alfred baur (1865-1951) pionnier et collectionneur

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alfred baur (1865-1951) pionnier et collectionneur
ALFRED BAUR (1865-1951)
PIONNIER ET COLLECTIONNEUR
Du 5 mars au 28 juin 2015
DOSSIER DE PRESSE
Sommaire
1. Présentation de l’exposition
2. Alfred Baur
2.1
Le pionnier
2.2
L’entrepreneur
2.3
Le collectionneur
2.4
Le connaisseur
3. Informations pratiques
PRÉSENTATION
À l’occasion des 150 ans de la naissance d’Alfred Baur (1865-1951), la Fondation Baur,
musée des arts d’Extrême-Orient rend hommage à son fondateur, en présentant une
exposition qui évoque l’œuvre du pionnier à Ceylan et du collectionneur d’art asiatique à
Genève. À travers une sélection des meubles de sa résidence, des livres de sa
bibliothèque, des objets de sa collection sortis spécialement des réserves du musée ainsi
que d’archives, l’exposition invite le visiteur à un voyage dans le temps et à entrer dans
l’intimité de cet homme d’exception et de son épouse Eugénie.
La première partie de l’exposition est dédiée au Pionnier parti à Colombo en 1884, à
l’âge de 19 ans. Des livres anciens provenant de sa bibliothèque personnelle
remémorent l’antique Ceylan tandis que de belles malles, marquées des initiales A. B.,
symbolisent les longs voyages transatlantiques entrepris par Alfred Baur. Des
photographies, des plans racontent l’histoire de la plantation de cocotiers et de l’usine
d’engrais créées par le jeune entrepreneur à la fin du XIXe siècle.
La deuxième salle introduit le visiteur dans le salon de famille de M. et Mme Baur
reconstitué à partir de photographies anciennes avec les meubles et objets d’origine. Des
cloisonnés, des flacons à tabac, des laques chinois ainsi qu’un ensemble remarquable de
jades traduisent l’intérêt du Collectionneur pour l’art asiatique dès son retour à Genève
en 1907. Les porcelaines impériales, qu’il découvre à partir de 1928 et qui deviendront
sa passion première jusqu’à la fin de sa vie, témoignent du raffinement de la culture
chinoise. L’engouement qu’Alfred Baur eut pour les œuvres en provenance de l’ExtrêmeOrient résida souvent dans sa fascination pour les matériaux, la dextérité des artisans,
les jeux de couleur et la pureté des lignes.
Eugénie Baur accueille les visiteurs dans le Cabinet qui lui est consacré. Épouse
réservée, elle soutint son mari dans sa carrière comme dans sa passion de collectionneur,
l’accompagnant dans tous ses voyages à Ceylan ainsi que dans son périple autour du
monde. Des objets personnels, des bijoux en jade ou pierres fines, des miroirs chinois en
ivoire, des petits vases japonais en cloisonnés côtoient les soieries brodées qu’elle
affectionnait particulièrement ainsi que ses services japonais de Satsuma.
Le public retrouve l’Entrepreneur et le Connaisseur dans la dernière salle qui permet
de découvrir ses plantations de thé, ses cabinets de laque présentant des objets japonais
(ornements de sabre, netsuke, etc.) tels que les disposait Alfred Baur au début de sa
carrière de collectionneur, et une partie de sa bibliothèque consacrée aux arts de la
Chine et du Japon.
En écho à l’exposition, de nombreuses photographies anciennes, présentées au premier
étage, dévoilent Ceylan, la plantation de cocotiers de Palugaswewa ainsi que l’usine et
les bureaux d’A. Baur & Co. Ltd. à Colombo.
Un livre d’art ainsi qu’une édition à tirage limité dans un coffret en laque, disponibles en
français ou en anglais, accompagnent l’exposition.
Commissariat de l’exposition : Monique Crick, directrice de la Fondation Baur
Commissaires adjointes : Helen Loveday, conservatrice et Estelle Niklès van Osselt, conservatrice adjointe
Scénographie : Nicole Gérard
ALFRED BAUR (1865-1951)
La vie d’Alfred Baur s’inscrit dans l’histoire de son temps. L’homme appartient à cette
génération nomade de Suisses qui s’expatrient pour chercher fortune ou aventure dans
des espaces nouveaux : Afrique, Amérique du Nord et du Sud, Australie ou Asie. Les
disettes, l’ouverture des marchés avec l’arrivée en masse des céréales de l’étranger,
l’artisanat faible, la mécanisation du domaine textile ainsi que le paupérisme qui
s’ensuivit, poussèrent près de 500 000 Suisses à quitter leur terre natale au XIXe siècle.
Ces migrations atteignirent leur apogée durant la seconde moitié du siècle, grâce, en
partie, au développement des navigations transcontinentales.
C’est dans cette Suisse en mutation que naît, le 7 juin 1865 à Andelfingen (canton de
Zurich), Alfred Baur, fils de Johannes Baur et d’Elizabetha Keller. Chef-lieu du district
homonyme, Andelfingen était, à l’époque, un village d’un peu plus de 730 feux, groupé
autour de son église. La contrée, dédiée à la culture des céréales, ne connaissait
pratiquement pas d’industrialisation. Le jeune Alfred y reçoit une éducation classique à
l’école publique puis part faire une formation professionnelle d’un an à l’École des arts
industriels de Winterthur. Au sortir de ses études commerciales, Alfred Baur entre chez
Volkart frères pour un apprentissage de deux ans. Cette société, fondée en 1851 par
Salomon Volkart et son frère Johann Georg, et basée à Winterthur et Bombay, s’était
spécialisée dans les échanges de denrées coloniales de l’Inde, puis de Ceylan : coton,
huile de coprah et de citronnelle, café, cacao, épices, perles, coir ou fibre de coco, thé et
caoutchouc. Ses importations dans le sous-continent consistaient en savon, papier,
montres, textiles, machines et autres biens industriels. Ses activités étant couronnées de
succès, la société ouvrit plusieurs succursales dont une à Colombo le 1er octobre 1857 et
devint l’une des plus grandes maisons de commerce en Asie du Sud. Se révélant être un
excellent élément, Alfred Baur est envoyé en Angleterre dans la cité industrielle de
Manchester pour une formation commerciale supplémentaire. Le jeune homme
bénéficie de la complexité croissante de l’économie en cette fin du XIXe siècle et du
développement de types d’emplois nouveaux. Le statut d’employé (angestellte), avec un
salaire mensualisé, était lui-même récent. Son affectation en 1884 par Volkart frères à
son comptoir de Colombo, capitale de Ceylan, lui offre une opportunité professionnelle
unique, inaccessible en Suisse. Il fera donc partie de ces nombreux migrants partis à
l’outre-mer durant les deux dernières décennies du siècle, et sa carrière s’inscrira
naturellement dans le temps des pionniers.
Ayant su mener à bien ses ambitions professionnelles et artistiques, Alfred Baur
pérennisera son œuvre en créant en 1944 deux institutions à Genève : la Fondation
Alfred et Eugénie Baur qui a pour but d’assurer à la A. Baur & Co. (Pvt.) Ltd. à Colombo et
aux Collections les ressources dont elles ont besoin, ainsi que la Fondation Alfred et
Eugénie Baur-Duret (Collections) qui gère le musée.
LE PIONNIER
Embarqué à Marseille à l’âge de dix-neuf ans sur un navire de la compagnie des
Messageries maritimes en partance pour l’Extrême-Orient, Alfred Baur atteint le port de
Colombo « bordé de cocotiers et de bungalows », après un long voyage ponctué d’escales
à Port Saïd, Suez et Aden. Comme jeune employé de Volkart frères, il fait partie des six
assistants commerciaux en poste à Colombo. Séduit par « Ceylan la belle » et le parfum
de l’aventure, le jeune homme acquiert en 1890 une grande étendue de jungle avec un
réservoir d’eau à Palugaswewa dans le district de Chilaw, au nord de Colombo et y crée
une plantation de cocotiers qui deviendra la plus grande d’Asie. En préférant ce type de
plantation à celle du « thé reine », qui détrônait le « café roi » attaqué par la rouille
(Hemileiavastatrix), Alfred Baur avait suivi les adages populaires prétendant que le
cocotier était « l’arbre de vie » et qu’il était plus sûr d’investir dans les cocotiers que
dans les banques ! Le cocotier joue en effet un rôle majeur dans la vie des habitants de
Ceylan, car chaque partie en est utilisable. Si le gouvernement britannique développait
les infrastructures dans les régions de culture du thé avec des routes et des lignes de
chemin de fer, il n’en était rien pour les provinces du Nord-Ouest que l’on rejoignait
seulement en malle-poste, puis en charrette à bœufs. Pour transporter ses récoltes vers
la capitale, le jeune entrepreneur devait se servir du « canal hollandais » qui allait de
Colombo à Chilaw et de bateaux padda, moyen de transport local.
Après avoir travaillé onze ans chez Volkart, Alfred Baur est engagé en 1895 comme
directeur par la maison Marinitsch et s’initie aux secteurs de la production et de
l’exportation du thé, ainsi qu’à la diversification des activités commerciales. Entre-temps,
il expérimente sur sa plantation un mélange d’engrais organiques de sa composition, à
base principalement d’os bouillis et concassés. Les résultats obtenus sur sa propriété
ayant de plus en plus d’échos, Alfred Baur décide d’exploiter lui-même ses découvertes
en fondant sa propre maison à l’enseigne de A. Baur, The Ceylon Manure Works le 29
novembre 1897, et en commercialisant son engrais Baur’s Special Coconut Manure. Il y
installe un laboratoire et propose, pour tout achat d’engrais, des analyses de sol
gratuites faites par un chimiste, avec en plus, des recommandations pour les
amendements requis. Le succès venant, la petite fabrique, située dans le quartier
marchand de la ville indigène de Pettah, passa en 1901 à une usine de production
industrielle à Kelaniya, bien située près de la gare ferroviaire de la ligne principale
Colombo-Kandy. En homme d’affaires visionnaire et avisé, Alfred Baur y fait construire
la première voie ferrée privée, facilitant l’importation depuis le port de Colombo des
produits nécessaires à la fabrication, ainsi que l’expédition directe des engrais finis de
Kelaniya aux plantations de thé au centre du pays. Rentré en Suisse en 1906 et installé
avec son épouse à Genève, Alfred Baur continuera – par le truchement de directeurs – à
diriger et développer sa manufacture d’engrais ainsi que sa plantation de Palugaswewa.
L’ENTREPRENEUR
Rentré avec son épouse en Suisse en 1906 et installé à Genève, Alfred Baur continua –
par le truchement de directeurs – à diriger et développer sa manufacture d’engrais ainsi
que sa plantation de Palugaswewa. Les communications télégraphiques lui permettaient
de réagir et d’envoyer immédiatement ses ordres par télégramme mais, attaché à
Ceylan, il s’y rendait régulièrement pour plusieurs mois. De 484 acres en 1898, la
plantation de Palugaswewa passa à 1460 acres en 1935, après des agrandissements
successifs. Cette propriété modèle était célèbre pour son excellente production de coco,
près de sept millions de fruits en 1937-1938, et la qualité de son coprah blanc,
principalement exporté en Inde. À partir des années 1920, Alfred Baur commença à
étendre ses activités. Il se lança dans l’importation de bois, principalement du teck de
Birmanie et de Thaïlande, mais ce commerce s’interrompit lors de la Seconde Guerre
mondiale et la forte concurrence y mit un terme dans les années 1950. En 1928, la
compagnie prit le nom de A. Baur & Co. L’entrepreneur agrandit aussi le site de l’usine et
acquit diverses propriétés : un terrain dans le secteur de Grandpass où il installa en
1948 une fabrique d’huile et de poonac, la propriété de Bagatelle Road dans le quartier
de Kollupitiya et celle de Redmills à Kelaniya près de l’usine.
Avec la dépression des années 1930, la situation économique devint difficile à Ceylan.
Alfred Baur ne se laissa pas intimider par la mauvaise conjoncture et acheta en 1932 une
première plantation de thé de 358 acres, Kinellan Estate, à Ella dans la province d’Uva,
réputée pour la qualité de ses thés. Il la fit prospérer et doubla la taille de l’usine. En
1935, il acquit les 303 acres de Clarendon Estate à Nanu Oya, district de Nuwara Eliya.
Laissés à l’abandon par leur propriétaire, les théiers avaient formé une véritable forêt
d’arbres. L’opération de sauvetage dura deux ans et le 7 octobre 1936 la plantation était
inaugurée avec une nouvelle usine, qui fut la première électrifiée de l’île. Agrandie de
171 acres et devenue une plantation modèle, Clarendon Estate fournit un thé de qualité
supérieure. En effet, parmi les thés de Ceylan, ce thé a la réputation d’être ce que le
champagne est aux vins français ! En 1938, Alfred Baur acheta une part d’Uva Ben Head
Estate à Welimada. La même année, le 22 mars, A. Baur & Co. et The Ceylon Manure
Works devenaient A. Baur & Co. Ltd., une société à responsabilité limitée, avec son
fondateur comme président à vie. Y était incorporée la propriété récemment acquise
dans le Fort où il fit construire de 1939 à 1941 un bel immeuble pour les bureaux de la
compagnie. En 1943, bien que la guerre ait ralenti ses activités, Alfred Baur acquit une
nouvelle plantation de thé de 591 acres, Chelsea Tea Estate, près de Bandarawela (Uva).
Après la guerre, A. Baur & Co. Ltd. se diversifia en faisant de l’import de produits
agrochimiques et pharmaceutiques, ainsi que leur distribution locale. Avec
l’indépendance de Sri Lanka, les plantations furent nationalisées mais l’entreprise A.
Baur & Co. (Pvt.) Ltd. existe toujours à Colombo où elle emploie plus de 700 personnes,
et continue de se développer avec des réseaux commerciaux très efficaces.
LE COLLECTIONNEUR
À son retour à Genève en 1906, Alfred Baur avait déjà la stature d’un industriel dont la
fortune pouvait lui permettre de mener une vie parallèle d’homme d’affaires éclairé,
telle que le concevait son époque. Les expositions, boutiques et ventes d’art faisaient
désormais partie de la vie artistique des villes et les amateurs avaient maintes occasions
de former leur goût, en particulier pour les arts d’Asie. À Genève, Léopold Borel ouvrait
rue du Mont-Blanc une échoppe à son nom affichant « Chinoiseries, japoneries,
marchand en gros de thés reçus directement de Chine ». Le bijoutier René Tardy (18441923) proposait lui aussi des articles orientaux dans sa boutique au 5 rue Versonnex
ainsi que Rodolphe Schupp Jr. avec sa « Maison spéciale de bijouterie, pierres fines et
objets d’art », sise au 28 rue du Rhône. La tendance était toujours en faveur des arts
mineurs japonais comme les netsukes, tsuba, estampes, boîtes en laque et inro, et les
ventes successives des grandes collections formées au XIXe siècle en Europe comblaient
la passion des amateurs. Alfred Baur ne manqua pas de se laisser séduire par les intérêts
artistiques alors à la mode et s’inscrivit en héritier de cette prodigieuse curiosité
amorcée au siècle précédent avec les Expositions universelles.
Son activité de collectionneur se divisa en deux périodes bien distinctes. La première
s’étendit de 1907 à 1924, année où il effectua son tour du monde. Durant ces deux
décennies, il entretint des relations suivies avec le britannique Thomas Bates Blow
(1853-1941), marchand-collectionneur passionné, alors établi à Kyôto, qui lui fournit
des « japoneries », tels des lames, des ornements de sabre, des netsukes, des inro, des
céramiques dites Satsuma, des cloisonnés, des estampes, des statuettes en ivoire sculpté,
des cabinets en laque avec des tiroirs « pour ranger les curios », etc. (salle IV). Mais aussi
quelques « chinoiseries » avec des jades, des laques et des flacons à tabac (salle II). Les
envois se faisaient par les navires des Messageries maritimes via Marseille, ou par la
poste via la Sibérie ou le Canada. L’amateur avait également des rapports avec le Suisse
Gustave Loup (1876-1961), basé à Tianjin, qui achalandait les échoppes genevoises. Ce
fut d’ailleurs par son intermédiaire que, lors de leur tour du monde, les époux Baur
achetèrent à Tianjin des cloisonnés anciens, des émaux peints, des flacons à tabac (salle
II), des miroirs sertis d’ivoire finement sculptés, des vêtements en soie, des pendentifs
en jade ou pierre fine, un paravent ainsi que des porcelaines décoratives (salle III).
L’intérêt pour l’art chinois se développant à Genève, Gustave Loup ouvrit lui aussi sa
propre boutique, « La Chine antique », dont la gérance fut confiée à son amie Anne
Bouchard.
LE CONNAISSEUR
La rencontre du collectionneur suisse avec l’antiquaire Tomita Kumasaku (1872-1953),
lors de son séjour au Japon en 1924, inaugura une ère nouvelle dans la constitution des
collections. En Tomita, Alfred Baur avait rencontré un expert au goût sûr et raffiné qui
comprenait ses exigences. Dès lors, son intérêt pour l’art japonais s’approfondit et
l’expert l’encouragea à ne sélectionner que les pièces de qualité exceptionnelle. Si cet art
fascinait Alfred Baur, il ne tenta jamais de le collectionner systématiquement. Il ne
retenait que les objets qui étaient le plus à son goût et s’intéressait même aux artistes
contemporains (salle IV et 2e étage du musée).
Le collectionneur semble avoir abordé l’art chinois par l’intermédiaire des flacons à
tabac et des jades. Cette gemme l’émerveillait par sa lumineuse translucidité et sa
surface au brillant satiné ainsi que la dextérité technique des lapidaires (salle II et rezde-chaussée du musée). L’année 1928, où Alfred Baur se défit d’une partie de ses achats
de jeunesse, marqua une étape importante dans sa vie de collectionneur. Il commença,
grâce à Tomita, à s’intéresser à la céramique chinoise impériale et décida de se limiter
uniquement aux « belles pièces uniques » pour former une collection d’œuvres
« parfaites qui ne laissent aucun regret par la suite ». Avec l’aide et les conseils du
marchand, Alfred Baur s’efforça de constituer un ensemble de pièces représentatives de
toutes les époques (rez-de-chaussée et 1er étage du musée). Il enrichit de plus sa
collection d’un assortiment prestigieux et unique pour un amateur européen : les
porcelaines impériales à couverte monochrome de la dynastie Qing, qui correspondaient
au goût sophistiqué chinois (1e étage du musée). Mais, si Alfred Baur donna sa totale
confiance à l’antiquaire japonais auprès duquel il acquit la majeure partie de ses
collections, il n’en continua pas moins à fréquenter les galeries de Paris et de Londres
avec lesquelles il fut régulièrement en contact épistolaire pour des acquisitions.
Alfred Baur peut être décrit comme le collectionneur d’art chinois et japonais le plus
important de la première moitié du XXe siècle en Suisse, ainsi qu’un des plus
remarquables d’Europe. Bien que volontairement discret, il prêta néanmoins des
céramiques chinoises pour l’exposition internationale d’art chinois organisée à Londres
par la Royal Academy of Art en 1935, une partie de ses estampes japonaises au musée
d’Art de Zurich en 1936, ainsi que des porcelaines et jades chinois pour l’inauguration
des salles d’exposition du Musée Ariana en 1938. Alfred Baur fut aussi un amateur avide
d’ouvrages sur les arts japonais et chinois qu’il prêtait régulièrement pour consultation
aux conservateurs du Musée Ariana et du Musée d’ethnographie de Genève. Ses
nombreux livres ont d’ailleurs constitué le fonds de la bibliothèque de notre musée.
Devenu malgré lui une personne de référence à consulter, le collectionneur recevait des
universitaires, des antiquaires célèbres, des collectionneurs ainsi que des directeurs et
conservateurs de musée. Waldemar Déonna, directeur du Musée d’art et d’histoire, en
pleine réorganisation des collections d’Extrême-Orient du Musée Ariana, fit appel à ses
compétences pour l’aider à classer les céramiques japonaises ainsi que pour participer à
la commission d’achat. Le 23 octobre 1951, alors âgé de 86 ans, Alfred Baur était nommé
par le conseil administratif « membre de la Commission du Musée d’ethnographie pour
la durée de la législature actuelle, soit jusqu’en mai 1955 », afin d’apporter « à la Ville de
Genève le précieux concours de ses connaissances ». Un bel hommage au crépuscule
d’une vie d’action et de passion !
INFORMATIONS PRATIQUES
ALFRED BAUR (1865-1951)
PIONNIER ET COLLECTIONNEUR
Dates
5 mars au 28 juin 2015
Lieu
Fondation Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient
8 rue Munier-Romilly
1206 Genève – Suisse
Tél. : +41 22 704 32 82
Fax : +41 22 789 18 45
Site : www.fondation-baur.ch
Email : [email protected]
Horaires d’ouverture
Ouvert de mardi à dimanche de 14h à 18h (lundi
fermé), jusqu’à 20h lors des visites commentées
publiques (voir ci-dessous)
Tarifs d’entrée
Plein tarif : CHF 15.AVS, AI et étudiants : CHF 10.-
Commissaire
Monique Crick, Directrice de la Fondation Baur,
musée des arts d’Extrême-Orient
Helen Loveday, conservatrice et Estelle Niklès van
Osselt, conservatrice adjointe
Commissaires adjointes
Scénographie
Nicole Gérard
Contact presse
Fondation Baur, Musée des Arts d’Extrême-Orient
Audrey Jouany
Tél : +41 22 704 32 82
Email : [email protected]
Visites commentées publiques :
à 18h30 les mercredis 18 mars, 15 et 29 avril,
6 et 20 mai, 3 et 17 juin 2015
Visites commentées privées :
Sur réservation auprès du secrétariat

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