Comment permettre aux salariés de construire un emploi durable et
Transcription
Comment permettre aux salariés de construire un emploi durable et
Travail saisonnier dans la zone d’emploi d’Angers1 Comment permettre aux salariés de construire un emploi durable et sécurisé ? Depuis plusieurs années, les travaux de Saisons en Anjou montrent l’importance de l’emploi saisonnier dans la zone d’emploi de la ville d’Angers. L’enjeu est fort et pourrait se résumer à la question suivante : comment proposer un emploi durable dans le cadre d’activités saisonnières ? D ans la zone d’emploi d’Angers, 68 secteurs d’activités sont concernés parmi les 700 de la Nomenclature d’activités française (NAF 700), contre 86 dans le département. Elles se répartissent sur 6 secteurs d’activité : Services (44 %), Agriculture (38 %), Hôtellerie Restauration (7 %), Commerce (7 %), industrie (3 %) et Bâtiment (1 %). Sur ces 68 activités saisonnières, 24 % sont imputables aux congés. 46 % des contrats saisonniers proposés sont d’une durée de 1 à 2 mois. 31 % sont de très courte durée, inférieure à 1 mois. Les 23 % restants, plus longs, entre 3 et 6 mois, sont majoritairement dans l’Agriculture. Mais c’est aussi ce secteur qui compte le plus d’emplois saisonniers non qualifiés : 98 %. 81 % des offres d’emploi sont proposées à temps plein. Le Commerce est le secteur où la part des contrats à temps partiel est la plus forte (26 %). Les trois métiers les plus sollicités sont : aide agricole saisonnier, qui représente 58 % des emplois saisonniers les plus demandés, professionnel du décor et des accessoires : 10 % et agent de stockage-répartition des marchandises : près de 8 %. Zoom sur deux secteurs Chaque activité professionnelle saisonnière a ses particularités. Par exemple, dans le secteur des services, 54 % des embauches annuelles sont saisonnières. Les embauches portent sur toute l’année, en crescendo jusqu’en décembre, avec deux pics majeurs en juillet et de septembre à décembre. Le pic de juillet concerne Durée des contrats saisonniers sur la zone d’Angers en 2006 23 % 31 % 3 à 6 mois < à 1 mois 1 à 2 mois 46 % 1 D’après l’étude intitulée «saisonnalité de l’activité dans la zone d’emploi d’Angers» réalisée par Jean-Jacques Mougin, direction départementale ANPE Maine-et-Loire et Christine Lucas. 6 ... Trait d’Union n° 205 - mai 2008 ... des activités de nettoyage, associations, administration publique, action sociale, banques et activités hospitalières. Celui de fin d’année : des activités telles que services annexes au spectacle, activités artistiques, nettoyage, associations… Les 33 secteurs d’activités regroupés dans les Services offrent 38 % de contrats saisonniers de moins d’un mois. Un tiers des contrats est à temps partiel et seulement 37 % n’exigent pas de qualification particulière. Dans l’agriculture, 73 % des embauches annuelles sont saisonnières. 81 % des contrats agricoles saisonniers durent de 1 à 6 mois. La quasi-totalité est à temps plein pour des postes non qualifiés. Comment pérenniser l’emploi saisonnier ? Pour éviter les ruptures de travail, un même employeur peut proposer une autre mission, ou un autre emploi mais dans le même secteur d’activité, ou encore un autre emploi mais dans un secteur d’activité différent. Mais le saisonnier devra alors posséder des compétences transférables pour exercer plusieurs missions. Des complémentarités réelles peuvent s’opérer au sein de l’Agriculture entre les activités de cueillettes (arboriculture, viticulture) et l’horticulture-pépinières (voire maraîchage). Dans ce cas les compétences requises sont très souvent transférables. Une partie des activités agricoles est complémentaire, en temps, à d’autres activités, telles que, par exemple, les activités de nettoyage : les compétences sont transférables avec toutefois une adaptation à l’utilisation de machines de nettoyage, mais aussi les activités hospitalières comme « agent de service de collectivité » : avec un effort d’adaptation à l’environnement. Ces combinaisons de complémentarité demeurent théoriques et, hormis au sein de l’Agriculture, ces combinaisons ne sont que peu effectives. En dehors du secteur de l’Agriculture, on ne peut constater une complémentarité réelle que par le jeu d’opportunités, à caractère souvent aléatoire. Alors, comment élargir le champ d’investigation professionnel des saisonniers ? Par Trait d’Union n° 205 - mai 2008 Brèves exemple, un saisonnier de l’Agriculture pourrait s’orienter vers l’Industrie et, en particulier, l’Industrie agroalimentaire, en périodes festives (Pâques ou Noël), à condition bien sûr que les compétences requises soient peu élevées ou faciles à acquérir. Si les besoins réels en main-d’œuvre saisonnière de ces deux secteurs s’avéraient complémentaires, il serait alors opportun d’en confirmer les conditions avec les entreprises concernées. C’est bien l’entreprise qui, en l’occurrence, peut valider la récurrence et l’accessibilité à ses postes saisonniers. Cette approche pourrait aider l’entreprise à recruter et le saisonnier à obtenir des revenus annuels d’activité suffisants. À plus long terme, l’organisation du travail saisonnier (ou de courte durée ou de temps partagé), au travers de structures spécialisées, comme les groupements d’employeurs, représente aussi une piste de gestion du travail saisonnier. Ces structures permettent non seulement une durée de travail plus longue mais aussi la garantie du respect de la législation du travail. Le faux consensus sur l’emploi des seniors À la demande de la CFDT, signataire de l’Accord national interprofessionnel (Ani) sur l’emploi des seniors, le Centre d’études de l’emploi (CEE) a réalisé une enquête sur la mise en œuvre d’actions pour l’emploi des seniors et sur la prise en compte de ces objectifs par ses équipes. L’étude réalisée analyse les raisons, pour des entreprises, d’agir sur l’emploi des seniors, soit pour chercher à les garder, soit pour en recruter, ainsi que les raisons des salariés de vouloir rester en emploi. Elle met en évidence un décalage entre ces raisons locales et les registres argumentatifs mobilisés par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux à leur niveau central pour justifier les politiques de vieillissement actif. Bulletin documentaire du CERC, n° 153, 16/05/2008. www.cee-recherche.fr Uniformation : collecte en baisse Dominique Lombardini Pour en savoir plus : Saisonnalité de l’activité dans la zone d’emploi d’Angers, décembre 2007, disponible auprès de JeanJacques Mougin, direction départementale ANPE Maine-et-Loire, tél. 02 41 88 80 10. Comité d’expansion économique du Maine-et-Loire, avec la collaboration des membres de Saisons en Anjou. Saisons en Anjou bénéficie d’un financement européen Pic Equal (Programme initiative communautaire). 7 La collecte réalisée, en 2007, par Uniformation, l’organisme paritaire collecteur agréé de l’économie sociale, s’établit à 164,5 millions d’euros, soit une baisse de 6,5 % par rapport à 2006 (176 millions d’euros). L’organisme explique cette évolution par le départ vers Unifaf, l’Opca du secteur sanitaire, social et médico-social non lucratif, d’environ 450 organisations adhérentes. Olivier Dhers, AEF, n° 96139, 15/05/2008. www.uniformation.fr