1793 jean-sylvain bailly

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1793 jean-sylvain bailly
1793
JEAN-SYLVAIN BAILLY
Jean-Sylvain Bailly est né à Paris en 1736. Son père, conservateur des
tableaux du Louvre passait pour un des hommes les plus spirituels de son
temps, mais il négligeait l’instruction de son fils. Celui-ci se sentait entraîné
vers les études sérieuses et s’adressa à Moncarville qui lui enseigna les
mathématiques.
Bailly avait à peine seize ans, quand il essaya de travailler pour le théâtre,
mais ses deux premières tragédies, trop médiocres, finirent au feu. Comme il
demeurait chez son père au Louvre, il s’installa à l’étage supérieur qu’il
transforma en observatoire.
L’abbé Lacaille, célèbre astronome de l’époque se rapprocha de son jeune
confrère et mirent leurs travaux en commun. Elu membre de l’Académie des
sciences à l’âge de vingt-six ans, il publie son premier ouvrage sur
l’astronomie, puis d’autres, qui obtinrent un succès aussi brillant que mérité.
Enfin, en 1785, il est nommé membre des trois Académies.
Le 12 mai 1789, Bailly est nommé premier député de Paris puis Président
des Communes ; c’est en cette qualité qu’il se présente devant le Roi pour lui
exprimer le désir des Communes de voir les Etats-généraux se réunir en une
seule assemblée.
Les membres du Tiers-Etats ne pouvaient parler au Roi qu’à genoux ;
Bailly refusa de se conformer à cette exigence humiliante. Au sortir du
château, quelques membres de la noblesse lui ayant demandé comment la
députation avait été reçue :
« Nous étions debout, répondit le président du Tiers, et le Roi n’était pas
assis. »
Le courage et le sang-froid de Bailly, lui avaient concilié le respect de tous
les partis. Lors de la prise de la Bastille et de l’effervescence révolutionnaire,
on vit le député de Paris apaiser les colères du peuple et ramener le calme
dans les esprits. D’une voix unanime, on le proclama maire de Paris.
Histoire du Livre rouge/1863/ Arnold Boscowitz- Gallica. BNF
1793
JEAN-SYLVAIN BAILLY
La disette désolait le royaume et les brigands enlevaient le blé que le
maire avait acheté, toutefois, Bailly fit preuve d’un si grand zèle, que les
Parisiens l’appelèrent leur père nourricier.
Bailly était maire de Paris depuis deux années, quant le Roi et sa famille
s’enfuirent du palais des Tuileries. On les arrêta à Varennes et on les
reconduisit à paris. Cet évènement devait amener la chute et la mort de Bailly.
Le 17 juillet, le peuple se réunit au Champ de Mars, pour déposer sur
l’autel de la Patrie une pétition demandant la déchéance de Louis XVI. Bailly
s’y rendit à la tête de la garde nationale, proclama la loi martiale et déploya le
drapeau rouge. Le peuple lança des pierres et, après une première décharge
en l’air, la garde nationale fit un feu meurtrier. Bailly dut abandonner la mairie
au profit de Péthion.
Louis XVI avait péri sur l’échafaud, le sang coulait à flots, le tribunal
révolutionnaire réclamait des victimes. On appela l’ancien maire de Paris pour
déposer dans le procès de Marie-Antoinette ; le magistrat, bravant la mort que
par cet acte il appela sur lui, s’incline avec respect devant la Reine outragée.
Bientôt, Bailly comparut à la
barre du tribunal révolutionnaire, accusé
d’avoir favorisé l’évasion du Roi et d’avoir fait tirer sur l’attroupement du
Champ de Mars. Malgré l’innocence de Bailly, on le condamna à mort.
Le jour de son supplice, Bailly se leva, prit deux tasses de café et calma
ses amis de captivité qui sanglotaient. Accompagné du bourreau, il monta dans
la charrette ; arrivé au Champs de mars, où l’on avait élevé son échafaud, la
foule ameutée ne voulant point que ce champ fut souillé du sang de celui
qu’elle accablait de sinistres imprécations. On démonta l’échafaud puis il fut
remonté ailleurs sous les yeux calmes de Bailly.
Le 12 novembre 1793, le martyr monta sur l’échafaud sous une pluie fine,
et sa tête tomba.
Histoire du Livre rouge/1863/ Arnold Boscowitz- Gallica. BNF

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