Enquête Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3
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Enquête Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3
O F I V E Observatoire des Formations, de l ’ Insertion et de la Vie Etudiante Enquête Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3 Le logement et les transports Réalisation : Jean-Philippe QUAGLIO Sous la direction de : Stéphane BERTOLINO Avril 2006 Sommaire Avant-propos……………………………………………………………..……………………………….………………………………………….2 Introduction……………………………………………………………………………………………….……………………………………………4 1. Le logement étudiant………….………………………………………………………………………………..………..……………..5 1.1. La décohabitation…………………………………………………………………………….………………………………….…5 1.1.1. En fonction de l’âge…………………………………………………………………………….…….…….5 1.1.2. En fonction du niveau d’études.…………………………………………………..…………..……6 1.1.3. En fonction de la PCS parentale……………………………………….…………….……………….6 1.1.4. En fonction du revenu parental…………………………………………………..…….…………..6 1.1.5. En fonction de l’éloignement géographique……………………………………….……….….7 1.2. Taille des logements………………………………………………………………………..……………………………..…….7 1.3. L’équipement des logements…………………………………………………………………………….…………………..8 1.4. Le montant du loyer………………………………………………………………………………………………………...…..9 1.5. L’aide au logement………………………………….……………………………………………………………….…………..9 1.6. L’accès au logement……………………………………………………………………………………………………….……10 1.7. Les changements de logement………………………………………………………………………………….….……..11 1.8. Les résidences universitaires………………………………………………………………………………….…….….…12 1.9. Le retour chez les parents…………………………………………………………………………………….…….………13 1.10. Le jugement sur le logement actuel…………………………………………………………………………………...14 2. Les transports liés aux études………..…………………………….……………………………………………………….……..15 2.1. Les moyens de locomotion……………………………………………………………………………………………….…….15 2.2. Le temps de transport……………………………..……………………………………………….…………………….…….16 2.3. Les dépenses de transport………………………………..……………………………………………….………………….17 Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………………….…………18 Enquête CVE - OFIVE 1 Avant-propos Le groupe de travail et les collaborations L’enquête a été pilotée par l’Observatoire des Formations de l’Insertion et de la Vie Etudiante (OFIVE) qui s’est s’appuyé sur un groupe de travail constitué (sur la base du volontariat) des principaux acteurs intéressés par les problématiques liées aux conditions de vie des étudiants ; lesquels ont apporté une aide précieuse à la concrétisation du projet, qu’ils en soient tous ici remerciés. Le groupe de travail L’équipe de l’observatoire - - BERTOLINO Stéphane (Responsable) QUAGLIO Jean-Philippe (Chargé d’études) PERU Estelle (Chargée d’études) Les personnes associées - CHADOURNE Jean-Paul (Directeur du Service Commun de la Documentation) CHIMOT Jeanine (Directrice du CROUS site du Pont de Bois) COULIER Dorothée (Assistante sociale du CROUS) DEMAY Laurence (Chargée de communication Lille 3) DECHARNE Marie-Noëlle (Observatoire Régional des Etudes Supérieures) DERVAUX Yvette (Centre Universitaire de Prévention de la Santé) DESNOULEZ Monique (Assistante sociale du CUPS) DUCOURANT Didier (Responsable des restaurants universitaires CROUS site du Pont de Bois) GOTTE-MOKEDDEM Laurence (Service Universitaire d’Accueil d’Insertion et d’Orientation) LELEU Sophie (Assistante sociale du CROUS) LEWERS Catherine (Assistante sociale du CUPS) MATHYS Michèle (Conseillère municipale à la Mairie de Villeneuve d’Ascq) MENU Brigitte (Responsable du Bureau de la Vie Etudiante/DAEVU) MOODY Eléanor (Vice-Présidente Etudiants) ROUSSELET Anne-Victoire (Elue étudiante CEVU) SAQUER-SABIN Françoise (Chargée de mission « Politique étudiante ») TRUFFERT Françoise (Adjointe au Directeur du SCD) VERFAILLIE Mickaël (Elu étudiant CEVU) Collaborations - POLLET Delphine (Assistante chargée d’études OFIVE) : Extraction enquête postale, redressement des fichiers OSINSKI Arnaud (Graphiste Lille3) : Création graphique (questionnaire, affiche) CARON Denis (Imprimerie de Lille 3) FRANCK Christiane (CRI/USTL) : Saisie des questionnaires et élaboration des fichiers L’équipe d’étudiants vacataires (Passation des questionnaires, codage) : AZARZAR Souad, ABESSOLO Vénusia, CARDINAL Charline, FACHE Elodie, GOTHIERE Anaëlle Remerciements Pour leurs précieux conseils méthodologiques - - VOURCH Ronan (Chargé d’études à l’Observatoire National de la Vie Etudiante) BENOIT Sylvain (Responsable de l’Observatoire des parcours étudiants de l’Université de Limoges) Pour leur aide à la passation et à la collecte des questionnaires - Les Directeurs et Responsables administratives d’UFR, les secrétariats pédagogiques d’UFR, les Enseignants et les services où pouvaient être déposés les questionnaires remplis. Enquête CVE - OFIVE 2 La méthodologie Le questionnaire Nous nous sommes fortement inspirés du questionnaire de l’OVE et de celui de Limoges pour élaborer notre propre outil de collecte des données. Notre principal souci a été d’adapter le questionnement à nos problématiques locales tout en essayant de conserver certaines questions permettant d’établir des comparaisons avec les résultats nationaux. Le choix du groupe de travail a été de conserver la quasi totalité des thèmes abordés dans l’enquête nationale. Ce choix ambitieux mais néanmoins légitime nous a conduit à construire un questionnaire de 18 pages, comprenant 133 questions et une demi-page de libre expression. Le champ de l’enquête Compte tenu de la spécificité de certains publics étudiants, nous avons exclu du champ de l’enquête les doctorants, les étudiants qui suivaient les cours exclusivement à distance, les étudiants de la formation continue (adultes en reprise d’études) et tous ceux âgés de plus de 35 ans. La population mère ainsi constituée représentait au final 16 000 individus sur les 21 621 inscrits à Lille 3 en 2004/2005. La collecte des questionnaires Il était évident du fait de nos moyens humains et financiers que nous ne pouvions interroger à l’exhaustif cette population de référence. C’est pourquoi, nous avons opté pour une méthode de collecte des données en deux phases permettant d’alléger l’opération en limitant les biais. La campagne de passation et de collecte des questionnaires s’est déroulée durant la période allant du 15 mars 2005 à fin avril 2005. Une enquête postale a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population mère. Cet échantillon a été élaboré par une méthode de tirage par strates. Les strates ayant été construites en prenant comme variables de référence : le sexe, l’âge, le niveau d’études, la PCS d’origine, le fait d’appartenir ou non à une UFR délocalisée et si la formation suivie est professionalisante ou non. 2 000 questionnaires ont été ainsi administrés (sans relance). En retour, 600 étudiants ont répondu, soit un taux de réponse de 30%. Dans le même temps, 8 000 questionnaires ont été distribués sur les lieux d’études selon un planning permettant de toucher le plus grand nombre des formations dispensées à Lille 3. 1510 questionnaires ont été ainsi collectés. Soit 19% du volume de questionnaires mis à disposition sur sites. Au total, 2110 questionnaires ont été collectés sur les 10 000 distribués soit un taux de réponse de 21%. Le redressement du fichier d’analyse Un premier redressement a été effectué sur l’échantillon représentatif (enquête postale) afin d’obtenir une population « témoin ». Cette population ainsi redressée a servi de base pour corriger les biais produits par l’enquête sur site qui n’a concerné que les étudiants encore présents à l’université au deuxième semestre. Les variables présentant un biais important sur lesquelles a été effectué ce redressement étaient le niveau d’études, l’âge et la présence ou non aux examens du premier semestre. Enfin, les deux fichiers fusionnés (enquête postale + enquête site : 2110) ont été pondérés par rapport à la population mère (16 000) sur les variables sexe, âge et niveau d’études. Le fichier d’analyse ainsi corrigé porte sur 2031 individus. Enquête CVE - OFIVE 3 Introduction Pour beaucoup d’étudiants, la question du logement est au centre de leurs préoccupations, notamment pour ceux qui ont cessé d’habiter uniquement chez leurs parents, ceux que l’on nommera, tout au long de cette étude, les décohabitants. Qui sont ces étudiants qui ne vivent plus exclusivement au domicile parental ? C’est la question à laquelle nous répondrons dans un premier temps. Ensuite nous nous intéresserons aux caractéristiques des logements en terme de taille, de loyer et d’équipement, aux aides perçues, aux modalités d’accès au logement, au phénomène du retour chez les parents (quand il a lieu). Nous verrons également quelles sont les appréciations portées par les étudiants sur les résidences universitaires et le jugement sur leur logement actuel. Le problème du transport dans et autour d’une grande agglomération comme l’est la métropole lilloise touche autant les étudiants que la population active. Les moyens de transport, le temps de trajet du domicile au lieu d’études et le budget consacré à ce secteur de dépenses seront abordés dans la seconde partie de ce document. A chaque fois que possible les variables qui pèsent le plus sur les différents aspects du logement ou des transports liés aux études seront mises en évidence (âge, niveau d’études, PCS et revenus parentaux, situation géographique). Enquête CVE - OFIVE 4 1. Le logement étudiant 1.1. La décohabitation Près de 60% des étudiants sont décohabitants (ne vivent plus exclusivement chez les parents), au niveau national* cette part atteint 62%. Le logement étudiant propriétaire 1,2% en location ou colocation 33,6% chez les parents = cohabitants 40,8% chez une tierce personne 5,5% en résidence universitaire 18,9% 57% des étudiants décohabitants sont en location ou colocation, 32% vivent en résidence collective (CROUS ou privée), 9% habitent chez une tierce personne (famille, ami) ou dans un logement appartenant aux parents et 2% sont propriétaires de leur habitation. Le CROUS loge 13% des étudiants de Lille 3, c’est le double de la moyenne nationale* (6,6%). 1.1.1. En fonction de l’âge décohabitation selon l'âge 100% 88,7% 90% 80,8% 76,7% 80% 74,0% 66,9% 70% 59,5% 60% 50% 53,2% 55,1% 48,6% 40% - de 20 20 21 22 23 24 25 26 - 27 28 et + La décohabitation augmente avec l’âge, 49% des moins de 20 ans n’habitent plus chez leurs parents, ils sont 89% dans ce cas pour les plus de 27 ans. Ces chiffres sont comparables avec les données nationales*. *source : enquête nationale « conditions de vie » de l’Observatoire National de la Vie Etudiante, en 2003. Enquête CVE - OFIVE 5 1.1.2. En fonction du niveau d’études décohabitation selon le niveau d'études 85% 80% 73,7% 71,7% 75% 70% 65,8% 65% 57,8% 60% 55% Plus on monte dans les niveaux d’études, plus le pourcentage de décohabitants augmente. Ainsi 51% des étudiants inscrits à un diplôme de niveau bac+1 n’habitent plus chez leurs parents contre 74% de ceux à bac+5. 50,5% 50% 45% 40% BAC + 1 BAC + 2 BAC + 3 BAC + 4 BAC + 5 1.1.3. En fonction de la PCS parentale Les enfants d’employés ou d’ouvriers ont des taux de décohabitation nettement inférieurs à la moyenne (respectivement 54% et 48% contre 60%). décohabitation selon la PCS parentale 81,5% 68,0% 69,1% 72,1% 56,5% 53,6% employé ouvrier prof. intermédiaire artisan, comm et CE prof. libérale et cadre sup. professeur et prof. scientifique 48,2% agriculteur 85% 80% 75% 70% 65% 60% 55% 50% 45% 40% 1.1.4. En fonction du revenu parental décohabitation en fonction du revenu parental mensuel 85% 80% 75% 70% 64,3% 65% 60% 57,9% 58,9% de 1000 à 1999€ de 2000 à 2999€ 55,2% 55% 50% 45% 40% moins de 1000€ Enquête CVE - OFIVE 6 plus de 3000€ Plus le revenu parental est élevé, plus la part de décohabitants est importante, elle passe de 55% à 64% entre les catégories extrêmes. type de logement des décohabitants (en %) en fonction du revenu parental mensuel 100% 80% 44,0 60% 68,7 69,1 71,0 71,6 79,5 31,3 30,9 29,0 28,4 20,5 40% 56,0 20% logement individuel résidence collective 0% moins de 1000€ de 1000 de 2000 de 3000 de 4000 5000€ et à 1999€ à 2999€ à 3999€ à 4999€ plus Dans un second temps, le revenu parental joue un rôle important sur le type de logement des décohabitants. En effet, les étudiants dont les revenus parentaux sont inférieurs à 1000 € par mois sont en proportion presque trois fois plus nombreux à vivre en résidence collective (résidence universitaire publique ou privée) que ceux dont les parents gagnent plus de 5000 €. 1.1.5. En fonction de l’éloignement géographique décohabitation selon la distance entre le domicile parental et le lieu d'études 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 95,3% 98,4% 100 à 300 km > 300 km 62,1% 16,1% < 30 km 30 à 100 km L’éloignement géographique du domicile parental par rapport au lieu d’études est une raison très importante de décohabitation. En effet, la grande majorité des étudiants dont le domicile parental est à plus de 30 km du lieu d’études sont en situation de décohabitation. NB : 5% des étudiants pour lesquels la distance domicile parental/lieu d’études est de 100 à 300km, et 2% de ceux pour lesquels elle est de plus de 300km, habitent chez leurs parents au moment de l’enquête. Ils sont en fait pratiquement tous en stage dans un lieu proche du domicile parental, c’est ce qui explique qu’ils soient en situation de cohabitation malgré la distance. 1.2. La taille des logements Nombre de pièces disponibles par étudiant décohabitant 3 pièces et + 15,7% 2 pièces 22,2% 1 pièce 62,1% Le nombre moyen de pièces disponibles (hors cuisine et salle de bains) est de 1,6 pour les étudiants ne vivant pas chez leurs parents contre 1,8 sur le plan national*. Plus de 6 étudiants sur 10 disposent d’une seule pièce, 22% ont un logement de 2 pièces et 16% disposent de 3 pièces ou plus, contre respectivement 56%, 23% et 21% au niveau national*. *source : enquête nationale « conditions de vie » de l’Observatoire National de la Vie Etudiante, en 2003. Enquête CVE - OFIVE 7 1.3. L’équipement des logements niveau d'équipem ent du logem ent des décohabitants 81,9% 77,0% 67,2% 70% 60% 50% 62,5% 36,1% 40% 30% 20% 31,0% 25,4% 5,1% lave-linge téléphone fixe congélateur magnétoscope ou lecteur DVD chaîne hi-fi four microondes téléviseur 10% 0% lave-vaisselle 90% 80% Les loisirs sont déterminants dans le niveau d’équipement des logements des décohabitants. En effet, le téléviseur est l’équipement le plus largement répandu, 82% des étudiants en sont équipés et, de la même manière, une grande majorité d’entre eux dispose d’autres matériels audiovisuels (hi-fi à 67% et magnétoscope ou lecteur DVD à 63%). Par contre, mis à part le four micro-ondes (77%), les équipements électroménagers sont loin d’être généralisés (congélateur 36%, lave-linge 25% et lave-vaisselle 5%), signe sans aucun doute que la conquête de l’indépendance, liée à l’âge et à la vie de couple, est en cours d’évolution mais non encore aboutie pour nos décohabitants. En effet, le niveau d’équipement des logements est très supérieur pour les étudiants vivant en couple (mariés ou non) par rapport aux autres, surtout en ce qui concerne l’électroménager. niveau d'équipem ent du logem ent des décohabitants lave-vaisselle lave-linge 10,6% 3,5% 51,7% 17,5% téléphone fixe 24,5% congélateur 30,5% magnétoscope ou lecteur DVD 52,1% 54,0% 57,0% vit en couple 80,8% chaîne hi-fi 72,1% 65,8% four micro-ondes 74,9% téléviseur 80,1% 0% Enquête CVE - OFIVE 84,9% 20% 40% 8 60% 80% 87,9% 100% vit seul 1.4. Le montant du loyer loyers en fonction du type de logement € 374 360 400 324 320 350 326 320 300 250 200 198 loyer moyen 163 loyer médian 150 100 50 0 résidence collective CROUS résidence collective privée logement ordinaire ensemble Les étudiants décohabitants qui ne sont pas logés gratuitement ont un loyer moyen de 326 € par mois et la moitié d’entre eux paye plus de 320 €. Par rapport aux étudiants vivant dans un logement ordinaire, le loyer de ceux vivant en résidence collective (résidence universitaire publique ou privée) est en moyenne 37% moins élevé (237 € au lieu de 374 €), et parmi eux, ceux qui logent en chambre ou studio du CROUS ont un loyer moyen inférieur de 39% à ceux vivant en résidence privée (198 € contre 324 €). Pour information : prix des loyers en euros à Lille en 2005 (source : vie universitaire, octobre 2005). chambre studio T1 T2 T3 logements CROUS 124 à 201 168 à 441 300 à 459 390 468 logements privés 180 à 260 240 à 400 305 à 430 350 à 490 440 à 730 1.5. L’aide au logement La part des étudiants de Lille 3 décohabitants qui bénéficient d’une allocation logement (50%) est de 10 points supérieure par rapport au niveau national*. revenu parental mensuel Moins de 1000€ de 1000 à 1999€ de 2000 à 2999€ de 3000 à 3999€ de 4000 à 4999€ 5000€ et plus % de bénéficiaires d'une AL 44,0% 51,6% 49,3% 51,3% 50,9% 60,3% montant moyen de l'AL 113 € 133 € 131 € 125 € 138 € 145 € On peut noter que l’attribution des aides au logement (AL ou APL) n’étant pas liée aux revenus des parents mais à celui des étudiants locataires, il n’y a donc pas de relation entre le revenu parental et le fait de bénéficier d’une allocation logement, c’est pour les étudiants dont le revenu familial est le plus élevé (plus de 5000€) que le taux de bénéficiaires d’une allocation logement est le plus important (60%) et que le montant de cette allocation est en moyenne plus élevé (145€), et c’est pour ceux dont le revenu parental est le plus faible (moins de 1000€) que le taux d’allocataires et le montant sont au plus bas (respectivement 44% et 113€). Pour information complémentaire, signalons que ce ne sont pas les locataires des logements les plus grands qui bénéficient le plus de ces allocations. A la vue de ces résultats qui mériteraient d’être approfondis, on peut légitimement se demander si, pour les étudiants, les aides au logement ne renforcent pas les inégalités sociales, au lieu de les réduire comme elles le devraient !? *source : enquête nationale « conditions de vie » de l’Observatoire National de la Vie Etudiante, en 2003. Enquête CVE - OFIVE 9 1.6. L’accès au logement Par quel m oyen les décohabitants ont-ils trouvé leur logem ent ? famille 8,4% annonces de particuliers 22,7% amis et relations 17,3% mutuelles étudiantes 0,8% agences immobilières 25,4% CROUS 25,4% On sait que la recherche d’un logement pour les étudiants s’avère parfois très difficile, nous avons donc cherché à savoir par quels moyens les étudiants de Lille 3 avaient trouvé le leur. Le CROUS est le principal concurrent des agences immobilières comme moyen d’accès au logement des étudiants décohabitants avec 25% de part de marché chacun. Pour le premier, c’est 10 points de plus qu’au niveau national* où il n’arrive qu’en 3ème place derrière les agences (26%) et les annonces de particuliers (20%). Pour les étudiants de Lille 3, les réseaux relationnels ou familiaux ont été dans 26% des cas la solution pour trouver un logement. facilité pour trouver un logem ent 100% 90% 29,4% 80% 34,3% 36,6% 70% 60% difficilement ou très difficilement 50% 40% 70,6% 30% 63,4% 65,7% logement ordinaire Ensemble facilement ou très facilement 20% 10% 0% résidence collective Plus du tiers des étudiants décohabitants (34%) ont éprouvé des difficultés pour trouver leur logement, c’est notamment le cas pour 29% de ceux habitant en résidence collective, contre 25% au niveau national*. *source : enquête nationale « conditions de vie » de l’Observatoire National de la Vie Etudiante, en 2003. Enquête CVE - OFIVE 10 com m ent ont-ils trouvé leur logem ent actuel ? 100% 12,6 90% 80% 27,1 39,3 47,0 48,8 difficilement ou très difficilement 70% 60% 50% 87,4 40% 30% facilement ou très facilement 72,9 60,7 53,0 51,2 20% 10% 0% Annonces Agences de immobilières particuliers CROUS amis ou relations famille Le réseau relationnel ou familial permet un accès plus facile au logement pour les étudiants décohabitants, alors que ceux qui sont passés par le CROUS ou par les annonces de particuliers ont eu beaucoup plus de difficultés mais, pour les uns comme pour les autres, on ne connaît que le moyen qui a permis de trouver le logement, l’enquête ne permettant pas de savoir s’ils en ont utilisé d’autres, sans succès, simultanément ou antérieurement. 1.7. Les changements de logement raisons du changem ent de logem ent réorientation autres 11,2% 2,0% stage 3,9% pour améliorer la qualité de vie 11,8% raisons économiques 20,4% En général peu d’étudiants changent de logement en cours d’année, ce que confirme l’enquête puisque seuls 14% des décohabitants ont changé de logement au moins une fois au cours de l’année universitaire. Parmi eux, plus de la moitié (51%) l’ont fait suite à un changement dans leur vie privée et 1 étudiant sur 5 pour des raisons économiques. changement dans la vie privée 50,7% intention de conserver le logement durant l'été suivant 80% 71,4% 70% 63,3% 60% 50% 46,5% 40% 30% 20% 10% 0% résidence collective Enquête CVE - OFIVE logement ordinaire Ensemble 11 Par contre, la période estivale est plus synonyme de déménagements. En effet, 63% des étudiants décohabitants ont manifesté le souhait de pouvoir garder leur logement pendant l’été suivant, mais ce n’est pas le cas de la majorité de ceux vivant en résidence collective (résidences universitaires publiques ou privées) qui ne sont que 47% dans ce cas. 1.8. Les résidences universitaires Les résidences universitaires ont été notées de 1 à 5 par tous les étudiants, même par ceux qui n’y ont jamais résidé et pour lesquels nous avons cherché à savoir l’idée, la représentation qu’ils en avaient. appréciation des résidences universitaires : les cham bres 1,8 taille des logements calme 2,0 2,1 2,2 2,2 2,3 propreté 2,4 confort et équipement des logements appréciation générale 2,5 2,6 2,4 2,6 2,7 2,8 3,1 3,1 2,9 3,3 3,4 équipements et services de la cité U sécurité réglement intérieur ambiance générale prix non résidants résidants 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 Le jugement porté par les résidants sur les chambres est dans l’ensemble meilleur que celui des étudiants qui n’y ont jamais résidé. Seuls l’ambiance générale (2,9 contre 3,1) et les équipements et services de la cité U (2,4 contre 2,6) sont jugés moins favorablement par les résidants que par les non résidants. C’est la taille des logements qui est le plus sévèrement notée (note moyenne de 1,9), alors qu’à l’opposé le prix est le critère le plus apprécié par l’ensemble des étudiants (moyenne de 3,3). appréciation des résidences universitaires : les studios calme 2,5 taille des logements 2,5 3,2 3,5 2,7 2,9 2,7 équipements et services de la cité U confort et équipement des logements propreté 2,7 sécurité 2,7 appréciation générale 2,9 réglement intérieur 2,9 prix 3,3 non résidants 3,3 résidants 3,4 3,4 3,0 3,1 ambiance générale 3,5 3,2 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 Pour les studios des résidences universitaires, les mêmes critères ont été soumis à l’évaluation des étudiants. Le jugement est plus favorable que pour les chambres (moyenne de 3 contre 2,5 pour l’appréciation générale), que les étudiants aient déjà résidé en résidence universitaire ou non. Le seul critère faisant exception est le prix jugé moins favorable en studio qu’en chambre (moyenne de 3 contre 3,3). A noter que l’écart d’appréciation entre les deux types de logement est plus marqué pour les résidants. Au niveau national*, il était demandé aux étudiants de juger les cités universitaires et on observe la même hiérarchisation entre les critères d’évaluation d’une part et entre résidants et non-résidants d’autre part. *source : enquête nationale « conditions de vie » de l’Observatoire National de la Vie Etudiante, en 2003. Enquête CVE - OFIVE 12 1.9. Le retour chez les parents nuits passées chez les parents pour les étudiants décohabitants jamais 21,6% au moins 1 fois/semaine 39,1% plus rarement 10,0% 1 fois/mois 14,4% 2 à 3 fois/mois 14,9% nuits passées chez les parents par les étudiants décohabitants jamais 37,9% 16,9% 11,4% 9,6% plus rarement vit en couple 1 fois/mois 15,2% 14,2% 2 à 3 fois/mois 10,6% 15,9% vit seul 25,0% au moins 1 fois/semaine 0% 10% 20% 30% Comme on l’a vu précédemment, le processus d’émancipation des décohabitants n’est pas encore totalement arrivé à terme, 54% d’entre eux dorment chez leurs parents plus d’une fois par mois et pour 39% c’est même au moins une fois par semaine. La volonté d’autonomie est fortement liée à la mise en couple et à l’avancement en âge. Ainsi, 38% des étudiants vivant en couple ne dorment jamais chez leurs parents contre seulement 17% de ceux vivant seuls, alors qu’à l’opposé ils ne sont que 25% à le faire au moins une fois par semaine contre 43% pour ceux qui vivent seuls. De même, la part des décohabitants qui dorment au moins une fois par semaine chez les parents décroît avec l’âge, passant de 62% pour les moins de 20 ans à 14% pour les plus de 27 ans. 43,4% 40% 50% proportion de décohabitants passant au m oins une nuit par sem aine chez les parents en fonction de l'âge 70% 62,1% 60% 49,3% 50% 44,9% 36,9% 40% 25,5% 30% 20% 24,6% 13,3% 11,3% 14,3% 10% 0% - de 20 20 21 22 23 âge Enquête CVE - OFIVE 13 24 25 26 - 27 28 et + 1.10. Le jugement sur le logement actuel Globalement, 69% des étudiants se déclarent satisfaits de leur logement, 23% le trouvent acceptable et 8% en sont insatisfaits, mais il y a une nette distinction entre les étudiants en situation de cohabitation et les autres, les décohabitants se montrant un peu plus critiques (avec seulement 57% de satisfaits) mais parmi eux ce sont surtout ceux vivant en résidence collective (résidence universitaire publique ou privée) qui sont les moins satisfaits (35%), avec surtout une large part (45%) d’étudiants qui trouvent leurs conditions de logement simplement acceptables. jugem ent sur le logem ent en fonction du type de résidence 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 2,2% 20,2% 8,7% 11,3% 8,3% 22,6% 23,4% Insatisfaisant 44,9% Acceptable 86,5% 69,1% 67,9% 34,9% résidence collective (CROUS ou privée) logement ordinaire logement parental (cohabitant) ensemble La question des raisons de l’insatisfaction n’a pas été posée. NB : voir dans le paragraphe 1.8. l’avis porté sur les résidences universitaires. Enquête CVE - OFIVE 14 Satisfaisant 2. Les transports liés aux études 2.1. Les moyens de locomotion moyens de locomotion entre le domicile et le lieu d'études 90% NB : La somme des moyens de locomotion est supérieure à 100% car un certain nombre d’étudiants en combinent plusieurs sans qu’on puisse savoir s’ils en changent au cours d’un même trajet ou d’un jour à l’autre. 80,5% 80% 70% 60% 50% 42,2% 40% 30% 21,5% 20% 7,6% 10% 1,5% 0,2% Tr an sp or ts en Vo i tu re Au t re s se ul (e ) co m m un 0% 81% des étudiants de Lille 3 utilisent les transports en commun pour se rendre sur leur lieu d’études, c’est un taux largement supérieur à la moyenne nationale* (51%) ainsi qu’à la moyenne des villes de plus de 300000 habitants* qui est de 48%. L’université est en effet particulièrement bien desservie par les transports en commun, bus et métro, qui permettent en plus un accès rapide aux gares lilloises. A contrario, l’utilisation de la voiture, seul(e) ou à plusieurs, vient loin derrière avec respectivement 22% et 8% d’utilisateurs (contre 33% et 12% au plan national*) et le vélo est marginalisé (1,5% contre 6% au national*). 42% des étudiants pratiquent la marche à pied (dans la plupart des cas conjointement avec un autre moyen de transport) pour venir dans l’établissement, ce qui est comparable aux données nationales* (40%). 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% moins de 20 principaux moyens de transports utilisés en fonction de l'âge 20 21 22 transports en commun 23 24 25 Les transports en commun et la voiture sont des moyens de locomotion concurrents. Jusqu’à 25 ans la part des premiers diminue alors que celle du second augmente. L’utilisation de la voiture augmente avec l’âge au détriment des transports en commun. 26 - 27 28 et + voiture seul(e) ou à plusieurs marche à pied *source : enquête nationale « conditions de vie » de l’Observatoire National de la Vie Etudiante, en 2003. Enquête CVE - OFIVE 15 2.2. Le temps de transport Le temps de transport moyen entre le domicile et le lieu d’études est de 37 minutes pour les étudiants de Lille 3, alors qu’au niveau national* il est de 31 minutes pour l’ensemble des étudiants et de 29 minutes pour ceux qui étudient dans des agglomérations de plus de 300000 habitants. Cela s’explique en partie par le fait que, comme on l’a vu précédemment, nos étudiants sont en proportion beaucoup plus nombreux qu’au plan national à utiliser les transports en commun, or comme l’indique le graphique ci-dessous, ces étudiants mettent en moyenne plus de temps que les autres (mis à part ceux utilisant le covoiturage) pour aller de chez eux à l’université. Les cyclistes ont le temps de trajet moyen le plus court. temps de trajet moyen pour un aller simple entre le domicile et le lieu d'études selon le moyen de locomotion vélo 50% des utilisateurs de transports en commun mettent moins de 30 minutes pour effectuer un aller simple entre leur domicile et leur lieu d’études, les utilisateurs de la voiture (seul ou à plusieurs) sont 55% dans ce cas et les cyclistes 70%. 28 marche à pied 34 voiture seul(e) 38 40 transports en commun 46 voiture à plusieurs 0 10 20 minutes 30 40 50 temps de trajet moyen selon le type d'habitation minutes 60 49 50 37 40 30 20 37 31 31 29 24 national 18 10 0 résidence collective Lille 3 logement ordinaire cohabitation parentale ensemble Le temps de trajet moyen pour un aller simple entre le domicile et le lieu d’études est beaucoup plus élevé pour les étudiants qui vivent chez leurs parents (49 minutes) par rapport aux décohabitants, que ceux-ci vivent en logement ordinaire (31 minutes) ou en résidence collective, CROUS ou privée (24 minutes dans ce dernier cas soit 2 fois moins de temps que les cohabitants). On retrouve les mêmes phénomènes au niveau national mais avec des temps de trajet moins importants. La décohabitation raccourcit considérablement les temps de trajet, c’est sans doute même sa fonction principale : permettre à l’étudiant de vivre plus près de son lieu d’études. En ce qui concerne les formations délocalisées, les temps de trajet moyens sont sensiblement les mêmes pour LEA et Infocom situées à Roubaix (respectivement 38 et 37 minutes), ce qui est proche de la moyenne de l’ensemble de l’université (37 minutes), alors que pour les étudiants de l’IUT B de Tourcoing le temps moyen de transport est sensiblement inférieur (34 minutes). Pour ces derniers la marche à pied est le mode de transport le plus courant, ils sont 62% à y avoir recours et 52% seulement utilisent les transports en commun. De plus, c’est à l’IUT de Tourcoing que la part d’étudiants décohabitants est la plus importante (71% contre 59% pour l’ensemble de l’université), et notamment ceux vivant en résidence collective (34% contre 19%) qui, comme on l’a vu ci-dessus, ont le temps de parcours moyen le plus faible. *source : enquête nationale « conditions de vie » de l’Observatoire National de la Vie Etudiante, en 2003. Enquête CVE - OFIVE 16 2.3. Les dépenses de transport La dépense moyenne mensuelle en frais de transport (abonnements, tickets, essence, entretien…) est de 50 € et la médiane est de 40 €, c’est sensiblement inférieur aux valeurs observées au niveau national* qui sont respectivement de 82 € et 60 €, la moyenne pour les grandes villes étant de 80 €. Ces dépenses comprennent tous les frais de transports y compris ceux qui ne sont pas liés aux études. dépenses m ensuelles m oyennes en frais de transport en fonction de l'âge € 65 70 63 59 60 50 50 47 54 54 51 moyenne : 50€ 42 40 30 20 10 0 - de 20 20 21 22 23 24 25 26 - 27 28 et + D’une manière générale, les dépenses moyennes de transport ont tendance à augmenter avec l’âge, or comme on l’a vu précédemment, l’utilisation des différents moyens de transport évolue selon l’âge, et les dépenses de transport varient fortement en fonction du mode de locomotion utilisé pour rejoindre le lieu d’études (cf. graphique ci-dessous). On peut donc en déduire qu’avec l’avancée en âge, l’utilisation de plus en plus fréquente de la voiture entraîne une augmentation des dépenses moyennes de transport. dépenses m ensuelles m oyennes en frais de transport selon le m ode de locom otion € 140 119 120 92 100 80 69 80 60 60 45 Lille 3 national 40 20 0 voiture seul(e) voiture à plusieurs transports en commun Du point de vue du coût, on observe la même hiérarchie entre les différents modes de locomotion à Lille 3 et au niveau national, ce sont les étudiants qui utilisent la voiture qui ont le plus de dépenses de transport. Par contre, quel que soit le mode de transport, les frais sont nettement inférieurs pour les étudiants de Lille 3. *source : enquête nationale « conditions de vie » de l’Observatoire National de la Vie Etudiante, en 2003. Enquête CVE - OFIVE 17 Conclusion Pour les étudiants de Lille 3, les critères qui jouent le plus sur le fait de décohabiter sont d’une part l’avancée en âge, qui correspond à un besoin d’émancipation progressif et naturel vis à vis des parents, et d’autre part l’éloignement géographique du domicile parental par rapport au lieu d’études, qui entraîne une décohabitation plus ou moins imposée par la distance. Les revenus des parents ont également une influence sur la décohabitation des étudiants, mais surtout sur le type de logement des décohabitants. Plus ces revenus sont importants, plus la proportion de locataires en logements individuels est importante, cela s’explique en grande partie par les loyers, bien plus élevés que ceux des logements collectifs (notamment des résidences universitaires du CROUS). Ce phénomène explique également en partie le paradoxe des aides au logement qui semblent bénéficier plus largement aux étudiants décohabitants dont les parents ont les revenus les plus élevés, cela semble plus logique lorsque l’on constate qu’ils habitent plus souvent en logement individuel. Les résidences universitaires sont assez sévèrement jugées par les étudiants de Lille 3 qui ont répondu à l’enquête, ceux qui en ont l’expérience étant un peu plus indulgents que les autres. On retiendra surtout comme points négatifs la taille des chambres, le manque de confort, d’équipements, de calme et de propreté. La décohabitation permet de réduire de façon importante le temps de trajet moyen entre le domicile et le lieu d’études. Pour rejoindre ce dernier, les transports en commun sont de loin le mode de locomotion le plus utilisé par les étudiants de Lille 3, et ce au détriment de la voiture qui gagne cependant du terrain au fur et à mesure de l’avancement en âge, ce qui entraîne une augmentation des dépenses liées aux transports, la voiture étant le mode de transport le plus onéreux. Enquête CVE - OFIVE 18