Darius Rochebin dans les coulisses du Nouvelliste

Transcription

Darius Rochebin dans les coulisses du Nouvelliste
SAMEDI 28 SEPTEMBRE 2013 LE NOUVELLISTE
jpr - ar
2 FOIRE DU VALAIS
MARTIGNY Le journaliste de la RTS a joué le rôle du rédacteur en chef d’un jour hier à
Darius Rochebin dans les
CHRISTINE SAVIOZ (TEXTES)
SACHA BITTEL (PHOTOS)
«Monsieur Darius, bonjour! Je
peux faire une photo avec vous s’il
vous plaît!», s’est exclamée hier
une dame d’une soixantaine
d’années en croisant le présentateur du journal télévisé de la
marée montante des médias
électroniques notamment. «Et
puis, en Suisse, la presse est pluraliste; nous avons de la chance
par rapport à l’étranger et ne devons pas avoir de complexes sur
notre presse», a-t-il déclaré pendant le traditionnel briefing de
la rédaction du «Nouvelliste»
crois à la proximité.
«LesJemédias
qui la pratiquent
ont de l’avenir. Et puis, les bons
vont de toute façon survivre!»
DARIUS ROCHEBIN JOURNALISTE À LA RTS
RTS dans les couloirs de la Foire
du Valais à Martigny. Invité par
«Le Nouvelliste» pour jouer les
rédacteurs en chef d’un jour, le
journaliste genevois a fait sensation auprès du public. Il a ainsi
pu tester sa cote d’amour au sein
de la population valaisanne. Une
cote visiblement toujours aussi
importante pour ce journaliste
qui a été élu présentateur d’actualité préféré des Romands en
2009 déjà.
Logique pour un homme
qui croit en la proximité.
Pour Darius Rochebin, c’est
d’ailleurs l’atout des journaux
papier pour survivre face à la
en matinée. Entre deux questions, Darius Rochebin n’a pu
s’empêcher de scruter son téléphone portable, de taper des
sms, de lire ses mails, et même
de poster une photo de sa matinée passée au stand du
«Nouvelliste» sur sa page
Facebook. Impossible pour lui
de rester une heure sans communiquer. «C’est vrai que dès
mon réveil à 7 heures, j’écoute les
informations à la radio, je vais sur
internet et je lis les journaux. Je lis
d’ailleurs de tout, de la politique
aux courriers des lecteurs; pour
moi, la variété est un trésor»,
note-t-il.
«
Je suis trop sensible
à la fragilité de la vie pour faire
des plans sur ma carrière
après la présentation du TJ.»
DARIUS ROCHEBIN
A l’heure de l’apéro, Darius Rochebin a trinqué avec les rédacteurs du «Nouvelliste». Ici Jean-François Fournier, rédacteur en chef, David Vaquin et Xavier Duroux.
Dans la presse écrite, le journaliste dit chercher de la valeur
ajoutée. «Elle nous dépasse
d’ailleurs souvent grâce à ses infographies qui apportent de véritables informations de plus.»
Véritable accro des réseaux sociaux et autres sites internet
d’information, Darius Rochebin
croit pourtant en l’avenir de
presse écrite. «Il y a de la place
pour chaque média. Et puis, les
bons survivent», lance-t-il soudain à Jean-François Fournier,
rédacteur en chef du «Nouvelliste», assis à son côté.
Sourire des deux journalistes.
= À LA VILLE
Enfant, Darius Rochebin voulait devenir tour à tour escrimeur, pape, président et enseignant. Il a fini journaliste, et
présentateur du TJ du soir,
l’émission au plus fort taux
d’écoute de la RTS. La classe.
Pourtant, ce n’était pas gagné
d’avance pour le petit garçon
qui n’a pu toucher une vraie
télé qu’à l’âge de 7 ans, sa maman refusant d’acheter un
poste. Le petit Darius passait
donc tous les jours devant un
magasin de téléviseurs, pour
suivre un feuilleton, «sans le
son». Trente ans plus tard, il a
tellement rêvé de télévision
qu’il a réussi à entrer dans le
poste. Un conte de fée.
Darius Rochebin, c’est le prototype du gendre idéal. Même
s’il est trop tard – au grand regret des belles-mamans potentielles. Le quadragénaire semble bien casé avec Marie, une
Franco-Suissesse qui lui a
même donné un enfant.
Et après le TJ?
Quant à l’avenir de Darius
Rochebin, après le «19:30», impossible de le savoir. Lui-même
dit ne jamais s’interroger sur sa
porte de sortie. «Je suis trop sensible à la fragilité de la vie pour me
poser cette question-là. Je ne fais
pas de plan, car je sais que les choses sont fragiles. On peut par exemple soudain être atteint dans sa
santé et tous nos projets seront
anéantis.» Le journaliste préfère
ainsi vivre le moment présent.
«Les choses passent toujours vite,
en bien ou en mal d’ailleurs.» Le
quadragénaire affirme égale-
ment ne pas craindre de quitter
la lucarne et une certaine popularité, le jour venu. Etre reconnu
dans la rue n’est pas son objectif
dans la vie. Avoir du plaisir dans
son travail, oui.
«Le Nouvelliste»
de sa naissance en poche
Sur le stand du «Nouvelliste»
à la Foire du Valais, le journaliste a apprécié le fait de pouvoir consulter des journaux du
passé. Il a ainsi pu retrouver le
numéro sorti le jour de sa naissance, le 25 décembre 1966.
«C’était un dimanche; j’ai donc
pu découvrir le journal paru le samedi 24 décembre, avec un tableau de Marie en une. C’était déjà très moderne, je trouve», souligne-t-il en observant la une du
«Nouvelliste» de ce jour de décembre 1966.
Et de décréter, en plaisantant,
que l’année 1966 était un bon
cru. Tout en trinquant avec nos
journalistes en levant un verre
de blanc du Valais. Bastian Baker sera le rédacteur en chef du
jour du «Nouvelliste» demain dimanche.
Il sera sur le stand du journal dès 10 heures.
Avis aux fans du chanteur romand.
= À LA FOIRE
Gendre idéal certes, mais
l’homme sait aussi lancer des
phrases piquantes quand il le
faut. Impossible de se fier à son
air de Michel Drucker, Darius
Rochebin n’est pas démago. «Je
ne cherche pas à être l’ami des
gens», affirme-t-il. Le «gentil»
présentateur peut donc se
transformer en requin. Le bon
élève sait jouer au rebelle; la
preuve, il répond même à ses
sms pendant le direct du TJ.
Darius Rochebin, c’est aussi
un bon vivant. Un homme qui
aime «bien manger». Il passe
d’ailleurs du temps à chercher
un restaurant. Pour être sûr de
ne pas se tromper. Le hasard ne
fait pas vraiment partie de sa
vie. Le journaliste aime organiser, prévoir, savoir. Histoire de
contrer les sales coups de sort.
Car, répète-t-il souvent, la vie
est une loterie. Par chance,
pour l’instant, il a toujours tiré
les bons numéros.
Drogué de la communication, Darius Rochebin dit presque tout sur Facebook. Cette
semaine, on a appris qu’il s’était
fait couper les cheveux par Sylvana, la coiffeuse de la RTS, qui
a décrété que «cela devenait nécessaire». En bon journaliste, le
quadragénaire a relaté l’événement au mot près. On reconnaît bien là son professionnalisme. Si l’homme a désormais
les cheveux courts, il a toujours
les idées longues. CSA
Après son passage au «Nouvelliste», Darius
Rochebin a fait un crochet par le stand de Rhône
FM. Le journaliste a ouvert les feux de l’émission
commune de la radio locale et du «Nouvelliste»,
«Tout et son contraire», en direct de la Foire du
Valais. Et il a montré encore une autre facette de
sa personnalité: sa capacité à pouvoir se livrer
sans fausse pudeur et à savoir rire de lui.
Darius Rochebin a accepté de répondre à une
série de questions à la fois légères et profondes sur
tous les sujets. Il a ainsi révélé qu’il n’était pas un
élève assidu à l’université. «J’ai traîné pour obtenir
ma licence», a-t-il confessé au micro de Frédéric
Gamez, l’animateur de Rhône FM. Le quadragénaire a aussi avoué ses difficultés pour draguer
les femmes dans sa jeunesse. «Je ne savais pas m’y
prendre. J’étais trop collant et, du coup, cela ne marchait jamais.» En souriant, il a ajouté qu’être présentateur vedette du TJ lui permettait aujourd’hui d’être dragué par la gent féminine. «Je
n’en dirai pas plus!», a-t-il cependant souligné.
Au chapitre des questions tournant autour de
ses premières et dernières fois, Darius Rochebin
a, là aussi, répondu franchement, sans langue de
bois. Il a ainsi raconté que son premier direct à la
télévision avait été une épreuve. «J’avais un trac
terrible; la sueur descendait le long de ma colonne
vertébrale. Pourtant, j’étais sur le plateau avec Domi-
nique Schibli qui était très sympa.» Le si parfait
journaliste connaît aussi les bourdes. «J’ai par
exemple mal situé les Baléares lors d’un direct. Dans
ces cas-là, il faut faire comme si de rien n’était.» Et
l’homme n’en est pas à une anecdote près. Il a par
exemple raconté avoir rencontré Albert de Monaco aux toilettes avant une interview. «Je lui ai dit:
«Monseigneur, c’est moi qui vous interviewe
après». Il était un peu gêné...»
Bref, dans «Tout et son contraire», les invités
peuvent raconter des perles. A écouter du lundi
au vendredi, de 11 h 30 à midi sur Rhône FM.
Prochain invité: Michel Decastel, lundi. CSA
FOIRE DU VALAIS 3
la Foire du Valais. L’occasion d’en savoir plus sur la vedette du petit écran.
coulisses du «Nouvelliste»
LA FOIRE
AUX
QUESTIONS
ç Pour vous, Darius
Rochebin, que veut dire
«faire la foire»?
C’est boire juste ce qu’il faut
pour être grisé et de bonne humeur avec les copains. Cela
m’est déjà arrivé d’avoir une
cuite, mais je n’en ai pas gardé
un très bon souvenir. Par contre,
j’apprécie les moments où je
suis un peu grisé.
ç Vo
tre
foireux? dernier coup
Que faites-vous qui
foire à tous les coups?
ç
Les omelettes. J’adore en
manger mais je ne sais
pas bien les faire.
Il y en a
commets tous les jours.
petites tous les jours Je
e
rive par rreurs. Cela m’ade
d’oublier exemple par fo rfemme d le prénom de is
sens alo ’un copain. Je re la
rs une p
etite gên se.
Avec qui vous entendez-vous
comme larron en foire?
ç
Il y a une ou deux personnes dans mon entourage à qui
j’aime bien téléphoner et avec qui je ris chaque jour. Cela
m’arrive même avant le «19:30». Ce sont des petits ballons
d’oxygène dans la journée. Pour me détendre, j’essaie aussi
de me prendre un moment tous les jours, de vingt minutes à
une heure pour marcher un peu, m’asseoir sur un banc au soleil… J’en ai besoin pour me ressourcer.
Le traditionnel briefing matinal de la rédaction s’est tenu sur le stand du «Nouvelliste». Avec Darius Rochebin pour rédacteur en chef d’un jour.
«Je lis «Le Nouvelliste» tous les jours»
«Je lis tous les jours «le Nouvelliste». Il y en
a tous les matins des exemplaires à notre
séance de rédaction de 8 h 30 et je ne manque pas un numéro», a raconté hier Darius
Rochebin. Presque Valaisan d’adoption
– son épouse a un chalet à Arbaz – le
journaliste dit bien aimer ce journal
«qui connaît sa région intimement.» «C’est
un journal varié et dont la une est souvent
surprenante; elle peut soit évoquer un sujet
très local ou, au contraire, international,
qui intéresse la population en général.»
Au chapitre des points négatifs, Darius
Rochebin note qu’il aimerait y voir davantage d’infographies, et des photograPUBLICITÉ
phies encore plus belles. «Car je trouve
que le Valais s’y prête bien. C’est un canton
qui peut valoriser les photos. L’image de
presse reste un très bel objet qu’on doit utiliser pour moi. Je trouve d’ailleurs que «Le
Temps», et avant lui «Le Nouveau Quotidien», exploite bien l’image. Pour moi, une
belle photo peut parfois en dire davantage
qu’un long article.»
Darius Rochebin s’est aussi montré curieux sur le nombre de lecteurs du
«Nouvelliste», sur le nombre de journalistes qui y travaillent... Bref, en bon
professionnel, il s’est montré curieux de
tout. ire
rnière foit
e
d
e
r
t
o
a
t
ç V
igne, c ’é
d’empoet avec qui?
quand urs avec mon
jo
C’est tou our des détails
p
e
épous s, Comme san
ie
d
ti
qui déquo
a ranger,
t
voir qui v la table… C’es
à
e
s
e
s
n
a
gag
barr
moi qui
t
souvent ma femme es
r
a
is
c
a
. M
la fin
dulgente
plutôt in es foires d’emd
ce sont douces tout de
e
n
poig
même.
La foire du Valais
est placée cette année sous le signe
des Incas. Avezvous cru aux récentes prédictions de
fin du monde faites
par leurs devanciers les Mayas?
ç
Pas du tout. Je ne suis
pas superstitieux. Enfin
presque. Je me lève
quand même tous les
jours du pied droit, volontairement.
ç Si c’était votre dernière journée sur terre,
que feriez-vous aujourd’hui?
Je ne changerais rien. Comme chaque jour, j’essaierais de
m’amuser et de profiter de chaque instant. Car je sais que la
vie ne tient qu’à un fil. CSa

Documents pareils