Chapitre 1.D.19.3 Prothèses mammaires
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Chapitre 1.D.19.3 Prothèses mammaires
Chapitre 1.D.19.3 Prothèses mammaires Chapitre 1.D.19.3.a Faut-il changer les prothèses mammaires en gel de silicone ?1 Le contexte : Les prothèses mammaires préremplies en gel de silicone ont été interdites en France de 1995 à février 2001, essentiellement parce qu’elles étaient soupçonnées de donner des maladies autoimmunes. Cette suspicion a été levée mais le doute a toujours persisté quant à la solidité des prothèses, leur porosité et le risque de rupture à long terme. Les différentes prothèses : - 1/ Les prothèses lisses à double lumière : Elles sont composées d’une première membrane centrale qui entoure la silicone et d’une deuxième membrane périphérique très fine qui entoure la première ; entre les deux on pouvait mettre du sérum physiologique, ce qui permettait d’ajuster le volume, ce qui était bien pratique dans le cadre de la reconstruction mammaire. Ces prothèses ont été abandonnées dans les années 1991 au profit des prothèses texturées. 1 . A. Bouillot , Annales de chirurgie plastique esthétique 50 (2005) 554–559 2/ Les prothèses lisses à simple paroi 3/ Les prothèses texturées On distingue des textures fines (type Mentor®), très peu de textures importantes (type Mc Ghan®). Une série personnelle de 150 patientes montre d’une manière très significative que le pourcentage de rupture est très élevé (60 %) pour les prothèses texturées à dix ans, alors qu’il est beaucoup plus faible pour des doubles parois lisses (18 %) à 14 ans. Cette série et la revue de la littérature nous incitent à beaucoup de prudence et à changer les prothèses tous les 12 ou 13 ans. Chapitre 1.D.19.3.b Les prothèses mammaires anatomiques en chirurgie esthétique et reconstructrice : une étude de 135 cas2 Depuis la mise sur le marché en France des prothèses mammaires dites « anatomiques » remplies de gel de silicone cohésif3, dont les différents modèles sont basés sur des rapports entre hauteur, base et projection des implants, une évolution intéressante sur le plan des résultats esthétiques a été obtenue. Le but de ce travail est d'évaluer les complications et la satisfaction des patientes avec ce type de chirurgie à partir d'une étude rétrospective de 135 cas consécutifs, opérés entre le 1er janvier 2002 et le 31 décembre 2003, de préciser nos indications et de présenter nos résultats La satisfaction des patientes était jugée sur la forme, la consistance et la symétrie des seins. Les complications classiques et spécifiques à ce type d'implant ont été comptabilisées et analysées. 2 . D. Valenti et al., Annales de Chirurgie Plastique Esthétique ,52, 2007, 177-186. . G.F. Maillard, McGhan style 410 anatomic breast implant, Plast. Reconstr. Surg. 96, 1995, 495–496 3 L'utilisation de ces prothèses donne de bons résultats en reconstruction mammaire que ce soit après expansion ou associée à des lambeaux autologues et en augmentation mammaire esthétique en position rétropectorale. Les complications sont rares si une technique opératoire rigoureuse et spécifique est suivie. Ces implants représentent une alternative intéressante aux prothèses de forme ronde en reconstruction et permettent d'obtenir de beaux résultats en augmentation mammaire dans les indications limites. Chapitre 1.D.19.3.c Les prothèses mammaires implantables de dernière génération sont-elles modifiées par l'irradiation externe conventionnelle ?4 Objet de l'étude. – Bien qu'il y ait une majorité de traitements conservateurs dans la prise en charge du cancer du sein, la mastectomie garde une place et un certain nombre de ces patientes souhaite une reconstruction, avec, dans certains cas, la nécessité d'une irradiation complémentaire. La radiothérapie après reconstruction prothétique a été reconnue comme responsable d'une augmentation des complications, comme la capsulite rétractile, et altère le résultat esthétique. Les études anciennes sur les prothèses de première génération montrent que, si elles ne changeaient pas la dose délivrée, elles étaient modifiées par l'irradiation en quelques mois, cela intervenant probablement dans les conséquences, notamment esthétiques, de l'irradiation. Les prothèses de dernière génération sont différentes avec, en particulier, une meilleure cohésion. Le but de notre étude était de rechercher des modifications éventuelles de ces nouvelles prothèses du fait de l'irradiation qui pourraient être une explication à l'augmentation des séquelles dues à la radiothérapie. 4 . Cancer/Radiothérapie Volume 10, Issues 6-7, November 2006, Pages 509-510. Résultats. – Six mois après la fin de la radiothérapie, les prothèses irradiées ont été comparées aux prothèses témoins. Il n'a pas été retrouvé d'influence de l'irradiation sur la cohésion du gel et sur la résistance aux tests mécaniques. Il n'a pas été retrouvé de différence significative sur les tests concernant l'intégrité de l'enveloppe et la résistance des joints et des soudures. Conclusion. – Les résultats préliminaires de notre étude montrent que les nouvelles générations de prothèses mammaires, contrairement aux anciennes déjà étudiées, ne sont pas modifiées six mois après irradiation. Si ces résultats sont confirmés à un an (tests réalisés en septembre 2006), ils nous permettront de mieux comprendre les réactions autour des prothèses, ce qui pourra optimiser les résultats de la radiothérapie après reconstruction. Chapitre 1.D.19.3.d Voies de recherche pour la mise au point de nouvelles prothèses mammaires5 L'histoire de l'augmentation mammaire est semée d'errements, de rumeurs et de contradictions6. Depuis les premières prothèses préremplies de gel de silicone proposées par Cronin dans les années 1960, jusqu'à la réintroduction en 2001, des prothèses de nouvelle génération en France, nombreuses ont été les incertitudes concernant ces implants. Aujourd'hui encore, nous n'avons toujours pas trouvé la panacée en matière d'augmentation mammaire. En effet, la mise en place d'un implant biocompatible est partagée entre deux exigences que l'on a du mal à faire cohabiter : l'efficacité et la sûreté [3]. Efficacité : liée au résultat esthétique global (forme et consistance) et par l'absence de complications (capsule, rupture, vague…). Cette « efficacité » doit être la plus longue possible en termes de durée. Sûreté : quant à elle doit assurer à l'implant différentes propriétés : non toxique, non immunologique, non carcinologique, et l'absence d'interférence avec le dépistage de cancer du sein. Un élément supplémentaire sera aussi à prendre en compte : la simplicité du procédé de fabrication et par conséquent son coût. 5 . R. Sinna et al., Annales de Chirurgie Plastique Esthétique 50 ( 2005) 635-642 . Institute of medecine In: S.E.V. Bondurant and Herdman, Editors, Safety of silicone breast implants, National academy press, Washington, DC (2000). 6 Amélioration du contenu de la prothèse Le contenu idéal d’une prothèse doit être : - biocompatible, - non carcinologique, - non immunologique, - non allergique, - durable, - radiotransparent, - compatible avec son contenant, - résorbable ou métabolisable, - de consistance naturelle et enfin, peu cher. Or, ce produit est actuellement non disponible sur le marché. Les deux produits utilisés en pratique sont - le sérum physiologique - le silicone. Le sérum physiologique est de plus en plus délaissé par les chirurgiens à cause de sa consistance peu naturelle, de son taux de dégonflement et de ces résultats à long terme [4]. La silicone reste le principal produit de remplissage des prothèses mammaires malgré le caractère non métabolisable et radioopaque du produit. Cependant, ces deux substances n’ont pas été les seules utilisées pour remplir les prothèses mammaires, et d’autres produits tels que les dérivés d’algues, les hydrogels et les triglycérides, ont fait et font l’objet de recherches.