Musique Classique, Resmusica cite et commente l`actualité au

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Concert de la Société Wilhelm Furtwängler
[Paris] Pari gagné pour la Sonate n°1 de Furtwängler
Genre : La Scène Rédacteur : Patrick Georges Montaigu
pour ResMusica.com le 20/10/2010
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Paris. Reid Hall. 16-X-2010. Jules Massenet (1842-1912) : Méditation de Thaïs. Wilhelm
Furtwängler (1886-1954) : Sonate pour violon et piano n°1 en ré majeur. Serge Rachmaninov
(1873-1943) : Vocalise. Maurice Ravel (1875-1937) : Tzigane. Sophie Moser, violon ; Katja Huhn,
piano.
Fidèle à sa tradition, la Société Wilhelm Furtwängler organisait cette année
encore, à l’occasion de son assemblée générale, un concert avec entrée libre
qui avait lieu dans la très sonnante salle Reid Hall appartenant à l’université
Columbia. Il y a deux ans nous avions rendu compte du précédent concert
centré sur la Sonate pour violon et piano n°2 du chef-compositeur. Cette fois-ci
la pièce principale était la Sonate pour violon et piano n°1 accompagnée par
des œuvres plus courtes françaises et russes (en tenant compte des deux
Tchaïkovski offertes en bis).
C’est le même duo de jeunes artistes, la pianiste Katja Huhn et la violoniste
Sophie Moser, qui nous avait offert une remarquable deuxième sonate, qui
officiait de nouveau pour la première sonate, écrite en 1935, soit quatre ans
avant sa cadette. C’est d’ailleurs entre 1935 et 1954, année de sa mort, que
Furtwängler composa ses principaux opus, avec, outre ces deux sonates pour
violon et piano, un Quintette avec piano (1935), un Concerto symphonique
(1937) et trois symphonies (n°1 en 1941, n°2 en 1945 et n°3 en 1954). En
quatre mouvements de coupe classique, toute aussi longue si ce n’est plus que
la n°2, cette sonate est peut-être plus ardue et austère pour l’auditeur, du fait
d’un matériau thématique moins bien dessiné et de développements moins
inspirés, en un mot, elle semble moins aboutie que sa suivante et le risque de
ne pas réussir à capturer l’attention du public sur ces plus de quarante minutes
est réel. Heureusement, la vigueur et l’énergie avec lesquelles les deux
interprètes ont empoigné l’œuvre leur permirent de la propulser droit vers sa
cible, utilisant sans doute au maximum les capacités de rebonds et de
contrastes contenues dans chacun des mouvements, variant tempo et dynamique sans hésitation, suivant en cela les nombreuses
et très précises indications que le compositeur a laissé sur sa partition (il y en a presque autant que chez Schœnberg). Cette
interprétation à la fois respectueuse du texte et fondamentalement volontaire et dynamique a été incontestablement un choix
gagnant qui permit au public présent de découvrir un peu plus le compositeur caché derrière le glorieux chef d’orchestre. Et si
nous avions dit que la version de la Sonate n°2 que nous avait donnée il y a deux ans ces deux artistes étaient la meilleure de
celles (pas si nombreuses) que nous ayons entendues, c’est encore plus vrai pour celle-ci.
Peut-être du fait de leur ascendance russo-germanique, il nous a semblé que Katja Huhn et Sophie Moser étaient
naturellement plus à l’aise dans Rachmaninov et Tchaïkovski que dans la musique française, en particulier le Massenet jouée un
peu trop droit, qui n’avait pas toute la subtilité et la poésie inhérente à la musique française. Le Tzigane de Ravel, moins typé
« français » fonctionna mieux, et on retrouva en final des généreux bis les toujours aussi enlevées Danses roumaines de Bartok.
Crédit photographique : Sophie Moser et Katja Huhn © Mostafa Ramezani
Rédacteur : Patrick Georges Montaigu
pour ResMusica.com le 20/10/2010
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