"Nuit de la Chouette"!

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"Nuit de la Chouette"!
Dossier de presse
Mars 2013
La Nuit de la chouette
Samedi 23 mars 2013
Retrouvez à la dernière page les contacts presse et le matériel graphique
Le samedi 23 mars 2013, Natagora et son pôle ornithologique Aves proposent au grand
public des animations gratuites un peu partout en Wallonie et à Bruxelles.
La Nuit de la Chouette est l’occasion unique d’une plongée au cœur de l’obscurité à la
découverte des rapaces nocturnes, des dangers qui les guettent et des gestes simples pour
leur venir en aide. La Nuit de la Chouette est un événement gratuit pour tous les
participants. C’est une occasion unique pour les randonneurs de la nuit de découvrir le
monde de la chouette hulotte, de la chevêche d’Athéna, de la chouette effraie, du hibou
moyen-duc et du hibou grand-duc.
La Nuit de la chouette a vu le jour en France en 1995 à l’initiative de la Fédération des Parcs
naturels régionaux de France et la Ligue pour la protection des oiseaux. Depuis 2011,
l'activité a également lieu en Belgique francophone. Une activité similaire avait déjà lieu
auparavant en Wallonie et à Bruxelles sous le nom de « Chouettes soirées ».
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En 2012, 46 organisateurs de la Nuit de la chouette ont accueilli plus de 3000
personnes.
Cette année 2013, année anniversaire de Natagora (10 ans), une thématique générale pour
l’ensemble des activités a été retenue : la biodiversité des campagnes, c’est-à-dire des
milieux résultant des activités agricoles au sens large.
1. Les rapaces nocturnes et les milieux agricoles
La majorité de nos chouettes et hiboux sont liés de près ou de loin au monde agricole.
La chevêche d'Athéna, l'effraie des clochers, ainsi que nos trois hiboux (moyen-duc, grandduc et le rare hibou des marais), chassent tous régulièrement dans nos campagnes. Grands
consommateurs de petits mammifères (mulots, campagnols, musaraignes) ou d’insectes, ils
se situent au sommet de la pyramide alimentaire.
L’utilisation de pesticides fait peser une double menace sur ces prédateurs.
Les substances chimiques éradiquent quantité d’insectes dont se nourrissent
certaines proies des rapaces nocturnes.
moins d’insectes = moins de passereaux = moins de nourriture pour les chouettes et
les hiboux
L’éradication programmée des plantes adventices entraîne une uniformisation et
standardisation des milieux ; ce qui provoque la disparition des proies liées à ces
milieux.
Le remembrement agricole a également détruit bon nombre d’habitats des rapaces
nocturnes. La disparition des arbres creux de type saules têtards, la diminution d’arbres
morts ou malades, et la diminution des vergers hautes tiges empêchent les espèces
cavernicoles comme la chevêche ou la hulotte de nicher.
La disparition de vieilles granges, des bergeries, ou des cabanons agricoles a également
réduit le nombre d’habitat adéquat pour des espèces comme la chouette effraie. Quant au
hibou moyen-duc, il choisit comme habitat de prédilection les lisières, des alignements
d’arbres ou des arbres isolés au milieu des prairies. Hélas, la tendance est également à la
suppression de ces éléments structurants au profit de larges plaines ouvertes.
Que pouvons-nous faire ?
À l’heure actuelle, dans nos régions, c’est dans les milieux agricoles que la chute de
biodiversité est la plus grave. L’intensification croissante des pratiques culturales en est la
raison principale. C’est pourquoi Natagora a décidé de consacrer son 10e anniversaire à la
protection des campagnes.
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Concrètement, nous lançons cette année anniversaire avec un premier projet : le « LIFE
Prairies bocagères ». Nous avons l’opportunité unique de restaurer 150 hectares de milieux
agricoles rares, dont 100 ont vocation à devenir des réserves naturelles où se maintiendra
une activité agricole. Dix vergers hautes-tiges doivent y être créés pour accueillir
notamment la chouette chevêche. Nous avons également le projet d’y planter 10 kilomètres
de haies et 5000 buissons d’épineux pour accueillir entre autres les rapaces nocturnes et
leurs proies.
La qualité de ce projet et l’urgence de protection des milieux concernés ont convaincu
l’Europe. Il sera donc financé pour moitié par le fonds européen LIFE, mais ne pourra avoir
lieu que si l’autre moitié peut être rassemblée.
www.natagora.be/bocages
2. Les espèces
On distingue 2 groupes de rapaces nocturnes : les hiboux et les chouettes. Il est assez simple
de les reconnaître : les hiboux arborent des touffes de plumes, appelées aigrettes, au
sommet de la tête. Les chouettes n’en possèdent pas.
La Belgique compte 7 espèces de rapaces nocturnes réguliers :
• La chouette hulotte, la chevêche d’Athéna, le hibou moyen-duc et la chouette
effraie sont les plus nombreux et les plus fréquemment observés.
• Comme son nom l'indique, le hibou grand-duc est, de loin, le plus grand.
• Le hibou des marais et la chouette de Tengmalm peuvent être observés plus
sporadiquement dans leurs habitats de prédilection : dans les milieux ouverts non
boisés pour le premier et dans les forêts de conifères pour la deuxième.
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Hiboux et chouettes sont réputés pour leurs aptitudes à voir dans l’obscurité. La majorité
d’entre eux chassent au crépuscule ou en pleine nuit. Par contre, leurs yeux sont peu
mobiles. Pour compenser ce handicap et pouvoir couvrir un large champ visuel, les rapaces
nocturnes disposent d’une grande souplesse du cou. Leur tête peut effectuer un demi-tour
quasi complet (270°).
Autre particularité de ces rapaces nocturnes : leur ouïe extrêmement développée. Quant à
leur vol, il est rendu très silencieux grâce à la structure des grandes plumes de leurs ailes.
1. Chevêche d'Athéna (Athene noctua)
Crédit photo : Nathalie Annoye
La chevêche d’Athéna est une petite boule de plumes d’à peine 20 cm pour 200 gr, elle fréquente les
vergers hautes tiges, les bocages, les périphéries des villages... et niche dans les cavités des vieux
arbres ou des murs. Pour se reproduire, elle a besoin de cavités où elle pondra de 4 à 5 oeufs blancs.
Son régime alimentaire se compose de nombreux insectes, de petits rongeurs, de reptiles, de petits
oiseaux, de vers de terre et de chauves-souris qu’elle chasse à l’ouïe.
Emblème de la sagesse pour les Grecs, la chevêche d’Athéna a des difficultés à s’adapter
actuellement aux trop rapides bouleversements de notre environnement et la principale cause de sa
régression est la perte de son habitat.
Depuis la fin des années 1980, dans le but de l’étudier et de la protéger, le groupe «Noctua» a
entrepris des actions pour lui venir en aide: construction et placement de nichoirs adaptés à l’espèce,
sensibilisation du grand public, taille et entretien d’arbres en têtards, plantation de vergers,
publication de résultats, etc.
http://www.especes.be/fr/4486
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2. Hibou moyen-duc (Asio otus)
Crédit photo : David Verdonck
Dès que la nuit tombe, le hibou moyen-duc prend son envol vers les champs pour y chasser
essentiellement des petits rongeurs (mulots, campagnols), des musaraignes mais aussi des
passereaux et parfois même des chauves-souris.
En Wallonie, il est présent toute l’année et l’hiver venu, il est rejoint par ses congénères du
Nord, à la recherche de cieux plus cléments. Ce hibou discret est relativement commun dans
les paysages de bocages et les boisements épars.
Il emprunte les anciens nids de corvidés, souvent dans les bosquets de conifères. Il est
également possible de l’observer dans les grands parcs urbains. L’hiver, le moyen-duc forme
des dortoirs de parfois plusieurs dizaines d’individus, qui se regroupent à la fin de la nuit.
http://www.especes.be/fr/4485
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3. Chouette effraie (Tyto alba)
Crédit photo : Fanny Carion Ellis
La chouette effraie est certainement la chouette la plus proche de l’homme, ses différents
noms en témoignent. Également dénommée Effraie des clochers, elle s’appelle chouette des
églises (Kerkuil) en néerlandais et chouette des granges (Barn Owl) en anglais.
Visiteuse habituée des églises et des cimetières, l’Effraie est la chouette qui a le plus suscité
les craintes et les croyances mystiques ou diaboliques. Ses cris stridents y sont aussi pour
quelque chose…
La chouette effraie se reconnaît grâce à ses teintes claires. Son visage, tout blanc, a la forme
d’un coeur où se distinguent le bec et de grands yeux noirs.
Elle niche dans les granges, clochers et ruines. Elle élève deux nichées par an mais est très
sensible aux hivers rigoureux. Des milliers d’effraies sont tuées chaque année sur les routes.
La « Dame blanche » capture les musaraignes, les mulots et les campagnols, parfois des
belettes, des rats ou des chauves-souris.
http://www.especes.be/fr/3959
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4. Chouette hulotte (Strix aluco)
Crédit photo : Fabrice Simon
La chouette hulotte, grise ou rousse selon les individus, aux yeux toujours foncés, est le
rapace nocturne le plus commun en Belgique.
Elle abonde dans tous les milieux boisés, des grandes forêts aux boisements plus modestes
proches des villes. Son hululement mystérieux et profond peut être facilement entendu et
reconnu tout au long de l’année.
Alors que la plupart des oiseaux attendent le retour du printemps pour s’activer, c’est au
coeur de l’hiver que la Hulotte est la plus active. Le mâle chante pour séduire la femelle et
défendre son territoire. Les jeunes Hulottes naîtront alors que certains migrateurs seront
encore dans leurs quartiers d’hiver.
La chouette hulotte habite les vieilles futaies feuillues, avec une préférence pour les chênes
âgés garnis de lierre. Pour chasser elle a besoin d’espaces dégagés. C’est pourquoi elle
préfère s’installer en périphérie des massifs d’où elle peut explorer les prairies et milieux
ouverts avoisinants.
Elle mange des rongeurs, des musaraignes, des petits oiseaux, des chauves-souris, des
poissons, des mollusques, des grenouilles et de gros insectes.
http://www.especes.be/fr/3974
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5. Grand-duc d'Europe (Bubo bubo)
Photo : Jean-Marie Winants
Soixante à septante centimètres de haut, plus d’un mètre et demi d’envergure, le hibou
grand-duc est incontestablement le roi de la nuit. Alors que les autres rapaces nocturnes se
contentent de proies de petite taille, le hibou grand-duc s’attaque surtout à des cibles d’un
tout autre calibre : rats, campagnols, renards, écureuils, hérissons, lapins, lièvres, jeunes
renards. Rien ne lui résiste. Mêmes d’autres rapaces comme la chouette hulotte ou la buse
peuvent se retrouver parmi ses proies.
Le Grand-duc niche dans les falaises rocheuses, naturelles ou artificielles. On le rencontre le
plus souvent dans des carrières. Mais le grand-duc a un ennemi : l’Homme. Les poisons
utilisés pour «réguler» les populations de petits rongeurs s’accumulent dans les maillons de
la chaîne alimentaire. Pour le grand-duc, le grand prédateur au sommet de la chaîne, ces
produits se concentrent en telles quantités qu’ils deviennent toxiques, mortels même.
Il a fallu des programmes de réintroduction, à partir des années 1970, pour revoir ce
magnifique oiseau chez nous. Aujourd’hui, une trentaine de couples de grands-ducs nichent
en Wallonie.
http://www.especes.be/fr/4500
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6. Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus)
Crédit photo : Serge Sorbi
Inféodée aux grands massifs d’épicéas de Haute-Ardenne, la chouette (ou Nyctale) de
Tengmalm est une espèce extrêmement discrète que seul son chant aux notes ocarina
permet parfois de repérer.
La chouette de Tengmalm adapte sa reproduction à l’offre en proies. Si les populations de
mulots et de campagnols sont importantes, le mâle chantera dès février, déposera des
proies au sein de la cavité de nidification. Si les proies sont moins abondantes, la nidification
sera plus tardive, moins d’oeufs seront pondus et le taux de prédation des pontes par la
martre et l’écureuil sera plus élevé.
La chouette de Tengmalm s’aventure peu hors des massifs de conifères. Elle chasse à l’affût
en se perchant à faible hauteur et en changeant régulièrement de postes. Elle se nourrit
principalement de petits rongeurs et accessoirement de petits oiseaux et d’insectes.
L’espèce est suivie de façon systématique en Belgique depuis 1988 par une poignée
d’ornithologues d’Aves-Natagora. Le nombre de cas de nidification annuel en Belgique est
monté jusqu’à 90 couples, alors que certaines années pas le moindre cas n’a été trouvé.
http://www.especes.be/fr/4493
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7. Hibou des marais (Asio flammeus)
Crédit photo : Stephan Peten
Le hibou des marais est un oiseau rare en Wallonie. Seuls quelques rares couples nichent à
l’occasion dans les Hautes Fagnes. La majorité des hiboux des marais nichent beaucoup plus
au nord, en Scandinavie. Mais c’est un oiseau migrateur, régulièrement de passage chez
nous lors de ses migrations d’automne et de printemps. En Belgique, il est beaucoup plus
régulièrement observé au littoral, notamment au Zwin, qu’à l’intérieur des terres.
Le hibou des marais aime chasser les rongeurs comme le campagnol des champs dans de
grandes plaines à la végétation assez rase. Il a également l’habitude de se reposer au sol,
très adroitement camouflé parmi les touffes d’herbe.
Le Hibou des marais se caractérise par ses yeux jaunes et, paradoxalement pour un hibou,
par ses aigrettes… pratiquement invisibles tellement elles sont petites !
http://www.especes.be/fr/4484
« Espèces de Belgique est une initiative de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. »
3. Mesures de protection
Pour contrer les menaces sur l’habitat de certains rapaces nocturnes, il est recommandé de :
> Favoriser la plantation de haies et d’arbres fruitiers, conserver les saules têtards et
préserver de vieux arbres creux (en milieu ouvert pour la Chevêche d’Athéna et en forêt
pour la Hulotte et la Chouette de Tengmalm). La conservation de ces arbres et arbustes leur
permet de trouver des endroits propices à la nidification, à l’abri de certains prédateurs.
> Réduire ou éliminer l'utilisation à outrance de pesticides qui provoque des ravages dans la
chaîne alimentaire au sommet de laquelle se trouvent ces oiseaux.
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> Acheter du bois ou papier provenant de forêts gérées durablement.
Pour protéger leurs sites de nidification, il est conseillé de :
> Poser des nichoirs (Hulotte, Chevêche, Tengmalm) ou l’aménagement des combles et des
clochers (Effraie) permettent de limiter localement l’érosion des populations.
> Laisser quelques ouvertures dans les granges, fenils, hangars…
> Ne pas déranger ces sites en période de nidification (généralement de mars à juin selon les
espèces).
Pour rappel, les rapaces nocturnes et leurs sites de nidification étant protégés par la loi
depuis 1972, il est dès lors interdit de les capturer, de les vendre, de les déranger, de les tuer
ou encore de détruire leurs nids et leurs œufs.
En cas de non-respect de la loi, toute personne qui constate un délit peut s’adresser à la
police de l’environnement (081/336 007 en Région wallonne) pour dénoncer le fait.
Mieux faire connaître les rapaces nocturnes pour ensuite mieux les protéger,
Natagora et son pôle ornithologique Aves s’y emploie depuis 10 ans.
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« La Nuit de la chouette », samedi 23 mars 2013
> Infos : Aves-Natagora au 081/390.720 - www.natagora.be
> Contacts presse :
- Dominique Gilbart : [email protected]
Tél : 081/390.745 - Ligne générale : 081/390.720
- Antoine Derouaux : [email protected]
Tél : 04/250.95.99
> Afin d'illustrer vos articles concernant ce dossier de presse, n'hésitez pas à télécharger les
visuels suivants :
Chouettes chevêches - Visuel 1 et 2 : Han Bouwmeester - Visuel 3 : Nathalie Annoye
Visuel 1 : http://natagora.be/fileadmin/Natagora/Presse/Presse_2013/img_journalistes/cheveche1_Han-Bouwmeester.jpg
Visuel 2 : http://natagora.be/fileadmin/Natagora/Presse/Presse_2013/img_journalistes/cheveche2_Han-Bouwmeester.jpg
Visuel 3 : http://natagora.be/fileadmin/Natagora/Presse/Presse_2012/img_journalistes/cheveche-nathalie-annoye.jpg
Affiche : http://natagora.be/fileadmin/Natagora/Presse/Presse_2013/img_journalistes/Affiche_Nuit-Chouette_2013.jpg
Merci de mentionner le nom du photographe repris dans le nom du fichier.
Natagora est une association de protection de la nature active en Wallonie et à Bruxelles.
Avec un grand objectif : enrayer la dégradation de la biodiversité et reconstituer un bon
état général de la nature, en équilibre avec les activités humaines. Natagora crée des
réserves naturelles (plus de 4300 hectares), défend la nature au quotidien et organise,
tout au long de l’année, des balades de découverte, des chantiers de gestion d’espaces
naturels, des stages, des formations…
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