Conseil de quartier – Val de Grâce du mercredi 23 février 2006

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Conseil de quartier – Val de Grâce du mercredi 23 février 2006
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Conseil de quartier – Val de Grâce
du mercredi 23 février 2006
Salle Paul Pierrotet, Mairie du 5ème arrondissement
COMPOSITION DU CONSEIL DE QUARTIER :
M. Jean TIBERI, Maire du 5ème, préside la réunion.
• Les Conseillers de quartier :
1er collège (élus et personnes qualifiées) :
Mme Emmanuelle MASSON-PILMIS, Adjointe au Maire du 5ème
M. Yves ROCHE, Conseiller du 5ème arrondissement
Mme Lyne COHEN SOLAL, Conseillère de Paris
M. Dominique CHAGNOLLAUD, Professeur d’Université, directeur du Centre d’Etudes
Constitutionnelles et Politiques
M. Claude DELPIERRE, Président honoraire des PME 5ème
M. Charles GAZEAU, Président de la délégation de Paris du secours Catholique
2ème collège (représentants associatifs)
Mme Hélène GILABERT, Présidente du « Comité des Fêtes et des Oeuvres de Solidarité du 5ème »
Mme Françoise JOHNER-EHRESMANN, Déléguée par l’association « Art Culture Théologie »
(Eglise réformée)
M. Philippe CANAC, Président de l'Association pour la Protection du Quartier St Jacques
Mme Anabela REBELO, Secrétaire générale de l’association « Convivium Lusophone »
M. Albert KADOUCHE, Délégué CICA de l’Espace Rachi
M. Philippe JANNETEAU, Président de l’association « Patronage Sainte Mélanie »
3ème collège (habitants et travailleurs du 5ème –par ordre de tirage au sort)
Mme Francine ROBIN
M. Yves LAYOUS
Mme Marie-Pierre LEFRANC
Mme Marie-Paule BOUTET
Mme Christiane CANDILLON
M. Paul SEXER
Les invités
M. LOUVILLE, Président de la Croix Rouge Départementale de Paris.
Mme Bernadette GUESDON, Présidente de la Croix Rouge du 5ème.
Docteur VIEWORKA, Directrice du Centre Pierre Nicole.
M. Stéphane STRINGHETTA, Commissaire Central du 5ème arrondissement.
M. Bernard LEGUAY, Ingénieur en Chef des Services Techniques de la Voirie chargé des
5ème, 6ème et 14ème arrondissement.
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Ordre du jour :
1. la Sécurité
2. Les questions diverses
Jean TIBERI
Je remercie les personnalités qui ont accepté de venir ce soir. M. LOUVILLE est le président
de la Croix Rouge départementale. Mme GUESDON est la présidente de la Croix Rouge du
5ème arrondissement. Le docteur VIEWORKA est la directrice du Centre Pierre Nicole. Je
remercie également le commissaire Stéphane STRINGHETTA, qui est arrivé récemment dans
le 5ème, ainsi que ses collaborateurs, et M. LEGUAY, l’ingénieur des services techniques. Je
remercie les conseillers de quartier et je salue l’arrivée de M. CANAC, président de
l’Association de la Protection du quartier du Val de Grâce. Chacun va pouvoir s’exprimer.
Cette réunion de quartier est particulièrement importante car nous allons parler d’un problème
de sécurité extrêmement grave. En effet, une tentative d’assassinat a eu lieu. Un employé d’un
commerce rue Saint-Jacques a été violemment frappé d’un coup de couteau à la gorge et il a
failli mourir. Depuis plusieurs années, nous avons un problème avec le centre situé rue Pierre
Nicole. Il répond sans aucun doute à un besoin pour les anciens toxicomanes et ne sont
nullement mis en cause ni les responsables de ce centre, ni la Croix Rouge. Il y a d’abord eu
le problème de son installation à proximité de deux établissements scolaires. D’autre part,
depuis quelques années, il y a des problèmes relativement graves d’agression, de menaces à
l’égard d’habitants et de commerçants. Je tiens à remercier la police qui, à chaque fois, est
intervenue d’une façon tout à fait efficace, notamment il y a quelques mois, toutefois les
problèmes perdurent.
Au cours d’une réunion de conseil de quartier, nous avions évoqué les problèmes survenant
rue Pierre Nicole, rue Henri Barbusse, rue du Val de Grâce, rue Saint-Jacques, boulevard de
Port-Royal. Mais l’émotion est maintenant à son comble puisqu’un commerçant a failli
mourir. Le problème est complexe et il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a qu’à. J’ai pensé qu’il
serait bon d’aborder ce problème entre nous, d’en discuter, d’en analyser les causes et de
proposer des solutions. Jusqu’à présent, je suis intervenu à de multiples reprises, et je
remercie la directrice du centre Pierre Nicole qui a toujours été attentive à mes interventions
et aux vœux exprimés. Cette fois, un stade a été franchi et nous ne pouvons plus nous
contenter de dire que nous allons faire l’impossible. Il ne faut pas dramatiser, mais il y a eu
tentative d’assassinat. Je vais demander aux conseillers de quartier de s’exprimer et à vous,
habitants et commerçants, de nous dire comment vous ressentez cette situation et quelles
solutions vous préconisez. Et nous demanderons ensuite à la directrice du centre Pierre
Nicole, au président de la Croix Rouge et au commissaire de nous donner leur point de vue, et
quelle solution peut être trouvée pour ramener la sécurité dans ce quartier. Sachant que la
population est également inquiète par rapport aux enfants. L’auteur de ce drame fréquentait,
hélas, le centre Pierre Nicole. Je tiens à remercier la police qui a procédé très rapidement à
son arrestation.
J’en profite pour signaler que les problèmes d’aménagement de la rue ont posé un grave
problème d’accès au véhicule des pompiers qui n’a pu passer quand le drame a eu lieu. Nous
en reparlerons soit à la fin de cette réunion si nous avons le temps, soit lors d’une prochaine
réunion.
M. KADOUCHE
Je souhaite vous faire part d’une nouvelle très importante, à savoir que la mère du jeune Ilan
Halimi qui a été martyrisé et assassiné travaille à l’accueil du centre Rachi. Elle travaille dans
le 5ème arrondissement depuis vingt ans. Je tiens à vous informer, M. le commissaire, que nous
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avons reçu des menaces de mort suite à cet horrible drame. Si j’ai pris la parole le premier,
c’est que je dois me rendre à la grande synagogue. Cette bouleversante affaire a mis notre
communauté en émoi, d’autant que cet assassinat s’est révélé être un acte antisémite.
J’aimerais donc informer mes collègues et amis du quartier que le centre culturel juif du 5ème
arrondissement est aujourd’hui menacé. Ilan Halimi est mort suite à d’atroces tortures que je
n’ose vous décrire, et cette maman que j’ai rencontrée hier soir vit un véritable calvaire.
Jean TIBERI
Je tiens à vous témoigner notre émotion et notre sympathie que vous voudrez bien transmettre
à Mme Halimi, et je vous prie de bien vouloir nous excuser de ne pouvoir nous rendre à la
grande synagogue ce soir. Ce drame touche indirectement ce quartier à travers la mère de la
victime qui travaille chez vous.
M. KADOUCHE
Nous avons dû supprimer la ligne téléphonique de Mme Halimi sur son lieu de travail car elle
recevait des appels téléphoniques la menaçant de mort et on est allé jusqu’à lui passer son fils
qui lui récitait des versets du Coran.
Jean TIBERI
L’antisémitisme est sans aucun doute un des éléments de ce drame. Nous vous remercions
d’être venu. Nous nous associons unanimement à la famille de la victime à qui nous vous
demandons de bien vouloir transmettre notre pensée très émue. Nous avons été obligés de
maintenir cette réunion à cause de la tentative d’assassinat qui a eu lieu, et nous avons bien
noté que le centre Rachi, situé également dans le secteur du Val de Grâce, est en danger.
M. KADOUCHE
Si M. le commissaire a des informations et qu’elles sont consignées dans le compte rendu,
j’en prendrais connaissance avec plaisir.
Jean TIBERI
Nous prendrons contact avec vous. Qui souhaite intervenir sur ce sujet ?
Mme COHEN-SOLAL
Je souhaite dire à M. KADOUCHE notre émotion et notre douleur et témoigner également
toute notre sympathie non seulement à Mme Halimi, mais également à tous les salariés du
FSU qui sont tout aussi inquiets. Je rappelle qu’une manifestation a lieu dimanche à 15 heures
à laquelle je souhaite que le maximum de personnes participe pour dire notre indignation visà-vis de ce crime épouvantable.
M. GONTIER
Je suis le vice-président de l’association des commerçants et du groupement des Amis du Val
de Grâce. Lors de la dernière réunion de quartier du mois de juin, nous avions signalé des
faits. Fin août, j’ai rencontré la responsable du centre Pierre Nicole. Aujourd’hui, il faut
vraiment que des solutions soient trouvées. Nous allons arriver à un stade où la vie des
commerçants va être menacée, ce qui va engendrer obligatoirement une menace sur la vie de
notre quartier. Les commerçants de notre quartier se donnent du mal pour essayer d’évoluer,
de bouger, d’être présents au maximum. Or, les événements qui ont eu lieu risquent
d’entraîner tellement de problèmes que nous serons obligés de fermer. Et si nous fermons,
cela veut dire que vous riverains, que vous particuliers, vous risquez de ne plus avoir de
commerces de proximité. L’association vous remercie d’être présents ce soir. Il faut
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qu’ensemble nous bougions, mais il ne faut pas que le débat de ce soir soit trop politique.
Nous devons trouver une solution tous ensemble. Je vous remercie.
De la salle
Je propose comme solution de mettre en permanence un groupe de policiers autour de ce lieu
et dans le secteur proche.
Jean TIBERI
J’y suis bien sûr favorable, mais la police ne peut pas mettre des policiers en permanence dans
toutes les rues situées à proximité, sachant que le problème ne se pose pas uniquement devant
l’entrée du centre. La police fait des tournées et elles peuvent être améliorées, mais si elle
devait être présente dans les rues Pierre Nicole, Henri Barbusse, du Val de Grâce, SaintJacques, boulevard du Port-Royal, il faudrait cinq cents policiers. Un renforcement du
contrôle policier est nécessaire, mais ils ne peuvent pas être partout.
De la salle
J’habite la rue Pierre Nicole près de la Croix Rouge. Une agression a eu lieu dans mon
immeuble. Un jeune résident et sa compagne se sont faits tabasser par deux hommes cagoulés
armés de pistolet. Nous pensons qu’il s’agit d’un règlement de compte d’ordre privé, nous ne
savons pas si c’est lié à la Croix Rouge ou non. Cette agression a eu lieu en milieu d’aprèsmidi. C’était le premier jour de service de notre nouvelle gardienne, ces individus sont passés
en trombe et l’ont renversée. Cela fait tout de même une drôle d’impression de se dire que
l’on habite dans un immeuble auquel ont accès des individus cagoulés et armés. Nous nous
faisons souvent apostropher par des personnes qui fréquentent le centre de la Croix Rouge,
qui traînent entre la station de métro Port-Royal, le boulevard de Port-Royal, les rues du Val
de Grâce et Pierre Nicole, et si nous ne leur donnons pas d’argent, elles nous crachent dessus,
nous insultent, essaient de nous arracher nos sacs, et cela devient intolérable.
De la salle
J’habite au 347 rue Saint-Jacques et je connais bien l’épicerie où travaillait la victime. Il me
paraît important de ne pas tout mélanger. J’ai l’impression que c’est aussi une question
d’information. Moi-même il m’est arrivé d’être invectivée dans la rue, mais il ne faut peutêtre pas mélanger les gangs cagoulés et armés et les personnes qui fréquentent le centre Pierre
Nicole. Tout mettre sur le dos du centre Pierre Nicole me paraît un peu complexe. Que
pouvons-nous faire concrètement pour qu’il y ait davantage d’argent pour améliorer la
situation ? Je pense que l’information doit circuler entre le centre Pierre Nicole, les
commerçants, les habitants et que des réunions pourraient avoir régulièrement lieu.
Jean TIBERI
Tout cela est vrai, mais malheureusement ce genre de problème perdure. Donc nous ne
pouvons pas nous contenter de réunions, d’information et de dialogue pour améliorer la
situation. C’est ce que nous avons fait, et malgré tout une tentative d’assassinat a eu lieu. Ce
qui veut dire qu’il faut trouver d’autres solutions. La victime est aujourd’hui à l’hôpital et elle
a failli mourir. Les menaces dont sont victimes les commerçants, et qu’ils m’ont signalées,
posent un vrai problème. En plus, cela se passe à proximité d’écoles et les parents s’inquiètent
par rapport à leurs enfants.
De la salle
Je suis un simple habitant du quartier. Je me souviens vous avoir écrit, M. le Maire, au sujet
de ce qui se passait devant notre immeuble et vous aviez eu l’amabilité de me répondre et de
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joindre la réponse de M. le commissaire. J’avais signalé très objectivement que notre
immeuble, situé en face de la Scola Cantorum, de par sa structure, sert d’abri à un certain
nombre de personnes qui l’investissent littéralement. J’ai eu l’extrême surprise de recevoir en
réponse une lettre m’informant que M. le commissaire signalait que les personnes mises en
cause avaient été normalement contrôlées à de très nombreuses reprises, que l’on n’avait
jamais rien constaté, qu’elles n’étaient pas en état d’ébriété, qu’elles n’avaient agressé
personne. Mais avant que les drames ne surviennent, peut-être faut-il s’occuper des faits
quotidiens. Si les personnes se plaignent, c’est parce qu’elles ont des motifs légitimes de se
plaindre. Les drames sont souvent précédés de faits qu’il ne faut jamais négliger, encore
moins nier.
De la salle
Je me souviens qu’il y a quelques décennies, nous avions des bornes Police Secours. Sans
forcément s’en inspirer directement, ne serait-il pas possible d’intégrer à l’intérieur des
cabines téléphoniques, par exemple, un numéro permettant à n’importe quel citoyen d’appeler
directement le commissariat le plus proche lorsqu’un événement se produit ? Techniquement,
je ne sais pas comment c’est possible, mais nous pourrions envisager rapidement ce genre de
système.
Jean TIBERI
Nous en reparlerons tout à l’heure dans le cadre des moyens de répondre à la menace. Mais je
souhaiterais que nous réfléchissions aux moyens pour éviter que ces problèmes ne se
reproduisent. Il faut des mesures de prévention ou de dissuasion. Ce que vous proposez est
une mesure utile a posteriori, mais avant d’en arriver là il faut trouver un moyen pour que le
problème ne se pose pas et pour éviter que les personnes qui viennent se faire soigner se
baladent en permanence dans la rue.
De la salle
J’aimerais tout d’abord savoir ce qu’en pense le centre Pierre Nicole. D’autre part, savez-vous
pourquoi ces personnes restent dans le quartier, à moins qu’il ne s’agisse de personnes du
quartier ?
Jean TIBERI
Le président de la Croix Rouge et la présidente du centre Pierre Nicole auront la parole tout à
l’heure. Ils vous expliqueront qu’il y a deux catégories de personnes. Celles qui se font
soigner en internat, et celles qui viennent et repartent. Nous verrons avec eux si une
amélioration est possible.
De la salle
Mais les responsables du centre pensent-ils qu’il s’agit d’un manque de moyens et qu’avec
davantage de moyens ces problèmes pourraient être évités ?
Jean TIBERI
À quel type de moyens faites-vous allusion ?
De la salle
C’est à eux de nous le dire. Peut-être des moyens financiers, peut-être des moyens en termes
d’accueil, du personnel supplémentaire.
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Jean TIBERI
Les personnes accueillies sont encadrées, mais le problème vient de celles qui ressortent et
sont libres.
De la salle
Ne faudrait-il pas une démarche supplémentaire, après le traitement ?
Jean TIBERI
Ces personnes viennent dans ce centre pour avoir un traitement a posteriori.
Guy ATLAN
J’habite le 5ème arrondissement. Le débat a lieu, mais j’ai besoin de connaître tout de même un
certain nombre de faits. M. le commissaire ne pourrait-il pas nous donner d’abord un état
précis de ce qui s’est passé et nous dire, parmi les personnes relevant du centre Pierre Nicole,
lesquelles ont été effectivement impliquées dans cette affaire. Certes, une personne relevant
du centre Pierre Nicole a agressé un commerçant, ce que je déplore grandement comme tout
le monde, mais nous aimerions avoir une meilleure description de tous les faits tels qu’ils se
sont déroulés afin d’éviter les amalgames. À partir de là, nous pourrions sans doute avoir une
meilleure approche et une meilleure analyse du problème et faire de meilleures propositions.
Mais si nous ne connaissons pas bien les faits et si en tout cas, moi, habitant du 5ème, et
d’autres probablement, nous ne sommes pas mieux renseignés sur ce qui se passe, nous
aurons du mal à nous faire un jugement. Je suis professeur de médecine, je me suis beaucoup
occupé de psychiatrie et de santé mentale, et nous savons tous combien des structures
décentralisées sont essentielles pour justement se soucier de santé mentale. D’autre part, pour
avoir approché à plusieurs reprises notre ministre Xavier Bertrand, qui est très sensible à ces
problèmes de santé mentale, j’aimerais dire combien il attache de l’importance aux structures
délocalisées permettant un meilleur soin pour les patients. Nous devons une dignité à ces
patients, comme aux personnes agressées. Nous ne devons pas oublier qu’un patient
psychiatrique est une personne qui souffre et en soi elle mérite qu’on s’occupe d’elle. Des
structures comme celle de la rue Pierre Nicole sont essentielles pour l’armement psychiatrique
dont nous avons besoin dans nos arrondissements. Et vous, M. TIBERI, qui êtes un
responsable politique, vous savez combien il est essentiel de s’occuper de ces problèmes.
Jean TIBERI
Personne ne remet en cause l’intérêt à porter à des toxicomanes, qui sont souvent des
victimes, mais qui sont malades et qu’il faut soigner. S’il faut soigner les personnes, il faut
aussi protéger la population. Vous n’habitez pas ce quartier du Val de Grâce, vous n’êtes pas
tous les jours dans ce périmètre. Si vous connaissiez ce quartier du Val de Grâce, vous verriez
ce qui s’y passe. Il faut certes aider, et beaucoup, à la réinsertion, au soin des personnes
malades. Mais lorsqu’elles commettent un acte scandaleux, comme celui dont a été victime un
commerçant, il faut penser que cela peut se reproduire. Parce que le malade dont vous parlez,
souvent ne se rend pas compte de ce qu’il fait. Peut-être ne peut-on même pas le rendre
responsable. Il n’empêche que les habitants et les commerçants ne doivent pas en être
victimes, et notamment les enfants. Sont situés à proximité les collèges Lavoisier et Sévigné,
ce qui pose problème. L’internat du centre Pierre Nicole en lui-même ne pose pas de
problème, ce qui pose problème, c’est l’arrivée et le départ des personnes qui viennent au
centre dans la journée. Le commissaire et le président de la Croix Rouge vont tout à l’heure
nous répondre, mais nous constatons qu’il y a eu tentative d’assassinat. C’est non seulement
dramatique, mais cela traduit une insécurité permanente. Je souhaite que nous trouvions une
solution pour prévenir ce genre de drame. Bien sûr, il faut soigner les gens, mais il faut aussi
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penser aux habitants victimes d’actes graves. Lorsque je suis allé sur place, tous les
commerçants m’ont fait part de leur très profonde inquiétude.
De la salle
Je comprends très bien la réaction de M. Atlan, mais il faut voir les choses concrètement et
penser à la victime avant de penser à l’agresseur. Voilà plus de dix ans que j’habite dans le
quartier, et cela fait dix ans qu’il y a des agressions verbales ou physiques. Les gens ont peur.
Ce n’est pourtant pas un quartier si difficile. Les agresseurs sont jugés irresponsables sur le
plan psychiatrique, mais pensez aussi aux victimes. Ces personnes troublent l’ordre public et
je voudrais qu’on m’explique aujourd’hui pourquoi des gens qui sortent d’un bar, qui se
bagarrent dans la rue ou qui agressent sont immédiatement interpellés et enfermés, alors que
ces gens-là, toujours les mêmes, perturbent l’ordre public tous les jours. Il y a un couple de
toxicomanes avec enfant qui est toujours là, qui passe son temps à se disputer, à se taper
dessus dans la rue. Au niveau du 88ter de la rue Pierre Nicole, il y a une bibliothèque où les
enfants n’osent plus aller seuls, ainsi qu’une crèche. Expliquez-moi pourquoi ces personnes
qui troublent l’ordre public sont toujours dans la rue. Elles sont dangereuses pour elles-mêmes
et pour les autres.
Jean TIBERI
Ces personnes sont malades et il faut trouver des moyens de les soigner sans ce que cela pose
problème pour les autres citoyens.
De la salle
J’ai été agressée il y a vingt-quatre heures devant le 9 rue Pierre Nicole. Je revenais d’un
cours, j’avais ma sacoche contenant tous mes papiers. J’ai crié « au voleur ». Il y avait deux
contractuelles dans la rue qui ne m’ont pas entendue. J’ai eu la chance qu’une adolescente, qui
devait se rendre au collège Sévigné, se soit trouvée là car sans elle je n’aurais pas récupéré
mes affaires. Je n’ai pas vu l’homme qui m’a agressée, il est arrivé sur moi, il a pris mes
affaires et m’a bousculée. Cet homme sortait du centre. J’habite au 29 rue Pierre Nicole, des
drogués pénètrent régulièrement dans mon immeuble et j’en ai souvent devant ma porte. Il
était 14h 15. J’ai prévenu la police, mais j’étais tellement choquée que je n’étais pas en état de
faire une déclaration. Dans de tels cas, MM. de la police, sachez qu’on ne peut pas toujours se
déplacer, et j’aimerais bien que lorsqu’on vous appelle quelqu’un vienne à notre domicile,
même en civil. J’habite cette rue depuis quarante ans. J’ai été contrôleur de l’urbanisme et du
logement, j’ai connaissance de tout ce qui se passe, j’ai vu ce qui se passait dans les HLM. Et
dans notre immeuble, nous en arrivons au même stade. Alors qu’auparavant ce quartier était
calme et sûr.
Jean TIBERI
Nous allons en reparler tout à l’heure à propos des moyens de prévention.
Thérèse PEROTTINO
Je suis la responsable de la crèche du quatrième étage au 88 boulevard du Port-Royal. Je
souhaite rapporter toute l’inquiétude que nous avons eue en 2005 à cause de personnes du
centre de la Croix Rouge. Ces personnes stationnaient régulièrement dans le hall, se battaient,
et nous devions évacuer les enfants d’urgence. Fort heureusement, des actions ont été menées.
Nous avons maintenant un agent de sécurité dans l’entrée de l’immeuble, ce qui a réduit la
présence de ces individus. Actuellement, nous sommes tranquilles, mais nous redoutons l’été
car nous savons qu’ils stationneront de nouveau devant l’immeuble.
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De la salle
Ma question s’adresse plutôt à Mme la directrice du centre Pierre Nicole. Je pense ne pas être
la seule à ne pas très bien connaître le fonctionnement du centre. Peut-être serait-il nécessaire
de préciser si le centre accueille à la fois des internes, qui restent en permanence à l’intérieur,
et des externes. Et j’aimerais savoir de qui dépend la décision de laisser circuler « en liberté »
des personnes dont visiblement tout le monde a reconnu qu’elles sont dangereuses. Comment
se fait-il qu’elles ne soient pas plus surveillées, internées ?
De la salle
J’habite rue Saint-Jacques. Nous avons des problèmes en permanence devant notre immeuble.
Plutôt que d’avoir cinq cents policiers, ce qui n’est pas évident, un système de surveillance
vidéo ne pourrait-il pas être efficace et dissuasif ?
De la salle
J’habite le quartier du Val de Grâce et je dois dire que je m’y sens bien et que la plupart de
mes voisins et de tous les gens que je côtoie s’y trouvent bien aussi. Je fais également mes
courses dans ce quartier. D’abord, je ne vois pas dans cette assemblée beaucoup des
commerçants que je fréquente régulièrement. Je m’étonne que l’on décrive ce quartier comme
étant éminemment dangereux. C’est épouvantable de savoir que cette tentative d’assassinat
s’est produite, mais dans notre quotidien, on ne peut pas dire que nous soyons extrêmement
gênés, loin de là, par le centre de la Croix Rouge qui, au contraire, me paraît être très bien
tenu, et qui jusqu’à présent ne m’a pas paru poser de problème à la population avoisinante.
Par ailleurs, en ce qui concerne la scolarité, chacun sait combien de drogues, mais peut-être
les représentants du ministère de l’Intérieur vont-ils pouvoir nous apporter des précisions, et
de drogues lourdes parviennent dans notre pays. Bien entendu, il y en a aussi dans les villes de
province et dans les campagnes, mais la majeure partie des drogues, bien entendu, arrivent
dans la région parisienne et, contrairement à ce que l’on imagine souvent, dans les quartiers
les plus favorisés, et en particulier dans les établissements scolaires les plus favorisés, puisque
c’est là où les jeunes ont de l’argent. Je me réjouis qu’il y ait encore des endroits où l’on
puisse soigner les gens dans des conditions de compétence et d’humanité, et en particulier ces
jeunes de la bourgeoisie, et de la meilleure bourgeoisie, qui sont très souvent de grandes
victimes de la drogue. Je remercie les personnes qui travaillent à les sauver, parce que ce sont
des gens qui sont en péril, dans la plus grande détresse, et qu’il est très difficile de les soigner.
Jean TIBERI
Le souci d’aider les toxicomanes n’exclut pas la nécessité de protéger la population. Ce sont
deux problèmes différents. Il faut, bien entendu, prendre des mesures pour soigner ces
malheureuses victimes des des réseaux de trafiquants de drogue. Le problème n’est pas là.
Vous dites qu’il y a de la drogue partout, notamment dans les établissements scolaires, mais
ce n’est pas le problème de la consommation directe dont il est question ici, c’est le fait que
des toxicomanes que l’on essaie de soigner posent un problème. Vous dites que vous n’avez
pas eu de problème dans le quartier, ce dont je me réjouis, mais j’ai reçu des dizaines et des
dizaines de lettres de protestation d’habitants et de commerçants du quartier. Je ne l’ai pas
inventé. Si ce quartier pouvait retrouver un calme total, je m’en réjouirais à cent pour cent. Le
commerçant qui a été victime de cette agression épouvantable et a failli mourir a été agressé
par une personne soignée au centre Pierre Nicole. Je ne dis pas qu’il est facile de trouver une
solution, mais je voudrais que nous trouvions des moyens pour éviter que ce genre de
situation ne se reproduise.
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De la salle
J’habite au 88bis boulevard de Port-Royal, je vis avec ma fille qui a 7 ans, et depuis deux ou
trois ans nous sommes victimes sur le boulevard de harcèlement, de coercition. Les groupes
de jeunes qui sont là nous demandent de l’argent. Quand nous nous rendons rue Pierre Nicole,
nous nous retrouvons face à des gens qui ont un comportement pas tout à fait normal, ce qui
nous oblige à changer de trottoir. Quand je vais faire mes courses à Ed, par exemple, j’ai
souvent vu les caissières se laisser intimider par des gens et les laisser passer devant tout le
monde. J’appellerais cela une petite peur, sournoise. Je ne pensais pas que cela aboutirait à
une telle agression. Il faut bien sûr que ces personnes soient soignées, mais nous n’avons pas
à en faire les frais.
M. GONTIER
Nous ne sommes pas là pour faire le procès du centre de la Croix Rouge, loin de là, nous
sommes là pour trouver des solutions. Vous n’avez jamais eu de problème, madame, vous
avez beaucoup de chance, tant mieux pour vous, mais je pense que si demain vous étiez
agressée, vous seriez la première à porter plainte au commissariat. Je répète que nous ne
sommes pas là pour faire le procès de la Croix Rouge. Je me suis entretenu personnellement
avec la directrice du centre de la Croix Rouge au mois d’août dernier et nous avions trouvé
une solution.
De la salle
(Intervention sans micro)
M. GONTIER
Nous sommes là en tant que porte-parole de tout le monde. Une fillette de 14 ans s’est fait
agresser il y a trois semaines alors qu’elle sortait du collège. Nous pensons à elle aussi. Nous
sommes ici pour essayer de trouver une solution avec le centre de la Croix Rouge. Nous
savons qu’il y a des internes et des externes. Cette dame se sent en sécurité dans le quartier,
c’est très bien, mais à côté de cela il y a quand même des peurs, des craintes, des psychoses
qui s’installent. Il faut des structures pour soigner les toxicomanes, mais il ne faut pas que ce
soit au détriment de la sécurité du citoyen lambda, vous, moi, les commerçants, une fillette.
Nous devons vivre ensemble. Par rapport à un couple d’individus du centre de la Croix
Rouge, j’avais proposé une solution à la directrice du centre Pierre Nicole, qu’ils ont
respectée. On voit de moins en moins ce couple dans le quartier parce que j’ai instauré avec la
présidente un système pour qu’ils changent régulièrement de centre. Nous sommes conscients
que nous ne pouvons pas faire fermer le centre du jour au lendemain, ce serait totalement
stupide. Nous avons besoin de cette structure, mais il ne faut pas que notre sécurité soit
bafouée. Je pense qu’il faudrait faire tourner les externes, trois semaines ici, trois semaines
dans le 18ème, trois semaines dans le 16ème, trois semaines dans le 8ème, pour éviter qu’ils
prennent des habitudes. Je tiens à signaler que certains riverains place Alphonse Laveran
descendent le matin avec des thermos de café pour leur en offrir. Il y a des gens qui sont là
pour se plaindre, mais aussi des gens qui les entretiennent. Nous avons également appris que
certains commerçants les nourrissent ou leur donnent de l’argent pour éviter un esclandre.
De la salle
C'est de la solidarité.
M. GONTIER
Oui, c’est de la solidarité, mais prendre un coup de couteau ce n’est pas de la solidarité. Nous
avons besoin du centre Pierre Nicole, je répète que nous ne sommes pas là pour faire le procès
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du centre Pierre Nicole, mais il faut trouver des solutions. J’estime que la sécurité des
habitants ne doit pas être bafouée par rapport à certains individus.
De la salle
J’habite le quartier du Val de Grâce et travaillant moi-même dans le logement social sur les
quartiers en difficulté qui ont fait la une des événements de novembre, j’ai l’impression de
vivre dans un Eldorado. Ce qui ne nie en aucun cas les problèmes survenus dans notre quartier
et qui sont inhérents à un certain nombre de structures. Mais si nous essayons de trouver des
solutions ensemble, je souhaite que celles-ci soient mesurées, qu’elles visent à protéger la
population, et qu’en aucun nous alimentions une psychose visant à faire fermer le centre
Pierre Nicole. Lorsque des agressions ont eu lieu à l’hôpital psychiatrique de Tarbes, on n’a
pas fermé l’hôpital psychiatrique, et l’on ne pourra pas mettre tous les centres psychiatriques,
de même que tous les centres où peuvent surgir des difficultés, dans des champs de betteraves.
Nous avons besoin de services de proximité et heureusement qu’il en existe dans des quartiers
calmes comme le 5ème. Je souhaite donc que nous ayons une discussion sereine sans l’arrièrepensée de faire fermer le centre Pierre Nicole.
Jean TIBERI
Il y a un équilibre à trouver. Tout à l’heure nous essaierons de voir comment trouver des
moyens de prévention. Le président a évoqué la solution de séparer l’internat et l’externat.
L’internat ne pose pas de problème, l’équipe est de qualité et fait du bon travail, le problème
étant pour l’instant l’externat.
De la salle
Je travaille depuis environ vingt-six ans au restaurant Port-Royal et, en effet, les personnes
âgées se trouvent confrontées à beaucoup de problèmes. Nous recevons à peu près cent à cent
vingt couverts, beaucoup de personnes âgées de 80 ans et plus, et souvent, quand elles
montent à l’étage, elles nous disent qu’on leur a demandé de l’argent, qu’on les a bousculées.
Et malgré un gardien dans le hall du 88ter, ces individus arrivent à se faufiler et font peur
parfois aux mères avec des poussettes. Et souvent, les grands-mères ont peur et évitent de
venir manger chez nous. Le problème déborde sur la rue Fustel de Coulange où se trouve une
descente de garage et où les gens assistent parfois à des horreurs.
M. DELPIERRE
Il ne s’agit pas de remettre en question le centre Pierre Nicole. Nous avons besoin de ces
centres qui font un travail de grande qualité. Mais nous avons parmi les personnes qui
fréquentent le centre un petit pourcentage d’énergumènes absolument épouvantables qui,
depuis des années, ont leur fief dans cette partie du 5ème arrondissement et créent un sentiment
d’insécurité tout à fait catastrophique. Il ne s’agit pas du centre Pierre Nicole, il s’agit de
personnes qui fréquentent ce centre. Nous connaissons tous des commerçants qui sont partis à
cause de cette ambiance, à cause de cette menace constante. Tout le monde connaît
évidemment « le rouquin », c’est une figure du quartier. L’agression que nous avons connue il
y a quelque temps n’est que la continuité de cette ambiance absolument catastrophique. Il a
été trouvé une solution pour un couple qui a été un peu extériorisé du 5ème arrondissement.
Ne pourrait-on pas systématiquement, s’agissant des personnes que M. le commissaire et ses
collaborateurs connaissent et que tout le monde connaît, les extérioriser de manière à éviter
qu’elles fassent leur nid et interviennent toujours au même endroit ? Car elles créent une
psychose épouvantable.
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De la salle
J’habite la rue du Val de Grâce depuis plus de soixante ans, et je dois dire que je n’ai jamais
éprouvé la moindre appréhension à me trouver dans la rue à n’importe quelle heure. Je n’ai
jamais été attaquée ni menacée. Il y a énormément de clochards, mais ils font partie du
paysage. De temps en temps, il y en a un qui a bu un peu trop et il faut faire attention, mais
c’est tout. Cela ne présente aucun danger. Je connais le centre de la rue Pierre Nicole, je passe
devant continuellement et je n’ai jamais eu la moindre appréhension. Il se trouve que ce
quartier est exceptionnellement agréable à vivre et paisible. Il est à citer en exemple. C’est un
village. Et c’est d’autant plus extraordinaire que plusieurs épiceries libre-service sont ouvertes
jusqu’à onze heures ou minuit, ce que je trouve ahurissant.
Jean TIBERI
C’est justement un épicier qui a été victime de cette agression.
De la salle
Je parle de ceux qui sont ouverts jusqu’à minuit et qui tentent le diable, il n’y a pas d’autre
mot. Jamais je n’ai entendu parler de la moindre agression ou du moindre problème. Donc je
pense que cet horrible accident est exceptionnel et qu’il ne faut pas en déduire que la vie dans
le quartier est menacée, transformée, impossible. Ce n’est pas vrai. Le quartier du Val de
Grâce est exceptionnellement agréable à habiter.
Mme GILABERT
Peut-être en contradiction avec ce que dit madame et avec cet Eldorado, j’ai lu avec intérêt un
hebdomadaire qui paraît le jeudi et qui faisait état d’une enquête dont il ressort que le 5ème
arrondissement arrive en treizième position sur Paris en termes de sécurité. Nous ne sommes
donc pas très bien placés en la matière. J’ai moi-même assisté à l’agression dans la rue Claude
Bernard, à 14 heures, d’une personne âgée qui sortait de la poste. Les deux jeunes à moto qui
ont volé le sac de cette femme ont dévalé le trottoir de la rue Claude Bernard, et ils ont pris
ensuite la rue Vauquelin en sens interdit. Nous ne sommes pas tranquilles non plus. Il ne
s’agissait pas de drogués, c’étaient deux jeunes à moto, et deux Gaulois comme on dit. Je
crois que l’insécurité se répand un peu partout et pas uniquement à cet endroit. Mais le
problème du point de fixation autour de la rue Pierre Nicole doit sensibiliser encore plus les
personnes à cet état de fait.
De la salle
Je souhaite apporter une précision pour sortir un peu de l’anecdote et des points de vue qui
s’affrontent ici. Je pense que nous ne sommes pas réunis ici en jury populaire pour statuer sur
le maintien ou pas du centre Pierre Nicole à cet endroit-là. Il y aura toujours des personnes
pour dire qu’il serait mieux que ce centre soit ailleurs ou de le fermer, ou encore pour estimer
qu’il n’y a rien à voir et donc rien à dire. Je pense qu’il s’agit d’un problème d’organisation,
de fonctionnement sur lequel peut-être des personnes très qualifiées ont beaucoup à dire et
nous à les écouter, pour voir comment les choses peuvent se passer autrement qu’aujourd’hui.
M. BARDON
Tout le monde dans cette salle est unanime d’abord pour rendre hommage aux services que
rend à la collectivité ce centre de la Croix Rouge et personne n’a dans l’esprit l’idée de voir ce
centre disparaître du 5ème arrondissement compte tenu de sa finalité. Tout le monde aussi, je
pense dans cette salle est unanime pour reconnaître l’esprit de concertation qui anime les
associations de ce quartier. Nous l’avons entendu par la bouche de son vice-président et par la
bouche d’autres responsables associatifs. Une main nous est tendue et il nous appartient ce
12
soir de la saisir. Je m’adresse à nos amis de la Croix Rouge afin que le plus rapidement
possible des solutions techniques, compte tenu de la gravité de la situation que nous avons
vécue, puissent être apportées aux attentes légitimes de celles et ceux qui ont fait l’effort de
venir ce soir pour conforter les représentants des associations, les représentants des habitants,
qui sont dans l’attente de résultats. Il y a les partisans de l’eau tiède, que j’ai entendus tout à
l’heure, il y a les partisans de l’eau brûlante, dont je ne fais pas partie. Il y a donc un juste
milieu à trouver pour faire en sorte que ce centre continue à exister sur notre arrondissement,
mais que la situation que vivent quotidiennement celles et ceux qui habitent le quartier Val de
Grâce puisse être améliorée par des mesures techniques concernant notamment l’externat.
De la salle
J’habite également le quartier. Il ressort des différentes interventions que les difficultés
viennent de quelques personnes du centre Pierre Nicole. Ne pourrait-on pas imaginer un
service d’accompagnement de ces personnes, organisé soit par la ville, soit par le centre de la
Croix Rouge, et qui pourrait les raccompagner chez eux, ce qui éviterait peut-être ce genre de
problème
Jean TIBERI
C’est une solution qui n’est pas facile, mais elle va dans le bon sens. Je passe la parole à M. le
président de la Croix Rouge qui va nous dire quelques mots sur l’organisation et donner
quelques axes de réflexion en matière de prévention.
M. LOUVILLE
M. le Maire, mesdames messieurs, lorsque le docteur VIEWORKA m’a appris l’agression qui
a eu lieu dans ce quartier, cela a été pour moi et pour tous les responsables de la Croix Rouge
une énorme émotion et une désolation parce que pour qui que ce soit un crime qui risque de
faire perdre la vie à quelqu’un ou le rendre infirme est quelque chose de terrible. J’ai
heureusement appris que ce monsieur allait mieux. Mais cela n’enlève rien à la gravité de ce
qui s’est passé. Si j’ai bien compris, il s’agit d’un déséquilibré psychiatrique et non pas de
quelqu’un directement concerné par le problème de la drogue. Je ne vis plus dans ce quartier,
mes parents y ont vécu pendant trente ans, j’y ai vécu quelques années aussi, et donc je
comprends l’émotion, dans un quartier calme, un des plus beaux de Paris de par son
ambiance, son environnement, par rapport à ce qui s’est passé. Certains malades que nous
soignons à Pierre Nicole font un peu peur, et le docteur VIEWORKA va vous expliquer le
fonctionnement du centre et ses problèmes.
Je ne veux pas minimiser le problème, mais il y a ces gens qui sont là tous les jours, vous les
avez remarqués, certains d’entre vous les ont décrits parce qu’ils ont une chevelure qui se
remarque, mais il y a malheureusement d’autres personnes comme elles dans notre ville et il y
a d’autres agressions. Je ne voudrais pas qu’il soit fait un amalgame entre ce qui relève non
pas de notre responsabilité, mais du fait des soins que nous avons à prodiguer, et l’ensemble
des agressions. L’un d’entre vous voulait que M. le commissaire précise un peu ces problèmes
d’agression. Mais peut-être vaut-il mieux que Mme VIEWORKA vous explique d’abord le
fonctionnement du centre.
Mme VIEWORKA
Je voudrais remercier M. TIBERI de nous avons conviés à cette réunion et remercier toutes
les personnes qui sont intervenues dans la salle avec des tonalités différentes. Tout le monde a
eu des mots aimables et respectueux sur notre travail, et je me sens tout à fait respectée ici
dans ma fonction et dans ce que j’essaie de faire, ce dont je vous remercie. Je ne peux que
m’associer aux propos de M. LOUVILLE sur les événements qui se sont produits. Je suis
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venue avec mon collègue le docteur Guyonnet et Carole Rousseau qui travaillent dans le
centre. Pour nous soignants, ce genre de situation est toujours un échec par-delà le drame que
vit ce commerçant, et toute l’équipe a été bouleversée par ce qui s’est passé.
Je vais rapidement tenter de répondre à certaines questions et remarques qui ont été faites.
Nous accueillons au centre Pierre Nicole des personnes toxicomanes, soit plus de 600
personnes différentes chaque année qui viennent en consultation. Certaines habitent là,
d’autres viennent et repartent. Sur ces 600 personnes, seul un petit nombre est perturbateur. Il
y en a 580 ou 590 que vous ne connaissez pas, qui viennent et qui repartent, comme ils
viennent et repartent consulter des psychiatres et des psychologues dans le 5ème
arrondissement. En consultant Internet, j’ai vu qu’il y avait 94 psychiatres installés dans le
5ème, et il y a bien des gens qui rentrent dans les cabinets de ces psychiatres et qui en
ressortent tous les jours , mais vous ne les voyez pas et c’est tant mieux.
Je souhaite faire une remarque à propos du lien qui est fait entre le drame qui s’est produit et
ces personnes errantes autour du centre et qui perturbent plus ou moins gravement la vie du
quartier. Il est assez curieux pour nous que la personne qui a commis cette agression ne soit
pas une de ces personnes qui perturbaient le quartier. Quand la police m’a téléphoné pour
s’enquérir de cette personne et me demander si elle avait été repérée ou étiquetée par nous
comme dangereuse ou à problème, j’ai répondu non, et toute l’équipe était très surprise parce
que si nous avions dû dire que les problèmes viendraient de telle ou telle personne, ce n’est
certainement pas cette personne-là que nous aurions repérée. Tout cela pour vous dire que
même dans le cas qui nous occupe, faire un lien direct entre ces personnes qui génèrent une
insécurité et ce drame ne se vérifie pas. Ce drame était pour nous tout à fait imprévisible
compte tenu de ce que nous connaissons de la personne en question.
J’ai entendu des propos dans lesquels je me suis reconnue. Monsieur, vous avez dit que nous
nous étions vus fin août et que nous avions évoqué ensemble la situation d’un couple qui
perturbait la tranquillité du quartier. Je vous ai dit que j’allais y mettre bon ordre. Je l’ai fait.
Ces personnes sont parties, ce qui fait déjà deux personnes de moins qui ne perturbent plus le
quartier. Madame a parlé de la crèche et monsieur du restaurant situés à l’angle du boulevard
de Port-Royal et de la rue Pierre Nicole. J’avais été sollicitée, et nous en avions parlé avec M.
TIBERI, à propos de problèmes rencontrés côté Val de Grâce, et je dois dire que j’avais moimême été choquée et je m’étais énervée au sein de l’institution parce qu’un jour, ayant garé
mon scooter sur le parking situé devant, j’ai assisté à une scène qui m’a semblé incroyable. À
savoir une dame avec des enfants dans une poussette devant traverser un petit groupe de nos
patients alcoolisés en train de se bagarrer Je suis donc rentrée au centre et ai dit à mes
collègues qu’il était inadmissible qu’une mère de famille avec une poussette soit obligée de
faire s’écarter deux ou trois personnes qui ont bu et qui se battent pour rentrer dans une
crèche.
À ce moment-là, deux types de mesure ont été prises. La Ville a mis un agent de sécurité à
l’intérieur de l’immeuble, ce qui a calmé le jeu à l’intérieur. J’avais envoyé à M. TIBERI
copie de la note interne que j’avais rédigée. J’avais fait une note à tous les patients qui
fréquentent le centre, internes et externes, stipulant que le premier que je verrais stationner à
cet endroit serait exclu immédiatement et définitivement. Ce que nous avons appliqué puisque
nous en avons exclu un ou deux pour l’exemple. Ces deux mesures ont permis de ramener le
calme pour l’instant.
Nous sommes là pour accomplir une mission de santé publique qui nous est confiée par le ou
les gouvernements successifs et dont personne ici ne semble remettre en cause le bien-fondé.
Mais il existe une tension entre nos missions de santé publique et la sécurité, la tranquillité
publique du quartier. C’est aussi pour nous une des conditions de notre travail. N’oubliez pas
que nous-mêmes travaillons avec ces personnes et je n’ai pas envie d’arriver le matin en ne
sachant pas dans quel état je vais trouver les personnes dont je m’occupe et s’il y aura des
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problèmes ou non. Notre personnel a également envie de faire son travail dans des conditions
normales.
S’agissant des solutions, j’estime qu’il y a deux types de solution. Il a été évoqué des
solutions relevant du registre de la sécurité. Ce n’est pas mon domaine, M. le commissaire ou
M. le Maire nous diront ce qui peut être fait. En ce qui me concerne, sachez que ce n’est
absolument pas un problème pour nous qu’il y ait un renforcement de la présence policière
aux alentours du centre. Au contraire, c’est une condition d’amélioration de l’exercice de
notre travail. Les gens viennent au centre pour se soigner, ils ne viennent pas là pour trafiquer,
pour ennuyer le monde, et ceux qui ne se comportent pas bien n’ont pas leur place chez nous.
Nous avons donc des intérêts tout à fait convergents. Deuxième type de solution, nous l’avons
évoqué, c’est que nous soyons avertis et que nous ayons peut-être des contacts plus réguliers
et plus structurés afin de pouvoir échanger, et qu’à chaque fois qu’un commerçant, un
habitant nous signale un problème, un patient qui se comporte mal, nous puissions prendre les
mesures qui conviennent en interne. Vous avez évoqué la solution de les faire changer de
centre. Des solutions peuvent être trouvées pourvu que nous soyons dans cet esprit de
concertation. C’est la raison pour laquelle, si M. le Maire en est d’accord, je souhaiterais que
nous mettions en place un comité de suivi qui se réunisse régulièrement, sans attendre que des
drames surviennent, éventuellement dans nos locaux ou en mairie, et qui associe les
commerçants, les habitants, les forces de police, les élus. Et que nous puissions travailler
régulièrement à faire en sorte de continuer à assurer nos missions de service public et que
vous puissiez vivre tranquillement dans le quartier.
Jean TIBERI
J’ai bien compris votre souci totalement objectif de nous aider pour la suite. Mais j’aurais
aimé savoir si vous aviez des idées préventives. Comme par exemple garder l’internat qui ne
pose pas de problème, et que pendant quelque temps l’externat se fasse ailleurs. J’aimerais
savoir si cette mesure préventive vous paraît possible et souhaitable. Nous avons eu de
nombreux contacts qui, malheureusement, n’ont empêché ni à des commerçants d’être
menacés ni ce drame. Les contacts que nous avons eus, même s’ils ont été utiles, n’ont pas été
suffisants. Sans en arriver à une position extrême, il faudrait trouver une solution nouvelle
préventive. M. le Commissaire va faire son travail préventif et de répression, bien entendu,
mais ce n’est pas la seule solution. De votre côté, cette hypothèse, ou d’autres, serait-elle de
nature à calmer et à rassurer les esprits ?
Mme VIEWORKA
J’ai dit dans mon exposé que nous avions 600 patients parmi lesquels seulement une dizaine
ou une quinzaine vont successivement poser problème dans l’année. Ces 600 patients
viennent en consultation. Nous avons seize chambres et nous pouvons donc héberger seize
personnes, le reste étant des personnes qui viennent et qui repartent. Je rappelle également que
nos missions sont définies par la puissance publique, que c’est l’État qui nous paie et qui nous
demande de faire ce travail de consultation. Quand nous recevons en consultation des jeunes
qui fument du cannabis, des personnes parfaitement insérées qui ont des problèmes de drogue,
d’alcool ou de tabac, je pense que cela ne pose aucun problème. C’est la raison pour laquelle
je disais que lorsqu’un petit groupe pose problème, il faut que nous le sachions pour pouvoir
le traiter.
Jean TIBERI
Etes-vous ou non favorable à l’hypothèse que pendant quelque temps l’externat se fasse
ailleurs ?
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Mme VIEWORKA
Je vous réponds que pour moi votre proposition de faire partir les 600 personnes que nous
suivons n’est pas en relation avec le problème posé qui concerne seulement une dizaine de
personnes. Pour ce qui est des personnes qui posent problème, pourvu qu’on me les signale, je
suis tout à fait d’accord, et nous n’avons de cesse de dire que ces personnes n’ont pas leur
place dans un quartier comme celui-ci. Mais je me vois mal pénaliser les 580 autres que
personne ici ne connaît. Je pense que personne ne le demande. Donc je vous trouve peut-être
un peu trop radical par rapport au problème posé.
Jean TIBERI
Ce n’est pas moi qui ai fait la proposition, mais un président d’association. Cette solution
assurerait une tranquillité pendant quelque temps.
M. GONTIER
Nous ne vous demandons pas de couper les 600 consultations. Ils viennent prendre de la
méthadone chez vous, je suppose, ne peuvent-ils pas la prendre ailleurs ? Je pense qu’il faut
purger un peu. Est-ce qu’il n’est pas possible de faire tourner les externes qui posent problème
dans différents centres ?
Mme VIEWORKA
Nous sommes bien d’accord. À chaque fois qu’un ou plusieurs posent problème dans le
quartier, si nous nous rencontrons pour les identifier, nous règlerons le problème.
M. GONTIER
Je suis d’accord, mais j’ai tenté dernièrement de vous joindre et je vous ai laissé des
messages.
Mme VIEWORKA
Je ne les ai pas eus. Je vous propose que nous trouvions un système pour être en contact plus
régulièrement.
M. GONTIER
Les riverains et les commerçants sont tout à fait pour. Nous ne demandons pas que les 600
malades partent, ce serait stupide, mais la poignée de malades qui nous pose problème et pour
laquelle il faut trouver une solution. Nous l’avons bien fait avec le couple. Du coup, ils
viennent de moins en moins. J’espère qu’ils ne reviendront pas avec les beaux jours. En tout
cas, nous leur avons coupé leur habitude. Je pense donc qu’il faut déplacer le noyau de
personnes qui pose problème.
Mme VIEWORKA
Nous savons par expérience que lorsque nous traitons un problème, un autre problème
apparaît ensuite, puis un autre et encore un autre.
M. GONTIER
Mais c’est le problème des moutons de Panurge. Si on se montre un peu tolérant avec un, tout
le monde va ensuite en profiter.
Mme VIEWORKA
Non, car nous sommes plutôt stricts. Je préconise que nous ayons des contacts
institutionnalisés et réguliers, sous la forme qui vous convient, et qu’à chaque fois qu’un ou
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des patient(s) pose(nt) problème, nous les réglions. Nous ne pouvons pas prévoir à l’avance
qui va poser problème, il n’y a pas de catégorie particulière de patients qui pose problème a
priori, et c’est là qu’est toute la difficulté. Donc, soit nous faisons partir tout le monde,
sachant que les pouvoirs publics attendent de nous que nous fassions notre travail. Comme je
vous le disais tout à l’heure, le malheureux commerçant a été agressé par un patients qui, a
priori, était plutôt le plus paisible de la troupe. Donc comment savoir.
Jean TIBERI
Nous sommes au cœur du problème. Le président a proposé une solution. Elle est bonne, elle
est mauvaise, elle est faisable, elle n’est pas faisable, c’est une solution préventive. Vous me
dites que ce n’est pas possible. Nous en prenons acte et nous allons y réfléchir. Quelle est la
solution ? Vous nous dites qu’il faudrait un contact régulier, mais qui ne peut jouer qu’a
posteriori. J’aimerais avoir des propositions de prévention. Vous nous dites, et je le
comprends, qu’il est impossible de savoir quels sont ceux qui, parmi les malades soignés, et
qu’il faut soigner, vont poser problème, d’où la difficulté. Je ne dis pas que nous allons
trancher la question ce soir. Il y a sans doute d’autres solutions. Que peut-on faire pour éviter
tout problème, sans attendre la survenue d’un autre drame ? Ma position est modérée, je vous
demande de l’intégrer, mais j’espère ne pas être amené à prendre des positions plus
extrémistes qui seraient mauvaises à tous égards. Il faut soigner, mais il faut protéger.
De la salle
D’après ce que j’ai entendu, je pense qu’il y a quelques personnes repérées et connues de tout
le monde. Et ce soir, vous pouvez nous les signaler.
De la salle
Nous allons vous les signaler à chaque fois que nous constatons un problème dans la rue.
Mais comment voulez-vous que nous vous les présentions. En les prenant en photo ? Ce n’est
pas notre travail. À chaque fois que je constatais un problème, je prévenais le commissariat
qui envoyait du monde, mais si les gens se sont entre-temps calmés, que voulez-vous que
fassent les agents venus sur place en dehors de demander les papiers d’identité ? Faut-il vous
les amener manu militari pour vous dire que c’est ceux-là qui ont commis des agressions, qui
ont insulté ou ont fait peur aux enfants ? Ce n’est pas notre travail.
M. LOUVILLE
Ma proposition n’était pas tout à fait celle-là. Je vous parle de solution immédiate. M. le
Maire et vous-même, à juste titre, demandez une action. Je pense, et un certain nombre
d’entre vous l’ont dit, que des personnes, environ une quinzaine, sont connues et qu’elles
peuvent sortir du groupe de soin de Pierre Nicole. Et quinze personnes sur six cents me paraît
être un nombre suffisamment raisonnable pour que nous nous arrangions avec d’autres
collègues pour qu’ils les prennent ou que nous les séparions. C’est du concret et de
l’immédiat. Ensuite, la proposition du docteur VIEWORKA est également pertinente car c'est
l’avenir. Ce n’est pas forcément un problème de police, mais un problème de quartier,
d’ambiance de quartier. Quand des personnes se réunissent régulièrement devant un porche
d’immeuble et sont là quand on rentre le soir, pour moi ce sont des personnes qui inquiètent.
Si ces gens sont soignés à Pierre Nicole, avant qu’ils aient agi, il faut nous le dire. Préconiser
d’arrêter la consultation externe ne me semble pas raisonnable parce que nous n’y arriverons
pas, les autres centres ne pourront pas les prendre.
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De la salle
Des agents travaillant dans votre établissement et qui connaissent donc les malades pourraient
de temps en temps, sans se substituer à la police, repérer ceux qui troublent l’ordre public.
M. LOUVILLE
Ce travail est fait. Un certain nombre de personnes sont repérées par le personnel du centre et
nous leur demandons d’aller ailleurs. Mais nous ne pouvons pas tout voir.
Jean TIBERI
Vous excluez la première proposition, mais je trouve la seconde proposition tout à fait
intéressante. Vous dites que le personnel du centre repère les personnes qui posent problème.
Malheureusement, ces personnes restent. Pour repérer les personnes qui posent problème et
arriver à les dissuader, il faudrait l’action des commerçants, des habitants, de la police et des
personnels du centre qui sont les mieux à même de voir ceux qui traînent dans le quartier et
troublent l’ordre public.
M. LOUVILLE
Quand les femmes qui travaillent dans le centre en voient certains traîner dans la rue, elles ont
aussi peur que n’importe quel habitant du quartier. Donc je suis sûr qu’ils sont signalés. Il ne
faut pas attendre l’agression, il faut les repérer et donc que nous échangions. Dans l’immédiat,
telle est ma proposition.
Jean TIBERI
C’est une proposition, mais il en faudrait d’autres.
Mme COHEN-SOLAL
J’ai écouté avec attention ce qu’ont dit les habitants, les commerçants et les médecins, et je
retiens avec beaucoup d’intérêt ce que vient de nous dire le président départemental de la
Croix Rouge. Si quinze ou vingt personnes posent problème, qu’elles sont désignées de
manière précise et qu’il est possible de déplacer leur lieu de soin, je pense que c’est déjà une
mesure intéressante, mais pas suffisante. Je propose de saisir la solution du docteur
VIEWORKA consistant à organiser des comités, par exemple tous les quinze jours, réunissant
les responsables du centre, les responsables de l’association des commerçants, des
responsables de la police et des riverains. Et ce même s’il ne se passe rien, mais pour dire
comment est le climat, qui on a vu traîner. Pendant un temps, même si le calme revient, il me
semble important que ces réunions aient lieu, ce qui permettra d’anticiper les problèmes qui
pourraient se reposer. Il est très important qu’il y ait un suivi.
De la salle
Aujourd’hui, le centre n’a plus la même dimension initiale en matière de pression
démographique et de problème. Il accueille de plus en plus de monde. Peut-être est-ce cet
envahissement qui fait constater les problèmes d’une manière plus dure. D’autre part, du fait
de savoir que ce centre existe, peut-être que des gens n’utilisant pas le centre et qui ne sont
pas connus viennent traîner autour. Soit il faut augmenter les effectifs, soit il faut diluer cette
démographie à travers les différents centres.
Jean TIBERI
La première proposition consistait à supprimer l’externat, vous n’y êtes pas favorable. Nous
en prenons acte. Une autre proposition serait de diminuer le nombre d’externes. Qu’en
pensez-vous ?
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Mme VIEWORKA
Il y a sur Paris une vingtaine de centres prenant en charge les toxicomanes. Nous en avons
ouvert un récemment dans le 2ème arrondissement, parce que justement il n’y avait rien dans
l’hyper centre de Paris et que les patients venaient rue Pierre Nicole. La politique de la Ville
va probablement consister à essayer de mailler tout Paris pour éviter des regroupements
majeurs. En réalité, nous n’avons pas beaucoup plus de patients actuellement qu’il y a cinq
ans. L’explosion date de cinq ou six ans, mais notre nombre de patients à l’heure actuelle est à
peu près stable. Et nous considérons de toute façon que nous avons largement atteint la masse
critique. Il est hors de question d’imaginer avoir encore plus de monde à Pierre Nicole. Créer
des centres dans tout Paris est pour moi une très bonne solution.
Jean TIBERI
Pensez-vous que techniquement et matériellement il est possible de diminuer le nombre de
patients ?
Mme VIEWORKA
Diminuer oui, auquel cas il faut que les patients aillent ailleurs car nous ne pouvons pas
laisser toutes ces personnes sans soin, et le fait qu’elles ne soient pas soignées ne va pas
améliorer la situation.
Jean TIBERI
Mais certaines personnes pourraient, par exemple, être prises en charge dans des centres plus
proches de leur domicile. Est-ce que vous recevez des personnes qui viennent de tout Paris au
centre Pierre Nicole ?
Mme VIEWORKA
C’est assez équi-réparti. Il y a une vingtaine de pôles dans Paris et chacun d’entre nous avons
à peu près le même nombre de prises en charge.
Jean TIBERI
L’idée de diminuer un peu le nombre et de rapprocher les intéressés de leur domicile vous
semble-t-elle envisageable et pourriez-vous y réfléchir ?
Mme VIEWORKA
Nous pouvons y réfléchir.
M. LOUVILLE
La sectorisation des patients est un grand problème. J’ai été directeur adjoint du Samu.
L’Assistance publique, à une époque, avait sectorisé et pour rentrer à l’hôpital il fallait être du
quartier. Nous nous sommes rendu compte que ce système ne fonctionnait pas toujours. C'est
vrai qu’il vaut mieux qu’un centre soit réservé aux personnes du quartier ou de la périphérie.
Il faudrait peut-être regarder où habitent ces personnes, si toutefois elles habitent quelque part.
Nous allons vérifier et je m’engage à vous répondre à ce sujet.
Stéphane STRINGHETTA
Tout d’abord, concernant l’état de santé de la personne qui a été agressée, je confirme qu’elle
va mieux et que ses jours ne sont plus en danger. J’ai pris attache avec la 3ème DPJ qui était
chargée de ce dossier et qui me l’a confirmé. Au début de la réunion, quelqu’un a parlé du
centre Rachi qui a été victime d’une alerte à la bombe. En effet, il y a bien eu une alerte à la
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bombe. Les effectifs de police sont intervenus en nombre et il n’y avait aucun colis suspect à
l’intérieur des locaux. Néanmoins, afin de poursuivre les auteurs des appels malveillants dont
ce centre a fait l’objet, la brigade criminelle a été saisie. Je précise qu’il s’agit d’une des
meilleures brigades de police parisienne.
D’autres intervenants ont évoqué des solutions pour remédier au problème de ce quartier,
notamment placer des fonctionnaires en garde statique devant le centre. Il va de soi qu’à mes
yeux il n’en est pas question. Les fonctionnaires de police doivent être présents sur l’ensemble
de l’arrondissement et pas uniquement devant un immeuble. Je tiens par ailleurs à préciser
que l’arrondissement est divisé en aires et qu’au sein de l’aire du secteur Port-Royal, plusieurs
îlotiers sont attachés à ce secteur de surveillance. Lors d’une précédente réunion, j’avais
promis que suite à l’agression, les rondes de police seraient intensifiées. Cela ne va pas régler
le problème de fond, mais la promesse a néanmoins été tenue puisque plusieurs opérations de
contrôle ont été effectuées et qu’à ma connaissance le secteur est relativement calme. Pour ce
faire, je donnerai tout à l’heure la parole au major LEFORT, qui est un ancien de
l’arrondissement qui vous donnera son sentiment sur la vie du quartier, et notamment les
problèmes d’insécurité. Une personne a parlé d’une enquête parue dans l’Express selon
laquelle le 5ème est placé en 13ème position. Je ne sais pas de quoi il s’agit. Si ce sont des faits
constatés, ce n’est pas possible. En termes de délinquance il est impossible que
l’arrondissement soit classé en 13ème position.
Jean TIBERI
Est-ce qu’ils se sont basés sur des faits précis pour réaliser cette enquête ?
De la salle
Je ne sais pas quels sont leurs paramètres et comment ils sont arrivés à ce résultat.
Stéphane STRINGHETTA
Ce n’est qu’un article de presse, nous aurons le temps de l’étudier ultérieurement. Lorsque
j’assiste à une réunion concernant un secteur particulier, j’aime bien venir avec des
statistiques précises de la délinquance sur le secteur. Depuis le début de l’année, nous avons
fait sortir la totalité des plaintes enregistrées au commissariat, et nous constatons une baisse
de 9% des faits constatés. Cela dit tout le monde ne porte pas plainte. Les statistiques
policières sont pour nous un outil, mais elles ne reflètent pas parfaitement la situation de la
délinquance dans un arrondissement. Il s’agit néanmoins d’un tableau de bord, et pour
l’instant la situation n’est pas plus problématique qu’auparavant, et elle est relativement calme
sur le secteur. Peut-être est-ce dû au fait que nous avons musclé nos patrouilles. Vous allez
me dire qu’il s’agit de la parole d’un commissaire qui n’est pas forcément sur le terrain. C’est
la raison pour laquelle je tiens, lors de réunions publiques, à m’entourer de gens de terrain. Je
passe donc la parole à M. LEFORT, qui est une des figures emblématiques de
l’arrondissement.
M. LEFORT
Je suis donc un fonctionnaire de terrain. En effet, je connais tous les problèmes depuis plus de
vingt ans. Notamment celui évoqué par monsieur d’un SDF que j’ai interpellé à de
nombreuses reprises, que j’ai arrêté, mais qui ressort à chaque fois. Concernant les personnes
du centre qui posent problème, elles sont connues, mais la loi est la loi et il y a des moments
où nous pouvons interpeller et d’autres où nous ne pouvons rien faire. Ce sont des petites
infractions et nous sommes limités dans ce domaine, même si je sais que ces nuisances gênent
toute une partie de ce secteur. Actuellement, mon sentiment est que la situation ne s’est pas
aggravée, loin de là. Je pense que c’est plus calme qu’avant. De plus, des équipes civiles en
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VTT tournent régulièrement dans le secteur. Il ne faut donc pas dramatiser, ce secteur est
relativement calme par rapport à certains arrondissements.
Stéphane STRINGHETTA
J’ai entendu des personnes dire qu’elles souhaitaient l’intervention de la police. Encore une
fois, si j’ai un message à faire passer lors de réunions publiques, c’est que si vous avez le
moindre souci, n’hésitez pas à nous appeler. Vous faites le 17, vous tombez sur police secours
et nous envoyons immédiatement des véhicules. Il ne faut pas avoir peur de nous déranger,
nous sommes un service public et nous sommes à votre disposition. Même si vous nous faites
déplacer pour rien, ce n’est pas grave. Je ne dis pas que nous pourrons répondre à toutes vos
sollicitations car nos moyens matériels et humains sont limités, mais nous ferons le maximum
pour y répondre. Et encore une fois, s’il s’agit d’une affaire grave, je tiens à souligner que
nous ferons notre maximum pour être sur place le plus rapidement possible.
Jean TIBERI
Je tiens encore à remercier les forces de police pour le travail de grande qualité qu’elles font
préventivement et a posteriori. En ce qui concerne les statistiques sur la délinquance, c'est très
compliqué parce qu’on fait figurer dans les chiffres du 5ème des personnes qui portent plainte
dans le 5ème alors que le délit n’a pas été commis dans l’arrondissement.
De la salle
Le président de la Croix Rouge ainsi que la directrice du centre Pierre Nicole ont souligné
qu’il y avait un relatif consensus sur le fait que ces services de proximité étaient nécessaires.
Alors n’essayons pas de les mettre ou de les remettre en cause par la petite porte. Je pense que
s’il y a vingt centres dans Paris, il y a la place pour un dans le 5ème. Si nous demandons la
fermeture de la consultation externe, cela revient à fermer le centre Pierre Nicole puisque
c’est l’essentiel de son activité et qu’il y a seulement quinze chambres pour accueillir de
l’internat. Je trouve que ce soir ont été faites des propositions qui ont le mérite d’exister et que
l’on ne trouve pas toujours dans ce genre de situation. Constituer un comité de pilotage qui se
réunirait régulièrement, comme nous l’a proposé le président de la Croix Rouge, et permettant
d’identifier les problèmes, d’y remédier, d’apporter des solutions régulièrement au vu des
difficultés qui se présentent serait une avancée importante. Demander aux quinze personnes
fauteuses de trouble aujourd’hui de changer de centre est également une énorme avancée,
même si je ne suis pas certaine que le centre qui va les récupérer sera totalement enchanté.
Appuyons-nous sur ces éléments qui, me semble-t-il, sont relativement importants en termes
d’avancée.
Jean TIBERI
Personne ici ne met en cause le centre, mais ce qui pose problème pour la sécurité du quartier,
notamment à proximité d’une école. D’autre part, un drame s'est produit. Il faut éviter qu’il se
reproduise et il faut donc des mesures préventives. Nous avons fait une proposition que la
Croix Rouge a refusée. Nous allons donc étudier d’autres propositions. En tant que maire, je
prendrai l’initiative d’une concertation avec des représentants des associations. Je ne vous
cache pas que cette solution, que j’approuve par ailleurs, me paraît très modeste. C’est une
proposition de forme. Je suis en contact avec la directrice du centre Pierre Nicole, qui fait un
très bon travail, depuis des années et des mois. Ce qui n’a pas empêché les problèmes de
perdurer. Je prendrai donc l’initiative de réunir un comité – je ne sais pas comment nous
l’appellerons – mais je demande au président de la Croix Rouge et à la directrice de réfléchir à
d’autres solutions complémentaires à celle-ci, qui va se faire, mais je ne voudrais pas que ce
soit un moyen de noyer le poisson parce qu’il y a eu un drame et je ne voudrais pas qu’il s’en
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produise un autre. Encore une fois, la Croix Rouge n’est pas en cause dans cette affaire, c’est
une situation de fait.
M. DELPIERRE
Dans ce quartier du 5ème arrondissement, comme l’a dit M. le major LEFORT, nous sommes il
est vrai beaucoup plus tranquilles qu’il y a deux ans. Nous n’avons plus ces Roumains qui se
baladaient dans le quartier. Il y a peut-être peu de plaintes déposées, mais ce qui nous
catastrophe, c’est ce sentiment constant d’insécurité, qui est dû justement à ces bandes, à ces
agressions verbales dont souffrent tous nos commerçants.
Mme JOHNER-EHRESMANN
Je voudrais vous transmettre la proposition du groupe « santé mentale » qui s'est réuni ce
matin. Il s’agit d’un conseil local de santé mentale, comme il en existe dans quelques
arrondissements, associant les différents partenaires, riverains, intervenants en toxicomanie,
services de police. Le groupe « santé mentale » réunit les associations caritatives du quartier,
dont la Croix Rouge, bien entendu.
Jean TIBERI
Il existe un autre centre de santé mentale dans le 5ème qui ne pose aucun problème.
M. GONTIER
Je suis commerçant, et j’ai eu deux problèmes pour lesquels j’ai porté plainte, ce qui prend du
temps. Ne serait-il pas possible soit d’envoyer quelqu’un pour prendre les plaintes, ne seraitce que chez les personnes âgées, soit de créer un bureau de proximité urbaine avec une
enseigne police municipale ? Nous pouvons pour ce faire vous trouver un local afin de vous
permettre de créer un bureau de proximité urbaine.
Stéphane STRINGHETTA
Envoyer des agents pour recevoir les plaintes de personnes âgées à domicile, il n’y a aucun
problème et nous le faisons relativement souvent. Concernant la création d’un bureau de
police de proximité, j’y suis pour ma part farouchement opposé, pour la simple raison que
cela nous coûte du monde en effectif. Si vous avez trois personnes à un instant T dans un
bureau, c'est un véhicule en moins en ronde sur l’arrondissement, et donc moins de sécurité
pour l’ensemble des habitants de l’arrondissement. À tire d’information, nous avons une vigie
déjà à Poliveau et nous recevons très peu de plaintes. Ce n’est donc pas franchement rentable
pour moi de laisser plusieurs bureaux ouverts.
Jean TIBERI
Pour revenir à la proposition de réunir une commission, les commissions étant ce qu’elles
sont, je ne voudrais pas que ce soit un moyen de diluer l’affaire. Mais je n’y suis pas hostile et
je ferai une proposition dans ce sens dans les prochains jours. Je demande au président et à la
directrice de réfléchir à d’autres moyens, que je ne vois pas pour l’instant. Nous allons donc
tenter de mettre en place cette commission, la police va être encore plus attentive, le président
de la Croix Rouge et la directrice du centre vont regarder de plus près ces problèmes et
réfléchir à d’autres solutions. Et nous nous reverrons prochainement.
De la salle
Je voudrais revenir sur l’idée de délocaliser. Ces éléments que nous allons envoyer dans
d’autres centres sont potentiellement dangereux et seront présentés comme tels, donc quel
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centre va vouloir les accepter ? On a fait cela pour la prostitution et le racolage ce qui n’a fait
que déplacer le problème.
De la Salle
À partir du moment où nous avons un endroit qui accueille des personnes en difficulté, si
nous prenons des gens, on agglutine, et les gens prennent des habitudes. Les déplacer n’est
pas un faux problème, car lorsqu’on les déplace, on change les habitudes.
De la salle
Même l’habitude de la drogue peut-être perdue dans un autre milieu ?
De la salle
Je ne parle pas du problème de la drogue. Je crois qu’il faut séparer les personnes qui sont
soignées et qui, pour beaucoup, ne sont plus des toxicomanes, et celles qui restent sur place
parce qu’il y a de l’alcool, parce qu’elles sont ensemble, et qu’il faut écarter.
Jean TIBERI
Je trouve cette proposition modeste, mais il faut l’étudier. C’est un début. Nous allons tous y
réfléchir.
De la salle
(Intervention sans micro).
Jean TIBERI
Ce n’est pas possible, parce qu’un bureau de proximité signifie des policiers en nombre. On
ne peut pas mettre qu’un policier. Le 20ème fait trois fois le 5ème. Nous avons créé une vigie
rue Poliveau. Si nous mettions en place un poste, il faudrait trois ou quatre policiers vingtquatre heures sur vingt-quatre ou au moins douze heures par jour.
De la salle
Certains ferment le soir.
Jean TIBERI
Je crois davantage en l’efficacité de tournées régulières de brigades à pied.
De la salle
Nous reconnaissons qu’il y a plus d’îlotiers en ce moment. Mais s’il y a un problème et que
les îlotiers ne sont pas sur place, comment faisons-nous ?
Jean TIBERI
Mais si un fait survient à cinq cents mètres du poste, c’est le même problème.
De la salle
Je ne pense pas. Il y a des locaux vides rue Saint-Jacques, à l’endroit du Lions Club.
Jean TIBERI
Mais si un accident grave se produit rue Pierre Nicole près de la rue Saint-Jacques, cela
revient au même.
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De la salle
Les forces de police ont mis du temps pour arriver.
Jean TIBERI
Parce qu’il y a un problème de voirie qu’il faut revoir. Les commerçants ont demandé s’il
fallait élargir les trottoirs de la rue Saint-Jacques ou pas. Il y a des arguments pour et contre.
L’avantage de l’élargissement est plus de sécurité pour les piétons, mais il empêche le
stationnement éventuel des véhicules de livraison, ce qui risque de provoquer des bouchons.
Je vous demande de réfléchir aux demandes et inconvénients. M. l’ingénieur LEGUAY, que
je remercie d’être resté si tard, avez-vous une position réfléchie sur ce sujet avec les avantages
et inconvénients ?
M. LEGUAY
(Intervention sans micro).
Jean TIBERI
Il faut le faire à tout prix.
M. GONTIER
Nous sommes prêts à sacrifier les trottoirs.
Jean TIBERI
Je prie le commissaire de demander à ses supérieurs de faire preuve d’une grande indulgence
pour un stationnement limité dans la mesure où l’argument avancé est qu’il s’agit d’une rue
de dégagement. Donc il ne faut pas que cela puisse gêner la circulation des voitures de
pompier ou des ambulances. Il y a eu un problème de bouchon l’autre jour à cause des feux
qui ont empêché les pompiers d’y accéder. C’est un vrai problème de sécurité.
M. GONTIER
Le feu de la rue Pierre Nicole est inutile. Il n’y en avait pas auparavant et il n’y avait aucun
problème.
Jean TIBERI
Nous y réfléchirons lors de la prochaine réunion. Cela pose le problème du couloir auquel
nous nous sommes opposés en grande majorité. Nous avons lu dans la presse ce matin que les
couloirs fonctionnent bien sauf dans le secteur Saint Marcel où le nombre d’accidents a
augmenté. En tout cas, ce n’est pas un problème de bouchon, mais de sécurité.
M. GONTIER
Ce n’est pas du tout un problème de stationnement.
Mme GENDRON
La rue Gay-Lussac est bouchée avec le passage piéton qu’on est en train de refaire.
Jean TIBERI
Mme GENDRON a raison. Pour l’instant, cela ne se passe pas trop mal parce que la rue SaintJacques est bouchée par les travaux.
M. GONTIER
Des plots permettraient d’éviter que les voitures stationnent.
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Jean TIBERI
C’est vous qui proposez, mais si vous mettez des plots, cela va encore limiter le passage.
M. GONTIER
Mais si vous limitez les zones de livraison ? Nous sommes prêts à sacrifier les trottoirs. Si ce
n’est pas possible pour un problème de sécurité, je suis entièrement d’accord.
Jean TIBERI
Des plots vont encore limiter l’espace entre la façade et la chaussée et donc gêner le passage
des piétons, et notamment celui des mères de famille avec des poussettes.
M. LEGUAY
Je vous ai montré des photos lors de la dernière réunion. Un fauteuil roulant ne passe pas.
Jean TIBERI
L’élargissement peut permettre éventuellement aux véhicules de livraison de se mettre à
cheval sur le trottoir, mais si vous mettez des plots, c’est encore pire. Nous avons noté tout
cela. Je vous remercie.
(Fin de la réunion)