Mise en page 1 - Musée Historique de Vevey
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Mise en page 1 - Musée Historique de Vevey
Le «vrai» visage de Madame de Warens Il existe de nombreuses représentations de Madame de Warens, mais beaucoup sont fantaisistes, probablement inspirées par la description que Jean-Jacques Rousseau a faite de la dame dans ses Confessions. Certains portraits semblent légitimes, même si aucun n’est authentifié avec une certitude absolue. A l’occasion d’un séjour de Madame de Warens à Paris en 1730, le peintre Nicolas de Largillière aurait fait son portrait sur commande de Monseigneur Bernex, évêque de Genève et d’Annecy. Nul ne sait ce qu’il est advenu de cette toile. Cependant trois portraits présumés de Madame de Warens semblent avoir été inspirés par un même modèle. En 1887, M. Hammond Russel, à Boston, est propriétaire d’un portait de Madame de Warens supposé être signé par de Largillière. Il se peut qu’il ait ensuite appartenu à Mme J. R. Fitzgerald, à Londres en 1903, mais depuis le tableau est introuvable. Aujourd’hui, nous le connaissons grâce à une photogravure publiée dans l’ouvrage Les Pensées de Madame de Warens d’Albert Metzger en 1888. Ce second portait est la propriété du Musée des Beaux-arts de Lausanne depuis 1846, date à laquelle M. Emile de Crousaz en a fait don à l’institution. Il l’avait lui-même hérité de sa grand-mère, Madame de Montolieu, contemporaine de Madame de Warens. Ce portrait anonyme ressemble par bien des aspects au premier, mais il représenterait Madame de Warens une dizaine d’année plus tard. Bien qu’un peu différent, ce portrait de Madame de Warens, d’un auteur inconnu, présente des ressemblances avec les deux autres toiles. Il aurait appartenu à la famille de Sébastien-Isaac de Loys – Monsieur de Warens – avant d’être acquis par la Société auxiliaire du Musée d’Art et d’Histoire de Genève en 1939. Cette miniature, montée en bague, est restée jusqu’en 1991 la propriété de la famille de Loys, avant d’être offerte au Musée historique de Vevey par une descendante, Mme Alice Ledebur-Hoyos. Cette bague était connue par les membres de la famille comme étant une représentation certaine de la jeune épouse de Monsieur de Warens. En tous les cas, ce bijou date bien du début du 18e siècle. Ce portrait, peint au pastel par Maurice Quentin de la Tour, nous est uniquement connu par une photographie, prise lors d’une exposition à la Grafton Gallery à Londres en 1894. Celle-ci appartient actuellement au Musée des Charmettes à Chambéry, tout comme une copie du tableau peinte par un anonyme au 19e siècle. Ce dernier portrait de Madame de Warens nous donne à voir une femme plus âgée. Il s’agit d’un petit médaillon peint sur ivoire et renfermé dans une boîte. Il a été donné par le professeur Jules Cloquet au Musée de Cluny en 1861 et fait aujourd’hui partie des collections du Château d’Ecouens en France. Trois autres portraits de Madame de Warens, à des âges différents, présentent également des similitudes intéressantes: sourcils peu arqués, nez légèrement busqué, bouche fine, petit double menton.