Compte-rendu de la soirée débat du 16 juin 2009
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Compte-rendu de la soirée débat du 16 juin 2009
SOIREE DEBAT « LA SEXUALITE ET LES ADOLESCENTS. QUE SAVENT-ILS VRAIMENT ? » 16 juin 2009 Monsieur Benoît FELIX, Infirmier spécialisé dans la prévention des risques sexuels CRIPS de Paris Les risques sexuels ont toujours existé. A partir de 13 ans, les adolescents n’osent pas parler de la sexualité à leur parent. Il ressort d’une étude statistique que le risque le plus important lors du premier rapport sexuel est la déception des adolescents. A partir des années 80, la pornographie à changer « les choses ». Il ne faut pas confondre pornographie et érotisme. Le rapport à la sexualité pendant l’enfance se fait autour de l’imaginaire qui peut être à la fois positif (source de fantasmes et de rêves) et négatif (source de stress et d’angoisses). Par la suite l’enfant se confrontait à la réalité, avec son lot de plaisir et d’épanouissement ; mais aussi de risques (infections sexuellement transmissible I.S.T., déception, une violence sexuelle, grossesse). Actuellement, de plus en plus de jeunes sont confrontés à la pornographie qui forme un filtre entre l’imaginaire et la réalité. La pornographie également a des aspects positifs de plaisir et d’informations mais elle véhicule surtout une image fictive, violente et dégradante. Elle est diffusée sur de nombreux supports (TV, portable, BD, clips, radio …) de moins en moins cher et semble se banaliser. Il existe un certain nombre de gardes fou : les parents, la loi ou l’éducation à la sexualité sont des outils efficaces pour expliquer ce qu’est la sexualité et ses risques. Point démographique : 50 % des enfants âgés de 8-9 ans ont déjà été en contact avec la pornographie 71 % des garçons et 40 % des filles de 11 à 15 ans visionnent des films pornographiques. Les personnes d’origine marocaine, algérienne et antillaise (principalement d’origine guadeloupéenne) ont une puberté plus précoce et ont leur premier rapport plus jeune. En France, une grande majorité de filles mineures ont recours à l’avortement. Le premier rapport sexuel se fait à l’âge de 15 ans. Au travers des films pornographiques, les adolescents sont souvent confrontés à l’esthétisme de la pornographie. Les poils provoquent du dégoût chez les filles ainsi que chez les garçons. Les filles sont plus « sensible » à leur poids tandis que les garçons sont plus « sensible » à leur muscle. De même que l’organe sexuel des garçons est davantage mis en valeur contrairement à l’organe sexuel des filles, où celui-ci est plutôt considéré comme un organe sexuel « répugnant » « Les adolescents sont des éponges, ils sont le reflet de la société dans laquelle ils vivent » ainsi, la pornographie leur sert de modèle. C’est une mauvaise réponse à une bonne question. La pornographie entraîne des conséquences considérables sur la sexualité des adolescents. En effet, l’image de la femme est dégradée et toujours consentante, les rapports sexuels s’effectuent sans protection. L’acte sexuel est « long » et parfois violent (double pénétration). Enfin, pendant l’acte sexuel, les partenaires ont tendance a utilisé des produits dopants pour la pénétration. C’est pourquoi il est important d’expliquer aux adolescents que la pornographie est basée sur des faits imaginaires et non réels. A la recherche de leur identité, ils souhaitent parfois se faire désirer par leur corps Les structures extérieures sont importantes car elles ne portent pas jugement sur les adolescents qui visionnent ces films. En visionnant ces films, les adolescents culpabilisent. Ils recherchent leur identité et cherchent à se faire désirer. Les filles ont une mauvaise estime d’elle-même et deviennent donc provocatrice pour que l’on porte attention à elle. La pornographie montre des images d’actes sexuels parfois violents (la violence sexuelle est en augmentation et elle l’est davantage chez les mineurs), les adolescents ont le sentiment de vivre dans un monde violent et sans amour. C’est pourquoi, il est nécessaire pour l’adolescent de créer des liens avec sa famille (pas forcément les parents mais une sœur/frère, un oncle/tante …) pour qu’il puisse discuter des sujets « tabous » sans difficultés. De plus, il est indispensable d’expliquer aux adolescents que la pornographie n’est pas un modèle à suivre. Il faut donc retourner le complexe sexuel en une sexualité positive. Beaucoup d’adolescents ne réalisent pas que la sexualité est d’abord dans la tête avant d’être un acte physique. La notion d’intimité est très importante car les adolescents ne comprennent pas celle-ci. Il faut savoir que la sexualité est avant tout un plaisir, elle n’est pas forcément liée à la pénétration, elle peut aussi être basée sur les baisers, les caresses entre autre.