Quel est l`état actuel des recherches sur les effets thérapeutiques à

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Quel est l`état actuel des recherches sur les effets thérapeutiques à
 Quel est l’état actuel des recherches sur les effets thérapeutiques à distance de la prière d’intercession ? Zététique Saison 13 – Année 2011 BOITET Claire : [email protected] -­‐ L2 Biologie ANTOINA Sarah : [email protected] -­‐ L2 Biologie MONDET Boris : [email protected] -­‐ L1 PCM Internationale MICHAUDEL Thibaud : [email protected] -­‐ L1 Maths-­‐Informatique PLAN DU DOSSIER I.
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Définition du sujet Petite historique des études réalisées Analyse et détails de 2 études Conclusions Notre protocole « idéal » Références et Bibliographie Annexes Les références sont indiquées par un exposant [chiffre]. Les annexes sont indiquées par (annexe [lettre])
I. Définition du sujet : Nous avons choisi de traiter ce sujet car il se trouve à la limite entre les domaines des médecines dites « alternatives » ou pseudomédecines et celui de la spiritualité au sens large. 1
Un médecin n’est pas tenu à un résultat mais il a une obligation de moyens . Il a par exemple le devoir de continuer à se former tant qu’il exerce la médecine, d’offrir à ses patients une information complète, loyale et intelligible et de recourir à un confrère si besoin. Il est donc soumis à des règles strictes et doit rendre des comptes sous peine d’être suspendu voire radié de l’Ordre des Médecins. Les médecines alternatives proposent une autre manière de soigner, où le malade serait considéré dans sa globalité et non pas uniquement comme un cas anonyme, un numéro traité avec la froideur d’un univers médical aseptisé. Elles offrent un accompagnement à ces personnes désemparées, un recours qui leur permet parfois de supporter les épreuves avec patience. Dans certains pays comme aux États-­‐Unis, ces thérapies alternatives sont largement utilisées et bénéficient du soutien de l’opinion publique (62% des Américains affirment y avoir recours). 2
La « Christian Science » de l’Eglise du Christ par exemple, a pignon sur rue dans de nombreux pays. Mary Baker 3
Eddy , sa fondatrice, voulait la faire reconnaître comme un véritable système de médecine. En 1908, elle créa le Massachusetts Metaphysical College qui décerne aujourd’hui encore des diplômes de « nurse », c’est-­‐à-­‐dire d’infirmière de la Science Chrétienne. On peut notamment lire, sur le site du Longyear Museum consacré à la Christian Science : « À partir de 1866, ses découvertes furent mises à l’épreuve. Elle guérit un patient après l’autre, uniquement par la prière. Une femme à la hanche démise fut guérie, de même qu’un garçon qui avait un gros abcès au doigt, un homme atteint de tuberculose, un enfant qu’elle rencontra sur la plage, infirme depuis la naissance, un camionneur écrasé dans un accident. Parmi les nombreux cas guéris par Mrs. Glover, on compte des patients souffrant d’entérite, de pneumonie, de diphtérie, de cancer, de folie, d’articulations ankylosées, de surdité, de mutité, de fièvre cérébrale, d’os cariés et de membres difformes. » Il s’agit là d’une affirmation extraordinaire… qui appelle donc une preuve plus qu’ordinaire. Le problème, c’est que la Christian Science ne propose pas seulement de compléter le traitement médical mais de s’y substituer… Chacun a le droit de choisir comment et par qui il veut être soigné, dans les limites des possibilités des techniques existantes, mais il devrait pouvoir le faire de manière éclairée. La maladie et la mort sont sources d’angoisses et la promesse d’une guérison génère beaucoup d’espoirs. Quand certains affirment que la prière peut guérir, il est donc naturel d’avoir envie de les croire. Cependant, cette affirmation étant de type scientifique, nous pouvons (et devons) la mettre à l'épreuve. Alors qu’en est-­‐il ? Commençons par faire la distinction entre la prière pour soi-­‐même et la prière pour autrui ou prière d’intercession. La prière personnelle (dite pétitoire ou pétitionnaire), de par sa nature, peut éventuellement être considérée comme de la méditation ou de la relaxation et il ne serait pas surprenant que sa pratique soit corrélée à un meilleur 4
état de santé général. En 2008, une étude américaine concluait d’ailleurs à des effets clairement mesurables, par des tests sanguins, de la « réponse de relaxation » (relaxation response, pas de mot vraiment équivalent en français) sur l'expression des gènes et les marqueurs cellulaires du stress. La prière d'intercession, quant à elle, présuppose l'existence d'êtres surnaturels, d'une force invisible ou d'« énergies » avec lesquels l'intercesseur entrerait en communication et auxquels il demanderait une faveur pour 5
autrui . En cela il s'agit d'une forme de pensée magique puisque l'intercesseur cherche à obtenir un effet sur le monde matériel par la volonté, au travers de la prière qui est un acte d'essence spirituelle. Par ailleurs il faut pouvoir distinguer « l'effet propre » de la prière, s'il existe, de l'effet placebo inhérent à toute prise en charge thérapeutique d'une part et de l'influence personnelle de l'intercesseur sur le patient d'autre part. En 6
2010, une étude conduite par des chercheurs de l'université d'Aarhus au Danemark et utilisant la résonnance magnétique nucléaire (RMN) fonctionnelle expliquait que le réseau décisionnel du lobe frontal des croyants chrétiens « s'éteignait » lorsqu'ils se retrouvaient face à leurs leaders religieux et qu'ils les percevaient comme charismatiques. (Le lobe frontal est connu comme centre des processus attentionnels et des fonctions exécutives, entre autres.) Le charisme pourrait donc être défini comme la capacité d'endormir l'esprit critique et d'inhiber la prise de décisions personnelles ! Dans ces conditions, nous nous concentrerons sur la prière d’intercession à distance et les études qui procèdent en double aveugle (ni les patients ni les soignants ne savent pour qui on prie) voire en triple aveugle (les données sont traitées par un statisticien indépendant qui ne sait pas non plus pour qui on prie). Remarque : notre sujet porte sur la prière d’intercession à distance exclusivement. Cela n’implique en aucun cas de démontrer l’existence ou l’inexistence de Dieu ou autre(s) entité(s) métaphysique(s). II. Petit historique des études déjà réalisées : Voici une liste (non-­‐exhaustive) des principales études ayant traité ce sujet (nous nous sommes concentrés sur celles qui avaient eu le plus d’impact) classées par dates de publication : 7
1872 – Galton « Statistical inquiries into the efficacy of prayer » Cette enquête qui date de l’époque victorienne a probablement été la première tentative d’étude statistique de l'efficacité thérapeutique de la prière. Byrd la mentionne d'ailleurs dans sa propre étude. Un peu par satire, Francis Galton a comparé la longévité de la famille royale (pour laquelle des milliers de prières étaient faites chaque jour), des membres du clergé (qui priaient chaque jour plusieurs heures) et des autres classes de la population. Les morts précoces (avant 30 ans) et les décès par accident n'ont pas été pris en compte. Si la prière avait un effet, on aurait pu s'attendre à ce que les deux premiers groupes aient l'espérance de vie la plus longue. Finalement l'étude a montré que les membres de la famille royale vivaient moins longtemps que tous les autres. C'était la petite noblesse qui vivait le plus longtemps, suivie par les ecclésiastiques. Galton pria aussi pour des parcelles de terrain choisies au hasard pour voir si les plantes y pousseraient plus vite mais ne releva aucune différence entre celles-­‐ci et les autres… 8
1988 -­‐ Byrd Cette étude de Randolph C. Byrd menée en 1988 sur 393 patients à l'hôpital général de San Francisco, dans l'unité de soins coronaires (CCU), fut publiée dans le Southern Medical Journal. 29 paramètres de santé étaient évalués grâce à une échelle à 3 niveaux (bon, moyen ou mauvais). Byrd conclue : « En se basant sur les données, il semble y avoir un effet et cet effet semble être bénéfique » et « La prière par intercession dirigée vers le Dieu judéo-­‐chrétien a un effet thérapeutique bénéfique sur les patients admis à l'unité de soins coronaires. ». 9
1997 -­‐ O'Laoire Père Sean O’Laoire, prêtre catholique et psychologue (à ne pas confondre avec son homonyme neurochirurgien) Cette étude, réalisée en double aveugle, mesurait l’effet de la prière d’intercession non seulement sur ceux qui en bénéficiaient mais aussi sur ceux qui priaient pour les autres. Cette étude a été effectuée sur 496 volontaires qui étaient victimes de dépression ou d’anxiété. Les sujets ont été répartis dans 3 groupes d’effectifs 90, 203 et 203. Le premier groupe de 90 priait pour un des deux autres groupes, et le dernier groupe ne recevait pas de prières du tout (groupe contrôle). Au premier groupe, on a fourni le nom et une photo des individus du second groupe. Pendant les 12 semaines de l’étude, chacun des 203 individus du groupe 2 recevait quotidiennement, sans être au courant, des prières de la part d’au moins 3 personnes du premier groupe pendant une quinzaine de minutes, tandis que le groupe 3 ne savait pas qu’il ne recevait pas de prières. 11 mesures de l’humeur, de l’estime de soi, l’anxiété et la dépression etc… ont été réalisées grâce à une échelle allant de -­‐3 (grande détérioration) à +3 (grande amélioration) pendant l’étude, et leurs résultats ont montré qu’on n’observait pas d’effets thérapeutiques de la prière dans le deuxième groupe par rapport au groupe contrôle. Au contraire, on observait des améliorations significatives dans le premier groupe, celui qui priait pour les autres. Les explications possibles proposées par les auteurs de l’étude mentionnent entre autres l’effet placebo, de prières extérieures, la foi en Dieu, de prières rétroactives … Mais dans cette étude on remarque que la place de Dieu et son existence admise est très centrale, ce qui pose un problème de scientificité : hypothèse très coûteuse. De plus la mention « double aveugle » que porte cette étude parait bizarre : le groupe 1 est parfaitement au courant du protocole, du groupe pour lequel il prie, bien qu’effectivement les autres groupes ne soient pas au courant. Cela mériterait de nuancer le terme double aveugle. 10
1998 -­‐ Rapport Sicher-­‐Targ Cette étude menée par Elisabeth Targ et Fred Sicher de juillet 1996 à janvier 1997 portait sur 40 patients atteints du VIH. Elle observait leurs états de santé et psychologique. Les patients étaient répartis en deux groupes aléatoires, un pour lequel on priait (« distant healing ») et l'autre non. L'étude est parue en 1998 dans le Western Journal of Medicin, et concluait que les résultats observés (à savoir des meilleurs états pour le groupe traité) encourageaient à poursuivre la recherche sur le sujet. Elle est considérée comme étant une preuve de l'efficacité de la prière alors que la publication elle-­‐même précise qu'elle n'en constitue pas une. ! ETUDE D’INTERET 8 bis
1999 – Harris Cette étude qui fait en quelque sorte la suite de celle de Byrd, s'est déroulée à Kansas City au "Mid America Heart Institute" pendant un peu plus d'un an. Elle porta sur 990 patients consécutifs admis aux unités de soins intensifs de cardiologie. Chaque patient a subi un tirage au sort pour déterminer s’il allait bénéficier ou non de prières d'intercession, c’est-­‐à-­‐dire si on donnait son nom aux intercesseurs ou non. L'expérience se déroule en double aveugle. Les critères de santé choisis ont été : rétablissement rapide, rétablissement lent et difficultés majeures. Les résultats ont montré que les patients ayant bénéficiés de prières par intercessions ont eu un meilleur rétablissement que ceux n'en ayant pas profité. On en a donc conclu que la prière par intercession avait des effets bénéfiques dans ce cas présent sur le rétablissement des patients en unité de soins intensifs. 11
2001 -­‐ Mayo clinic Cette étude randomisée et en double aveugle fut menée à la ''Mayo Clinic'' entre 1997 et 1999 sur 799 patients sortant de chirurgie coronaire. Elle compara l’amélioration de l'état de santé de patients ayant profité de prières d’intercession avec celui d'un groupe de contrôle. Les 799 patients inclus dans l’étude furent d'abord séparés en deux groupes selon leur ''état de santé''. Le premier groupe, qualifié de groupe à haut risque, rassemblait les patients de plus de 70 ans, ou atteints de diabète, de maladies cérébro-­‐vasculaires, d'artériopathie oblitérante ou enfin ayant déjà subi un infarctus du myocarde ; le second groupe était composé du reste des patients. Après randomisation, chaque groupe est séparé en deux, une moitié devant recevoir des prières au moins une fois par semaine par 5 intercesseurs, l'autre non. Au bout de 26 semaines, parmi les patients ne présentant pas de hauts risques, 25,6% de ceux qui avaient bénéficié de prières ont eu des complications médicales contre 29,3% dans le groupe de contrôle. Sur le groupe à haut risque, 31% des patients pour lesquels on a prié ont eu des complications contre 33,3% dans le groupe de contrôle (p=0.60 pour un IC à 95%). L’étude conclut donc que la prière par intercession n'influait pas sur la santé des patients au vu de la faible différence observée entre le groupe pour lequel on avait prié et le groupe de contrôle. 12
2001 – Lobo Publiée en septembre 2001 dans le Journal of Reproductive Medicin, cette étude prospective, randomisée et en double aveugle aurait été menée entre décembre 1998 et mars 1999 par Cha, Wirth et Lobo, trois chercheurs de la prestigieuse université de Colombia de New York. Elle aurait porté sur 199 femmes coréennes en attente de fécondation in-­‐vitro (In Vitro Fertilization-­‐Embryo Transfer ou IVF-­‐ET) réparties au hasard entre deux groupes de 99 et 100 personnes. À des milliers de kilomètres de distance, aux Etats-­‐Unis, au Canada et en Australie, des groupes de prière chrétiens qui n’avaient reçu pour support que des photos priaient pour les patientes du second groupe. Ces dernières ignoraient que l’on priait pour elles et même qu’elles servaient de sujets d’étude. Les auteurs conclurent à un effet spectaculaire de la prière sur le taux de succès de la FIV-­‐ET, qui doubla chez les femmes pour lesquelles on avait prié : 50% de grossesses contre 26% (p =0,0013) avec un taux d’implantation de 16.3% contre 8%, (p=0.0005). Ils ajoutèrent toutefois que ces données étaient préliminaires et devraient être confirmées par des recherches ultérieures. On ne pouvait rêver résultats plus miraculeux pour remonter le moral d’une Amérique démoralisée par le 11 13
septembre. Le 2 octobre 2001, le New York Times annonça triomphalement les conclusions de l’enquête et les médias se saisirent rapidement de l’affaire. L’université de Colombia jugea utile de préciser que l’étude était sérieuse et avait été conçue pour éliminer tous les biais. La communauté scientifique, généralement prudente, demeura sceptique face à cette annonce extraordinaire. Le protocole par exemple était confus, avec un groupe (niveau 1) qui priait avec l’intention d’augmenter spécifiquement le taux de grossesses tandis qu’un autre groupe (niveau 2) priait pour augmenter l’efficacité des prières du groupe précédent et que trois individus priaient globalement pour la réussite de l’étude… Cependant peu après, quand Daniel Wirth fut arrêté par le FBI, accusé de fraude et qu’il plaida coupable, le Pr Rogerio Lobo, directeur du département d’obstétrique et de gynécologie de Colombia, se désolidarisa officiellement de cette étude à laquelle il n’avait en fait pas participé. Kwang Cha continua à défendre son article et rentra en Corée en 2002, à l’université de Séoul. Wirth fut condamné pour escroquerie et usurpation d’identité et emprisonné mais pour Cha cela n’enlevait rien à ses qualités d’organisateur de prières d’intercessions. Il s’avéra qu’il n’était pas docteur en médecine mais… avocat et détenteur d’une maîtrise en parapsychologie !… Cette affaire entacha la réputation de l’université de Colombia et le nom du journal qui avait publié l’article frauduleux. Aujourd’hui encore, 14
certains se demandent même si l’étude a réellement été menée… 15
2001 – Leibovici : étude sur l’effet rétroactif de la prière d’intercession Cette étude de Leonard Leibovici du Rabin Medical Center utilisa les données de 3393 patients ayant développé des infections du sang entre 1990 et 1996 pour étudier l’effet rétroactif de la prière d’intercession. Les prières étaient faites 4 à 10 ans après que les données des patients avaient été enregistrées puis après la prière, on vérifiait si les patients étaient en vie, la durée de leur fièvre et le nombre de jours qu’ils avaient passé à l’hôpital. C’étaient les 3 paramètres évalués. Cette étude conclut que la prière diminuait significativement la durée de la fièvre (p=0.04) et le temps de séjour à l’hôpital (p=0.01). En effet, on observe des petites différences entre les 2 groupes : 28.1% des patients sont décédés dans le groupe d'intervention contre 30.2% dans le groupe de contrôle. Les durées d'hospitalisation et de fièvres étaient quant à elles étaient légèrement inférieure pour le groupe d'intervention. Cette étude nous surprend beaucoup : effectivement, nous n’arrivons pas à comprendre l’intérêt scientifique d’une prière rétroactive réalisée 5-­‐10 ans après un événement. Les investigateurs nous laissent croire qu’ils peuvent changer le passé, ce qui n’est absolument raisonnable. 16
2005 – MANTRA II (Monitoring and Actualisation of Noetic Trainings) Définition : (néologisme) « Les thérapies « noétiques » incluent toutes les méthodes qui suggèrent d’engager l’homme ou la force vitale divine, l’esprit ou l’énergie, sans faire usage de drogues réelles, d’appareils ou de 17
procédures » . Cet essai clinique de 3 ans fut conduit par le Pr Krucoff de l’université de Duke et ses conclusions publiées dans l’American Heart Journal. Il fait suite à la première étude MANTRA qui avait porté sur 150 malades et conclut que la prière et les méthodes de relaxation avaient un effet positif sur la santé. La MANTRA II, menée par le même chercheur mais cette fois en double aveugle sur 748 patients de cardiologie, comparait les effets de la prière d’intercession et des thérapies MIT (Music, Imagery and Touch) sur la convalescence des patients. Cette étude est considérée comme la première à appliquer un protocole scientifique rigoureux sur une large échelle. Contrairement à la première, elle conclut que ni la prière ni les thérapies MIT n’amélioraient significativement les suites opératoires de ces patients 18 2006 – Méta-­‐analyse “Are there demonstrable effects of distant intercessory prayer? A meta-­‐analytic review” Masters, Spielmans et Goodson Département de psychologie de l’Université de Syracuse, New York Annals of Behavioral Medicine Cette étude menée en 2005 par Masters, Spielmans et Goodson analysait les études portant sur la prière d’intercession et fournissant des données en quantité suffisante pour faire des calculs (recherche sur les bases de données PsycInfo et Medline des études ayant été publiées avant ou en 2005) ainsi que l'impact d'éventuels facteurs modérateurs sur les résultats. On utilisait ici un modèle à effets aléatoires. 14 études ont été incluses dans la méta-­‐
analyse avec un effet d'ampleur (différence entre la moyenne du groupe expérimental et celle du groupe contrôle, divisée par l’écart type du groupe contrôle, exprimé en fractions d’écart-­‐type) g=0,100. Lorsqu'une étude controversée a été retirée, l'effet d'ampleur global a été réduit à g=0,012. Aucun facteur modérateur n'influençait significativement les résultats. L'étude conclut à l'absence d'effet scientifiquement discernable de la prière d'intercession. Les auteurs ajoutent : « Sachant que la littérature sur la prière d'intercession souffre d'un manque de bases théoriques ou théologiques et a échoué à produire des résultats significatifs dans des essais contrôlées, nous recommandons de ne pas allouer de ressources supplémentaires à cette ligne de recherche ». 19
2006 – STEP (Study of the Therapeutic Effects of Intercessory Prayer) Cette étude de Herbert Benson, Jeffery A. Dusek et Patricia L. Hibberd du Mind/Body Medical Institute de Harvard est à ce jour l'enquête la plus claire et rigoureuse qui ait été menée sur le sujet. Elle impliquait 1802 patients devant subir un pontage aorto-­‐coronarien dans 6 hôpitaux différents et répartis aléatoirement entre 3 groupes. Aux deux premiers on disait qu’il était possible qu’on prie pour eux, et les intercesseurs priaient pour l’un des deux groupes choisi de manière aléatoire. Quant aux patients du troisième groupe, ils étaient certains que l’on prierait pour eux. Le but était de mesurer si la prière d’intercession avait un effet thérapeutique et si le fait d’être certain ou non modifiait cet éventuel effet. La STEP conclut non seulement à l’inefficacité de la prière sur les suites opératoires de ces patients mais mis aussi en évidence un fait troublant : les patients du groupe 3 avaient significativement plus de complications que ceux des deux autres groupes… ! ETUDE D’INTERET 20
2009 – “Intercessory prayer for the alleviation of ill health (Review)” Roberts L, Ahmed I, Hall S, Davison A Analyse de 10 études portant sur un total de 7646 patients Conclusion : résultats peu concluants. III. Analyse et détails de 2 études : Nous avons décidé d’analyser plus particulièrement deux études, une de celles qui concluent à un effet mesurable positif de la prière d’intercession et une beaucoup plus récente qui n’a pas observé d’effets thérapeutiques de la prière d’intercession. Le rapport Sicher-­‐Targ 21 : A Randomized Double-­‐Blind Study of the Effect of Distant Healing in a Population With Advanced AIDS Report of a Small Scale Study (Fred SICHER, MA; Elisabeth TARG, MD; Dan MOORE 11, PhD; and Helene S. SMITH, PhD; San Francisco, California) L'étude menée par Elisabeth Targ et Fred Sicher portait sur 40 patients atteints du VIH, a duré 6 mois et cherchait à déterminer si la guérison à distance (comme par exemple la prière) avait un effet sur les patients avec un SIDA déclaré. La guérison à distance (distant healing ou DH) est ici définie comme un effort mental conscient dont le but est d’améliorer le bien-­‐être physique ou émotionnel de quelqu’un d’autre à distance. Cette étude faisait suite à une étude préliminaire qui portait sur 20 patients et observait le taux de mortalité parmi les malades. Cependant l'éditeur indique que cette étude ne prouve pas que la prière marche, malgré des différences significatives, mais appelle à des recherches plus approfondies sur le sujet. Plusieurs raisons sont exposées : le nombre limité de patients, la durée restreinte de l'étude et une méthode statistique critiquable. Les patients ne savaient pas s'ils recevaient des prières, ils étaient partagés en deux groupes de 20 : un qui recevait des prières et l'autre non. Les prières étaient effectuées une heure par jour, 6 jours consécutifs, pendant 10 semaines. Les résultats sont basés sur l'apparition de nouvelles maladies, la gravité des maladies, le nombre d'hospitalisations et leurs durées, l'état psychologique, ainsi que le taux de CD4 dans le sang. Ils indiquent que le groupe testé présentait un meilleur état pour les critères cités excepté le taux de CD4. Cependant, des différences dans la composition des groupes ont pu influencer les résultats. Par exemple, 25% du groupe contrôle était fumeurs contre 0% dans le groupe testé. De plus, malgré l'utilisation de tests psychométriques standards, l'évaluation de l'état psychologique reste très subjective, ce qui en fait un paramètre peu fiable. Les prières venant de proches des patients ne pouvaient également pas être contrôlées et il est difficile de savoir dans quelle mesure elles ont pu interférer avec l'étude. Par ailleurs, malgré la remarque de l’éditeur sur le peu de significativité des résultats, les auteurs encouragent tout de même à plus de recherche, ce qui est un peu paradoxal… 22
Un article écrit par Robert Todd Carroll, et paru en anglais sur The Skeptic's Dictionary et en français sur Les Sceptiques du Québec, pointe une fraude dans cette étude. En effet, les critères observés ont été revus entre l'étude préliminaire et l'étude finale, la première portant sur la mortalité et la deuxième sur l'état de santé. La raison principale donnée de ce changement est l'apparition d'un nouveau traitement (la trithérapie antirétrovirale) et ils s'attendaient donc à voir une baisse notable du taux de mortalité pour les deux groupes, en se basant sur une étude 23
publiée en 1997 , soit après la fin de leur étude (ceci est vérifiable dans le texte intégral de l'étude). Ils ont donc revu les critères d'observation après avoir mené l'étude et ne l'ont mentionné nulle part (raisonnement panglossien). L'article donne ensuite beaucoup de détails sur le déroulement du traitement et de l'exploration des données sans fournir de sources, par exemple un appel qu'Elisabeth Targ aurait passé à son père, le tout pour montrer l'étendue de la fraude et la malhonnêteté. Ces éléments paraissent quelque peu douteux, d'autant plus que Robert Carroll a déjà été accusé de «démolissage d'épouvantail» (déformer un argument et s'attaquer à cette déformation pour faire croire que l'argument n'est pas valable). En définitive, les phénomènes observés dans cette étude ne correspondant pas aux critères définis au départ et ne peuvent donc être présentés en tant que résultats de l'étude. Ils auraient dû apparaître comme faits intéressants observés au cours de l'étude, et la baisse de mortalité entre les études préliminaire et finale aurait dû être attribuée au nouveau traitement. Ils auraient dû demander confirmation par une autre étude sur ce sujet, plutôt qu'en faisant référence à une étude qui n'avait pas encore été publiée au moment de la collecte des données. S'additionnent à cela les biais observés lors de l'échantillonnage et de la conduite de l'étude, qui rendent les résultats avancés non significatifs (ce qui est dit par l'éditeur avant le début du texte). Enfin, est intéressant de noter que cette étude était en partie subventionnée par le Laboratoire de Recherche sur la Conscience de Sausolito (Sausolito Consciousness Research Laboratory), l’Institut des Sciences Noétiques (Institute of Noetic Sciences) et la Fondation pour la Parapsychologie (Parapsychology Foundation).
L'étude STEP 19 (cf annexe A) STEP est l'acronyme pour « Study of the Therapeutic Effects of Intercessory Prayer », que l’on peut traduire par « étude des effets thérapeutiques de la prière par intercession ». Elle a été réalisée de 1998 à 2000, et publiée en 2006 dans le American Heart Journal. (Remarque : cette étude n'a rien à voir avec l'étude clinique du même nom réalisée entre 2004 et 2007 et qui concernait un vaccin contre le VIH.) Nous avons choisi d'analyser cette étude, car de toutes les autres que l'on a explorées, c'est celle qui nous a paru la plus solide, la plus rigoureuse, menée en double et triple aveugle et randomisée. But de l'étude : Le but était d'évaluer si le fait de recevoir des prières à distance ou d'être certain d'en recevoir était associé à un rétablissement sans complications à la suite d'une chirurgie de pontage aorto-­‐coronarien (PAC). Description de l'étude : Différents patients en attente d'un PAC dans 6 hôpitaux ont été répartis dans 3 groupes différents : -­‐
Groupe 1 : les patients étaient informés qu'il se pouvait qu'on prie pour eux ou non, et un groupe de croyants priait pour eux. -­‐
Groupe 2 : les patients étaient informés qu'il se pouvait qu'on prie pour eux, et le groupe de croyants ne priait pas pour eux. -­‐
Groupe 3 : les patients étaient informés qu’on prierait pour eux, et le groupe de croyants priait pour eux. Critères d'inclusion des patients Le candidat à l'étude devait être majeur, capable de comprendre et lire l'anglais, afin de pouvoir signer le formulaire de consentement de participation à l'étude en connaissance de cause. Critères d'exclusion des patients Ils sont surtout basés sur des critères médicaux et organisationnels: cela évite qu'il y ait trop de disparités entre les patients sur le plan clinique et/ou vis-­‐à-­‐vis du protocole de l'étude, et que cela rende l'échantillon trop peu uniforme. Le recrutement des patients a été fait de janvier 1998 à novembre 2000, avec l'accord de leur praticien référent. Sur les 6 hôpitaux américains participant à l'étude, 3295 patients étaient éligibles au départ, 1493 ont refusé de participer à l'étude : un total de 1802 sujets ont participé à l'étude. Ces sujets ont été répartis de façon randomisée dans les différents groupes 1, 2 et 3. Les effectifs par groupe ont été les suivants : • Groupe 1 : 604 patients • Groupe 2 : 597 patients • Groupe 3 : 601 patients Les moyennes des caractéristiques des patients dans chaque groupe avant l'opération ont été référencées dans un tableau comparatif. Les chercheurs leur ont demandé s'ils étaient croyants, leur éventuelle religion, et si des membres de leur communauté religieuse et/ou leurs proches allaient prier pour eux. L'étude a été menée en double aveugle : le personnel soignant n'était pas au courant de la répartition. Et afin de prévenir ces biais de suivis, il a été demandé aux patients de ne pas les en informer. Concernant la prière d'intercession à distance, elle était effectuée par trois groupes chrétiens (deux catholiques et un protestant). Les chercheurs ont tenté de standardiser l'intervention des intercesseurs, ce qui paraît assez novateur dans la littérature pour les études portant sur ce sujet. Seuls le prénom, la première initiale du nom de famille et un code anonyme d'emplacement leur étaient fournis (donc pas de photo du sujet etc... contrairement à d'autres études). De plus il a été convenu que la phrase standard « for a successful surgery with a quick, healthy recovery and no complications » serait ajoutée dans leurs prières. La prière commençait la veille du jour prévu de l'opération et durait 14 jours. Il y avait constamment entre 10 et 58 intercesseurs qui priaient pour les groupes 1 et 3 sur toute la durée de l'étude, une à quatre fois par jour. La durée des prières était très variable (30 secondes à plusieurs heures). La survenue de complications dans les 30 jours après l'opération a été mesurée, et les données ont été analysées par des statisticiens indépendants des structures hospitalières qui n'étaient pas au courant de la répartition au départ (étude en triple aveugle partiel). Au préalable, se basant sur le fait que probablement 55% des patients du groupe 2 (qui ne savaient pas qu'on ne priait pas pour eux) auraient une complication, les chercheurs ont émis l'hypothèse que si les résultats étaient de : • 45% des patients pour le groupe 1 (qui ne savaient pas qu'on priait pour eux) • 35% des patients pour le groupe 3 (qui savaient qu'on priait pour eux), alors ces différences seraient significatives, pour un intervalle de confiance à 95%. Cependant les résultats ont montré tout autre chose : la proportion de patients qui ont eu une complication ou plus a été de • 52% (315 sur 604) pour le groupe 1, • 51% (304 sur 597) pour le groupe 2 • et 59% (352 sur 601) pour le groupe 3. Bien qu'il y ait eu des données manquantes (pour 25 sujets) et quelques patients perdus au suivi (moins de 0,001% dans chacun des groupes), cela a été pris en compte et les résultats ont été comparés avec et sans les données manquantes: pas de différences. Les complications sont pour la majorité, tous patients confondus, des complications cardiaques (30% des patients), des complications pulmonaires (24% des patients), des complications infectieuses (environ 13% des patients). La mortalité est globalement similaire entre les trois groupes, avec une moyenne de 2,4%. Les groupes ont été comparés deux à deux selon le paramètre qui variait : • groupe 1 (52%) versus groupe 2 (51%) : paramètre = avec/sans prière d'intercession. Dans ce cas, les différences observées ne sont pas significatives pour un intervalle de confiance à 95%. → La prière en elle-­‐même n'a pas d'influence sur la non-­‐survenue de complications dans ce cas. • groupe 1 (52%) versus groupe 3 (59%) : paramètre = certitude ou non de recevoir la prière. Ici, pour un intervalle de confiance à 95%, les différences observées sont significatives → Les patients qui sont certains que l'on prie pour eux sont plus nombreux à développer des complications. Leur conclusion est donc que, dans le cas d'une chirurgie de pontage coronarien, la prière d'intercession à distance elle-­‐même n'a pas d'effets sur le rétablissement postopératoire sans complications. En revanche, le fait d'être certain ou non de recevoir des prières est corrélé à une augmentation de ces complications. Leur interprétation : Concernant l’absence d’effet observée de la prière d’intercession elle-­‐même, les chercheurs proposent plusieurs explications plausibles : -­‐ la prière d’intercession peut ne pas être efficace pour réduire les complications après un pontage aorto-­‐
coronarien ; -­‐ l’amplitude de la réduction pourrait être plus petite que les 10% détectables ; -­‐ la survenue de complication(s) dans les 30 jours après l’opération peut ne pas être un critère pertinent pour les effets de la prière d’intercession. Ils n'ont pas d'explications claires quant à l'augmentation des complications dans le groupe 3, il est probable que cette augmentation soit due au hasard. Une autre explication possible suggère que les patients qui étaient certains de recevoir la prière ont été soumis à un facteur de stress supplémentaire, et qu'ils ont peut-­‐être été sujet à une « angoisse de performance ». Notre critique : Pour porter un regard critique sur l'étude et notamment sur les biais de l'étude, en plus de connaissances acquises lors des cours de Zététique (cf Effets Z -­‐ cours 3), nous avons utilisé des définitions de biais supplémentaires dans 24 -­‐ 25
deux principaux documents trouvés en ligne qui concernent l'essai clinique 1) Dans un premier temps, nous soulignons les différents points positifs sur le plan zététique qui nous ont fait choisir cette étude plutôt qu'une autre. La STEP présente des avantages non-­‐négligeables : • Il s'agit d'un (très) grand échantillon : plus de 1800 patients ! Peu d'études sur la prière d'intercession peuvent se vanter d'avoir autant de sujets. C'est un avantage statistique non négligeable : la Loi des Grands Nombres indique que lorsqu'on fait un tirage aléatoire (c'est-­‐à-­‐dire une randomisation comme ici) dans une série de grande taille, plus on augmente la taille de l’échantillon, plus les caractéristiques statistiques du l’échantillon se rapprochent de celles de la population. On remarque donc dans le tableau de comparaison des différentes caractéristiques entre les groupes, les moyennes d'âge sont similaires avec des écart-­‐types également similaires. De la même façon, la proportion •
•
•
•
d’hommes et de femmes, la quantité de fumeurs/non-­‐fumeurs, etc. et les autres paramètres tendent vers une valeur moyenne commune à tous les groupes. En plus d'avoir les mêmes caractéristiques, les groupes sont de mêmes tailles : il y a une globale homogénéité entre les groupes, et donc absence de biais de sélection. L'étude a été réalisée en double et triple aveugle : le personnel soignant n'avait pas connaissance de la répartition des patients, et les statisticiens non plus au départ. Pour la suite de l'analyse statistique, l'étude n'a plus été en triple aveugle, sans doute pour pouvoir comparer les proportions entre elles. Cela évite donc le biais de suivi. Nous nous sommes tout de même posé la question suivante : si l'un des chirurgiens opérant des patients d'un des groupes faisait partie de l'équipe de recherche (et donc avait connaissance de la répartition), cela ne constituerait-­‐il pas un biais ? En nous basant sur les données du Petit Manuel de Lecture Critique des 24
Essais Cliniques , il semblerait que l'absence de double aveugle soit dans ce cas-­‐là considéré comme acceptable. Un autre point important est que la méthode statistique semble être rigoureuse. Les données brutes (pas à l'échelle individuelle) sont bien fournies dans le Manuscrit Révisé de la STEP, il est donc assez aisé de 26
retrouver les mêmes résultats globaux via un test de comparaison de proportions (grand échantillon) . D'autre part il est appréciable de voir que les résultats de leur recherche semblent assez honnêtes, puisqu'ils reconnaissent avoir comparé les résultats avec et sans les données manquantes dans « une intention de traitement modifiée » des analyses (→ biais d'attrition évité). Ils fournissent toutes les données qui permettent une reproductibilité globale statistique. Nous pensions que le fait que la STEP réunisse les données de patients de 6 hôpitaux différents pouvait constituer un biais de suivi mais en fait le caractère multicentrique, c'est-­‐à-­‐dire le fait que l'étude se déroule simultanément dans plusieurs lieux différents, est également un caractère de qualité, permettant l'étude d'un plus grand échantillon et limitant les biais de sélection géographiques, climatiques ou ethniques. Un dernier point ici, mais pas des moindres, c'est qu'eux-­‐mêmes reconnaissent qu'il existe des limitations à leur étude, et donc certains biais. On retrouve une certaine transparence de leur travail, ce qui laisse penser qu'ils n'ont rien à cacher ! 2) Dans un second temps, nous nous penchons sur les biais de l'étude. Comme la plupart des études, elle présente des défauts que l'on pourrait limiter, ou non : Tout d'abord les biais reconnus par l'équipe d'investigation : → Tout comme dans l’étude TARG, les chercheurs ne pouvaient pas empêcher les patients de demander à leurs proches de prier pour eux : cela n'est pas vraiment éthique, et surtout ce n'est pas faisable, il est impossible de contrôler ce paramètre. Ces prières additionnelles peuvent donc constituer un « bruit de fond » à l'étude. On aurait pu parler de biais de mesure, mais ici il est n'est pas possible de mesurer une intensité de prières, cela n'aurait pas de sens ni de validité scientifique. Il serait peut-­‐être plus juste de parler d'un « biais d'amplification ». → D'autre part, la prière d'intercession elle-­‐même présente des limitations : il n'a pas été possible de réglementer l'initiation de la prière, la durée de celle-­‐ci malgré la tentative de la standardiser. Les intercesseurs avaient pour habitude de contacter directement le bénéficiaire de la prière ou sa famille, d'avoir plus d'informations sur cette personne, de choisir eux-­‐mêmes la prière en question etc... choses qu'ils n'ont pas pu faire dans le cadre de cette étude. → Il se peut que les sujets aient prié pour eux-­‐mêmes. Cet aspect n'est pas évitable, et ne peut pas être contrôlé. Ensuite, les biais supplémentaires que nous proposons : • Comment la randomisation a-­‐t-­‐elle été effectuée ? Est-­‐ce qu'il y avait autant de patients de chacun des groupes dans chacun des six hôpitaux ? Ou bien est-­‐ce que la randomisation a été centralisée ? et à ce moment-­‐là il y aurait une probabilité que les effectifs soient assez différents dans chaque hôpital... Le document que nous avons ne donne que peu de détails à ce sujet. Mais cela pourrait constituer un biais de sélection si au sein d'un même hôpital les groupes n'étaient pas homogènes. • Par ailleurs les soins médicaux sont-­‐ils les mêmes dans les 6 hôpitaux ? Le protocole chirurgical de l'opération est-­‐il le même dans les six hôpitaux et pour les chirurgiens ? Concernant les soins, il est juste mentionné qu'a priori il ne devrait pas y avoir de différences puisque l'étude était en double aveugle. Cependant cela ne nous renseigne en rien les soins et services apportés aux malades au sein de chaque structure. On peut donc supposer que le biais de suivi entre les structures est possible. • Parmi les hypothèses qui pourraient expliquer la hausse des complications dans le groupe 3, une nous a particulièrement intéressés : le fait d'être certain que l'on prie pour lui, pour son rétablissement rapide, pourrait induire un stress supplémentaire au patient. Cela met en avant une piste très intéressante à développer concernant le « profil psychologique » du patient recruté. En effet, dans cette étude il s’agit de patients coronariens : Des études ont montré que les personnes présentant un profil comportemental dit de type A étaient considérés comme beaucoup plus à risque concernant les maladies cardiovasculaires. Ce profil caractérisé par les 27
éléments suivants : -­‐
Urgence du temps, -­‐
Compétitivité, sens du défi, -­‐
Sentiment de lutte permanente contre les personnes, les choses et les événements, hostilité, colère -­‐
Polarisation par le travail, activités multiples -­‐
Quête de reconnaissance, forte exigence vis-­‐à-­‐vis de soi-­‐même -­‐
Vivacité, impatience, ponctualité, rapidité… -­‐
Déni des difficultés et de la vulnérabilité du corps humain -­‐
Tabagisme fréquent 28
En fait ces personnes stressées et stressantes sont « accro au stress » . Ce sont deux cardiologues américains, M. Friedman et R.H. Rosenman, qui décrivirent en 1959 ces sujets caractérisés par une hyperréactivité hémodynamique et neuro-­‐humorale au stress qui contribueraient à la survenue 29
d’une insuffisance coronarienne . D’autre part, un autre profil, celui de type D, bien décrit par Denollet et caractérisé par des émotions négatives (anxiété, colère, tristesse, découragement) et une inhibition de l’expression des émotions dans les 30
relations sociales, semble également prédisposé aux cardiopathies . En 2004, l’étude INTERHEART inclut le stress psycho-­‐social dans les facteurs de risques de l’infarctus du 31 myocarde et lui en attribua la responsabilité dans 32% des cas . De manière générale, le stress est un facteur de risque direct sur la survenue et l’évolution de la maladie coronaire et indirect par action sur les autres facteurs de risque. → Tous aspects indiquent qu’il y a de très fortes chances de retrouver de tels profils psychologiques au sein d’un service de cardiologie. Si c’est effectivement le cas, le fait d’être certains de bénéficier de prières d’intercession peut apporter un facteur de stress non négligeable à ces patients coronariens : cela peut être la source de questionnements et d’angoisses du type « est-­‐ce que je suis si malade que ça ? » ou « il ne faut surtout pas que j’ai des complications sinon je vais échouer à l’étude et décevoir mon entourage/médecin ! » par exemple. 32
Cela induirait dans ce cas un effet nocebo, par ailleurs certaines pages web n’hésitent pas à l’affirmer à propos l’étude STEP alors qu’à aucun moment dans le manuscrit de l’étude (qui est certainement le document le plus complet de l’étude) cela n’est mentionné (réinterprétation fausse). En effet, il manque un quatrième groupe qui serait certain de recevoir des prières mais pour qui on ne prierait pas : ce groupe contrôle permettrait de confirmer ou d’infirmer un éventuel effet nocebo. On peut cependant se demander s’il serait éthiquement acceptable de mentir aux patients sur ce sujet. La discussion reste ouverte mais nous pensons que la prière n’ayant encore jamais été reconnue comme un traitement efficace on ne peut pas considérer que ces patients seraient lésés s’ils n’en bénéficient pas. Remarque : les études psychologiques sont généralement assez subjectives, il faut donc se montrer prudent quant à la réalisation et l’interprétation de celles-­‐ci. → Concernant le tabagisme, on constate ici que ça n’est pas vraiment le cas de la STEP puisqu’au maximum 16% des patients (pour le groupe 2) fument couramment et que pour tous les groupes plus de 50% affirment n’avoir jamais fumé. Conclusion de notre critique pour la STEP : Cette étude reste de loin la plus rigoureuse, elle présente de nombreux avantages d’un essai clinique bien réalisé, et ses biais sont assez restreints même s’il en persiste toujours. Par ailleurs, les résultats obtenus et éventuellement certains biais, bien qu’invalidant les hypothèses de départ, suggèrent d’autres pistes dans d’autres domaines à explorer. C’est en nous inspirant grandement de la STEP et en essayant de réduire encore plus les biais observés, dans la mesure du possible, que nous proposons dans une future partie un protocole pour une étude similaire. (Remarque : étant donné que la majeure partie du manuscrit de la STEP n’est pas présente dans les annexes, nous avons préféré détailler les différents points de cette étude, quitte à répéter le document afin de ne pas déformer les propos tenus, notamment pour le but de l’étude et les conclusions/interprétation qui sont des formulations nécessairement pesées.) IV.
Conclusions Finalement, les quelques études qui ont été menées avec rigueur et en double voire triple aveugle ont conclu à l'absence d'effet thérapeutique mesurable de la prière d'intercession à distance. En 2005, la méta-­‐analyse de l’université de Syracuse recommande même de ne plus allouer de fonds supplémentaires aux recherches sur le sujet, considérant le chapitre comme clos. Cependant, l'insubmersibilité du canard de bain en plastique demeure à toute épreuve ! D’un côté, les études controversées continuent à être mises en avant comme caution scientifique de pseudo-­‐
médecines parfois dangereuses voire comme « preuves » de l’existence de Dieu. D’un autre côté, les partisans de la prière critiquent l’inévitable artificialité de toute expérience scientifique et remettent donc en question le protocole utilisé qui sépare volontairement le malade de l’intercesseur mais aussi la validité de toute étude scientifique. Mais après tout la prière suit aussi un rituel et respecte donc une séquence prédéterminée d’étapes au même titre qu’un protocole expérimental scientifique ou une recette de cuisine… La différence tiendrait donc à l’intention derrière la prière ? Impossible à vérifier… D’autres affirment que Dieu refuserait de se manifester dans un laboratoire car la Bible commande « Tu ne mettras par à l’épreuve le Seigneur, ton Dieu » (Luc IV, 1-­‐13 + Deutéronome). Certains vont plus loin et considèrent que les résultats de la STEP sont l’expression du courroux divin qui s’exprime lorsqu’on essaye de le tester… Imparable mais indémontrable et irréfutable au sens de Popper. Si l’on applique le Rasoir d’Occam, tous ces arguments sont superflus : on se doit de privilégier les hypothèses les moins coûteuses. Il faut donc écarter les explications de type religieux qui sont de l’ordre de la foi et de la croyance. V. Protocole « idéal » proposé : Etude prospective, randomisée et en triple aveugle. CRITERES DE SELECTION Pour commencer il faudrait limiter au maximum les biais de sélection. Nous aurons besoin qu’un nombre suffisant de personnes adultes des deux sexes participent (Loi des grands nombres : n≥300 pour détecter un écart de 10% entre deux groupes de 150 avec une certitude à 80%) ; la STEP portait sur 1800 patients et les avait répartis en 3 groupes. Comme nous proposons un modèle à 4 groupes, 2400 patients seraient nécessaires pour l’égaler sur ce point. D’autre part les participants à l’étude provenaient de six hôpitaux et nous nous somme demandé si la prise en charge par des équipes différentes ne constituait pas un biais de suivi. L’idéal serait donc que tous les patients soient regroupés dans une même structure. Cependant le caractère multicentrique est également un critère de qualité, permettant l'étude d'un plus grand échantillon et limitant certains types de biais. De manière générale, le stress est un facteur de risque direct sur la survenue et l’évolution de la maladie coronaire et indirect par action sur les autres facteurs de risque. Dans l’idéal, il faudrait donc éviter de choisir des sujets de ce type et se tourner plutôt vers des patients soignés pour des pathologies plus « neutres », pour lesquelles l’anxiété aurait une moindre importance, comme l’insuffisance rénale et les suites opératoires de greffe (encore que l’on pourrait discuter de l’influence du stress dans la survenue de la maladie au sens le plus large) ou en orthopédie par exemple. REPARTITION DES PATIENTS : Groupe A : On prie pour eux Groupe B : On ne prie pas pour eux « On va prier pour vous » « On va peut-­‐être prier pour vous » « On ne va pas prier pour vous » Groupe 3 STEP Groupe 1 STEP Groupe 4 N’existe pas dans la STEP Groupe 2 STEP À l’origine nous avions imaginé un modèle à 6 groupes (en grisé) dans l’idée de savoir si cela ferait une différence pour des patients certains de ne pas recevoir de prières d’en recevoir quand même…Cependant cela nous a vite paru inutile et lourd car il aurait fallu traiter les données de 1200 patients supplémentaires avec un intérêt limité. Nous avons tout de même ajouté un quatrième groupe au modèle proposé par la STEP pour faire la différence entre l’effet nocebo observé lors de cette étude et un hypothétique effet propre négatif de la prière. CRITERES D’EVALUATION : Le but de l’étude devra être clairement énoncé ainsi que les hypothèses statistiques que l’on a l’intention de vérifier, et l’investigateur devra s’y tenir dans sa publication (cf cas TARG), afin d’éviter un traitement des données orienté. Il faudra faire attention aux critères d’évaluation : mortalité, durée d’hospitalisation, complications post-­‐
opératoires, infections, embolies, rejet du greffon… qui doivent être objectivement mesurables. Ces critères ne doivent pas être flous ou subjectifs mais s’il s’agit d’évaluer la douleur ou l’état psychologique cela devient plus délicat. La méthode statistique utilisée devra être reproductible ; les résultats seront ajoutés en annexe et clairement interprétés de manière à pouvoir être compris de l’extérieur. De plus, tout conflit d’intérêt devra être annoncé ainsi que les éventuels liens ou soutiens financiers reçus par les investigateurs. VI.
Références 1
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