TRAIT PAPIER - La Chaux-de
Transcription
TRAIT PAPIER - La Chaux-de
ESSAI SUR LE TRAIT UN DESSIN PAPIER CONTEMPORAIN GUIDE DE VISITE L’ensemble de l’exposition présentant des œuvres extrêmement fragiles, nous vous remercions de ne rien toucher par respect pour les artistes et les œuvres. UN ESSAI SUR LE DESSIN CONTEMPORAIN Comme un acte de résistance à la numérisation du monde actuel, le dessin fait acte de création par les moyens les plus simples : de l’encre, du papier… et un univers s’ouvre, des perspectives traversent les pages, des expressions prennent forme. Le dessin contemporain occupe depuis une dizaine d’années une place prépondérante dans le champ de l'art actuel, comme le prouvent les différentes foires et revues qui lui sont consacrées. L’exposition du Musée des beaux-arts de la Chaux-de-Fonds se concentre sur une approche particulière de cette pratique, caractéristique d’expressions très contemporaines : comment le trait s’est-il émancipé ? Comment a-t-il quitté son support de prédilection qu’est le papier pour devenir installation, animation, espace ? À l’heure du copier-coller, le dessin ne se définit donc plus nécessairement en traces déposées par un geste, sur des papiers de nature et de format différents. Dès lors, qu’en est-il de cette pratique ? Trait papier propose un essai sur le dessin contemporain et la conversion des matériaux avec les paramètres que sont le temps et l’espace. Elle donne à voir des dispositifs caractérisés soit par le papier soit par le trait, réalisés par une vingtaine d’artistes contemporains suisses et internationaux. L’exposition Trait papier se prolonge hors les murs à la galerie La Locomotive, avec une installation de l’artiste Robert Currie. En contrepoint, sur le même thème du papier, le musée propose l’exposition Reliques et vanités, consacrée à l’artiste chaux-de-fonnière Catherine Corthésy (1er étage). ARTISTES PRÉSENTS DANS L'EXPOSITION Pierre Bismuth, Michel Blazy, Sophie Bouvier Ausländer, Luis Camnitzer, Thomas Demand, Christian Gräser, Zilvinas Kempinas, Alexander KorzerRobinson, Laurent Kropf, Jérôme Leuba, Andrea Mastrovito, François Morellet, Yazid Oulab, Sandrine Pelletier, Gilles Porret, Markus Raetz, Simon Schubert, Yuken Teruya, Ignacio Uriarte. À La Locomotive : Robert Currie. PUBLICATIONS Trait papier, un essai sur le dessin contemporain, 2012, co-édition L’APAGE/Atrabile (Genève) et le Musée des beaux-arts de La Chaux-deFonds Édition d’une série de cartes postales sur les œuvres de Catherine Corthésy (photographies de G. Benoit à la Guillaume). 2 PLAN DE L’EXPOSITION : REZ-DE-CHAUSSÉE Hall d’entrée – Préambule Salle 8 – Du dessin ancien au dessin contemporain Salle 9 – Trait et papier éphémères Salle 10 – Le trait aérien : fils noirs et néons Salle 11 – Vidéo : un trait Salle 12 – Du papier essuie-tout Couloir – Du papier à recycler Salle 13 – Miscellanées Salle 14 – TRAIT Salle 15 – PAPIER HALL D'ENTRÉE – PRÉAMBULE François Morellet est discrètement intervenu en 1996 (de façon alors prévue comme éphémère, mais toujours en place aujourd’hui) en disposant du ruban adhésif noir sur les mosaïques de 1929 de Charles Humbert qui ornent le hall d’entrée du musée. En deux endroits, la composition originale a ainsi été modifiée par des ajouts de lignes noires. Intégrée à la fois à la collection permanente et au scénario de l’exposition Trait papier, elle fait office de préambule à l’exposition. SALLE 8 – DU DESSIN ANCIEN AU DESSIN CONTEMPORAIN L’idée de dessin est aujourd’hui intimement liée au support papier, au point qu’on désigne généralement dans un musée comme un « dessin » toute œuvre sur papier, indépendamment de sa technique (mine de plomb, gouache, aquarelle…). C’est également l’invention du papier qui a permis la conservation des dessins anciens et en fin de compte sa reconnaissance en tant qu’objet artistique à part entière. Une sélection de dessins anciens, tirés de la collection du musée, sert de rappel de cette histoire avant d’aborder des propositions plus contemporaines. Dans cette même salle est projeté Le Souffle du récitant comme signe de Yazid Oulab (*1958, Algérie). Quatre lignes verticales blanches et parallèles strient l'écran, dessinant une géométrie faussement immobile. Car très vite la 3 fumée se répand en volutes, et les traces parfaitement alignées sont petit à petit perturbées par les mouvements de l'air. Les quatre lignes renvoient à la structure de la poésie arabe dans laquelle domine le quatrain ; le texte récité en arabe pendant le déroulement de la vidéo est celui du tout début de la quatrième sourate du Coran. SALLE 9 – TRAIT ET PAPIER ÉPHÉMÈRES En suivant la main droite d’Audrey Hepburn dans « How to Steal a Million » est tirée d’une série de photographies intitulée Following The Right Hand of où l’artiste Pierre Bismuth (*1963, France) dispose un stylo fictif dans la main droite d’une actrice le temps d’une séquence de film en continu. À la fin de la séquence subsiste, à la surface de l’écran, le passage de la main droite comme un dessin superposé de manière aléatoire sur l’image. Pierre Bismuth nous donne à voir du dessin là où il n’y en a pas en apparence. Après avoir étudié la sculpture à l’Akademie der bildenden Künste de Munich et à la Kunstakademie de Düsseldorf (1987-1992), Thomas Demand (*1964, Allemagne) travaille comme maquettiste et sculpteur d’objets en papier. La photographie lui sert à enregistrer ses créations éphémères. Le modèle n’existe que pour être photographié, il n’a nullement le statut d’œuvre. Originaire d’Okinawa, Yuken Teruya (*1973, Japon) fait du papier son matériau de prédilection. Il opte le plus souvent pour des papiers issus directement de notre société de consommation (rouleaux de papier de toilette, cabas de papier, emballages commerciaux) qu’il transforme dans une poésie visuelle en renversant les échelles, les fonctions et les découpes. SALLE 10 – LE TRAIT AÉRIEN : FILS NOIRS ET NÉONS Artiste pratiquant le dessin sur de grands ou petits formats, Sandrine Pelletier (*1976, Suisse, VD et GE) s’aventure également sur les chemins complexes de l’installation qui lui permettent d’expérimenter un dessin spatial, tridimensionnel tel qu’il se découvre dans Good-bye Horses. Dans cette même salle, l’exposition donne l’occasion de mettre en exergue l’intervention Spécial Cafétéria de François Morellet (*1926, France), installée depuis 1996 dans le double vitrage du Musée : un dessin de néons superposé à la trame de métal noir préexistant. Enfin, Gilles Porret (*1962, Suisse, NE) présente une rame de 7 500 feuilles de papier, comme fraîchement sortie de l’imprimerie. Le papier, aussi fragile qu’il puisse paraître, est érigé ici en volume sculptural et minimal. 4 SALLE 11 – VIDÉO : UN TRAIT La vidéo Khôl présente l’artiste Yazid Oulab (*1958, Algérie) en train de tailler jusqu’au cœur d’un billot de bois avec une machette pour en extraire un fin bâton de khôl… SALLE 12 – DU PAPIER ESSUIE-TOUT Michel Blazy (*1966, France) est connu pour travailler avec des matériaux périssables ou fragiles. Rosace est constitué de plusieurs rouleaux de papier essuie-tout, déroulés en spirale de telle sorte qu’ils tiennent en équilibre sur la tranche. Tous les quatre jours, si la pièce s’est bien affaissée d’elle-même, le cérémonial doit être réitéré : le papier est alors mis en boule avec de la colle à papier peint. Ainsi, tous les quatre jours, une nouvelle « rosace » vient augmenter le volume de la même boule. RAMPE – DU PAPIER À RECYCLER Jérôme Leuba (*1970, Suisse, GE) s’intéresse à l’aura des lieux de pouvoir, des zones de conflits, des espaces de confrontation. Depuis plusieurs années, sur des supports et des formats divers, il développe sur ce thème une vaste déclinaison d’œuvres intitulées Battlefield (Champs de bataille). L’installation présente des exemplaires de livres, revues ou magazines qui ont été condamnés au pilon pour cause de mévente, et engage ainsi un propos politique et écologique : que faisons-nous aujourd’hui du papier, alors autrefois matériau si précieux ? SALLE 13 – MISCELLANÉES Changement de rythme : au cœur d’un parcours qui fait la part belle à des œuvres monumentales, cette salle met en valeur des œuvres au format plus intime, une dimension souvent associée à l’idée du dessin. Après un parterre de fleurs « taillé » dans des encyclopédies par Andrea Mastrovito (*1978, Italie), le visiteur pourra s’attarder sur les œuvres délicates de Simon Schubert (*1976, Allemagne), Markus Raetz (*1941, Suisse, BE) ou Alexander Korzer-Robinson (*1975, Angleterre), découvrir une troisième vidéo de Yazid Oulab (*1958, Algérie) Percussion graphique, le travail plus radical d’Ignacio Uriarte (*1972, Allemagne), et un autoportrait singulier de Luis Camnitzer (*1937, Allemagne). 5 Le travail aéré de Sophie Bouvier Ausländer (*1970, Suisse, VD) joue quant à lui de la tridimensionnalité par l’acte patient du tissage. Monochromes, pleines ou évidées, ses pièces de papier offrent une nouvelle vie à un papier mis au rebut, déchiqueté par une broyeuse de l’administration. Les sphères des Hypothèses s’égrènent sur le sol des salles en enfilade du Musée de La Chaux-de-Fonds pour mieux conduire le visiteur au pied d’un mur de plusieurs mètres carrés : Wallmapper est un quadrillage constitué exclusivement de « traits de papier » issus de cartes routières. L’œuvre fait allusion au plan orthogonal de la ville de La Chaux-de-Fonds, évocateur de celui des villes américaines. SALLE 14 – TRAIT Zilvinas Kempinas (*1969, Lituanie), qui a représenté son pays à la Biennale de Venise en 2009, réalise des installations aériennes où des bandes magnétiques dessinent des esquisses en mouvement dans l’espace. Un moment propice à la contemplation… [ŒUVRE FRAGILE !] SALLE 15 – PAPIER Laurent Kropf (*1982, Suisse, VD) a développé un travail qui, sans être rattaché à un médium particulier, s’attache à tisser des liens entre l’espace dans lequel il s’inscrit et une histoire, réelle ou fictive, un récit ponctué de références culturelles. Initialement présentée au Musée des beaux-arts de Lausanne en 2011 sous le titre de Porntipsguzzardo, son installation est une architecture constituée de pans de papiers colorés. Ces bandes de papier, normalement utilisées comme fonds dans les ateliers de photographes, constituent ici le sujet, la matière même du travail. Monochromes, entrelacées sobrement au sol, elles sont suspendues à la manière d’un décor pour le visiteur, invité à déambuler le long de l’étroit couloir qu’elles délimitent le long des murs de la salle. Sous son nouveau nom de Whatsaguzzardo, cette réactualisation prolonge la structure du damier de béton dessiné au plafond du Musée de La Chaux-de-Fonds et offre un moment d’immersion au sein d’une palette de couleurs. Prière de ne pas toucher ni pénétrer dans l’installation ! SUITE AU PREMIER ÉTAGE SALLE 1 – FENÊTRE DE PAPIER Depuis de nombreuses années, Christian Gräser (*1974, Suisse, BE) réalise des installations sculpturales en papier dont la monumentalité contraste avec la précarité du matériau. Fenêtre surgissante a été spécialement conçue pour le musée. Elle prend appui sur une fenêtre du premier étage pour développer une sculpture fragile et poétique. 6 PLAN DES EXPOSITIONS : PREMIER ÉTAGE Salle 1 – Fenêtre de papier Salle 5 – Catherine Corthésy SALLE 5 – CATHERINE CORTHÉSY, RELIQUES ET VANITÉS En parallèle à l’exposition Trait papier, le Musée présente une exposition personnelle de Catherine Corthésy (*1958, Suisse, NE), artiste vivant et travaillant à La Chaux-de-Fonds. Au bénéfice d’une solide culture littéraire et artistique, Catherine Corthésy n’a cessé de développer un langage personnel autour des papiers pliés et chiffonnés, des mots, de leur musique et de leurs desseins, en se plongeant dans le monde singulier de la mémoire. L’artiste définit son travail comme « écriture et couture, plisserie et froisserie, découpage et pliage, destruction, construction et réinterprétation… avec tendresse et grincements de dents ». HORS LES MURS – GALERIE LA LOCOMOTIVE Jeune artiste britannique, Robert Currie (*1976, Angleterre) est invité par Karine Tissot à investir la galerie La Locomotive, lieu alternatif de la vie culturelle de La Chaux-de-Fonds. Il y a réalisé une installation dynamique et éphémère constituée de bandes magnétiques, adaptée à la configuration du lieu. Le visiteur est invité à vivre de manière tout à fait exceptionnelle un dessin tridimensionnel à l'échelle 1:1. Galerie La Locomotive Exposition du 13 mai au 30 juin 2012, puis sur rendez-vous jusqu’au 12 août 2012 Je-Ve de 17 à 19h, Sa-Di de 14 à 18h 15, rue du chemin de fer 2300 La Chaux-de-Fonds [email protected] 7 CONCEPT ET RÉALISATION Concept, commissariat et coordination Karine Tissot, commissaire Lada Umstätter, conservatrice Gestion administrative, régie d’œuvres Nicole Hovorka Petra Krausz Robin Seiler Relations presse/public/artistes Alexandra Zuccolotto Accrochage, encadrement, installations Mathias aMarca, technicien de musée Pierre Bouverat Jonas Chapuis Beat Matti Joël Rappan Victor Savanyu Robin Seiler Publigraph Atelier pédagogique / médiation Francine Barth Priska Gutjahr Daniel Hostettler Nicole Hovorka Kimiaki Numakura Sophie Vantieghem Graphisme SO2design.ch Photographie Pierre Bohrer Régie, entretien Cédric Brossard Mary-Anne Forster Maryvonne Kolly Laurence Schmid Justo Arancabia Accueil, surveillance Romi Cattin Evelyne Longobardi Alexandra Zuccolotto Priska Gutjahr Tatiana Armuna Baris Budak Hugo Beretta Emma Gutjahr Daniel Hostettler Philip Maire Jean-Pablo Muhlenstein Bruno Wittmer SOUTIENS L’exposition et la publication Trait papier, un essai sur le dessin contemporain bénéficient du soutien de : Fondation culturelle de la Banque Cantonale Neuchâteloise Fondation Jan Michalski, Fondation Oertli Fondation Sandoz Pro Helvetia Monsieur Sven Widgren REMERCIEMENTS Les artistes, Centre PasquArt, Bienne (CH), Patrick Charpilloz, Nathalie Ducatel, Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (CH), Collection Dr. Willy Michel, Burgdorf (CH), Collection MarieClaude Stobart, Genève (CH), Galerie Bugada & Cargnel, Paris (FR), Galerie Murata & Friends, Berlin (AL), Galerie Nogueras-Blanchard, Barcelone (E), Galerie Rosa Turetsky, Genève (CH), Galerie Vartai, Vilnius (LT), Angelo Melcarne, Gabriel Umstätter. En 2013, Trait papier, un essai sur le dessin contemporain (II), second chapitre de l’exposition, se tiendra à Liestal, Kunsthalle Palazzo.