Pourquoi je vais au Japon
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Pourquoi je vais au Japon
Pourquoi je vais au Japon Par Jean Lassalle, député de l’Assemblée nationale Française Rappel du dossier : Le 7 mars 2006, Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques, conseiller général de la Vallée d’Aspe, a entamé une grève de la faim à l’Assemblée nationale Française pour empêcher la délocalisation rampante de la dernière usine de la Vallée d’Aspe dans les Pyrénées. Cette usine est la propriété de Toyal Europe, filiale française du groupe japonais Toyo Aluminium KK basée à Osaka (Japon) et présidée par M. Masao Imasu. Installée à côté du petit village de montagne d’Accous, au cœur de la Vallée d’Aspe, depuis plus de 80 ans, l’usine devait s’y agrandir à la fin des années 90 pour permettre au groupe spécialisé dans la fabrication de poudre d’aluminium (composante de la peinture métallisée pour voitures) d’accroître sa production. A la suite de contacts parallèles avec le grand groupe pétrolier Total et sur la pression de ce dernier, M. Hervé Lelièvre, directeur de l’usine d’Accous, prend la décision de construire le nouveau site de production sur à Lacq situé dans la plaine, à proximité de Pau, à plus de 60 km en aval de la Vallée d’Aspe. Cette décision entraînerait inéluctablement la fermeture du site d’Accous et la perte des emplois pour les salariés vivant à proximité de l’usine, dans la vallée. Après 40 jours de grève de la faim et les interventions personnelles du Président de la République Française, M. Jacques Chirac, du Premier Ministre, M. Dominique de Villepin, et de M. Nicolas Sarkozy, Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire, Jean Lassalle obtient finalement un accord entre les dirigeants japonais et français de Toyal et le gouvernement français pour que l’extension de l’usine se fasse dans la Vallée d’Ase et non plus à Lacq. Dans cet accord l’Etat s’engage à compenser le surcoût éventuel de l’extension du site à Accous par rapport au projet de Lacq. De son côté le Groupe Total renonce à céder ses terrains à Lacq et s’engage à soutenir l’extension à Accous. (Voir dossier complet de mars 2006 en japonais pièce jointe) Pourquoi je vais au Japon : Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’ai pas choisi cette nouvelle difficulté dans ce dossier pour lequel je me bats depuis plus de 20 ans. Sur le terrain, dans la Vallée d’Aspe, les choses se passent très bien. Le dossier avance normalement. Suite à l’Accord signé le 14 avril 2006 entre les responsables de Toyo, le gouvernement français et moi-même, une proposition a pu être faite à Toyal par les pouvoirs publics français avec l’ensemble des acteurs du dossier (l’Etat et ses administrations, le Conseil Régional d’Aquitaine, le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, la Communauté de communes de la Vallée d’Aspe) pour l’extension de son usine à Accous, en Vallée d’Aspe. Le projet a été évalué à 3,9 millions d’euros. Cette proposition comprend notamment un projet de déviation de la route départementale qui sera une grande chance pour le nouveau site, car la route ne traversera plus l’usine comme c’est le cas actuellement. Enfin, comme la Communauté de Communes de la Vallée d’Aspe s’y était engagée, tous les terrains seront libres pour réaliser l’extension nécessaire aux activités de Toyal Europe. La proposition qui est sur la table est bien sûr négociable et perfectible. C’est une base de discussion entre les différents acteurs. C’est pourtant le moment qu’ont choisi le responsable de Toyal Europe, dans la Vallée d’Aspe, M. Hervé Lelièvre, et M. Alain Rousset, le président du Conseil Régional d’Aquitaine, pour recréer un problème autour de ce projet et déstabiliser les autres acteurs en laissant entendre qu’une délocalisation serait toujours possible soit à Lacq (à 60 km d’Accous), soit en Allemagne ou même en Roumanie. Telle est aujourd'hui la situation que je n’accepte pas : alors que le dossier technique suit son cours et progresse très bien et que tous les élus sur le terrain se sont retroussés les manches, des manœuvres politiques locales sont lancées pour tout faire échouer. C’est dans ce contexte que M. Alain Rousset se rend au Japon du 28 janvier au 3 février, accompagné d’une kyrielle de conseillers régionaux et de journalistes français, pour essayer de « restaurer le rôle du politique français, redonner un visage positif à l’Aquitaine et essayer de limiter la casse dans ce gâchis » que j’aurais provoqué par ma grève de la faim (voir communiqué de M. Rousset ci-joint). Quand j’ai eu connaissance de son programme (rencontre avec des hommes d’affaire japonais, conférence de presse le mercredi 31 janvier, rencontre avec la diaspora d’Aquitaine au Japon, rencontre avec M. Imasu, PDG de Toyo Aluminium KK à Osaka le 2 février), j’ai immédiatement pris la décision de me rendre également au Japon moi-même, en même temps que M. Rousset, afin de pouvoir répondre directement aux interprétations erronées auxquelles il pourrait se livrer devant les autorités, les hommes d’affaire, les décideurs économiques et les Français expatriés. En effet, cette opération de communication, cette entreprise d’intoxication est d’une telle ampleur qu’elle pourrait être de nature à remette en cause l’Accord signé par le gouvernement français au plus haut niveau, les responsables de Toyo Aluminium et sa filiale Toyal Europe, et moi-même en tant que député des Pyrénées-Atlantiques. J’ai bien fait savoir à M. Masao Imasu, pour qui j’ai une très grande estime, car c’est un homme d’honneur, que je ne ferai rien pour le rencontrer s’il ne le peut pas. Je resterai si nécessaire au Japon le temps qu’il faudra dans l’attente d’une disponibilité de M. Imasu, pour pouvoir lui présenter ma vision de la situation et lui dire à nouveau combien je suis déterminé à ce que l’Accord du 14 avril 2006 soit scrupuleusement respecté par chacune des parties . Je n’ai pas fait quarante jours de grève de la faim pour laisser n’importe qui dire n’importe quoi à nos amis japonais en qui j’ai une très grande confiance. Je souhaite aussi que cette démarche soit utile et pédagogique. Nous avons là un cas pratique, volontiers suivi par l’opinion et les médias, qui pourrait révéler ce qui apparaît à tous si mystérieux et indescriptible : les phénomènes de mondialisation et de délocalisations, la relation entre les décideurs économiques et les hommes politiques, le divorce de ces derniers avec l’opinion publique qui ne comprend plus rien. C’est peut-être l’occasion d’une discussion unique, à cœur ouvert, sur tous ces problèmes qui fondent une des grandes inconnues de notre temps et qui perturbent profondément nos concitoyens parce qu’ils sont très éloignés des repères qui étaient les nôtres jusqu’il y a quelques années. Ma venue au Japon a un caractère explicatif et pacifique. J’aime beaucoup ce pays, son histoire, sa culture, et je ne ferai rien qui puisse en aucune manière lui porter du tort. Je suis un français patriote, député de la nation très conscient de mes responsabilités. Pour contacter Jean Lassalle au Japon (en français ou espagnol) : - son téléphone portable : +33.6.80.64.53.95 - son hôtel à Tokyo du 28 janvier au 1er février inclus : AKASAKA PRINCE HOTEL 1-2, Kioi-cho Chiyoda-ku – TOKYO Tel. : +81(0)3.32.34.11.11. Fax. : +81(0)3.32.62.51.63.