Vie Parisienne à la Mer - Bruges-la
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Vie Parisienne à la Mer - Bruges-la
La vie parisienne à la mer Malgré le mauvais temps persistant et cet été en larmes, le Tout-Paris a déjà émigré pour la villégiature, les voyages, la campagne ou la mer. Il y a foule à Trouville, à Dieppe, au Tréport, mais les élégantes, au lieu d'y paresser comme en un lieu de repos et de se reposer du « surmenage mondain » de chaque hiver, y continuent à changer de toilettes, à danser, à recevoir, et cette année elles ont même imaginé d'avoir leur jour et leurs heures comme à la ville. On leur rend visite dans leur cabine de la plage comme si c'était leur salon ou leur loge à l'Opéra. C'est la grande innovation de cette année, et pour ce on tend les quatre planches de cretonnes fleuries, on y pend une aquarelle, avec, dans un coin, des fleurs et sur une étagère les journaux, le dernier livre paru. On finira par y prendre le thé. Et l'on continue aussi à jeter l'argent par portes et fenêtres des cabines, car les villes de bains de mer n'ont pas précisément la réputation d'être économiques, et cette réputation semble méritée, s'il faut en croire ce sportsman bien connu qui revenait récemment le visage hâlé, bruni, mais la main restée blanche. Et comme ses amis du cercle s'en étonnaient : « Dame ! Fit-il j'avais tout le temps la main à la poche ! »