dans la réserve naturelle, avec un inventaire rigoureux s’appuyant sur un protocole de piégeage et de détermination des espèces, en particulier bioindicatrices. A ce jour, ce sont 218 espèces de coléoptères identifiés dont 196 espèces coléoptères saproxyliques présentes dans la réserve naturelle et sur le site d’Eyrole. Au total ce sont 63 espèces de coléoptères saproxyliques bioindicatrices de la qualité des forêts françaises recensées sur le site. Trois rares espèces de coléoptères ont été recensées dès la première année d’étude : l’Elateridae Cardiophorus anticus (Erichson, 1840), l’Eucnemidae Microrhagus emyi (Rouget, 1855) et du Trogidae (espèce non saproxylique) Trox perrisi (Fairmaire, 1864), qui n’étaient actuellement connues que d’une seule station en Ardèche. De même, cette étude a permis de rencontrer 3 espèces nouvelles pour le département de l’Ardèche : Cerambycidae Penichroa fasciata (Stephens, 1831), du Buprestidae Ovalisia rutilans (Fabricius, 1792) et des Elateridae Calambus bipustulatus (Linnaeus, 1767). 25 Concernant la rare Cétoine violette (Protaetia mirifica) (Mulsant, 1842), elle a été recensée en 2007 sur le site des gorges de l’Ardèche. L’année 2008 devrait confirmer cette découverte. Coléoptères ripicoles Dans le cadre de la révision du décret de la réserve naturelle, une étude environnementale a été demandée par l’Etat concernant l’impact de la fréquentation sur la capacité d’accueil des bivouacs de la réserve naturelle et sur les milieux naturels des gorges de l’Ardèche à plus long terme. L’évaluation environnementale de cette fréquentation repose sur plusieurs études dont celle des "Arthropodes ripicoles des gorges de l’Ardèche" (B.Calmont de la Société d’Histoire Naturelle d’Alcyde d’Orbigny), réalisée en 2007, dont l’objectif est de « vérifier si le flux de touristes et le piétinement des berges, dus à ces derniers et à leurs canoës, avaient une réelle incidence sur la biodiversité des arthropodes ripicoles ». Les récoltes ont été effectuées sur les mêmes six stations que l'étude des araignées ripicoles et les mêmes zones en défens pour essayer de comparer les populations entre elles. 51 taxons d'invertébrés ont été comptés, dont deux rares espèces patrimoniales de coléoptères Carabidae. De manière encore plus marquée que pour les araignées, les échantillons récoltés étaient d'une taille bien trop faible pour en faire une analyse statistique rigoureuse, seules quelques tendances ont pu être dégagées. Tableau 6 : Principales espèces de Coléoptères à forte valeur patrimoniale présents dans la RNNGA Nom scientifique Cerambyx cerdo Lucanus cervus Nom commun Grand capricorne du Chêne Lucane ou Cerf-volant Nat CEE Bern Bonn Wash Cat F Cat M II, II i VU Ni.1 IV II III Les Odonates Sur l’ensemble du département où seulement 20 espèces étaient connues il y a 20 ans, ce sont aujourd’hui 68 espèces qui ont été dénombrées, dont 50 sur la rivière Ardèche. Mais les inventaires des Odonates de la vallée de l’Ardèche par A. Ladet (1992), et les campagnes d’observation de J. M. Faton et E. Sanchez n’ont permis d’identifier que 24 espèces de libellules sur les gorges de l’Ardèche et ses proches affluents (Ibie, Tiourre…). Dans le cadre du programme Life « Habitats et espèces des gorges de l’Ardèche et leurs plateaux » pour la mise en œuvre du DOCOB du site B’1, le SGGA a confié à A.Ladet, de la FRAPNA Ardèche une étude des stations et les sites de reproduction des odonates de la rivière Ardèche et du Tiourre, en particulier pour les espèces de l’annexe II de la directive Habitats : La Cordulie splendide (Macromia splendens), la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii), la Gomphus à cercoïdes fourchus (Gomphus graslini) des sites de reproduction, et suivi saisonnier annuel. Cette étude a permis de réaliser l’inventaire, le suivi saisonnier annuel (2001 - 2002) de ces trois espèces et de confirmer leur présence dans la réserve ou à proximité. Cependant ce travail, encore incomplet, mérite d’être poursuivi et réalisé sur plusieurs années. Tableau 7 : Principales espèces d’Odonates à forte valeur patrimoniale présents dans la RNNGA Nom scientifique Nom commun Macromia splendens Oxygastra curtisii Cordulie splendide Ni.1 Cordulie à corps fin Ni.1 Gomphus à cercoïdes fourchus Ni.1 Gomphus graslini Nat CEE Bern Bonn Wash Cat F Cat M II, IV II, IV II II II, IV II / / / / / / v v VU VU v VU 26 Les Mollusques La liste de référence des Mollusques continentaux de France (Falkner et al. ; en 2002) illustre la grande diversité de ce groupe: 747 taxons terminaux y sont reconnus (660 espèces) dont 233 sont endémiques (180 espèces). Les connaissances sur la présence des invertébrés à valeur patrimoniale des espaces protégés sont très partielles, voie anecdotiques. Il en est de même pour le groupe taxonomique des mollusques des gorges de l’Ardèche qui n’a été que très peu étudié. En effet, hormis les communications personnelles de G. Cochet (1997-1998), une seule étude, celle des mollusques continentaux des gorges de l'Ardèche (Falkner et Gargominy) a été réalisée, en 2002. Au total, ce travail d’inventaire de la faune malacologique du site, historiquement peu prospecté, a permis de recenser au moins 82 espèces de mollusques sur le site des gorges de l’Ardèche, dont deux espèces nouvelles pour la science : Paladilhia gloeeri Boeters et Falkner 2003 et Islamia bomangiana Boeters et Falkner 2003. Parmi les mollusques aquatiques, G.Cochet note également la présence de mulettes (« moules » d’eau douce) appartenant à plusieurs espèces : la Mulette littorale (Potomida littoralis) dont les individus sont de taille impressionnante et inhabituellement posés entre les pierres, hors des sédiments ; l’Anodonte des canards (Anodonta anatina), dans les parties plus calmes ; la Mulette noire (Unio mancus), espèce plus ubiquiste et sans doute la plus abondante, ainsi qu’une station de mulette épaisse, la Mulete épaisse (Unio crassus), découverte à l’aval de Saint Martin d’Ardèche, rajoutant une espèce hautement patrimoniale à ce site, proche de la réserve naturelle. Mais à des espèces autochtones s’ajoutent des espèces asiatiques comme la Corbicule (Corbicula fluminea). Mollusque bivalve, d’origine asiatique, il a colonisé la rivière Ardèche comme la majorité des cours d’eau français. Arachnides Très peu étudié, le groupe taxonomique des Arachnides des gorges de l’Ardèche n’est représenté, en l’état actuel de nos connaissances, que par 99 espèces appartenant à 26 familles, sur les 35 000 espèces d’araignées connues au niveau mondial ! Cependant, l’existence de Titanoeca seguerai, trouvée, pour l’instant, que sous les galets des bords de l’Ardèche, en fait une araignée endémique des gorges de l’Ardèche. En 2007, dans le cadre de la révision du décret de la réserve naturelle, une étude de l'impact de la fréquentation touristique sur les milieux naturels aux abords des bivouacs a été confiée à J.C.Ledoux. Cette étude des "Araignées des berges à galets des gorges de l’Ardèche" reproduit, partiellement, l'inventaire des araignées réalisé par B. RAPHAEL en 1984-1985, sur 6 sites des gorges de l'Ardèche, sur lesquels la pression de fréquentation peut à priori être classée du plus fréquenté au moins fréquenté. L’objectif est de "déterminer, au travers de l'étude des araignées, quel pourrait être l'impact de l'activité canoë-kayak sur la faune des berges à galets". Elle s’appuie sur la méthode suivante : les récoltes ont été effectuées sur six stations à fréquentation variable, des plages des aires de bivouac très fréquentées à celles, peu visitées, en début du canyon. Sur chacune, une zone témoin a été clôturée pour tenter une comparaison entre zone piétinée et zone non (ou moins) fréquentée. Près de 28 espèces ont été rencontrées, dont certaines remarquables (aire de répartition, rareté). Les échantillons étant de petites tailles, seules des tendances ont pu être dégagées : les plages et les zones très fréquentées ont une densité plutôt faible. L'espèce la 27 plus spécialisée aux berges à galets est moins abondante que les espèces ubiquistes, tendance confirmée lors de la comparaison entre les résultats obtenus sur la plage du bivouac de Gaud en 1985 et ceux de 2007. Lépidoptères, Névroptères et Orthoptères Les trois groupes taxonomiques : Lépidoptères, Névroptères et Orthoptères n’ont été que peu étudiés depuis la création de la réserve naturelle. Des données les concernant sont relativement récentes (1996, 2004-2007) et sont le fait d’observations ponctuelles de naturalistes (partenaires, agents SGGA…) Lépidoptères Concernant les papillons méditerranéens que l’on peut rencontrer dans la réserve naturelle et sur les plateaux alentours, ce ne sont pas moins de 21 espèces de papillons diurnes méditerranéens qui se retrouvent dans notre secteur, soit une part importante (de l’ordre du tiers) de ce groupe. « Le sud de l’Ardèche héberge un nombre important d’espèces répandues dans le bassin méditerranéen et trouvant chez nous leur limite septentrionale de répartition. Ainsi, chez les zygènes, quatre espèces méditerranéennes occupent la basse Ardèche : la Zygène d’Occitanie (Zygaena occitanica), la Zygène de l’esparcette (Zygaena rhadamanthus), la Zygène de la lavande (Zygaena lavandulae) et la Zygène transalpine (Zygaena transalpina). Dans le groupe des papilionidés, la Diane (Zerynthia polyxena) et la Proserpine (Zerynthia rumina) sont deux superbes représentants, la première occupant les bords des cours d’eau, la seconde les coteaux calcaires. Pour les piéridés, l’Aurore de Provence (Anthocharis belia) et le Citron de Provence (Gonepteryx cleopatra) portent parfaitement leur nom, aux côtés de la Piéride de Duponchel (Leptidea duponcheli), localisée notamment dans la vallée de l’Ibie. Pour les lycaenidés, le Théclas du frêne (Laeosopis roboris), le Théclas du kermès (Satyrium esculi) et le Théclas de l’arbousier (Callophrys rubi) se développent sur les feuilles des essences méditerranéennes que sont respectivement le frêne à feuilles étroites, le chêne kermès et l’arbousier. L’Azuré de la badasse (Glaucopsyche melanops) est typiquement présent dans les garrigues. Enfin, dans la grande famille des nymphalidés, se retrouvent l’Echancré (Libythea celtis), le Fadet des garrigues (Coenonympha dorus), l’Ocellé rubané (Pyronia bathseba), l’Ocellé de la canche (Pyronia cecilia), l’Echiquier d’Occitanie (Melanargia occitanica), la Petite coronide (Satyrus actaea) et le superbe Chevron blanc (Hipparchia fidia). Le Pacha à deux queues (Charaxes jasius) termine magistralement cette liste tandis que la vanesse des pariétaires est à rechercher. » (D’après G.Cochet) Enfin, un énorme travail d’inventaire est à réaliser sur ce groupe des hétérocères (les « papillons de nuit ») qui affectionne les forêts et qui comprend le plus grand nombre d’espèces chez les papillons. Le tableau ci-dessous, non exhaustif, laisse entrevoir le potentiel du site des gorges de l’Ardèche, en particulier en espèces à grande valeur patrimoniale comme la Magicienne dentelée (Saga pedo), la Proserpine (Zerynthia rumina) ou le Damier de la Succise (Eurodryas aurinia.). 28 Tableau 8 : Principales espèces d’invertébrés à valeur patrimoniale de la RNNGA Nom scientifique Nom commun Nat CEE Bern Bonn Wash Cat F Cat M / / / / / Orhoptères Tettigoniidés Saga pedo Magicienne dentelée N Ni.1 IV II / / i VU Lépidoptères Zygaebidés Zygaene vesubiana Zygène cendrée N Ni.1 / / / / i / Papilionidés Zerynthia polyxena Diane N Ni.1 / / / / v Zerynthia rumina Proserpine N Ni.1 / / / / v Piéridés Nymphalidés Eurodryas aurinia Damier de la Succise N Ni.1 II II / / v / Arctiidés Phragmatobia caesarea Ecaille funèbre N Ni.1 / / / / i / Sphingidés Proserpinus proserpina Sphinx de l'Epilobe N Ni.1 IV II / / i DD N : Protection nationale Ni 1 : Sont interdits en tout temps et sur tout le territoire national pour les spécimens vivants la destruction ou l’enlèvement des œufs, des larves et des nymphes, la destruction, la capture ou l’enlèvement, la préparation aux fins de collections ; pour les spécimens vivants ou morts : transport, colportage, utilisation, mise en vente, vente ou achat. II et IV : Directive Habitats Faune menacée de France (Cat F) : v : espèces vulnérables, taxons risquant d’entrer dans la catégorie “ en danger ” si les facteurs défavorables continuent à exercer leurs effets / i : espèces à statut indéterminé. Taxons appartenant à l’une des trois catégories ci-dessus mais pour lesquels on ne dispose pas de renseignement suffisant Macroinvertébrés La faune aquatique des invertébrés a fait l’objet de plusieurs études, notamment comme indicateurs de la qualité de l’eau. Ainsi, par ces recherches, comme l’Etude des peuplements de macroinvertébrés, benthiques du cours inférieur de l'Ardèche (Dolédec, 1986 et 1987), quelques données existent pour les plécoptères, les éphéméroptères et les trichoptères essentiellement. Etat de référence "L'état de référence réalisé entre 1982 et 1983 (Dolédec 1983) et les travaux qui ont suivi (Dolédec 1986) ont souligné plusieurs aspects biologiques originaux de l'Ardèche dans son parcours des gorges. Du fait de la situation en bordure de la zone méditerranéenne de cette rivière, la faune aquatique présente des espèces fréquemment rencontrées sur le cours inférieur d'autres réseaux hydrographiques méridionaux (ex. Oligoneuriella rhenana, Ephoron virgo, Choroterpes picteti, Cheumatopsyche lepida ; voir par exemple Giudicelli et al. 1980, Bouzidi 1983, Prévôt 1984)" / Laboratoire d'Ecologie des Hydrosystèmes Fluviaux (UMR CNRS 5023) - EZUS-Lyon 1 La seconde période d’étude (2000-01) a été réalisée sur la base de ces résultats de référence, avec un nouveau suivi des communautés dans la réserve naturelle des gorges de l'Ardèche afin d'établir un diagnostic sur leur évolution temporelle à plus long terme. « Il apparaît une faune caractéristique des eaux courantes mais aussi marquée par l’appartenance au bassin méditerranéen et plus précisément à celui du Rhône qui recèle des 29 espèces présentes uniquement dans les deux bassins Rhône et Rhin comme l’éphémère Oligoneuriella rhenana dont les larves se développent dans l’Ardèche entre avril et juillet. Ephoron virgo, une autre espèce d’éphémère, caractérise bien le caractère rhéophile de nos cours d’eau. Dans le groupe des trichoptères, les hydropsychidés sont bien représentés. Dans le même groupe, les espèces du genre Ryacophila sont également présentes » (G.Cochet, 2007). Cependant, les résultats de cette étude laissent apparaître la nécessité de suivre les peuplements de macroinvertébrés benthiques afin de confirmer ou d’infirmer les résultats concernant l’augmentation des effectifs de taxons algivores, de taxons polluorésistants (Erpobdella, Asellidae), d’espèces invasives (Corbicula) et la diminution de taxons polluosensibles (Taeniopterygidae). Etude hydrobiologique de la rivière Ardèche dans son parcours des gorges (S.Mérigoux, B.Celliot § S.Dodélec) En 2007, dans le cadre de la révision du décret de la réserve naturelle, une étude de l'impact de la fréquentation touristique sur les milieux naturels aux abords des bivouacs a été confiée à S.Mérigoux, B.Celliot § S.Dodélec (EZUS-Lyon 1) Cette étude d’ « Etude hydrobiologique de la rivière Ardèche dans son parcours des gorges » réédite les échantillonnages effectués lors de l'état de référence, opère une comparaison avec les suivis précédents (1982-83 et 2000-01) pour mesurer l'évolution temporelle à long terme des peuplements de macroinvertébrés benthiques et établit un nouvel état d'intégrité biologique du secteur des Gorges de l'Ardèche, et ce, pour 6 sites sur lesquels la pression de fréquentation peut à priori être classée du plus fréquenté au moins fréquenté. Trois stations ont été retenues à l'entrée, au milieu et à la sortie des gorges, les prélèvements étant réalisés par la technique déjà utilisée dans les précédentes études. En termes de résultats, un changement de la composition taxonomique sur le long terme est mis en évidence par l'étude : "L'augmentation des effectifs de taxons se nourrissant de matière organique témoigne d'une dégradation de la qualité de l'eau (augmentation de nourriture dérivante dans le milieu et aussi de la charge en matières organiques). De plus, d'autres taxons particulièrement résistant à ces conditions se sont aussi largement implantés. Symétriquement, des taxons plutôt sensibles à la pollution organique ou à l’eutrophisation voient leurs effectifs diminuer nettement. Enfin, malgré l'augmentation globale des densités au cours du temps, on note quand même des diminutions d'effectifs notamment pour un des taxons emblématiques de l'Ardèche, comme l’Ephéméroptère Ephoron virgo". La présence d'organismes polluorésistants, réaffirmée en 2007, témoigne "clairement d’une présence en excès de matières organiques et aussi de proies s'en alimentant. Ce couple d’indicateurs de mauvaise qualité de l'eau est à surveiller". De plus, la famille des Corbiculidae, espèces invasives originaires d'Asie, est très représentée dans les gorges avec des densités 40 fois supérieures à celles de 2000-2001, les corbicules ont "apparemment trouvé en Ardèche des habitats favorables et des ressources nutritives suffisantes. Il est vraisemblable que la dispersion de l'espèce soit favorisée par la fréquentation touristique des Gorges qui faciliterait le transport des larves véligères". 30 3.2. V ALEUR PATRIMONIALE ET ETAT DE CONSERVATION 3.2.1. A VIFAUNE La valeur patrimoniale et l’état de conservation sont évalués, en particulier pour les rapaces en fonction de leur population et de leur reproduction au niveau national, voir international, comme pour l’Aigle de Bonelli ou le Vautour percnoptère. Les critères de dérangement, de mortalité ont été également pris en comptes. Ne sont commentées que les espèces les plus remarquables. L’Aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus) L'aigle de Bonelli figure en Annexe 1 de la Directive "Oiseaux" européenne relative à la conservation des oiseaux sauvages. A ce titre, la France se doit de maintenir cette espèce dans un état de conservation favorable. Espèce emblématique des gorges de l’Ardèche, sa valeur patrimoniale est très forte (1) mais son état de conservation est considéré comme mauvais (4) au regard de sa reproduction, rarement réussie pour les deux couples présents dans la réserve, des changements d’individus constatés sans en connaître véritablement les raisons ainsi que l’absence d’information (observation d’oiseaux bagués sur d’autres sites) sur le devenir des jeunes après l’envol, et ce depuis 1990. 2004 2005 2006 2007 Totau x 18-20 fév. 1 0 0 arrêt couvaison 2 le 16mai 0 4 1 0 1 0 2 0 5 Totaux 2004 0 2003 0 1 le 8mai 1 le 3juin 2002 embryons morts 2001 arrêt couvaison 0 ponte ? 27-28 fév. 0 18-25 fév. 0 0 1 0 2 16-20 fév. 1 le 27mai 0 0 1 0 2 1 2007 2003 04mars 2006 2002 16-20 fév. 10-12 fév. 2005 2001 0 2000 9-10 fév. début fév. 2000 Date de ponte Nb de juv bagués Nb de juv à l'envol 10 fév. 1999 Date de ponte Nb de juv bagués Nb de juv à l'envol 1999 SITE AVAL SITE AMONT Tableau 9 : Reproduction des deux couples d’Aigle de Bonelli de la RNNGA AIGLE DE BONELLI début mars 0 ? 1 le 31mai 0 1 5 1 0 5 5 L’objectif recherché est le maintien des couples présents dans la réserve naturelle en leur assurant un meilleur taux de survie des adultes et des jeunes, en améliorant la quiétude sur leur site de reproduction et en développant les potentialités alimentaires de leur domaine vital. A plus grande échelle (Ardèche méridionale), les efforts de conservation doivent permettre le retour de nouveaux couples sur les sites abandonnés afin de consolider l'ensemble de la population nationale : pour se faire, la recherche de partenariats les acteurs locaux concernés (collectivités, ...) doit être engagée pour développer des programmes d'actions définies dans le Plan National de Restauration et le DOCOB du site B’1. 31 Le Vautour percnoptère (Neophron pernopterus) Le Vautour percnoptère figure en Annexe 1 de la Directive européenne "Oiseaux", relative à la conservation des oiseaux sauvages. A ce titre, la France se doit de maintenir cette espèce dans un état de conservation favorable, d’autant plus que ses populations diminuent dans toute l’Europe ! Le vautour percnoptère, après une décennie d’absence, est revenu nicher en Basse Ardèche en 2004. Autrefois, ses effectifs devaient être très importants puisqu’au moins 200 individus avaient été observés en octobre dans le cirque de la Madeleine au début du 20ème siècle. Sur le site des gorges de l’Ardèche, des individus erratiques et des couples reproducteurs voisins (1 dans le Gard et 1 au nord de la réserve naturelle, depuis 2003) fréquentent les gorges de l'Ardèche notamment pour s'alimenter sur les placettes de nourrissage prévues à cet effet. Espèce à forte valeur patrimoniale (1), son état de conservation est, comme pour l’Aigle de Bonelli, considéré comme mauvais (4) au regard de sa situation locale (1 couple) et internationale, même si en France, sa population se maintient ou augmente. En effet, l'UICN, vient de modifier le classement de l'espèce, qui est passé de vulnérable à « EN DANGER » ! Tableau 10 : Reproduction du couple de Vautour percnoptère présent sur le site. Nb de juv à l'envol 0 0 0 0 0 1 0 0 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 Présence Pas de Pas de Pas de Pas de couple couple couple couple Couple Couple Couple Couple couple Pas de Début Date de 0 Mai 20 mai 10-13avril 0 0 0 ponte ponte Pas Pas Nb de juv 0 0 0 0 0 1 d'éclosion? d'éclosion bagués Totaux SITE BARAVON 1999 VAUTOUR PERCNOPTERE Couple mijuillet 1 2 1 2 Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) Comme au niveau national, le Faucon Pèlerin, espèce strictement protégée en France et inscrite à l’annexe I de la Directive européenne « Oiseaux », est en expansion sur le site des Gorges de l’Ardèche. En effet, protégé depuis les années 1980, il avait disparu de la réserve naturelle probablement après 1972, il est lentement revenu avec des effectifs augmentant régulièrement pour atteindre au moins 3 à 4 couples nicheurs aujourd’hui. Le suivi régulier de cette espèce entrepris depuis le début des années 2000, atteste d’une reproduction, semble-t-il, constante pour au moins deux des trois couples recensés. L’état de conservation du Faucon pèlerin est jugé comme moyen et pourrait encore s’améliorer localement, compte tenu des efforts de gestion concertée entre le SGGA, le CDFFMM et le CDS. Le Hibou Grand Duc (Bubo bubo) Le Hibou Grand-Duc (ou Grand Duc d’Europe), le plus grand rapace nocturne d’Europe est une espèce protégée au niveau national et inscrite à l’annexe I de la Directive européenne « Oiseaux ». Présent uniquement à l’entrée et à la sortie des gorges il y a une vingtaine d’années, il se retrouve maintenant également au cœur de la réserve naturelle, 32 comme à Gournier. Il occupe aussi le secteur de la Dent de Retz (site N2000 B’1). Une dizaine de couples niche dans le secteur des gorges de l’Ardèche et leurs plateaux avec un état de conservation considéré comme bon. Concernant les autres espèces d’oiseaux remarquables, si leur valeur patrimoniale est forte comme pour le Circaète Jean Le Blanc (Circaetus gallicus), l’Aigrette garzette (Egretta garzetta), le Milan noir (Milvus migrans) ou le Martin pêcheur (Alcedo atthis), espèces inscrites à l’annexe 1 de la directive Européenne Oiseaux, l’état de conservation de certaines d’entre elles reste préoccupant (voir tableau ci-dessous), en particulier pour les espèces des milieux ouverts, comme l’Alouette lulu (Lullula arborea), la Fauvette pitchou (Sylvia undata) ou le Bruant ortolan (Emberiza hortulana). Concernant, le Choucas des Tours (Corvus monedula) cette espèce représente une proie importante pour les rapaces ornithophages : aigle de Bonelli et Faucon pèlerin (Falco peregrinus), et à ce titre représente une valeur patrimoniale moyenne. Globalement, l’inventaire de l’avifaune de la ZPS (2007-2009) devrait nous renseigner plus précisément sur l’état de conservation d’un bon nombre de ces espèces. Cf. Annexe n° 11 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces d’oiseaux remarquables (rupestres et non rupestres) de la RNNGA (D’après Inventaire 1996 – M.Mure / CORA) 3.2.2. L ES M AMMIFERES ( AUTRES QUE C HIROPTERES ) Le Castor d’Europe (Castor fiber) Le Castor d’Europe, est strictement protégé au niveau national depuis 1968 et par l’arrêté ministériel du 17 avril 1981, pris en application de la loi dite de « Protection de la Nature » de 1976. Au niveau européen, le Castor est l’un des 25 mammifères (21 mammifères terrestres et 4 marins) d’intérêt communautaire figurant à l’annexe II. Il figure également à l’annexe IV de la Directive Habitats Faune Flore et à l’annexe III de la convention de Berne du 19 septembre 1979. C’est une espèce à forte valeur patrimoniale (1), dont la population naturelle a été conservée par la France. Son état de conservation, jugé satisfaisant au niveau national, est estimé entre bon et moyen, dans la réserve naturelle, compte tenu de la fréquentation touristique importante des gorges de l’Ardèche et du manque de suivi nous permettant d’évaluer précisément les éventuels impacts sur son comportement et sa reproduction. La mise en place, en 2001, d’un protocole d’étude (synthèse et analyse des données cartographiques, méthodologie adaptée, répartition des populations), d’une cartographie: localisation des gîtes, réfectoires, coulées, dépôts de castoréum…et de comptages nocturnes ont permis de préciser ses comportements et d’estimer sa population à environ 40 individus répartis dans 6 à 7 familles. La Loutre (Lutra lutra) Espèce protégée sur l’ensemble du territoire français (A.M du 17/04/1981), la Loutre figure à l’annexe 2 (protection stricte) de la Convention de Berne (1979) et aux annexes II et IV de la Directive Européenne Habitats Faune-Flore (CEE 92-43 1992). 33 Cette une espèce à forte valeur patrimoniale (1) et son état de conservation est considéré comme bon à moyen, compte tenu de sa recolonisation actuelle sur une grande partie de l’Ardèche, qui peut laisser penser que le piégeage a complètement disparu, que la qualité des cours d’eau s’est améliorée et que les nouveaux aménagements des fleuves et des rivières prennent en compte sa présence ainsi que celle d’autres mammifères aquatiques (ou ripicoles). En Ardèche méridionale, ses épreintes (marquage à l’aide de ses crottes ou de son urine) sont régulièrement observées. C’est le cas dans les gorges de l’Ardèche, où depuis 2005, de février à août, les prospections effectuées par les agents du SGGA et les membres de la Confrérie des Bateliers de l’Ardèche, ont permis de repérer au moins 15 sites de marquage dans la réserve naturelle. Mais en l’absence d’une véritable étude qualitative et quantitative précise des individus fréquentant les gorges de l’Ardèche, l’évaluation de l’état de conservation de cette espèce repose plus sur nos connaissances au niveau national qu’au niveau régional ou départemental, et il ne s’agira que d’une estimation. Les autres espèces de mammifères Pour les autres mammifères présents dans la réserve naturelle, les informations dont nous disposons ne nous permettent qu’une estimation prudente de leur valeur patrimoniale, même si elle est connue au niveau national, pour certaines espèces comme la Fouine (Martes foina), la Martre (Martes martes), la Belette (Mustela nivalis), le Hérisson (Erinaceus europaeus), ou la Genette d’Europe (Genetta genetta) …, considérée comme "forte". Il en est de même pour leur état de conservation. En effet, l’absence d’étude et de suivi de ces espèces et de leur population sur le site, limite les comparaisons (niveau national et local) et le choix de critères, par exemple quantitatif, comme les effectifs à notre avis trop approximatifs ! Le tableau ci-dessous présente donc la valeur patrimoniale et l’état de conservation des principales espèces de mammifères des gorges de l’Ardèche et leurs plateaux, y compris celles d’espèces plus « banales », en tenant compte de ces remarques. Cf. Annexe n° 12 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces de mammifères de la RNNGA 3.2.3. L ES C HIROPTERES Les chauves-souris dans la RNNGA Toutes les espèces de chauves-souris présentes dans la réserve et plus généralement sur le site des gorges de l’Ardèche et leurs plateaux sont protégées au niveau national. Elles le sont toutes au titre de la Directive Européenne Habitats Faune Flore (annexe IV) et dix d’entre elles sont inscrites également à l’annexe II. Certaines cavités abritent des espèces à forte valeur patrimoniale et le suivi réalisé depuis 2000 permet de conforter un peu plus encore l'importance du site B'1 dans l'enjeu global de conservation des Chiroptères (en termes d'espèces et d'habitats). En effet la mention de nouvelles espèces comme pour le Murin de Capaccini (Myotis capaccinii) le Murin de Daubenton (Myotis daubentoni) ou l’Oreillard gris (Plecotus austriacus) atteste de la richesse du site. On notera également les effectifs record de Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) ainsi que pour le Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale), certaines années. 34 Mais depuis plusieurs années, certaines espèces sont en nette régression en France. L'homme est directement ou indirectement responsable de cette diminution d’effectifs. Des comparaisons d'effectifs en Ardèche entre 1953 et 1980 (Faugier C., 1983) puis, à nouveau de 1953 à 1992 (Faugier C. et Issartel G., 1993) montrent l'ampleur de ce phénomène de régression pour certaines espèces, notamment les plus cavernicoles d'entres-elles. Leur état de conservation traduit bien évidemment ce constat, même si localement les mesures de gestion mises en place par le SGGA et ses partenaires (CORA, CDS) semblent porter leurs fruits en favorisant le retour partiel de certaines espèces (hivernage ou parturition) par la fermeture d’une cavité (pose d’une grille) ou plus simplement grâce à la gestion concertée de la fréquentation de gîtes à chauves souris (pose de panneaux d’information, stages Natura 2000, conférences…). Néanmoins, concernant le Rhinolophe Euryale ainsi que le Murin de Cappaccini, aucune mesure de conservation efficace n’a été mise en œuvre à l’heure actuelle sur les sites connus en Ardèche. Et pour la plupart des autres espèces de chauves-souris présentes sur le site, il parait difficile de préciser leur état de conservation, hormis pour les deux Pipistrelles, le Murin de Daubenton et le Molosse de Cestoni. Cf. Annexe n° 13 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des chiroptères de la RNNGA » (d’après Inventaire et Suivi Cavités et chauvessouris 2000 à 2007– G.Issartel / CORA) 3.2.4. L ES R EPTILES ET LES A MPHIBIENS Les reptiles Tous les reptiles présents sur le site font l’objet d’une protection intégrale au niveau national, sauf la Vipère aspic (statut particulier). Et hormis, le Lézard agile (statut indéterminé) et la Vipère aspic (non inscrite), tous figurent sur la Liste rouge française, « à surveiller », sauf pour le Lézard ocellé, considéré comme vulnérable. Les Amphibiens Tous les Amphibiens présents sur le site font l’objet d’une protection intégrale au niveau national, sauf pour la Grenouille verte et la Grenouille rousse (statut particulier : réglementation de la Pêche). Et hormis, le Pélobate cultripède (Pelobates cultipres), le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctuatus) au statut de "Vulnérable", et le Crapaud accoucheur (Alyte obstetricans), au statut de "Indéterminé", tous figurent sur la Liste Rouge Française, « A surveiller ». Au final et malgré l’absence de données suffisantes, la tendance constatée d’un état de conservation de « moyen » à « mauvais » pour la plupart des espèces d’Amphibiens pourrait, en partie s’expliquer, par une fréquentation humaine trop importante sur certaines zones de la ripisylve et des bords de plage en période de reproduction. Cette hypothèse reste bien sûr à confirmer. Et la mise en place d’un monitoring sur certaines espèces clés devrait nous permettre d’évaluer l’évolution de ce constat. Cf. Annexe n° 14 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces de reptiles et amphibiens de la RNNGA 35 3.2.5. L ES P OISSONS Les espèces de poissons citées dans le tableau ci-dessous sont toutes des espèces à forte valeur patrimoniale fréquentant ou ayant fréquenté l’Ardèche. Certaines d’entre elles, sont endémiques du bassin du Rhône comme le Toxostome (Chondrostoma toxostoma), le Blageon (Leuciscus souffia) et le très rare Apron (Zingel Asper), en voie de disparition. D’autres sont des grands migrateurs comme l’Alose Feinte du Rhône (Alosa fallax sp.) ou l’Anguille (Anguilla anguilla). A noter également la présence du Barbeau méridional (Barbus meridionalis) dans le ruisseau du Tiourre, affluent de l’Ardèche, situé juste avant l’entrée de la réserve naturelle. Les endémiques du bassin du Rhône Concernant le Toxostome et le Blageon, si ces deux espèces sont encore présentes sur la partie aval du cours de l’Ardèche, leurs effectifs sont estimés inférieurs à 2% (population relative : taille et densité de la population de l'espèce présente sur le site Natura 2000 B’1, par rapport aux populations présentes sur le territoire national). Les pêches électriques, réalisées chaque année par le Conseil Supérieur de la Pêche, en attestent. Leur état de conservation, peut être considéré comme bon à moyen. Endémique du bassin du Rhône, l’Apron était, au début du siècle dernier, présent sur le fleuve et la plupart de ses affluents. Depuis, sa répartition est très restreinte et le bassin de l’Ardèche, notamment la Beaume, fait partie de ses derniers refuges. Mais l’observation en 2005 d’un individu dans la réserve naturelle montre que l’Apron est encore présent dans les gorges de l’Ardèche. Son état de conservation est très critique. Et un programme de conservation est actuellement en cours pour sauver ce poisson devenu rarissime (Life II Apron). Les grands migrateurs Les poissons migrateurs (Lamproie marine (Petromyson marinus), Alose feinte du Rhône (Alosa fallax sp)) ont beaucoup souffert de l’aménagement du Rhône, comme la construction des grands barrages. Car si l’Esturgeon (Acipenser sturio) a disparu du fleuve avant les grands aménagements, du fait de sa surpêche, la Lamproie marine frayait en quantité sur tous les radiers des gorges, en mai, « lorsque les acacias sont en fleur » selon les témoignages locaux et ne remonte plus. Les Mulets étaient observés jusqu’à St Martin d’Ardèche. Enfin, l’Anguille, qui n’a jamais disparu, était autrefois beaucoup plus abondante. Depuis 2000, l’Alose feinte du Rhône, grand migrateur de la Méditerranée, est observée régulièrement lors de sa reproduction dans la rivière Ardèche. Grâce à un fonctionnement adapté des écluses sur le Rhône et la réalisation de passes à poissons sur les grands ouvrages infranchissables ou sur les seuils comme celui de Saint-Martin-d’Ardèche, l’Alose revient donc frayer jusqu’à Salavas. Des alosons sont ainsi observés au mois d’août, avant leur dévalaison. Les sept années de suivi ont montré l’importance des paramètres favorables à sa reproduction, comme la température de l’eau et, comme en 2007, le niveau de l’eau (Ardèche mais également Rhône) qui a permis aux aloses de remonter en grand nombre, semble-il, pour se reproduire : plus de 1 100 bulls (remous en surface au moment de la reproduction) comptabilisés en 2007, près de 400 géniteurs. Ce chiffre, modeste, ne reflète certainement pas les effectifs réels d’aloses lors de leur reproduction en Ardèche. 36 L’ensemble des résultats obtenus témoigne de l’importance des efforts réalisés depuis plusieurs années pour favoriser la remontée des grands migrateurs et leur reproduction. Pourtant, leur état de conservation reste souvent critique. Cf. Annexe n° 15 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces de poissons remarquables de la RNNGA 3.2.6. L ES I NVERTEBRES La Faune souterraine karstique terrestre et aquatique D’une manière générale, les grottes et les milieux aquatiques semblent particulièrement intéressants pour les espèces invertébrées. Mais les différents inventaires et les multiples témoignages montrent la fragilité de ces espèces, intimement liées aux conditions du milieu. « Les invertébrés cavernicoles appartiennent à plusieurs groupes. Ainsi, les arthropodes, crustacés, insectes et arachnides ont des représentants du monde nocturne. Chez les crustacés amphipodes, le genre Niphargus vit dans les eaux souterraines. Plusieurs espèces, difficiles à déterminer, ont été recensées, notamment au niveau des sources. Sphaeromides raymondi est un grand isopode présent dans une seule grotte des gorges de l’Ardèche. Seules deux autres stations sont connues dans le Gard et l’Hérault. Le genre Bathynella se retrouve en milieu interstitiel dans certains sédiments. Les insectes cavernicoles appartiennent à plusieurs groupes et l’utilisation des grottes est très variable suivant les espèces. Un diptère, Limonia nubeculosa, estive dans le milieu cavernicole d’avril à octobre, avec un maximum durant les mois de juillet et août. Fraîcheur et humidité sont alors recherchées par ce grand moustique. Des espèces de trichoptères effectuent une diapause cavernicole obligatoire avant d’aller pondre dans les rivières. Par contre, plusieurs espèces de coléoptères passent leur vie entière en véritables troglobies. Les arachnides sont représentés par des araignées du genre Meta, reconnaissable à leur teinte brune. L’espèce Meta menardi est commune dans nos grottes. » (D’après G.Cochet, 2007) Concernant la faune des invertébrés karstiques aquatiques, la présence de mollusques stygobies dans le milieu hyporhéique est connue depuis le début des recherches sur cet habitat original. La grande richesse notée pour d’autres groupes comme les crustacés (Bou, communication personnelle) ne semble pas se retrouver ici pour les mollusques. Toutefois, il est prématuré de conclure car les échantillonnages effectués restent modestes. « Les sources de dépôt de crue ont livré 10 taxons sur les 14 mentionnés sur le bassin de l’Ardèche. Deux d’entre eux appartiennent probablement à de nouvelles espèces. Il est difficile d’évaluer le niveau de connaissance des espèces présentes. Le nombre de nouveaux taxons décrits (ou à décrire) suggèrent qu’il doit en exister d’autres ! Si l’intérêt patrimonial de cette faune est évident, le manque de données sur la biologie et l’écologie des espèces, plus que le manque de connaissances taxonomiques, constitue un obstacle à la mise en œuvre de mesures de gestion des habitats adaptées à sa conservation. […] Le territoire de la réserve naturelle et ses environs offrent de nombreuses cavités dans lesquelles il serait particulièrement intéressant de développer des recherches pour tenter de déterminer les habitats des espèces et de réaliser des observations sur leur biologie et leur écologie. En outre, il est possible, comme c’est le cas dans d’autres régions, que toutes les 37 espèces présentes dans le karst ne se retrouvent pas aux exutoires. Enfin, la recherche de spécimens vivants des espèces connues uniquement de coquilles vides permettra de lever le doute sur le statut actuel – fossile de ces taxons. » (D’après A.Bertrand, 2002 et 2003) Les coléoptères saproxyliques Parmi les rares consommateurs du bois mort, les coléoptères saproxyliques sont d’excellents indicateurs de la naturalité du milieu forestier. En effet, les forêts « nettoyées » ne possèdent que très peu de bois morts et hébergent une faune très peu nombreuse et peu diversifiée. Mais c’est sans doute la diversité des milieux (forêts de chênes verts, ripisylve et pelouses anthropisées (bivouacs de Gaud et de Gournier) qui permet d’obtenir 218 espèces de coléoptères dont 196 espèces de coléoptères saproxyliques, après seulement deux années d’inventaire. Les espèces saproxyliques se répartissent dans 22 familles et appartiennent selon leur régime alimentaire larvaire à différents cortèges. On retrouve donc des xylophiles primaires, des xylophiles secondaires, des mycétophages et des zoophages. Parmi elles, 64 espèces considérées comme bioindicatrices (dont 33 espèces des plaines méditerranéennes) ont été recensée sur la RNNGA et 33 sur le site d’Eyrole (APPB de la Dent de Rez – site B’1). Déjà, certaines espèces considérées comme rares au niveau européen sont bien représentées. C’est le cas du Grand Capricorne (Cerambyx cerdo), et du lucane cerf-volant (Lucanus cervus). Un autre capricorne, (Cerambyx welensii), est plus localisé. Des surprises sont apparues avec Purpuricinus globulicollis, connu d’une seule station ardéchoise et rencontré en nombre dans la réserve des gorges. Enfin, l’étude a aussi permis de recenser 3 espèces nouvelles pour le département de l’Ardèche, dont Ovalisia rutilans (Fabricius, 1792) et Penichroa fasciata (Stephens, 1831). A tel point que ces premiers résultats place la RNNGA dans les 10 premiers sites français méditerranéens en nombre d’espèces bioindicatrices de Qualité des Forêts Françaises. Avec 33 espèces bioindicatrices, la Réserve Naturelle dépasse le Bois de Païolive, référence Nationale sur le plan de la biodiversité entomologique. Tableau 11 : Nombre d’espèces bioindicatrices de Qualité des Forêts Françaises dans les différents sites méditerranéens Français Massifs Bois de Massifs Massif des Forêt du RNNGA Massif Gorges Massif Massane autour Païolive autour Cevennes Luberon (07) des du de la et des (07) de Lure (30,34, 83) (84, 04) Maures Verdon Sainte Albères Monges (04) (83) (83, 04) Baume orientales (04) (13, 83) (66) 26 27 27 29 30 33 40 40 40 48 (Dans ce tableau se trouvent uniquement les espèces liées aux forêts de plaine méditerranéenne. Il n’y a pas les espèces de ripisylve et les ubiquistes.) Autres espèces remarquables d’invertébrés Compte tenu du peu d’informations dont nous disposons, il apparaît difficile de se prononcer, sur la valeur patrimoniale et l’état de conservation des principales autres espèces d’invertébrés remarquables. Toutefois l’étude des "Araignées des berges et des galets des Gorges de l’Ardèche" (JC Ledoux) a permis de souligner l’intérêt faunistique des gorges de l’Ardèche avec la présence d’espèces qui pourraient être considérées comme “espèces patrimoniales” : 38 - Larinia lineata : deux stations en France, limite nord de l’espèce (Berges de rivières), Caviphantes saxetorum : habitat très spécifique, seconde station en France, Didectoprocnemis cirtensis : non revue depuis un siècle, (pourrait avoir le même habitat que la précédente), Gnaphosa dolosa : très rarement signalée (Berges àgalets), Nurscia sequeirai : quelques stations en France, limite nord (Berges à galets) Par ailleurs, l’étude hydrobiologique de la rivière Ardèche dans son parcours des gorges (S.Mérigoux, B.Celliot & S.Dodélec) montre que la présence d'organismes polluorésistants, réaffirmée en 2007, témoigne "clairement d’une présence en excès de matières organiques et aussi de proies s'en alimentant. Ce couple d’indicateurs de mauvaise qualité de l'eau est à surveiller". Un changement de la composition taxonomique sur le long terme est mis en évidence par l'étude : "L'augmentation des effectifs de taxons se nourrissant de matière organique témoigne d'une dégradation de la qualité de l'eau (augmentation de nourriture dérivante dans le milieu et aussi de la charge en matières organiques). De plus, d'autres taxons particulièrement résistants à ces conditions se sont aussi largement implantés. Symétriquement, des taxons plutôt sensibles à la pollution organique ou à l’eutrophisation voient leurs effectifs diminuer nettement. Malgré l'augmentation globale des densités au cours du temps, on note quand même des diminutions d'effectifs notamment pour un des taxons emblématiques de l'Ardèche, comme l’Ephéméroptère Ephoron virgo". Enfin, la famille des Corbiculidae, espèces invasives originaires d'Asie, est très représentée dans les gorges avec des densités 40 fois supérieures à celles de 2000-2001, les corbicules ont "apparemment trouvé en Ardèche des habitats favorables et des ressources nutritives suffisantes. Il est vraisemblable que la dispersion de l'espèce soit favorisée par la fréquentation touristique des Gorges qui faciliterait le transport des larves véligères". 4. Corridors écologiques de la réserve naturelle et du site Natura 2000 B’1 Le travail d’identification des corridors écologiques s’appuie sur le principe du maintien de la biodiversité, en permettant aux espèces animales et végétales de bénéficier des connexions naturelles, favorables aux interactions existantes dans un espace suffisamment grand pour se développer, et ce, dans tout le secteur englobant Natura 2000. Les enjeux relatifs au développement des corridors écologiques dans la réserve naturelle des gorges de l’Ardèche et des sites alentours (site Natura 2000 B’1 Basse Ardèche Urgonienne…) concernent : la préservation de la biodiversité, la connexion des milieux naturels et la meilleure prise en compte les enjeux environnementaux dans les projets d’aménagement. Sur le territoire de la réserve naturelle des gorges de l’Ardèche et de ses sites alentours on distingue cinq continuums qui forment cinq unités paysagères: les continuums forestiers, agricoles, paludéens, aquatique, garrigues et milieux ouverts. La cartographie réalisée à l’aide d’une carte au 1 /25000 format 120*100 cm, a permis d’établir une analyse rapide du réseau écologique global de la zone d’étude dont le 39 fonctionnement semble ne pas subir de contraintes majeures, avec une circulation faunistique et floristique bonne. De manière générale, le corridor aquatique matérialisé par l’Ardèche constitue un grand corridor longitudinal, mais dont la fonctionnalité doit être améliorée (suppression ou aménagement des seuils et barrages infranchissables, en amont de la RNNGA) pour les poissons migrateurs comme l’Alose. Les falaises qui bordent le cours d’eau ne représentent pas non plus de véritables barrières pour la faune terrestre, des vallons moins pentus permettent aux animaux de se déplacer sur tout le territoire. L’analyse montre également une homogénéité sur les différents continuums. Un grand massif longe la rivière Ardèche, de même sur la Dent de Rez, seuls quelques espaces ouverts entrecoupent le continuum forestier et les corridors créés dans le cadre du programme Life (site Natura 2000) devraient profiter à différentes espèces animales, comme le lapin et la perdrix (espèces proies de l’Aigle de Bonelli), et les espèces végétales des milieux ouverts. Les plaines agricoles semblent bien réparties et encore relativement diversifiées sur l’ensemble du territoire offrant à la faune des lieux de chasse et de déplacements. D’autres corridors semblent bien fonctionner comme celui du vallon du Tiourre qui permet la communication entre la réserve naturelle et la Dent de Rez. En se repositionnant à une échelle plus petite, on remarque que des forêts jouxtent la zone d’étude, des forêts qui pourraient être reliées à la réserve naturelle ou encore au Bois du Laoul et à la Dent de Rez. Les connexions sont à préciser. 5. Géologie et enjeux de conservation (D’après Ludovic Mocochain -2007) Le « premier bilan des connaissances du patrimoine naturel géologique des réserves naturelles de France" (RNF 1996) montre que la réserve naturelle des gorges de l'Ardèche possède un patrimoine géologique remarquable au niveau national, voire international, caractérisé par une « morphologie karstique dans le calcaire urgonien entaillé par le profond canyon de l'Ardèche, avec une grande diversité de paysages caractéristiques (lapiez, dolines, avens…) » Cf. Carte C : carte géologique « Le territoire délimité par la réserve n’inclut que la partie centrale d’une entité paysagère plus vaste formant le plateau de Saint-Remèze et ses retombées orientales et occidentales. La richesse paysagère et géologique de ce territoire élargi tient avant tout à son unité et ne peut en aucun cas se limiter au seul découpage du territoire de la réserve. C’est pourquoi la cohérence d’une action de protection se doit de fournir un statut adapté aux zones annexes non couvertes par le territoire de la réserve. Cette action nous apparaît aujourd’hui fondamentale car plusieurs sites en dehors, mais en zone proximale de ce périmètre, sont d’une grande richesse et d’une grande importance sur le plan scientifique. A titre d’exemple, les récents travaux de Jacques Martini (géologue retraité résidant à Saint-Remèze) ont mis au jour les vestiges d’une ancienne grotte qui révèle la position de l’Ardèche il y a 6 millions d’années. Cette découverte a donné lieu à une publication dans une grande revue scientifique (Martini, 2005 dans la revue Karstologia). Ce site est, pour les spécialistes, de premier ordre car il est unique en son genre et forme un jalon de première importance dans l’histoire géologique de l’Ardèche et de la vallée du Rhône, pourtant sa protection n’est pas assurée par les prérogatives de la réserve car il se situe en dehors de son périmètre. 40 Le territoire de la réserve englobe la partie centrale des Gorges de l’Ardèche dont le canyon est l’objet morphologique le plus spectaculaire, pourtant, tous les objets morphologiques et sédimentaires qui permettent de comprendre et d’expliquer la genèse de ce paysage se situent immédiatement en amont (zone de Vallon-Pont-d’Arc) et en aval (zone de Saint-Martin-d’Ardèche) du territoire couvert par la réserve. De fait, la prise en compte de la protection des richesses géologiques et géomorphologiques du plateau de Saint-Remèze ne peut absolument pas se limiter au seul territoire de la réserve. Le plateau de Saint-Remèze : un modelé karstique original C’est le caractère polyphasé de l’évolution de ce plateau qui en fait toute son originalité et toute sa richesse. Les quatre surfaces d’aplanissements qui le façonnent permettre de retracer fidèlement l’histoire géologique du Bas-Vivarais depuis 20 Ma, avec toutefois une coupure, celle du creusement du canyon de l’Ardèche lui-même. Chacune des surfaces d’aplanissement forme, non seulement, un marqueur chronologique irremplaçable pour la compréhension de la géomorphologie régionale, mais traduit en plus de processus géomorphologiques très particulier. Par ailleurs, sans la prise en compte de la longue histoire du plateau de Saint-Remèze, il est rigoureusement impossible de retracer l’histoire des gorges de l’Ardèche. "Le modelé karstique affecte les calcaires urgoniens, différentes formes de karst sont présentes. Les formes superficielles du karst sont bien représentées dans la réserve par les lapiés. Les autres types de formations superficielles sont plus rares (un exemple de doline au sommet du Sayleron). Les formes de profondeur : avens, grottes, galeries, vastes cavernes,... sont nombreuses. L’abondance des formes souterraines fossiles (avens et réseaux) est remarquable sur le plateau : sur la plaine Malbosc à l’Ouest de Bidon, à l’Est de la vallée de l’Ibie et entre Labastide-de-Virac et Orgnac l’Aven." (S.Mari; 1999) Les gorges de l’Ardèche : l’exemple d’un canyon messinien intégralement à l’air libre. Dans nul autre endroit sur le territoire français il n’existe un exemple aussi emblématique d’un canyon creusé durant la crise de salinité messinienne et actuellement intégralement exhumé. Cette caractéristique est encore méconnue du grand public, sans doute en raison de la découverte très tardive de la crise de salinité messinienne (dans les années 70). La crise de salinité messinienne correspond à une période de fermeture du détroit de Gibraltar d'origine tectonique, intervenue il y a 6 Ma environ et ayant entraîné une baisse importante du niveau de la mer Méditerranée par évaporation – et donc d'importants dépôts de sel ; les fleuves et rivières du pourtour méditerranéen ont alors creusé d'importants canyons. Actuellement, cet évènement n'est plus contesté mais il fait encore la surprise du grand public. Cette séduisante explication du creusement du canyon de l’Ardèche peut être valorisée : elle lui donne, en plus de son caractère paysager, une histoire géologique surprenante. Un karstotype méditerranéen de référence : l’endokarst ardéchois. L’endokarst ardéchois s’avère être le complément indissociable de l’histoire géologique du plateau de Saint-Remèze et des gorges de l’Ardèche. En effet, c’est précisément la formation de l’endokarst qui permet d’explique pourquoi un paysage vieux de 20 Ma conserve une telle fraîcheur ; il s’agit du principe d’immunité karstique. L’immunité karstique découle des processus d’érosions affectant les régions calcaires. Hormis l’Ardèche, on peut facilement constater l’indigence, sinon l’absence d’un réseau hydrographique pérenne coulant sur le plateau de Saint-Remèze. C’est à la nature karstique de la roche que l’on doit cette indigence qui est la conséquence de l’absorption des eaux de surface par la roche mère. 41 Ainsi, la plus grande part de l’érosion se déroule sous terre et correspond à la formation de l’endokarst. Pour le secteur des gorges de l’Ardèche et du plateau de Saint-Remèze, l’essentiel des cavités se sont formées au cours de la seconde moitié du Néogène, principalement depuis la fin du Miocène et au cours du Pliocène (Martini, 2005 ; Mocochain et al., 2006a et b). Cette karstification se trouve sous contrôle de l’Ardèche qui joue un double rôle. Son premier rôle est celui de niveau de base : ce sont les différentes positions qu’a occupé l’Ardèche durant son évolution au cours du Néogène qui vont permettre la formation des cavités se calant sur le niveau de la rivière. C’est ainsi que l’étagement per ascensum des niveaux de l’endokarst ardéchois au cours du Pliocène a pu être démontré (Mocochain et al., 2006a). L’histoire de l’Ardèche au cours du cycle messino-pliocène permet non seulement de révéler l’âge du creusement de son canyon mais ainsi d’expliquer l’étagement des cavités du Bas-Vivarais. En retour, l’étude de l’endokarst dans ce contexte géodynamique permet d’affiner les oscillations de la position de la rivière dont on ne connaissait que les grandes tendances. L’étude combinée des niveaux repères et des étages de l’endokarst autorise la production d’une courbe d’évolution détaillée de la position du niveau de base depuis 6 Ma. Ce caractère d’interrelations entre niveau de base et étages de l’endokarst est particulièrement important en Ardèche car l’histoire de la rivière n’aurait pu être complète sans la prise en compte du rôle de mémoire de l’endokarst. Ainsi, l’étude en détail de la grotte de Saint-Marcel a permis de démontrer les raisons pour lesquelles le canyon messinien de l’Ardèche n’a pas atteint la profondeur de creusement du canyon messinien du Rhône (Mocochain et al., 2006a, b et c). En effet, au cours de la crise de salinité messinienne, le creusement du canyon de l’Ardèche accuse un différentiel de creusement de près de 300 m, c’est ainsi qu’à la toute fin de la crise le canyon de l’Ardèche s’est trouvé perché au dessus du canyon messinien du Rhône. Ce différentiel de creusement est à imputer à l’endokarst dont le développment a stoppé le creusement du lit de la rivière au profit d’un trajet souterrain. La dernière interaction que nous a révélée l’étude de l’endokarst ardéchois est la découverte du rôle majeur de l’Ardèche dans le creusement des grottes. En effet, plusieurs indices ont permis de constater que de très nombreuses grottes ont fonctionné en recoupements souterrains de méandre tel qu’on peut l’observer sur la Rivière souterraine de Saint-Remèze, la grotte de Saint-Marcel ou encore la grotte des Copains d’Abord (Martini, 2005 ; Mocochain et al., 2006c). Des sites géologiques et géomorphologiques remarquables (d’après Elouard, 1994) Outre son intérêt global sur le plan des formations géologiques et géomorphologiques, la réserve comporte aussi des sites ponctuels intéressants: - la source de l’Aiguille, un ensemble de tufs remarquables, - le site de la Gorgone, fossile colonial important, - la plage de Gaud, dont les rochers et les blocs se distinguent par une concentration et une richesse extraordinaire en nombre d’espèces et en individus bien visibles de fossiles (stromatolites, coraux branchus, gorgones, rudistes,...), la plage des Templiers (rudistes), - le site de la source du Platane, entablement calcaire original par ses galets orientés, phénomène rare dans la nature, - la toupine de Gournier, entablements calcaires marqués de figures d’érosion sur le lapié : marmites de géant, cupules d’érosion, arêtes de poissons de 40 à 80 cm, microfaciès ruiniformes, réseaux de diaclases, - les sources du Passeron et de l’Ecluse, complexe exceptionnel, 42 - la vallée du Louby, exemple remarquable et à forte valeur pédagogique de vallée suspendue, - le rocher de l’Aiguille, le rocher de la cathédrale, originaux par leurs formes, - le lapié des Trois eaux, remarquable par sa taille, - les “trous de serrures”, deux sorties karstiques de rivières souterraines, de qualité esthétique et d’originalités évidentes, - le décrochement de Saint-Marcel-d'Ardèche (faille horizontale) bien visible, - les marmites de géant de Saint-Marcel-d'Ardèche et de Sauze, - la grotte de Saint-Marcel d'Ardèche Un réseau souterrain riche et varié Le milieu souterrain constitue un des éléments majeurs de la réserve naturelle. Avec environ 300 grottes, avens et abris sous roche, les Gorges représentent une des plus grande concentration de cavités de France. L’abondance, la diversité des concrétions dans certains réseaux souterrains (aven de Noël, réseau Saint-Marcel-Midroï) font de la réserve naturelle un site exceptionnel pour son patrimoine minéral. 6. Patrimoine culturel, archéologique et historique Le sud de l’Ardèche et les gorges de l’Ardèche en particulier offrent une grande concentration de sites paléolithiques et de gisements paléontologiques, répartition qui se prolonge vers le sud, dans le Gard. Depuis des temps reculés, l'homme a trouvé refuge dans les grottes, les abris sous roche et les avens effondrés des Gorges de l'Ardèche et de leur périphérie. Les cavités s'ouvraient à la surface des plateaux calcaires ou au flanc de petites vallées aujourd'hui sèches, mais l'essentiel se situait dans les hautes falaises creusées par l'Ardèche. Cette importante concentration de sites du Bas-Vivarais fut étudiée dès la seconde moitié du XIXème Siècle. Les fouilles qui s’y succèdent depuis, classent l’Ardèche parmi les régions emblématiques de la recherche préhistorique française. Tous les principaux thèmes d’études sur le Paléolithique y ont été abordés. Une attention particulière a toujours été portée sur les grottes ornées des gorges de l’Ardèche qui ont vu la reconnaissance de l’Art pariétal paléolithique. Pour toutes ces raisons évidentes, le Musée régional d’Orgnac qui abrite la plupart des collections du département, offre une présentation permanente de la Préhistoire ancienne et récente. 6.1. U N PATRIMOINE PREHISTORIQUE REMARQUABLE (d'après B.Gely ; novembre 2006) C’est L. Chiron qui reconnut en 1878 les gravures paléolithiques de la grotte Chabot à Aiguèze, ouvrant ainsi au monde entier les recherches sur l’art préhistorique, domaine qui ne cessera de prendre de l’ampleur depuis. Dans la réserve, on trouve des traces d'occupation de toutes les époques préhistoriques datant de - 120 000 ans avant notre ère, du paléolithique moyen à l'âge du Fer. Le gisement d’Orgnac III, situé sur le plateau en périphérie de la réserve naturelle remonte à 350 000 ans. On peut y étudier les comportements d’acquisition des matières premières et les stratégies de 43 chasse de ces populations. Près de 180 sites d’intérêt préhistorique, ou historique sont connus, la préhistoire est la période la plus représentée. On trouve essentiellement des grottes (anciens habitats), dont plusieurs sont des grottes ornées paléolithiques. (Inventaire archéologique DRAC 1998 –B.GELY) "Les gorges de l’Ardèche abritent la concentration notable d’une cinquantaine de sites moustériens répartis sur les deux rives du canyon : Figuier, Saint-Marcel, Baou de la Cello, Maras et Oulen par exemple. Il convient d’y rattacher de nombreux gisements paléontologiques (aven de la Terrasse, grotte de la Madeleine, etc.) qui pour certains livrent des silex taillés isolés (Grand Louret, Louoï, l’Arquet). L'ensemble de la réserve naturelle et du site classé abrite donc un des plus importants patrimoines préhistoriques de France, riche par la densité et la qualité des sites. D’autre part les multiples cavités recèlent encore un important potentiel de recherche et de découvertes. Les installations humaines sont parfois superposées au cours des millénaires aux porches de grandes grottes comme celles du Figuier et d’Oulen. Dans les autres sites, les séquences sont plus réduites. Enfin, à l’écart des lieux de vie, de véritables sanctuaires sont ornés de peintures et gravures animalières ; cette vingtaine de cavités constitue un ensemble d’art pariétal de première importance. A proximité de la réserve naturelle, la découverte de la Grotte Chauvet en 1994, bouleverse la connaissance de l'art préhistorique et notamment celle de son système de datation. Auparavant, cet art avait été échelonné dans le temps par les peintures de Lascaux 14 (datées au C à -15 000 ans). Or deux peintures de Rhinocéros et une peinture de Bison de la Grotte Chauvet ont été datées entre 33000 et 29000 BP selon la cinquantaine de dates (Clottes et al. 2001 p.33) obtenues sur charbons au sol, mouchages de torches, petit foyer ou enfin, directement sur dessins au fusain. Cette découverte est venue bouleverser les conceptions jusqu’à lors admises quant à l’évolution de l’Art quaternaire, entre - 28 000 et - 30 000. La décoration pariétale est abondante et spectaculaire et le bestiaire (plus de 400 figures) comprend des espèces peu fréquentes dans l’art paléolithique. Indépendamment des talents individuels, l’élaboration d’une telle décoration foisonnante est le reflet de l’implication d’un groupe sur plusieurs générations. L’ensemble est pour l’instant attribuable à l’Aurignacien ; les deux principales phases de décoration observées s’intercalent entre les installations animales marquées sur les parois par des séries de griffades d’ours des cavernes. La phase ancienne du Solutréen, entre 22000 BP et 17000 BP est bien présente dans les gorges de l'Ardèche: la dizaine de sites répertoriés, auxquels il convient de rattacher des cavités à remplissage paléontologique tel l’aven n°2 de Marzal, en font un foyer possible pour l’émergence de cette culture connue aussi dans le Chassezac et la vallée du Rhône. Plusieurs grottes ornées de la sortie du canyon sont datées ou attribuées au Solutréen : Tête du Lion, Figuier, Deux Ouvertures, Grotte Sombre et Chabot. Cette concentration de sanctuaires et d’habitats sur les deux rives du dernier méandre de l’Ardèche tenait sans doute aux possibilités de franchir la rivière à gué, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. […] A la fin du Paléolithique supérieur, l'Ardèche est atteinte par la fin du Magdalénien moyen (Huguenots, Blanchisserie, Figuier, etc.) confirmée par la découverte d'exemplaires de harpons (industrie osseuse des grottes d’Oulen et du Colombier) et celle des parois de certaines cavités décorées vers 13000 BP : bison gravé d'Ebbou, peintures du Planchard, gravures du Colombier I et II. A partir de 11500 BP, l’Azilien succède au Magdalénien final, avec en BasseArdèche, une dizaine de sites connus : le Colombier et Oulen déjà cités, Saut du Loup, Baou de la Cello, Marzal II, avens de la région d’Orgnac, etc. 44 6.2. B ILAN ARCHEOLOGIQUE DE LA RESERVE NATURELLE (d'après B.Gely - DRAC Rhône-Alpes-1998) Cf. Carte D : Données archéologiques En 1998, le Syndicat Intercommunal des Gorges de l'Ardèche et de leur Région Naturelle, gestionnaire de la réserve à cette époque, a commandé au service régional de l'archéologie de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Région Rhône-Alpes le bilan archéologique de la réserve naturelle des Gorges de l'Ardèche. Ce document réalisé par B.Gély, est destiné à la gestion (protection globale et individuelle des sites, si possible) ainsi qu'à l'étude préliminaire du patrimoine archéologique. Il comprend: l'inventaire des sites, leur cartographie, la bibliographie et l'étude des collections. Le principal objectif de cette étude était d'améliorer la connaissance de l'importance et de la localisation des sites pour en assurer une protection efficace. Il a permis également de mieux connaître le milieu naturel d'autrefois et son climat, en particulier la faune du Paléolithique, comme le bouquetin, l'ours des cavernes, la tortue ou les vautours. Il représente une solide base de travail pour l'étude paléoclimatique des Gorges de l'Ardèche. La richesse archéologique mise en évidence, en particulier, celle des grottes ornées Paléolithiques, "fleuron du patrimoine archéologique de l'Ardèche" justifie pleinement des mesures de protection et de conservation des sites connus, ainsi que l'information auprès du public (Dolmen du Chanet, Maladrerie des Templiers…) en partie réalisées dans le premier plan de gestion. Par ailleurs, l'organisation cohérente des prospections spéléologiques, souvent à l'origine des nouvelles découvertes, s'est mise en place progressivement depuis 2005 dans le cadre de l'inventaire des cavités de la réserve naturelle. Les grottes des Gorges de l’Ardèche ; leur importance pour la connaissance des grands vertébrés contemporains des hommes préhistoriques (d'après Michel Philippe; décembre 2006) Les phénomènes karstiques constituent certainement l’aspect le plus caractéristique des Gorges de l’Ardèche et de leurs plateaux environnants. Le creusement des gorges ellesmêmes en est la partie directement visible parce qu’à l’air libre ; les grottes et autres cavités naturelles en sont la partie cachée, plus difficile à appréhender mais recélant des richesses patrimoniales et/ou naturelles souvent insoupçonnées. Depuis les temps les plus reculés de la Préhistoire, certaines de ces grottes ont servi d’habitat à nos lointains ancêtres, d’autres (et parfois les mêmes) furent utilisées de diverses façons jusqu’à des périodes récentes : lieux de rassemblement pour le culte lors des périodes de troubles religieux (le « désert »), exploitation de phosphates pour l’amendement des terres, bergeries, … avant que le relais ne soit pris par les spéléologues qui fréquentent assidûment le moindre recoin de galeries souterraines. Cet engouement pour l’exploration du milieu souterrain permet, certes, des découvertes fort intéressantes mais peut également être à l’origine de dégradations (généralement involontaires) quand ce ne sont pas de véritables destructions (alors délibérément volontaires). Dans le cadre d’une réserve naturelle, il est donc important de bien connaître non seulement toutes les richesses déjà révélées mais aussi le potentiel existant afin de faire progresser les connaissances et prendre d’éventuelles mesures de protection. …Des grottes ornées préhistoriques … Les grottes d’Ardèche sont réputées pour leur diversité de paysages souterrains, pour leur concrétionnement, pour leurs faunes cavernicoles. Mais on pourrait dire sensiblement la 45 même chose pour toutes les régions karstiques. Par contre, il est bien connu qu’une vingtaine de cavités sont des grottes ornées, véritables « sanctuaires » réalisés par les Hommes de la Préhistoire. Les Gorges de l’Ardèche constituaient déjà un ensemble très important dans ce domaine de l’art pariétal paléolithique avec les grottes Chabot, du Figuier, Huchard, GrotteSombre, la Tête-du-Lion (ou grotte de la Vache), les Deux-Ouvertures, Oulen, l’abri du Colombier, Ebbou,… La notoriété est désormais mondiale depuis la découverte, en décembre 1994, des plus anciennes peintures actuellement connues (environ 33 000 ans !) à Chauvet (hors périmètre de la RN). Les témoins de la faune domestiquée (période postglaciaire) sont multiples : Chien, Cheval, Porc, Bœuf, Mouton,... ont été retrouvés dans de nombreuses cavités (baume des Cloches, baume de Ronze,...). Les ongulés sont bien représentés avec de nombreux cervidés (Renne, Cerf, Chevreuil, Daim) ainsi que le Bouquetin et le Sanglier (grotte II du Colombier, grotte de Saint-Marcel, baume d’Oullins, grotte n°2 de Ranc pointu, ...). Plus rares des carnivores comme le Loup, la Hyène, l’Ours ou le Lynx ont été signalés dans certaines cavités comme la grotte du grand Louret, la grotte obscure n°1 (Saint-Remèze), l’aven d’Orgnac (III), les grottes de Saint-Marcel-d'Ardèche. …Et des gisements paléontologiques importants Mais la plupart de ces grottes préhistoriques recèlent aussi des vestiges d’animaux contemporains des hommes de la Préhistoire. Rien d’étonnant, en effet, qu’il y ait des vestiges osseux du bestiaire peint ou gravé sur les parois de certaines grottes : chevaux, bisons et aurochs, cerfs ou rennes, mammouths, rhinocéros mais encore lions des cavernes, panthères ou ours des cavernes… De nombreuses autres grottes constituent des gisements paléontologiques forts intéressants. Avec ses abords immédiats, le secteur des Gorges de l’Ardèche est une région qui possède une densité très importante de sites dans lesquels ont été trouvés des restes de ces animaux du Quaternaire. Une bonne cinquantaine de gisements importants ont été repérés. Avec un potentiel encore important… Ce secteur est loin d’être épuisé puisqu’il arrive encore qu’on nous signale de nouvelles découvertes. Quelques exemples : - des canines de panthère (Panthera pardus) remontées du fond de l’aven du Marteau (hors RN), il y a quelques années, alors que cette espèce est très rarement représentée dans les gisements d’Europe occidentale ; - des dents, une mandibule et de nombreux ossements recueillis lors d’un sondage à but karstologique effectué dans une galerie des grottes de Saint-Marcel pourtant fréquemment parcourue par les spéléologues. Ce gisement est totalement indépendant de ceux préhistoriques fouillés sous le porche ou à proximité immédiate de l’entrée naturelle de cette grotte. Sans doute très anciens, les ossements recueillis et déposés au Musée régional de Préhistoire d’Orgnac sont ceux d’Ursidés fossiles. Sans doute ne s’agit-il pas de l’ours des cavernes (Ursus spelaeus) mais de son ancêtre direct, Ursus deningeri ; - plus récemment, dans la grotte du Lierre, la présence d’ossements de bouquetins et d’une dent d’ours. …Et d’âges échelonnés dans le temps Outre la densité exceptionnelle de gisements paléontologiques en grotte, il faut également noter que ceux-ci sont échelonnés dans le temps. Si la plupart se sont formés lors de la dernière époque glaciaire (en gros de -50 000 à -15 000 ans) – ou même au Post-Glaciaire – 46 certains recèlent des faunes bien plus anciennes, comme c’est le cas à Orgnac 3 (hors RN) qui a livré des faunes d’au moins 450 000 ans. Cela permet d’avoir, dans une même région, de précieux repères pour approfondir nos connaissances sur les faunes, d’un point de vue évolutif ou sur leur succession, et pour mieux comprendre les modifications climatiques et environnementales au fil du temps. Un terrain de recherches pratiquement inépuisable pour les ours fossiles Si l’ensemble de ces gisements paléontologiques permet déjà d’avoir une bonne idée de la faune ayant vécu dans la région, il convient de noter le cas particulier des ours fossiles. Dans ce domaine particulier, les Gorges de l’Ardèche constituent incontestablement l’un des secteurs qui permet, en France et même en Europe occidentale, de faire énormément progresser nos connaissances sur cet animal emblématique de la Préhistoire, si magistralement représenté dans la grotte Chauvet par les hommes de la Préhistoire. Car non seulement les cavités qui ont livré des ossements d’Ursidés sont particulièrement nombreuses, non seulement les os se trouvent parfois en abondance, non seulement comme on vient de le souligner ces vestiges sont échelonnés dans le temps et correspondent donc aux principaux stades évolutifs de cet animal,… Mais aussi, plusieurs de ces cavités, parce qu’elles ont servi de « grottes à hivernation » pendant de très longues périodes, montrent des traces d’activité (bauges, griffades, parois polies), ce qui permet de mieux saisir comment se comportaient les ours des cavernes au cours de leur semihibernation. Des traces de vie admirablement conservées Ce n’est pas uniquement le cas de la grotte Chauvet (hors RN), qui peut être considérée comme un modèle du genre. Dans de nombreuses cavités qui s’ouvrent sur le territoire de la RN, on peut voir (et donc aussi étudier) : - des griffades : dans la galerie intermédiaire de l’Aven de Noël, au Grand-Louret, à Géodan , ou encore dans la grotte de Lescure (entrée de la grotte dite de la Madeleine) où j’en ai découvert récemment dans les talus qui bordent le cheminement normal des visiteurs ; - des parois polies par le frottement répété des ours : à Géodan ou aux Deux-Ouvertures où c’est particulièrement remarquable, mais aussi à Saint-Marcel où j’en ai observées récemment, alors que ce n’était pas connu ; - des « bauges », sortes de nids creusés par les ours en guise de couchage ; la plupart de ces « bauges » a sans doute disparu en raison du passage répété des spéléologues qui ont dû les piétiner, sans même s’en rendre compte ! On peut cependant encore en observer, absolument intactes, dans des grottes protégées comme c’est le cas dans la grotte des Deux-Ouvertures ; - quant aux empreintes (de pattes) laissées par les ours dans les parties meubles des galeries, à ma connaissance, on ne peut citer, dans tout le Bas-Vivarais, que celles observées dans la grotte Chauvet. Il n’y aura espoir d’en trouver que dans des grottes nouvellement découvertes. Comme on peut le constater, certains indices sont particulièrement vulnérables. C’est bien sûr le cas des empreintes ou des bauges. C’est malheureusement aussi le cas de nombreuses griffades faites sur les parois argileuses mais qui disparaissent lors des passages répétés des visiteurs… Mais, fort heureusement, les rencontres qui ont déjà eu lieu, depuis 2 ou 3 ans, entre scientifiques, spéléologues et gestionnaire de la RNNGA pour dresser un inventaire des 47 cavités afin d’en assurer, après étude des différentes facettes (karstologique, biologique, éventuellement archéologique ou paléontologique…), une saine gestion qui n’entrave pas la pratique spéléologique tout en favorisant la préservation de ces cavités sont incontestablement une étape importante. Et les 26 cavités retenues pour, en quelque sorte, mettre au point un code de bonne conduite et expérimenter, ont été intelligemment sélectionnées puisque pratiquement tous les aspects à prendre en considération existent. A travers ses nombreuses et importantes grottes, la Réserve naturelle nationale des Gorges de l’Ardèche servira peut-être de modèle pour d’autres régions karstiques. Outre les cavités et leurs richesses incomparables, d’autres éléments importants sont recensés dans la réserve : mégalithe (un dolmen à Saint-Remèze), trois éperons barrés (oppidums) d’âges variés à Ranc pointu, Castelviel et en face de Gournier, sur la commune du Garn. Le site de la Madeleine, côté Gard abrite la “ Maladrerie des Templiers ”, ruines moyenâgeuses dont l’histoire reste contestée, même si plusieurs éléments corroborent l’hypothèse d’une occupation par des lépreux Templiers. “Ces ruines sont intéressantes et émouvantes par ce qu’elles représentent sur le plan historique, culturel et religieux.” (Elouard, 1990). La restauration du site a débuté en 1997 avec des opérations de débroussaillage et de nettoiement et doit être poursuivie pour sauvegarder, sécuriser et valoriser ces vestiges auprès du public. Il existe également des châteaux perchés installés sur les plateaux à l’entrée des Gorges, comme à Salavas et Vieux-Vallon, au cœur comme à Bidon, ou dans leur partie terminale, comme ceux de la Fère situé sur l’éperon du Rocher de Dona Vierna et d’Aiguèze, relevant des puissantes familles seigneuriales de la région. En périphérie ou dans la réserve plusieurs de ces éléments sont classés monuments historiques (loi du 31 décembre 1913). 6.3. L ES FORTIFICATIONS ET BAUMES HABITATS OU REFUGES (d'après M. Raimbault) Cf. Carte E : Localisation du petit patrimoine "Ces types d’aménagement bâtis sont modestement représentés dans les Gorges de l’Ardèche comparativement à l’architecture en pierre sèche à vocation pastorale très présente, dont ils se différencient par leur construction plus soignée en murs maçonnés et des plans plus élaborés. (…) Dans le cadre du second plan de gestion actuellement en cours de réalisation, un recensement des éléments patrimoniaux sur la rive droite est en cours. Les Fortifications : la plus connue est celle du « château d’Ebbou », sur la rive droite de l’Ardèche, en face de Chames, construit à une trentaine de mètres en aval de la grotte du même nom, le plus souvent assimilé à une fortification des XVème ou XVIème s. relevant des seigneurs de Salavas pour surveiller le trafic fluvial ou encore assurer les droits de pêche (d’Albigny, 1880 ; Mazon, 1885 ; Lhermite, 1904 ; Combier, 1984 ; Balazuc, 1986). (…) 48 Baumes refuges : Il existe un bel exemple perché sur la rive gauche de l’Ardèche entre le Chanet et Gournier, appelé « baume des Réfractaires » assurant la défense et le contrôle de la vallée et des abords. (…) Baumes habitats : Ce type d’habitat dit troglodytique est peu courant dans les Gorges. L’exemple de l’Oustaou de Charmassonnet en amont de la "Grange à Pepette", sur la rive gauche de l’Ardèche témoigne de l'existence d’un habitat perché aménagé sur plus de 20 m dans les calcaires d’un vaste porche sur plusieurs niveaux. Ces différentes constructions constituent des éléments originaux de notre patrimoine. Elles confirment que les Gorges ont connu une fréquentation autre que celle des bergers et bateliers, sans doute plus sensible aux périodes historiques troubles incitant certains à se cacher ou à se faire oublier. Aussi les quelques baumes refuges ou troglodytes au fond des Gorges de l’Ardèche correspondent sans doute à des habitats épisodiques." 6.4. L' ARCHITECTURE EN PIERRE SECHE (D’après Michel Raimbault, Chantal Rouchouse) Il s’agit de murs de terrasses, de parcelles, d’enclos, d’abris bâtis modestement avec des pierres ramassées sur place ou détachées des plateaux…(…) répondant ici à des besoins précis, en particulier celui d’aménager des espaces productifs pour la culture en terrasses par exemple. D'autres sont le reflet d’activités agro-pastorales précises, souvent complémentaires : cabanes, « coupe-vent », tours, affûts, fours à chaux, à cade, bergeries. (…) Cette technique apparaît sporadiquement dès le Néolithique sur certains sites du sud de l’Ardèche, comme dans les Gorges, où plusieurs entrées de grottes ont servi de bergeries et/ou d’habitat, dans la construction de dolmens, puis se développe à l’Age du Fer avec les enceintes des oppida, pour connaître son plein épanouissement dans la seconde moitié du XVIIIe et presque tout le XIXe siècle lors de la grande occupation de nos campagnes. (…) L’art de la pierre sèche s’épanouit localement pendant la période des oppida, villages perchés de l’Age du Fer entourés de murailles. Nous en avons plusieurs exemples sur les plateaux dominant les gorges de l’Ardèche (Ranc Pointu, Castelvieil, Pas du Mousse, La Flassade) (…) Des dizaines d’abris-bergeries se cachent dans ou au pied des falaises des Gorges de l’Ardèche, sur les deux rives, avec cependant une prédilection pour le versant le plus ensoleillé, reflet d’un pastoralisme intensif dans les communes du plateau comme SaintRemèze ou Bidon depuis la période médiévale jusqu’au début du XXe siècle. Quelques bergeries sur les hauteurs du cirque de Gaud ou à Autridge sont associées à d’anciennes terrasses de cultures où sont présents des oliviers. Elle témoigne d’une forte occupation des Gorges au XIXe s. avec les autres corps de métiers comme les bateliers, les bûcherons et les charbonniers. Un inventaire avec localisation, description des aménagements et des vestiges, levé de plan, est en cours sous l’égide du S.G.G.A. Des campagnes de restauration pour les plus caractéristiques doivent suivre (…) La pierre sèche qui a connu un dernier essor au XIXe siècle sur l’ensemble de notre région, et remodelé profondément nos paysages, est extrêmement précieuse pour la connaissance du monde rural d’alors et sa recherche de nouveaux espaces productifs. Paysans et bergers vont épierrer pour améliorer les sols et construire avec ces pierres qui ne coûtent rien (« que la 49 sueur et la patience ») des murs de clôture ou de soutènement, des abris pour eux, pour leurs bêtes ou leurs outils, des « coupe-vent », des tours pour surveiller les troupeaux ou vont encore aménager des bergeries dans les grottes". 6.5. L ES CABANES DE CHARBONNIERS " Les vestiges de cabanes abondent dans les Gorges de l’Ardèche, à proximité d’anciennes aires de charbonnières, construites pour y passer plusieurs semaines voire plusieurs mois, le temps de la coupe du bois et de la cuisson et du démontage des charbonnières proprement dites. Ces aménagements provisoires ont duré jusque dans les années 1950." (…)" "Ce bâti de la « nécessité » est par essence fragile, de surcroît abandonné il est menacé par la reprise de la végétation, les coupes de bois, les dommages causés par le temps et des nuisances inconsidérées. Il serait judicieux de mettre à profit le renouveau de l’intérêt public pour l’architecture vernaculaire pour envisager localement des mesures de conservation et éviter à l’avenir les démantèlements commis dans certaines communes. Des arrêtés dans ce sens ont été pris dans des municipalités du Gard. La protection passe par la sensibilisation auprès des élus, du grand public, des touristes et surtout des enfants, citoyens de demain. A ce titre, il faut encourager les interventions et ateliers de découverte en milieu scolaire, pour les amener à s’approprier ce petit patrimoine et la mémoire qui s’y attache et donc à mieux le respecter." La poursuite des prospections engagées depuis plusieurs années et la préservation de ce site sont des enjeux archéologiques forts pour la Réserve Naturelle. Elles sont à associer aux études paléontologiques, archéologiques et historiques proposées pour les 5 années à venir du deuxième plan de gestion. 7. Intérêts scientifiques du méandre du Pas du Mousse La phase de concertation menée dans le cadre de la révision du décret de la réserve naturelle a mis en évidence que, dans les esprits, le méandre du Pas du Mousse fait partie intégrante de la réserve. Ce n’est pas le cas officiellement dans le décret initial : la réserve ne débute qu’au rocher du Saleyron en rive droite. Suggéré à plusieurs reprises par des acteurs locaux mais également par les scientifiques, le classement de ce méandre en réserve naturelle est proposé dans le nouveau projet de décret. … Une cohérence paysagère … A l’image du méandre très connu du cirque de la Madeleine situé quelques kilomètres en aval sur la rivière, le méandre du Pas du Mousse est un méandre très resserré, probablement un futur « Pont d’Arc ». Cette boucle fait partie intégrante de l’unité paysagère que constitue le canyon des Gorges de l’Ardèche et doit à ce titre bénéficier d’une protection forte. Ce secteur est par ailleurs encore totalement préservé de tout aménagement et il est immédiatement contigu aux pentes rocheuses du Saleyron dont l’intérêt sur le plan des espèces patrimoniales, notamment l’Aigle de Bonelli, est largement reconnu. La protection de ce secteur apparaît donc comme une avancée notable pour la réserve, un complément très positif quant à la protection paysagère du canyon des Gorges de l’Ardèche. 50 … Des espèces patrimoniales … Le méandre du Pas du Mousse se caractérise également par la présence de plusieurs espèces patrimoniales, tant végétales qu’animales, justifiant ainsi pleinement son classement. On retiendra notamment le très fort intérêt de ce secteur pour le rapace emblématique de la réserve : l’Aigle de Bonelli. Cet oiseau, très rare et considéré comme l’espèce la plus menacée en France, niche depuis de nombreuses années dans les falaises voisines du Saleyron. Le méandre fait donc partie de son territoire ; il est d’ailleurs très régulièrement observé sur les éperons rocheux qui ponctuent le secteur. Par ailleurs, dans la partie amont du méandre, sur les berges de la rivière, au niveau de la combe de Vanmalle, la présence de la loutre d’Europe est avérée puisque des épreintes caractéristiques (excréments) ont été observées à plusieurs reprises sur les rochers. Concernant les plantes, la grande plage de galets qui se situe au cœur du méandre est régulièrement remaniée par les crues et abrite ainsi une succession caractéristique d’espèces végétales, disposées en terrasses. Ce secteur présente aussi une ripisylve remarquable par son bon état de conservation, ripisylve qui contient de nombreux peupliers noirs (cette espèce fait l’objet d’un programme de conservation à l’échelle nationale). A noter également dans le méandre du Pas du Mousse la présence de Gratiola officinalis, espèce protégée sur l’ensemble du territoire français, considérée comme espèce indicatrice d’humidité fluctuante. … Un patrimoine préhistorique et historique remarquable… Le méandre du Pas du Mousse abrite une grotte remarquable qui, avant la découverte en 1994 de la Grotte Chauvet, constituait le fleuron de l’art pariétal du Paléolithique dans le Bas Vivarais : la Grotte d’Ebbou. Ouvert au nord et surplombant la rive droite de l’Ardèche d’une quinzaine de mètres, le porche de la grotte d’Ebbou forme une haute trouée à l’amont du pédoncule rocheux du Pas du Mousse. Découverte en 1867 puis redécouverte au milieu du XXème siècle, la grotte est constituée d’une étroite galerie, longue d’une centaine de mètres, puis les parois s’écartent pour former une salle d’un beau volume, où sont concentrées environ 70 gravures. Outre les signes relativement peu nombreux, le bestiaire est composé de dix-neuf chevaux, dix aurochs, dix bouquetins, quatre cerfs, deux bisons, un mammouth, un félin et treize figures animales indéterminables. L’entrée de la grotte est fermée au public en raison de la grande fragilité des gravures. Le méandre abrite également le château d’Ebbou. Construit à une trentaine de mètres en aval de la grotte du même nom, ce château est le plus souvent assimilé à une fortification des XV ou XVIème siècles relevant des seigneurs de Salavas pour surveiller le trafic fluvial ou encore assurer les droits de pêche. L’hypothèse d’une place templière ou d’un refuge pour les derniers représentants de l’ordre a été aussi avancée. 51 8. Impact de la fréquentation sur la réserve naturelle 8.1. S YNTHESE DES ETUDES SCIENTIFIQUES (2008) Les aires de bivouac de Gaud et Gournier, dont la capacité d’accueil est actuellement de "250 places chacune" par nuit, ont accueilli des effectifs bien plus importants, peut-être jusqu'à 2000 personnes par bivouac dans les années 1990. La centrale de réservation, mise en place par le SGGA depuis l'été 2000, a permis de réduire ce nombre à 750 personnes par nuit et par bivouac dans un premier temps, puis à 500 personnes par nuit pour une quinzaine de soirées au cours de la saison 2007. La proposition de révision du décret est basée sur ces derniers chiffres. Une évaluation environnementale a été demandée par l'Etat et les associations naturalistes avant de présenter le dossier de révision au Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable et au Conseil National de la Protection de la Nature. Elle sera complétée par une vérification des capacités d'accueil des aires de bivouacs au regard des réglementations liées à l'alimentation en eau potable, l'assainissement et la sécurité. 8.1.1. E TUDE "A RAIGNEES DES BERGES A GALETS DES GORGES DE L 'A RDECHE " J.C. L EDOUX Objectif : "Déterminer, au travers de l'étude des araignées, quel pourrait être l'impact de l'activité canoë-kayak sur la faune des berges à galets". Méthode : Les araignées constituent un groupe important de prédateurs, en général non spécialisés. Leur cycle est le plus souvent d’un an, avec dispersion des jeunes par la voie des airs. Beaucoup d’araignées ont de larges aires de répartition et sont plutôt accommodantes pour leur habitat. L’état de santé de la faune d’araignées ripicoles, qui dépend à la fois de l’état de la rivière et de celui de la ripisylve, peut être considéré comme un indice de l’équilibre de la faune riveraine en général. Les récoltes ont été effectuées sur six stations à fréquentation variable, des plages des aires de bivouac très fréquentées à celles, peu visitées, en début du canyon. Sur chacune, une zone témoin a été clôturée pour tenter une comparaison entre zone piétinée et zone non (ou moins) fréquentée. Résultats : 28 espèces ont été rencontrées, dont certaines remarquables (aire de répartition, rareté). Les échantillons étant de petites tailles, seules des tendances ont pu être dégagées : les plages et les zones très fréquentées ont une densité plutôt faible. L'espèce la plus spécialisée aux berges à galets est moins abondante que les espèces ubiquistes, tendance confirmée lors de la comparaison entre les résultats obtenus sur la plage du bivouac de Gaud en 1985 et ceux de 2007. Espèces remarquables : Larinia lineata : deux stations en France, limite nord de l’espèce. Berges de rivières. Caviphantes saxetorum : habitat très spécial, seconde station en France. Didectoprocnemis cirtensis : non revue depuis un siècle. Pourrait avoir le même habitat que la précédente. Gnaphosa dolosa : très rarement signalée. Berges à galets. Nurscia sequeirai : quelques stations en France, limite nord. Berges à galets. 52 Les diverses stations en 2007 ont fourni, qualitativement, des faunes semblables. Mais, quantitativement, on observe : 1. Que les zones fréquentées ont une densité moindre que les zones non fréquentées. 2. Que les proportions entre les espèces principales varient avec les stations, celles potentiellement les plus dégradées (Gaud et Gournier) ayant la plus grande densité d’Arctosa variana (l’espèce résistant le mieux à l’eutrophisation et la plus prolifique), et ayant le moins de Pardosa wagleri (la plus spécialisée aux berges à galets). 3. Que la comparaison de Gaud en 2007 avec l’état de Gaud en 1985 montre un changement radical dans les proportions des trois principaux Lycosidae, Arctosa variana et Pardosa morosa ayant pris la plus grande part, au détriment de P. wagleri qui était largement dominante (comme sur les autres rivières). La proportion Pardosa wagleri / Arctosa variana pourrait être une mesure approximative de l’état de santé des berges à galets. 4. Que les espèces caractéristiques des berges à galets, mais non spécialement ripicoles (Gnaphosa dolosa et Nurscia sequeirai) ne semblent pas être avoir été trop perturbées. Conclusions : "Il y a eu perturbation de la faune, celle-ci affecte, mais inégalement, l’ensemble des stations". L'effet de la fréquentation est très probable d'après la comparaison des zones témoins et des zones piétinées, cet effet se ressentirait à long terme et de manière cumulative (perturbation du milieu + dérangement des individus). "Etant donné la grande mobilité des espèces ripicoles, toute mesure de sauvegarde qui pourrait être imaginée devrait concerner l’ensemble des gorges pour avoir un impact ; en échange, quelques zones, si elles sont suffisamment étroites, peuvent être sacrifiées sans trop d’influence sur le reste." 8.1.2. E TUDE "A RTHROPODES RIPICOLES DES G ORGES DE L ’A RDECHE " B. C ALMONT Objectif : "Vérifier si le flux de touristes et le piétinement des berges, dus à ces derniers et à leurs canoës, avaient une réelle incidence sur la biodiversité des arthropodes ripicoles". Méthode : Les coléoptères constituent un groupe d'invertébrés très nombreux et très diversifiés. Les récoltes ont été effectuées sur les mêmes six stations que l'étude des araignées ripicoles et les mêmes zones en défens pour essayer de comparer les populations entre elles. Résultats : 51 taxons d'invertébrés ont été comptés, dont deux rares espèces patrimoniales de coléoptères Carabidae : l’Elaphropus quadrisignatus (Duftshmid, 1812), espèce nouvelle pour l’Ardèche, l’Omaseus aterrimus (Herbst, 1754) et Celia bifrons (Gyllenhal, 1810) qui étaient tous deux connus que d’une seule station en Ardèche et le rare et très localisé Nebria psammodes (Rossi, 1792). De manière encore plus marquée que pour les araignées, les échantillons récoltés étaient d'une taille bien trop faible pour en faire une analyse statistique rigoureuse, seules quelques tendances ont pu être dégagées. Conclusions : "La fréquentation des berges de l’Ardèche peut, en tassant les galets, écraser les macro-arthropodes et fortement diminuer le nombre de niches écologiques, les galets ainsi enfoncés dans le sable n’étant plus exploitables comme micro-biotope par les divers insectes ripicoles". Mais seule une étude plus approfondie - l'auteur donne des pistes - pourra donner 53 un inventaire pertinent, permettant de connaître le véritable impact sur la biodiversité entomologique ripicole de la fréquentation. Afin d’éviter l’effet année, « il est absolument essentiel de réaliser les inventaires sur plusieurs années ». Améliorer la méthode : agrandir les zones en défens, afin de pallier les aléas des crues, quadrats de 10 mètres de large sur 15 mètres de long, augmenter le nombre de pièges, recherche visuelle d’avril à septembre à raison d’une visite, par mois, sur une surface de 15 mètres carré. « Ce n’est à notre avis qu’en proposant ce type de protocole bien plus lourd, en temps et en moyens qu’il sera possible de réellement envisager l’impact de la fréquentation touristique sur la biodiversité de l’entomofaune ripicole. » 8.1.3. É TUDE HYDROBIOLOGIQUE DES G ORGES DE L ’ ARDECHE : LES MACRO - INVERTEBRES BENTHIQUES Consultation pour une étude des impacts de la fréquentation sur la dynamique des populations : Les macro-invertébrés benthiques S. Mérigoux, B. Cellot & S. Dolédec Objectif : "Mesurer l'évolution temporelle à long terme des peuplements de macroinvertébrés benthiques et établir un nouvel état d'intégrité biologique du secteur des Gorges de l'Ardèche". Méthodes : Trois stations ont été retenues à l'entrée, au milieu et à la sortie des gorges, les prélèvements étant réalisés par la technique déjà utilisée dans les précédentes études. Résultats : Un changement de la composition taxonomique sur le long terme est mis en évidence par l'étude : "L'augmentation des effectifs de taxons se nourrissant de matière organique témoigne d'une dégradation de la qualité de l'eau (augmentation de nourriture dérivante dans le milieu et aussi de la charge en matières organiques) : taxons filtreurs de particules en suspension (les Diptères Simuliidae ou les Trichoptères Hydropsyche, Chimara, Cheumatopsyche), les taxons mangeurs de sédiments organiques fins (comme les Plécoptères Leuctra ou les Diptères Tanytarsini) ou encore les taxons racleurs-brouteurs (Diptères Orthocladiinae). De plus, d'autres taxons particulièrement résistants à ces conditions se sont aussi largement implantés. Symétriquement, des taxons plutôt sensibles à la pollution organique ou à l’eutrophisation voient leurs effectifs diminuer nettement. Enfin, malgré l'augmentation globale des densités au cours du temps, on note quand même des diminutions d'effectifs notamment pour un des taxons emblématiques de l'Ardèche, comme l’Ephéméroptère Ephoron virgo". On peut noter absence de l'espèce Oligoneuriella rhenana, typique de cours d'eau méridionaux, dans la campagne 2007. Conclusions : La présence d'organismes polluorésistants, réaffirmée en 2007, témoigne "clairement d’une présence en excès de matières organiques et aussi de proies s'en alimentant. Ce couple d’indicateurs de mauvaise qualité de l'eau est à surveiller". De plus, la famille des Corbiculidae, espèces invasives originaires d'Asie, est très représentée dans les gorges avec des densités 40 fois supérieures à celles de 2000-2001, les corbicules ont "apparemment 54 trouvé en Ardèche des habitats favorables et des ressources nutritives suffisantes. Il est vraisemblable que la dispersion de l'espèce soit favorisée par la fréquentation touristique des Gorges qui faciliterait le transport des larves véligères". "Il est fort probable que le remaniement du substrat induit par la fréquentation touristique entraîne une remise en mouvement des particules organiques susceptibles de modifier la transparence de l'eau et donc les réseaux trophiques en favorisant les taxons filtreurs. Cependant, il apparaît difficile de séparer la part relative des effets de la dégradation locale liés directement à la fréquentation touristique (piétinement du substrat) de ceux plus globaux associés de manière indirecte à l'augmentation printanière et estivale de la densité de population humaine sur le secteur en amont des Gorges (qualité de l'eau en générale)." Seul un "observatoire permanent" pourrait donner des résultats précis sur ce point. 8.2. C ONCLUSIONS GENERALES Les études menées en 2007, comme certainement aucune étude d’ailleurs, ne permettent pas de conclure à un éventuel effet de seuil (de 250 à 500 personnes) de la fréquentation des deux aires de bivouac. Elles mettent cependant en évidence une tendance de sensibilité à la fréquentation des gorges de l'Ardèche dans leur ensemble. D’une manière générale, les suivis réalisés au cours de la saison 2007 ne démontrent pas que la perturbation constatée sur les aires de bivouac de Gaud et de Gournier soit plus préjudiciable que sur certains autres sites des Gorges de l’Ardèche. Il s’avère que depuis les années 1990, la tendance souhaitée par l’Etat et mise en œuvre par le gestionnaire vise à diminuer de manière forte le nombre de personnes accueillies par nuitées sur ces aires afin de réduire les impacts. Les études réalisées en 2007 sont une première approche, et nécessiteront des suivis complémentaires pour éviter « le phénomène année ». Toutefois, le dérangement avéré par le glissement des canoës sur les berges et le piétinement est à considérer depuis de nombreuses années. La fréquentation touristique remonte à bien avant la création de la réserve naturelle et le dérangement sur ces sites s’échelonne déjà depuis très loin dans le temps. Les sites de Gaud et Gournier sont aujourd’hui équipés pour accueillir les visiteurs dans de bonnes conditions. Depuis plus de 25 ans, ces aires ont été identifiées par tous les acteurs locaux pour leur positionnement dans les gorges, leur accès (plage et chemin), les bâtiments existants. Il semble donc préférable de privilégier l’accueil sur ces espaces équipés sachant qu’une réflexion de la fréquentation sur certaines zones précises des gorges reste aussi à étudier. 9. Synthèse : valeur et enjeux de la réserve naturelle 9.1. C RITERES DE VALEUR 9.1.1. R ARETE ET ORIGINALITE Il apparaît nettement aujourd’hui, que cette région du Bas Vivarais représente un capital géologique et géomorphologique remarquable, à protéger et à valoriser afin de préserver au mieux la combinaison des éléments morphologiques et géologiques qui font de ce territoire un patrimoine paysager unique dans l’aire du bassin méditerranéen, celui retraçant une histoire vieille d’au moins 20 millions d’années. 55 Les vestiges laissés par l’homme - peintures et gravures rupestres, dolmens, grottes bergeries sont omniprésents (180 sites archéologiques recensés) et d’une richesse exceptionnelle. En ce qui concerne la faune, parmi les nombreuses espèces protégées ou menacées qui sont présentes dans la réserve naturelle, on attirera plus particulièrement l’attention sur une espèce endémique du bassin du Rhône et gravement menacée d’extinction : l’Apron (Zingel asper), sur le retour de l’Alose en Ardèche, sur la richesse du site en espèces de chiroptères (dont certains sont vulnérables à l’échelle mondiale), sur le maintien et la reproduction des deux couples d’aigle de Bonelli, le retour également du Vautour percnoptère, la présence de la Loutre d’Europe… La position en limite de territoire biogéographique méditerranéen de la réserve naturelle en fait un site privilégié pour de nombreuses espèces (animales et végétales) dont elle constitue la limite de l’aire de répartition. Ainsi, par exemple, l’Aigle de Bonelli, rapace sédentaire méditerranéen se trouve en limite mondiale de répartition septentrionale pour le biome méditerranéen ; pour les végétaux, le Genévrier de Phénicie, l’Iris nain et le Filaire sont aussi en limite nord de leur aire de répartition. Au sein des divers milieux représentés dans la réserve, il est important de signaler l’intérêt des pelouses des formations sableuses des gorges (pelouses psammophiles des dunes alluvionnaires méditerranéennes de l’intérieur), mais plus globalement l’occupation de près de 76% de la superficie de la réserve naturelle par des habitats naturels d’intérêt communautaires (19 dont 4 prioritaires). La forêt de type méditerranéen représente également un caractère original et relativement rare au niveau de l’entité (étendue, homogénéité, degré de vieillissement…) qu’elle représente dans le sud de la France et dans les espaces naturels protégés que sont les réserves naturelles. D’autre part, l’Ardèche dans la réserve est caractérisée par une alternance de rapides et de radiers. Phénomène rare dans un secteur aval de cours d’eau et intéressant car il permet une diversification de la faune aquatique, en particulier la faune piscicole. La concentration sur une faible surface d’un patrimoine culturel exceptionnel et d’un patrimoine naturel d’une extrême variété et à forte valeur patrimoniale en font un des sites protégés les plus riches d’Europe. 9.1.2. R ICHESSE ARCHEOLOGIQUE ET ZOOLOGIQUE « Les sites des gorges de l’Ardèche et des environs ont la chance unique de posséder des données paléontologiques, archéologiques et historiques permettant de reconstituer ce que fut notre faune durant les périodes anciennes. L'opportunité de confrontation de ces deux approches, passée et présente, devrait être extrêmement féconde pour envisager l’avenir. En effet, différentes espèces ont disparu suite à des changements climatiques à la sortie de la dernière glaciation mais, dans le même temps, l’impact humain a été très fort et plusieurs espèces ont été éliminées plus ou moins tôt. C’est le cas du Cerf présent jusqu’à la Renaissance, dans le sud de l’Ardèche ou de l’Ibis chauve dont la découverte récente des restes dans les gorges de l’Ardèche est une merveilleuse illustration de l’apport des différentes disciplines, indispensables à la reconstitution de notre faune. Cette approche archéo-zoologique de notre région devrait apporter de nouveaux éléments et nous interroger sur nos futures actions. […] L’inventaire de la biodiversité dans la réserve des gorges de l’Ardèche doit progresser afin de donner une image la plus juste possible de nos richesses. Alors que les vertébrés et les 56 végétaux vasculaires commencent à être bien connus, il reste de très nombreux groupes, notamment chez les invertébrés, qui n’ont fait l’objet que de très timides recensements. Un inventaire global, à l’instar de celui en cours pour la réserve naturelle de la Massane, permettra de mesurer réellement la richesse de notre remarquable site. Une équipe du Muséum National d’Histoire Naturelle est prête à inscrire cet inventaire dans un plan global sur la France. Le Parc National du Mercantour constitue le premier site de ce projet. Les Gorges de l’Ardèche pourraient devenir le second ! » (D’après G.Cochet, 2007) 9.1.3. F RAGILITE ET VULNERABILITE La fragilité des éléments de la réserve est liée en premier lieu à la forte pression humaine qui s’y exerce, notamment pendant la saison touristique (risque de piétinement des dunes, d’éclosion d’incendie, de dérangement d’espèces). D’autre part, la nature même du patrimoine souterrain de la réserve (concrétions, art préhistorique, faune souterraine karstique) le rend particulièrement vulnérable face aux agressions humaines volontaires (pillages, vandalisme) ou involontaires (destructions liées aux visites répétées, à la méconnaissance du site, ...). Partiellement protégé par sa difficulté d’accès, le patrimoine souterrain des gorges de l’Ardèche a néanmoins toujours été l’objet de nombreuses recherches, et la découverte de la grotte Chauvet, en décembre 1994, a provoqué un regain d’intérêt pour la prospection du site. Le milieu souterrain suscite toujours l’intérêt de nombreux “ collectionneurs ” peu scrupuleux ou peu soucieux des dégâts irréversibles qu’ils provoquent par leurs visites des cavités. Ces fouilles et prospections « sauvages » diverses détériorent ainsi le milieu souterrain et privent le site d’une partie de ses richesses dans différents domaines : biospéléologie, paléontologie, archéologie, minéralogie. Mais le partenariat entre le SGGA et les spéléologues permet de mettre en place une gestion et une surveillance de plus en plus concertée de ce milieu très fragile. 9.1.4. R ELATIONS ET COMPLEMENTARITE AVEC D ’ AUTRES MILIEUX La réserve se situe au sein d’une entité fonctionnelle qui dépasse ses limites réglementaires. En tant que réserve fluviale, elle est bien sûr tributaire de l’hydrologie générale et du bassin versant de l’Ardèche. Elle est notamment en interaction avec les précieux cours d’eau temporaires qui parcourent le plateau alentour. Et elle se situe au sein d’un vaste plateau calcaire karstique dont les fissures et les réseaux sont en partie connectés aux gorges. La végétation, constituée en majeure partie d’espaces boisés dans la réserve naturelle est complétée par les vastes espaces boisés et ouverts (garrigues) du plateau, qui s’intègrent dans la série évolutive (chênaie mixte) et qui constituent des terrains de chasse et de vie pour la faune des gorges. Les corridors biologiques existants semblent bien fonctionner. Ils méritent d’être préciser à une échelle qui dépasse largement les limites de la réserve naturelle et celles du site Natura 2000. C’est au moins au niveau départemental, mais sans doute régional qu’ils devront être appréhendés. 9.1.5. C ARACTERE “ NATUREL ” ET RENATURALITE DU SITE Les gorges de l'Ardèche sont un site unique en France du point de vue paysager. Ses formes abruptes et impressionnantes attirent le regard. Elles sont associées à un univers sauvage et l’homogénéité des taillis impénétrables de chênes verts. Cette vision est d’autant plus renforcée que l’évolution naturelle de la forêt (vieillissement) depuis plus de 50 ans tend vers la renaturalité du site ! 57 En pleine saison touristique, l’occupation humaine abondante, à l'intérieur comme à l'extérieur, diminue ce côté sauvage mais les paysages ne perdent rien de leur caractère exceptionnel et de leur force. 9.1.6. F ORT POTENTIEL D ’ ACCUEIL D ’ ESPECES ANIMALES ET VEGETALES La réserve naturelle de par son accès difficile, ses versants abrupts et la grande diversité de ses milieux naturels, possède un potentiel de découverte important tant sur le plan des domaines peu ou pas étudiés dans les Gorges (paléontologie du quaternaire, entomologie, archéologie...) que sur le plan des lieux non encore découverts ou visités par des observateurs avertis (notamment pour le milieu souterrain, le karst noyé). La présence de certains belvédères sur la route touristique a, par ailleurs, certainement réduit les potentialités d’accueil de certaines falaises. La rivière est aussi un potentiel d’accueil important pour les espèces piscicoles disparues du fait des barrages et des seuils situés en aval de la rivière. Les “ plans migrateurs ” sur le Rhône et le nouveau contrat de rivière Ardèche et ses affluents répondent aux objectifs de reconquête de ces cours d’eau par les grands migrateurs, grâce à l’aménagement de ces obstacles à la circulation piscicole. La réserve naturelle, qui a conservé ses habitats potentiels (frayères,...) a, en partie, retrouvé, depuis quelques années, des espèces phares comme les Aloses. Elle possède également avec les plateaux alentours un fort potentiel d’accueil pour la réintroduction d’espèces comme le Bouquetin ou le Cerf. 9.1.7. L IEU D ’ EDUCATION ET DE SENSIBILISATION De part ses paysages, sa géologie, la diversité de ses milieux et des espèces qui les fréquentent, son histoire naturelle et culturelle…, la réserve naturelle révèle un fort potentiel pédagogique. Et si la rivière, support de loisirs (canoë-kayak, baignade) retient encore toute l’attention de milliers de touristes, l’émergence d’un intérêt croissant du public pour la découverte de la faune, de la flore et des paysages des Gorges de l’Ardèche se confirme. Le succès des randonnées découvertes organisées par le SGGA depuis les années 2000, confirme l’importance de la RNNGA, en tant que lieu d’éducation et de sensibilisation. Espace largement ouvert à la pratique des sports de nature, elle est aussi un lieu d'échange d’expériences entre pratiquants et gestionnaires, où les activités telles que le canoëkayak, la spéléologie ou l’escalade, moyens d’apprentissage et de découverte de la nature, deviennent alors des supports de stages, d’expositions... Enfin, nous l’avons vu dans les chapitres précédents, le potentiel de la réserve prend toute sa dimension avec les enfants. Citoyens de demain, ils bénéficient aujourd’hui de nombreux outils pédagogiques élaborés par le gestionnaire et ses partenaires, destinés à les préparer à la compréhension des enjeux de conservation du patrimoine naturel et culturel. 9.2. E NJEUX 9.2.1. E NJEUX DE CONSERVATION DES HABITATS NATURELS ET DES ESPECES L’importance de la grande diversité des habitats naturels, en particulier ceux d’intérêt communautaire, présent dans la réserve naturelle, révèle toute la richesse floristique et faunistique du site des gorges de l’Ardèche et leurs plateaux. La protection, le maintien, voir l’augmentation de la biodiversité du site, témoignent de l’efficacité de la gestion concertée mise en place par le gestionnaire. Cette démarche ne peut être que poursuivie au regard du bilan positif du premier plan de gestion. 58 Elle doit favoriser la reconquête du caractère “naturel” de la réserve, avec un minimum d’infrastructures et d’introductions artificielles d’espèces, souvent envahissante qui réduisent la diversité des écosystèmes. Plusieurs infrastructures touristiques, inscrites dans le décret de création de la réserve, devront être supprimées dans la programmation des différents plans de gestion. Dans l’accord cadre de coopération pour l’avenir des gorges de l’Ardèche, il est prévu la remise en état de certains lieux après avoir obtenu la maîtrise foncière ainsi que la fermeture au public de certains sites particulièrement sensibles. Plusieurs “ points noirs ” sont néfastes pour la réserve naturelle, en lui conférant une image artificialisée, voire dégradée, qui n’incite pas le public au respect des lieux et qui peut parfois remettre en cause la sécurité. Le vieillissement de la forêt, la plus importante superficie des forêts méditerranéennes des réserves naturelles de France, favorisant un retour vers la naturalité et donc l’accroissement de la biodiversité du site, est à privilégier. Mais par ailleurs, la préservation du potentiel dynamique des milieux ouverts, riches en espèces pionnières, les plus accessibles et les plus importantes en surface, devrait permettre de maintenir leur capacité de résistance et de renouvellement face aux perturbations. C’est le cas des pelouses psammophiles sur dunes de sable, à forte valeur patrimoniale, dont la conservation est un enjeu primordial pour le maintien d’une flore et d’une faune originale et riche au sein de la réserve naturelle. La recherche d’un certain équilibre entre milieux forestiers et milieux ouverts du territoire des gorges de l’Ardèche et leurs plateaux, s’inscrit de fait dans la gestion durable du site Natura 2000. Mais il doit tenir compte des enjeux socio-économiques qui le caractérisent : abandon des coupes de bois, potentialités pastorales, fréquentation humaine…. La préservation du milieu rupestre, lieu de nidification d’espèces à très forte valeur patrimoniale, comme l’Aigle de Bonelli, le Vautour percnoptère, le Faucon Pèlerin… mais également refuge d’espèces végétales comme le Genévrier de Phénicie est un enjeu majeur pour la conservation de ce patrimoine naturel souvent très vulnérable. Il en est de même pour le milieu souterrain, fragile et complexe dans ses interactions avec le milieu terrestre. Il convient donc de maintenir et de renforcer le partenariat avec les représentants des sports de nature en assurant conjointement une surveillance et une veille écologique indispensables et nécessaires au bon fonctionnement de ces différents écosystèmes remarquables. De plus, les mesures de gestion mises en place dans le cadre du Document d’Objectifs du site B’1 de la Basse Ardèche Urgonienne, favorables aux habitats naturels et espèces d’intérêt communautaire, se poursuivront en cohérence avec celles proposées dans le deuxième plan de gestion de la RNNGA. La restauration de la fonctionnalité du site peut s’appuyer sur des outils de gestion comme le contrat de rivière Ardèche et ses affluents pour les écosystèmes aquatiques, dons les objectifs prioritaires devraient conforter et favoriser le retour d’espèces remarquables comme l’Alose, la Lamproie…mais aussi le maintien de la Loutre et du Castor d’Europe. Le suivi annuel des frayères d’aloses est à poursuivre. Mails la connaissance du devenir des œufs et alosons est incontournable dans le cadre de l’étude quantitative et qualitative de la reproduction de l’Alose en Ardèche. Le suivi et de l’amélioration de nos connaissances des espèces à forte valeur patrimoniale comme la Loutre ou le Castor seront poursuivis. La préservation, voire la création des corridors biologiques reliant la réserve naturelle aux autres grands ensembles (Massif central aux Alpes)…doit compléter cette démarche. La 59 préservation de la biodiversité, la connexion des milieux naturels et la meilleure prise en compte des enjeux environnementaux dans les projets d’aménagement en dépendent. Enfin, la conservation des milieux et des espèces ne sera possible que grâce à une amélioration de nos connaissances du patrimoine naturel de la RNNGA et plus globalement, du site Natura 2000. 9.2.2. E NJEUX DE CONSERVATION DU PATRIMOINE GEOLOGIQUE ET ARCHEOLOGIQUE La réserve naturelle des Gorges de l’Ardèche et son environnement immédiat, le plateau calcaire de Saint-Remèze, représentent un capital géologique et géomorphologique remarquable, à protéger et à valoriser afin de préserver au mieux la combinaison des éléments morphologiques et géologiques de ce territoire. La protection de ce patrimoine exceptionnel, en particulier hors des limites règlementaires de la réserve naturelle, s’avère plus que nécessaire. Indispensable au regard des futurs aménagements, ne serait-ce que dans le cadre de la création de l’Espace de Restitution de la grotte Chauvet, elle ne sera possible que par son acceptation par les élus, les propriétaires et l’ensemble des acteurs du territoire. Pour être véritablement comprise, un travail important de sensibilisation et d’information doit être réalisé par le SGGA et ses partenaires. La protection s’accompagne également d’une amélioration de nos connaissances. L'importante richesse archéologique de la réserve naturelle, celle des grottes ornées paléolithiques notamment, justifie pleinement la mise en place de mesures de protection et de conservation des sites connus. L'information et la sensibilisation du public au respect de ce patrimoine archéologique de notoriété mondiale, doivent se poursuivre. L'organisation cohérente des prospections spéléologiques dans le cadre de l'inventaire des cavités de la réserve naturelle doit favoriser la protection et la préservation des sites inventoriés, en s’appuyant largement sur la pluridisciplinarité des travaux réalisés. Les données transmises régulièrement par les spéléologues au gestionnaire sont à prendre en compte dans l’amélioration de nos connaissances et la mise en place de mesures de gestion adaptée et concertée. Pour l’ensemble de ce patrimoine, les enjeux de conservation passent également par la mise en place d’une surveillance régulière que le gestionnaire se doit d’organiser en partenariat avec les spécialistes. 9.2.3. E NJEUX DE CONSERVATION DU PATRIMOINE BATI La présence de l’Homme, indissociable de l’histoire des gorges de l’Ardèche, se traduit à travers différents témoignages dont l'architecture en pierre sèche, la plus représentée dans la réserve naturelle et sur les plateaux alentours. Ce petit patrimoine ou patrimoine bâti est fragile, abandonné et menacé par la reprise de la végétation, les dommages causés par le temps et des nuisances inconsidérées. Sa protection passe par la sensibilisation auprès des élus, du grand public, des touristes et surtout des enfants. Encourager les interventions et ateliers de découverte en milieu scolaire, afin de favoriser l’appropriation de ce petit patrimoine et la mémoire qui s’y attache et donc mieux le respecter est un enjeu que le gestionnaire se doit de prendre en compte. La poursuite de l’inventaire de ce patrimoine culturel devrait permettre de mettre en place, en fonction des aménagements recensés, des mesures de gestion conservatoire adaptée. 60 9.2.4. E NJEUX DE CONNAISSANCE DU PATRIMOINE NATUREL Si certains groupes taxonomiques sont relativement bien connus, d’autres n’ont pas été étudiés. C’est le cas des Lichens, des Champignons et des Bryophytes mais également des Coléoptères, des Orthoptères, des Lépidoptères ou des Macro-invertébrés, par exemple. Leurs inventaires sont nécessaires dans le cadre de celui plus global de la réserve naturelle. Ils devraient nous permettre de tendre vers la connaissance de la totalité de la biodiversité du site et de mieux comprendre sa fonctionnalité. Par ailleurs, les récents inventaires, en particulier celui des invertébrés, comme les Mollusques, ou des Coléoptères saproxyliques, laissent entrevoir la richesse insoupçonnée des gorges de l’Ardèche. Ce travail de fond pour l’amélioration des connaissances pourrait s’inscrire dans le projet de programme de recensement complet de la biodiversité, coordonné par une équipe du Muséum National d’Histoire Naturelle. Cet observatoire de la biodiversité est une chance pour la réserve naturelle des gorges de l’Ardèche de participer au premier inventaire national, au même titre que le parc National du Mercantour Le maintien et la protection des milieux et des espèces à valeur patrimoniale dépendent d’une meilleure connaissance de leur localisation dans la réserve. L’inventaire et la cartographie de ces espèces, n’ayant fait l’objet que d’observations (ou recherches) ponctuelles, devront donc être réalisés. La récente cartographie des habitats naturels de la réserve montre la diversité de ces habitats, mais également la difficulté de déterminer précisément certains d’entre eux, pourtant indispensable à la mise en place d’une gestion adaptée. La saisie obligatoire des données sur le logiciel SERENA, est aussi une des conditions à l’amélioration de nos connaissances. 9.2.5. E NJEUX DE CONNAISSANCE DU PATRIMOINE GEOLOGIQUE ET ARCHEOLOGIQUE Complémentaire aux enjeux de conservation de l'importante richesse géologique, géomorphologique et archéologique du site, l’amélioration des connaissances dans ces trois domaines est indispensable pour la compréhension du fonctionnement global de la réserve naturelle et du territoire dont elle fait partie intégrante. C’est le cas des phénomènes karstiques qui constituent certainement l’aspect le plus caractéristique des Gorges de l’Ardèche et de leurs plateaux environnants. De nature à nous révéler de nombreuses informations susceptibles de mieux appréhender la fonctionnalité du site, il convient d’encourager et de valoriser les données recueillies lors des explorations et travaux de recherches sur le karst, par les spéléologues et les chercheurs. C’est un des préalables à l’évaluation de l’état de conservation du patrimoine géologique et ses enjeux de conservation. L’amélioration des connaissances du patrimoine archéologique, en particulier, paléontologique, dont on mesure déjà toute l’importance pour la connaissance des grands vertébrés contemporains des hommes préhistoriques, passe par un état des lieux de cette faune disparue, notamment grâce aux archives historiques, archéozoologiques et paléontologiques que nous possédons. De plus, les gorges de l’Ardèche, véritable terrain de recherches pratiquement inépuisable pour les ours fossiles constituent, aux dires des spécialistes « incontestablement l’un des secteurs qui permet, en France et même en Europe occidentale, de faire énormément progresser nos connaissances sur cet animal emblématique de la Préhistoire ». C’est sans aucun doute en s’appuyant sur l’interdisciplinarité de ces recherches qu’il sera possible de compléter l’inventaire global de la réserve naturelle. 61 9.2.6. E NJEUX D ’ AUGMENTATION DE LA BIODIVERSITE La restauration de la fonctionnalité du site, engagée dès la création de la réserve naturelle et dont le bilan du premier plan de gestion traduit les premiers effets positifs doit être poursuivie. En effet, le vieillissement naturel de la forêt méditerranéenne des gorges de l’Ardèche, en l’absence de gestion depuis plus de 50 ans, hormis celle sur les espèces invasives, confirme le retour à la naturalité du site. Il convient toutefois d’étudier l’évolution encore très récente de cet écosystème méditerranéen remarquable du sud-est de la France et de vérifier l’accroissement attendu et durable de la biodiversité. Les objectifs du contrat de rivière Ardèche et ses affluents répondent aux interrogations du gestionnaire sur le libre transit des sédiments et des poissons migrateurs, la qualité de l’eau (lutte contre l’eutrophisation et les espèces invasives…) en assurant l'équilibre entre les activités de loisirs et la préservation des milieux aquatiques. Le SGGA se rapprochera du Syndicat Ardèche-Claire afin de participer activement à ce programme. Le suivi, la surveillance et la veille écologique des milieux et des espèces du site, par rapport au dérangement (aires de nidification d’oiseaux rupestres, gîtes à chiroptères…), sont essentiels. Réalisés en partenariat avec les chasseurs et les pratiquants des sports de nature, ils contribuent à préserver tout le potentiel d’accueil des gorges de l’Ardèche pour d’autres espèces. Le maintien des actions réalisées par le SGGA depuis 1999, sur le site Natura 2000: restauration d’habitats naturels d’intérêt communautaire et gestion pastorale, sites aménagés en faveur de l’Aigle de Bonelli et de la petite faune sauvage, approvisionnement des aires de nourrissage pour le Vautour percnoptère... concourt également à la conservation et l’augmentation de la biodiversité du site. Par ailleurs, la possibilité du retour d’espèces comme le Cerf, dont les réintroductions en divers sites méditerranéens (Cévennes, Gorges du Verdon, Luberon …) sont réussies, ou des ongulés rupestres (chamois et/ou bouquetin) dont le retour spontané sur les reliefs ardéchois (présence d’une petite population au nord de Montélimar et près du Rhône) montre ses fortes capacités de recolonisation, doit être étudiée. 9.2.7. E NJEUX PEDAGOGIQUES ET SOCIOCULTURELS Les 27 années de gestion de la réserve naturelle des Gorges de l’Ardèche, et particulièrement la mise en œuvre du premier plan de gestion, ont démontré l’intérêt et la nécessité d’expliquer les choix et les actions en faveur de la protection et de la conservation des patrimoines naturels et culturels du site auprès du public. Les programmes de sorties et conférences annuelles, où sont abordé les caractéristiques, les thématiques et les enjeux du site, devront être maintenus au risque d’isoler la réserve naturelle de son contexte. L’information régulière du public sur l’organisation de ces manifestations, les études réalisées et d’une manière plus générale sur les missions du gestionnaire dépend d’une communication suffisamment structurée que le SGGA se doit de mettre en place. La poursuite du développement des animations pédagogiques, pour la sensibilisation et l’éducation des enfants au respect de leur environnement, sur un lieu identifié et reconnu comme celui du château de Gaud, est une des réponses à la compréhension des enjeux de conservation et d’accroissement de la biodiversité. L’approche privilégiant la découverte des écosystèmes et leurs interactions avec l’homme, facilite le retour d’expérience des enfants auprès de leurs parents. Cette démarche est un atout supplémentaire d’acceptation de la réserve par les acteurs locaux. L’animation permanente et organisée de la Maison de la réserve, lieu d’éducation et de sensibilisation du public à la préservation des patrimoines naturel et culturel des gorges de 62 l’Ardèche, vient renforcer la vocation pédagogique de la réserve et concourt à affirmer son caractère et son identité. La coordination des sports de nature par la création d’un schéma de randonnées non motorisées, la sensibilisation des pratiquants et la création du « Label Nature Gorges de l’Ardèche » est un engagement fort du syndicat qui devra être poursuivie. La réduction attendue des conséquences des activités humaines qui en découle est de nature à favoriser la protection et la préservation de l’ensemble du patrimoine du site. 9.2.8. E NJEUX DE MAITRISE DE LA FREQUENTATION Avec plus d'un million de visiteurs, chaque année, susceptibles de pratiquer de nombreuses activités et sports de nature comme la randonnée pédestre, le canoë-kayak, le VTT, l'escalade, la spéléologie mais également depuis ces dernières années la moto tout terrain, le quad…les Gorges de l'Ardèche et leurs plateaux sont confrontées au dilemme « protection - fréquentation ». La lutte contre le bivouac sauvage est une priorité et sa diminution constatée régulièrement ces dernières années ne doit pas occulter l’importance de poursuivre les actions engagées : - application de la réglementation par des gardes commissionnés, ainsi que son renforcement par la formation d’au moins 2 agents du SGGA en 2008 ; - opérations de police réalisées conjointement avec la Gendarmerie, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, de l’ONEMA et de l’Office National des Forêts en lien avec la Sous Préfecture de Largentière et le Procureur de la République de l’Ardèche ; - surveillance régulière des sites sensibles (falaises et milieu souterrain) ; - maintien du système en place, jugé satisfaisant en 2007 et les moyens importants engagés par le SGGA (informatique, réservation sur le net, personnel, organisation des bivouacs) permettent aujourd’hui de garantir un niveau satisfaisant de sécurité et de qualité d’accueil sur les deux bivouacs de Gaud et de Gournier. Mais la maîtrise de la fréquentation passe également par l’information et la sensibilisation du public et des professionnels : Maison de la Réserve, base de réservation et Offices de Tourisme, amélioration de l’accueil des bivouacs de Gaud et Gournier, labellisation des professionnels des sports de nature et stages de formation à destination des professionnels du tourisme… De cette maîtrise et des moyens (humains, techniques et financiers) engagés dépendent la survie d’espèces emblématiques comme l’Aigle de Bonelli, l’augmentation des couples de Faucon pèlerin, le retour de la Loutre d’Europe ou le maintien des pelouses des dunes de sable. 63 Annexe n°1 : La réserve naturelle, territoire dans un réseau d’espaces remarquables ou protégés 1/ L'ensemble de la réserve naturelle est compris dans deux Z.N.I.E.F.F1. de type II (0718 "Ensemble septentrional des plateaux calcaires du Bas Vivarais" de 34 830 ha et 0720 "Ensemble méridional des plateaux calcaires du Bas Vivarais" de 15 900 ha) en tant que vaste ensemble karstique (50 730 ha) présentant, de plus, l'intérêt d'être la limite nord de répartition de nombreuses espèces. 2/ La réserve naturelle est incluse dans la Z.N.I.E.F.F de type I : 07160008 appelée “Gorges de l'Ardèche” avec une surface de 2680 ha et combinant de multiples richesses naturelles. Cette zone est située à proximité de plusieurs autres Z.N.I.E.F.F de type I constituant une entité calcaire composée de milieux naturels typiquement méditerranéens mais également de zones cultivées, de falaises, de cours d'eau intermittents favorables à une flore et une faune d'une grande diversité: Aigle de Bonelli, Vautour percnoptère, Chiroptères, Castor d'Europe, Lépidoptères… 3/ La réserve est comprise dans la Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (Z.I.C.O) de BasseArdèche n°RA06 (46 000 ha). 4/ La réserve naturelle fait partie des 14 sites remarquables du réseau départemental de sites Espaces Naturels Sensibles, au titre de la mise en œuvre de la politique de protection, de gestion et d’ouverture au public des Espaces Naturels Sensibles, boisés ou non, du Conseil Général de l'Ardèche (Loi n°95-101 du 02 février 1995), par la maîtrise des usages sur certains secteurs obtenue soit par acquisition foncière (Taxe Départementale sur les Espaces Naturels Sensibles, instituée dès 1995 par le Conseil Général), soit par contractualisation d’actions avec les propriétaires ou les gestionnaires des terrains concernés. 5/ Les 1 575 ha de la réserve sont en Zone de Protection Spéciale (ZPS - FR 821 0114) au titre de la Directive Oiseaux avec une superficie de 6 059 ha dont 5 866 ha ont été proposés en extension et retenus après consultation favorable fin 2005 par Arrêté Ministériel du 24 avril 2006 portant désignation du site "Natura 2000 Basse Ardèche Urgonienne. (Cf.carte n°3 - Situation dans le site Natura 2000) 6/ Les 1575 ha de la réserve sont également en Zone Intérêt Communautaire (ZSC - FR 820 1654) au titre de la Directive Habitats Faune Flore avec une superficie de 6 865 ha dont 370 ha ont été proposés en extension et retenus après consultation favorable (fin 2005) par Arrêté Ministériel du 24 avril 2006 portant désignation du site "Natura 2000 Basse Ardèche Urgonienne ainsi que 436ha, proposés en extension et retenus après consultation favorable (début 2007). (Cf.carte n°3 - Situation dans le site Natura 2000) 7/ La réserve naturelle fait partie du site Natura 2000 “B’1 de la Basse Ardèche Urgonienne ” ou "Gorges, grottes, pelouses, landes et milieux aquatiques de la basse Ardèche Urgonienne" (FR 820 1654) d'une superficie de 6 865 ha (ZPS et SIC). (Cf.carte n°3 - Situation dans le site Natura 2000) / Cf. : A.1.5.5 – Site Natura 2000 B1 de la Basse Ardèche Urgonienne) Ce site a fait l’objet d’un programme L.I.F.E. « Habitats et espèces de gorges de l'Ardèche et leurs plateaux » (de décembre 1999 à septembre 2003) pour tester la mise en place du Document d’Objectifs (DOCOB) destiné à estimer les mesures de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Le Syndicat de gestion des Gorges de l'Ardèche a pris en charge la réalisation de DOCOB. Avec 34 autres sites expérimentaux, entrant dans la démarche française de constitution du réseau Natura 2000, le Syndicat a participé à l’élaboration du guide méthodologique national pour la rédaction des documents d’objectifs Natura 2000. Le SGGA assure l’animation et la mise en œuvre du document d’objectifs du site Natura 2000 B1 : « Basse Ardèche Urgonienne » depuis 1999. 1 L’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique, conduit par l’Etat avec l’appui des nombreux organismes et personnalités qualifiées, répertorie sur l’ensemble du territoire national les milieux naturels et les espèces identifiés comme des éléments remarquables de notre patrimoine naturel. Il a été modernisé à l'échelon régional Rhône-Alpes de 1998 à 2004 avec une nouvelle numérotation régionale pour les ZNIEFF de type I et II 64 8/ La réserve naturelle est comprise dans le périmètre des gorges de l’Ardèche (du Pont D’Arc à Vallon jusqu’au pont suspendu de Saint-Martin d'Ardèche) inscrit à l’Inventaire des Sites le 15 janvier 1943. 9/ Elle est située également à proximité de d'Orgnac l'Aven, labellisé Grand Site de France le 17 juin 2004. 10/ La réserve est située en partie sur la commune de Labastide-de-Virac dont le village est inscrit à l’inventaire des sites pittoresques du département de l’Ardèche par Arrêté du 2 novembre 1978. 11/ Les grottes de Saint-Marcel d'Ardèche, situées dans la réserve naturelle, sont classées parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque depuis le 26 juin 1934. Ce site est situé dans la réserve naturelle sur la commune de Bidon et concerne l’entrée naturelle de la cavité, par ailleurs exploitée pour des visites touristiques. 12/ La réserve est limitrophe du Site Classé du Pont d'Arc (1040 ha, classé par décret du 24 février 1982) où se situe la grotte Chauvet (classé monument historique le 13 octobre 1995). Il concerne les communes de Vallon-Pont-d'Arc, Lagorce, Labastide-de-Virac, Salavas. 13/ Elle se situe à 6 km environ de l’Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope du massif de “ la Dent de Rez ”. Ce sont 3500 ha protégés qui dominent le plateau (à une altitude de 719 m), riches sur le plan de la faune et la flore et comprenant certaines plantes rares. Le Vautour percnoptère qui y niche est à l’origine du classement en Arrêté de Biotope. Ce Vautour fréquente régulièrement la réserve naturelle. 14/ La réserve naturelle comprend, dans son périmètre et à son voisinage proche, plusieurs monuments historiques. 15/ "Opération Grand site": la politique “Grand Site” a été mise en place par l’Etat en 1989, les Gorges de l’Ardèche (sites protégés du Pont D’Arc et des gorges de l’Ardèche) sont l’un des 5 premiers sites nationaux sélectionnés dans ce cadre (avec le Cirque de Gavarnie, la pointe du Raz, la forteresse de Brouage, la vallée de la Dordogne entre Argentat et Baulieu.). L’Etat et les collectivités locales s’engagent à mettre en œuvre un programme de réhabilitation des sites dégradés et un programme de mise en valeur culturelle. 16/ Espace de restitution de la grotte Chauvet : découverte en 1994, la grotte Chauvet, la plus ancienne et la plus riche des grottes ornées connues dans le monde, fait l’objet d’un grand projet culturel et scientifique porté par le Conseil général de l'Ardèche, la Région Rhône-Alpes et l'Etat: l'espace de restitution. Conduit par le Syndicat mixte « Espace de restitution de la grotte Chauvet-Pont d’Arc » (23 aôut 2007), ce projet doit permettre de faire découvrir ce véritable joyau de l’art paléolithique, qu’est la grotte Chauvet, en protégeant la grotte originelle. (Cf.carte n°4 "Carte des espaces naturels remarquables ou protégés") 65 Annexe n° 2 : Etat des connaissances et des données disponibles des habitats naturels Inventaire, études, recherches et publications Recherches écologiques en Ardèche : essais de cartographie de la flore Inventaire des espèces végétales rares menacées dans la RNGA Milieux sableux de Gournier Etude de la flore du Vivarais (Ardèche) Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche : Habitats naturels, espèces protégées Auteur Date Méthode de recensement Couteaux Descoing Ferrand Godron Mandin Mandin 1975 1984 1991 1993 Visites terrain et cartographie Inventaire Etude -Inventaire Etude-Inventaire Evaluation des connaissances Moyen Bon Bon Bon 1993 Etude-Inventaire Moyen à bon Inventaire et cartographie de la végétation de la Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche. Etude des groupements floristiques des résurgences de la Réserve naturelle des Gorges de l'Ardèche. Liste des espèces végétales rencontrées dans les Gorges avec description Etude sur la vocation des milieux et les modes de gestion à mettre en œuvre dans la RNGA et ses alentours Cartographie des Unités écologiques (Plan de gestion RNNGA 1999 – 2003) Mandin Ferrand Gachon 1994 Inventaire et cartographie Moyen à bon 1997 Inventaire et cartographie Moyen à bon Mandin Gasnier Mari Gasnier Mari 1998 1996 Bon Passable à moyen Etude des pelouses psammophiles des dunes de sable (Montagne de sable, Gaud et Gournier) Cartographie des habitats naturels de la RNNGA (Plan de gestion RNNGA 20072010) Vatelot 2006 Description des espèces rencontrées Cartographie par interprétation de photos aériennes, points de sondages et extrapolation - Description de la végétation à partir de sa structure et sa composition floristique sans cahier des charges cartographiques des habitats naturels Placettes de suivi et Inventaire de la végétation Kessler (ONF) 2007 Cartographie des habitats naturels (cahier des charges pour la cartographie des milieux naturels - MnHn) : terrain avec relevés simples et phytosociologiques Moyen à bon 1996 Passable à moyen Moyen à bon 66 Annexe n° 3 : Etat des connaissances et des données disponibles des espèces végétales Inventaire, etudes, recherches et publications Auteur Date Données préliminaires sur la végétation des Gorges de l'Ardèche Recherches écologiques en Ardèche : essais de cartographie de la flore et de la végétation. Inventaire des espèces végétales rares menacées dans la RNGA Milieux sableux de Gournier Etude de la flore du Vivarais (Ardèche) Mandin 1971 Visites site et relevés- identification espèces Couteaux 1975 Visites terrain et cartographie Descoing 1984 Inventaire Bon Ferrand Godron - Mandin 1991 1993 Bon Bon Mandin 1993 Etude -Inventaire Mise en évidence de compensations, d'adhérences et d'additions de facteurs à l'aide de…… Etude-Inventaire Bon à moyen Mandin 1993 Etude-Inventaire Bon à moyen AQUASCOP Mandin - Ferrand 1993 1994 Inventaire Inventaire et cartographie Bon à moyen Bon à moyen Mari 1996 Gachon 1997 - Bibliographie - Etudes et inventaires - Description de la végétation à partir de sa structure et sa composition floristique Inventaire et cartographie Bon à moyen Mandin 1998 Description des espèces rencontrées Gasnier - Mari 1996 Cartographie par interprétation de photos aériennes, points de sondages et extrapolation Moyen à passable Gasnier - Mari 1996 Passable à moyen Document d'Objectifs (DOCOB) Mari 1998 Plan de gestion RNNGA Mari 1999 à 2003 - Description de la végétation à partir de sa structure et sa composition floristique sans cahier des charges cartographiques des habitats naturels Bibliographie et description de la végétation à partir de sa structure et sa composition floristique Bibliographie et description de la végétation à partir de sa structure et sa composition floristique Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche : Habitats naturels, espèces protégées Progression actuelle d'espèces méditerranéennes vers le nord. Le cas de Ferula communis, L. subsp. glauca (L.) Rouy et Camus en Ardèche Inventaire de la végétation aquatique de la RNNGA Inventaire et cartographie de la végétation de la Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche. Observatoire du patrimoine naturel des réserves naturelles Etude des groupements floristiques des résurgences de la Réserve naturelle des Gorges de l'Ardèche. Liste des espèces végétales rencontrées dans les Gorges avec description Etude sur la vocation des milieux et les modes de gestion à mettre en œuvre dans la RNGA et ses alentours Cartographie des Unités écologiques (Plan de gestion RNNGA 1999 – 2003) Méthode de recensement Evaluation des connaissances Moyen Moyen Bon Moyen Moyen 67 Observatoire du patrimoine naturel des réserves naturelles Doublet 2004 - Observatoire du patrimoine naturel des réserves naturelles 1996 - Observations naturalistes SGGA (SERENA) - Etudes –inventaires pelouses psammophiles - Etude de la dynamique ds populations - Recherche des très vieux arbres - Etude dendrochronologique et phytosociologique des formations végétales des falaises - Etude physiologique Moyen Etude du Genévrier de Phénicie dans les gorges de l'Ardèche (falaises) Rapport d'étude (stage):" Impact de l’escalade sur la flore rupestre des Gorges de l’Ardèche, le cas du genévrier de Phénicie" Rapport intermédiaire: "Inventaire, études et propositions de mesures de gestion Etude des pelouses psammophiles des dunes de sable (Montagne de sable, Gaud et Gournier) Rapport de stage Etude des pelouses psammophiles des dunes de sable (Montagne de sable, Gaud et Gournier) Rapport de stage Cartographie des habitats naturels de la RNNGA Mandin 2005 à 2008 Mignaut 2005 Mandin 2005 Vatelot 2006 Placettes de suivi et Inventaire de la végétation Bon à moyen Vatelot Peyronel 2006 2007 Placettes de suivi et Inventaire de la végétation Bon à moyen Kessler 2007 -Bibliographie -Inventaires,relevés cartographie des habitats Bon à moyen Moyen phytosociologiqueset 68 Annexe n° 4 : Tableau de l’état des connaissances et des données disponibles des espèces animales Groupes taxonomiques Type d'inventaire, auteur, publication Période Evaluation des connaissances Nbre d'espèces inventoriées 1980 à 2007 Bon à très bon (pour les espèces à forte valeur patrimoniale) 13 espèces nicheuses régulières, 2 occasionnelles, 4 incertaines. Vertébrés Oiseaux rupestres Données agents SGGA-BEE - Recensement de l’avifaune nicheuse rupestre réalisé par M. Mure-CORA (Plan de Gestion RNNGA 1999-2003 / DOCOB 1998- 2007) - Données d'observations aléatoires agents SGGA / CORA / ONCFS - Suivis réguliers SGGA / CORA (Aigle de Bonelli / Vautour Percnoptère) - Programme de baguage CEEP-CORA (Aigle de Bonelli / Vautour Percnoptère) Publications: - Inventaire ornithologique de la Basse Ardèche (Frier) - Compte-rendu des nidifications d'aigles de Bonelli et de percnoptères d'Egypte – (Cochet) - Observations sur la nidification du vautour percnoptère en Basse Ardèche (Reboulet) - Contribution à l'étude de la faune ardéchoise : l'Aigle de Bonelli (Frier) - Proposition d'un plan de sauvegarde de l'aigle de Bonelli dans la Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche - CORA - Compte rendu des nidifications d'aigles de Bonelli et de vautours percnoptères – (Duc - Frier / CORA) - La faune de la vallée de l'Ardèche et de ses affluents (Ladet- FRAPNA) - Les oiseaux de la vallée de l'Ardèche et de ses affluents. Tome 2 (ladetFRAPNA) - Plan de sauvegarde des habitats de l'aigle de Bonelli en Ardèche Rapport final (Mure) - Aigle de Bonelli, vautour percnoptère. Bilan d'activités. Prévision - Premier recensement de l'avifaune nicheuse rupestre de la Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche (Mure) - Inventaire de l'avifaune nicheuse de la Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche (Rapport intermédiaire-Mure) - Observatoire du patrimoine naturel des réserves naturelles de France analyse et bilan de l'enquête (Fiers) - DOCOB site N2000 (Mari) - Plan Gestion RNNGA (Mari) 1993 1982 à 2007 1996 à 2007 1975 1979 1979 1977-78-79 1987 1981-82-8384 1992 1992 1989-1993 1993 1993 1994 1996 1998 1999-2003 69 Oiseaux non rupestres Mammifères (hors chiroptères) - Inventaire des oiseaux nicheurs non rupestres réalisé par M. Mure – CORA - Données d'observations aléatoires agents SGGA / CORA / ONCFS - Prospection-Suivis ponctuels SGGA (Hibou Grand Duc) - Etude Avifaune ZPS du site N2000 B1 CORA / SGGA Publications: - Le grand corbeau en Ardèche (Frier) - Les oiseaux de la vallée de l'Ardèche et de ses affluents. T.2 (Ladet) - Liste des espèces d'oiseaux observées dans toute l'Ardèche depuis 30 ans (Ladet) - Inventaire des oiseaux nicheurs (non rupestres) de la réserve naturelle des Gorges de l'Ardèche.(Mure) - Observatoire du patrimoine naturel des réserves naturelles de France analyse et bilan de l'enquête (Fiers) - Observatoire patrimoine naturel RNF (Fiers) 1996 1982 à 2007 1982 à 2007 2007-08-09 - Données observations agents SGGA - Inventaire préliminaire du patrimoine des réserves naturelles, par le personnel de la réserve - Données observations agents RNNGA - DOCOB site N2000 (S.Mari) - Plan Gestion RNNGA (S.Mari ) Publications: - Mus musculus spretus en Ardèche (Fayard –Erome) - Animaux sauvages de l'Ardèche. Mammifères (Faugier-Issartel) - Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche. Suivi Population du Castor. (Bascle) - Dénombrement et cartographie des implantations de Castor fiber dans la Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche (Brulois) - Observatoire du patrimoine naturel des réserves naturelles de France analyse et bilan de l'enquête (Fiers) - Suivi des populations de lapins sur la commune d'Aiguèze (Bascle) - Impact de la fréquentation touristique sur la population de Castor dans la Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche. (Chalembel) - Bouquetin, le retour ? Etude de faisabilité pour la Réserve Naturelle des - Les Chèvres de la RNNGA. (Betton) - Répartition de la loutre dans le bassin versant RhôneMéditerranée du Département de l'Ardèche.(Bendele) - Observatoire patrimoine naturel RNF (Fiers) 1980 à 2007 1980 1992 1993 Moyen 37 espèces “ nicheurs certains ”, 11 “ nicheurs possibles ” identifiés et 67 autres espèces observées 1996 1996 2004 1996 et 2004 1980 à 2007 1998 1999-2003 Moyen à bon 23 espèces 1976 1989 1994 1994 1997 1997 1998 1998 2000 1996 2004 70 Mammifères: (Chiroptères) Reptiles : Amphibiens : - Données observations agents SGGA - Données suivi chiroptères (G.Issartel –CORA) - Données convention de Suivi des populations de chiroptères de la RNNGA par G. Issartel –agent SGGA - Données observations agents RNNGA - DOCOB site N2000 (S.Mari) - Plan Gestion RNNGA (S.Mari) Publications: - Un peuplement de Rhinolophus euryale dans la grotte de Saint-Marcel d'Ardèche. (Balazuc) - Une expédition chiroptérologique dans les grottes de l’Ardèche en 1956 (Van Herrdt-Sluiter) - Suite des recherches sur les Chiroptères dans les grottes de l’Ardèche. (Van Herrdt-Sluiter) - Etude sur les populations de Chiroptères de la Réserve Naturelle des Gorges de l'Ardèche (Rapport d'activités - G.Issartel-CORA) - Observatoire du patrimoine naturel des réserves naturelles de France analyse et bilan de l'enquête (Fiers) - Rapport de synthèse LIFE (D.Doublet – G.Issartel) - Rapport annuel suivi des populations de chiroptères de la RNNGA (G.Issartel) - Observatoire patrimoine naturel RNF (Fiers) 1980 à 2007 1990 à 2000 2000 à 2007 - Données observations agents SGGA - Inventaire des reptiles de la réserve naturelle par E. Sanchez - Complément d'inventaire Biotope Publications: - Amphibiens, reptiles de la vallée de l'Ardèche et de ses affluents. (Ladet) - La faune de la vallée de l'Ardèche et de ses affluents. (Ladet) - Inventaire des Amphibiens et Reptiles dans la Réserve naturelle des Gorges de l'Ardèche et ses alentours (Sanchez) - Observatoire du patrimoine naturel des réserves naturelles de France analyse et bilan de l'enquête (Fiers) - Observatoire patrimoine naturel RNF (Fiers) 1980 à 2007 1998 2005 - Données agents SGGA-BEE - Inventaire des amphibiens de la réserve naturelle par E. Sanchez 1980 à 2007 1998 Publications: - Amphibiens, reptiles de la vallée de l'Ardèche et de ses affluents. (Ladet) - Inventaire des Amphibiens et Reptiles dans la Réserve naturelle des Gorges de l'Ardèche et ses alentours. (Sanchez) - Observatoire patrimoine naturel RNF (Fiers) 2000 à 2007 1998 1999-2003 Moyen à bon 21 espèces Moyen à bon 16 espèces Moyen 12 espèces 1947 1956 1957 1991 1996 1999-2003 2000 à 2006 2004 1992 1992 1998 1996 2004 1992 1998 2004 71 Poissons : - Données agents SGGA - Etude sur la faune piscicole de P-E. Briaudet, - l’inventaire préliminaire du patrimoine des réserves naturelles, (CSP et personnel de la réserve) - Observatoire patrimoine naturel RNF (Fiers) - Suivi reproduction Alose (SGGA-Fédération Pêche 07 – CSP) Publications: - Les pêcheurs de St-Martin d'Ardèche (Michel) - Le Rhône et ses affluents retrouvent leurs migrateurs - Inventaire des frayères potentielles d'Aloses sur le bassin de l'Ardèche et le Rhône court-circuité (Ladet) - L'Apron du Rhône, un poisson remarquable dans un site exceptionnel tel que les Gorges de l'Ardèche? - Rapport de synthèse LIFE (D.Doublet) - Rapports suivi migrateurs (MRM) - Observatoire patrimoine naturel RNF (Fiers) 1980 à 2007 1995 1996 - Inventoriée dans la Thèse réalisée en par P. Vervier Publications: - Araignées et opilions des grottes de l'Ardèche. (Balazuc et Dresco) - Etude du peuplement souterrain karstique de la Réserve Naturelle. Rapport de travail. (Vervier) - Le milieu aquatique souterrain des Gorges de l'Ardèche. Premiers résultats hydrologiques et faunistiques. (Vervier) - Etude du peuplement souterrain karstique de la Réserve Naturelle. Rapport de travail II (Vervier) - Etude du peuplement souterrain karstique de la Réserve Naturelle. Rapport de travail III (Vervier) - Hydrologie et dynamique des peuplements aquatiques souterrains : comparaison de deux systèmes karstiques des gorges de l'Ardèche. (Vervier) - La vie dans les eaux souterraines karstiques des gorges de l'Ardèche (Vervier) 1983-1988 Moyen à bon 31 espèces Très incomplet 22 espèces 2004 2000 à 2007 1974 1993 1996 1998 1999 à 2003 2000 à 2007 2004 Invertébrés Faune souterraine karstique terrestre Arachnides 1952 1984 1985 1986 1985-1986. 1988 1989 72 Crustacés : Insectes : - Inventoriée dans la Thèse réalisée en par P. Vervier Publications: - Idem Arthropodes Arachnides (Vervier) 1983 – 1988 - Inventoriée dans la Thèse réalisée en par P. Vervier Publications: - Idem Arthropodes Arachnides (Vervier) 1983 – 1988 - Inventoriée dans la Thèse réalisée en par P. Vervier - Données préliminaitres sur mollusques stygobies de la réserve naturelle des gorges de l’Ardèche (Alain Bertrand) 1983 – 1988 2002-2003 Très incomplet 5 espèces Très incomplet 25 espèces Très incomplet 13 espèces Très incomplet 22 espèces Très incomplet 15 espèces Incomplet 82 espèces 1984 à 1986 1984 à 1986 Faune souterraine karstique aquatique Mollusques : Publications: - Idem Arthropodes Arachnides (Vervier) - Rapport préliminaire sur mollusques stygobies de la RNNGA (Bertrand) Crustacés : Insectes : Hors faune karstique 1984 à 1986 2002-2003 - Inventoriée dans la Thèse réalisée en par P. Vervier Publications: - Idem Arthropodes Arachnides (Vervier) 1983 – 1988 - Inventoriée dans la Thèse réalisée en par P. Vervier Publications: - Idem Arthropodes Arachnides (Vervier) 1983 – 1988 1984 à 1986 1984 à 1986 souterraine Mollusques : - Communication personnelle par G. Cochet - Etude mollusques continentaux des gorges de l'Ardèche (Falkner et Gargominy) Publications: - Sur les mollusques recueillis par L. Chiron dans les dolmens du département de l'Ardèche. (Germain) - Rapport Etude mollusques continentaux des gorges de l'Ardèche (Falkner et Gargominy) 1997-1998 2003 1911 2003 73 Arachnides: - Inventaire réalisé en, par B. Raphaël, M. Emerit, J-C. Bonaric. 1984 Très incomplet - Araignées des berges à galets des gorges de l’Ardèche – JC.Ledoux 2007 Incomplet Publications: - Araignées et opilions des grottes de l'Ardèche (Balazuc et Dresco) - rapport d’étude : Araignées des berges à galets des gorges de l’Ardèche (JC Ledoux) 1952 2007 Incomplet 14 espèces 1998 1980 à 2007 Moyen 99 espèces et 17 espèces potentielles à rechercher Etude des coléoptères saproxyliques de la RNNGA et d'Eyrole B.Calmont 2006 – 2008 Arthropodes ripicoles des Gorges de l’Ardèche – B.Calmont Publication: - Coléoptères de l'Ardèche. Contribution à l'inventaire d'une faune Régionale (Balazuc) - Rapport d'étude intermédiaire des coléoptères saproxyliques de la RNNGA et d'Eyrole - B.Calmont - Rapport d’étude : Arthropodes ripicoles des Gorges de l’Ardèche – B.Calmont 2006 Moyen à bon 2007 Moyen à bon 218 espèces dont 196 espèces saproxyliques, dont 46 espèces bioindicatrices - Inventaire préliminaire du patrimoine des réserves naturelles, par Delhaye Publication: - Inventaire préliminaire du patrimoine des réserves naturelles, par Delhaye 1996 Très incomplet 2 espèces protégées - Résultats préliminaires d’un inventaire entrepris par A. Ladet - Espèces observées par J.M. Faton et E. Sanchez. Publications: - Les Odonates de la vallée de l'Ardèche et de ses affluents.(Ladet) - Inventaire des Odonates des Gorges de l'Ardèche. Résultats préliminaires. (Ladet) 1992 et 1998 1992 Lépidoptères: - Inventaire des Rhopalocères dans la réserve naturelle par E. Sanchez - Données observations agents SGGA Coléoptères : Odonates: Névroptères : 99 espèces appartenant à 26 familles 1992 1992 1984 2006 2007 1996 74 Orthoptères : Macroinvertébrés : - Inventaire préliminaire du patrimoine des réserves naturelles, par Delhaye 1996 - Observations agents SGGA Publications: - Inventaire préliminaire du patrimoine des réserves naturelles, par Delhaye, 2004 - 2007 - Etude des peuplements de macroinvertébrés, benthiques du cours inférieur de l'Ardèche. Dynamique spatio-temporelle.(Dodelec) - Etude des peuplements de macroinvertébrés bentiques de l'Ardèche dans son cours inférieur. (Dodelec) - Etude hydrobilogique de la rivière Ardèche dans son parcours des Gorges (S.Mérigoux, B.Celliot § S.Dodélec) Publications: - Etude des peuplements de macroinvertébrés, benthiques du cours inférieur de l'Ardèche. Dynamique spatio-temporelle.(Dodelec) - Etude des peuplements de macroinvertébrés bentiques de l'Ardèche dans son cours inférieur. (Dodelec) - Rapport d’étude : Etude hydrobilogique de la rivière Ardèche dans son parcours des Gorges (S.Mérigoux, B.Celliot § S.Dodélec) Très incomplet 19 espèces 1996 1986 Incomplet 1987 2007 Moyen à bon 1986 1987 2007 75 Annexe 5 : Tableau des principales espèces d'oiseaux rupestres présents dans la RNNGA Nom scientifique Accipitriformes Accipitridés Gyps fulvus Neophron percnopterus Aquila chrysaetos Hieraaetus fasciatus Falconidés Falco tinnunculus Falco peregrinus Columbiformes Columbidés Colomba livia domestica Colomba oenas Strigiformes Strigidés Bubo bubo Apodiformes Apodidés Apus apus Apus melba Passériformes Hirundinidés Delichon urbica Hirundo daurica Hirundo rustica Ptyonoprogne rupestris Prunellidés Prunella collaris Turdidés Monticola solitarius Phoenicurus phoenicurus Phoenicus ochruros Tichodromadidés Tichodroma muraria Corvidés Corvus corax Corvus monedula Pyrrhocorax graculus Pyrrhocorax pyrrhocorax Passéridés Passer domesticus Nom commun statut Nat. CEE Bern Bonn Vautour fauve Vautour percnoptère Aigle royal Aigle de Bonelli Oe Oe Oe R No1 No1 No1 No1 I I I I II II, III II II, III II II II II w2, c1 w2, c1 w2, c1 w2, c1 r v r d / / / / Faucon crécerelle Faucon pèlerin R R No1 No1 / I II, III II, III II II w2, c1 w1 / r / / Pigeon biset (domestique) Pigeon colombin R R Ch Ch / II/2 / III / / / / / / / / Grand-Duc d’Europe R No1 I II, III / w2, c1 r / Martinet noir Martinet à ventre blanc Rp Rm No1 No1 / / III II, III / / / / / / / / Hirondelle de fenêtre Hirondelle rousseline Hirondelle de cheminée Hirondelle de rochers Rm Rp Rp Rm No1 No1 No1 No1 / / / / II,III II, III II, III II,III / / / / / / / / / d / / / / / / Accenteur alpin Ohm No1 / II,III / / / / R,Ohm No1 Rm No1 R,Ohm No1 / / / II, III II,III II,III / / / / / / i / / / / / Monticole bleu Rougequeue à front blanc Rougequeue noir Wash Cat F Cat M Tichodrome échelette Ohm No1 / III / / r / Grand Corbeau Choucas des tours Chocard à bec jaune Crave à bec rouge R Ohm Oe Oe No1 No1 No1 No1 / II/2 / I III / II,III II,III / / / / / / / / / / / / / / / / Moineau domestique R / / / / / / / Statut dans la Réserve Naturelle : "R" : espèce se reproduisant et pouvant être observée toute l'année, "Rm" : espèce se reproduisant, n'hivernant pas en Ardèche (sauf exception), "Rp" : reproduction possible mais restant à prouver, "Oe" : observation d'individus erratiques, "Om" : observation en migration, "Oh" : observation en hivernage, "Ohm" : observation en hiver et en migration "D" : Espèce rupestre disparue 76 Tableau récapitulatif des espèces des oiseaux rupestres et leurs effectifs Espèce Aigle de Bonelli Vautour percnoptère Faucon pèlerin Faucon crécerelle Hibou grand-duc Pigeon colombin Martinet à ventre blanc Hirondelle de rocher Hirondelle de fenêtre Merle bleu Rouge-queue noir Choucas des tours Grand corbeau Effectifs 2 couples Ne niche pas dans la réserve / Présent depuis 2003 sur le site N2000 B1 (plateaux alentours) 3 à 4 couples Environ 10 couples 5 à 10 couples 30 à 35 couples 150 à 300 couples Environ 200 couples 20 à 100 couples 15 à 30 couples 30 à 70 couples 150 à 300 couples 4 à 6 couples Les effectifs des oiseaux rupestres des gorges de l’Ardèche (d’après Michel Mure) 77 Annexe 6: Tableau des principales espèces de mammifères connues de la RNNGA Nom scientifique Insectivores Erinacéidés Erinaceus europaeus Soricidés Suncus etruscus Carnivores Canidés Vulpes vulpes Mustélidés Lutra lutra Martes foina Martes martes Meles meles Mustela nivalis Putorius putorius Viverridés Genetta genetta Artiodactyles Suidés Sus scrofa Cervidés Capreolus capreolus Rongeurs Sciuridés Sciurus vulgaris Castoridés Castor fiber Muridés Apodemus sylvaticus Arvicola sapidus Microtus duodecimcostatus Mus spretus Ondatra zibethicus Rattus norvegicus Rattus rattus Myoxidés Eliomys quercinus Myoxus glis Myocastoridés Myocastor coypus Lagomorphes Léporidés Lepus capensis Oryctolagus capensis Nom commun sta. abn Nat CEE Hérisson d’Europe S, R * Nm1 / III / / / / Pachyure étrusque S, R * / / III / / / / Renard roux S, R ** Ch, Nu / / / / / / Loutre d’Europe Fouine Martre Blaireau européen Belette Putois Bern Bonn Wash Cat F Cat M T (?) S, R S, R S, R S, R T? * Nm1 *** Nm3/Ch, Nu * Nm2/Ch, Nu *** Ch *** Nm2 * II, IV / V / / II III III III III / / / / / III III / / III III / / s s s / / / / / Genette S, R *** Nm1/Ch, Nu V III / / i / Sanglier S, R *** Ch, NU / / / / / / Chevreuil S,T * Ch / III / / / / Ecureuil roux S, R * Nm1 / III / / s LR Castor d'Eurasie S, R *** Nm1 II,IV III / / s / Mulot sylvestre Campagnol amphibie Campagnol provencal S, R S, R S, R *** *** *** / / / / / / / / / / / / / / / / i / / LR / Souris à queue courte Rat musqué Rat surmulot Rat noir S, R S, R S, R S, R *** *** *** *** / Ch, Nu / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / i / / / / Lérot Loir S, R S, R *** *** / / / / III III / / / / / / VU LR T * Ch, Nu / / / / / / S, R S, R ** *** Ch Ch, Nu / / III III / / / / i i / / Ragondin Lièvre d'Europe Lapin de garenne Abondance (abn.) : *** = courant, ** = rare, * = très rare. Statuts (sta.) : S = sédentaire, R= reproducteur, T = transit. Protections nationales (Nat) : N : espèce protégée au niveau national Ch : espèce de gibier dont la chasse est autorisée Nu : espèce susceptible d’être classée nuisible Arrêté modifié du 17/04/81 fixant les listes de mammifères protégés sur l’ensemble du territoire: Nm1 : Sont interdits en tout temps et sur tout le territoire national pour les spécimens vivants : la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la naturalisation et pour les spécimens vivants ou morts : transport, colportage, utilisation, mise en vente, vente ou achat. Nm2 : Sont interdits pour les spécimens vivants la mutilation, la naturalisation, pour les spécimens vivants ou morts, détruits, capturés ou enlevés le transport, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat. Inventaire de la faune menacée de France (Cat F) : s : espèces à surveiller, non menacées mais dont les populations sont en déclin dans leur aire de répartition i : espèces à statut indéterminé. Taxons appartenant à l’une des trois catégories ci-dessus mais pour lesquels on ne dispose pas de renseignements suffisants. liste rouge mondiale de l’UICN (1996), (cat M) : VU vulnérable) / LR (faible risque) 78 Annexe 7 : Tableau des principales espèces de chauves-souris présentes dans la RNNGA Nom scientifique Nom commun Rhinolophidés Rhinolophus euryale sta. abn. Nat Rhinolophe euryale Rhinolophus ferrumequinum CEE Bern Bonn Wash Cat F Cat M *** Nm1 II, IV II II / v VU Grand Rhinolophe H,E (rc avant) H,E ** Nm1 II, IV II II / v LR Rhinolophus hipposideros Petit Rhinolophe H, RP ** Nm1 II, IV II II / v VU Vespertilionidés Barbastella barbastellus Eptesicus serotinus Barbastelle commune Sérotine commune H, E ? * * Nm1 II, IV Nm1 IV II II II II / / v s VU / Hypsugo savii Vespère de Savi E * Nm1 II II / s / Miniopterus schreibersi Minioptère de Schreibers H,E ** Nm1 II, IV II II / v LR Myotis bechsteini* Murin de Bechstein H * Nm1 II, IV II II / v VU Myotis capaccinii Murin de Capaccini E ** Nm1 II, IV II II / v VU Myotis blythi Petit murin H, E * Nm1 II, IV II II / v / Myotis daubentoni Murin de Daubenton H,E ** Nm1 II II / s / Myotis emarginatus Murin à oreilles échancrées E,RC * Nm1 II, IV II II / v VU Myotis myotis Grand murin * Nm1 II, IV II II / v LR Myotis nattereri Murin de Natterer H,E, RC H,E * Nm1 IV II II / s / Nyctalus noctula Noctule commune H * Nm1 IV II II / v / Nyctalus leisleri Noctule de Leisler H * Nm1 IV II II / v LR Pipistrellus nathusii* Pipistrelle de Nathusius H * Nm1 IV II II / s / Pipistrellus pipistrellus Pipistrelle commune H,E ** Nm1 IV III II / s / Pipistrellus kuhli Pipistrelle de Kuhl Plecotus austriacus Oreillard gris Molossidés Tadarida teniotis Molosse de Cestoni IV IV H * Nm1 IV à voir II / s / H,E * Nm1 IV II II / s / E ? Nm1 IV II II / r / Source:données Issartel, C.O.R.A., 2006. Nom scientifique* signifie que l’espèce n’a pas été observée dans le périmètre de la réserve naturelle mais dans des gîtes très proches. Statuts (sta.) (en l'état actuel des connaissances) : H (hivernant), E (estivant), RP (reproducteur possible), RC (reproducteur certain). Abondance (abn.) (en l'état actuel des connaissances) : * = <10 individus, ** = de 10 à 100 individus, *** = plus de 100 individus, ? = indéterminée. II et IV : annexes de la Directive Européenne Habitats Arrêté modifié du 17/04/81 fixant les listes de mammifères protégés sur l’ensemble du territoire: Nm1 : Sont interdits en tout temps et sur tout le territoire national pour les spécimens vivants : la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la naturalisation et pour les spécimens vivants ou morts : transport, colportage, utilisation, mise en vente, vente ou achat. Inventaire de la faune menacée de France (Cat F) : s : espèces à surveiller, non menacées mais dont les populations sont en déclin dans leur aire de répartition v : espèces vulnérables, taxons risquant d’entrer dans la catégorie “ en danger ” si les facteurs défavorables continuent à exercer leurs effets r : espèces rares. Taxons dont les populations dans le Monde, en Europe ou en France sont peu nombreuses. cat M (liste rouge mondiale de l’UICN (1996) : VU vulnérable) / LR (faible risque) 79 Annexe 8 : Tableau des principales espèces de reptiles présents dans la RNNGA Nom scientifique Nom commun abn Nat CEE. Squamates Chalcides chalcides Seps tridactyle Bern Bonn Wash Cat F Cat M *** Nar.1 / III / Lacertidés Lacerta lepida Lézard ocellé ** Nar.1 / II / Lacerta bilineata Lézard vert *** Nar.1 IV II / Podarcis hispanica Lézard hispanique *** Nar.1 / III Podarcis muralis Lézard des murailles *** Nar.1 IV Pdamnodromus hispanicus Psammodrome d’Edwards * Nar.1 Anguidés Anguis fragilis Orvet fragile *** / Habitat s / friches, talus, pelouses sèches v / / s / / / s / II / / s / / II / / r / paysages découverts, bois, gorges rocheuses végétation buissonnante, zone ensoleillée formations rocheuses bien exposées divers biotopes frais et humides endroits secs, chauds et ensoleillés Nar.1 / III / / s / milieux ensoleillés et humides pourvus d'une végétation dense * Nar.1 IV II / / s / *** Nar.1 / III / / s / Colubridés Coluber viridiflavus Couleuvre verte et jaune Coronella girondica Coronelle girondine Elaphe longissima Couleuvre d'Esculape *** Nar.1 IV II / / s / Elaphe scalaris Couleuvre à échelons *** Nar.1 / III / / s / Malpolon monspessulanus Couleuvre de Montpellier *** Nar.1 / III / / s / Natrix maura Couleuvre vipérine *** Nar.1 / III / / s / endroits secs, ensoleillés, rocheux et broussailleux biotopes secs, ensoleillés : forêts claires, lisières, tas de pierres coteaux rocheux, murailles en ruines, prairies, bois, lisières formations broussailleuses, rocheuses et bien exposées endroits secs, chauds, rocailleux sableux, végétation buissonnante milieux aquatiques Natrix natrix Couleuvre à collier *** Nar.1 / III / / s / milieux aquatiques Vipère aspic *** Nar.2 / III / / s / divers biotopes * / / / / / / / Milieux aquatiques (bordelaise) Vipéridés Vipera aspis Emydidées Trachemys Elegans Scripta Tortue de Floride Sources : RNGA, 1996 / Sanchez, 1998. Biotope 2005 / Données Issartel-CORA , 2006 Abondance : *** = commun , ** = rare (3-5 stations connues), * = très rare (1-2 stations connues). IV : annexes de la Directive Européenne Habitats II et III : Convention de Bern Nar.1 : Sont interdits en tout temps et sur tout le territoire métropolitain pour les spécimens vivants : la destruction ou l’enlèvement des œufs et nids, destruction, mutilation, capture, enlèvement, naturalisation et pour les spécimens vivants ou morts : transport, colportage, utilisation, mise en vente, vente ou achat Nar.2 : Sont interdits pour les spécimens vivants la mutilation, la naturalisation, pour les spécimens vivants ou morts le transport, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat. Cat : S= espèces à surveiller, non menacées mais dont les populations sont en déclin dans leur aire de répartition 80 Annexe 9 : Tableau des principales espèces d’amphibiens présents dans la RNNGA Nom scientifique Urodèles Salamandridés Nom commun abn Nat. Salamandra salamandra Salamandre tachetée Triturus helveticus Triton palmé Anoures Discloglossidés Alytes obstetricans *** Nar.1 * Nar.1 CEE Bern Bonn Wash Cat F Cat M / III / / s / / III / / s / habitat forêts, parties supérieures (sources) des fonds de vallon humides à ruisseaux temporaires. fonds de vallon à ruisseaux temporaires à faible courant Crapaud accoucheur *** Nar.1 N IV II / / i / éboulis, talus herbeux près des ruisseaux Pélobate cultripède ** Nar.1 N IV II / / v / terrains légers et sableux Pélodyte ponctué ** Nar.1 N / III / / v / sous terre/pierres, près de l’eau ; reproduction dans les eaux stagnantes Crapaud commun Crapaud calamite *** Nar.1 N * Nar.1 N / III / / s / IV II / / s / tous les milieux (forêts, friches) terrains légers et sablonneux, formations végétales rases Rainette méridionale ** Nar.1 N IV II / / s / milieux ouverts, mares et plans d'eau bien ensoleillés Grenouille de *** Nar.1 Lessona ? N Grenouille *** Nar.1 rieuse N Grenouille agile ** Nar.1 N Grenouille de *** Nar.1 Perez N IV III / / / milieux aquatiques V III / / s / milieux aquatiques IV II / / v / milieux aquatiques V III / / s / Pélobatidés Pelobates cultipres Pélodytidés Pelodytes punctuatus Bufonidés Bufo bufo Bufo calamita Hylidés Hyla meridionalis Ranidés Rana lessonae Rana ridibunda Rana dalmatina Rana perezi milieux aquatiques ensoleillés Source : RNGA, 1996, Sanchez, 1998. Abondance : *** = commun , ** = rare (3-5 stations connues), * = très rare (1-2 stations connues). 81 Annexe n°10 : Tableau des principales espèces de poissons présents dans la RNNGA Nom scientifique Agnathes Petromizonidés Lampetra fluviatilis Gnathostomes Téléostéens Clupeidés Alosa fallax sp. Salmonidés Oncorhynchus mikiss Salmo trutta fario Thymallidés Esocidés Esox lucius Cyprinidés Abramis brama Alburnoides bipunctatus Alburnus alburnus Barbus barbus Carassius carassius Chondrostoma nasus Chondrostoma toxostoma Cyprinus carpio (dont Gobio gobio Leuciscus cephalus Leuciscus leuciscus Leuciscus souffia Phoxinus phoxinus Rutilus rutilus Scardinius erythrophtalmus Tinca tinca Rhodeus sericeus Nom commun St. abn Nat Lamproie fluviatile ? D N Np1 Alose feinte ? Truite arc-en-ciel Truite commune / ? Brochet ? Brème commune Spirlin Ablette Barbeau fluviatile Carassin Hotu Toxostome Carpe commune Carpe miroir) Goujon Chevaine Vandoise Blageon Vairon Gardon Rotengle Tanche Bouvière X X X X X X X X X X X X X X X X X X CEE Bern Bonn Wash Cat F Cat M II,V III / / v LR D N Np1 II, V III / / v DD * / N Np1 / / / / / / / / / / * N Np1 / / / / v / / III / / / III III / / / / / III / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / v / / / / / r / / / / / / / / / / / / / / DD / / / / / / / / / / / / / / / / / / v / / / / / / / / / / / / / / / d / / / / CR / / / / / ** / *** / *** / *** / *** / *** / *** / *** / ** / *** / *** / ** N Np1 *** / ** / ** / * / ** / *** Liste / / / / / V / / II / / / / / II / / / / II rouge Cobitidés Nemacheilus barbatulus Loche franche X ** / / / Ictaluridés Ictalurus melas Poisson chat2 X *** / / / Anguillidés Anguilla anguilla Anguille ? *** / / / Percidés Gymnocephalus cernunus Gremille X ** / / / Lepomis gibbosus Perche soleil2 X *** / / / Perca fluviatilis Perche X *** / / / Stizostedion lucioperca Sandre X ** / / / Zingel Asper Apron ? * NNP1 II, IV II Cottidés Cottus gobio Chabot ? * / II / St. : (statuts) : X = reproduction dans la réserve, ? = Reproduction possible dans la réserve. Abondance :*** = courant, ** = rare, * = très rare, D = disparu. Sources : 1956, Dorier; 1983 : Doledec ; 1995-1998 : C.S.P., R.N.G.A., 1996, Recorbet. Espèces2 = espèces susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques. 82 Annexe n°11 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces d’oiseaux remarquables (rupestre et non rupestre) de la RNNGA (d’après Inventaire 1996 – M.Mure / CORA) Valeur patrimoniale: 0 (inconnue), 1(forte), 2 (moyenne), 3 (faible) Etat de conservation: 0 (inconnu), 1 (bon), 2 (moyen), 3 (mauvais), 4 (très mauvais) Nom scientifique Hieraaetus fasciatus Neophron percnopterus Falco peregrinus Bubo bubo Falco tinnunculus Apus apus Apus melba Ptyonoprogne rupestris Monticola solitarius Tichodroma muraria Corvus corax Corvus monedula Accipiter gentilis Pernis apivorus Accipiter nisus Circaetus gallicus Strix aluco Milvus migrans Alcedo atthis Cinclus cinclus Egretta garzetta Lullula arborea Sylvia undata Emberiza hortulana Caprimulgus europeaus Nom Français Aigle de Bonelli Vautour percnoptère Faucon pèlerin Grand-Duc d’Europe Faucon crécerelle Martinet noir Martinet à ventre blanc Hirondelle de rochers Monticole bleu Tichodrome échelette Grand Corbeau Choucas des tours Autour des palombes Bondrée apivore Epervier d'Europe Circaète Jean-le-Blanc Chouette hulotte Milan noir Martin pêcheur Cincle plongeur Aigrette garzette Alouette lulu Fauvette pitchou Bruant ortolan Engoulevent d'Europe Nat CEE Effectif (couple) Valeur patrimoniale Etat de conservation No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 No1 I I I I I / / / / / / II2 / I / I / I I / I I I I I 2 Absent 3à4 5 à 10 10 ( ?) ? 150 à 300 200 15 à 30 Non nicheur 4à6 150 à 300 ? ? ? 2 à 10 ( ?) ? 1-3? ? ? Pas nicheur connu 0 ? ? 0-2 1 1 1 1 2 2 2 2 1 1 2 2 1 1 1 1 2 1 1 2 1 1 1 1 1 4 4 2 1 1 0 0 1 0 0 1 1 0 0 0 1 1 2 0 1 2 4 4 4 4 83 Annexe n°12 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces de mammifères de la RNNGA Valeur patrimoniale: 0 (inconnue), 1(forte), 2 (moyenne), 3 (faible) Etat de conservation: 0 (inconnu), 1 (bon), 2 (moyen), 3 (mauvais), 4 (très mauvais) Nom scientifique Nom Français Nat CEE Erinaceus europaeus Suncus etruscus Vulpes vulpes Lutra lutra Martes foina Martes martes Meles meles Mustela nivalis Genetta genetta Sus scrofa Capreolus capreolus Sciurus vulgaris Castor fiber Apodemus sylvaticus Arvicola sapidus Hérisson d’Europe Pachyure étrusque Renard roux Loutre d’Europe Fouine Martre Blaireau européen Belette Genette Sanglier Chevreuil Ecureuil roux Castor d'Europe Mulot sylvestre Campagnol amphibie Campagnol provençal Souris à queue courte Rat musqué Rat surmulot Rat noir Lérot Loir Ragondin Lièvre d'Europe Lapin de garenne Nm1 / Ch Nu Nm1 Nm3/ChNu Nm2/ChNu Ch Nm2 Nm1/ChNu ChNu Ch Nm1 Nm1 / / Microtus duodecimcostatus Mus spretus Ondatra zibethicus Rattus norvegicus Rattus rattus Eliomys quercinus Myoxus glis Myocastor coypus Lepus capensis Oryctolagus cuniculus / Chèvres « sauvages » / / / I / V / / V / / / II,IV / / Effectif (estimation) ? Absent ? ? 1à? 50 à 80 25 à 50 10 à 20 ? 25 à 50 80 à 100 15 à 20 10 30 à 40 ? Présence ? Valeur patrimoniale 1 2 3 1 1 1 1 1 1 3 1 2 1 3 1 Etat de conservation 2à3 0 2 à 3 (?) 1à2 1 1à2 1 0 1 1 3à4 1 (?) 1à2 0 0 / / ? 3 ou 0 0 / / ? 0 0 ChNu / / / / ChNU / / / / / / ChNu / ? ? ? ? ? 2à? 10 à 20 + de 100 ( ?) 3 0 0 3 3 0 3 3 0 0 0 0 0 0 1à2 2 Ch / 70 à 120 0 1 84 Annexe n°13 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des chiroptères de la RNNGA (d’après Inventaire et Suivi Cavités et chauves-souris 2000 à 2007– G.Issartel / CORA) Valeur patrimoniale: 0 (inconnue), 1(forte), 2 (moyenne), 3 (faible) Etat de conservation: 0 (inconnu), 1 (bon), 2 (moyen), 3 (mauvais), 4 (très mauvais) Effectif : Abondance (abn.) (en l'état actuel des connaissances) : * = <10 individus, ** = de 10 à 100 individus, *** = plus de 100 individus, ? = indéterminée. / minimum connu ou estimé en fonction des connaissances Nom scientifique Nom Français * Effectif Valeur patrimoniale Rhinolophe euryale Grand Rhinolophe *** ** 1 1 Etat de conservation 3 2 Petit Rhinolophe Barbastelle commune Sérotine commune Vespère de Savi Minioptère de Schreibers Murin de Bechstein Murin de Capaccini Petit murin Murin de Daubenton Murin à oreilles échancrées Grand murin Murin de Natterer Noctule commune Noctule de Leisler Pipistrelle de Nathusius Pipistrelle commune Pipistrelle de Kuhl Oreillard gris Molosse de Cestoni ** * * ** *** * *** ** *** ** 1 1 1 2 1 1 1 1 3 1 2 0 0 0 0 0 3 0 1 0 ** ** * ** * ** ** ** ** 1 2 ? 3 ? 3 3 2 3 0 0 0 0 0 1 1 0 2 (selon liste rouge RA) Rhinolophus euryale Rhinolophus ferrumequinum Rhinolophus hipposideros Barbastella barbastellus Eptesicus serotinus Hypsugo savii Miniopterus schreibersi Myotis bechsteini* Myotis capaccinii Myotis blythi Myotis daubentoni Myotis emarginatus Myotis myotis Myotis nattereri Nyctalus noctula Nyctalus leisleri Pipistrellus nathusii* Pipistrellus pipistrellus Pipistrellus kuhli Plecotus austriacus Tadarida teniotis 85 Annexe n°14 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces de reptiles et amphibiens de la RNNGA Valeur patrimoniale: 0 (inconnue), 1(forte), 2 (moyenne), 3 (faible) Etat de conservation: 0 (inconnu), 1 (bon), 2 (moyen), 3 (mauvais), 4 (très mauvais) * Effectif : Abondance (abn.) (en l'état actuel des connaissances) : * = <10 individus, ** = de 10 à 100 individus, *** = plus de 100 individus, ? = indéterminée. Nom scientifique Nom Français Effectif (estimation) Valeur patrimoniale Etat de conservation (selon liste rouge RA) Reptiles Chalcides chalcides Lacerta lepida Lacerta bilineata Podarcis hispanica Podarcis muralis Pdamnodromus hispanicus Anguis fragilis Coluber viridiflavus Coronella girondica Seps tridactyle *** 1 2 Lézard ocellé Lézard vert Lézard hispanique Lézard des murailles Psammodrome d’Edwards ** *** *** *** ? 1 2 2 2 1 3 2 2 2 0 *** * *** 2 2 2 2 3à4 2 *** *** *** 2 1 2 1 1 1 *** *** *** ? 2 2 2 Invasive 1 1 0 0 *** ? *** ** ** *** ? *** *** *** ** *** 2 2 2 1 1 2 1 2 2 2 2 2 2à3 3à4 2à3 2à3 2à3 1 3à4 2à3 2 2 2 2 Orvet fragile Couleuvre verte et jaune Coronelle (bordelaise) girondine Elaphe longissima Couleuvre d'Esculape Elaphe scalaris Couleuvre à échelons Malpolon Couleuvre de monspessulanus Montpellier Natrix maura Couleuvre vipérine Natrix natrix Couleuvre à collier Vipera aspis Vipère aspic Trachemys Scripta Tortue de Floride Elegans Amphibiens Salamandra salamandra Salamandre tachetée Triturus helveticus Triton palmé Alytes obstetricans Crapaud accoucheur Pelobates cultipres Pélobate cultripède Pelodytes punctuatus Pélodyte ponctué Bufo bufo Crapaud commun Bufo calamita Crapaud calamite Hyla meridionalis Rainette méridionale Rana lessonae Grenouille de Lessona ? Rana ridibunda Grenouille rieuse Rana dalmatina Grenouille agile Rana perezi Grenouille de Perez 86 Annexe n°15 : Tableau de l’évaluation de la valeur patrimoniale et de l’état de conservation des principales espèces de poissons remarquables de la RNNGA Valeur patrimoniale: 0 (inconnue), 1(forte), 2 (moyenne), 3 (faible) Etat de conservation: 0 (inconnu), 1 (bon), 2 (moyen), 3 (mauvais), 4 (très mauvais) * Effectif : Abondance (abn.) (en l'état actuel des connaissances) : * = <10 individus, ** = de 10 à 100 individus, *** = plus de 100 individus, ? = indéterminée. D : disparue Nom scientifique Nom Français Nat CEE Alosa fallax sp. Zingel Asper Petromyson marinus Lampetra fluviatilis Alose feinte Apron Lamproie marine Lamproie fluviatile Barbeau fluviatile Truite commune Brochet Toxostome Np1 Barbus barbus Salmo trutta fario Esox lucius Chondrostoma toxostoma Leuciscus leuciscus Leuciscus souffia Anguilla anguilla Rhodeus sericeus amarus Vandoise Blageon Anguille Bouvière Np1 II,V II,V II Effectif (estimation) *** * D Valeur patrimoniale 1 1 1 Etat de conservation 2à3 4 4 Np1 II,V ? 1 4 / V *** 3 1 Np1 Np1 / / / II ** ** *** 1 1 1 3 2 1 à2 Np1 / / Liste Rouge / II / II *** *** *** *** 1 1 1 1 2 1à2 2à3 2 87 ANNEXES CARTOGRAPHIQUES Ces cartes sont des documents issus de la cartographie de la réserve naturelle, élaborée par l’ONF, en 2007. Carte A : Carte des habitats naturels + légende Carte B : Carte de l’état de conservation des habitats dominants. Carte C : Carte géologique Carte D : Données archéologiques Carte E : Localisation du petit patrimoine 88 Légende des habitats naturels Eaux courantes sans végétation, CB : 24.14 Bancs de graviers sans végétation, CB : 24.21 Végétation pionnière des bancs de graviers et de sables à Glaucium flavum, CB : 24.225, Nat 2000 : 3250-1 Formations pionnières nitrophiles sur limons, riches en annuelles, CB : 24.53, Nat 2000 : 3280-1 Fourrés préforestiers méditerranéens, caducifoliés et mésophiles, CB : 31.89 Fourrés alluviaux mélangés plus évolués à Fraxinus, Populus et Robinia soumis aux crues, CB : 31.H Fourrés de chênes verts (coupe récente du taillis), CB : 32.113 Matorrals préforestiers arborescents à Genévriers, CB : 32.131, Nat 2000 : 5210-1 Matorrals xérophiles et stables à Genévriers rouges (remplacés en situation plus confinée par le buis), CB : 32.132, Nat 2000 : 5210-3 Fourrés et manteaux xérophiles plus ou moins stables à Amélanchier ou Buis dominants, CB : 32.4 Garrigues ouvertes à Thym, Stipe et Brachypode rameux, CB : 32.47 Pelouses densifiées des sols profonds (à Brachypode de Phénicie), CB : 34.36 Pelouses (mésophiles) alluviales interstitielles des dalles soumises aux crues, CB : 34.6 Pelouses xérophiles à Aphyllanthes sur sols marneux, CB : 34.721 Prairies abandonnées plus ou moins rudéralisées, sur terrasses alluviales, CB : 38.13 Tillaie-érablaie sur pente forte à colluvions non stabilisés *, CB : 41.4, Nat 2000 : 9180 Chênaies pubescentes mésoméditerrannéennes, mésophiles, sur sol assez profond, CB : 41.714 Pinèdes de substitution à la chênaie verte, CB : 42.8 Formations pionnières à Salix dominant, régulièrement rajeunies par les crues, CB : 44.12, Nat 2000 : 3280-2 Peupleraies alluviales hygroclines (parfois associées à des frênaies plus matures), CB : 44.612, Nat 2000 : 92A0-6 Chênaies vertes (pubescentes) alluviales sur dépôts sableux décalcifiés, CB : 45.3, Nat 2000 : 9340-3 Chênaies vertes d'affinité supraméditerranéenne (sous-bois à Buis dominant), CB : 45.31, Nat 2000 : 9340-5 Chênaies vertes mésoméditerranéennes, CB : 45.312, Nat 2000 : 9340-3 Parvo-roselières dominées par Eleocharis palustris, parfois associées à des Phalaridaies fragmentaires, CB : 53.14A Grandes cariçaies bordant les cours d'eau, sur sols riches en matières organiques, CB : 53.21 Communautés sur tufs calcaires à l'étage mésoméditerranéen *, CB : 54.12, Nat 2000 : 7220-1 Eboulis et pierriers thermophiles à végétation ouverte xérophile, CB : 61.32, Nat 2000 : 8130-22 Falaises éclairées xérothermophiles (associés à des matorrals à Genévriers rouges pour 10 à 20 % de la surface), CB : 62.1111, Nat 2000 : 8210-1 Substrats rocheux sub-horizontaux nus (dalles, lapiaz et débris cryoclastiques associés), CB : 62.3 Pelouses vivaces psammophiles et xérophiles, riches en annuelles, CB : 64.6 Anciens vergers à l'abandon (oliviers, châtaigniers...), CB : 87.1 Friches alluviales nitrophiles sur dépôts sableux, CB : 87.2 Grottes non exploitées par le tourisme, CB : 65, Nat 2000 : 8310 * : Habitat d'interêt prioritaire