Crise du logement à Québec - Département d`information et de
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Crise du logement à Québec - Département d`information et de
V O L q u é b e c X , — N o 1 6 C I T É L e U N I V E R S I T A I R E — Q U É B E C — m e r c r e d i C I T É 6 m a r s 2 0 0 2 U N I V E R S I T A I R E Crise du logement à Québec ● Très peu de loyers disponibles Luc Renaud Québec — Seulement 600 des 74 000 logements de la région de Québec sont actuellement vacants. Selon un rapport de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), cette pénurie est plus grande que jamais, le taux de logements inoccupés ayant continué à dégringoler. e rapport de 2001 de la SCHL indique que le taux d’inoccupation pour le marché locatif de la communauté métropolitaine de Québec se situe à 0,8%, soit une nouvelle baisse par rapport au taux de 1,6 % enregistré en 2000. «L’augmentation d’emplois occupés par des jeunes et la diminution de la construction d’édifices à logements sont les principales causes du faible taux d’inoccupation», a expliqué Pascal-Yvan Pelletier, analyste de marché à la Société canadienne d’hypothèque et de logement. L ● Importante augmentation des prix «Il y a sept ou huit ans, c’était complètement le contraire. On retrouvait de 6% à 7% des logements vacants. Les locataires avaient alors le choix et la priorité», a rappelé Mario Boily, conseiller à la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec Inc. (CORPIC). Cette crise du logement pourrait Dernièrement, une hausse des être la principale cause de la hausse loyers s’est fait sentir à des demandes de fixation Québec. Entre les de loyer déposées à la années 2000 et 2001, la Le taux Régie du logement. En d’innoccupa- hausse des loyers s’est effet, 44 demandes ont élevée à 3,8 %. Certains tion de été déposées en janvier l’expliquent par le logements à faible taux d’inoccupadernier, soit 40 de plus Québec qu’à la même date l’an tion. «Autrefois, les étuse situe à dernier. Le taux d’occudiants avaient moins de pation de 99,2 % des moyens et moins de pos0,8 %. logements pousse les sibilités d’emplois. Ils locataires à contester leur se partageaient le même augmentation de loyer plutôt qu’à appartement à deux ou trois, alors déménager. que maintenant, beaucoup ont les moyens de vivre seul», a signalé M. Boily. Selon une étude de Charles Fortin, analyste de marché, la situation en 2002 continuera à empirer. Le taux d’inoccupation demeurera peu élevé en raison de la faible construction et de la demande soutenue en logements. M. Fortin prévoit que le taux d’inoccupation atteindra 0,6 % d’ici la fin de l’année et que la hausse des loyers sera de 3 %. Cette augmentation des loyers n’est pas aussi élevée, croit P a s c a l - Yvan Pelletier. À titre d’exemple, il a indiqué qu’un logement de quatre pièces et demie dans la région de Québec coûte environ 538 $ par mois, alors qu’à Montréal, il en coûte 529 $, à Ottawa, 914 $, à Toronto, 1027 $ et à YellowKnife, 1081 $. Photo de Marie-Laure Josselin Québec affiche maintenant le quatrième plus faible taux d’inoccupation du pays, ex æquo avec Ottawa. Seules les villes de Victoria, de Montréal et de Hull enregistrent une plus faible proportion de logements vacants. Sœurs de sang Cathy Chenard Québec — Environ 150 personnes ont assisté le 28 février dernier à la première de trois représentations de la pièce de Wajdi Mouawad, Les mains d’Edwige au moment de la nais sance. ette pièce, présentée au Cégep de Sainte-Foy, a été mise en scène par MariePierre Arseneault et Guillaume McNeal-Arteau, deux cégépiens, qui en étaient à leur première expérience. C Photo de Véronique Côté Edwige (Julia Chamard-Bergeron), ici penchée sur sa sœur enceinte, Esther (Barbara Rioux Picher), lors de son retour à la maison familiale, à la fin de la pièce. La pièce, sombre et lugubre, se déroule dans le sous-sol de la résidence d’Edwige. Cette dernière cherche à fuir les funérailles de sa sœur, disparue depuis 10 ans. Seule à croire sa sœur toujours vivante, dossier page 2 page 5 Edwige essaie tout au long de la pièce de convaincre les membres de sa famille qu’Esther n’est pas morte. La pièce a été choisie par les comédiens, tous étudiants au Cégep de Ste-Foy, et principalement par Marie-Pierre Arseneault, qui a rencontré l’auteur. «Le texte est quelque peu ardu, mais très intéressant à exploiter. J’ai aussi été fascinée par Wajdi Mouawad», a précisé en entrevue la metteure en scène. sports page 7 page 8 2 Q u é b e c , Relâcher vers le Sud Q c Lignes d’arrêt aux feux de circulation Automobilistes fautifs Audrey Harvey Québec — Une enquête effectuée par L’EXEMPLAIRE à trois intersections importantes de Québec a permis de démontrer que la très grande majorité des automobilistes ne respectent pas les lignes d’arrêt aux feux de circulation. ur les 300 automobilistes observés, plus de 270 ont en effet négligé de respecter les lignes d’arrêt. Ces chiffres ont par ailleurs été confirmé par un constable de la police de Sainte-Foy qui estime qu’au moins 90 % des automobilistes ne respectent pas ces lignes aux feux de circulation. S Photo de Marie-Laure Josselin a relâche scolaire est l’occasion pour plusieurs étudiants des cégeps et des universités d’aller relaxer au chaud, loin du quotidien. Les agences de voyages et les compagnies d’aviation de la région de Québec font des affaires en or, et ce, malgré les prévisions pessimistes émises à la suite des événements du 11 septembre. Selon France Anctil, de l’Agence de voyages Alfa à Sainte-Foy, la situation est rapidement revenue à la normale. «Mon entreprise est présentement en pleine croissance, enregistrant plus de ventes que l’an dernier à la même période», a-t-elle affirmé, ajoutant que les prévisions pour le printemps sont plus qu’optimistes. (V.C.) L Selon lui, dépasser une ligne d’arrêt devrait entraîner une amende, ainsi que la perte de trois points d’inaptitude, mais les policiers ont plutôt tendance à se montrer tolérants. «Les policiers sévissent très peu, car cela semble toléré par la majorité des gens», a-t-il expliqué, ajoutant que ce comportement des automobilistes n’occasionne pas vraiment un danger pour les piétons. Claude Parent, agent d’information au ministère des Transports, n’est pas du même avis. «Ceux qui dépassent la ligne prennent un risque, c’est certain. Il y a un risque de collision avec un piéton ou d’accrochage avec un véhicule venant en sens inverse», a-t-il déclaré lors d’une entrevue téléphonique. Certains automobilistes semblent conscients des désagréments qu’ils peuvent causer aux piétons. «Ce comportement, qui n’est pas très grave, peut toutefois nuire aux piétons. C’est une mauvaise habitude des conducteurs», a dit Magella Lévesque, un conducteur automobile interrogé à l’intersection du boulevard René-Lévesque Ouest et de l’avenue Calixa-Lavallée. Selon M. Lévesque, les automobilistes voient bien la ligne, mais ils s’arrêtent tout simplement trop loin. Plusieurs piétons ont d’ailleurs déploré ce comportement des automobilistes. «Il faut faire très attention et toujours se surveiller parce qu’on ne sait jamais si les voitures arrêteront à temps», a mentionné un citoyen à pied. «C’est effectivement un problème pour les piétons. Ils doivent contourner le véhicule ou carrément circuler derrière l’automobile, ce qui peut être dangereux», a déclaré l’agent Bédard de la Sûreté du Québec. Claude Boivin, chauffeur d’autobus à la STCUQ, a confirmé cette tendance de la plupart des automobilistes à ne pas respecter les lignes d’arrêt. «Ce sont surtout les “calottes” qui ne s’arrêtent pas à temps», a-t-il souligné, parlant des personnes âgées et des jeunes conducteurs. Intersection Respectent Ne respectent pas René-Lévesque et Calixa-Lavallée 8/104 96/104 Charest Ouest et Marie-del’Incarnation 13/101 88/101 Lebourgneuf et des Gradins 15/103 88/103 Une enquête effectuée à ces trois intersections et comptabilisant le passage de 300 véhicules a permis de constater que la majorité des automobilistes ne respectent pas les lignes d’arrêt aux feux de circulation, confirmant l’ampleur de la situation. Politique d’exactitude des prix en bref Consommateurs mal informés Marie-Eve McNicoll Québec — La politique d’exactitude des prix, instaurée le 23 février 2001 dans le cadre de la Loi sur la protection du consommateur, est appliquée par la plupart des commerces de détail au Québec, mais le consommateur se doit de demeurer informé et vigilant. epuis le 23 février 2001, les commerçants n’ont plus l’obligation d’étiqueter leurs produits un à un, à la condition de respecter certaines exigences. Par exemple, ils doivent utiliser la technologie des lecteurs optiques, apposer une étiquettetablette respectant certaines normes et instaurer la politique d’exactitude des prix au vu et au su des consommateurs. D Selon cette politique, si le prix à la caisse est plus élevé que le prix annoncé, le prix le plus bas prévaut. De plus, si l’erreur porte sur un produit dont le prix est inférieur à 10 $, le commerçant Québec et Cité universitaire doit remettre le produit gratuitement. Lorsque le prix est supérieur à 10 $, le commerçant doit corriger l’erreur et remettre 10 $ au consommateur. Les commerçants doivent bien expliquer la politique d’exactitude des prix sur une pancarte de grand format à l’entrée du commerce ainsi que sur plusieurs petites pancartes près des caisses enregistreuses, près du lecteur optique et dans les feuillets publicitaires. Il appartient alors au consommateur d’être vigilant et de vérifier la justesse des prix. Mais cette politique reste méconnue des consommateurs et les commerçants n’en font pas la commerçants respecte cette polipromotion. «Lorsqu’un client tique, bien que certains problèmes remarque un écart de prix à la persistent. «L’an dernier, à titre de caisse, s’il ne mentionne pas la vérification, nous avons effectué politique d’exactitude des prix, une visite de courtoisie chez enon lui rembourse seulement la viron 150 commerçants et avons différence entre le prix affiché et décelé plusieurs anomalies, mais le prix réel du produit», surtout au niveau de a confié sous le couvert l’étiquette-tablette dont de l’anonymat une cais- Si le prix à la les caractères étaient trop sière d’un établissement petits», a affirmé M. caisse est d’alimentation sur le plus élevé que Préaux. Il a expliqué que boulevard l’Ormière, à l’étiquette-tablette doit le prix Québec. fournir, en plus de la marannoncé, le que, du format et du prix prix le plus La politique ne s’apdu produit, un prix par plique pas aux produits bas prévaut. unité de mesure. pour lesquels la loi fixe un prix minimal, par Jean-Jacques Préaux a exemple le lait, la bière et le vin, si aussi précisé qu’à la fin du mois son application a pour effet de de mars, des responsables de contrevenir à la loi. l ’ O ffice de la Protection du consommateur feront une secSelon le responsable des commu- onde tournée de vérifications et nications à l’office de la Protection sanctionneront les commerces ne du consommateur, Jean-Jacques respectant pas à la lettre les Préaux, la majorité des procédures prévues par la loi. Journée internationale de la femme est sous le thème «Nouvelles réalités, solidarités nouvelles» que se déroulera le 8 mars prochain la Journée internationale de la femme. Cette année, plusieurs activités seront proposées dans la région de Québec afin de favoriser les discussions et la réflexion, entre autres la projection d’un film sur les rôles dévolus aux filles et aux garçons dans diverses cultures, suivi d’une table ronde animée par des femmes immigrantes. La journée de la femme remonte à 1908, à Chicago, où deux oratrices du mouvement socialiste américain sont montées sur la tribune pour dénoncer l’exploitation des ouvrières souspayées, privées de leurs droits les plus élémentaires. (V.L.) C’ L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 6 mars 2002 Baccalauréat de droit spécialisé en biotechnologie U Pas pour demain à l’UL Carl Renaud Cité universitaire — La formation d'avocats spécialisés en biotechnologie, qui sera offerte à l'Université de Sherbrooke à compter de septembre prochain, n'est pas à l'ordre du jour à l'Université Laval. e qui désole Bernard Keating, professeur d'éthique à l'Université Laval, qui reconnaît que le monde du droit a besoin d'avocats capables de comprendre le langage scientifique et d'interpréter les preuves d'experts. C «Actuellement on ne parle pas Photo de Véronique Côté Bernard Keating, professeur d’éthique à l’UL. en bref d'un programme du genre à Laval. Il est difficile pour une université d'offrir tous les programmes», a expliqué Bernard Keating. des candidats Frais de scolarité Moreau : «Nous avons besoin d’un débat collectif, car c’est un choix de société.» Robitaille : «Rien ne justifie leur augmentation aujourd’hui. Cela entraînerait une perte d’étudiants et une hausse de l’endettement.» Tavenas : «Avec l’expérience mondiale, on n’a pas de méthode gagnante. Il faut donc ouvrir le débat au Québec.» 3 Association des diplômés de l’Université Laval Quatre nouveaux clubs Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke. L'Université entend former près de 60 étudiants par année dans ce nouveau baccalauréat spécialisé. Bernard Keating s'est réjoui de voir un programme semblable se développer à Sherbrooke. «Le droit est un excellent moyen de contrôler les développements en biotechnologie. Certains d'entre eux pourraient être nuisibles pour l'environnement», a-t-il aff i r m é en entrevue. L'Université de Sherbrooke offrira une formation de quatre ans qui aura pour objectif d'initier les étudiants en droit à la biotechPour compléter sa pensée, M. nologie. Ils pourront alors Keating a comparé les biotechacquérir des notions scinologies au nucléaire. entifiques concernant les Une formation «On a un instrument manipulations génépuissant qui peut servir de quatre tiques comme le clonage au pire comme au ans qui ou les organismes génémeilleur», a-t-il initiera les tiquement modifiés avancé. «Le riz trans(OGM). étudiants en génique peut sans doute régler le problème de droit à la «Le programme ne vise biotechnologie malnutrition dans le pas à former des scienTiers-monde, mais il tifiques, mais des aura pour effet d'enjuristes qui ont des richir les entreprises anglo-saxconnaissances assez appro- onnes et d'accroître la dépenfondies des sciences pour com- dance des pays prendre les problèmes soulevés sous-développés», a-t-il ajouté par le développement de la afin d'illustrer les risques du biotechnologie», a souligné développement des biotechnoloNathalie Vézina, secrétaire de la gies. Photo de Véronique Côté Geneviève Desbiens, coordonnatrice des clubs de diplômés de l’UL. Association des diplômés de l’Université Laval (ADUL) a inauguré quatre nouveaux clubs de finissants au cours du mois de février, portant leur nombre à 31 dans le monde. Les clubs de Calgary, d’Edmonton, du Manitoba et de l’Est de l’Ontario, comptant une centaine de membres par organisation, viennent s’ajouter aux 15 clubs déjà existants au Canada. Les différents clubs permettent aux quelque 185 000 diplômés de l’Université Laval de développer un sentiment d'appartenance envers l'Université en offrant un service gratuit. « Il y a 74 000 diplômés dans la région de Québec qui font parti du Club de diplômés de Québec», a expliqué Geneviève Desbiens, coordonnatrice des clubs des diplômés de l’Université Laval. L’ADUL est représentée dans 12 pays, dont le Maroc, la Suède et Haïti. Elle prévoit prochainement mettre sur pied d'autres clubs en Floride, à Washington D.C. et sur la Côte-ouest africaine. (C.C.) L’ Lévis-Lauzon réclame 78 000 $ aux étudiants Éric Tremblay Les petites vites n i v e r s i t é Cité universitaire — La taxe à l'échec crée encore des remous. Le Cégep de Lévis-Lauzon a envoyé les dossiers de dettes impayées à l'agence de recouvrement Créance Québec afin de récupérer un montant de 78 000 $ accumulé au cours des dernières années. Le manque à gagner force le Cégep à couper dans les services aux étudiants. a directrice générale du Cégep de Lévis-Lauzon, Sylvie Vallières, a assuré avoir tout essayé avant d'envoyer les dossiers à Créance Québec. «On n'a pris personne à la gorge. Le Cégep manque d'argent et il y a des étudiants qui lui en doivent. C'est le recours ultime qui est utilisé», a-t- L elle indiqué, elle-même n'étant pas en poste lorsque le choix a été fait. La taxe à l'échec a été instaurée comme incitatif à la réussite, les étudiants échouant plus d'un cours devant payer certains frais pour se réinscrire. Abolie en janvier 2002 par François Legault, ancien mi- nistre de l’Éducation, la taxe a été remplacée par des plans de réussite et d'appui à l'étudiant. Le Cégep a offert plusieurs options aux étudiants en difficulté financière: étalements de paiements, groupes d'aide et aide financière. «Le ministère de l'Éducation ne rembourse pas l'argent qui n'est pas payé par les étudiants», a répété Sylvie Vallières. L'Association générale des étudiants et étudiantes du Cégep de Lévis-Lauzon (AGEECLL) est consciente de ce qu’entraîne le nonremboursement d'une dette. « À l'Association, nous informons les étudiants des conséquences qui pourraient arriver», a dit Marie-Renée Lavoie, membre de l' AGEECLL. L'Association avait voté un boycott de la taxe à l'échec à l'automne 2001 dont l’objectif du boycott était d'abolir cette forme de taxation. «La taxe a été abolie en 2002. Il n'y a donc pas de raison de payer une taxe qui n'existe plus», a souligné MarieRenée Lavoie. Selon Mme Lavoie, les coupures pourraient toucher la bibliothèque, les services aux étudiants et les activités parascolaires. Place Laurier ● Place Ste-Foy ● Galerie Chagnon ● Place Fleur de Lys ● Galeries de la Capitale L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 6 mars 2002 Québec et Cité universitaire 4 0 p i n i o n éditorial Capitale de profits a ferme opposition du maire Jean-Paul L’Allier à la construction d’un casino au Palais Montcalm de Québec mérite des félicitations. Même Pauline Marois a emboîté le pas en se prononçant contre le projet de Loto-Québec. Serait-ce parce qu’elle sent l’arrivée prochaine des élections générales? Allez savoir... L Pendant son règne à la SAQ, les profits sont passés de 378 M$ à 471M $. Bravo! Mais, à l’heure où la société s’inquiète pour ses joueurs compulsifs, il n’est pas réjouissant de voir qu’un homme à profits prendra les rênes d’une entreprise qui est non seulement la plus grande réussite commerciale du Québec, mais également celle qui est à l’origine d’une trentaine de suicides par année. Notre expert en commerce au détail a une réputation à tenir. Toutefois, il ne doit pas le faire au profit des joueurs compulsifs. Si Loto-Québec désire obtenir l’appui du gouvernement pour construire un casino dans la vieille capitale, c’est pour combler une clientèle potentielle. Les casinos de machines à sous exploités par la société d’État ne visent pas seulement les riches. Ils représentent égaleLoto-Québec a été créée il y a 30 ans pour prendre le ment un (faux) espoir pour plusieurs personcontrôle d’une activité alors aux mains du nes dans le besoin. La pauvreté étant présente crime organisé. Pourtant, la société d’État à Québec, pourquoi Loto-Québec n’en profiLoto-Québec semble s’enliser de plus en plus dans cette terait pas pour augmenter ses profits? soif de pouvoir et de profits, et ce, au détriest prête à ment des victimes. La seule différence avec exploiter les Croyant répondre au mandat qui lui a été les années 70, c’est qu’aujourd’hui, ce visiteurs, donné par la ministre des Finances, soit celui commerce découle d’une entreprise fondée et même à leur surveillée par des élus du peuple. d’augmenter les revenus de Loto-Québec en détriment. attirant davantage de touristes dans les casinos, la société d’État a choisi la manière facile Les ventes de Loto-Québec atteignent en visant Québec, où le tourisme attire 3,6 3 , 6M M $ et les profits dépassent maintenant millions de visiteurs par an. Construire un nouveau 1,3 MM $, soit trois fois plus qu’en 1990. casino dans un emplacement fourmillant d’étrangers est Parallèlement, la proportion de joueurs pathologiques plus facile que de se creuser la tête à la recherche d’une dans la population est passée de 1,2% en 1989, à 2,1 % solution qui ne nécessitera aucune augmentation de l’of- en 1996. Chez les adolescents, ce taux est passé de fre du jeu. À bien y penser, ce n’est pas Québec qui a 1,7 % à 2,6 % durant la même période. Il serait grand besoin de Loto-Québec, mais plutôt l’inverse. temps d’arrêter l’aveuglement volontaire. Bien que Loto-Québec dépense des dizaines de milliers de dollars dans des campagnes de publicité, il ne faut pas qu’elle oublie qu’en moyenne, un joueur compulsif peut engloutir annuellement 3 500 $ dans le jeu. Or, ce type de joueurs fait parti de la population locale, et non des groupes de touristes de passage. Gaétan Frigon, le nouveau pdg de Loto-Québec, a été engagé pour faire ce qu’il connaît le mieux: des sous. Loto-Québec ne semble pas, pour le moment, profiter des bonnes grâces du gouvernement Landry. Elle ne semble pas comprendre qu’à l’arrivée d’élections générales, les cartes du jeu ont souvent tendance à changer. Non, ce n’est pas évident de trouver l’équilibre entre la rentabilité et la responsabilité sociale. au parlement Changer le mode de scrutin n dirait que ça fait des siècles que le Parti québécois a dans son programme un projet de réforme électorale. Par le passé, l’idée de changer le mode de scrutin pour rendre le nombre d’élus au Parlement plus représentatif de la volonté des électeurs est souvent revenue sur la table, sans qu’aucune mesure concrète ne soit prise. Et ce, malgré les failles évidentes de notre système dit «majoritaire uninominal à un tour». Un système que René Lévesque a déjà qualifié de «démocratiquement infect.» O La preuve la plus récente des faiblesses de notre mode de scrutin actuel reste sans doute l’élection provinciale de 1998. Le PQ a alors obtenu 60% des sièges à l’Assemblée nationale avec 42% des votes, alors qu’avec 43 % des votes, le Parti libéral n’a obtenu que 36 % des sièges. Quant à l’Action démocratique du Québec, plus de 12% des votes lui ont permis de faire élire, on le sait, qu’un seul et unique député. Mais les choses pourraient changer. C’est du moins ce qu’on serait porté à croire devant les diverses voix qui s’élèvent pour militer en faveur d’un mode de scrutin proportionnel. Parmi celles-ci, la création, en juin dernier, du Mouvement pour la démocratie nouvelle (MDN), un organisme non-partisan qui s’est donné comme mission de susciter un débat public sur la pertinence de modifier le système électoral. Le MDN s’est vu appuyé dès le début par Jean-Pierre Charbonneau, alors président de l’Assemblée nationale et ministre responsable des Réformes électorales et parlementaires depuis le remaniement de janvier dernier. Le débat est si bien entamé que la Commission des institutions s’est dotée, en décembre dernier, d’un mandat d’initiative afin d’étudier les changements à apporter au mode de scrutin. À l’approche de cette commission parlementaire, tant le MDN que Charbonneau semblent fermes dans leur volonté de modifier le mode de scrutin. Le ministre Charbonneau a même déclaré qu’il ne s’agirait rien de moins que de «la dernière phase de la Révolution tranquille». On ne sait pas dans quelle mesure il pourra tenir sa promesse, quand et comment pourrait être appliqué un changement majeur ni quel type de mode proportionnel sera proposé, mais un consensus semble émerger chez tous les partis, particulièrement du côté de l’ADQ qui se verrait ainsi mieux représentée. Bien sûr, certains resteront sceptiques devant l’ampleur de la réforme proposée, mais à constater le désengagement des citoyens pour la politique et la marginalisation du rôle des députés, on peut se demander si un nouveau mode de scrutin peut vraiment être pire. À condition que ce débat ne reste pas dans les mains d’intellectuels et de politiciens, mais qu’il descende aussi dans la rue, où se trouvent ceux qui réclament que la notion d’«un homme, un vote» s’applique, et pour de vrai. Va lé r i e G au d r e a u e st b o u r si è r e d e l a Tr i b u n e d e l a p r e s s e d e l ’ A s s e m b l é e n a t i o n a l e ournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (5224); Adjoint à l’éditeur: Mario Fraser (8942); Rédactrice en chef et directrice de la photographie: Noémie Moisan (8957); Secrétaire de rédaction: Alexandra Perron (8956); Chef maquettiste et administratrice: Julie Dompierre (8952); Éditorialiste en chef et directeur des dossiers: Luc Renaud (4513); Chroniqueuse parlementaire et caricaturiste: Valérie Gaudreau (4513); Photographes: Véronique Côté et MarieLaure Josselin (8957); Régional: Vicky Langevin et Daniel Roy (8959); Université: Eric Fawns et Fanny Thubé (8958); Culture: Gaëlle Lussiaà-Berdou, Valérie Côté, Catherine White et Frédérick Lessard (8960); Sports: Chantal Maltais et Dany Hubert (8956); Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Dépot légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Quebecor World , 470, 3e avenue, Centre Industriel, StRomuald; Tirage: 1000 copies. Adresse: D.I.C., C.P. 4120, Pavillon Louis-Jacques Casault, local 3832, Cité universitaire, (Québec), G1K 7P4; Informations générales: (418) 656-2131 poste 8942; Télécopieur: (418) 656-3865; Adresse électronique: [email protected]; Site www: http://exemplaire.com.ulaval.ca. Distribution: Cité universitaire: Pavillon Bonenfant, Pavillon Casault, Pavillon De Koninck, Pavillon Desjardins, Pavillon Parent Pavillon Vachon, PEPS Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Édifice de la Fabrique. J Québec et Cité universitaire L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 6 mars 2002 5 e Forum Social Mondial (FSM) de Porto Alegre a reçu cette année plus de 50 000 participants venus du monde entier pour se mobiliser et exposer leurs revendications dans leurs luttes sociales et politiques. La Ville de Québec est allé s’y instruire. L Forum Social Mondial de Porto Alegre S’inspirer du Budget Participatif orto Alegre n’a pas été choisie au hasard comme hôte du forum dont le slogan est «Un autre monde est possible». Depuis 1989, elle est le lieu d’une initiative politique hors du commun, celle du Budget Participatif, dont une bonne partie est gérée directement par les citoyens. P Cette année, la Ville de Québec était présente au FSM. «Je suis allée à Porto Alegre, entre autres pour avoir plus d’information sur le Budget Participatif», a expliqué en entrevue Linda Cloutier, conseillère municipale dans l’arrondissement 1. Selon Mme Cloutier, les fusions municipales pourraient permettre d’améliorer l’implication des citoyens dans l’organisation municipale. «Il reste maintenant à étendre à la nouvelle ville ce qui se faisait déjà à Québec en termes de consultations publiques», a affirmé Mme Cloutier. «Nous sommes déjà à l’avantgarde au niveau de la démocratie municipale, avec les conseils de quartier et les consultations citoyennes», a fait valoir Luci Tremblay, porte-parole de Jean-Paul L'Allier. «On voudrait qu’il y ait des conseils de quartier partout, mais ils ne se mettent en place qu'à la demande des citoyens.» Selon Alain Marcoux, membre du collectif Les AmiEs de la Terre, le pouvoir décisionnel détenu par la population reste pourtant limité. «On pourrait aller beaucoup plus loin que la simple consultation sur les grands enjeux», a-t-il avancé. «Il faudrait que les citoyens décident euxmêmes des priorités du budget municipal». C’est le cas à Porto Alegre, où, selon les années, 15 % à 25 % du budget municipal de la ville sont gérés par les citoyens. En gagnant les élections municipales de 1989, le Parti des Travailleurs a choisi d’améliorer les structures démocratiques en remettant une partie du pouvoir entre les mains de la population. «Les politiciens de Québec n’ont pas du tout la volonté de remettre le pouvoir aux citoyens qui risqueraient de prendre des décisions différentes des leurs», a déploré M. Marcoux. De son côté, Linda Cloutier a affirmé que l’un des objectifs est de développer des nouvelles formes de participation, que l'on pourrait appeler Budget Participatif ou autre. Selon elle, le budget d’immobilisation, qui représente 100 M $, soit 15 % du budget total de la Ville de Québec, est celui qui se prêterait le mieux à une forme de gestion par les citoyens. Ceux-ci seraient alors à même de décider des priorités d’investissements en termes d’infrastructures. La volonté citoyenne des Québécois: un prérequis? u-delà de la volonté politique essentielle à l’établissement éventuel d’une forme de démocratie participative dans la région de Québec, une autre facette s'ajoute au débat: la volonté citoyenne. La population est-elle prête à s’impliquer dans l’élaboration du budget municipal? A C’est la question qui a animé une discussion organisée par le collectif Les AmiEs de la Terre, le 20 février dernier. «Les gens se mobilisent quand il y a un enjeu, quand ils se sentent menacés, que le seul moyen qui leur reste, c’est de manifester», a souligné lors de la discussion Pierre Gignac, du service des communications de la Ville de Québec. Les Québécois se mobilisent peu, selon la plupart des gens présents à cette réunion. Dans ces conditions, aurait-on avantage à confier aux citoyens le mandat d’établir leurs propres priorités d’investissements? Pour Alain Marcoux, membre des AmiEs de la Terre, le meilleur moyen Courtoisie: www.multimania.com Manifestation à l’Assemblée nationale du Québec. de le savoir est sans doute d’essayer. «Au début, les participations seront éclatées, mais après quelques années, quand les gens verront les possibilités, ils s’impliqueront plus», a-t-il présumé. Courtoisie : www.sommetdespeuples.org La Grande marche au Sommet des peuples L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 6 mars 2002 C’est ce que montre l’expérience du Budget Participatif de Porto Alegre. À sa mise en œuvre en 1989, le système avait à peine attiré quelques milliers de participants. En 1995, ils étaient déjà 15 000 à assister aux réunions organisées par la Mairie. L’an dernier, ils étaient plus de 300 000 participants. Porto Alegre La démocratie en action vec la démocratie participative, la Mairie de Porto Alegre a souhaité améliorer les structures démocratiques en place et confier au peuple le contrôle du budget municipal. Ce sont les citoyens qui déterminent quelles sont les priorités en termes d’infrastructures, d’éducation ou encore d’amélioration des conditions de vie. A Depuis l’instauration du Budget Participatif, les projets choisis grâce à la participation populaire ont représenté plus de 700 M $ US en investissements. précédente, de ses accomplissements ou de ses échecs. La transparence dans les dépenses est ainsi assurée et le pouvoir public est soumis à la critique de la population. Cette procédure permet aussi d'éviter la corruption. Ensuite, chaque quartier discute des priorités d’investissements à accomplir et élit ses conseillers. Le Conseil adopte alors le budget, après avoir discuté de la faisabilité des travaux, de leurs coûts, etc. En cas de difficultés, chaque proposition peut être de nouveau discutée et améliorée dans les quartiers. Pour permettre l’application du sysDepuis son «Prenez le tème, la métropole de contrôle de votre ville.» instauration en 1989, Porto Alegre, qui la majorité des invescompte 1,3 million d’habitants, a tissements du Budget Participatif été divisée en 16 quartiers pour ont été consacrés à raccorder faciliter les discussions. Plusieurs plusieurs milliers de logements fois par an, la Mairie organise des au système d’eau potable ou au réunions dans chaque quartier. réseau d’égouts. Le pavage des rues constitue également une Le premier tour de réunions priorité, comme la construction consiste à rendre compte à la po- d’hôpitaux et d’établissements pulation du budget décidé l’année scolaires. Québec et Cité universitaire C 6 u l t u r e MusicaLaval en spectacle au Théâtre de la Cité universitaire Un hommage aux années 1980 Les étudiants en musique renouvellent l’expérience Marie-Laure Josselin Cité universitaire — C’est l’histoire du Petit Castor, celle de Joe Le Taxi ou encore celle de Sunday Bloody Sunday que MusicaLaval a chanté à plus de 350 spectateurs ravis, le 28 février dernier. Un spectacle musical dédié aux années 1980, qui a remporté le prix de la Muse du groupe lors du gala des Muses l’an dernier. Photo de Marie-Laure Josselin MusicaLaval a transporté le public au temps des années 1980 lors de son spectacle jeudi dernier. reg’art Dans les pensées d’autrui l y avait de la demande après la première édition», a indiqué en entrevue Jean-François Gagné, un des responsables de MusicaLaval, et aussi le batteur du groupe. «On refait le même show que l’an passé, mais avec plus de moyens, surtout du côté des lumières et des entrées de scène», a-t-il poursuivi. «I écran vidéo pour projeter les films des années 1980 tel le film de Rocky, un jeu d’acteurs et de danseurs énergisant et des costumes colorés ont permis au public d’entrer dans l’ambiance. «Ils avaient vraiment le “look” années 80, les cheveux gaufrés avec la couette sur le côté, les robes à froufrous et la ceinture à grosse boucle. J’ai vraiment trouvé cela quétaine, mais c’était la furie «On veut faire sur scène», a raconté avec un show enthousiasme Phung professionnel Tram Nguyen, étudiante parce que en architecture à l’Université Laval. c’est La Faculté de musique a prêté au groupe le Théâtre de la Cité universitaire afin de lui per mettre de réaliser ce second spectacle qui se veut notre plus professionnel. «On Neuf chanteurs, onze m étier.» veut faire un show promusiciens et deux chofessionnel parce que ristes ont fait naviguer le c’est notre métier. On ne veut pas public sur des airs de Boy Georges, faire un show minable. Nous nous Cindy Loper, Madonna ou encore donnons à fond et sommes très du film La Guerre des Tuques. Une exigeants envers nous-mêmes», a performance qui a conquis le puexpliqué en entrevue Simon Paré, blic. «Je me suis tordue de rire. La un autre responsable de mise en scène est très agréable tout MusicaLaval. comme les arrangements. C’était très bon, un gros bravo!», a lancé Aucun détail n’a été omis. Cinq Hélène Fortier, agente de spectaentrées de scène différentes, un cles. «Ça me rappelle des sou- É Tout au long de son spectacle, cet homme, qui se dit capable de lire dans les pensées d’autrui, a fait douter, sourire et réfléchir son public. Que ce soit à l’aide d’un jeu de cartes ou de bouquins, il est souvent parvenu à deviner ce que les personnes choisies dans la foule pensaient ou lisaient dans leur tête. En se creusant bien les méninges, il était possible de trouver quelques astuces utilisées par l’illusionniste. Cependant, il faut admettre que malgré le doute qui persistait tout au long de la soirée, il était difficile de ne pas se laisser persuader par les belles paroles de Kurtz, surtout lorsque plusieurs spectateurs confirmaient ses révélations sur des moments de leur vie privée. Avec une touche d’humour, Kurtz a tenu son public en haleine pendant deux heures. Certes, le scepticisme est demeuré chez certains, mais malgré tout, bien des questions restaient sans réponse, comme celles soulevées lors de son dernier numéro, alors qu’il semblait guider le public. Il a essayé de faire deviner aux spectateurs, par la pensée «magique», un itinéraire de voyage qu’il avait préalablement écrit et pris soin de cacher dans un globe terrestre. Il est évident qu’il existe un truc quelconque lui permettant d’arriver à ses fins puisque les «ondes» n’étaient pas toujours bonnes et qu’il n’arrivait pas à lire les pensées de tous et chacun. Cependant, ce truc, il le cache très bien. Chapeau M. Kurtz! Québec et Cité universitaire Le choix des années 1980 n’est pas un hasard, puisque cette période rappelle au groupe leur jeunesse. De plus, ces années ne sont pas du déjà vu, comme c’est le cas pour les périodes disco ou rock, maintes fois interprétées dans le monde du spectacle. L’envolée de «Bébé» dans Dirty D a n c i n g a conclu le spectacle, une envolée qui se voulait aussi une bouffée d’air pour les étudiants en musique. «On fait tout le temps des spectacles pédagogiques, dans le cadre des cours. Celui-ci, c’est pour notre plaisir personnel. Alors on s’éclate!», a poursuivi Simon Paré. Ce spectacle est peut-être aussi une envolée pour un autre titre au Gala des Muses, pour lequel MusicaLaval s’est présenté dans la catégorie «concept». Ligue d’improvisation à l’orgue Un premier match à Québec Dominique Drapeau nigmatique, bizarre, étonnant, inusité, invraisemblable, voilà ce à quoi ressemble Gary Kurtz, cet illusionniste-mentaliste qui était de passage au Capitole du 27 février au 2 mars derniers. venirs. C’est loin les années 1980 pour nous. Et surtout, je n’en reviens pas du talent de ces jeunes», a ajouté son amie, Adrienne Paquet, jeune retraitée. Québec — Pour la première fois depuis sa création à l’automne 1999, la Ligue d’improvisation à l’orgue (LIO) a présenté un match, le 1er mars dernier, à la Basilique de Québec. L’équipe Québec-Lévis a remporté une victoire de 11 à 7 contre l’équipe de Trois-Rivières. e match d’improvisation à l ’ o rgue, présenté dans le cadre du festival «Org u e et couleurs» pour la saison hiverprintemps 2002, s’est déroulé comme tout match d’improvisation théâtrale, à partir de différents thèmes. L talent des organistes manière inattendue. d’une Régis Rousseau a réussi à faire apprécier l’orgue de façon originale. «J’ai vraiment aimé ma La LIO comprend au total cinq équipes dans la région de Québec et de Montréal. La Ligue avait un objectif bien précis en organisant le festival «Orgue et couleurs». «Le but de ce festival est de rendre accessible au plus grand public ce vieil instrument qu’est l ’ o rgue», a révélé en entrevue téléphonique, Régis Rousseau, l’instigateur de la LIO, précisant que cet instrument s’adapte avec le temps, mais demeure une ancienne tradition religieuse. Il a également ajouté qu’il voulait, par ce festival, faire découvrir le Photo de Véronique Côté L’équipe Québec-Lévis est sortie victorieuse du match à la Basilique de Québec. soirée. Ça m’a fait apprécier l’orgue d’une façon différente», a affirmé Nicole Marcouiller, une spectatrice venue de Tr o i s Rivières pour encourager son équipe. Le public a donc été agréablement surpris pendant la soirée, tout en s’amusant. Certains ont même souhaité une longue vie à la LIO. Comme la plupart des joueurs de la Ligue d’improvisation à l ’ o rgue, Dany Wiseman, le capitaine de l’équipe QuébecLévis a été approché par Régis Rousseau pour faire partie d’une équipe d’improvisation. Selon M. Rousseau, il était un bon candidat pour participer au festival «Orgue et couleurs». «J’ai une formation d’org a n i s t e au Conservatoire de Grenoble en France et une autre au Conservatoire de musique de Québec», a-t-il indiqué en entrevue. Ce jeune homme de 24 ans a confié qu’il aimerait faire des concerts, des disques, ainsi qu’une grande tournée internationale. «J’aimerais vivre de mon métier d’organiste», a-t-il résumé. L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 6 mars 2002 Flamenco nouveau genre à L’Autre caserne Véronique Pâquet Québec — Alliant des mouvements de danse moderne au rythme du flamenco traditionnel, Danielle Blancy, MarieAndrée Cloutier et Natasha Massicotte ont su faire vibrer les spectateurs en présentant ¡Ai Flamenco!, à L’Autre Caserne de Limoilou, le 28 février dernier. epuis dix ans, le flamenco rythme leurs pas, mais les trois artistes ne se sont associées sur scène que depuis un mois. «Nous avons fait une apparition ensemble à L’Écuyer. C’est alors qu’on a pensé faire un spectacle toutes les trois», a expliqué Marie-Andrée Cloutier à L’EXEMPLAIRE. D Cette énergie sert à véhiculer toute une gamme d’émotions. «Elle nous fait passer de la joie ultime au drame le plus profond. Ce sont toujours des émotions très fortes. C’est un art de corazón (de cœur)», a souligné Mme Massicotte. Le public a d’ailleurs été conquis par cette danse andalouse a Adaptations de danses ressenti ces émotions. traditionnelles, les dif«J’adore l’énergie latine, Courtoisie: férentes chorégraphies qui a été transmise dans brownsvilleherald intègrent aussi des mouvele spectacle à différentes ments de danse moderne. intensités. D'abord plus Olé! «Le flamenco évolue, il basse, l’énergie a ensuite s’enrichit. C’est un courant qui est jailli», a expliqué Jocelyn Boutin, très fort en Espagne. On utilise la un spectateur. «Les filles dannouveauté tout en gardant l’énergie saient avec tellement d’énergie du flamenco», a affirmé Natasha que j’avais parfois l’impression Massicotte. que je dansais avec elles!», a lancé en bref Calendrier de la relâche Le flamenco est une danse originaire de l’Espagne, plus précisément d’Andalousie. C’est une forme d’expression corporelle qui se pratique depuis des siècles par les Espagnols, mais aussi par les peuples tzigans. Sa symbolique prend tout son sens par l’âme et le cœur. Cette danse, qui a traversé l’histoire depuis le Moyen Âge, traduit à la fois le besoin et l’envie de transcender les conditions parfois pénibles des gitans, mais également la frustration, le désarroi face à cette condition particulière des peuples nomades. Rêves en famille Fanny Thubé Grimskunk se produira à l'Église Saint-Roch le 8 mars à 21h. lga, Macha et Irina rêvent de quitter leur ville de province afin de retourner à Moscou, où elles ont passé leur enfance. En attendant le moment du départ, amitiés, amours et relations familiales meublent la vie et le quotidien des trois sœurs Prozorov. Un portrait touchant et satirique d’une famille russe. Le quatuor québécois Ily Morgane jouera à L'Autre Caserne le 9 mars à 20h. Le cynisme de leurs chansons fait leur charme, dit-on. Le film de Rodrigue Jean, Yellowknife, sera présenté au Clap dès le 8 mars. L'adaptation du roman d'Albert Camus, La Peste, mise en scène par Marie Dumais, sera présentée du 12 au 30 mars prochains à la Caserne Dalhousie. masculins principaux, le choix de jouer dans cette pièce était réfléchi. «Il s’agit d’un beau mélange et d’une rencontre formidable avec comme metteur en scène Wajdi Mouawad et comme auteur Anton Tc h e khov», a-t-il indiqué en entrevue téléphonique. M. Thériault a rappelé qu’Anton Tc h e k h o v était un précurseur dans bien des choses et un auteur moderne. Wajdi Mouawad n’en est pas à sa première adaptation. Il a mis en Courtoisie: Quant à son metteur comédie française scène les pièces Rêves, en scène, Wa j d i Les mains d’Edwige au Mouawad, il en a fait moment de la naissance Anton Tchekov l'éloge. «Il prend beauet Littoral, laquelle lui a coup de liberté dans son valu le Prix du Gouverneur travail, mais reste toujours au sergénéral en 2000. vice de l’œuvre» . Dans le dépliant de la pièce, M. Mouawad Pour Rychard Thériault, qui explique qu’il cherche avant tout incarne l’un des personnages à mettre l’esprit en valeur. L ’ E X E M P L A I R E , le mercredi 6 mars 2002 De l'amour à la mort Les origines O RichardDesjardins enfourchera sa guétard au Kashmir, le 7 mars à 20h. Noces de sang de Federico Garcia Lorca Le trio se rendra bientôt en Espagne, pour un stage de perfectionnement de deux mois. «C’est en allant chercher les techniques à la source que le flamenco reste vivant au Québec», a conclu Marie-Andrée Cloutier. Les trois sœurs de Tchekhov au Trident O 7 une autre spectatrice, Jolyanne Côté. Québec — La pièce Les trois sœurs, d'Anton Tchekhov, traite du destin, de la fatalité et permet aux spectateurs de pénétrer dans l’univers familial de la Russie du début du XXe siècle. Mise en scène par Wajdi Mouawad, cette pièce est présentée jusqu'au 30 mars au Théâtre du Trident. uvert par le film La Fuga, du réalisateur argentin Eduardo Mignogna au Grand Théâtre le 6 mars, le Festival du cinéma panaméricain «Images du Nouveau Monde» se poursuit au Cineplex Odeon Charest, à la salle d'essai de Méduse et à la Galerie Rouje jusqu'au 10 mars. C u l t u r e Courtoisie: Paulette Dufour Communication Une scène de la pièce Noces de sang de Federico Garcia Lorca Bertrand Genevet Québec — Dans l'intimité des 50 sièges du Centre international de séjour de Québec, le Théâtre le Joyeux Bûcher présente, jusqu'au 9 mars, une adaptation résolument moderne des Noces de sang de Federico Garcia Lorca. Une pièce sur l'amour où la fatalité de la mort hante les personnages. ette pièce est d'une grande violence et pourtant d'une grande sensualité», a déclaré la comédienne, Eva Daigle, qui joue le rôle de la mariée. Le jour de ses noces, celle-ci retrouve son ancien amant, Léonard. Hantée par le souvenir de ce dernier, la jeune fille aspirait au mariage comme libération. Mais en le revoyant, elle s'éprend à nouveau de lui et s'enfuit en sa compagnie le soir de son mariage. Le marié les retrouve et tue son rival dans un combat où il succombe luimême. «C L'intrigue est simple. L'action passe au second plan, laissant toute l'importance aux personnages et à la fatalité. «Nous voulions créer des ambiances pour que les spectateurs ressentent, et non pas réfléchissent à l'histoire», a déclaré le metteur en scène, Stéphane Saint-Jean. Les personnages se courbent tous sous le joug d'une destinée qu'ils ne peuvent éviter. La mère du marié sent que cette destinée lui fera perdre son fils, comme elle a déjà perdu son mari et son autre fils. Les textes sont souvent durs. «J'ai trempé mes mains dans son sang, je les ai léchées à pleine langue, c'était aussi mon sang à moi», dit la mère en étreignant son fils poignardé. «La mort est présente du début à la fin, même pour ceux qui vivent», a ajouté M. Saint-Jean. L'amour de la terre qui nourrit ces paysans espagnols du début du 20e siècle est un thème récurrent dans le texte. Pourtant, le metteur en scène a transposé cette pièce dans un monde technologique et moderne loin de toute référence au folklore espagnol. Le cadre paysan est ainsi absent. «Ce texte est intemporel. L'aspect humain est plus important que l'aspect socioculturel. C'est un texte fort qui ne perd rien en étant adapté au monde urbain moderne», a fait remarquer le réalisateur. Tout au long de la pièce, la pénombre domine. Les acteurs sont habillés de cuir et de métal. Du noir et du bleu des costumes ainsi que des visages blanchis des acteurs émane une atmosphère morbide. Seule la mariée se détache de cette froideur, vêtue de costumes rouges, inspirant l'amour et le sang. «Ce rouge symbolise la passion dévorante qu'elle éprouve pour Léonard, et qu'elle ne peut réprimer», a conclu Eva Daigle. Québec et Cité universitaire 8 Championnat de volleyball féminin Escalade de glace sur les Plaines d’Abraham Spectacle de haut niveau Les Québécois exclus des finales Dany Hubert Cité universitaire — «Les gens vont assister à un spectacle de qualité et à du volleyball féminin de haut niveau», a mentionné en conférence de presse le 27 février dernier, Yves Bigué, président du comité organisateur du Championnat de volleyball féminin qui aura lieu les 7, 8 et 9 mars prochains au PEPS. our l’occasion, les meilleures équipes provenant des Maritimes, du Québec, de l’Ontario et de l’Ouest canadien s’affronteront pour l’obtention de la bannière du Championnat canadien. P Représentante de l’Ouest canadien, l’équipe des Bisons du Manitoba, championne canadienne en 2001, tentera de remporter les plus grands honneurs pour une deuxième saison consécutive. avait été originellement exclue des séries de fin de saison. Bénéficiant d’un laisser-passer, elle affrontera les Bisons au premier tour, le 7 mars. Le Championnat canadien de volleyball féminin demeurera au PEPS l’an prochain. Le Rouge et Or Hôte de ce Championnat, l’équipe de volleyball de l’Université Laval pourra y participer même si elle L’entraîneure, Martine Lalonde, est confiante de voir ses filles rebondir après un mois d’inactivité. «Nous avons fait nos devoirs durant le dernier mois et les filles sont revenues plus déterminées que jamais», a expliqué celle qui en est à sa troisième saison comme entraîneure de l’équipe. Martine Lalonde et sa troupe ont apporté des correctifs sur le terrain, notamment tactique. à leur «On axe davantage notre jeu sur la rapidité d’exécution et ça donne des résultats intéressants», a lancé Mme Lalonde. Les joueuses sont conscientes qu’elles ne participeraient pas au Championnat canadien si la compétition avait eu lieu ailleurs qu’au PEPS. «Les joueuses le savent et elles sont conscientes qu’elles ont une deuxième chance. Je n’ai aucun complexe à jouer contre ces équipes-là, puisque notre conférence au Québec est l’une des plus fortes au Canada», a indiqué l'entraîneure qui a elle-même évolué au sein du Rouge et Or volleyball entre 1987 et 1992. Si les joueuses du R&O ne parviennent pas à remporter les grands honneurs cette saison, elles pourront se reprendre en 2003 avec sensiblement le même noyau de joueuses. Finale provinciale de basketball en bref Ça grimpe au PEPS ! eudi dernier avait lieu l’inauguration d’une caverne d’escalade encastrée dans les murs du stade couvert du PEPS. La caverne est la troisième phase du projet d’escalade au PEPS. Un mur vertical et de surplomb sont également fonctionnels depuis le début des années 90. La caverne, d’une surface de grimpe de 60 mètres carrés, est le résultat d’une très forte demande de la part des étudiants de l’Université Laval. (D.H.) J Arbitres en formation a Fédération de baseball amateur du Québec tiendra, jeudi le 7 mars, un point de presse à la Cage aux sports de Place Laurier afin d’annoncer la création d’un nouveau programme de formation des arbitres. L’Académie d’arbitrage aura comme mandat d’aider les arbitres à se perfectionner ou à atteindre de nouveaux sommets en arbitrage. La formation se tiendra en mars et en avril. (F.L.) L Les Lavalloises victorieuses Fanny Thubé Cité universitaire — C’est devant quelque 300 spectateurs que l’équipe féminine de basketball de l’Université Laval a défait les représentantes de l’Université de Concordia par la marque de 68 à 61, samedi dernier. Cette victoire permet au Rouge et Or de remporter la finale provinciale de basketball et de participer au Championnat canadien, qui se tiendra du 7 au 10 mars à Hamilton. vant même le début du match, le R&O pouvait se réjouir d’une saison réussie avec la nomination dans les deux équipes étoiles de quatre de ses représentantes, soit Josée Lalonde, Marie-Hélène Pedneau, Élodie Gérard et Isabelle Grenier. A Lors de ce match, le R&O a ouvert la marche. L’entraîneurechef, Linda Marquis, ne pouvait cacher sa fierté. «Les filles ont eu du caractère et elles s’en sont bien sorties», a-t-elle affirmé. La première demie de la partie s'est terminée 33 à 27 en faveur du R&O. La seconde période a repris de la même façon que la première avec un jeu très corsé. Mme Marquis s’est dit contente de jouer contre Concordia. «Ce match est la meilleure préparation pour le Championnat». La fin du match s’est jouée aux lancers francs, ce qui a permis au R&O d’augmenter son avance et de finir avec la marque de 68 à 61. «L'esprit d’équipe est notre grosse force et on peut dire que le R&O féminin au basketball est une équipe avec un grand E», a ajouté Mme Marquis. Photo de Véronique Côté Daniel Roy Québec — Aucun Québécois n'est parvenu aux finales de la dernière ronde de la Coupe du monde d'escalade sur glace qui s'est terminée le 2 mars dernier à Québec, sur le site des Plaines d'Abraham. hez les hommes, c'est le Russe Dimitri Bytchkov qui a triomphé de l'Ukrainien Evgeny Krivosjeitsev.Tandis que chez les femmes, l'Allemande Ines Papert a remporté les honneurs devant l'Australienne Abby Watkins. C Parmi les 60 grimpeurs inscrits, il n'y avait qu'une douzaine de Québécois prêts à relever le défi en ronde préliminaire, celui de grimper une tour glacée de plus de 21 mètres, soit l'équivalent de sept étages. La participation des Québécois s'est d'ailleurs résumée à ce premier tour. Du groupe, LouisJulien Roy, vivant actuellement en Alberta, a tout de même constaté que l'escalade sur glace a gagné en popularité auprès des Québécois. «Il y a plus de 10 000 grimpeurs au Québec», a affirmé celui qui s'entraîne à cette discipline cinq fois par semaine. Hommage L’émotion était à son comble lorsque Julie Dionne, qui jouait son dernier match au PEPS a eu droit à de belles récompenses de la part de ses coéquipières, du personnel du R&O et de ses anciens entraîneurs. Selon M. Roy, les Québécois ont d'immenses progrès à faire s'ils veulent rivaliser d'adresse avec les Français et les Russes. Il a concédé que la tour de glace était plus difficile à grimper à Québec comparativement à d'autres tours connues à travers le monde. Mais cette montée était la même pour tous. «Je crois que les Québécois devront s'entraîner hors saison, voire outre-mer», a-t-il expliqué. Il a ajouté que c'est en se démarquant que les Québécois parviendront à se dénicher des commandites. À l’an prochain Carine Dubois, responsable des communications aux Productions in extremis, s'est réjouie de la tenue de cet événement à Québec. «Avec le Festiglace de PontRouge, l'Autrichien Max Berger et les dirigeants du circuit ont vu que nous avions une bonne organisation», a-t-elle dit. Elle a précisé que ce rendez-vous sera répété à Québec l'an prochain. Selon le président de l'organisation locale, Jean-Philippe Villemaire, près de 8 000 personnes ont encouragé les athlètes participants. «La force physique déployée par ces athlètes et la vitesse à laquelle ils grimpent m'ont réellement épaté», a lancé admiratif Pierre Dubois, un spectateur de Québec.