Mise en page 1 - Progrès de Saint Ouen

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Mise en page 1 - Progrès de Saint Ouen
Le parti-pris des habitants pour une ville populaire, solidaire, progressiste.
Adieu
Bernard
_ N°6 • Septembre-Octobre 2011
Lire p.2
RED STAR 93
En national et aussi les jeunes
« Si près... et si loin du National », tel était le titre de notre article consacré au Red Star, au mois de juin. Quelques semaines plus
tard, la crise du football a eu raison de nombreux clubs de National et d’autres divisions, le Red Star en a profité pour grimper plus
rapidement que prévu en National.
But de Malfleury au stade Charlety contre le Paris FC. (photo G. Valck)
ix ans après, le Red Star retrouve ce Championnat du niveau 3, l’antichambre du
professionnalisme.
Une division très compliquée à gérer
avec autant de rencontres qu’en L1
ou L 2... mais peu de rentrée financière. Ce qui explique en grande
partie que de nombreux clubs de
National, chaque saison, soient relégués économiquement.
Cette montée est-elle un cadeau empoisonné... non à condition de se
maintenir.
Une année d’expérience en National
D
ne peut être que profitable dans la
perspective d’une montée programmée par la direction du Red Star, en
L 2, en 2015.
Les premières rencontres ont montré que le chemin est long, que
chaque semaine, le Red Star devra se
battre pour obtenir des points... un
maintien qui passe avant tout par
des succès à Bauer sur une pelouse
synthétique, dernière génération.
Oui, Bauer, a subi un lifting pendant les vacances et avant tout le
changement de pelouse, la ville de
Saint-Ouen a opté pour une pelouse
synthétique, un investissement de
près de 1 million d’euros (seuls Lorient, Nancy et Châteauroux, dans
le monde professionnel disposent
d’une pelouse de cette qualité). Un
investissement qui doit être rentable
sur le long terme... et pas uniquement au niveau de l’entretien... mais
au niveau des résultats, pour
l’équipe première mais également
pour les formations de jeunes.
Contrairement à un gazon, le synthétique permet de jouer 24 h sur
24 h... j’exagère un peu... il faut
quand même de l’entretien !
Le Saint-Ouen qu’on aime
oici le premier numéro de la saison 2011-2012.
Comme l’an dernier, nous vous donnons rendez-vous, grosso modo, tous les 2 mois. Nous
sommes heureux de constater que l’esprit (et des acteurs) qui a animé « Le Réveil-93 Hebdo » est bien
présent dans ce numéro. Un numéro qui salue des
associations, au moment où se tient leur fête.
Comme d’habitude, nous traitons l’actualité progressiste. A ce propos, nous répondons à une demande
de lecteurs qui souhaitent une forte affirmation de
notre identité. D’où « Le parti-pris des habitants
pour une ville populaire, solidaire et progressiste ».
V
Nous commençons aussi l’année avec des projets.
Continuer à gagner des lecteurs avec votre aide,
bouche-à-oreille (électronique ou pas), quelques initiatives de soutien de l’association des amis du progrès de Saint-Ouen et peut-être quelques numéros
spécifiques sur des thématiques locales d’intèrêt général. Et très bientôt, un blog ou chacun pourra
consulter en ligne et télécharger les numéros du Progrès de Saint-Ouen. Merci aux nombreux lecteurs
qui nous soutiennent pour faire vivre les ressources
nombreuses du Saint-Ouen qu’on aime.
Guy Carol / Roger Guerin
Et du côté des jeunes, depuis
quelques saisons, le Red Star est
moins
performant.
L’Etoile
Rouge doit retrouver sa place dans
le football francilien au niveau
jeune. Une montée en puissance
dans le haut niveau de l’équipe première ne peut s’accompagner que
par des résultats en équipes de
jeunes. Dans les années 90... une
partie importante de l’effectif de L
2 (D 2 de l’époque) comprenait des
jeunes formés à Saint-Ouen. Citons-en quelques-uns : Michel, Marlet, Fellahi, Agasson, Valéri,
Mauricio, Vasquez... puis plus près,
en équipes de jeunes ou National :
Fadiga, Meïte, Doukantie...
Aujourd’hui, le Red Star doit redevenir attractif avec des équipes de
jeunes au plus haut niveau. Il est indispensable que le plus rapidement
possible, des formations de jeunes
disputent le championnat national.
Cela est aussi une des conditions de
la montée en puissance de l’équipe
première vers le professionnalisme.
En attendant, toutes les deux semaines, le Red Star vous donne rendez-vous sur sa pelouse de Bauer...
et Allez Red Star !
Gérard Valck
Saint-Ouen notre ville
MOUVEMENT DE LA PAIX
Sortir le droit international du placard
Le 14 juin, le comité local du mouvement de la paix, invitait maître Roland Weyl, avocat, vice-président de l'association internationale des juristes démocrates, pour un débat au « restaurant-bar de l'industrie », boulevard Victor Hugo. Au menu de la soirée :
Sortir le droit international du placard (*).
La présentation de Roland
Weyl, ainsi que les différentes interventions des participants, ont montré toute
l’actualité de ce thème... et la nécessité de le faire largement partager.
Pourquoi ? Parce qu’à l’origine,
la charte des nations unies de
1945 instituait, pour la première
fois dans l’histoire de l’humanité, un droit international universel. Une charte se donnant,
dès 1946, un outil : l’O.N.U.,
pour appliquer les principes de
ce nouveau droit, « L’ONU devait donc être un outil du pouvoir
des peuples ». Or, la création par
les 5 grandes puissances mondiales, soucieuses d’assurer leurs
L
dominations, d‘un conseil de sécurité doté du droit de véto, crée
un privilège contraire aux principes d’universalité de la charte
et de l’égalité des nations,
grandes et petites.
Dès lors se pose la question :
« l’O.N.U. sert-elle le pouvoir
pour les peuples, ou à l’inverse : le
pouvoir sur les peuples ? » interroge Roland Weyl. Les réactions
de la salle ne se firent pas attendre. Le mandat de l’O.N.U.est
bafoué en Libye « puisque l’objectif de l’OTAN n’est pas (uniquement) la protection des
populations, mais de soutenir
d’autres projets politiques et sans
doute, d’autres intérêts », dira un
participant. Ce qui se passe au-
jourd’hui avec la lutte sur le
front diplomatique, pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, est édifiant. Comment
dans ces conditions, faire triompher le droit et la paix ?
On pourrait citer d’autres exemples montrant qu’il est grand
temps de « sortir le droit international du placard » comme le
dit si bien Roland Weyl, et de revenir aux principes de la charte
des nations unies dont le préambule, par son expression « Nous,
peuples des nations unies » doit se
traduire par une réelle souveraineté des peuples, par le respect à
disposer d’eux-mêmes, tout en
décidant -ensemble- des affaires
du monde. « Le droit, proclame
avec juste raison, Roland Weyl,
est un combat citoyen », comme
la construction de la paix et de
la justice économique.
L’actualité doulourense me
pousse à dire, merci au mouvement de la paix, et singulièrement à son responsable local,
Bernard Capron, bien trop tôt
disparu, et dont la passion à développer les volontés de paix et
de justice, nous servent désormais d’aiguillon. Avec un comité
local du mouvement de la paix
toujours aussi dynamique.
Paulette Fost
(*) A lire. « Sortir le droit international du placard » de Monique et Roland Weyl. Edition
Cetim, 6 euros,
Maître Roland Weyl entouré de Jacques
Benoit, adhérent actif de l’association,
agé de 90 ans et de Bernard Capron,
président du comité local du mouvement de la paix. Bernard nous a quittés
fin août et ses amis sont allés déposer
des fleurs au Pére Lachaise, sur le mur
des fédérés, selon sa volonté.
Valérie Merville arrêtée puis expulsée d’Israël
undi 11 juillet, Valérie Merville, agent de la ville employée à la
Médiathèque « Persépolis » a été arrêtée, ainsi que plusieurs dizaines de citoyens français ou d’autres pays européens, dans la
zone internationale de l’aéroport de Tel-Aviv. Toutes ces personnes
devaient se rendre en Cisjordanie pour participer à un projet
d’échange associatif international et pacifique dénommé « Bienvenue en Palestine ». Le cordon sanitaire, ainsi que ce nouveau mur
de séparation (qui provoque peu d’indignations officielles) dressés
contre le peuple palestinien, fonctionnent dans une « normalité »
suffocante. Sa famille et ses proches n’ont eu que peu d’informations pendant les quelques jours où elle a été détenue à la prison de
Givin-Ramlé. Aucune charge officielle n’a été communiquée et les
demandes pour obtenir un avocat sont restées vaines. Valérie Merville s’explique. « Lorsque vous êtes emprisonnés, que vos droits ne sont
pas respectés; la mobilisation extérieure est déterminante. Pendant
notre détention, nous n’avons eu qu’un très faible aperçu des souffrances
infligées aux prisonniers et prisonnières palestiniens. Ce que j’ai vu et
vécu ne fait que renforcer ma colère, ma détermination, mon envie de
poursuivre ce combat, pour que l’Etat palestinien, son territoire, soient
connus et reconnus, afin que ce peuple puisse y vivre en paix et dignement ».
G. C.
L
Un comité audonien « avec les 342 Blacklistés » dénonce « que des militants des droits de l'homme de la mission « bienvenue en Palestine », du
8 au 16 juillet 2011, ont été incarcérés pendant 5 jours dans des prisons
israeliennes pour avoir dit clairement qu'ils se rendaient en palestine à
l'invitation des associations civiles palestiennes ». Notons également
que du fait de la destruction des installations aéroportuaires, les pacifistes se rendant en Palestine doivent se soumettre au contrôle de l'armée d'occupation. Une pétition a été adressée à L'Elysée.
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Saint-Ouen notre ville
QUARTIER PASTEUR-ZOLA
La résistance à la violence s’enracine
Il était dit que la mobilisation des habitants, et surtout la détermination de l’amicale des locataires (CNL) Pasteur-Emile Zola pendant tout l’été, n’allaient pas retomber de sitôt. Le 14 septembre, ils étaient environ 300 à agir « pour reprendre leur quartier ». La
forme festive et pacifique de l’initiative a permis de rassembler largement. Du courage, de la lucidité, de la solidarité : la lutte
contre la violence et les trafics prend des formes originales et populaires. Et les gens viennent.
hansons de Jean Ferrat, merguez sur le barbecue, boissons
non alcoolisées, tout avait un
air de fête ce soir-là sur l’espace public entre la rue Martin Levasseur
et les fameuses « coursives », lieux
de tous les trafics. « Ce soir, personne
n’est obligé de baisser la tête » pour
reprendre une expression du député (PS) Bruno Leroux qui résumait bien la situation. Les
locataires du quartier et d’ailleurs,
souvent en familles, les élus (nombreux), des associations dont Marc
C
Ruer, responsable départemental
de la confédération nationale du
logement (CNL), avaient répondu
présents. La police, discrète mais
bien présente, assurait la sécurité
du rassemblement.
Claudie Potier, vice–présidente de
l’amicale et personnalité forte de ce
quartier, remercia l’assistance pour
son soutien et sa participation à
l’action. Et elle donna la parole aux
différents intervenants. Ketty,
membre active de l’amicale déclina
les différentes actions organisées
Changer le climat d’insécurité
Lors d’une discussion informelle, Claudie Potier apprécie le succès. « C’est bien. On voulait qu’il y ait du monde. J’ai fait le porteà-porte, il y a des gens qui sont venus, et qui ne viennent pas
d’habitude. Maintenant, il faut continuer. On retournera voir le
préfet ». Abdallah Fraygui voit encore plus loin pour élargir l’intervention citoyenne. « Il faut gagner maintenant les co-propriétaires, pas seulement les locataires, dit-il. Il faut organiser quelque
chose en novembre et un gros noël des enfants ensuite. Si on est
contents, il faut renouveler l’appel de tout à l’heure et retrousser davantage nos manches. Les gens attendent aussi des résultats de l’action de la police ». Des actions réelles, mais difficiles à évaluer,
car les trafiquants s’adaptent. A propos de la clientèle qui nourrit les trafics, beaucoup de gens s’étonnent de constater qu’un
nombre important de clients, sont bien mis, costumes-cravattes
et voitures clinquantes d’un certain standing (On est loin du
petit consommateur de banlieue populaire, même s’ils en existent). Le commissaire de police est formel : « ce sont eux qui
pourrissent la vie à Saint-Ouen ; à Payret-Zola, place de 8 mai, à
Cordon ou à Dhalenne ». Chasser les clients pour chasser les trafics ? Vaste programme en effet. Mais les responsables de l’amicale font remarquer qu’il faudrait aussi que la police mette la
main sur les trafiquants. L’intérêt de toutes ces actions citoyennes ou des institutions publiques, est bien de changer le
climat d’insécurité pour améliorer le vivre mieux, le vivre ensemble dans les quartiers. Une question devenue d’actualité,
tant mieux !
précédemment et de conclure :
« nous poursuivons nos actions avec
cette soirée barbecue et dansante, toujours dans le but de stopper les violences et pour vivre sereinement dans
notre quartier ».
Jacqueline Rouillon fut ensuite invitée à prendre la parole. Le maire
de Saint-Ouen déclara un peu solennellement : « vous faites la démonstration de votre force, de votre
envie de vivre bien… et que retrouver une qualité de vie, c’est possible ».
Elle poursuivit son propos en mettent l’accent sur les « moyens publics », et que si la police avait porté
des coups aux trafics, il fallait sans
aucun doute, davantage de moyens
sur le terrain. Mais la réalité sociale
est prégnante : « Beaucoup de personnes n’ont pas de travail, et il est facile d’emprunter n’importe quel
chemin ». Et d’inviter les habitants
à « se battre auprès des entreprises
pour que les jeunes trouvent du boulot ».
Bruno Leroux, député de la circonscription, dénonça le fait que
« les cités, ça ne doit pas devenir les
supermarchés de la drogue. Il faut des
mobilisations, oui ; mais aussi des
moyens dans le but de réduire et
d’éradiquer les trafics ». Lucien,
membre de l’amicale, réagissait à
chaud: « les cités sont aussi les supermarchés de la misère »…
Pour Yves Nédélec, directeur de
l’office public 93 (bailleur social de
la cité), s’il y a beaucoup de cités en
Seine-Saint-Denis qui connaissent
des trafics, « quand on voit votre
mobilisation, ça donne de l’espoir ».
La cité va aussi faire l’objet de travaux de réhabilitation, ce qui occupe l’amicale, on s’en doute.
Pierre Beylat, responsable local de
la CNL, fit un geste plus que symbolique en remettant un chèque de
1000 euros à l’amicale, afin de l’aider concrètement à organiser de
prochaines initiatives. Solidarité,
soutien y compris financier, réappropriation de son quartier, de sa
dignité d’habitant, le cocktail de
cette manifestation fut très réussi.
Abdallah Fraygui, président de
l’amicale, pouvait savourer son succès: « on retisse vraiment le lien avec
les locataires. Ca fait plaisir. Cette
fois, ils sont venus ».
Roger Guérin
Jacqueline Rouillon
avec des habitantes.
Claudie et Ketty, de l’Amicale des locataires CNL, s’adressant aux participants.
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Dans l’actualité locale
CITÉ DU CINÉMA
« Cinecitta » sur Seine
Un chantier très important se trouve à deux pas de chez nous. La réalisation de la cité du cinéma de Luc Besson vient de franchir une
nouvelle étape avec l’enlèvement -fin juillet- des cinq grues du chantier ; signe que les travaux de gros œuvre sont terminés. Dans
un an, la Cité du cinéma, « Cinécitta » des temps nouveaux, va pouvoir rivaliser avec les studios de Londres et avec son illustre devancière romaine.
a cité du cinéma en deux
mots, c’est le hall immense
de l’ancienne centrale EDF
de Saint-Denis réhabilité, et des
bâtiments de chaque côté. Et
enfin, les studios proprement
dits. C’est depuis la rue Ampère
(les travaux d’élargissement
jusqu’à la rue Saint-Denis à StOuen sont en cours) que
l’unique accès à la cité se fera
jusqu’à ce lieu emblématique.
Une entrée de hall monumentale
et entièrement vitrée.
Sur sa gauche, en limite de SaintOuen, des bâtiments accueilleront des activités et l’école
nationale supérieure du cinéma,
de la photo et du son, « LouisLumière », actuellement située à
Noisy-le-Grand. Déménagement
prévu pour la rentrée 2012. Puis,
une grande salle de projection
sera destinée à accueillir les avantpremières des films. Enfin, un
restaurant d’entreprise à la dimension de la cité, 480 couverts
au même moment et plusieurs
gastronomies du monde proposées.
Sur sa droite, des bâtiments destinés à accueillir des entreprises
liées au cinéma, avec tous les mé-
L
Le 2e grand club parisien ?
En marge du match Red StarCherbourg, de nombreuses
personnalités avaient retrouvé
le stade Bauer pour célébrer la
nouvelle pelouse synthétique.
En fait, Jacqueline Rouillon,
Claude Bartelone, président
(PS) du Conseil général, Francis Parny, vice-président (PCF)
à la région Ile-de-France, et Patrick Braouezec, président de
Plaine-Commune, ont loué le
caractère historiquement populaire de la vieille dame à l’étoile
rouge, née en 1897, et indiqué
que le Red Star pouvait être le
2e grand club parisien, fier de
ses valeurs. Si l’idée n’est pas
nouvelle (et avait même suscité
quelques épisodes douloureux
Le grand hall de l’ancienne centrale electrique et la future implantation de
l’école Louis-Lumière en janvier dernier.
tiers et les boîtes de production
nécessaires au tournage. Puis,
dans la « tour » située près de la
Seine, le siège de « Europacorps »,
société de production de Luc
Besson, propriétaire à 50 % des
studios. Plus encore sur la droite,
des bâtiments neufs où se trouveront les studios, cœur de la cité.
Les bâtiments, au nombre de 7,
renfermeront plusieurs studios
sur différents niveaux. Par exemple, le bâtiment numéro 7, comprend 9 studios. Certains sont
appelés « piscines » dans le jargon
du métier. Ce sont en fait, des
fosses techniques permettant de
filmer des scènes en contre-plongée. Il y aura de nombreux tournages simultanés.
Voilà pour le tour d’horizon du
chantier. Un bel ensemble com-
après l’achèvement du Stade de
France), la route sera longue.
Une volonté politique semble
se dessiner, écartant du même
coup les rumeurs insistantes
d’un rapprochement avec la
mairie de Paris et le Paris FC.
avaient signé une pétition pour
exiger sa libération. Stéphane
Taponnier est venu devant le
conseil municipal du 4 juillet
dire « un gros, un sincère
merci ». « Sachez une chose, a-til déclaré dans une brève et
sobre intervention, quant au
fond d’une cave, en écoutant la
radio, seul lien avec l’extérieur,
votre ville vous rappelle que vous
existez, c’est comme un fil
d’Ariane ». Le soulagement de
cette libération ne peut faire
oublier que la France participe
à une guerre, qui de toute évidence n’a pas apporté, et n’apportera pas, de solution
politique et pacifique en Afghanistan.
Stéphane Taponnier enfin
libre
La bonne nouvelle est arrivée le
29 juin dernier, après 547 jours
de détention en Afghanistan,
Stéphane Taponnier, Hervé
Ghesquière et leurs accompagnateurs étaient libérés. La ville
où habitent Stéphane Taponnier s’était mobilisée au cours
de diverses initiatives prises par
le maire et 2500 audoniens
P. 4 - Le Progrès de Saint-Ouen - N° 6- septembre - octobre 2011
plet. Si la conservation d’un patrimoine industriel de premier
plan est une très bonne idée et
rappelle que le lieu fut une centrale électrique en activité de
1933 à 1981, que deviendra cet
immense hall non chauffée (on
comprend mieux pourquoi vu
son volume) avec sa turbine en
plein centre ? Là, plusieurs pistes
sont possibles : en faire un lieu
évènements à coup sûr, mais
quoi ? Un festival du film de
court métrage, un lieu à louer
pour organiser des manifestations et autres évènements ?
L’avenir le dira.
En attendant, l’usine à rêves se
monte. Difficile encore d’imaginer que dans un an, 2 000 salariés et étudiants prendront
possession des lieux. Un rêve que
les curieux pourront peut-être
toucher du doigt, puisqu’il est
question qu’un circuit de visite
soit organisé le dimanche. L’activité de la cité du cinéma aura, en
s’en doute bien, des conséquences pour la vie et l’animation des quartiers limitrophes. En
premier lieu, le Vieux SaintOuen.
R. G.
Erratum
Une malencontreuse coquille
(comme on dit) s’est glissée
dans l’article sur la mémoire de
l’esclavage paru dans le progrès
n° 5. C’est en 1958, que l’écrivain martiniquais Edouard
Glissant, récemment disparu, a
été lauréat du prix Renaudot.
8 octobre : téléchargez…
C'est à la date que vous pourrez
consulter et télécharger les numéros du Progrès de SaintOuen, sur le site :
www.Progres-Saint-Ouen.info
Dans l’actualité locale
SINISTRÉS DU 17-19 RUE VALLÈS
Parrainage républicain de 6 sans-papiers
ix personnes sinistrées des
17/19 rue Jules Vallés, demandeurs de papiers depuis
longtemps déjà pour certains,
ont été reçues en mairie le 12
juillet pour être parrainés par les
élus de Saint-Ouen. Victimes
d’un marchand de sommeil et
du sinistre qui a coûté la vie à
Aminita et à son enfant de 4
ans, le 25 janvier 2010, ils sont
toujours en attente de régularisation, malgré les promesses de
la préfecture.
Ces personnes sont hébergées à
l’hôtel depuis le drame, parce
que le sinistre a rendu leurs logements inhabitables. Certaines
familles ont pu bénéficier d’un
relogement, d’autres noms à
cause de leurs situations administratives. Pourtant comme le
Photo Alice GUERIN
S
Les élus lors de la cérémonie des parrainages.
rappelle l’association « droit au
logement » qui soutient les familles ; « le sous-préfet s’était engagé
à
réexaminer
la
régularisation administrative des
sans-papiers en tenant compte du
drame qu’elles avaient vécu ».
« La table ronde associant Etat,
ville et habitants (prévue le 31
août 2010) a été repoussée par le
sous-préfet et n’a plus jamais été
convoquée » s’indigne un représentant du DAL.
Paul Planque, 1er adjoint, présidait la cérémonie. Après avoir
vivement condamné l’attitude
HOMMAGE A LA RÉSISTANCE
25 audoniens fusillés par les nazis
Tous les ans, début juin, une cérémonie au Mémorial de La France combattante honore la mémoire de ceux qui périrent sous les balles des pelotons d’exécution nazis. Entre 1940 et 1944, 25
résistants habitant Saint-Ouen ou travaillant dans des entreprises de la ville (SOMUA, CITROËN,
les Ateliers du MÉTRO) furent fusillés par les Allemands dont 22 au fort du mont Valérien.
e premier d’entre eux était
fossoyeur au cimetière parisien, il fut fusillé deux jours
après l’entrée des Allemands
dans Paris, le 16 juin 1940 ; Les
derniers le furent en 1944, Rino
della Negra du groupe Manouchian et qui jouait au Red Star
en février, et Eugène Cas, qui
travaillait à la Somua, en mars.
Certains comme Bourdarias,
Cougnon, Landsoght, fusillés
tous les trois le 17 avril 1942, furent condamnés à mort par un
tribunal allemand (procès de la
Maison de la Chimie) d’autres
sans procès, comme le docteur
Bauer, fusillé le 23 mai 1942 en
même temps que Politzer, Dudach et Solomon, les « amis
morts en mai » que célèbra Aragon. La plupart d’entre eux
avaient été arrêtés par les sinistres Brigades spéciales, créées par
les autorités de Vichy et mises au
service de l’occupant dans la
traque des résistants.
Dès octobre 1944, la Municipalité de la Libération rendait
hommage aux résistants fusillés
en donnant leurs noms à des
L
rues : Ottino, Bauer, Dhalenne,
Schmidt, Lumeau. En avril
1945, des milliers de personnes
suivaient les obsèques solennelles de sept des fusillés de
Saint- Ouen au cimetière communal.
Les idéaux pour lesquels tombèrent ces résistants, le programme
La plaque de la SOMUA a été posée
l’an dernier, à l’emplacement de
l’ancienne usine.
du Conseil National de la Résistance, porteur de tant de
conquêtes sociales sont aujourd’hui attaqués, régulièrement.
Des
mouvements
politiques porteurs de haine, de
racisme et de xénophobie, regagnent en influence dans notre
pays et en Europe.
D’anciens résistants ont lancé récemment, au plateau des
Glières, un appel pour défendre
et adapter à notre époque les valeurs sociales et démocratiques
de la République. C’est d’autant
plus important qu’une nouvelle
forme subtile de négationnisme
tente par voie de justice, d’effacer le passé vichyste et collaborationniste de certains grands
industriels et ainsi de réhabiliter
le régime de Vichy et son « famille, travail, patrie », quand le
travail était obligatoire pour l’Allemagne nazie, que la famille
était dispersée et que la patrie
était éclatée et occupée. Plus que
jamais, résister est un verbe se
conjugue au présent.
Jean Gielle
P. 5 - Le Progrès de Saint-Ouen - N° 6- septembre - octobre 2011
des représentants de l’Etat, il a
déclaré : « c’est pour cette raison, à
la mémoire du petit Ismaël et sa
maman Aminata, par respect
pour ces personnes ici devant nous,
par respect pour la parole donnée
et par respect pour les valeurs de la
république : « liberté, égalité, fraternité », que nous procédons aux
parrainages de ces six personnes
par douze élus de la majorité municipale ». Il s’agit, outre Paul
Planque, de Hayat Dhalfa,
Roger Guérin, Monique Tesseyre, Sandrine Besse, Françoise
Arnaud, François Guinta
(groupe CCR) ; Mustapha Krimat, Abdelhak Kachouri, Henri
Le Lorrain, Elise Boscherel
(groupe PS) et de Rémy Fargeas
(EELV).
Jean-Claude Ducas
Le 23 octobre à
Chateaubriant
l y a 70 ans, Guy Môquet, JeanPierre Timbaud et leurs 25
compagnons tombérent sous les
balles d’un peloton d’exécution
nazi, comme otages à Chateaubriant (44) où ils étaient internés
politiques. Ce 70e anniversaire
sera marqué par une importante
cérémonie. La ville de St-Ouen
met des cars à disposition pour les
audoniens qui souhaitent s’associer à cet hommage national. Départ à 6h30, dimanche 23
octobre. Retour avant minuit. Le
défilé pour se rendre à la carrière
des fusillés partira à 14h. Ensuite,
un hommage officiel sera rendu,
avant les allocutions de Bernard
Thibaud pour la CGT et de Pierre
Laurent pour le PCF. Un spectacle intitulé « Tous les Guy Môquet
du monde » sera présenté. Le
voyage est gratuit et les repas sont
à la charge des participants (emporter paniers repas ou cassecroûtes).
I
Inscriptions auprès
de l'amicale de Châteaubriant, Maison du combattant,
11 bis, rue Kléber.
01 40 11 02 09.
amicaledechateaubriant
@ wanadoo.fr
Saint-Ouen notre ville
U.S.M.A.
« Aider les gamins de Saint-Ouen,
c’est le sens du devoir accompli »
« Tous les sports pour tous ». Une devise toujours d’actualité pour ce club créé en 1950 sous l’impulsion
du Maire, Fernand Lefort. L’idée fondatrice consistait à regrouper, à fédérer, l’ensemble des petits clubs
sportifs existant à cette époque. Nous avons rencontré Michel Soyard, co-président du club depuis 2006.
Audonien depuis plus de 50 ans, ce retraité plein de dynamisme, nous fait partager sa passion.
Photo USMA
I
M. Vermosa, cyclo cross,
M. Morvan, lutte, M. Guette,
haltérophilie, M. Snauwaert,
haltérophilie, M. Coupot, haut
vol en plongeon. Mais pour Michel, le cross des écoliers, les
Photo USMA
l a débuté sa carrière sportive
par la pratique du hand-ball
avant de devenir en 1968,
champion de France FSGT du
lancer de javelot. Il est fier de
souligner que ce club, riche de
ses 26 sections et de ses 3 000
pratiquants, accueille les enfants
dès l’âge de 2 ans avec le Jardin
Sportif et que son doyen
Georges Perrois, qui fût président du club, vient de fêter ses
90 printemps.
« Notre politique sportive vise à
concilier la compétition jusqu’au
niveau national et le sport loisir
en essayant de donner la priorité
aux enfants et aux séniors de plus
de 50 ans » souligne Michel
Soyard.
Quelques champions du club,
illustrent le haut niveau ; Maurice Lurot, demi-finaliste sur
800 m aux jeux Olympiques de
Tokyo, Josette Baujard, Championne de France de l’Heptathlon, Amar Djébari, quatre fois
Champion de France d’Haltérophilie et une coupe de France
pour l’équipe de Canoë-Kayak ;
Michel Soyard
co-président de l’Usma
classes de découverte, le jardin
sportif, la fête de noël, revêtent
tout autant d’importance.
L’ USMA, c’est aussi plus de
200 bénévoles, animateurs sportifs ou administratifs, dont les
formations sont prises en charge
financièrement par le club.
Le club dont le budget s’élève à
730.000 euros composé des
subventions de la Ville et du département, des cotisations des
adhérents et du sponsoring.
Pour Michel Soyard, diriger un
club sportif c’est aussi une
éthique, une philosophie, une
transmission des valeurs partagées. « Apprendre aux jeunes et
aux moins jeunes le respect de
l’autre, le respect des règles, le goût
de l’effort, le plaisir d’être rassemblés autour d’une passion commune, la joie de la victoire, la
déception après une défaite ou
tout simplement découvrir un
nouvel horizon, lier de nouvelles
connaissances, pour moi c’est ça le
sport, loin de l’argent roi. Aider
des gamins de Saint-Ouen par ce
biais-là, les amener à être plus sociables, mieux dans leur peau, c’est
pour moi le sens du devoir accompli ». Y a-t-il plus belle conclusion ?
Guy Carol
Photo USMA
Numéro 6 – septembre - octobre 2011
FICHE PRATIQUE / INSCRIPTIONS
Site Internet : www.usmasport.org
Téléphone : 01 40 11 31 77
Adresse : 92, rue du Docteur Bauer – 93400 SAINT OUEN
Permanences :
Lundi, Mardi, Jeudi et Vendredi de 10 heures à 18 heures.
Resp. de la publication Guy CAROL
Responsable éditorial Roger GUERIN
Maquette et photos par nos soins
Ont collaboré à ce numéro :
Guy CAROL, J.-C. DUCAS, Paulette
FOST, Jean GIELLE, Roger GUERIN,
Bernard IVAN, Gérard VALCK.
Et pour les photos : Alice GUÉRIN,
Gérard VALCK
[email protected]
P. 6 - Le Progrès de Saint-Ouen - N° 6- septembre - octobre 2011
Saint-Ouen favorable
à Plaine-Commune
Pressé par le préfet qui réclame
de finaliser la carte intercommunale (alors que loi fait une
exception pour la petite couronne parisienne), le conseil
municipal a émis un avis de
principe, sur son rattachement
à la communauté d’agglomération de Plaine-Commune. Il
estime par ailleurs que Clichy,
si cette ville le décide, pourrait
aussi rejoindre à terme, cette
agglomération. Le conseil du
27 juin a donc décidé d’étudier
les conditions les plus favorables à un tel rattachement ;
d’en informer la population et
d’engager la consultation des
audoniens (jusqu’à la fin de
l’année) et de conduire la réflexion avec les agents de la
ville. Une délibération sur les
conditions et le calendrier de
rattachement, sera prise à l’issue de cette phase, début 2012.
Les arrêtés anti-expulsions à nouveau devant
le Tribunal
Suite à la signature par 12
villes (*) d’un arrêté anti-expulsion et pour certaines (d’arrêtés
anti- coupures d’énergie) le 14
mars dernier à Stains, le préfet
a déféré les maires devant le tribunal administratif de Montreuil le 8 septembre. « L’Etat
persiste à faire condamner les
maires qui se battent pour le
droit de tous à un logement décent, garanti par la déclaration
universelle des droits de
l’homme, et de nombreux textes
internationaux » soulignent les
villes. Rappelons qu’au même
moment, l’Etat ne montre décidément pas l’exemple, en réduisant de 25 % les sommes
consacrées à l’hébergement
d’urgence. La lutte pour le
droit à un logement décent
pour tous, reste d’une cruelle
actualité et d’une nécessité absolue.
(*) Blanc-Mesnil, Bobigny,
Bondy, La Courneuve,
Montreuil, Sevran, SaintDenis, Saint-Ouen, Stains,
Tremblay, Villetaneuse, Villepinte.