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Contribution SRDEII Les propositions du Cetim pour le plan Industrie du Futur en Auvergne-Rhône-Alpes La région Auvergne-Rhône-Alpes, première région manufacturière française en terme d’activité, concentre la quasi-totalité des filières qui alimentent son tissu industriel, via des marchés nationaux et internationaux. Les secteurs de l’énergie, la chimie, la pharmacie, l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, les dispositifs médicaux, le sport et loisir, l’agri et l’agro-industrie, le bâtiment industriel y sont particulièrement représentés. Pour autant, il ne s’agit pas d’une juxtaposition d’entreprises mono-filières mais d’un socle commun composé d’un substrat de PME et ETI de aux métiers très divers, intervenant simultanément sur plusieurs filières. Ces entreprises s’articulent entre elles au sein d’un réseau complexe de chaînes de valeur constituant de véritables nœuds technologiques, des « métiers clés » permettant d’adresser directement ou indirectement plusieurs filières pour y entretenir une position tant de rang 1 que de rang n. Ces entreprises peuvent s’y positionner comme sous-traitant ou y développer leurs propres produits. Ce « multi-positionnement » des PME et ETI dans les chaînes de valeur est l’une des clés de leur flexibilité, de leur réactivité et donc, de leur développement. Les enjeux de l’industrie du futur vont plus que jamais mobiliser ces atouts d’agilité, sur les axes technologiques, sur les nouveaux modèles économiques induits par les mutations du numérique et sur le positionnement de l’homme au cœur de l’entreprise. Cette diversité de liens garantit la richesse du tissu régional et les socles technologiques en garantissent la solidité. Le Cetim préconise que l’approche industrie du futur de la région puisse, à partir de cette logique, répondre à l’ensemble des étapes du cheminement d’une entreprise. Elles ne sont pas toutes au même niveau d’appropriation des enjeux de l’industrie du futur. Il convient donc d’avoir un plan d’actions qui couvre toutes les phases allant de la sensibilisation à l’intégration d’un investissement en passant par la possibilité de tester des technologies, des organisations, de nouveaux modèles économiques. Ce plan d’action nécessite bien évidemment, comme c’est déjà le cas, d’être opéré par l’ensemble des acteurs économiques de l’écosystème régional, au service d’une politique industrielle clairement affichée et coordonnée par le conseil régional. Le Cetim est en accord avec l’organisation que met en place la région en, notamment, incitant la fusion de l’ARDI et l’ARDE pour disposer d’un organisme opérationnel répondant à l’objectif précité. Le Cetim approuve également la mise en place début 2016 du comité de pilotage Industrie du Futur ouvert à l’ensemble des acteurs économiques, qui y intègre les représentants régionaux de l’Alliance Industrie du Futur. Le Cetim suggère de structurer le plan Industrie du futur en 4 volets : 1 - Dispositifs multi-individuels : les actions collectives régionales Le Cetim soutient le projet de reconduction du dispositif « plan PME » étendu à la nouvelle grande région et préconise certaines évolutions : • Simplifier son volet administratif : fortement consommateur de ressources pour les porteurs (notamment le reporting multi-sources) qui doivent pouvoir se recentrer sur le déploiement opérationnel des programmes • Poursuivre et amplifier la réorientation engagée des actions sur des thématiques Industrie du Futur : nouvelles technologies, numérique et objets connectés, éco-efficience et filières vertes, stratégies et organisations agiles, ressources humaines au cœur de l’entreprise. Prévoir notamment une action d’envergure « automatisation et robotisation » pour prendre le relai de l’action nationale Robot Start PME 1 • Renforcer le soutien à la commercialisation des programmes, en prenant en compte les conditions d’efficacité et les coûts réels de commercialisation engagés par les porteurs 2 - Dispositifs Individuels d’accompagnement des entreprises : • Faciliter, au-delà des accompagnements conseils des projets d’entreprises, l’accès individuel à des plateformes techniques, véritables « bacs à sable technologiques » permettant l’accélération du transfert de technologies clés aux PME et ETI qui peuvent les tester en vraie grandeur, via une approche technico-économique industrielle • Positionner le futur programme régional d’AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) de projets Industries du Futur sur un accompagnement le plus en aval possible des projets industriels, dans une logique d’assistance à Maitrise d’Ouvrage. Une fois le projet qualifié et sécurisé par un business model abouti, l’accompagnement doit non seulement flécher les dispositifs d’aides techniques et financières ad hoc, nationaux et/ou régionaux, mais il doit aussi soutenir et accompagner l’industriel jusqu’à : o l’obtention effective de ses financements o la signature des contrats de réalisation des intégrateurs, prestataires et fournisseurs o le démarrage de son projet Industrie du Futur jusqu’à la phase industrielle opérationnelle 3 - Actions structurantes sur les chaines de valeur dans les filières industrielles : • Le programme « Action Client Fournisseurs » du plan PME, visant à développer un fonctionnement optimisé de la supply chain en mode « entreprise étendue » entre un client et un panel de ses fournisseurs stratégiques, est à poursuivre et amplifier. Pour cela, le Cetim préconise de l’adapter à des grappes Clients-Fournisseurs plus restreintes autour de Clients eux-mêmes de nature PME. • De manière plus générale, des actions seraient à développer pour favoriser la migration d’entreprises typées métiers vers des filières non conventionnelles, lorsque les mutations des nouvelles technologies permettent de nouveaux modèles économiques générant de nouveaux avantages concurrentiels recevables par ces nouvelles filières. 4 - Aide au financement d’investissements industriels : • Des compléments de financements régionaux aux dispositifs nationaux (avances remboursables et subventions) seraient à développer pour soutenir plus massivement le rattrapage nécessaire du retard chronique, par rapport au reste de l’Europe, d’investissements dans l’outil industriel de nos PME et ETI manufacturières • Le Cetim prévoit pour sa part des investissements pour assurer sa mission d’accompagnement au développement de la compétitivité des entreprises régionales, dont le programme cadre sur 5 ans peut se résumer ainsi : o Projet Technocentre du Cetim CTDEC à Cluses, budget global de 12 M€ dont 3 M€ d’investissements techniques (usinage, fabrication additive, métrologie 3D, …) o Plan Quinquennal de plateformes technologiques partagées, véritables « bacs à sables technologiques » pour accompagner les entreprises à l’industrialisation de nouvelles technologies de production, opérées par des chaines numériques globales permettant l’auto-adaptativité et le plug and produce (fabrication additive, soustractive d’ultra précision, hybrides, … pour matériaux métalliques, composites, précieux, …). Ce programme quinquennal prévoit 5,7 M€ d’investissements machines et 3,9 M€ de coût R&D pour générer 4,8 M€ de prestations d’accompagnement de PME et d’ETI. Le Cetim sollicitera des contributions de financements publics auprès des différents dispositifs nationaux et régionaux en vigueur. Le Cetim préconise enfin de permettre aux entreprises de plus de 250 personnes de bénéficier des dispositifs d’accompagnements régionaux en créant des tarifs d’aides dégressifs, au lieu d’un arrêt brutal de toute aide dès le seuil de statut de PME Européenne. L’effet serait d’aider bon nombre d’entreprises de configuration PME très implantées dans nos bassins d’emploi, mais regroupées en holding ou intégrées à des groupes, par obligation pour survivre économiquement aux logiques de filières imposées par les grands donneurs d’ordres. 2