RECIT DETAILLE Pays Etat Date Récit Mexique Sonora Chihuahua

Transcription

RECIT DETAILLE Pays Etat Date Récit Mexique Sonora Chihuahua
RECIT DETAILLE
Pays
Mexique
Etat
Sonora
Chihuahua
Date
03/11/2010
Récit
Notre paisible retraite au restaurant Sierra Vista se termine aujourd'hui. Nous laissons sur le comptoir une photo imprimée la veille, en souvenir de notre rencontre
avec Bethy et sa famille. Lorsque nous reprenons la route à 8h45, il fait déjà 31°C. Nous avons prévu de parcourir d'une seule traite le chemin qui nous sépare du
parc national de la cascade Basaseachic dans l'état du Chihuahua. 300 kilomètres à travers la sierra Madre Occidentale. Soit environ 6 heures de route pour
arriver avant la nuit.
La route qui relie Espéranza à San Nicolas serpente dans le désert sur une centaine de kilomètres. Des dizaines d'urubus à tête rouge nous survolent pendant
que des géocoucou (les bip-bip de Tex Avery) traversent devant le camping-car en courant à toutes jambes. Sur la route, des tarentules tricotent de leurs huit
pattes les rayons de soleil mexicain.
Jusqu'à Rosario, nous croisons de nombreux camions blancs flambant neufs, chargés de charbon ou de minerai, attestant d'une mine dans la région. Nous
sommes surpris par la conduite prudente et courtoise des chauffeurs. A Rosario, nous prenons la direction du nord pour rejoindre la route qui relie Hermosillo à
Chihuahua. Nous subissons un premier contrôle militaire à la jonction entre les deux routes. Rien de bien serieux. Juste une petite visite rapide du camping-car.
Nous sommes tout de même dans la région où de grosses quantités de drogue circulent.
Puis nous continuons notre traversée de la sierra sur la carretera qui épouse chaque pli et repli du terrain, dessinant des centaines de virages. Des hommes sont
en train de dépecer une vache sur le bord de la route. Plus loin des charbonniers fabriquent du charbon de bois dans la forêt de pins. Ici, les maisons en rondins
ressemblent aux cabannes de trappeurs qu'utilisaient les pionniers du nouveau monde au XIXe siècle. Un grand panneau nous informe que nous venons de
pénétrer dans l'état du Chihuahua.
Le soleil est déjà couché lorsque nous arrivons au village de Basaseachic, à 1 875 mètres d'altitude. Nous traversons la petite cité touristique pour nous rendre au
parc national dans lequel se trouve un camping gratuit. Nous sommes seuls lorsque nous nous installons parmi les pins et les rochers. Nous avons à peine le
temps d'apercevoir l'endroit où nous nous sommes posés. La nuit est tombée.
un peu d'espagnol :
Estamos al Mexico desde una semana : Nous sommes au Mexique depuis une semaine
Mexique
Chihuahua
04/11/2010
A 1 875 mètres d'altitude, nous subissons un choc thermique. Il ne fait que 13°C dans le camping-car lorsque nous nous réveillons. Nous nous levons maintenant
avec le soleil, vers 6h30, pour profiter au mieux des journées devenues courtes. A 9h00, nous partons explorer le Parque Nacional de la Cascada de
Basaseachic, une chute d'eau de 246 mètres, la plus haute du Mexique. Nous supportons largement le pull-over que nous avons enfilé.
La première partie de la promenade suit un chemin dallé facile sur 900 mètres jusqu'au sommet de la cascade. Nous sommes surpris par la qualité des
aménagements, jusqu'aux sanitaires très propres qui jalonnent le camino. Un pont en corde, large et sûr, permet de traverser le rio pour rejoindre le premier
belvédère. La vue sur le cirque alentour est magnifique mais nos ne voyons que le rebord de la chute duquel tombe la cascade. Nous poursuivons la promenade
en traversant un pont de fer, grimpons une petite barre rocheuse avant de redescendre par un chemin pierreux et quelques escaliers jusqu'à un second
belvédère. Face à la cascade, nous pouvons avoir une vue d'ensemble sur la chute.
Nous avons sans doute le parc national pour nous tout seuls et nous apprécions cette promenade silencieuse. Nous avons marché pendant 3h30, heureux d'être
retournés au camping-car avant que le soleil ne nous assome de chaleur. En fait, la température stagne autour de 15°C toute la journée avant de chuter
brutalement à 4°C après le coucher du soleil. Malgré le retour du froid, la batterie de la cellule peine à alimenter le réfrigérateur et l'ordinateur en même temps. Je
parviens néanmoins à continuer la rédaction de notre projet de livre.
A la tombée de la nuit, nous sommes toujours seuls dans le très rudimentaire camping du parc. Nous nous couchons de bonne heure pour nous mettre à l'abri du
froid sous la couette.
Pays
Etat
Date
Récit
un peu d'espagnol :
Hace frio, fresco o calor : Il fait froid, frais ou chaud
Mexique
Chihuahua
05/11/2010
La température a encore chuté : 4°C seulement au saut du lit. Nous quittons Basaseachic pour nous rendre à Creel, porte du parc national de Barranca del Cobre,
le "Ravin du Cuivre" (Copper Canyon pour les anglophones). C'est aussi un point d'accès à "El Chepe", le train touristique Chihuahua El Pacifico. Comme
d'habitude, nous prenonss la route buissonnière qui passe au sud de la route nationale Hermosillo-Chihuahua et raccourci le trajet d'une centaine de kilomètres.
Par chance, la route est toute neuve et, hormis quelques tronçons en travaux, nous prenons plaisir à traverser la sierra au milieu des forêts de pins. Nous
circulons entre 2 000 et 2 500 mètres d'altitude.
Nous apprenons aussi à lire notre atlas routier mexicain, le "Guia Roji", pourtant réputé le plus fiable du pays.
Leçon n°1 : l'état d'entretien des routes n'a aucun rapport avec leur importance stratégique,
Leçon n°2 : les distances kilométriques indiquées sont calculées à partir de la carte et non de la réalité du terrain. Elles omettent donc environs 30% de la distance
due aux multiples circonvolutions de la route dans les zones de montagne (important pour le plein de carburant),
Leçon n°3 : les villages indiqués sur la carte n'ont pas souvent une existence réelle sur le terrain et vice-versa,
Leçon n°4 : la numérotation des routes n'est pas la même sur la carte et sur le terrain.
A part ça, tout va bien. Nous sommes sur la bonne route dans la bonne direction. Tout le long du trajet, des équipes d'ouvriers entretiennent la chaussée et les
bas côtés. Sur le bord de la carretera, en lisière de la forêt, des familles d'ouvriers campent sous des bâches plastique pendant la durée des travaux. Des femmes
préparent le repas dans des marmites sur des feux de bois.
Après 3 heures de route, nous arrivons à Creel et nous installons au camping de la Villa Mexicana. Il semble à l'abandon, déserté par les gringos. Il y a cependant
un camping-car solitaire immatriculé en allemagne. Nous apprendrons par la suite qu'il s'agit du véhicule de Gisela et Jörg-Erich (www.panamerikana.de) qui
voyagent sur le continent américain depuis 5 ans. Nous ne les rencontrerons pas. Ils sont en train de faire le voyage en train touristique que nous prévoyons de
faire le lendemain. Lorsque nous reviendrons, ils seront repartis.
Le réfrigérateur apprécie le branchement électrique et nous retrouvons avec plaisir les conversations vidéo avec la France grâce au Wi-FI. Nous en profitons
également pour envoyer de nouvelles mises à jour pour notre site internet.
un peu d'espagnol :
la carretera, el puente, el entronque, cruce de peatones : la route, le pont, l'intersection, traversée de piétons
Pays
Mexique
Etat
Chihuahua
Date
06/11/2010
Récit
Ce matin, nous prenons le train touristique "El Chepe" pour nous rendre à El Fuerte. Une traversée de la sierra Madre Occidentale sur 275 kilomètres. Départ de
Creel à 11h20, arrivée à El Fuerte à 18h00. De 2 300 mètres d'altitude, nous allons descendre à 150 mètres en 7h00. Pour l'instant, la navette de l'hôtel-camping
Villa Mexicana nous conduit à la gare. Nous prenons nos billets pour le train de 1ère classe pour 2166 pesos, un aller, deux personnes. Nous aurions préféré
prendre le train de 2e classe, deux fois moins cher, avec les mexicains. mais nous allons arriver de nuit et les hôtels sont à 5 kilomètres de la gare de El Fuerte. Il
n'y a personne pour conduire les touristes aux hôtels à l'arrivée du train de 2e classe.
Le train arrive à Creel avec 20 minutes de retard. Nous patientons avec Gilles et Melanie, deux jeunes suisses qui ont acheté un camping-car à Vancouver et
espèrent réaliser un tour du monde en deux ans (www.ztrip.info). Serge se joint à nous. Il est français et termine seul sa remontée du continent américain. Sa
femme est retournée en France alors qu'ils étaient au Costa Rica. Il a hâte d'entrer aux USA, fatigué de son voyage et assez désabusé (www.speedy-go.com). Il
nous donne cependant de précieuses informations pour la suite de notre voyage.
Le train arrive et nous laissons nos nouvelles connaissances sur le quai : elles ont pris un billet pour le train de 2e classe qui passe une heure plus tard. Le trajet
commence entre les pins jusqu'à la gare de Divisadero où une halte d'un quart d'heure permet de faire quelques photos rapides du canyon de Baranca del Cobre
après s'être frayé un passage parmi les multiples étales de femmes tarahumaras qui tentent de vendre leur artisanat. C'est aussi le moment d'acheter à manger.
Tout le long de la voie, des petites cantines vendent beignets, tortillas et tacos.
La suite du voyage est assez monotomne, le train poursuivant sa course à travers les forêts de pins. A mi-parcours, les trains se croisent et les équipes changent
de train. Les employés prennent le train en sens inverse pour retourner à leur point de départ. Nous traversons un nombre incalculable de ponts et de tunnels.
Nous profitons de la monotonie du voyage pour faire la connaissance d'Edouardo, un ingénieur brésilien venu donner une formation aux employés d'une mine à
Temoris. Il nous vente les beautés de son pays, dans le nord du Brésil, vers San Paolo. Il nous quitte à Temoris, juste au moment où le parcours commence à
présenter de l'intérêt. Le train amorce sa descente en direction de l'océan pacifique en empruntant une gorge avant d'arriver sur le barrage de Miguel Hidalgo et la
gare de El Fuerte. Malheureusement, nous traversons cette partie du trajet au crépuscule et ne voyons pas grand chose. Nous espérons en profiter mieux le
lendemain au retour.
Arrivée à El Fuerte. Il fait nuit. Nous n'avons pas réservé d'hôtel et ne savons pas comment nous rendre au centre ville. Un homme nous met dans les mains un
prospectus publicitaire de la "Posada del Hidalgo", un hôtel sur le thème de Zorro. Il nous propose une chambre pour deux à 500 pesos. Va pour la posada del
Hidalgo. Mais pas de navette. Il nous faut prendre un taxi, 40 pesos par personne. Le chauffeur nous conduit dans la nuit à travers le désert. Puis nous entrons
dans la ville, très animée en ce début de soirée. Il fait doux. Chacun profite de la soirée pour se rafraîchir, assis sur un banc ou déambulant paisiblement entre
amis ou en famille. Mais nous sommes trop fatigués pour profiter de l'ambiance de cette petite ville coloniale. Le taxi nous dépose devant l'hôtel et propose de
venir nous chercher le lendemain.
Nous sommes accueillis en grandes pompes par le personnel de l'hôtel, d'un luxe dont nous n'avons vraiment pas l'habitude ni le besoin. La posada est composée
de multiples patios sur lequels s'ouvrent salles de restaurants et chambres. Une décoration de style hispanique magnifique. Mais nous entrons dans notre
luxueuse chambre pour ne plus en ressortir jusqu'au lendemain. Nous profitons de la douche et de la télévision. Mangeons un petit repas sortit du sac et nous
couchons.
un peu d'espagnol :
Ferrocarril, tren, estacion, horario, billete de ida y vuelta : chemin de fer, train, gare, horario, billet aller-retour
Pays
Mexique
Etat
Chihuahua
Date
07/11/2010
Récit
Levé 6h30. Nous n'aurons guère profité de la très luxueuse chambre de la Posada del Hidalgo. Le taxi nous attend à 8h00 oiyr retourner à la gare de El Fuerte.
Nous traversons les différents patios de l'hôtel. Des dizaines de colibris volettent autour des mangeoires installées à leur intention. Nous parcourons les rues de la
ville avec une pointe de regret. La ville coloniale au façades multicolores aurait mérité que nous nous y attardions au moins un jour.
A 8h40, El Chepe nous emporte en direction de Creel. Nous profitons mieux du trajet entre El Fuerte et Temoris. C'est pour nous la partie la plus intéressante du
voyage ; celle où le train emprunte une gorge pour passer du pied de la montagne au plateau de la sierra, à plus de 2 000 mètres. Nous enfilons tunnels et ponts.
Les passagers se serrent dans les zones tampon entre les wagons pour photographier les paysages depuis les portières à demi-ouvertes. Nous quittons cactus et
champs de la plaine pour atteindre une forêt quasi tropicale. Des bananiers s'épanouissent dans les petites fermes au bord de la rivière. Puis nous retrouvons les
forêts de pins et les indiens tarahumaras qui se pressent aux portières à chaque arrêt du train pour tenter de vendre nourriture et artisanat.
Nous achetons un sac de pommes à deux mains qui se tendent vers nous. D'autres passagers achètent beignets aux pommes et paniers. Nouvelle halte à
Divisadero, le belvédère au dessus du canyon de Barranca del Cobre. Des voyageurs mexicains achètent des tacos et nous en font goûter. Ils sont excellents.
Puis c'est le retour à Creel et au camping par la navette Villa Mexicana. Nous sommes de nouveau à 2 300 mètres d'altitude. la température a chuté et nous
devons mettre le chauffage pour la soirée.
un peu d'espagnol :
la sierra, el barranco, la llanura, el bosquet : la montagne, le ravin, la plaine, le bois
Mexique
Chihuahua
08/11/2010
Des campeurs se sont installés pendant la nuit à quelques pas du camping-car. Gunnar et Andréa sont allemands. Ils ont passé la frontière à ciudad Juarez en
venant des USA. Débarqués à Halifax au Canada en juillet, ils se sont donné un an pour visiter le continent américain (andrea-reisetagebush.blogspot.com). Ils
voyagent dans une berline grise qui leur sert de livre d'or. La voiture est entièrement couverte des dédicaces de leurs amis de rencontre. Nous trouvons un petit
espace pour y apposer la nôtre. Nous sommes les premiers français à avoir cet honneur.
Pendant que Gunnar et Andréa partent prendre le train pour El Fuerte nous installons un salon de coiffure dans le camping-car. J'ai rendez-vous avec mon
coiffeur préféré : coloration, coupe de cheveux. Puis c'est au tour de Georges. Je mériterai bientôt les ciseaux d'or. Nous voilà tout beaux tout neufs pour
poursuivre notre périple mexicain.
Nous avions rendez-vous avec nos enfants sur le web mais malheureusement internet ne fonctionne pas aujourd'hui. Nous retenterons une connexion demain.
Pendant que je continue à trier et classer les photos pour notre site internet, Georges trace sur la carte notre projet d'itinéraire au Mexique. Une journée paisible
qui nous repose des deux jours passés dans le train. En fin de journée nous profitons du rétablissement de la connexion internet pour relever notre boîte e-mail et
répondre à notre courrier.
un peu d'espagnol :
tiene un cuartu tranquilo ? : Est-ce que vous avez une chambre tranquille ?
Pays
Mexique
Etat
Chihuahua
Date
09/11/2010
Récit
4°C. C'est devenu une habitude. Il gèle toutes les nuits. Nous nous levons vers 6h00 pour mettre le chauffage en route avant de nous recoucher pour attendre
une température plus clémente (12°C). La chaleur augmente pendant que nous prenons notre petit déjeuner et il fait entre 18°C et 20°C lordque nous faisons
notre toilette. Ensuite, nous ouvrons tout en grand pour faire entre le soleil et l'air de la montagne.
Aujourd'hui, nous devons faire tous les pleins avant de reprendre la route demain. Un passage à la banque Santander de Creel nous permet d'échanger des
dollars en pesos. Puis direction le "centre commercial". Un vaste entrepôt où les rayonnages sont rares. Mais en furetant un long moment dans les moindre
recoins, nous finissons par remplir notre panier. Pourtant, il y a le choix : viande congelée ou viande séchée en poudre ; fromage ménonite ou rien. Mais nous
trouvons des biscottes, des conserves de légumes, du lait UHT sans lactose, des oignons et de l'eau. Bref, tout ce qu'il faut pour tenir jusqu'à Durango. Ensuite,
c'est le tour du plein de carburant à la station Pemex avant de faire le plein d'eau au camping. Le remplissage du réservoir est assez "folklorique". Le tuyau mis à
notre disposition par l'hôtel fuit de toute part. Il coule plus d'eau par les trous que dans le réservoir. Une immense flaque se forme autour du camping-car.
Finalement, avec beaucoup de persévérance, Georges parvient tout de même à faire le plein.
Puis nous profitons du retour du Wi-Fi pour engager une conversation vidéo avec notre famille. Derniers échanges de courriers. Nous recherchons des
informations sur le village de Batopilas où nous espérons nous rendre le lendemain. Le froid s'abat à nouveau sur le camping-car. Il est temps de se remettre sous
la couette.
un peu d'espagnol :
Sabe donde puedo encontrar una tienda para comprar comida ? : Savez-vous où je peux trouver un magasin pour acheter de la nourriture ?
Mexique
Chihuahua
10/11/2010
2°C. La chasse d'eau des toilettes a gelé et les vitres du camping-car sont couvertes de givre. Mais lorsque nous quittons le camping, à 9h00, le soleil a déjà bien
réchauffé l'atmosphère. Nous suivons la route n°25 en direction de Guachochi à travers la forêt de pins. Une carretera bien asphaltée qui passe près du beau lac
de Arareko. Mais nous ne nous y attardons pas. Nous savons qu'il faut 5 à 6 heures pour parcourir les 140 kilomètres qui séparent Creel du village de Batopilas
au fond du Canyon de Barranca del Cobre.
Nous avaons les premiers 80 kilomètres jusqu'à la jonction avec la route de Batopilas. On marche beaucoup dans la sierra Tarahumara. Tout au long de la route,
nous croisons des femmes portant parfois un enfant sur le dos dans un replis de leur vêtement, des hommes tirant mules et chevaux bâtés. Nous apercevons des
fermes au toit de tôle et aux murs en brique crue derrière les champs de maïs desséché où paissent chevaux et vaches. Géocoucou et écureuils traversent
devant nous à toutes pattes. Quelques photos d'un cimetière coloré et nous bifurquons pour suivre la route qui mène à Batopilas. 20 kilomètres de ruban asphalté
puis c’est le grand plongeon au fond du canyon sur une piste étroite et chaotique. Nous sommes suspendus entre ciel et terre lorsque nous franchissons la barre
rocheuse qui surplombe à la verticale un ravin de 1 500 mètres de profondeur : d’un côté la paroi, de l’autre un gouffre vertigineux sans garde-fou. Il faut avoir des
nerfs d’aciers, le cœur bien accroché et une foi inébranlable en sa bonne étoile. Nous passons plusieurs « virages de la mort », en épingle à cheveux, face au
vide. Tout au long de la descente, des petites chapelles invitent les voyageurs à faire une petite prière avant de poursuivre plus avant.
Arrivés au fond de la gorge, deux ponts de bois permettent de traverser un rio sous la protection de la « Virgen de la Guadalupe » peinte sur un rocher. Des
maisons tarahumaras en adobe et toit de tôle s’étage sur les pentes du ravin. De minuscules sentiers permettent d’y accéder. Pour les maisons situées de l’autre
côté du rio, pas d’autre solution que de traverser dans l’eau, heureusement basse à cette saison. Par endroit, une passerelle suspendue permet de traverser la
rivière à pied sec. Au bord de la route, hommes et femmes attendent le passage d’un conducteur avec une « camionetta », qui leur permettra d’effectuer plus
rapidement le trajet, assis au fond de la benne. Des indiens portent le costume traditionnel des hommes tarahumaras : un pagne blanc court avec une pointe plus
longue sur l’arrière et une blouse colorée aux multiples plis qui tombe sur la ceinture. Un bandeau blanc ceint leurs cheveux lisses et noirs.
Pays
Etat
Date
Récit
Il nous faut 2h00 pour parcourir les 40 kilomètres de piste jusqu’au village de Batopilas, étonnamment plein de vie, si loin du reste du monde. Nous traversons la
petite cité coloniale, longeons la place centrale avec son kiosque à musique et ses bancs de fer forgé, contournons les maisons colorées avant de nous installer
au bord du rio Batopilas, sur la grève. Nous ne sommes plus qu’à 500 mètres d’altitude et nous avons retrouvé la température et l’environnement désertique.
Nous découvrons avec plaisir le petit restaurant « Carolina » au fond d’une petite place ombragée et nous apprécions les tacos au bœuf accompagnés d’une
purée de haricots secs. Puis nous partons à la recherche d’Arturo le guide local. Il parait que n’importe qui dans la rue peut nous indiquer où se trouve sa maison.
Il nous faudra tout de même interroger trois personnes avant de trouver la bonne information. Nous prenons rendez-vous pour le lendemain 9h00. Il n’est pas
question de visiter seuls les environs sans guide. Les étrangers ne sont pas toujours les bienvenus, surtout s’ils pénètrent par erreur sur des terres utilisées par
les cultivateurs de drogue.
Nous passons le reste de la soirée dans le camping-car au bord du rio Batopilas. Nous entendons les clameurs qui arrivent du terrain de sport voisin où se
déroulent une compétition de volley entre élèves de différents collèges. Des jeunes gens s'amusent à sauter et à courir pour faire grincer la longue passerelle
suspendue qui enjambe la rivière. Dans la nuit, nous sommes réveillés en sursaut. Le camping-car est en train de tanguer sous la pression d'on ne sait qui.
Georges s'arme de courage et sort dans la pénombre. Rien. Nous imaginerons qu'une vache est venue se frotter contre la voiture en passant sur la grève.
un peu d'espagnol :
Sabe donde esta Arturo ? : savez-vous où est Arturo ?
Mexique
Chihuahua
11/11/2010
Nous avons rendez-vous à 9h00 avec Arturo devant l'hôtel Junitas. A 9h30, nous embarquons sa camionet en compagnie de deux australiens. Direction la
mission de San Ignacio, 6 kilomètres plus au sud. Avant de quitter le village, il faut faire le plein du réservoir d’essence. Ici, pas de station « Pemex », les stations
services monopole d’état. Une maisonnette blanche abrite un dépôt de carburant. A la sortie du village, Arturo arrête le véhicule près d’une représentation de la «
Virgen de la Guadalupe » ; il ôte son chapeau blanc, fait un signe de croix et se recoiffe. Mieux vaut se mettre sous la protection de la Madone avant de
poursuivre la route. Le « dream catcher », (attrapeur de rêves), accroché au rétroviseur se balance au gré des ornières du chemin et de la musique mexicaine qui
coule à flot du poste de radio. Nous parvenons à la mission, la cathédrale jaune et blanche autour de laquelle se serrent quelques maisons hispaniques blanches
au toit de tôle. Une petite baraque abrite une tienda (4) où les villageois peuvent acheter de l’épicerie et des sodas. Une autre fait office de bar. Des militaires,
mitraillette en bandoulière, se promènent avec des sacs en plastique noir pleins d’articles qu’ils espèrent troquer avec les indiens contre de l’artisanat.
Impossible de trouver la clef de la cathédrale. Arturo part à sa recherche mais revient bredouille. Peu importe, nous pouvons voir l’intérieur par un petit guichet
pratiqué dans la porte : seul un autel et quelques bancs meublent les lieux. La camionetta se remplie. Les deux australiens, une famille d’indiens et Georges se
serrent dans la benne pendant que je m’installe avec une amie d’Arturo dans la cabine avec notre guide. Nous nous rendons dans le hameau où vivent cinq
familles tarahumaras sous l’autorité de Juan, le père des jeunes mamans. Nous ne nous sentons pas très à l’aise parmi ces pauvres abris devant lesquels les
femmes préparent le repas sur des feux de bois. Pas de porte et pour certains même pas quatre murs pour abriter tous les enfants très intimidés par notre
présence. Comble de l’ironie, les abris sont bâtis à quelques pas des poteaux qui conduisent l’électricité dans les maisons les plus riches. Mais ici, pas d’argent
pour s’offrir le luxe d’une connexion. Heureusement, le malaise s’estompe lorsqu’une des jeunes mamans sort un harmonica et nous donne un petit concert que
nous apprécions tous. Elle semble n’avoir guère plus de 15 ans et pourtant deux petits enfants s’accrochent à sa longue jupe blanche aux multiples plis. Juan se
met à danser une sorte de gigue au son de l’harmonica. Puis c’est la fin de la visite. Il est temps de quitter Juan et sa famille.
Pays
Etat
Date
Récit
Arturo nous conduit au bord du rio Batopilas, en aval du village. Il nous montre les grandes piscines naturelles où il aimait se baigner lorsqu’il était plus jeune.
C’est là qu’il nous explique sa dévotion pour la « Virgen de la Guadalupe ». Encore adolescent, il a un jour été emporté par un rio en cru et a failli se noyer. Mais il
a appelé la Madone à son secours et celle-ci lui a alors envoyé un madrier de bois auquel il a pu s’accrocher pour être finalement sauvé. C’est donc sous la
protection de la Virgen que nous retournons à Batopilas pour manger quelques tortillas chez « Carolina ». Puis nous repartons explorer le village et en particulier
la mine d’argent aujourd’hui désaffectée. Juste à l’entrée nord du village, une galerie sombre s’ouvre devant nous. Arturo ouvre la marche. Nous sommes munis
de lampes de poches et avançons avec prudence dans l’obscurité. Entrer sans guide dans ce boyau, c’est signer son arrêt de mort. Devant nous, une grande
flaque d’eau est enjambée par quelques planches. Arturo arrête notre progression. Il prend une pierre et la jette dans la flaque. Aucun bruit. La flaque est en
réalité un boyau vertical rempli d’eau et profond de 300 mètres. Nous passons prudemment par un autre couloir, contournons d’autres chausse-trappes, baissons
la tête au fur et à mesure que la galerie se rétrécie. A la lumière des lampes, nous pouvons voir briller quelques veines d’argent et de quartz. Nous n’irons pas
plus loin. Au-delà, la roche est friable et la galerie menace de s’effondrer. Retour à l’air libre.
Nous finissons la journée par une visite de la Hacienda San Miguel, la maison de maître en adobe des anciens propriétaires de la mine. Aujourd’hui, ce n’est plus
qu’un ensemble de bâtiments en ruine. Mais Arturo nous fait revivre la grande époque de la mine. Au nord de la ville, un aqueduc de pierre achemine toujours
l’eau qui permet de produire l’électricité qui alimente le village. Le système a été construit au siècle dernier par Alexander Shepherd, le propriétaire des mines
d’argent aujourd’hui à l’abandon. Il permettait de produire l’énergie nécessaire pour l’exploitation des mines et de la fonderie.
Nous visitons la maison d’habitation, l’ancienne église, les restes de la fonderie et les écuries. A l’époque de l’exploitation, la fonderie moulait des barres de 20
kilos d’argent. Une caravane de 50 mules, portant chacune 4 lingots d’argent, parcourait la sierra pendant 8 heures par jour pour rejoindre un poste ou 50 autres
mules prenaient le relais jusqu’au poste suivant et ce pendant 16 jours pour rejoindre la ville de Chihuahua. Soit 800 mules à entretenir et à nourrir à travers la
sierra pour assurer l’acheminement des lingots d’argent. Puis le filon d’argent s’est épuisé, l’activité de la mine a cessé. Les habitants de Batopilas, éloignés de
tout au fond de leur ravin jouissent toujours d’un confort relatif avec électricité et eau courante grâce aux aménagements financés par Alexander Shepherd. Mais
si le village comptait 5 000 habitants à la grande époque des mines, il n’abrite plus maintenant que 800 âmes qui tentent de s’agripper à leur village grâce au
tourisme. Le soir, nous retrouvons Arturo et ses amis qui donnent un concert au restaurant du Pont. Une contrebasse, deux guitares et un accordéon pour chanter
leur amour de la sierra, des femmes et du Chihuahua.
un peu d'espagnol :
Como se llama esta iglesia ? : comment se nomme cette église ?
Mexique
Chihuahua
12/11/2010
Il est temps pour nous de quitter le village perdu de Batopilas. Nous nous levons à l'aube. Deux vaches sont garées sur le parking, chacune sur un emplacement.
Un âne braie à fendre l'âme. Un guide touristique lavec sa voiture dans le gué du rio. Le soleil commence à mettre des touches de couleur sur le haut des
montagnes. 10°C. Une bonne température pour éviter la surchauffe du moteur. Nous longeons la rivière, traversons la ville qui s'éveille et franchissons le pont au
nord de Batopilas. Arroyo San Antonio, Yerbabuena, la Bufa. Les hameaux se succèdent.
Au loin, le bus qui relie Batopilas à Creel a déjà pris de l'avance. Deux camionettas nous dépassent. Hommes et femmes marches déjà le long de la "terrasseria".
Nous surplombons le rio Batopilas avant de changer de vallée. La Virgen de la Guadalupe veille sur les ponts de bois. Nous entamons la longue remontée de la
barre rocheuse. L’angoisse est palpable dans la voiture. Nous devons parcourir en sens inverse l’incroyable piste qui nous a conduit ici. Surtout, se concentrer sur
la route, ne rien imaginer, faire abstraction du vide comme le gymnaste sur sa poutre. Nous atteignons le sommet. Le canyon se referme derrière nous,
enfouissant dans ses entrailles le village perdu de Batopilas, cœur battant de la sierra Tarahumara.
Une petite pause détente et nous reprenons la route en direction de Guachochi. Nous espérons y trouver une station service pour faire le plein. A la recherche
d'un endroit pour prendre le repas de midi, nous nous garons dans une rue près d'une grande place. Les riverains nous informent que nous pouvons rester ici en
toute sécurité. Nous n'irons pas plus loin. Après le repas de midi, nous partons faire une visite de la ville qui ne présente pas grand intérêt. Magasins et voitures
sont vétustes, les maisons entourées de terre battue laissent apparaître la pauvreté. Seul le jardin public avec son lac retient un peu notre attention. Nous
retournons au camping car pour finir paisiblement le reste de la journée.
Pays
Etat
Date
Mexique
Chihuahua
13/11/2010
Récit
un peu d'espagnol :
la calle, la plaza, el parque publico, el lago : la rue, la place, le jardin public, le lac
Malgré une vie animée autour de la place en début de soirée, la nuit a été très calme et silencieuse dans la petite rue de Guachochi. Mais il a fait froid. Nous
sommes toujours à 2 300 mètres d'altitude. Aujourd'hui, il faut que nous avalions des kilomètres pour entamer notre descente vers le sud du Mexique. Notre
objectif : Hidalgo del Parral. Nous continuons notre traversée de la sierra. Nous constatons que le réseau routier secondaire est toujours aussi bon et les
conducteurs toujours aussi courtois. Il est vrai que les voitures individuelles sont rares dans la campagne. Nous rencontrons quelques vieilles camionettas
bringuebalantes de fermiers mais surtout des autocars et des camions. La siganlétique est bonne et les fameux "topes", ces ralentisseurs tant décriés par les
voyageurs semblent plutôt justifiés à l'entrée et à la sortie des hameaux et villages.
Nous roulons toujours au milieu des forêts de pins entre 2 000 et 2 500 mètres d'altitude. Puis brusquement, le décor change. Nous débouchons sur un paysage
de savane avec de hautes herbes sèches parsemées d'arbres vert sombre. la route suit des ravins rocailleux et arides. Nous avons basculé sur le versant Est de
la sierra Madre Occidentale, beaucoup plus sèche que le versant ouest. C'est le domaine des ranchos et des élevages bovins. De nombreux camions chargés de
bottes de foin sillonnent la région.
A l'approche de Hidalgo del Parral, nous rencontrons de nombreuses scieries qui s'approvisionnent sans doute en bois dans l'ouest de la sierra, vu le peut
d'arbres qui ornent le paysage ici. Puis nous entrons dans le coeur de la ville à la recherche d'une cour d'hôtel pour passer la nuit. Mais nous ne trouvons que des
"auto-hôtels", des sortes de caravansérails des temps modernes, clos de mur avec un porche qui ne nous permet pas de pénétrer à l'intérieur. Chaque chambre
est située au dessus d'un garage muni d'un portail qui permet au voyageur d'abriter sa voiture. La nuit, le porche d'accès au caravansérail est fermé, sécurité
oblige.
Il nous faut trouver une autre solution. Finalement nous demandons asile à la station Pemex de Bella Vista qui nous propose un emplacement pour la nuit pour 25
pesos. Affaire conclue. Nous sommes trop fatigués pour aller plus loin.
un peu d'espagnol :
la estacion de servicio, la llantera, el taller : la station service, le marchand de pneumatiques, l'atelier de réparation voiture
Pays
Mexique
Etat
Chihuahua
Durango
Date
14/11/2010
Récit
La nuit sur la station service Pemex a été beaucoup plus calme que prévu et nous avons finalement assez bien dormi. Nous espérons arriver à Durango dans
deux jours mais nous n'avons pas d'information sur les endroits où nous pourrions passer la nuit. La route qui relie Hidalgo del Parral à Durango est d'une
monotonie désespérante. Elle coupe tout droit à travers un plateau situé autour de 2 300 mètres d'altitude. Toujours les mêmes paysages de savane avec de
hautes herbes sèches et des arbres vert sombre.
Nous poursuivons notre chemin entre deux rangées de barrières qui délimitent des ranchs. Pas vraiment touristique. Le seul intérêt de la région : la vie qui
s'accroche désespérément à ce coin de terre aride. Des vaches, des chevaux mais surtout des hommes qui vivent pour la plupart dans de pauvres maisons en
brique crue. Quelques commerces sont installés aux rares intersections. Des hommes au chapeau blanc, appuyés à un mur, regardent passer les voitures. Nous
arrivons au crucero de Zarca en début d'après midi et nous nous apercevons que nous avons perdu une heure en traversant la limite entre le Chihuahua et l'état
de Durango.
Alors que nous faisons le plein de carburant, nous sommes abordés par un homme qui parle anglais avec difficulté. C'est Luciano, un fermier des environs. Il nous
propose de venir passer la nuit dans la cour de sa ferme.....pas tout de suite.....à partir de 18h00. Il doit d'abord aller rendre visite à sa belle-mère. Pourquoi pas ?
Après avoir mangé des burritos dans la gargotte attenant à la station service, nous passons le reste de l'après midi dans le camping-car au milieu du carrefour. Un
vent violent balaye tout sur son passage. Nous sommes entourés par des nuages de poussière qui cachent le paysage. 18h00 personne. 19h00, pas de Luciano à
l'horizon et la nuit tombe. Nous décidons de prendre notre repas et de passer la nuit ici, près de la station Pemex. 20h00. Il fait nuit noire. Luciano frappe à notre
porte. Il vient nous chercher "un peu en retard" pour nous conduire à sa ferme. Nous hésitons. Il paraît innofensif mais le doute est là. Finalement, nous prenons le
risque de le suivre.
Sa voiture, un vieux pick-up, n'a pas de lumière à l'arrière. Nous le voyons dans les phares de la voitures. Deux pick-up nous dépassent aussi borgnes que celui
de Luciano. Pemière halte au bord de la route. Notre guide doit porter un paquet à un ami dans un ranch de l'autre côté de la clôture. Nous l'attendons alors qu'il
disparaît dans la nuit. Un nouveau pick-up surgit dans le noir et se gare juste devant nous. La benne est chargée de meubles. Sans doute un déménagement. Les
occupants sortent du véhicules et partent dans la pénombre de l'autre côté de la clôture. Ils reviennent quelques instant plus tard munis de grosses bouteilles en
plastiques pleines de carburant de contrebande. Puis ils repartent dans la nuit. Nous attendons toujours Luciano, attentifs à tout ce qui nous entoure : nous
faisons exactement ce qu'il ne faut jamais faire ; partir dans la nuit avec un inconnu.
Le pick-up de Luciano réapparaît. Nous reprenons la route. Quelques kilomètres plus loin, nous le suivons dans un chemin de terre qui mène jusqu'à un groupe de
maisons. Nous sommes attendus, un peu soulagés de voir toute une famille dans la cour. Luciano nous présente sa belle-soeur Mika, et les enfants de celle-ci :
Hector, Margarita et Jesus. Tout le monde veut voir l'intérieur du camping-car. Nous organisons une viste guidée. Puis, nous sommes invités à entrer dans la
maison. On nous offre une place autour de la table ronde et des tortillas.
Trois hommes imposants, portant le traditionnel chapeau blanc, entre dans la cuisine et occupent soudain tout l'espace. Nous ne sommes pas très rassurés. Il
s'agit de deux frères de Luciano et de son beau-frère. Tout le monde se serre gentillement autour de la table et la discussion s'engage. Mais un peu trop sur des
questions d'argent à notre goût. Nous essayons d'éluder les questions. Il faut amortir le choc des civilisations. Inutile de leur assener des chiffres qui ne
correspondent à aucune réalité du Mexique. Chacun y va de son interrogation. Tous ont du mal à situer la France et les autres pays dont nous tentons de leur
parler. Luciano veut savoir quelle est la couleur de peau des français. Ma couleur pâle et mes yeux bleux semblent les fasciner. Pourtant, les hommes de la
famille ont les yeux clairs.
Luciano et son frère David ont travaillé à Chicago comme ouvrier du bâtiment, clandestins, il va de soit. Depuis, ils ont été expulsés, sans espoir de revenir aux
USA. Ils regrettent ce temps où ils gagnaient beaucoup d'argent : 25 dollars US par jour. A 22h00, nous laissons nos hôtes pour aller nous coucher dans la
pénombre, pas très rassurés malgré l'accueil plutôt chaleureux.
un peu d'espagnol :
hermano, hermana - nieto, nieta - tio, tia - sobrino, sobrina - hiro, hira : frère, sœur - petit-fils, petite-fille - neveu-nièce - oncle, tante - fils, fille
Pays
Etat
Date
France
Rhône Alpes
23/04/2009
Récit

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