Les lapins rhoen - L`chtio-lapy-cob
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Les lapins rhoen - L`chtio-lapy-cob
Les lapins ‘Rhoën’ Les lapins « Rhoën » sont à la recherche d’amateurs… Eh oui, bien qu’encore récents, ces lapins restent rares dans nos expositions, et lorsque l’on a la chance de pouvoir en rencontrer, les effectifs sont toujours très restreints. Et pour cause…, on ne s’improvise pas éleveur d’une telle race et la difficulté de celle-ci en fait souvent reculer plus d’un. Pour élever des lapins rhoën, il faut faire preuve de beaucoup de doigté, de patience et de persévérance car le sujet idéal est très rare, voire n’existe pas. J’aurais parfois même tendance à dire que le standard est une utopie vers laquelle il faut tendre. Il nous arrive cependant plus fréquemment de voir des sujets possédant une robe identique à celle du Rhoën (nain bélier, nain de couleur, nain rex, etc.). Avant de voir en quoi réside la difficulté de ce modèle (car je parlerai plus de la robe que de la race « Rhoën »), un bref rappel de l’historique s’impose. 1° Historique Le lapin Rhoën, appelé « Rhönkaninchen » dans son pays d’origine, est apparu, comme son nom l’indique, dans le massif du Rhön, situé en Thuringe (à la limite de la Hesse et de la Bavière), en Allemagne. C’est en 1969 que Karl Becker, son créateur, décide de créer une race nouvelle qu’il dit ne pas être directement dérivées du Japonais et commence les croisements interraciaux. Il accouple d’abord une femelle mêlée noire et jaune (issue d’une portée de Papillon Rhénan, exprimant donc le gène « j » codant pour la robe « japonaise ») avec un mâle Chinchilla (exprimant le gène cch permettant d’éliminer la présence des pigments phaéomélaniques (jaunes) dans les poils. Les zones habituellement colonisées par ces pigments deviennent alors blanches). Il utilisera également l’Alaska dans les générations qui suivent. Il effectue ces croisements jusqu’en 1972, date d’homologation de la race en Allemagne. Ça ne sera que 18 ans plus tard que la race sera reconnue en Belgique. La Suisse l’ajoute provisoirement dans son standard en 2002. Pour ce qui est de la France, il faudra attendre le 1er Février 2003 (à Geispolsheim) pour que le Rhoën intègre le standard. 2° Formule génétique cch ej / cch ej + polygènes permettant la variation de l’expression en plaques des zones colorées et blanches. Suppression des pigments phaeomélaniques par l’expression du ‘Facteur chinchilla’ (cch) et répartition des plages colorées suite à l’expression du gène « ej ». 3° Description Comparable à celui du tronc d’un bouleau, le dessin est toujours constitué de bandes et de taches de couleur grise à suie foncée (bien intense). Celles-ci sont réparties sur l’ensemble du corps (tête, yeux, oreilles et pattes comprises). Une dominance de la couleur blanche est cependant requise. Seule la queue est admise unicolore. Sont par contre à éviter toutes ressemblances avec le Japonais, il convient donc de « bannir » tout ce qui peut rappeler le dessin dit « en croix » de ce lapin (notamment au niveau de la ligne dorsale, de la tête et des oreilles). Les yeux sont bruns et les ongles de couleur corne plus ou moins foncée. 4° Défauts et difficultés rencontrés en élevage Portée de Nain rhoën. Le pourcentage de lapereaux exposables est élevé, ce qui est rare. Comme vous l’aurez compris, les lapins rhoën possédant un bon dessin sont assez rares et difficiles à obtenir, et nous allons voir pourquoi… * Tout d’abord même si c’est à éviter, nous rencontrons encore beaucoup de sujets rappelant le dessin du Japonais. Effectivement, nous voyons naître dans les portées des sujets avec une oreille colorée et l’autre non (il en est de même pour les pattes avant qui sont même parfois entièrement dépigmentées). Certains ont encore le dessin de la tête un peu tranché (une partie étant noire, l’autre blanche). D’autres ont les marques du tronc qui vont de part et d’autre de la ligne dorsale formant ainsi un dessin trop régulier. Tout ceci est contraire aux volontés du créateur. A ceci s’ajoutent des sujets au dessin peu exprimé ou, au contraire, envahissant. Sans oublier de parler de la couleur des tâches et bandes colorées qui est parfois trop terne ou trop claire. * Ensuite, comme dans tout élevage, le choix des géniteurs est primordial, mais il faut savoir qu’avec de telles races, on ne peut pas faire ce que l’on veut. Chaque petit qui nait possède un dessin différent ; il est donc assez difficile de former des couples idéaux. Et nous ne pouvons espérer obtenir une majorité de ‘bons dessins’ en accouplant deux beaux sujets. Une fois de plus les gènes légués par les parents jouent un rôle important, il faut savoir quel « type » de dessin peuvent donner les futurs parents à leurs petits (on peut avoir des indications en sachant comment étaient les parents et grand parents). Vous comprendrez donc l’importance d’effectuer des ‘tests’ avec plusieurs sujets différents. Le but étant de trouver quelle femelle produira les meilleures robes avec un mâle donné. Lors de ces tests ce n’est pas le nombre de « mauvais » qu’il faut regarder, mais bien le pourcentage de sujets « corrects » car il y aura toujours beaucoup plus de sujets avec un dessin défaillant que de sujets avec un dessin admissible, du moins au stade de sélection où nous sommes arrivés ; et vraiment très peu sont en fait bons (une robe parfaite ou même bonne est donc rare). Il est donc très important de noter toutes ces observations sur un cahier d‘élevage. * Comme pour beaucoup de races de lapins à dessin, il préférable d’accoupler les sujets trop marqués avec les sujets peu marqués. Et non deux bons sujets ensemble ; car nous le savons, ils ne donnent pas forcément des petits ayant la robe souhaitée, c’est encore plus vrai sur ce modèle de coloration. Contrairement à la teinte d’ensemble, la répartition des taches et bandes colorées ne peut être négligée lors du choix des géniteurs. Il est très important de toujours garder les sujets s’éloignant le plus possible de modèle Japonais, car certains défauts se transmettent très facilement aux descendants (c’est le cas de l’oreille décolorée, l’autre non, du dessin de la tête tranchée ; etc.). 5° Quelques défauts et qualités Comme il est toujours plus facile d’expliquer avec un support photographique, voici quelques exemples de défauts et de qualités rencontrées chez le Rhoën. Les défauts se trouvant sur les photos de gauche, et les qualités sur celles de droites. Dessin des oreilles : Une des deux oreilles dépigmentée. Dessin plus ou moins identique sur les deux oreilles. Dessin des pattes et de la poitrine : Pattes avant et/ou dépigmentées. poitrine Pattes avant et poitrine dessinées. Dessin de la tête : Dessin de la tête et des oreilles se rapprochant du schéma dit « en croix » du Japonais. Dessin de la tête et des oreilles assez éloigné du schéma dit « en croix » du Japonais. Dessin du tronc : Début de zébrure caractéristique du Japonais avec alternance des bandes blanches et noires. Absence « zébrure » et symétrie particulière. de de Dessin d’ensemble : Dessin d’ensemble trop chargé. Envahissement des tâches et bandes colorées. Très bon dessin d’ensemble rappelant l’écorce de boulot et où la couleur blanche prédomine. Bonne répartition des tâches et bandes colorées. Dessin d’ensemble un peu trop chargé. Bon dessin d’ensemble rappelant l’écorce de boulot et où la couleur blanche prédomine. Bonne répartition des tâches et bandes colorées sur l’ensemble du corps. Plages unicolores importantes. Absence de dessin sur la tête et les oreilles. Dessin du tronc rappelant fortement les bandes successives du Japonais. Assez bon dessin d’ensemble, prédominance de la couleur blanche. Bonne répartition des tâches et bandes colorées sur le tronc. La tête est souhaitée plus dessinée. Dessin trop faiblement exprimé. Couleur des tâches et bandes colorées claire. Bon dessin d’ensemble, ce lapin est, certes, un peu foncé, mais la répartition des tâches et bandes colorées est très bonne. Il est de plus assez loin de la régularité du Japonais. Ce qui fait de lui un bon sujet pour la reproduction. 6° Le coloris rhoën chez différentes races : Il est vrai que la race ‘Rhoën’ est encore peu répandue, mais nous commençons tout de même à rencontrer ce coloris chez d’autres races. Voici quelques photographies en plus de celles-ci-dessus (Nain rhoën – Nain rex rhoën). Petit bélier rhoën Rhoën Nain bélier rhoën Texte et photographies : Eddy Mayeur Août 2009