MBA - M Publicité

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MBA - M Publicité
universités
&grandes écoles
STÉPHANIE LACOMBE/ M.Y.O.P.
MBA, ce qu’il faut savoir
Allez les femmes !
Encore minoritaires, leur nombre
ne cesse d’augmenter. P A G E 2
Dansle secteur hypercompétitifdes affaires, c’est devenu un sésame que les recruteurs s’arrachent.
Analysedes experts et des cadres sur le choix de la formule et le contenudes formations
O
EML Executive Development • spc 05/2012 • crédit photo Nick Turpin
n ne les traduit pas. On ne
les présente même plus.
Lestroisinitialesde l’expertise en affaires ont envahi
la planète. De Bombay à
Londres en passant par
Dakar, on parle MBA.
Mêmenotre« villagegaulois» asuccombé aux atours de cette formation très haut
de gamme au management. Dans un pays
qui mise tout sur la scolarisation initiale,
ce n’était pas gagné. Mais la résistance a
fini par céder.
Le Master of Business Administration
est né au début du XXe siècle aux EtatsUnis.Il a mis quarante-neufans à traverser
l’Atlantique. En fait, il voit le jour en 1908
sur le campus d’Harvard et arrive à l’Inseadà Fontainebleauen 1957. Aujourd’hui,
laFranceestla troisièmedestinationpréférée des candidats à cette formation. Juste
après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne,
selon la dernière enquête de QS Top MBA.
La France, terre de MBA ? Aussi étrange
que cela paraisse, le diplôme y fonctionne
un peu comme une seconde chance. Si les
CV les plus brillants en font une arme supplémentaire, il offre aussi à des diplômés
de petites écoles de management l’occasion de changer de catégorie et d’espérer
eux aussi un parcours professionnel d’exception. Le profil des étudiants interrogés
par Le Monde pour réaliser ce supplément
montre que tous n’ont pas fait une école
du Top 10 lors de leur formation initiale.
Le MBA fonctionne donc comme un
vrai révélateur de talents. Et cela se vérifie
de plus en plus tôt dans une carrière. Au
niveau mondial, le pourcentage de salariés qui se lancent dans cette formation
avant trois ans d’expérience professionnelle a pris 6 points, passant de 28% à 34 %
du total des inscrits entre 2009 et 2012.
La question se pose de plus en plus tôt.
Tous continents confondus, la moyenne
d’âge des inscrits est de 27,6 ans. C’est en
Afriquequ’on hésitele plus longtemps; en
Asie qu’on se décide le plus vite.
En fait, ce rajeunissement est aussi une
réponse à l’engouement croissant des
entreprises pour ces profils à « haut potentiel et bien formés », comme les définit un
recruteur. Bien sûr, les calculs sont faits
sur des viviers encore étroits, mais la
demande en titulaires de MBA a crû de
24 % aux Etats-Unis entre 2010 et 2011, de
34 % au Royaume-Uni, de 14 % en Chine et
de 28 % en Allemagne. Le « consulting » et
la finance, le marketing et le management
sont les secteurs les plus friands de ces
trois lettres.
Toutes ces données montrent clairement qu’une inscription en MBA est
moinsune dépense qu’uninvestissement.
En 2011, Global Management Education
Graduate a calculé qu’un MBA full time
fait en deux ans permettait d’augmenter
son salaire de base de 73 % ; pour la même
formation en un an, l’augmentation
moyenne est de 80 % ; avec un part time,
de 49%.Ces calculs ne sontquedes moyennes,certes, mais ellesont étéfaites sur près
de 5 000 diplômés de par le monde. Ils ne
veulent pas dire que tous les titulaires en
bénéficieront.
Et ces augmentations vertigineuses ne
doivent pas faire oublier que ces deux
années d’études sont très exigeantes et
ElargissEz votrE horizon
é
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nécessitent un investissement financier
et temporel important. En conséquence,
mieux vaut ne pas se tromper dans le
choix de son école ni dans celui de sa formule. Et bien préparer son test de recrutement, car y obtenir un bon score fait partie
du dossier.
Il y a encore des opposants à la formule.
Henry Mintzberg, professeur de management à l’université McGill à Montréal, en
fait partie.
Pendant treize ans, il a suivi les performances de 19 diplômés du MBA d’Harvard
qui occupaient des postes très élevés dans
le monde des affaires. D’après son enquête, dix d’entre eux ont échoué dans leur
mission. Ou leur entreprise a fait faillite,
ou ils ont été évincés, ou ils ont dirigé une
fusion qui a mal tourné. Selon ses conclusions, seules cinq de ces stars ont vraiment
réussi. Ce regard a le mérite de rappeler
que même les meilleurs MBA ne fournissent pas de baguette magique. Mais il ne
prouve pas que ces manageurs auraient
fait mieux sans ! p
Maryline Baumard
Des profs
qui sortent
de prison
Pour comprendre
la déontologie
des affaires, rien
de tel qu’un patron
condamné dans
l’exercice de ses
fonctions. P A G E 5
Réussir
son GMAT
C’est la clé
pour intégrer
les meilleures
formations.
Et pour cela,
au travail !
PAGES
10 ET 11
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Cahier du « Monde » N˚ 20945 daté Jeudi 24 mai 2012 - Ne peut être vendu séparément
2
universités
& grandes écoles
MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
Portrait de l’étudiant en MBA
a RÉPARTITION DES CANDIDATS PAR SEXE,
a PROFIL DES CANDIDATS (par région du monde), en %, en 2011
en 2011
a DESTINATIONS FAVORITES DES ÉTUDIANTS, en % (plusieurs réponses possibles)
Age moyen des candidats
Nombre d’années d’expérience professionnelle
0 à 4 ans
5 à 9 ans
10 ans et plus
40 %
60 %
26,5
27,4
63,2
28,9
55,2
52,9
Economies
personnelles
11
16,9
Amérique
latine
Prêt
31,2
Afrique et Moyen-Orient
20
7
Asie-Pacifique
52
11,9
10,2
Asie-Pacifique
Italie
10,9
a ZONES LES PLUS FRIANDES EN MBA, en % d’augmentation
2010/2011
2011/2012
30,9
27,2
25,8
Espagne
20,3
Singapour13,6
52,3
37,6
12,6
Suisse
13,9
Australie 18
Bourses
6,6
France
23,7
16,5
13,9
Europe
9,5
Etats-Unis
et Canada
Europe de l’Est
3
14
Amérique latine
Europe de l’Ouest
47
13
Etats-Unis et Canada
Afrique
et Moyen-Orient
43
19
10
7
24
21
SOURCE : QSTopMBA.com
Un MBA parce qu’elles le valent bien !
Bien que les femmes ne comptent encore que pour un quart des effectifsdans les ExecutiveMBA,
ellesse font peu à peu une placedans ces formationsprestigieuses
une vie familiale. Faut-il donc encore choisir entre enfants et carrière? « Le programme est très exigeant, ensuite il faut le concilier avec le travail et la vie de famille… ce qui
explique qu’il y ait moins de femmes dans
cesformations»,relèveJean-FrançoisChanlat, directeur de l’Executive MBA à ParisDauphine.
Malgrétout, selon Denis Dauchy,la proportion féminine connaît « une progression lente mais solide », et « il n’y a pas de
retour en arrière ». La preuve : constituant
de 10 % à 15 % des effectifs de MBA il y a dix
ans, les femmes en représentent 24 % en
2012. Et cette progression se vérifie partout.
A l’Ecole de management (EM) de Lyon,
le nombre de femmes dans les MBA a dou-
Ce public féminin, il faut tout
de même l’attirer, lui expliquer
que le cocktail vie professionnelleformation-vie familiale
n’est pas explosif
blé au cours des cinq dernières années. A
l’Essec, l’Executive MBA a vu son taux de
présence féminine passer de 15 % entre
1994 et 2006 à 25%-30% pour les trois dernières années.
Lamentalitédesfemmesachangé,selon
Pierre Tapie, président de la Conférence
des grandes écoles et directeur de l’Essec.
«La conscience qu’une formation continue
estun investissementd’avenirest de plus en
plus partagée, explique-t-il. En outre, les
femmes sont plus nombreuses à souhaiter
concilier ambition professionnelle et vie
familiale sans rien sacrifier. Et les Françaises, notamment, sont très en avance sur ce
point.»
Sans doute faut-il aussi saluer les entreprises qui, depuis quelques années, misent
sur les femmes. « On peut les créditer d’actions fortes pour leurs salariées à haut
potentiel, note Patrice Houdayer, directeur
généraldéléguéà l’EM Lyon. Les entreprises
financent leurs MBA, certes, mais surtout,
en amont, recrutent plus fréquemment des
ingénieures ou des scientifiques.» Mieux
encore, rappelle-t-il, « certaines mettent en
place des dispositifs d’accompagnement
pour les mères après leur congé maternité,
signe d’une évolution majeure».
Jeanne Weckler, responsable du marketing à l’ESCP Europe, qui propose également un MBA à temps partiel, estime que
c’est tout simplement la conséquence
numérique d’un « phénomène sociologique, qui fait que les femmes occupent de
plus en plus de postes de dirigeants ». Ainsi
le public féminin visé par les Executive
MBA s’élargit à son tour.
Certes, mais ce public féminin, il faut
tout de même l’attirer, lui expliquer que le
cocktail vie professionnelle-formation-vie
familiale n’est pas explosif, et lui proposer
des solutions pour en supporter les
contraintes. « Nous voyons le nombre de
femmesaugmentercarnoussavonslesattirer », résume Virginie Fougea, directrice
assistante des admissions à l’Insead.
Ainsi, l’Essec va à la rencontre de ce
public,essentielpourladiversitédesespromotions : « Nous leur expliquons qu’il est
possible d’organiser son temps différemment pour concilier son travail, une formation et une famille », souligne Pierre Tapie.
Bourses,groupesde discussion,réseaux,
les initiatives des écoles sont nombreuses.
HEC Paris compte deux réseaux internes
réservés aux femmes, dont « Women and
leadership» spécifiquement pensé pour
les élèves du MBA. S’y ajoute le coaching,
qui favorise la rencontre des nouvelles
recrues avec les anciennes élèves. « Souvent la réussite des femmes dans les entreprises est entravée par l’autocensure, souligne Bernard Garrette, directeur délégué du
MBA d’HEC. Nous luttons contre cela avec
ces rencontres entre élèves et anciennes,
pour que les novices puissent s’identifier
avec des femmes qui ont bien réussi. »
Pour sa part, l’Insead propose des bourses réservées aux femmes. Une idée qui se
répand: l’ESCP Europe et l’EM Lyon en lancent une cette année. Bref, chaque école a
ses propres initiatives, et elles marchent. Il
suffit de regarder les chiffres.
Cette présence dans les Executive MBA
devrait logiquement se traduire par une
féminisation des postes de direction d’entreprise. Car si les cadres s’engagent dans
un MBA, c’est avant tout pour accélérer la
progression de leur carrière. Au sortir des
Executive, « la majorité des femmes, comme des hommes, montent dans la hiérarchie de leur entreprise de départ», indique Denis Dauchy, de l’Edhec. Si une entreprise donne son accord à une salariée pour
qu’ellesuiveun MBA– voirelefinance,partiellement ou intégralement –, c’est bien
qu’elle mise sur elle et veut lui offrir plus
de responsabilités. En revanche, un MBA à
temps plein débouche plus souvent sur un
changement d’entreprise, puisque ceux
qui arrêtent de travailler pour suivre cette
formationà tempsplein désirentgénéralement changer radicalement de parcours
professionnel.
«Parfois, les entreprises n’ont pas de poste d’un calibre suffisant pour correspondre
au niveau atteint par les cadres après un
Executive MBA », ajoute Pierre Tapie. Les
femmes, pas plus que les hommes, n’hésitent alors pas à changer d’entreprise ou à
créer leur activité. Où qu’elles aillent, elles
s’installent en haut de l’échelle. p
Sophie Esposito
Le jeu des cinq familles
MBA à temps plein C’est la
formule traditionnelle. Le « full
time» MBA s’adresse à des cadres
de 25 à 35 ans. D’une durée de
deux ans aux Etats-Unis, il est
plus court en Europe.
MBA à temps partiel Il permet de conserver une activité professionnelle. Les cours sont dispensés le soir, le week-end ou
quelques jours par mois. Plus
long que le MBA à temps complet, il vise le même public.
Executive MBA Ce MBA, à
temps partiel le plus souvent,
s’adresse à des cadres avec une
dizaine d’années d’expérience
professionnelle. L’enjeu est de
renouveler et compléter ses
connaissances pour accéder à des
fonctions de direction générale.
Global MBA Il concerne des
cadres expérimentés désirant
donner une impulsion internationale à leur carrière. Le programme est organisé sur plusieurs
campus dans le monde et se centre sur la mondialisation.
MBA spécialisé L’hérésie
pour les fondateurs des MBA!
Mais la demande pour ces formations spécialisées existe. On peut
citer le Wine & Spirits MBA de
BEM ou l’Executive MBA de télécom, école de management consacré à l’innovation numérique.
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patrimoine et immobilier, risques, qualité
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S
’inscrire à un MBA tout en travaillant, avec une famille et des
enfants, ce n’est pas si simple.
Surtout pour une femme. Aussi
la gent féminine ne constitue-t-elle qu’un quart des promotions des Executive MBA. Un taux bien
faible. En soi, d’abord. Mais aussi comparé
à la place occupée par les femmes dans les
classes de MBA à temps plein.
A l’Essec, l’Executive MBA compte 25 %
de femmes, alors que leur proportion est
plus importante dans certains MBA à
temps plein : de 60 % à 80 % pour celui
consacré au Management dans le luxe et
50% dans le MBA Management hôtelier. A
l’Edhec, c’est 45 % des effectifs de la formationàtempspleincontre25%pourl’Executive. A l’Insead, l’écart est moindre, 31 % à
temps plein contre 22 % du Global Executive MBA.
En2012,lesfemmesrestentdoncminoritaires dans ce genre de MBA qui forme des
directeursgénérauxd’entreprise.Celas’explique d’abord par le type de public visé.
Pour postuler, il faut déjà être cadre dirigeant. Et si pour accéder à un MBA à temps
plein, une seule expérience professionnelle assortie d’une progression de carrière
suffisent, pour intégrer l’Executive, il faut
en revanche justifier d’un poste de cadre
exerçant déjà des responsabilitéssignificatives, avec une expérience professionnelle
d’unedizained’années.«Lenombredesalariés dans cette position est plus faible chez
les femmes que chez les hommes », remarque Denis Dauchy, directeur de l’Executive
MBA de l’Edhec.
Les cadres ayant une dizaine d’années
d’expérience sont en général âgés de 35 à
40 ans, période où on commence à avoir
*
Parents/
famille
Canada
19,2
Etats-Unis
67,4
62,6
a TYPES DE FINANCEMENT, en %, en 2011
Mécénat
d’entreprise
27,6
27,5
Royaume-Uni
46,1
Allemagne
15,3
Candidatez dès à présent !
Write your story *
MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
universités
& grandes écoles
3
A l’Insead,
« une extraordinaire
aventure humaine »
Fontainebleauet Singapour. Valérie Coscas en rêvait.
Elle l’a fait et a choiside resterdans son entreprise
D
iplômée de l’ESCP-Europe,
Valérie Coscas décide à 32 ans de
mettre sa carrière entre parenthèses pour effectuer son MBA
à l’Insead. Une expérience que cette directrice stratégique chez France Télécom
qualifie aujourd’hui de déterminante et
durablement positive.
Faire un MBA, Valérie Coscas y pensait
depuis toujours. Sur les bancs de l’ESCPEurope déjà, elle rêvait de Yale, Harvard
ou Wharton. Comme ce qu’elle veut, cette
jeune femme de 37 ans se démène pour
l’obtenir, elle décroche en 2008 l’une des
plus prestigieuses de ces formations. A
ceci près que ce n’est pas outre-Atlantique que Valérie Coscas effectuera son
MBA mais sur le campus de l’Insead, à Singapour.
« Le choix de cette école a tout de suite
été une évidence lorsque j’ai réalisé qu’il
était temps de me lancer, explique cette
passionnée de voyages, qui avait alors
déjà passé six ans chez Accenture et quatre années chez France Télécom. J’avais
32 ans, un âge un peu avancé pour intégrer un MBA. Or, à l’Insead, les promotions
sont ouvertes et accueillent des étudiants
Sur le campus de Singapour, où elle
effectue les six premiers mois du MBA,
Valérie se rappelle cette sensation
qu’ils étaient «tous des déracinés.
L’éloignement nous a soudés»
de 24 à 35 ans. J’avais également une passion pour l’Asie, et, enfin, comme les droits
d’inscription seraient à ma charge, le fait
que le MBA de l’Insead se déroule en un an
– contre deux aux Etats-Unis – a été un
atout décisif. »
Sûre de son fait, Valérie candidate
donc uniquement auprès de l’école internationale installée sur deux campus, Fontainebleau et Singapour.
Tout en démarrant une nouvelle mission au sein de France Télécom, elle se
plonge déjà dans les révisions pour passer les deux tests d’admission aux MBA :
le TOEFL, qui vise à mesurer le niveau
d’anglais, et le très difficile GMAT, dont le
score constitue le véritable sésame pour
forcer la porte de ces formations ultrasélectives.
Malgré des semaines « à suer sang et
eau », les 650 points (sur 800) obtenus ne
sont pas suffisants pour l’Insead. Le jury
de l’école l’invite néanmoins à repasser
l’examen,lui glissant que la qualité de son
dossier fait d’elle une candidate idéale.
D’autres auraient abandonné, Valérie,
elle, relève le défi sans l’ombre d’une hésitation et récolte, au terme de cette seconde session, un score de 710, qui lui permet
de décrocher son ticket d’entrée.
Commence alors ce que Valérie décrit
comme une « extraordinaire aventure
humaine ». « Dans notre promotion, pas
une nationalité n’était plus représentée
qu’une autre ou presque. J’ai côtoyé pendant ces dix mois des gens d’horizons géographiques très divers mais aussi de
milieux différents. Bien sûr, beaucoup
venaient du business et avaient sensiblement le même profil que moi, mais il y
avait aussi une musicienne, ou encore un
ancien moine ! »
Sur le campus de Singapour, où elle
effectue les six premiers mois du MBA,
Valérie se rappelle cette sensation qu’ils
étaient « tous des déracinés. L’éloignement nous a soudés ». Outre ce réseau,
dont tous les anciens de l’Insead parlent
avec la même fougue, Valérie souligne
« la qualité exceptionnelle des enseignants ». Le rythme de travail est soutenu du début à la fin. « Les cours sont très
participatifs, il est impossible d’arriver
sans les avoir préparés en amont. A chaque étude de cas correspond souvent l’expérience professionnelle d’un des étudiants, qui est alors décortiquée et commentée par les autres. On bosse dur, mais
avec la certitude que cela sera profitable
par la suite. »
De fait, à la sortie, Valérie n’a que l’embarras du choix. Courtisée notamment
par un gros cabinet de conseil, elle préfère, finalement, réintégrer France Télécom. « En partant, j’étais convaincue de
ne pas y revenir. Mais j’avais identifié bien
STÉPHANE KIEHL
avant mon MBA un directeur avec lequel
je souhaitais vraiment travailler et suis
allée le voir, cartes sur table. C’était dans
son équipe ou nulle part. Il m’a répondu :
“Choisis ton poste.” Alors, j’ai décliné deux
autres offres extérieures pourtant bien
mieux rémunérées », se souvient Valérie.
Aujourd’hui, Valérie Coscas est à la tête
de la direction stratégique des partenariats de France Télécom. Si le MBA était à
refaire, elle repartirait dès demain,
même si, prévient-elle, « ça n’est pas rien
de décider de son propre chef de faire une
pause professionnelle».
Un pari d’autant plus osé que les entre-
prises françaises, admet-elle avec une
pointe de regret, « ne valorisent pas tellement ce diplôme très anglo-saxon » : « Personne en interne n’est venu me chercher
par la main à la sortie pour faire fructifier
les acquis de cette formation. » Aurait-elle
réussi à décrocher la place qu’elle occupe
aujourd’hui sans cette expérience ?
« Peut-être, mais il se passe rarement un
jour sans que je me serve de ce que j’ai
appris ou que je ne sois en contact avec un
des anciens. Les bénéfices se calculent vraiment sur le long terme », assure Valérie
Coscas. p
Caroline Franc
TAKE YOUR INTERNATIONAL
CAREER TO THE NEXT LEVEL*
FONDÉ il y a cinquante ans, l’Insead est le mieux classé des établissements français dans le palmarès du Financial Times.
Avec des droits d’inscription qui
s’élèvent à 58 000 euros, ce MBA
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■ Diplôme EPHE
■ Master Biologie Santé Ecologie
Signalisation et Systèmes Intégrés en Biologie
Environnement et Gestion de la Biodiversité
Systèmes complexes : Cognitions Naturelle et Artificielle
■ Master Sciences historiques, philologiques et religieuses
Sciences des religions et sociétés
Études européennes, méditerranéennes et asiatiques
■ Études Doctorales
■ Diplôme post-doctoral
■ Habilitation à diriger des recherches
Toutes nos formations sont accessibles au titre de la formation continue
est relativement onéreux.
Pourtant, il présente un avantage
par rapport aux autres grands
MBA. Il ne dure que dix mois, ce
qui permet une pause professionnelle relativement courte et limite le temps sans rémunération.
Les deux promotions qui se succèdent chaque année sur les campus comptent chacune 500 étudiants de 80 nationalités différentes. Une mixité qui fait partie de
la marque de fabrique de ce diplôme.
Autre atout, la double localisation
de cette formation : les étudiants
peuvent choisir d’effectuer leur
cursus à Fontainebleau, Singapour ou successivement sur les
deux campus. Une organisation à
la carte qui permet d’optimiser la
dimension internationale offerte
par l’Insead. L’école est par
ailleurs très reconnue hors de
l’Hexagone et affiche un impressionnant réseau de
44 000 anciens répartis sur
37 pays. L’Insead offre en outre la
possibilité d’effectuer des échanges avec deux prestigieuses écoles
américaines, Wharton (Pennsylvanie) et Kellogg (Illinois).
Seul point faible s’il en est, la notoriété moindre de l’école en France,
qui, sur ce point-là, peine à rivaliser avec HEC. p
C. Fr.
European Executive MBA
Classé dans le Top 10 mondiall
pour la progression de carrière
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The World’s First Business School (est. 1819)
EFMD
*Donnez une dimension internationale à votre carrière
Lemieux classé desMBA français
4
universités
& grandes écoles
MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
« Le choix d’un MBA ne doit pas être
émotionnel, mais rationnel »
Selon Julien Machot, le directeurdu MBA Center, il n’est pas forcémentjudicieux de suivre un cursus
aux Etats-Unis. Cette perspectiveonéreuse n’esten réalité adaptée qu’à un petit nombrede cadres français
e n t e t i e n
J
ulien Machot est directeur du MBA
Center, le leader européen de la préparation aux concours d’entrée
dans les MBA. Pour cet expert du secteur, « le nombre de candidats qui
doivent réellement aller passer deux
ans aux Etats-Unis pour y faire leur MBA et
améliorer leur carrière en France reste très
limité».
La perspective, séduisante au départ, de
s’embarquer pour un MBA à l’étranger
n’est donc pas une bonne idée dans tous
les cas de figure. D’autant que l’international est devenu une dimension commune
aux formations françaises.
Pour un Français qui souhaite faire un
MBA, le choix des Etats-Unis est-il le
plus pertinent ?
Je crois que la première question que
doit se poser un candidat potentiel à un
MBA est celle du pourquoi il souhaite
effectuer cette formation, et pas forcément celle du pays dans lequel il souhaite
étudier.
Que veut-il faire ensuite ? Quelles sont
ses motivations ? Quel est l’état du marché de l’emploi aux Etats-Unis dans son
secteur, si c’est bien aux Etats-Unis qu’il
souhaite poursuivre sa carrière ? Est-ce
qu’un tel diplôme sera valorisé dans sa
branche en France ? Il faut bien garder à
l’esprit que l’objectif final lorsque l’on
investit dans un MBA, c’est de trouver un
emploi ou de progresser professionnellement, pas forcément d’avoir sur son CV le
nom d’une école prestigieuse. Le choix ne
doit pas être émotionnel, mais rationnel.
écoles américaines proposent des MBA en
deux ans, le double de la plupart des écoles françaises ou britanniques. Et qui dit
deux ans dit deux fois plus cher, l’addition
pouvant assez vite atteindre une centaine
de milliers d’euros. Et aussi deux fois plus
de temps sans travailler. C’est donc une
prise de risques considérable, surtout
dans la période de crise actuelle. Je pense
clairement que pour un Français, ce sont
des éléments à prendre en compte,
d’autant que la plupart de ces candidats
sont titulaires d’un master, qui représente
déjà un bon niveau d’études.
Quelles questions faut-il se poser alors ?
La décision doit être mûrement
réfléchie : le retour sur investissement
sera-t-il satisfaisant ? Choisir un MBA
comme celui de l’Insead, dont une partie
du cursus peut s’effectuer à Singapour
dans un environnement très international et pour un prix moins élevé, ne peut-il
pas être une bonne alternative?
Encore une fois, le nombre de candidats qui doivent réellement aller aux
Etats-Unis pour améliorer leur carrière
en France est très limité.
Dans quel cas estimez-vous que cet
investissement est réellement positif ?
Si l’objectif poursuivi est bien de s’installer outre-Atlantique et de se servir de
cette formation pour élargir son réseau et
Propos recueillis par Caroline Franc
STÉPHANE KIEHL
La tête des classements
vous convie
à la conférence
MBA : avez-vous
le bon profil ?
Faire un MBA peut s’avérer un excellent
booster de carrière. Quel MBA choisir ?
Le préparer dans la continuité de ses études
ou après quelques années d’expérience ?
Qu’en attendre exactement en termes
de débouchés et de carrière ?
L’OFFRE DE MBA aux Etats-Unis
ne cesse de s’étoffer, la moindre
université proposant désormais
le sien. Une inflation qui contribue un peu à la dévalorisation
d’un diplôme plus reconnu outreAtlantique qu’en France. Une petite dizaine de MBA sortent toutefois du lot et trustent les premiers rangs des classements
internationaux: Harvard, Stanford, Wharton, Tuck, Chicago
Booth School ou encore le MIT,
autant de marques dont l’aura
internationale ne semble pas
près de s’éteindre.
Si chacun de ces MBA a ses spécificités, les uns étant plus orientés
vers la finance, les autres vers l’entrepreneuriat ou le conseil, tous
ont en commun de se dérouler
sur deux ans et d’être parmi les
plus chers du marché mondial. Il
faut ainsi compter 120 000 euros
en moyenne pour les deux
années, logement compris.
A noter que de nombreuses possibilités de bourses sont offertes,
notamment aux candidatures
étrangères.
Il semble néanmoins que la
nationalité française ne fasse
plus vraiment partie des plus
recherchées par ces établissements. D’une manière générale,
il est recommandé de postuler
dès le premier round pour augmenter ses chances de bénéficier
d’une bourse.
Le point fort de ces établissements, outre l’excellence des
cours et la qualité des enseignants, réside vraiment dans les
réseaux d’anciens qui se
déploient dans le monde entier.
Entrer dans la confrérie Harvard
ou Wharton, pour ne citer qu’elles, n’a pas de prix… p C. Fr.
Cher mais rentable
Une conférence-débat
animée par
Maryline Baumard,
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Lorsque le choix d’un MBA aux EtatsUnis est motivé et certain, comment s’y
retrouver au sein d’une offre pléthorique ?
Je répéterai aux candidats de se garder
de leur premier réflexe qui consisterait à
se jeter sur les classements ou à choisir en
fonction d’une marque ou d’une réputation, même si une dizaine de MBA américains sortent évidemment du lot.
Ils doivent en revanche se pencher plutôt sur le bassin d’emploi des villes dans
lesquelles sont implantés ces bons MBA.
L’activité économique n’est pas la même à
Los Angeles qu’à New York ou Chicago.
Bien sûr, il est toujours possible de faire
son MBA à Stanford et travailler ensuite à
Wall Street, mais c’est une dimension à
prendre en compte.
Il faut certes s’intéresser à l’environnement économique de la formation que
l’on choisit. Mais ne faut-il pas aussi
regarder de près ce que sont devenues
les promotions précédentes ?
Effectivement, si je dois donner un
autre conseil, contacter le service des carrières de l’école et demander la liste des
recruteurs des promotions précédentes
ainsi que celle des diplômés ayant été
approchés à la sortie s’avère très utile.
La Chicago Booth a publié ces données
en 2011, et cela donnait une idée très précise des débouchés. Je pense aussi qu’il faut
se renseigner sur la qualité académique
desécoles, en regardantdu côté desformations doctorales qu’elles proposent. En
général, une recherche solide et dynamique déteint sur toutes les composantes
d’un établissement, et notamment les
MBA. D’une manière générale, je pense
tout de même qu’il n’est pas pertinent de
viser un MBA qui se situerait au milieu de
la pyramide au prétexte qu’il serait moins
cher. Mieux vaut investir. p
Etre titulaire d’un MBA américain en
France, est-ce valorisé par les
employeurs ?
Danscertainesbranchesd’activité,comme le conseil, cela peut l’être. Mais encore
une fois, il fauts’en assurer avant de se lancer.Un MBA aux Etats-Unisest un investissement certain, et je dirai même qu’avant
de parler d’investissement, il faut raisonner en termes de coût. Car celui-ci est très
élevé, ne serait-ce que parce que 95 % des
0123
approfondir ses connaissances, alors oui,
bien sûr, le choix d’une école américaine
se justifie.
120 000 $
COÛT MOYEN
D’UN MBA
SUR DEUX ANS
(logement compris)
87 200 $
SALAIRE MOYEN ANNUEL
D’UNE PERSONNE
DIPLÔMÉE D’UN MBA,
en 2011
SOURCE : QSTopMBA.com
DR
MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
universités
& grandes écoles
Mon prof de déontologie
est un voyou !
Pourenseigner l’éthique des affaires, plusieurs programmesMBA font intervenir
d’ancienscriminels en col blanc devant leurs étudiants
L
’auditorium de la Leeds Business School (LBS), à l’université
du Colorado, est plein à craquer
le 19 mars. Pas loin de 1 600 étudiants de master et de MBA se
pressent dans la vaste salle
pour entendre la star du jour.
Au micro, seul en scène, un homme, la
petite cinquantaine, cheveu blanc coupé
court, chemise finement rayée ouverte au
col, tient son auditoire en haleine.
Son nom, c’est Andrew Fastow. Son histoirevautle détouret les étudiantsl’apprécient.A la fin des années1990,il étaitdirecteur financier du groupe Enron, qui fut à
l’origine, en décembre 2001, de l’une des
plus grosses faillites que l’Amérique ait
jamais connues. Pour avoir participé à la
dissimulation des pertes de l’entreprise,
l’anciendirigeanta été condamné en2006
à six ans de prison. Sur l’écran de l’auditorium de LBS s’affiche d’ailleurs sa carte de
détenu avec sa photo et son matricule.
Après la conférence, les réactions
fusent. Pour Pete Williams, un étudiant de
LBS, c’est une excellente initiative. « Nous
réalisonsque nous pouvons à tout moment
être confrontésà une situation dans laquelle nous pourrions être amenés à agir de
manière non éthique. C’est très important
pour nous d’évaluer où nous nous situons
par rapport à cette ligne, à quelle distance
nous sommes de la zone grise.»
Trois semaines avant la visite d’Andrew
Fastowsur le campus – et pendant les trois
semaines qui ont suivi – des discussions
formelles et informelles ont été engagées
à travers toute l’université sur l’éthique et
les failles du monde des affaires. Avec cette question récurrente : à la place d’Andrew Fastow, qu’auriez-vous dû faire ? Et
qu’auriez-vous fait ? « Au cours des sept
années que j’ai passées à LBS, je n’ai jamais
vu les étudiants et le corps enseignant plus
galvanisés et enthousiasmés par un événement. La valeur pédagogique est énorme.(…) Des histoires comme celle d’Andrew
Fastowsont si réelles qu’elles captivent étudiants et professeurs comme aucun cours
«On réalise que nous pouvons à tout
moment être confrontés à
une situation dans laquelle
nous pourrions être amenés à agir
de manière non éthique»
Pete Williams
étudiant à LBS
traditionnel », estime Donna Sockell du
Centerfor Education on Social Responsibility (Centre de formation à la responsabilité sociale des entreprises)de LBS et organisatrice de la conférence.
L’initiative de LBS n’est pas isolée.
Depuis dix ans, alors que les scandales
financiersdéfraientrégulièrementla chronique, les business schools ont intégré à
leurs cursus des modules de formation à
l’éthiquedes affaires, et la crise des subpri-
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mes de 2008 n’a pas diminué cet intérêt,
bien au contraire.
Nombreuses sont celles qui, à ce titre,
font intervenir des criminels en col blanc
dont l’expérience édifiante nourrit la
réflexion des étudiants.
Récemment, Jeffrey Greenstein, ancien
fondateuretdirigeantduhedgefundQuellos Group, condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale, témoignait
devant les élèves de la Foster School of
Business de l’université de Washington.
Garrett Bauer, un trader du New York
Stock Exchange qui encourt actuellement
plus de dix ans d’emprisonnement pour
des délits d’initiés qui lui auraient rapporté 37 millions de dollars, est, quant à lui,
intervenu dans plus de 120 institutions
depuis septembre dernier, dont la London
Business School ou encore Harvard.
L’intérêt pour ces témoignages est tel
que certains cabinets privés comme « The
Pros & the Cons » font appel à leurs servicespour vendre des formationssur la fraude dans les entreprises.
Cette dérive marchande n’est pas du
goût de Richard Shreve, professeur d’éthique des affaires à la Tuck School of Business où ce type de rencontres est presque
devenu un rituel pour les étudiants en
MBA. Chaque année, depuis 2001, un
ancien criminel vient témoigner, mais
« nous ne les rémunérons jamais », assure
le professeur, conscient que ces échanges
prêtent à controverse. « Cela peut laisser
penser que nous valorisons les criminels et
renforcer la fausse impression que tous les
hommes d’affaires sont des escrocs. C’est
pour cela que nous passons bien plus de
temps à faire parler des dirigeants exemplaires. Mais les rencontres avec des criminels en col blanc sont extrêmement populaires et font réellement vivre le débat éthique sur le campus.»
Certaines histoires peuvent toucher les
étudiants. Comme celle de cette mère de
famillequi racontele jour où elle a dû mettre ses deux filles dans un avion pour les
confier à des amis de la famille avant
d’être incarcérée avec son mari pour une
affaire de fausses factures.
« Dans toutes ces histoires, il y a toujours
la conjonction de trois facteurs: un besoin,
une opportunité et une raison – c’est-à-dire
l’histoire que se raconte le criminel à luimême pour se justifier. Il est impressionnant de constater à quel point, même
condamnés, la majorité continue à s’y
accrocher», analyse Richard Shreve. Selon
lui, inutile de convaincre les étudiants
qu’il ne faut pas frauder. « Ce sont des personnesintègres.Cependantilest très probablequ’ils setrouventunjourconfrontésprofessionnellement à des situations où il est
difficile de déceler la bonne façon d’agir.
Que faire, parexemple, quandl’intérêt légitime des actionnaires entre en conflit avec
celui des salariés ? » Le moment venu de
résoudre un dilemme éthique, le fait
d’avoir croisé la route des condamnés les
aidera peut-être à faire le bon choix. p
Sébastien Dumoulin
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5
6
universités
& grandes écoles
MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
Après HEC, « je sais qui je suis
et ne m’en excuse plus »
A peine revenuesur le marché du travail, son MBA était déjà rentabilisé.
Mais Agnès Hiere retientsurtout la confiance en elle gagnée pendant la formation
D
e son MBA effectué à HEC,
Agnès Hiere dit qu’il lui a
appris à mieux connaître
ses atouts et à savoir les
mettre en avant. De fait,
des atouts, cette jeune femme de 35 ans, née à Tarbes et enceinte de
son deuxième enfant, n’en manque pas.
Diplômée de Science Po Bordeaux, elle est
également titulaire de deux masters, l’un
en droit international et l’autre en gestion
des affaires publiques. A ses heures perdues, elle écrit aussi des romans pour
enfants, quand elle ne donne pas de récitals de piano. Le profil idéal des chasseurs
de tête ! Elle allie une formation généraliste et une spécialisation, avec ce petit quelque chose en plus, cette facette artistique
qui la distingue des bataillons de jeunes
«Jusque-là, je crois que je raisonnais plutôt
“à la française”, consciente de ma valeur, mais
n’osant pas forcément me mettre en avant.
Le MBA m’a totalement décomplexée»
diplômés. Agnès Hiere n’a d’ailleurs eu
aucun mal à trouver son premier emploi.
Embauchée comme consultante chez ESL
& Network, elle reste trois ans au sein de
ce cabinet de conseil en stratégie, avant de
suivre son compagnon en Ecosse, où elle
mène, en free-lance, des missions auprès
plusieurs grosses entreprises, françaises
et britanniques.
Sa carrière semble installée sur des rails
et elle pourrait s’en contenter, voire s’en
féliciter. Pourtant, au bout de cinq ans de
vie professionnelle,Agnès a envie « d’aller
plus loin ». « L’idée du MBA s’est peu à peu
imposée à moi, d’autant qu’au fil de mes
rencontres professionnelles les personnes
qui me semblaient les plus pointues
étaient passées par là », explique-t-elle.
Si l’Insead et la LBS retiennent son
attention, elle décide pourtant de postuler auprès d’HEC. D’abord, parce que l’école de Jouy-en-Josas est moins onéreuse
que la prestigieuse école londonienne,
ensuite parce qu’elle lui paraît correspondre à ses attentes mieux que l’Insead. « Le
MBA d’HEC valorise vraiment l’individu et
c’est exactement ce à quoi j’aspirais », résume-t-elle. « Interrompre sa carrière pour
reprendredes études tout de même coûteuses, ça n’est pas rien, mieux vaut prendre le
temps de faire le bon choix, chaque programme ayant ses spécificités »,
conseille-t-elle d’ailleurs.
Outre la dimension très internationale
de la promotion, le niveau « excellent »
des enseignements et le rythme soutenu
de travail, Agnès Hiere mentionne aussi
la possibilité qui lui a été offerte de suivre
une partie du cursus dans la très réputée
université de Wharton aux Etats-Unis.
Au-delà de l’aspect académique, ces dixhuit mois lui ont apporté, insiste-t-elle,
« une véritable assurance ».
« Jusque-là, je crois que je raisonnais plutôt “à la française”, consciente de ma
valeur, mais n’osant pas forcément me
mettre en avant. Le MBA m’a totalement
décomplexée. Aujourd’hui, je fonctionne
beaucoup plus “à l’américaine”: je sais qui
je suis, et en quoi je suis bonne, mais surtout, je ne m’excuse plus de le dire ! » « J’ai
retenu de mes cours, poursuit-elle, que ce
qu’on apporte à une organisation, ce sont
avant tout nos compétences personnelles,
une capacité à s’impliquer, plus que des
connaissances pointues en finance, économie ou autre. » Et de vanter égalementl’esprit très « collaboratif » de la formation,
avec notamment des sessions collectives
de réponses aux offres d’emploi.
Sur ce point précis, Agnès Hiere n’a pas
eu à multiplier les candidatures. Son stage de fin d’études effectué chez JP Morgan
à Londres a débouché sur une embauche
définitive, « à un salaire bien plus élevé »
qu’avant le MBA.
« Financièrement, mon cursus a immédiatement été rentabilisé ! » Après trois
ans passés au sein de la banque d’investissement du groupe comme chef de projet,
Agnès Hiere choisit de suivre son compagnon à Madagascar, où celui-ci vient
d’être expatrié. L’occasion d’effectuer un
nouveau virage professionnel, en intégrant l’Unicef, en tant que coordonnatrice internationale pour la région. « Passer
de la banque au développement était une
de mes aspirations, même s’il est difficile
de quitter une entreprise comme JP Morgan. Une organisation telle que l’Unicef est
un monde à part auquel je dois m’adapter », confie Agnès Hiere.
Ses rêves professionnels ne s’arrêtent
pas là et elle ne cache pas son souhait de
pouvoir un jour mener des projets au sein
d’un fonds d’investissement à but social.
« Parce que je crois fermement que développement et économie vont de pair et je
sais que c’est dans ce domaine que je veux
agir », conclut-elle, avec cette assurance
tranquille de ceux qui, en effet, connaissent leurs atouts. p
Caroline Franc
HEC: une marque incontournable en France
D’une durée de seize mois, le
MBA d’HEC offre un compromis
entre les cursus américains en
deux ans et les européens qui
s’étalent souvent sur douze mois.
Les droits d’inscription s’élèvent
à 48000 euros et les promotions
comptent en moyenne 200 étudiants par an dont 90 % trouvent
un emploi dans les six mois. Avec
ses 85 % d’étrangers par classe,
HEC est un peu moins internationale que sa rivale l’Insead.
Outre les onze cours communs à
tous, le MBA propose quatre spécialisations: « entrepreneuriat»,
« finance», « marketing» et « stratégie» et, à compter de septembre, une cinquième centrée sur la
croissance, l’innovation et le
développement. Enfin, des doubles cursus sont également possibles avec l’un des douze établissements partenaires d’HEC, au
nombre desquels figurent la London School of Economics, l’Esade
à Madrid, le MIT Sloan School of
Management aux Etats-Unis ou
encore la Chinese University de
Hongkong.
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MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
universités
& grandes écoles
7
A l’ESCP, de commercial
à business manager
Réussite à 100% pour Raphaël Coing,
qui, après un MBA à l’ESCP, a augmenté son salaire de 20%
et pris son envol au sein de son entreprise d’origine
D
e son executive MBA passé à l’ESCP, Raphaël
Coing, 36 ans, garde le
souvenir de milliers
d’heures de travail et de grands
fous rires aussi. Il avoue d’ailleurs
que ce n’est pas tout à fait terminé.
Tous les deux mois, avec sept
anciens camarades de promotion,
ils continuent de se retrouver pour
une soirée œnologie.
Ses dix-huit mois passés dans la
célèbre école de commerce parisienne ont surtout permis à
Raphaël Coing d’approfondir ses
connaissances et de progresser au
sein de son entreprise. Avant de
rentrerà l’ESCP, il était commercial
chez Minkels, une société spécialisée dans la gestion des centres de
données informatiques, rachetée
récemment par le groupe Legrand.
Il est aujourd’hui business manager de Minkels France et gère une
équipede huitpersonnes. Ses revenus ont augmenté de plus de 20 %
grâce à son nouveau diplôme. Sans
compter les avantages annexes
comme sa voiture de fonction.
En2009,quand ilsedécideà tenter un Executive MBA, Raphaël
Coing a 33 ans et déjà cinq années
d’expérience comme commercial.
Il aime son travail mais manque
un peu d’air. « Ce que je faisais me
plaisait mais j’avais besoin d’enrichir mes connaissances. Je cher-
chais une nouvelle émulation intellectuelle. Je connaissais très mal la
finance,la stratégie,cegenredechoses», explique-t-il.
Il demande donc à son
employeur de lui financer un Executive MBA, une formation en
alternance d’un an et demi pour
des salariés ayant déjà en moyennedixansd’expérience.Bonnepioche.Sonpatronaccepte.« Jevoulais
une grande école. J’ai passé les tests
d’HEC et de l’Essec, mais je me suis
finalement décidé pour l’ESCP. » La
formation coûtera 43 000 euros à
sonemployeurquirègle entotalité
la facture. Selon l’ESCP, un tiers des
Il enchaîne les journées de travail de
douze heures et les prolonge le soir chez lui.
«Pendant un an et demi, je n’ai pas eu
un week-end à moi. J’étais debout tous
les dimanches à 8h30 pour réviser»
formations sont intégralement
payéesparlesentreprises,42%cofinancéespar l’étudiantet l’entreprise et un quart exclusivement par
l’étudiant.
Une semaine par mois, Raphaël
Coing est en cours à l’ESCP. Le plus
souventsurle siteparisiende l’école, mais également en Allemagne,
en Angleterre, en Espagne. « Nous
Programme Executive MBA de l’ESCP
L’Executive MBA s’adresse à des
cadres supérieurs qui travaillent
déjà depuis une dizaine d’années
en moyenne. La formation se fait
en alternance sur une durée de
dix-huit mois.
L’école compte cinq campus internationaux (Paris, Turin, Madrid,
Londres et Berlin) et une partie
des cours y sont dispensés. Plu-
sieurs séminaires se déroulent à
l’étranger, en Inde, en Chine ou
au Brésil.
L’ESCP propose également un
Master in Management placé au
troisième rang mondial dans le
classement 2011 publié par le
Financial Times.
Ce cursus-là s’adresse à des candidats plus jeunes – la moyenne
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Diplôme d’Etat de Master (Bac+5)
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supérieur technique privé
avons eu une fois un cours sur les
nouvelles technologies, à Austin,
aux Etats-Unis. C’est là que je me
suis rendu compte de l’avance que
les Américains avaient sur nous
pour intégrer ces nouveautés »,
juge-t-il.
Il enchaîne les journées de travail de douze heures et les prolonge le soir chez lui. « Pendant un an
et demi, je n’ai pas eu un week-end
àmoi. J’étaisdebout tousles dimanches à 8 h 30 pour réviser. Et les
semaines où j’étais en entreprise, il
m’arrivait d’aller au travail à 7 h 30
pour avancer mes cours avant de
commencer ma journée.»
d’âge y est de 25 ans – disposant
de seize mois d’expérience professionnelle en moyenne.
Son point fort: booster une carrière à l’international.
En formation initiale, l’ESCP offre
aussi un Master in European Business (MEB), programme intensif
d’un an en management général
dans deux pays au choix.
La formation lui a surtout permis de parfaire ses connaissances
en finance,en marketinget en stratégie, « de mieux comprendre la crise, le problème de la dette en Espagne… Les cours de macro et de
microéconomie m’ont bien aidé »,
ajoute-t-il. Il explique, surtout, que
son MBA lui a donné une « vision
plus globale des enjeux économiques. Ce qu’ils appelaient à l’école
“l’helicopter point of view”. Ce n’est
pas très joli comme expression
mais au moins c’est clair ».
De ses amis rencontrés au cours
de sa formation, il dit que tous ont
aujourd’huides « carrières intéressantes ». Lui se verrait bien, d’ici
cinq ans, à la tête d’un bureau à
l’étranger, chez Minkels ou dans
une autre filiale du groupe Legrand. Seule ombre au
tableau : que deviendront les soirées œnologie ? p
Arthur Frayer
8
universités
& grandes écoles
MBA
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Jeudi 24 mai 2012
Un MBA à Nantes
pour sillonner le monde
Les formules d’Audencia
Gairik Bhattacharyaest venu d’Inde pour suivrela formation
de l’école de managementAudencia. Son but? Comprendre le business
à la française.Aujourd’hui, sa vie a changé
G
airik Bhattacharya a trois numéros de téléphone portable. Un
pour Singapour, un autre pour le
Kenya et un troisième pour
Dubaï.Quand on veut le joindre,on le localise en fonction du téléphone depuis
lequel il répond.
C’est que M. Bhattacharya, 30 ans, a les
aéroports d’Asie, du Moyen-Orient ou
d’Afrique comme points de repère. Il est
depuis peu le directeur de U2opia Mobile,
une compagnie spécialisée dans la diffusion des réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter. Un service destiné aux
téléphones portables dans les pays émergents.Son entreprise utilise une technologie qui permet à un usager de se connecter
à ses différents comptes sans passer par
Internet. Un simple numéro composé sur
son téléphone permet d’atteindre les
réseaux sociaux.
Il y a trois ans, Gairik Bhattacharya s’est
décidéà passer un MBA enFrance et a choisi Audencia, une école de management de
Nantes.« Je voulaisfaire monMBA enEurope pour découvrir les façons de faire du
commerce dans une zone culturelle que je
ne connaissais pas du tout. On fait du commerce différemment au Japon et en France
mais, dans le même temps, les entreprises
aujourd’hui deviennent globales. Il faut
s’adapter», explique le jeune homme originaire de Calcutta, en Inde.
S’il n’a retenu de son passage en Loire-
E
RÉ TE
T
EN TUI
A
GR
Atlantique que quelques bribes de français, il estime avoir beaucoup appris sur le
commerce: « En commerce international,
stratégie et management, je pense avoir
ingurgité en un an l’équivalent de deux
années de cours classiques », raconte-t-il.
Dans la classe de Gairik Bhattacharya, il
y avait une vingtaine d’étudiants étrangers et seulement quelques Français.
« Beaucoup de pays étaient représentés :
Etats-Unis,Sénégal,Vietnam,Brésil,Finlande… C’était un bon mélange », juge celui
management sont notés par des agences
qui déterminent leur valeur. Audencia
bénéficie d’une triple accréditation (européenne, anglaise et américaine) qui lui
assure une certaine renommée.
Est-ce que son passage dans le MBA
d’Audencia lui a permis d’accéder à un
meilleur poste ? « Oui. Ça m’a donné une
meilleuresituation et un meilleur salaire »,
se réjouit-il.
« J’ai changé de compagnie une fois
diplômé.» Puis, il a changé encore. Cela ne
fait donc que quelques
mois que Gairik Bhattacharya est devenu directeur du développement
commercial chez U2opia.
« Mon MBA m’a aidé indirectement à avoir ce poste.
Mais ce qui compte surtout, c’est l’expérience que
j’ai acquise dans mes postes précédents. » Les télécommunications
sont un petit univers, et M. Bhattacharya
étaitdéjà passéchezIBM, Motorolaet Samsung.
Aujourd’hui, Gairik Bhattacharya ne
pense pas bouger de sitôt de son nouveau
poste. Le marché des réseaux sociaux
dans les pays émergentsest en plein essor.
« Seuls 45 % des Indiens sont équipés d’Internet, il y a beaucoup à faire », estime-t-il. p
«Je voulais faire mon MBA
en Europe pour découvrir
les façons de faire du commerce
dans une zone culturelle que
je ne connaissais pas du tout»
qui détenait auparavant une simple licence indienne d’ingénieur en informatique.
A l’inverse des Executive MBA qui
durent dix-huit mois, les MBA classiques
se font en un an seulement. La formation
à temps plein dispensée en langue anglaise s’adresse à des personnes dotées de
trois ou quatre ans d’expérience quand la
formation d’Executive MBA se fait en
alternance pour des cadres qui travaillent
depuis déjà au moins dix ans.
Les MBA des écoles de commerce et de
MBA Fair
0123
Arthur Frayer
AUDENCIA a plus d’un siècle.
L’école a été créée en 1900 par la
ville de Nantes. En 1979, elle crée
des doubles diplômes MBA en partenariat avec les universités nordaméricaines. Elle propose aujourd’hui quatre formules de MBA.
Executive MBA Ce programme
diplômant s’adresse à des groupes de 15 à 25 dirigeants d’entreprise et manageurs expérimentés.
Une expérience de huit ans est
requise et en général une formation initiale à un niveau bac + 4
est bienvenue. Ce MBA dure dixhuit mois et a été pensé par séminaires de deux week-ends par
mois complétés par deux fois une
semaine à l’étranger et une semaine de cours. Il dispose d’une triple
accréditation (Equis pour l’Europe, AACSB pour les Etats-unis,
AMBA pour l’Angleterre) qui ont
permis à l’école d’être classée 13e à
l’échelle mondiale par The Economist en 2010. 80% des étudiants y
sont étrangers. L’enseignement se
fait à plein temps et en anglais
sur une période d’un an.
Full time MBA Il se construit
autour de dix séminaires et dure
douze mois. Les participants viennent du monde entier. D’ailleurs
80 % sont étrangers. Ils trouvent
là un coaching personnel. Le
management responsable, qui
est un des marqueurs de cette
école, imprègne largement cette
formation. De même, une
réflexion importante sur le profil
des manageurs de demain y trouve place et les liens d’Audencia
avec des écoles étrangères peuvent être exploités durant cette
formation.
Corporate MBA C’est un MBA
sur mesure qu’Audencia propose
aux entreprises pour répondre à
leurs besoins spécifiques. Le
contenu pédagogique de cette
formation diplômante est élaboré pour offrir à la fois une formation généraliste en management,
renforcer les compétences managériales des étudiants et aborder
des problématiques de développement spécifiques au secteur
dans lequel se trouve l’entreprise. La formule est modulable et
peut être assurée sur des temps
partiels. Outre la formation individuelle qu’elle permet, elle est le
moyen d’offrir une cohésion
plus grande dans l’entreprise.
Euro MBA Les MBA à distance
commencent à se faire une place
au niveau mondial. En 2009,
seuls 2 % des inscrits en MBA choisissaient cette formule, ils étaient
5 % en 2011. A Nantes, ce programme de deux ans qui accueille
23 nationalités, est construit
autour de quatre temps. Il y a
d’abord le séminaire d’introduction. Puis s’enchaînent des modules de cours enseignés à distance
et une semaine résidentielle en
Europe. Le tout se termine par la
rédaction de ce qu’ils appellent
une thèse. Audencia ne s’est pas
lancée seule dans l’élaboration de
ce nouveau concept. Le programme est proposé par un consortium de cinq autres écoles et universités européennes: l’Universiteit Maastricht Business School,
l’IAE d’Aix-en-Provence, l’Eada de
Barcelone, l’université Kozminski
de Varsovie et l’HHL - Leipzig Graduate School of Management. p
Service éducation
JEUDI 24 MAI 2012
de 17h30 à 21h00
Le Monde : 80, bd A. Blanqui, Paris 13
M° Corvisart (l.6) ou Place d’Italie (l. 5, 6, 7)
DONNEZ UN NOUVEL ÉLAN À VOTRE CARRIÈRE !
MBA Fair est un événement réservé aux cadres bac + 5 forts d’une expérience professionnelle
(3 à 10 ans), souhaitant donner un nouvel élan à leur carrière et renforcer leur employabilité.
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International Business school
International Hospitality Management school
INFORMATIONS ET INSCRIPTION : wwww.mbafair-lemonde.com
MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
universités
& grandes écoles
9
La théologie
au secours du management
Un établissementde l’Institut catholiquede Paris accueille la deuxième promotion du MBA«Diversité, dialogue
et management». Au programme, point de maths financières mais de la sociologiereligieuse…
L
orsqu’on demande à Philippe
Humeau, un ancien directeur
financier de 43 ans, quels cours
l’ont particulièrement marqué
pendant son année de MBA, il
répond sans hésiter : « Les fondements de l’islam et l’histoire des relations entre islam et Occident».
Deux intitulés pas si déroutants qu’il
n’y paraît quand on sait que Philippe
Humeau faisait partie l’an dernier, avec
dix autres étudiants, de la première promotion d’un MBA baptisé « Diversité, dialogue et management», délivré par l’Institut de science et de théologie des religions
(ISTR), un établissement de l’Institut
catholique de Paris (ICP).
Sur la plaquette du programme, le descriptif des cours ne comprend donc pas de
mathématiques financières ou de techniques marketing avancées, mais des enseignements de sociologie religieuse, d’histoire de la laïcité ou encore d’introduction
aux trois grands monothéismes ainsi
qu’aux fondements de l’hindouisme et du
bouddhisme.
«Nous sommes partis du constat qu’aujourd’hui il n’y avait pas d’offre d’enseignement sur les problématiques religieuses
dans les entreprises», explique Ysé TardanMasquelier,laresponsable duprogramme.
Au-delà de la question de l’affichage religieux dans l’entreprise, les demandes des
managers se font en effet de plus en plus
nombreuses autour de la gestion des fêtes,
de l’habillement, de la nourriture, etc. «On
part de loin. La thématique religieuse reste
largement taboue dans l’entreprise, mais
les managers prennent conscience des
enjeux. La réalité, ce sont des petits conflits
souvent sans gravité, mais qui menacent le
vivre-ensemble dans l’entreprise. Nous proposons donc de compléter la formation de
personnes amenées à diriger des équipes
pluriculturelles, plurireligieuses, notamment à l’international», poursuit Mme Tardan-Masquelier.
Dans son viseur, la cible est large. Elle
comprend aussi bien les travailleurs des
secteurssociaux,desONG,des administrations, mais aussi et surtout les directions
deressourceshumainesdesgrandesentreprises. Celles-là mêmes où est en train
d’émerger le tout nouveau métier, de
« manager de la diversité », qui a fortement inspiré les concepteurs de ce nouveau MBA.
Pour permettre aux étudiants de
mieux appréhender la diversité culturelle
et religieuse, le MBA de l’ISTR propose
d’abordun semestred’enseignementsfondamentaux sur les différentes traditions
religieuses.« Cette analyse très universitaire, c’est notre force », assure Mme TardanMasquelier. L’institut de théologie n’a en
effet aucun mal à puiser dans son vivier
Dauphine, l’université
qui a son MBA
Peu à peu, dans le sillage des écoles, les universités ouvrent
leurs propres cursus. Moins chers sans être moins bien,
leur atout majeur est de mettre l’accent sur l’«humain »
C
’est pour « s’enrichir à nouveau » qu’Anne Cabotin
entame un « executive
MBA », en 2007.
A41 ans, elle était responsablede
comptes-clés internationaux chez
Symrise, entreprise productrice de
parfums, arômes et ingrédients
cosmétiques, cotée en Bourse.
« J’avais 15 ans d’expérience dans
une fonction commerciale et je ressentais le besoin d’acquérir de nouvelles compétences, de faire face à
de nouveaux défis intellectuels. Je
voulais sortir de mon métier et
découvrir d’autres univers professionnels», se souvient-elle.
Elle choisit un MBA offert par
une université, celle de Paris-Dauphine. Dotée d’un profil « école de
commerce », elle cherche une formation différente de celle qu’elle a
déjà suivie. « Le MBA de Dauphine
était coté, à l’époque il était troisième dans le classement SMBG (voir
encadré). Unehautequalité d’enseignement était assurée pour des
frais d’inscription inférieurs à ceux
des MBA d’écoles », explique-t-elle.
Autre élément qui détermine
Anne Cabotin à choisir la formation de Paris-Dauphine : l’attention à l’individu. « Je faisais partie
d’une petite classe de seulement
22 personnes, au lieu des 45 dans
les grandes écoles, ce qui permet de
développer davantage le côté
humain, l’attention à l’individu et
aux valeurs », explique-t-elle en
insistant sur l’importance de
l’éthique dans une formation
pour les cadres dirigeants.
Des patrons, des directeurs
financiers ou des ingénieurs…
Anne Cabotin en rencontre beaucoup tout au long de son executive MBA à Paris-Dauphine. Un cursus à temps partiel pour « continuer à travailler ». Et elle adore.
Aussi bien le champ d’études que
le contact avec les enseignants.
« J’ai fait une école de commerce et
suis restée sur ma faim parce qu’il
manquait un vrai contact avec
l’entreprise. Là, dans mon executive MBA, on met directement en
pratique ce qu’on apprend »,
raconte-t-elle.
A la fac, des prix plus abordables
L’université se met peu à peu au
MBA. Avec un atout spécifique :
son prix.
Ainsi, un « executive MBA » à
l’université Paris-Dauphine coûte 28 000 euros aujourd’hui,
alors qu’au Celsa (Paris-Sorbonne) il faut débourser
18 000 euros et à l’université
Panthéon-Assas 7 500 euros.
Les critères du classement SMBG
des meilleurs executive MBA
sont la notoriété de la formation, le salaire à la sortie et les
retours des étudiants. Sur le
podium, on trouve sans surprise
les très classiques MBA de l’Insead ou de HEC, mais aussi…
ceux de Paris-Dauphine! Et, un
peu plus loin dans le classement, il y a aussi celui du Celsa.
Signe qu’un coût de formation
moins élevé n’implique pas
nécessairement une qualité
moindre.
Pour attirer les étudiants, les universités mettent aussi en avant
le côté « humain » de leurs formations et insistent sur l’attention accordée à l’individu.
C’est le cas de Paris-Dauphine et
aussi du Celsa.
Pour que la vie familiale n’en
pâtisse pas trop, Anne Cabotin a
mis en place une organisation
minutieuse. « Je travaillais pour le
MBA le soir, après avoir mis au lit
mes trois enfants, pour pouvoir
ensuite passer le week-end avec
ma famille », raconte-t-elle. « C’est
très difficile, un vrai challenge, qui
nécessite le soutien total du
conjoint.» En plus, il faut tenir dixhuit mois…
Mais cela valait le coup. Anne
Cabotin obtient son diplôme en
2009 et le changementdans sa carrière s’amorce dès les mois suivants. En 2010, elle devient viceprésidente grands comptes de
Symrise et s’occupe notamment
de L’Oréal, un des premiers
acteurs mondiaux du marché de
la beauté, et un client stratégique
pour Symrise. « J’ai été tout de suite opérationnelle dans ma nouvelle fonction, explique-t-elle, et en
plus j’ai pris ultérieurement de
nouvelles responsabilités, car je
m’occupe aussi du développement
durable de notre division Scent
and Care… J’ai acquis les compétences nécessaires à ce poste grâce au
MBA. »
L’executive MBA a été pour elle
un accélérateur de carrière. « Mais
nous n’étions que six femmes dans
les deux promotions de vingt-deux
personnes », regrette Anne Cabotin, qui explique cette minorité
par le fait que, « aujourd’hui, dans
une famille, la logistique retombe
encore souvent sur les épaules des
femmes ». Mais cela avance, veutelle espérer. « Les hommes s’investissent plus qu’hier dans le partage
des tâches. Les entreprises s’engagent de plus en plus dans l’égalité
des chances, et les femmes accèdent davantage aux postes de
direction…» p
Sophie Esposito
d’intervenantshabituels– religieux,philosophes, anthropologues, etc.
Hubert Cornudet, un ancien lobbyiste
de l’ONG Caritas également diplômé l’an
dernier, renchérit : « Certains, comme la
philosophe Cynthia Fleury par exemple,
sont incroyables. C’est un atout que même
Dauphine n’a pas . » Cette formation théologique se clôt par un séjour d’un mois en
immersion complète dans un contexte
culturel et religieux étranger : chez les
maurides au Sénégal, dans une communauté soufie au Maroc, un monastère
bouddhiste ou encore un ashram en Inde.
Au retour de ce séjour, un « rapport
d’étonnement» est demandé, avant d’embrayer sur un deuxième semestre, cette
fois plus pratique.
Les enseignements prennent une tournure plus juridique, et de nombreux
acteurs de l’entreprise viennent apporter
leur témoignage. Des cadres de La Poste,
d’Orange, de Sodexo ou encore de L’Oréal
notamment. Enfin, un stage de trois mois
en entreprise doit être validé avant l’obtention du diplôme.
« C’est une formation assez intellectuelle. Le volet opérationnel est plus faible »,
juge toutefois Hubert Cornudet, qui sourit en pensant à l’appellation « Master of
Business Administration», le déroulé du
sigle MBA. « Il y a là plus d’utopistes que de
gens venus apprendre à faire de l’argent. »
Un constat partagé par son camarade de
promotion – même si tous deux se félicitent qu’ici l’enseignement ne se limite pas
à des banalités sur le management.
Pour sa conceptrice, le volet professionnel du MBA « Diversité, dialogue et management» est pourtant essentiel et fait partie du contrat.
«La thématique religieuse reste
largement taboue dans l’entreprise,
mais les managers prennent
conscience des enjeux»
Ysé Tardan-Masquelier
responsable du MBA « Diversité, dialogue et management » à l’ISTR
Pour attirer les cadres, elle songe
d’ailleursà faire évoluerla formule. La première promotion comptait onze participants à temps plein. Cette année, parmi
les quinze étudiants, douze ont choisi de
sélectionner uniquement certains modules. « Nous réfléchissons à une formule à
temps partiel pour 2013 car, à un certain
niveau de responsabilités, il est difficile de
dégager une année pleine », explique-t-elle en ajoutant modestement :
« Nous en sommes encore au stade expérimental.» p
Sébastien Dumoulin
MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
Exemple de questions du GMAT
QUANTITATIVE
1
A certain group of car dealerships agreed to donate x dollars to a Red Cross chapter for each car sold during
a 30-day period. What was the total amount that was expected to be donated ?
(1) A total of 500 cars were expected to be sold.
(2) 60 more cars were sold than expected, so that the total amount actually donated was $28,000.
A) Statement (1) ALONE is sufficient, but statement (2) alone is not sufficient.
B) Statement (2) ALONE is sufficient, but statement (1) alone is not sufficient.
C) BOTH statements TOGETHER are sufficient, but NEITHER statement ALONE is sufficient.
D) EACH statement ALONE is sufficient.
E) Statements (1) and (2) TOGETHER are NOT sufficient.
2
If r and s are positive integers, is r/s an integer ?
(1) Every factor of s is also a factor of r.
(2) Every prime factor of s is also a prime factor of s.
A) Statement (1) ALONE is sufficient, but statement (2) alone is not sufficient.
B) Statement (2) ALONE is sufficient, but statement (1) alone is not sufficient.
C) BOTH statements TOGETHER are sufficient, but NEITHER statement ALONE is sufficient.
D) EACH statement ALONE is sufficient.
E) Statements (1) and (2) TOGETHER are NOT sufficient.
VERBAL
1
Sentence correction :
Architects and stonemasons, huge palace and temple clusters were built by the Maya without benefit
of the wheel or animal transport.
A) Huge palace and temple clusters were built by the Maya without benefit of the wheel or animal transport
B) Without the benefits of animal transport or the wheel, huge palace and temple clusters were built by the Maya
C) The Maya built huge palace and temple clusters without the benefit of the wheel or animal transport
D) There were built, without the benefit of the wheel or animal transport, huge palace and temple clusters by the Maya
E) Were the Maya who, without the benefit of the wheel or animal transport, built huge palace and temple clusters
2
The Coast Guard is conducting tests to see wether pigeons can be trained to help find survivors of wrecks at sea.
A) To see wether pigeons can be trained to help find
B) To see wether pigeons can be trained as help to find
C) To see if pigeons can be trained for helping to find
D) That see if pigeons are able to be trained in helping to find
E) That see wether pigeons are able to be trained for help in finding
ANALYTICAL WRITING
« Les gens se plaignent souvent que les produits ne sont pas faits pour durer. Ils ont l’impression que fabriquer
des produits qui s’usent relativement vite constitue un gaspillage de ressources à la fois naturelles et humaines.
Ce qu’ils ne voient pas, cependant, c’est que de telles méthodes de fabrication maintiennent des prix bas
pour le consommateur et stimulent la demande. »
Entre la plainte concernant les produits qui ne durent pas et la réponse apportée, que trouvez-vous le plus convaincant ?
Expliquez votre point de vue en utilisant des arguments appropriés et/ou des exemples tirés de vos propres expériences,
observations ou lectures.
VERBAL : 1 (réponse : C)
1
2 (réponse : A)
2 (réponse : A)
universités
& grandes écoles
QUANTITATIVE : 1 (réponse : C)
10
Le GMAT, un test
Précieux sésame pour accéder à de nombreux
standardisé mesureautant les connaissances
P
STÉPHANE KIEHL
our les candidats à un
MBA, il est un passage
quasi obligé : le Graduate Management
Admission
Test
(GMAT)estun testaussi mythique et anxiogène pour les
cadres que l’examen du code de la
route pour les adolescents.
Aencroirel’organisationprivée
qui élabore le test et évalue les candidats, plus de 5 000 programmes
de formation dans 1 500 écoles et
universités de 110 pays prennent
aujourd’hui en compte les résultats de ce test dans leurs procédures d’admission. Autant dire qu’on
a toutes les chances de croiser ce
GMAT dans sa carrière étudiante.
En2011, plusde258 000personnes s’y sont soumises à travers le
monde,dont4 238 Français,deloin
les plus nombreux en Europe,
devant les Allemands et les Britanniques.
L’utilisation la plus commune
(à 67 %) reste la candidature à un
MBA, même si plusieurs masters,
notamment aux Etats-Unis, prennentaujourd’huiencomptele score du GMAT pour leurs admissions. En France, 56 programmes
intègrentletest dans leurprocédure de recrutement, parmi lesquels
les MBA des principales écoles de
commerce.
Puisqu’il s’agit d’un test, et non
d’un examen, il est impossible d’y
échouer à proprement parler. Le
challenge est tout autre. Il faut
obtenir le meilleur score possible
– le plus élevé étant de 800 points.
Certains MBA demandent un
score minimum aux candidats,
d’autres non. Mais, à regarder les
statistiques des récentes promotions dans les MBA les plus prestigieux,uneconclusionsimples’impose : les élèves retenus dans les
meilleuresformationsontengénéral d’excellents scores. 697 en
moyenne à la London Business
School,720àHarvardou 726àStanford – sachant que la moyenne
mondiale est de 544points.
Le test se divise aujourd’hui en
troisparties. La sectionquantitative et la section verbale contiennent chacune une quarantaine de
questions à choix multiple à
résoudre en moins d’une heure
trente. S’ajoute à ces deux séries
une épreuve d’écriture analytique constituée de deux courtes
dissertations d’une demi-heure
chacune.
«LeGMATmesurelescompétences des candidats à la fois en
anglaisetenmathématiquesfinancières, mais aussi leurs capacités de
raisonnement et la rapidité d’esprit », résume Virginie Fougea,
directrice adjointe chargée des
admissions à l’Insead. En effet, la
difficulté n’est pas essentiellement dans la technicité des questions.Le niveaud’anglaisducandidat doit être bon, certes, et celui de
maths correspond peu ou prou à
celui du baccalauréat scientifique.
Rien d’insurmontable donc pour
la plupart des candidats. « Même si
quelques révisions s’imposent souvent. Combien de cadres utilisent
leur ordinateur pour faire de simples additions ? Combien savent
encorefaireuncalculdetrigonométrie? Il fautsouvent reprendrequelques mécanismes un peu oubliés»,
fait valoir Julien Machot, dirigeant
duMBACenter,uncentredepréparation aux tests comme le GMAT.
La principale difficulté est
ailleurs : le temps limité. Il faut
impérativement répondre à l’ensemble des questions dans le
temps imparti, sous peine de voir
son score final s’effondrer. Pas
question pour autant de passer
trop vite sur les plus difficiles car,
et c’est la spécificité du GMAT, le
test est adaptatif. En fonction de la
qualité des réponses apportées, le
niveau des questions suivantes
s’adapte au fur et à mesure… ainsi
que le score final que le candidat
peut atteindre.
Autant dire que pour dépasser
les600, mieuxvautnepasse trom-
Le test est adaptatif.
Pour dépasser les 600,
mieux vaut ne pas
se tromper au début
per au début du test. « La préparation la plus efficace ne consiste pas
à bachoter, mais plutôt à comprendre la structure des questions. Les
mécanismes logiques sont souvent
les mêmes», assure Julien Machot.
Mieux vaut d’ailleurs assurer
ses arrières: non seulement le test
n’est pas donné (250dollars), mais
en plus, l’historique des scores
obtenus au cours des cinq dernières années figure obligatoirement
sur la feuille de résultats à transmettre aux universités.
«L’historique n’est vraiment pas
déterminant», relativise pourtant
Philippe Oster, directeur des
admissions du MBA d’HEC. Cela
MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
11
universités
& grandes écoles
Progression et débouchés
a AUGMENTATION DU SALAIRE APRÈS MBA SELON
DIFFÉRENTES FORMULES, en %
2010
2011
Des prépas à prix d’or
qui jouent la flexibilité
80
73
66
64
65
62
55
46
Pour préparer son GMAT, la liste des formules est variée.
Formation sur place ou à distance, tout est possible
49
U
Temps plein
2 ans
Temps plein
1 an
Temps partiel
a POSTES ATTRIBUÉS AUX ÉLÈVES ISSUS DE MBA
par secteur en %, en 2011
Direction
générale
Marketing
Planification
stratégique
Vente et
développement
Conseil
Conseil
en finance
48
Finance
autres
32
43
Approvisionnement/
logistique
19
41
Performance
opérationnelle/
industrie
18
41 Technologie de
l’information
18
40
8
40
e-commerce
12
Autres
SOURCE : QSTopMBA.com
différent
MBA, ce test
que la réactivité
peut même être lu comme une
vraie preuve de la motivation du
candidat. « La question n’est pas de
grappiller 10 points ici ou là, poursuit-il. Le GMAT mesure de manièrefiablevotreniveau.Nousdemandons un score minimum de
600points, qui nous assure que les
candidats possèdent le bagage
intellectuel nécessaire, mais un
excellentscoren’assurepasl’admission au MBA. Ce n’est que l’un des
critères utilisés pour évaluer le candidat. » En clair, il faut y être bon,
mais il faut aussi être excellent par
ailleurs et avoir un parcours à présenter.
A l’Insead également, on assure
que la personnalité du candidat
prime sur les résultats au GMAT.
D’ailleurs, aucun score minimum
n’y est requis, même si la moyenne de la promotion 2011 est de
703points.
Pour tester les capacités de ses
candidats,leprestigieuxMBAcommence même, à l’instar d’autres
formations,à accepterlesrésultats
d’un test concurrent, moins
mathématique mais fondé sur le
même principe, le Graduate
Record Examination (GRE). Et
pour son programme Executive
MBA, l’Insead a développé de puis
cette année son propre test « maison » comme alternative au
GMAT. Davantage axé sur l’étude
de cas, il s’adaptera mieux aux
agendas chargés des dirigeants
« qui ont moins de temps à consacrer à la préparation du GMAT »,
explique Virginie Fougea. Encore
une preuve que le GMAT ne fait
pas tout en matière de MBA. p
Sébastien Dumoulin
n bon score au GMAT ne
constitue peut-être pas
une garantie d’accéder
aux meilleurs MBA,
mais c’est le plus souvent une
condition nécessaire. Alors, avant
de frapper à la porte des formations les plus prestigieuses, celles
qui font grimper quatre à quatre
les barreaux de l’échelle des salaires, les candidats préparent le
GMAT comme n’importe quel
autre examen d’importance, le
nez dans les bouquins.
De très nombreuxouvragesspécialisés existent, aujourd’hui souvent complétés par une offre de
préparation sur Internet. Sur le
site même du Graduate Management Admission Council (GMAC),
il est possible de télécharger un
logiciel comprenant 90 questions
corrigées (30 quantitatives, 45 verbales et 15 d’« Integrated Reasoning » ou raisonnement intégré),
la nouvelle section intégrée au
testà partirdu moisde juin.Cependant, 90 questions ne suffiront
sans doute pas à se sentir au point.
Pour un pack de 404 questions
supplémentaires, il faudra ensuite débourser 25 dollars. « Business
is business », ce ne sont pas de
futurs MBA qui seront surpris.
De nombreux candidats sont
même prêts à payer de petites fortunes pour mettre toutes les chances de leur côté en s’offrant une
préparation à l’examen dans l’un
des nombreux centres privés qui
proposent ces services comme le
MBA Center, Kaplan, le cours Colbert, Manhattan GMAT… Différentes formules existent, en fonction
des besoins du candidat et de la
taille de sa bourse : cours de groupes ou individuels, sur Internet,
au téléphone ou en salle de classe…
La gamme de prix est à l’avenant.
Pour 250 euros, le groupe
Kaplan propose ainsi un mois de
cours de maths en ligne. Pour un
cours de groupe d’une durée totale de vingt-deux heures trente
condensées sur une semaine ou
réparties sur un mois dans leurs
locaux parisiens, il faut déjà
compter plus de 1 000 euros. Et
pour ajouter à ce forfait 15 à 35 heures de cours particuliers, le montant du chèque à signer peut grimper jusqu’à 4 585 euros.
Dans les autres centres de préparation, les prix diffèrent, mais
descendent rarement sous la barre des 1 000 euros pour des cours
en présentiel. A chacun de choisir
sa formule en fonction du coût,
mais aussi de la localisation et des
horaires.
Pours’adapter aux agendas souvent chargés des cadres qui préparent le GMAT, les cours ont souvent lieu le soir – de 19 heures à
21 h 30 par exemple au MBA Center – ou le week-end.
A ceux qui trouvent cette préparation démesurée, les professionnels répondent par la nécessité de
remettre à niveau les connaissances en mathématiques (souvent
oubliées), en anglais académique
(souvent sensiblement différent
de celui qui se pratique dans les
bureaux), et surtout de comprendre l’esprit du test et d’en travailler la vitesse.
Selon le GMAC, la plupart des
candidats commencent à bachoter trois à six mois avant la date
du test. Pas de quoi étonner Julien
Machot, directeur du MBA Center,
une prépa qui accueille chaque
année de 600 à 700 candidats au
test, pour qui « le GMAT demande
De nombreux candidats sont même
prêts à payer de petites fortunes
pour mettre toutes les chances
de leur côté en s’offrant
une préparation à l’examen dans
l’un des nombreux centres privés
EXEC
en moyenne 100 à 150 heures de
travail ». La période de préparation nécessaire pourrait même
s’allonger de 30 à 40 heures, à en
croire les déclarations d’Andrew
Mitchell, directeur du GMAT du
groupe Kaplan, au Financial
Times en octobre dernier, avec l’arrivée de la nouvelle section « Integrated Reasoning » cet été. p
S. Du.
18 MOIS AU RYTHME DE
2.5 JOURS PAR MOIS
100% DES COURS EN ANGLAIS
COACHING PERSONNALISÉ
MBA
SÉJOUR D’ÉTUDE
À L’ÉTRANGER
RENTRÉE : 22 OCTOBRE 2012
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MINISTÈRE
DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
ET DE LA RECHERCHE
12
universités
& grandes écoles
MBA
0123
Jeudi 24 mai 2012
La formule fait des émules
Les salariés n’hésitentplus à financer eux-mêmes leur formation,sûrs de valoriserleur parcours
surle marché du travail. De confidentiel,le diplôme devient très prisé et les listes de recalés s’allongent
P
our Philippe Oster, le directeur des admissions du MBA
d’HEC, ça ne fait pas un pli :
«Aujourd’hui,toutebonneécole de management se doit
d’avoir un bon MBA pour exister sur la scène internationale.C’est devenu
le diplôme de référence.»
Il suffit,pour s’enconvaincre,de jeter un
œil sur le classement 2012 des
100meilleurs MBA mondiaux publié par
le Financial Times. Entre l’entrée et la sortie, les salaires des cadres suivant ces cursus élitistes font plus que doubler, pour
atteindre plus de 100 000 dollars annuels
en moyenne – près de 200 000 pour les
MBA de Stanford, première du classement.
Certes, ce ne sont là que les toutes meilleures formations, parmi lesquelles seules
deux françaises arrivent à se classer
(Insead, 6e et HEC, 18e). Cependant, même
en sortant de ce premier cercle, le prestige
dudiplôme ne se dément pas. L’augmentation salariale moyenne enregistrée après
un MBA à temps plein dépasse 70 %, selon
une étude menée auprès de 4 794 étudiants MBA en 2011 par le Global Management Admission Council (GMAC), une
organisation privée organisant notamment le GMAT, un célèbre test utilisé dans
les procédures d’admission à de nombreux MBA.
Non seulement leur rémunération s’envole, mais les diplômés de MBA n’ont
aucun mal à trouver un employeur. On se
les arrache. L’analyse de l’enquête « QS
TopMBA.com Jobs & Salary Report »,
menée chaque année depuis 1990, montre
que si la demande mondiale de diplômés
de MBA fluctue avec la conjoncture – avec
des replis, comme en 2009 (– 5 %) et des
années explosives comme 2011 (+ 36 %) –,
elle a crû en moyenne de 15% par an sur les
vingt dernières années. Les économies
émergentes sont particulièrement friandes de cadres MBA pour leurs entreprises.
L’Inde,le Mexiqueet la Chine génèrentainsi35%delademande,setaillantrespectivement les première, troisième et quatrième
places du marché.
Des emplois à foison et des salaires plus
qu’attractifs. Pas étonnant qu’avec une telle promesse, la formule fasse des émules.
Le bureau des admissions du MBA d’HEC
ne désemplit pas. Depuis quarante-deux
ans que la formation existe, jamais on ne
s’est autant bousculé au portillon. Entre
2000 et 2010, le nombre de candidatures a
été multiplié par quatre, pour atteindre
une moyenne de 2 500 par an, alors que
dans le même temps la taille des promotions n’augmentait que de 160 à 200participants.
Acetteattractionnaturelles’ajoutelacrise. « La demande de formation MBA des
cadres suit les cycles économiques. Lorsqu’on regarde le nombre de candidats au
GMAT, le premier pic correspond à l’explosion de la bulle Internet en 2002, avec plus
de 250000 tests passés. Ensuite, on constate un léger tassement avant un rebond en
2008-2009, où on a battu les records de
2002», fait remarquer Philippe Oster.
Deson côté, Didier Jourdan,directeurdu
MBA de Sup de Co Montpellier, constate,
en parallèle de la hausse de la demande, un
retraitdesorganisationsauprofitdesparticuliers. « Les entreprises financent moins
volontiers les MBA de leurs cadres, mais
davantage d’individus se lancent d’eux-
mêmes. Dans un environnement plus
inquiétant, un MBA permet d’augmenter
son potentiel d’employabilité, de changer
de domaine d’activité, de travailler un peu
partout sur la planète.»
Le MBA est le diplôme global par excellence, délivré partout, compris partout,
recherché partout. L’enseignement se faisant en anglais, il permet aux candidats
d’aller s’immerger dans une langue et une
culturequ’ils ne maîtrisent pas: le Brésil, la
Chine, la France… A Grenoble Ecole de
management, 80 % des effectifs du MBA
sont étrangers. « MBA est une norme mondialefacileà comprendre.Unpeu commela
crème brûlée qu’on retrouve à la carte de
tous les restaurants de la planète», résume
Thierry Grange, son directeur. Et comme
pour les desserts, mieux vaut connaître les
bonnes adresses car, dans certaines cantines, la crème brûlée ressemble à un mauvais flan.
En dix ans, le nombre de formations étiquetéesMBA a exploséet aujourd’hui,« il y
a vraiment à boire et à manger», prévient
Philippe Oster. C’est la rançon du succès.
L’appellation n’étant pas réglementée,
contrairement au master, aucune statistique précise n’est disponible. Néanmoins,
on compte plusieurs milliers de MBA à travers le monde dont une centaine rien
qu’en France. Pour attirer un public toujours plus large, les offres se sont étoffées.
A l’origine, le MBA est une formation de
deux ans s’adressant à des professionnels
dotésdetroisàcinqansd’expérience.Acette formule classique du « Full-Time MBA»
en deux ans se sont ajoutés le « Full-Time
MBA » en un an, le « Part-Time MBA » en
alternance, l’« Executive MBA » à destina-
tion des cadres plus expérimentés, le MBA
en ligne… et toute une galaxie de MBA spécialisés. Là, les seules limites sont celles de
l’imagination. On croisera par exemple un
MBA « Industries de la mode », un MBA
« Management du sport » ou encore un
MBA maritime.
« Le marché gagnerait à être clarifié. Le
cadre risque de se faire gruger en payant
très cher une formation sans aucune valeur
délivrée par des établissements à but lucratif », dénonce Didier Jourdan. Pour pallier
l’absence de garantie de l’appellation MBA,
il faut impérativement s’en remettre aux
classements – les plus connus étant ceux
En dix ans, le nombre de formations
étiquetées MBA a explosé et
aujourd’hui, « il y a vraiment à boire
et à manger ». C’est la rançon du succès
publiés par le Financial Times, Forbes, The
Economist ou QS – et aux accréditations.
Parmi celles-ci, les trois principales
(AACSB, AMBA et EQUIS) font référence.
Seules 25 formationsfrançaises peuvent
se prévaloir d’un de ces labels au moins et
parmi celles-ci, seules douze détiennent
les trois: la « triple couronne». Ces accréditations elles-mêmes font l’objet d’imitations. Un sigle en quatre lettres et le tour
est joué. « Il faut être vigilant, reconnaît
Thierry Grange, mais ces détournements
ne sont qu’une conséquence de l’extraordinaire succès du MBA. Ce sont toujours les
monnaies qui ont le plus de valeur qui sont
le plus contrefaites.» p
Sébastien Dumoulin
Les ingénieurs s’y mettent
UN MBA proposé par une école
d’ingénieurs. A l’étranger, le fait
ne surprend plus grand monde.
Les Américains ont Virginia Tech
et les Anglais l’Imperial College
qui, chaque année, forment des
ingénieurs futurs patrons de
grandes entreprises. Dans l’Hexagone, en revanche, le phénomène étonne toujours. « On continue de cloisonner entre école de
commerce et école d’ingénieurs»,
juge François Blanchet, responsable des partenariats de l’Ecole des
Ponts ParisTech.
L’établissement comprend pourtant en son sein une « business
school » qui la rapproche de ses
consœurs anglo-saxonnes.
Et il a mis en place, en septembre 2011, un MBA spécialisé dans
la gestion des risques en entreprise. « L’actualité de ces dernières
années a démontré que ce genre
de MBA était devenu primordial.
Il y a eu la crise financière de
2008, que les professionnels n’ont
pas su anticiper, et le tsunami au
Japon. La gestion des risques s’applique aussi bien à la finance, l’industrie, l’énergie ou l’environnement », analyse-t-il.
La formation, menée en partenariat avec l’Ecole des Mines,
s’adresse aux cadres ayant au
moins trois ans d’expérience.
Elle se fait à plein temps
(35 000 euros l’année) ou en
alternance sur deux ou trois ans
(42 000 euros). En plus des cours
sur la gestion des risques, les
ingénieurs sont initiés au management, au marketing et à la
comptabilité.
Pour sa première session, quatre
étrangers et deux Français s’y
sont inscrits venus de l’industrie
pétrolière, de la recherche
nucléaire, de l’assurance ou encore de la distribution.
En matière de MBA, l’école des
Ponts ParisTech a déjà une histoire. Elle a créé un premier MBA en
commerce international en 1987 ;
un second, en technologie et
entrepreneuriat en 2004. p
One year
to challenge your thinking,
change your outlook
and choose your future.*
www.insead.edu/mba
Arthur Frayer
Le tweet à 37 000 dollars
MBA Programme
La Tippie Business School recherche des candidats
capables de convaincre en 140signes
U
tilisateursfrénétiquesde
Twitter, échauffez-vous
les doigts ! Depuis deux
ans, la Tippie Business
School propose de récompenser
vos talents dans l’art du mini-message par… un MBA. Du moins en
vous offrant les frais de scolarité,
ce qui n’est pas rien car, comme la
plupart des MBA, la formation de
la Tippie Business School, qui
dépend de l’université d’Iowa, fait
mal au portefeuille avant de faire
du bien à votre carrière.
Pour y entrer, comptez
37 320 dollars. Afin d’éviter cette
douloureuse addition, les responsables de ce MBA proposent pour
la deuxième année consécutive un
concours de tweets qui exonère le
vainqueur des frais de scolarité.
En lieu et place du traditionnel
essai de motivation joint au dossier d’admission, les candidats
peuventtenter de répondrepar un
message de moins de 140 caractères à la questionsuivante: «Qu’estce qui fait de vous un candidat
exceptionnel et une future recrue
du full-time MBA de Tippie ? »
Attention, participer au
concoursne dispensebienévidemment pas de remplir les autres critères d’admission et le gagnant
sera forcément l’un de ceux qui
auront passé ces autres barrières
de sélection. En 2011, le concours
avait attiré 58 participants, dont
huit ont été retenus pour intégrer
le MBA et un heureux gagnant dispensé de payer sa formation : John
Yates, un Texan de 33 ans, qui avait
soumis ce tweet en forme de haiku
– les traditionnels poèmes japonais.
« Globally minded
Innovative and driven
Tippie can sharpen »
(« Ouvert sur le monde
Innovant et motivé
Tippie peut affûter »)
Pour2012, deuxbourses équivalentes ont été mises en jeu. L’une
pour les étudiants étrangers, qui
devaient soumettre leur meilleur
tweet avant le 1er avril. L’autre pour
les étudiants américains, qui ont
quant à eux jusqu’au 30 juin.
Sur les quelque 300 candidatures internationales reçues – parmi
lesquelles aucun Français –, près
d’un tiers a décidé de tenter sa
chance au concours de mini-messages selon Lydia Fine, directrice
associée chargée des admissions.
« L’an dernier, les tweets ont dû être
composéssur unepériode très courte. On peut être sûr que ceux de cette annéeseront plus élaborés», prévient-elle, avant de reconnaître
qu’elle aurait aimé voir les candidats internationaux « renvoyer
avec des liens vers des blogs, des
vidéos, des sites Web, etc. Seul un
faible pourcentage l’a fait ». Et
pourtant, cela pouvait permettre
d’être original à bon compte.
Selonla directionde TippieBusiness School, les réseaux sociaux
étant devenus un outil puissant
du monde des affaires, il est naturel de permettre aux candidats de
se démarquer par ce biais. Au-delà
de l’aspect gadget du concours,
l’initiative montre bien l’intérêt
croissant des MBA pour ces nouveaux outils de communication et
la capacité de leurs étudiants à les
utiliser. p
S. Du.
* Une année pour vous remettre en question,
changer de perspective et choisir votre avenir.