Fiche panneau 13 (pdf

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Fiche panneau 13 (pdf
13 … quand elle est en morceaux…
Le secteur automobile utilise un grand nombre de produits, et de matériaux (déchets
futurs potentiels) et génère, aussi de manière diffuse, diverses sortes de déchets lors
de l’utilisation, l’entretien, la réparation et la dépollution des véhicules.
Des déchets nocifs à long terme
Les pneus, les phares, les filtres à air, les pots d’échappement
Des déchets toxiques et dangereux à court terme :
Les huiles de vidange usagées, les batteries, les liquides de refroidissement, de frein, de
lave glace, de lavage… les filtres à huile, les solvants et dégraissants, et les « épaves » non
dépolluées*.
* Les épaves ou Véhicules Hors d’Usage contiennent des liquides ou composants dangereux, ils
sont donc considérés comme des déchets dangereux et doivent être dépollués dans des centres
spéciaux. Or beaucoup de ces véhicules sont encore laissés à l’abandon.
Les pièces non endommagées : elles vont alimenter le marché de l’occasion.
Les métaux : les carcasses sont broyées. Les métaux ferreux sont revendus aux
sidérurgistes et les métaux non ferreux sont revendus aux métallurgistes qui les emploient
comme matières premières.
Les parties non métalliques : pare-brise, sièges, garnitures intérieures… ne posent pas
de problème de toxicité. Les plastiques (pare-chocs, tableau de bord...), les verres (vitres)
et les caoutchoucs sont broyés et recyclés ainsi que les mousses de sièges. Le reste est
brûlé et on récupère l’énergie de la combustion.
Les pneus : ils sont composés d’une quantité considérable de matières premières
réutilisables (zinc, carbone, acier…) et à 50 % de caoutchouc, ce dernier devient toxique
lors de sa combustion ; le pneu est donc, de par sa composition, très nuisible à
l’environnement. Et cela est d’autant plus préoccupant quand on sait que chaque année
des milliers de pneus sont abandonnés dans la nature par des automobilistes peu
scrupuleux.
Zoom : le pneu
Le décret du 24 décembre 2002 relatif à l'élimination des pneumatiques usagées institue les
principes suivants :
• tout pneu neuf en fin de vie doit être traité et la valorisation doit être préférée à la destruction,
•l'interdiction d'abandonner ou de brûler des pneus dans la nature
• le coût de traitement du pneu usagé est inclus dans le prix du pneu neuf.
•la mise en décharge est interdite pour les pneumatiques depuis juillet 2002.
75% à 80% des pneus peuvent être « traités » aujourd’hui car leur recyclage est
obligatoire.
Les pneus usagés peuvent suivre différentes filières de valorisation :
• le réemploi : rechapage, revente d'occasion, réutilisation en ensilage par les agriculteurs… ( part
en hausse avec la crise)
• la valorisation matière : le broyage en poudrette pour une utilisation en revêtement de sol (sols
sportifs ou encore plates-formes de tramway ...)
• la valorisation en travaux publics : remblais, confortement de digue...
• la valorisation énergétique : le caoutchouc a un pouvoir calorifique élevé. Les déchets de pneus
peuvent donc servir de combustible de qualité dans les cimenteries, pour le chauffage urbain, le
drainage…
Cf. panneau 9 « Et maintenant, que faire ? » : le paragraphe sur les métamorphoses du
pneu)
Mais que deviennent les 25% restants ?
Nombreux de ces pneus sont encore abandonnés dans la nature et dégradent
l’environnement. Même si ce ne sont pas des déchets considérés comme dangereux, ils le
deviennent en cas d’incendie (émissions de fumées toxiques et éventuellement d’un
liquide huileux).
Dans nos régions, en campagne, à proximité de zones industrielles, d'habitations ou d'axes
de circulation ou dans les pays du Sud, ces pneus abandonnés sont source de problèmes
sanitaires, car ils se remplissent d’eau et deviennent des foyers de propagation de larves,
de maladies (paludisme, dengue).
Résultat : la voiture est un déchet en grande partie « valorisé » : métaux et plastiques
refondus, pneus broyés et valorisés.
Aujourd’hui, même les « déchets » de voiture permettent de construire de nouveaux
véhicules : l'une des clés du succès des véhicules low-cost (de Dacia, filiale de Renault)
repose sur la réutilisation des composants et moins de pièces complexes (pour le Duster,
près de 70 % des pièces qui composent la voiture ont été reprises sur des modèles déjà
existants).
De même l’augmentation du recours aux plastiques dans le secteur de la construction
permet d’augmenter en fin de vie du véhicule sa valorisation. Une tendance en croissance
à vérifier dans les années futures, à l'instar des futures Smart qui auront une carrosserie en
100% plastique recyclable.
Seuls les résidus de broyage (appelés RBA : Résidus de Broyage Automobile) constituent
des déchets complexes difficilement « valorisables » tels le verre, le caoutchouc, les
peintures… La mise en décharge désormais interdite (loi de 2002) fait que ces résidus sont
aujourd’hui mis en centres d’enfouissement, non sans débat pour l’environnement
(pollution des eaux et des sols autour des sites), par exemple, la polémique autour du
centre d’enfouissement des RBA de Nonant-le-Pin (Orne) en 2013.
Alors que faire de ces déchets de déchets ?
Cela est d’autant plus problématique, que dans ma voiture aussi, il y a des déchets
dangereux !
Des acides, du plastique chloré, de l’amiante (dans la garniture de freins), des
hydrocarbures, des huiles ...
➨ Les huiles : un déchet coriace.
Le chiffre fait frémir : un seul litre d’huile de vidange peut à lui seul contaminer 1
million de litres d’eau potable et empêcher l’oxygénation de la faune et de la flore
pendant des années.
Les huiles de vidange contiennent de nombreux éléments toxiques pour la santé et sont
susceptibles de contaminer l’environnement, en particulier des métaux lourds, des acides
organiques, des phénols, des phtalates et des composés aromatiques parmi lesquels des
hydrocarbures. Ces huiles sont peu biodégradables et leur densité est plus faible que l’eau.
Leur rejet dans la nature est donc très nuisible. Il est d’ailleurs interdit !
En France, 230.000 tonnes d’huile de vidange sont extraites chaque année des voitures qui
circulent.
Une fois récupérée par le garagiste, l’huile est collectée par un “ramasseur” agréé qui est
chargé de transférer le produit toxique vers un site de valorisation énergétique comme une
cimenterie par exemple, ou bien dans un centre de régénération.
Mais encore trop d’automobilistes vidangent seul leur véhicule « sauvagement » …
On constate donc que chaque année dans le monde des millions de tonnes sont déversés
illégalement dans les décharges, les canalisations, les sols... (En France, selon l’ADEME,
plus de 35.000 litres d’huiles usagées par an se retrouvent dans la nature !)
Dans les pays tropicaux, elles sont utilisées à même la terre pour repousser serpents et
moustiques, mais elles s’infiltrent alors dangereusement dans les sols…
➨ Or, les huiles sont « recyclables » !
Avec 3 litres d’huile usagée, on peut faire 2 litres d’huile de base sans atteinte à
l'environnement.
En 2011, selon l’ADEME, 52 % des huiles ont été régénérées (lubrifiants).
Il existe désormais différentes filières pour le traitement des huiles usagées qui seront
réutilisées comme combustible industriel. Régénérées et purifiées, elles peuvent
également entrer dans la fabrication de lubrifiants. Mais les opérations de raffinage ou de
combustion de ces huiles à très haute température sont placées sous extrêmes précautions
car elles peuvent libérer des substances toxiques (plomb), c’est pourquoi il est absolument
interdit de brûler soi-même ses huiles usagées.
Attention : déposez vos huiles dans les points de collecte mais ne mélangez jamais vos
huiles de vidange avec d’autres huiles ou d’autres liquides (sinon leur traitement sera
impossible)!
Une partie de ces déchets dépolluée (batterie, huiles de vidange ...) peut être
réutilisée.
➨ Le double impact environnemental du lavage des voitures
Chaque année, notre voiture, en moyenne, passe une dizaine de fois au lavage automobile.
Consommation d’eau et d’électricité, détergents : le bilan environnemental n’est pas
neutre. Le lavage des voitures génère là aussi une masse gigantesque de déchets.
- Gaspillage de l’eau
Selon le Centre d’information sur l’eau, 6 % de l’ensemble de l’eau potable consommée en
France est utilisée pour le lavage de la voiture et l’arrosage des plantes. Pire, le lavage
individuel d’un véhicule consomme davantage d’eau : 300 litres contre 60 en station
spécialisée.
-Pollution des sols
Selon le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), les eaux résiduelles
contiennent « des hydrocarbures, des phosphates, ainsi que des polluants mécaniques ».
L’avantage des centres de lavage spécialisés tient à leurs bacs de décantation pour le
traitement des éléments nocifs.
N’abandonnons pas de pneu, même déchiré, sur le bord de la route.
Achetons des pneus rechapés.
Si l’on vidange soi-même son auto, ne jetons pas cette huile dans la nature ou les
égouts !
Mais collectons ! Déposons ces huiles dans des conteneurs adaptés notamment dans
les déchetteries ou dans les points de collecte.
Préférons le lavage en centre auto spécialisé pour notre « belle » auto… et même
testons le lavage sans eau écologique !

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