Taille de formation_élagage
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AGROFORESTERIE / Guide n° 001 Taille de formation et d’élagage Objectifs, principes, diagnostics et mise en oeuvre En Europe occidentale comme en Wallonie, les tailles de formation et élagages contribuent à produire du bois de grande qualité pour les arbres d’avenir d’essences nobles et précieuses. En vue de corriger les défauts de cime et de branchaison et d’obtenir un maximum de bois sans nœuds, ces opérations seront PRECOCES, PROGRESSIVES, SELECTIVES et SOIGNEES, réalisées durant les périodes idéales avec un matériel adapté : outils manuels fonctionnels et maniables ou matériels mécaniques plus confortables et performants, quoique plus coûteux. Avant-propos La forêt wallonne s’étend sur environ 550.000 ha, soit 32,3 % du territoire wallon. La forêt appartient à raison de 53 % aux propriétaires particuliers et les peuplements feuillus représentent 52,4 % de l’ensemble des peuplements. La taille de formation et l'élagage sont souvent indispensables, car ils contribuent largement à produire du bois de grande qualité : rectitude du tronc et absence de nœuds. Sur le terrain, ces opérations sont souvent confondues ou négligées, voire mal appliquées. En feuillus comme en résineux, la sylviculture d’arbres objectif privilégie une dynamique de soins culturaux précoces et dirigés vers les arbres d’avenir en vue de produire au moindre coût du bois de qualité. Pour prévenir ces défauts, le sylviculteur dispose d’atouts : choisir des espèces d’origine recommandée et les mieux adaptées à chaque station, maintenir la végétation ligneuse d’accompagnement pour favoriser l’élagage naturel, appliquer des dépressages et éclaircies précoces. Bois d’œuvre de qualité Qu’il s’agisse d’une plantation feuillue ou résineuse, l’intérêt du propriétaire pour rentabiliser au mieux l’investissement est de produire du bois de qualité, donc des arbres aptes aux utilisations les plus valorisantes et sans défauts de structure ou de conformation. Par « défauts de structure », on distingue les traces et anomalies de branches incluses dans le bois provenant des nœuds. Par «défauts de forme» d’un arbre (figure 1), on entend tout rameau inséré sur la tige principale ou toute anomalie de la bille de pied susceptible d’altérer durablement la rectitude, la cylindricité et/ou la qualité de cet axe. Ces défauts concernent respectivement la formation de la cime, ensuite le développement de la branchaison et la forme de la bille de pied généralement limitée à 6 m de hauteur. On distingue toute une panoplie de nœuds, depuis le petit nœud clair, isolé, très bien toléré, jusqu'au gros nœud noir non adhérent ou même pourri. Figure 1 : typologie des défauts de forme des arbres DEFAUTS DE CIME Fourche de tête Cime multiple DEFAUTS DE BRANCHAISON Cime diffuse Centre de développement agroforestier de Chimay asbl Branche plongeante Grosse branche Pseudoverticille DEFAUTS DE TRONC Inclinaison Sinuosité Décroissance Agroforesterie : taille de formation et élagage La valeur du bois varie en fonction de sa qualité technologique, des débouchés, voire des modes. Pour les utilisations de haut de gamme les plus lucratives (placages, merrains, plots d’ébénisterie), les nombreuses spécifications requises sont rigoureuses. Produire du bois de qualité Au-delà des différences entre essences, la production de bois d’œuvre de qualité correspond aux critères suivants : dimensions suffisantes : pour les feuillus, une bille de pied de 6 m de longueur et de 160 à 220 cm de grosseur à 1,5 m du sol ; pour les résineux, la grosseur finale de 150 cm semble le meilleur compromis technico-économique ; rectitude et cylindricité pour assurer le maximum de rendement à l’usinage ; cernes réguliers pour produire un matériau homogène à travailler, moins nerveux et plus stable au séchage ; absence de nœuds pour éviter des purges et déficiences mécaniques ; couleur homogène pour les usages les plus valorisants où le bois est visible (meubles, décoration…) ; et absence de défauts externes et internes. En toutes circonstances, les bois de qualité ont des débouchés plus diversifiés et plus rémunérateurs que les bois de second choix. Ce phénomène s’observe d'ailleurs sur un nombre d’essences de plus en plus important, surtout les feuillus. Quant aux différences de prix entre des bois élagués et non élagués, elles sont très variables (tableau 1) : Tableau 1 : pourcentage de plus-value des bois élagués (enquête française sur bois abattus) • elles varient avec l’essence, la dimension et la rectitude de la grume, l’absence de tares et le pourcentage de bois exempt de nœuds ; • elles peuvent atteindre 85 % pour les résineux et 600 % d’augmentation pour les feuillus précieux. De même, le coût des opérations de tailles de formation et des élagages varie en fonction de nombreux paramètres : • l’essence et la qualité génétique des plants : élagage naturel plus ou moins efficace et l’état de la branchaison (nombre, grosseur, insertion) ; • le milieu : branches plus développées sur terrains nus et stations fertiles ; • la densité du peuplement : plus le peuplement est serré et moins ses branches basses se développent ; par contre, la mobilité sur le terrain est souvent moins aisée ; • le nombre d’arbres à élaguer : le sylviculteur décide d’un minimum d'arbres à élaguer pour que l'opération soit utile et crédible et, éventuellement, éligible pour les subventions ; • la nature des branches : une intervention précoce permet un travail plus facile sur des branches fines et vivantes et diminue le coût de l'élagage ; • la hauteur d’élagage : jusqu'à 4 m de hauteur, l'opération est aisément réalisable depuis le sol avec les outils manuels et mécaniques les plus courants ; la partie située entre 4 et 6 m nécessite une surélévation de l'opérateur ou l'utilisation d'un outil de coupe plus sophistiqué, augmentant le coût de l'intervention ; • les outils utilisés : le prix d’achat, leur amortissement et leur rendement, et par conséquent leur coût d'utilisation diffère considérablement. PLUS-VALUE FINANCIERE DES BOIS ELAGUES (PRIX 1992 D’APRES HUBERT ET COURRAUD, 1994) Résineux 120 - 150 cm Pins + 33 % Douglas + 50 à 75 % Sapin-Epicéa + 85 % Feuillus 16O cm et + Peuplier Hêtre Frêne Chêne Merisier Erable Noyer + 48 % + 75 % + 250 % + 300 % + 300 % + 500 % + 600 % Pour conclure, les calculs de rentabilité des tailles et des élagages annoncent donc un meilleur rendement financier pour les essences nobles (chêne, hêtre, douglas, épicéa) et surtout pour les essences précieuses (noyer, merisier, alisier, frêne, érable…). Repérage des arbres d’avenir L’examen de la valeur actuelle ou d’avenir d’un arbre est surtout le fruit de l’expérience. Tous les facteurs permettant de porter un jugement doivent être rapidement analysés. Si l’arbre est jeune, il importe d’apprécier son aptitude à produire au moindre coût du bois de qualité et à remplir son rôle cultural, technique, ou économique. Et si l’arbre est adulte, il faut examiner sa vigueur, ses défauts et ses qualités pour décider de son avenir et éventuellement l’éduquer. Le jugement peut distinguer : Centre de développement agroforestier de Chimay asbl • les arbres capables de produire du bois de qualité pour les favoriser comme arbre d’avenir jusqu’à la coupe finale ; • ceux de qualité moyenne, soit les futurs arbres intermédiaires récoltés en éclaircies ; • les arbres d’accompagnement, sans intérêt pour la production de bois mais au rôle cultural combien bénéfique : accompagner les autres, protéger leur tronc, favoriser leur élagage, couvrir et enrichir le sol... Agroforesterie : taille de formation et élagage Les arbres d’avenir constituant ituant le peuplement final, auront une bille parfaitement propre de 6 à 7 m, sans défauts ni nœuds, d’une circonférence à 1,30 cm de 150 à 200 cm. Il faut donc choisir parmi les tiges vigoureuses, en bon état sanitaire, de qualité (tronc droit, absence de fourches ou de nœuds plongeants,, branches fines) et bien équilibrées (figure 2) pour notamment éviter l’apparition de gourmands. Figure 2 : normes dendrométriques de feuillus équilibrés LE FEUILLU IDEAL ET EQUILIBRE IBRE ♦ Hci/Htot = 50 % ♦ Htot /d < 80 ♦ D/d : Htot : hauteur totale HCI : hauteur de la cime vivante + 23 à 15 ans + 20 à 30 ans + 18 à 70 ans D : diamètre de cime d : diamètre à 1,3 m du sol Sauf circonstances exceptionnelles ptionnelles (chablis, maladies...), maladies les tiges d’avenir et intermédiaires doivent constituer le peuplement final et les futurs arbres rbres des dernières éclaircies. De l’état observé du peuplement et du choix de l’objectif final de production va dépendre le nombre d’arbres à tailler et à élaguer. Souvent, on fait l’hypothèse pothèse que les arbres objectifs vont occuper la totalité de l’espace disponible, c’est à dire que leurs cimes couvriront tout le terrain. Ces arbres, une fois repérés, sont conduits en croissance libre, sans concurrence au niveau de la cime, à la fois pour maintenir en vie les branches inférieures de leur houppier et conserver une croissance soutenue. Tableau 2 : normes ormes d’arbres finaux à désigner Distance (*) moyenne Densité à l’ha Frêne Noyer noir Chênes indigènes 12 à 14 m 60 à 80 Hêtre 10 à 12 m 80 à 100 Merisier Erables Châtaignier 10 à 13 m 70 à 100 Pin sylvestre 8à9m 140 à 180 7,5 à 9 m 150 à 200 6à7m 250 à 350 Essence Douglas Mélèze Epicéa commun Sapin blanc adulte au moment de la dernière coupe. Il est par conséquent, inutile de désigner deux arbres situés trop près l’un de l’autre, même s’ils sont tous les deux de bonne conformation, car ils ne pourront ourront se développer dans de bonnes conditions jusqu’à la coupe finale. Le repérage des arbres d’avenir (arbres finaux et d’éclaircies) facilite la gestion future du peuplement. Ce repérage est réalisé de préférence en hiver, la visibilité en sous-bois étant tant meilleure pour observer la forme des cimes : • uniquement pour les feuillus, feuillus vers 6 m de hauteur, une prédésignation de 2 fois le nombre final s’effectue déjà pour orienter les travaux d’amélioration sur les meilleurs arbres déjà repérables : correction on d’éventuels défauts par tailles de formation et élagages, enlèvement de tiges voisines concurrentes pour libérer le développement de leur cime ; • pour les feuillus et pour les résineux, vers 12 m de hauteur moyenne, la désignation des arbres finaux est quasi définitive,, soit la moitié des arbres prédésignés : les éclaircies favorisent en ordre principal ces arbres objectif et très accessoirement le peuplement de bourrage. Si une répartition uniforme des arbres d’avenir est préconisée, la qualité et la vigueur vi sont des critères prioritaires de sélection. La marque des arbres d’avenir matériellement visible permet de guider les personnes chargées d’exécuter les tailles de formation et d’élagage ; elle signale aussi aux abatteurs et aux débardeurs les arbres arbre qu’il faut éviter de blesser lors des exploitations. Elle peut se faire, soit à la peinture (bombes de peinture forestière sans plomb ni chrome et sans gaz propulseur polluant), soit à l’aide de bandes bande de signalisation (au lieu du plastique, préférer les modèles se désagrégeant dés après quelques mois). Tout marquage à la griffe est à proscrire pour éviter des dommages aux essences à écorce fine : gélivures, attaques parasitaires Marquage du statut des arbres améliorés am PREDESIGNATION vers 6 m de hauteur : DESIGNATION DEFINITIVE vers 12 m de hauteur : apposer 3 points de couleur sur les arbres candidats d’avenir cercler d’un anneau de couleur les arbres objectif ableau 2) 2 dépend Le nombre d’arbres à retenir à l’hectare (tableau donc de la taille moyenne qu’aura le houppier d’un individu Centre de développement agroforestier de Chimay asbl Agroforesterie : taille de formation et élagage Diagnostic préalable des peuplements Avant toute intervention de tailles de formation ou d’élagage, il convient de procéder à un examen attentif de la parcelle à traiter : • apprécier la potentialité de la station et du peuplement pour repérer la présence d’essences nobles et précieuses susceptibles de produire du bois d’œuvre de qualité ; • vérifier la possibilité de valoriser ces bois de qualité : marché des grumes, essences rares très recherchées… ; • vérifier l’accès à la parcelle et aux arbres : circulation à l’intérieur pour appliquer les opérations de tailles et d’élagages (cloisonnement cultural), mais aussi pour exploiter les futures éclaircies et vidanges des produits (cloisonnement d’exploitation) ; • contrôler la nécessité et la possibilité d’exécuter les tailles et/ou élagages : interventions urgentes ou non, impossibles car trop tardives, types d’intervention (hauteurs, diamètres des branches à éliminer, techniques, outils…), recours ou non à un entrepreneur… ; • évaluer les moyens disponibles : motivation, compétence, temps, main d’œuvre, matériel, budget, subsides… ; • en fonction de toutes ces données et des objectifs de production visés, déterminer le nombre d’arbres à tailler ou à élaguer et fixer les modalités ; • enfin, repérer et désigner les arbres à améliorer. Le potentiel de production de bois de qualité n’est pas toujours envisageable : essences sans valeur, défauts trop fréquents (gourmands et broussins chez le chêne, grosse branchaison du douglas, hêtres à fourches répétitives) difficiles à récupérer où alors à un coût inacceptable. Dans ce cas, il faut soit renoncer à intervenir, soit réduire la hauteur de bille améliorée, soit concentrer ses efforts sur un nombre plus faible d’arbres, les moins mauvais... L’examen préalable du peuplement et des arbres est indispensable pour bien évaluer la situation en vue de formuler des consignes simples et claires aux intervenants. Le diagnostic peut être facilité par une fiche de sondage : le but est de disposer d’un outil simple pour estimer les potentialités du peuplement en arbres d’avenir et juger en connaissance de cause s’il y a lieu de le cloisonner, de tailler, d’élaguer, voire d’émonder un certain nombre d’arbres. Prévention des défauts des arbres De nombreux facteurs favorisent la malformation et l’apparition des défauts sur les arbres. Une mauvaise qualité génétique des plants, une station trop riche, des arbres trop isolés et les agents extérieurs (gel, vent, gibier, oiseaux...) peuvent être respectivement responsables de cimes multiples, de grosses branches, d’une forte décroissance du tronc, de la présence de fourches, d’arbres penchés, de dégâts de frotture ou de bris de flèche terminale. • elle favorise la croissance en hauteur des arbres gainés et améliore la forme et l’élagage naturel de leur tronc ; • elle limite l’évapotranspiration des plants ; • elle réduit la concurrence herbacée et fait écran au vent ; • elle protège contre les attaques de gibier et contre les dégâts dus aux engins d’entretien et d’exploitation ; • elle peut fournir des tiges de remplacement sur la ligne en cas de problèmes sur un arbre objectif : fourche, blessure, maladie... L’apparition des défauts est d’autant plus importante que le milieu est ouvert, en particulier sur les terres agricoles, fort exposées aux aléas climatiques. Figure 3 : rôle déterminant de l’accompagnement ligneux pour la protection et l’élagage naturel plus performant des arbres d’avenir VEGETATION D’ACCOMPAGNEMENT Avec le reboisement d’essences mieux adaptées au milieu et grâce à un meilleur approvisionnement et contrôle plus strict des provenances des plants forestiers, le recrutement d’arbres d’avenir devrait s’améliorer. Parallèlement, le contrôle du recrû ligneux et semi-ligneux des reboisements en forêt peut contribuer à limiter ces défauts. En effet, cette végétation d’accompagnement joue plusieurs rôles avantageux (figure 3) : Centre de développement agroforestier de Chimay asbl Arbre accompagné (E < H) : tailles plus fréquentes Arbre gainé (E < 1 m) : tailles plus réduites Agroforesterie : taille de formation et élagage Cloisonnement cultural des peuplements Le CLOISONNEMENT CULTURAL, installé pour éduquer les jeunes arbres et former leur fût, poursuit plusieurs objectifs : • mieux organiser les chantiers, surtout dans les peuplements mélangés et irréguliers : plus grande facilité de pénétration dans le peuplement et repérage facile des vides à enrichir, des zones à dégager, des tiges à éduquer ou des problèmes sanitaires ; • aux stades fourrés et gaulis, faciliter l’exécution et réduire le coût des tailles de formation et des élagages, les ouvriers pouvant intervenir uniquement à partir des couloirs gyrobroyés. à corriger, manipulation commode des échelles ou des outils encombrants (perches télescopiques équipées d’un échenilloir ou d’une scie), possibilité de déposer dans le layon les buissons et autres rejets dégagés sur la ligne. Le cloisonnement offre aussi des atouts faunistiques : repousses appétentes des strates herbacées et arbustives dans les layons, microclimat ensoleillé propice au refuge de la grande faune. Figure 4 : gyrobroyage alternatif des interlignes CLOISONNEMENTS CULTURAUX Ce cloisonnement est constitué par un réseau de couloirs gyrobroyés de 2 m de largeur, espacés de 5 m d’axe en axe dans les régénérations naturelles ou installés dans 1 interligne sur 2 dans les plantations (figure 4). Outre les avantages sylvicoles - accès plus facile aux arbres, observation aisée des cimes pour repérer les malformations Taille de formation En vue d’obtenir rapidement une bille droite et verticale, les tailles de formation suppriment les fourches ou les branches trop vigoureuses, redressées et concurrençant la cime. Principalement appliquées chez les feuillus, elles ont pour but de corriger les défauts de rectitude dès qu’ils apparaissent : une grande longueur de fût sans courbure et une faible décroissance permettent de commercialiser un volume maximal de bois d’œuvre. Plus elles sont précoces, plus elles sont efficaces : en effet, en plein découvert, les branches des essences à croissance rapide peuvent, en un an, grossir de près de 2 cm sur le diamètre. Principes ♦ débuter tôt : coupe de branches de faible diamètre inférieur à 3 cm ; ♦ de haut en bas : d’abord corriger les défauts de cime pour favoriser une flèche unique avant de supprimer ou de raccourcir les grosses branches basses ; ♦ tailles progressives : tous les ans pour les essences à croissance rapide (merisier, frêne, érable), tous les 2 ou 3 ans pour les autres ; ♦ tailles limitées : ne pas supprimer plus de 30 % des branches vivantes, notamment si la cime est peu développée ; ♦ coupes nettes au ras du tronc sans laisser de chicots et sans blesser le tronc ; ♦ hors gel et hors sève : au début de printemps, avant le débourrement pour mieux apprécier l’architecture du houppier ; sinon, les fines branches peuvent être éliminées à l’aide de sécateurs pendant la période de végétation ; ♦ MAXIMUM 2 fois le nombre final de tiges : 120 à 200 feuillus/ha parmi lesquels on recrutera, vers 12 m de hauteur, le lot d’arbres objectif de la coupe finale ; dans les lignicultures de peupliers et arboricultures de noyers, chaque arbre présentant un défaut de conformation est amélioré ; parmi les résineux, le douglas sensible au gel tardif peut nécessiter des défourchages. En pratique DEFOURCHAGES FREQUENTS Conserver l’axe le plus droit et le plus vigoureux. Sélectionner l’axe orienté face aux vents dominants Centre de développement agroforestier de Chimay asbl INTERVENTIONS DIRIGEES Eliminer ou raccourcir les branches latérales trop grosses ou trop redressées PINCEMENT « EN VERT » TRES EFFICACE Fin mai, début juin pincer en vert les extrémités des pousses susceptibles de concurrencer la cime Agroforesterie : taille de formation et élagage Conseils Matériels HAUTEUR D’INTERVENTION INFERIEURE A 2,5 M Les tailles de formation débutent sur le chantier de plantation : « l’habillage » des plants dédouble notamment les fourches. HAUTEUR D’INTERVENTION SUPERIEURE A 2,5 M Un peuplement d’accompagnement ou bourrage sera toujours bénéfique pour les plantations à faible densité sur sols nus : la forme des arbres sera plus élancée et les branches latérales moins vigoureuses. Pour les tailles de formation, les principales erreurs observées sur le terrain sont : tailler des arbres trop jeunes à peine installés ; pratiquer les tailles de formation avec retard, les défauts se corrigeant alors difficilement ; et surtout pratiquer un déshabillage complet par le bas des troncs tout en ignorant l’amélioration de la formation de cime dans le 1/3 supérieur (confusion avec l’élagage). ébrancheur sécateurs échenilloir Les sécateurs manuels devraient suffire pour la taille préventive des branches jeunes et de faible diamètre, preuve d’interventions préventives toujours recommandées. Pour les interventions en hauteur, l’échenilloir monté sur perche est un sécateur dont la lame mobile est actionnée à partir du sol grâce à une cordelette ou un câble. Elagage Les élagages visent à concentrer les nœuds dans un cylindre de 12 à 15 cm de diamètre, au cœur de la tige, généralement sur une hauteur de 6 m. Ils se pratiquent sur l’ensemble des essences résineuses et feuillues. En effet, l’élagage naturel trop tardif des feuillus peut être à l’origine de nœuds noirs et de risques de pourritures. Quant aux résineux, ils ne s’élaguent pas naturellement : les branches mortes restent sur le tronc sans pourrir, d’où le risque de nœuds non adhérents. Dans les plantations sur terres agricoles, l’élagage artificiel est une nécessité absolue : les densités des plantations souvent faibles et l’absence de végétation ligneuse d’accompagnement ne favorisent pas l’élagage naturel. Principes ♦ coupe correcte : outils très affûtés, pas d’élagage abusif déséquilibrant le plant ♦ hors gel et hors sève : cicatrisation plus rapide au printemps ♦ périodes spécifiques : le merisier du 15 juin au 15 août pour réduire les risques de gommose ; les grosses branches juste avant la reprise de la végétation pour profiter d’une cicatrisation rapide ♦ uniquement sur les arbres d’avenir sélectionnés : ceux déjà améliorés par les tailles de formation, dominants, de qualité, sains, bien répartis ♦ débuter tôt : lors du dernier passage en élagage, le diamètre des arbres est au maximum égal au 1/3 du diamètre prévu à la coupe finale Conseils BON TROP PRES Intervention correcte au ras du bourrelet TROP LOIN Arrachage de l’écorce posant des problèmes de cicatrisation Mauvaise coupe : chicot développant un nœud noir Chez les résineux, on pratique souvent un élagage de pénétration jusqu’à 2 mètres de hauteur pour faciliter le choix des arbres d’avenir, la marque des éclaircies et l’exécution des élagages sélectifs en hauteur. Le certificat d’élagage permet d’informer objectivement les futurs acheteurs du lot élagué pour négocier un meilleur prix de vente. Centre de développement agroforestier de Chimay asbl Agroforesterie : taille de formation et élagage En pratique DIAMETRES D’INTERVENTION L’élagage n’est pas tardif si le diamètre du tronc est inférieur à 15 cm. Avec la coupe de petites branches (Ø < à 23 cm), la cicatrisation est plus rapide. ELAGAGE DE GROSSES BRANCHES NOMBRE DE PASSAGES Mieux vaut ne pas devoir couper Le nombre de passages en de grosses branches. élagage est fonction de la hauteur totale de bois d’œuvre En pratique, l’élagage de souhaitée et de la longueur qu’il rattrapage s’opère en deux est possible d’élaguer à chaque temps : soit couper la branche à passage : à chaque intervention, 30 cm du tronc et ensuite couper il est conseillé de ne pas élaguer le moignon, soit débuté par plus de 1 m de hauteur de tronc sectionner le tiers inférieur de la sur des arbres isolés et plus de 2 branche pour terminer par sa m sur des arbres accompagnés. partie supérieure. FREQUENCE D’INTERVENTION INTENSITE Au premier passage, la hauteur élaguée doit correspondre au tiers de la hauteur totale de l’arbre. Pour les élagages suivants, la hauteur du tronc élagué peut atteindre la moitié de la hauteur totale. En toutes circonstances, il est prudent de ne pas prélever plus de 30 % de la cime vivante. HAUTEURS SPECIFIQUES La périodicité des élagages est liée à la vitesse de croissance des La hauteur optimum d’élagage se situe : arbres : plus ils poussent vite, plus court sera l’intervalle entre deux - à 3-4 m pour les noyers isolés ; passages. - à 5-6 m pour les feuillus isolés ou sans accompagnement sur terres agricoles ; - à 6-8 m pour les résineux (8 m pour le douglas) et pour les feuillus accompagnés en peuplement ; - à 7-9 m pour les peupliers. Pour n'intervenir que sur des fines branches et respecter l'équilibre général de l'arbre, les élagages seront d'autant plus précoces et fréquents que la densité de plantation est faible : pour des arbres isolés, des interventions annuelles sont parfois nécessaires. Matériels HAUTEUR D’INTERVENTION INFERIEURE A 2,5 M HAUTEUR D’INTERVENTION SUPERIEURE A 2,5 M scies égoïnes pliables ou avec fourreau La scie égoïne sert à couper les branches trop grosses pour les sécateurs, que ce soit pour éliminer une branche trop vigoureuse ou à angle d’insertion trop aigu (risques de coloration ou de pourriture du bois), pour supprimer un rameau mort ou pour recéper un tronc mal conformé. Par rapport au sécateur, la coupe moins nette et les plaies plus larges rendent la cicatrisation plus lente. Les scies emmanchées sur perche télescopique en aluminium possèdent une butée en tête de lame (ou crochet avant) pour arrêter la scie ainsi qu’un couteau d’appoint à sa base permettant l’entaille du dessous de la branche afin d’éviter son arrachement en fin de coupe. Les tubes de forme ovale sont plus maniables et plus solides que les tubes ronds. Ceux en fibre de verre sont plus légers mais plus fragiles. Centre de développement agroforestier de Chimay asbl L’échelle classique en aluminium, peu coûteuse, peut être améliorée par une assise élargie à la base pour améliorer la stabilité et par une courbure caoutchoutée du dernier barreau pour éviter de blesser l’arbre. Des repose-pieds épais améliorent le confort de l’opérateur. Avant de grimper, il convient de toujours vérifier la stabilité de l’échelle, le bon ancrage des pieds au sol et celui des sabots d’appui contre l’arbre. Sécateurs, guides de tronçonneuse, scies circulaires ou scies alternatives peuvent être montés sur perche. Quatre systèmes de motorisation ou d’énergie existent : les outils à commande électronique, les centrales à compression d’air les moteurs thermiques traditionnels et les moteurs hydrauliques. Ces matériels, assez onéreux, sont surtout utilisés par du personnel qualifié et des entrepreneurs. Agroforesterie : taille de formation et élagage Conclusions En Wallonie, la taille de formation et l'élagage des arbres permettent aux propriétaires de valoriser au mieux leurs investissements de plantation, de régénération et d'obtenir une plus-value de leur bois. Ces deux opérations complémentaires ne doivent cependant jamais être confondues : • les tailles de formation pratiquées en majorité sur les feuillus suppriment les fourches et les branches dangereuses qui se redressent et concurrencent la cime, pour avoir un tronc droit et vertical de 4 à 8 m selon l’essence ; • l’élagage permet, par une coupe des branches vivantes ou mortes, d’obtenir du bois sans nœuds : il se pratique sur feuillus et résineux. Ces interventions doivent être à la fois réfléchies et réalisées en temps opportun. L’idéal est d’opérer des TAILLES ET ELAGAGES SELECTIFS (priorité aux arbres d'avenir à rémunérer lors de la coupe finale), PRECOCES (cicatrisation plus rapide), PROGRESSIFS (croissance soutenue et équilibre hormonal) et CORRECTS (sections nettes, sans arrachement ni écrasement). Plusieurs autres conclusions d'ordre pratique peuvent aussi être tirées : • par le choix d'espèces adaptées à la station et d'origines recommandées, le sylviculteur peut espérer réduire considérablement les défauts de conformation ; • le maintien et l’éducation d'un sous-étage ligneux d'accompagnement peut favoriser l’élagage naturel des arbres d’avenir ; • les cloisonnements culturaux facilitent l’accès aux arbres et diminuent les coûts d’interventions sylvicoles ; • chaque type d’intervention appelle l'utilisation d'outils spécifiques et de techniques efficaces, performantes et garantes de sécurité. Centre de développement agroforestier de Chimay asbl Agroforesterie : taille de formation et élagage