La robotisation a du bon

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La robotisation a du bon
entreprise métallurgie
Fumées de soudage
La robotisation a du bon
Chez les Compagnons du Portail, à Muret, en
Haute-Garonne, l’automatisation de postes de
soudage reliés à des systèmes de captage des
fumées à la source a eu un effet radical : moins
de risques d’intoxication et moins d’accidents du
travail. Et, au final, une productivité en hausse.
O
« Les hottes sont reliées à un
seul moteur extracteur asservi
au démarrage et au déplacement du robot », explique
Didier Durrieu, contrôleur
de sécurité à la Carsat MidiPyrénées. Elles sont équipées
de lanières en plastique permettant de capter les fumées
au plus près de la source et de
bloquer les courants d’air. Des
© Christian Bellavia pour l’INRS
n a robotisé, mais sans
diminuer le nombre de
postes et en doublant
la production », se félicite Lucas
Zorzan, responsable de fabrication au sein des Compagnons
du Portail, près de Toulouse.
Tout en améliorant le captage des fumées de soudage.
L’entreprise, spécialisée dans la
fabrication de portails métal-
liques sur-mesure, a investi
dans deux postes de soudage
automatique reliés à un système de captage des fumées à
la source.
Le premier, installé en 2008,
est adapté aux portails de
petit format. Il comprend deux
postes de travail, chacun surmonté d’une hotte d’aspiration fixe. Le robot soude par
alternance d’un poste à l’autre.
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Travail & Sécurité ­­– Février 2012 Sur le plus grand atelier de soudage,
la hotte d’aspiration mobile se
déplace sur 22 m de long.
mesures aérauliques réalisées
en mai 2011 ont donné de
bons résultats, que ce soit pour
la vitesse (30 m/s) ou le débit
(7 500 m³/h) d’aspiration dans
le conduit ou pour la vitesse
d’air à l’émission du polluant
(0,3 m/s).
Installé début 2011, le second
atelier de soudage, large de
22 m, est fondé sur le même
principe mais adapté aux portails de grande longueur (5 à
13 m) et de toutes hauteurs. Il
comprend trois postes de travail avec un robot mobile de
soudage relié à une hotte aspirante. L’ensemble constitué de
la hotte et des deux conduits
d’aspiration se déplace sur un
rail équipé d’un joint à lèvres,
constituant un système collecteur étanche. Là encore, les
mesures aérauliques montrent
que la vitesse (10 à 11 m/s), le
débit (2 500 à 2 700 m³/h) d’aspiration dans le conduit, ainsi
que la vitesse d’air à l’émission du polluant (0,3 m/s)
sont satisfaisants. Les fumées
sont évacuées par ce réseau
jusqu’au système d’extraction
et de filtration.
Machine sécurisée
La machine est sécurisée grâce
à des capteurs qui l’arrêtent
dès que l’on franchit la limite
de sécurité. « Je mets en route
et je règle la machine. Ensuite,
j’interviens uniquement en cas
de problème, si la machine se
bloque, explique Christophe
Sorribas, un des opérateurs.
Mais il m’a fallu une semaine de
stage pour apprendre à manier
cette machine, les programmes
sont compliqués à gérer. »
L’automatisation de ces postes
de travail a eu pour effets de
supprimer les risques d’intoxication liés aux fumées de
soudage, mais aussi de limiter
les manutentions manuelles,
donc les risques d’accidents. Le
rôle de l’opérateur se limite à
Les
Compagnons
du Portail
en bref
• Date de création : 1994.
• Activités : métallurgie
(portails, pare-ballons de
stade, mains courantes,
clôtures de piscines…).
Fabrique pour le compte
d’Espes qui assure le
montage et le négoce.
• Effectif : 12 salariés.
• Surface : 4 000 m².
• Production : environ
2 500 à 3 500 portails
par an.
poser les éléments sur le robot,
à le programmer et à contrôler la qualité de la soudure à
l’arrivée. « Quand on s’est rencontrés la première fois avec la
Carsat, en 2008, nous avions
pas mal d’accidents : blessures
aux doigts, aux mains… raconte
Lucas Zorzan. Aujourd’hui, nous
sommes au 14e mois consécutif
sans accident du travail ! La production est plus importante et
il y a moins d’absentéisme. » Il
reste encore à aménager les
postes de soudage manuels,
notamment améliorer les
torches aspirantes. Pour que
les risques partent définitivement en fumée.
Jérôme Lemarié