Séquence 2 La perspective sous différents points de vue Histoire

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Séquence 2 La perspective sous différents points de vue Histoire
Séquence 2
La perspective sous différents points de vue
Histoire des arts
Définitions
La perspective est un ensemble de règles qui visent à créer l’illusion de la profondeur sur la surface bidimensionnelle (plate) du tableau ou de
Historique
Dans l’Antiquité égyptienne (4000 à 500 av. J.-C.) les artistes ignoraient la perspective. Les personnages étaient représentés de profil, sans
profondeur. Leur taille dans l’image dépendait de l’importance qu’ils avaient, par exemple un pharaon était représenté plus grand que son
serviteur.
On retrouve ce même principe au Moyen-âge, les personnages plus importants sont plus grands et les décors ne sont pas proportionnés en
fonction de la taille des personnages. La plupart du temps l’espace est rabattu sur un seul plan, il n’y a pas d’arrière plan. On dit que c’est
un espace symbolique car il ne vise pas à représenter fidèlement le monde réel.
la feuille, c’est à dire à créer l’impression de voir un espace réel en 3 dimensions.
C’est en Grèce de 500 à 100 av. J.-C puis dans la Rome antique que des philosophes et mathématiciens commencèrent à comprendre les
principes de la perspective mais elle ne se développa réellement qu’à la Renaissance au XVe siècle en particulier.
La Renaissance est une période de grand développement artistique et scientifique surtout en Italie au départ puis progressivement dans
toute l’Europe. C’est le début de l’humanisme qui considère que l’homme a une place importante dans l’univers. On redécouvre la culture
grecque et romaine. La science aussi fait de nombreux progrès. C’est l’époque des grandes découvertes. On se rend compte que la terre n’est
plus plate, on explore des nouveaux continents. Des artistes et savants comme Filippo Brunelleschi, Léon Battista Alberti et Léonard de
Vinci cherchèrent des méthodes scientifiques, géométriques et sûres pour représenter le monde tel que nous le voyons avec son volume et sa
profondeur. À partir de cette époque la perspective va être enseignée et employée comme principal moyen de représenter le monde réel.
Au XIXe siècle, l’invention de la photographie qui favorisa la diffusion des images, permit à tous de voir et de comprendre définitivement la
perspective.
Au XXe siècle, les artistes, suivant leur sensibilité, représentent la réalité de façon plus libre qu’avant, c’est la fin de l’académisme. Les
artistes se détournent des règles et des principes enseignés dans les écoles (les académies). Certains utilisent la perspective pour la
déformer, l’exagérer ou s’en servir de façon détournée, d’autre la refuse complètement.
Les règles
La perspective développée à la Renaissance est appelée linéaire et repose sur plusieurs principes : un point de fuite est placé sur une ligne
imaginaire qui correspond à la hauteur du regard et qu’on appelle ligne d’horizon. Toutes les lignes qui partent vers le lointain vont vers ce
point de fuite ce qui donne un effet de rétrécissement des formes. On les appelle des lignes fuyantes. Par contre les horizontales restent
toujours horizontales et les verticales restent toujours verticales. La perspective linéaire à un seul point de fuite est appelée centrale car
généralement on place le point vers le centre. C’est celle que l’on retrouve fréquemment à la Renaissance mais elle a l’inconvénient de ne pas
être très naturelle et de créer des déformations.
À partir de deux points de fuite, on dit qu’elle est conique (car les lignes qui se rejoignent forment un cône). C’est une perspective qui paraît
déjà plus naturelle.
On peut encore compliquer les choses, en en mettant un troisième point en bas (perspective aérienne) mais là, ça devient très compliqué.
En Asie on utilise plutôt la perspective parallèle, qui consiste à utiliser des lignes obliques et parallèles pour créer la profondeur, c’est ce
même type de perspective qu’on employait déjà de façon intuitive dans l’Antiquité et qui est actuellement utilisée pour le dessin technique.
Enfin la perspective atmosphérique consiste à rendre plus floues et à atténuer les couleurs dans le lointain pour créer l’impression
d’éloignement
Dans un espace en perspective, il y a souvent plusieurs plans, les éléments sont représentés de plus en plus petits vers l’arrière plan et ils
peuvent se superposer pour donner l’impression qu’ils sont les uns devant les autres et que plusieurs plans se succèdent entre l’avant plan et
l’arrière plan du tableau. Les éléments, objets et couleurs sont représentés réalistement avec du volume et des ombres.
La Renaissance
Antiquité égyptienne
XXème
Moyen âge
Rome Antique
XXème
N°1 : perspective cavalière : 0 point de fuite. Toutes les parallèles d'un objet restent parallèles sur la représentation. Cette
perspective est très utilisée dans le dessin industriel (design, architecture) mais elle est "incorrect" pour l'œil humain.
N°2 : La perspective linéaire ou centrale : 1 point de fuite. Les horizontales et les verticales
restent parallèles, seules les lignes de côté convergent vers le point de fuite. Cette perspective est également incorrecte pour
l'œil car incomplète.
N°3 : La perspective oblique : 2 points de fuite. Seules les verticales restent parallèles. Les deux points de fuite sont placés sur
la ligne d'horizon. Cette perspective est la plus fréquemment utilisée dans le dessin.
N°4 : La perspective aérienne : 3 points de fuite. Toutes les lignes parallèles convergent vers un point de fuite. Il s'agit de la
perspective la plus "correcte", cependant l'œil du spectateur est plus habitué à la perspective oblique.
Perspective parallèle
Quelques exemples d’utilisation de perspective au XXème siècle
Le cubisme : À partir de 1910, avec ce que l'on nommera le « cubisme analytique », Picasso et Braque vont affirmer une rupture avec la vision classique déjà
entamée depuis quatre ans. Ils abandonnent l'unicité de point de vue du motif pour en introduire de multiples sous des angles divers, juxtaposés ou enchevêtrés
dans une même œuvre. Ils s'affranchissent de la perspective pour donner une importance prépondérante aux plans dans l'éclatement des volumes.
Maison – Juan Gris -
Mandoline et guitare – Picasso -
Rotoreliefs – 1935 –
Marcel Duchamp considérait ses rotoreliefs comme un jouet. Il s'agit de 12 motifs très graphiques à base de spirales,
imprimés au recto et au verso de 6 disques de papier fort. Placés sur le plateau d'un phonographe ils donnent en tournant
l'illusion de formes en 3D : boules, cônes, hélicoïdes... Après avoir été brevetés, les disques sont imprimés à 500
exemplaires, Duchamp désirant les vendre le moins cher possible au plus grand nombre. Il les réunit dans un étui rond et
propose l'ensemble à 15 francs au concours Lépine de 1935.
Georges Rousse s’intéresse à l'espace et à la disposition des plans à investir : les formes sont peintes sur
différents murs par petits morceaux et seule la photographie reconstitue l’unité par le point de vue adopté.
L’anamorphose (illusion d’optique) est présente dans son œuvre. Les formes réalisées n’existent que par la
photographie. Il tire parti des portes et des fenêtres, celles-ci permettant de plus larges profondeurs, pour
produire des images qui annulent la perspective réelle.
Les photographies de Georges Rousse obligent le spectateur à une remise en cause de sa perception
immédiate de l’image, pour essayer de déceler les différents plans de l’architecture qui sont aplanis par les
« effets d’optiques » obtenus par des ajouts de motifs géométriques peints, par des découpes dans la
structure du lieu ou au contraire par la construction de structures supplémentaires. L’incertitude créée pose
la question de la réalité de ce qui est photographié, et pourrait même faire penser à un espace imaginaire
créé par retouche numérique – ce qui n’est pas le cas.
Pour Felice Varini la forme peinte trouve sa cohérence quand le spectateur se tient en un point précis. Lorsqu’il s’en écarte et
se déplace, cette forme rencontre l’espace. C’est dans l’ensemble des points de vue que réside le travail