Evaluation de la biodiversité de l`entomofaune circulante au sein d
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Evaluation de la biodiversité de l`entomofaune circulante au sein d
Notes fauniques de Gembloux, n° 52 (2003) : 39-51 Evaluation de la biodiversité de l’entomofaune circulante au sein d’associations culturales au Nord Bénin par Louis HAUTIER*, Sébastien PATINY**, Agnès THOMAS-ODJO*** & Charles GASPAR** Résumé Les associations culturales constituent un mode traditionnel de culture en Afrique. Jusqu’à présent, leur impact sur la diversité de l’entomofaune a été peu étudié. Par ailleurs, des expériences ont montré que cette méthode culturale pouvait servir de moyen de lutte contre différents ravageurs notamment des phytophages. Dans ce cadre, une expérimentation a été conduite dans le Nord Bénin afin d’étudier l’entomofaune circulante de quatre associations culturales composées de légumineuses fourragères et de sorgho. L’échantillonnage de l’entomofaune a été pratiqué durant 2 mois. L’analyse des captures a été effectuée à la fois globalement et par la formation de guildes. Quant à la diversité de l’entomofaune, elle a été évaluée à la fois par sa richesse et par sa régularité. L’analyse montre, qu’à ce stade, les légumineuses fourragères testées n’ont globalement pas d’impact sur l’entomofaune et sur sa diversité. Néanmoins, il est fort probable que différents pools se distingueront dans l’année culturale suivante. Mots clés : entomofaune, biodiversité, association culturale, sorgho, légumineuses fourragères. Introduction Les associations culturales ou cultures associées constituent un système de production agricole largement répandu sous les tropiques. Ce système cherche à intensifier la culture à la fois dans le temps et dans l’espace tout en permettant la conservation des sols par le maintien de la fertilité et la fixation de ceux-ci (Francis, 1986). Une autre de ses caractéristiques consiste en son influence sur les arthropodes tels les phytophages (Skovgard et al., 1996 ; Khan et al., 1997 ; Ogol et al., 1999). Celle-ci peut jouer directement sur la population de phytophages mais aussi indirectement en agissant sur les populations d’ennemis naturels. De ce fait, il est normalement attendu que cette influence se répercute également sur l’entomofaune circulante et sur sa diversité. Toutefois, à ce jour, peu d’études existent en Afrique de l’Ouest. * ** *** Centre de Recherches agronomiques, Département Lutte biologique et Ressources phytogénétiques, rue de Liroux 2, B-5030 Gembloux (Belgique) e-mail : [email protected] Faculté universitaire des Sciences agronomiques, Unité de Zoologie générale et appliquée (Prof. E. Haubruge), B-5030 Gembloux (Belgique). Faculté des Sciences agronomiques, Université Nationale du Bénin, 01 BP 526 Cotonou (République du Bénin). 40 L. Hautier, S. Patiny, A. Thomas-Odjo & C. Gaspar Dans une optique d’agriculture durable, l’importance de la biodiversité dans les agro-écosystèmes a été soulignée à de nombreuses reprises, notamment suite à l’expansion des monocultures (Altieri & Letourneau, 1982 ; Chaubet, 1992). Pour quantifier la diversité biologique présente dans un biotope, deux paramètres sont couramment employés : la richesse et la régularité. La richesse se définit comme le nombre d’unités systématiques présentes dans un écosystème donné, par exemple le nombre d’espèces dans un biotope. Le seul emploi de la richesse spécifique n’est pas suffisant à elle seule car, dans un milieu, il est difficile de connaître le nombre total d’espèces, certaines sont rares et risquent d’échapper à l’échantillonnage. De plus, la richesse ne tient pas compte de l’abondance relative des espèces. C’est pourquoi, il est nécessaire d’utiliser un deuxième paramètre, la régularité. Ce paramètre décrit la répartition des individus au sein d’un taxon ou plus concrètement, elle qualifie la distribution du nombre d’individus par espèce (Purvis & Hector, 2000 ; Thomas, 2001). Matériel et méthodes Durant la saison des pluies 2001, un essai a été conduit, dans le Nord Bénin, à la station de recherche sur les cultures vivrières d’Ina (9°58 Nord, 2°44’ Est ; 358 m altitude). Un dispositif en bloc aléatoire complet a été implanté. Il comprenait quatre répétitions composées chacune des cinq associations culturales étudiées : Sorghum bicolor (L.) Moench - Tephrosia candida (Roxb.) D.C. (Sb*Tc); S. bicolor - Gliricidia sepium (Jacq.) Walp. (Sb*Gs); S. bicolor - Aeschynomene histrix Poiret (Sb*Ah) ; S. bicolor - Stylosantes hamata (L.) Taubert (Sb*Sh) ; S. bicolor (témoin) (Sb). Les deux premières légumineuses associées au sorgho, le T. candida et le G. sepium, sont des arbustes à croissance rapide plantés en haies. A l’inverse, les légumineuses herbacées, A. histrix et S. hamata, ont été disposées dans la ligne. A l’intérieur des parcelles, l’entomofaune circulante a été suivie par la combinaison de quatre méthodes de capture : les bacs jaunes, les pièges à fosse, l’aspirateur à bouche et le filet fauchoir, ainsi que par la réalisation de comptages. Au sein de chaque parcelle, les bacs jaunes ont été disposés par 3 en triangle et les pièges à fosses par 2 en diagonale de la parcelle. L’identification des captures a été réalisée au niveau familial sur base de la clé de Delvare & Aberlenc (1989), et s’est ensuite poursuivie au niveau du genre et de l’espèce pour certaines familles avec l’aide de spécialistes. Préalablement à l’analyse statistique, les données relatives aux effectifs ont été transformées par la relation y = x + 3 / 8 afin de stabiliser les variances et normaliser les données (Dagnelie, 1994). L’analyse des captures a été ensuite effectuée globalement par une analyse de la variance à deux critères de classification (PROC ANOVA) (SAS Institute Inc., 1996). Ensuite, les moyennes des captures ont été comparées au traitement témoin (Sb) par la méthode de Dunnet (α = 0,05). L’analyse temporelle des peuplements entomologiques a été réalisée par la création de six guildes sur base du type de ressource exploitée : la guilde des prédateurs; des parasites et parasitoïdes; des phytophages; des phytophages piqueurs-suceurs; des coprophages; des pollinisateurs. Quant à la diversité de l’entomofaune, elle a été évaluée à la fois par sa richesse et par sa régularité. Pour évaluer ces deux aspects de la biodiversité, différents indices de diversité ont été utilisés tels l’Indice de Shannon, de Shannon-Wiener, de Simpson. Notes fauniques de Gembloux, n° 52 (2003) 41 L’indice de Shannon est d’autant plus élevé que le nombre d’espèces est grand. Cet indice par sa faible corrélation avec la taille de l’échantillon, permet une estimation non biaisée de la diversité d’un peuplement à partir d’un échantillon tiré de celui-ci (Daget, 1976). L’indice de Shannon-Wiener dérive de l’indice de Shannon et se définit par le rapport entre l’indice de Shannon et l’indice de Shannon théorique qui correspondrait à une diversité maximale, c’est-à-dire à un peuplement où toutes les espèces présenteraient le même effectif (Lamotte, 1995). L’indice de Simpson évalue la probabilité que 2 individus, tirés aléatoirement d’une population infinie de N individus et de s espèces, appartiennent à la même espèce. Résultats Au cours des deux mois de piégeage, 3896 spécimens ont été collectés dans l’ensemble des associations culturales. Le matériel de ces collectes se répartit en 9 ordres et 64 familles (tableaux 1 et 2). L’ordre des Diptères domine (1698 individus), suivi de celui des Coléoptères (1363 individus). Ensuite viennent les Hémiptères (372 individus), les Hyménoptères (336 individus ) et les Orthoptères (105 individus). Les quatre ordres restant : Dermaptères, Dictyoptères, Lépidoptères et Phasmoptères, représentent un total de 22 captures. La proportion moyenne de Diptères et de Coléoptères dans les différentes associations (fig.1) est relativement similaire, à l’inverse des Hyménoptères qui sont en moyenne deux fois plus abondants dans l’association S. bicolor - S. hamata (Sb*Sh) par rapport à l’association S. bicolor - A. histrix (Sb*Ah). Une plus grande abondance d’Hémiptères et d’Orthoptères a également été observée dans l’association S. bicolor - T. candida (Sb*Tc). Aux niveaux générique et spécifique, 91 genres et 61 espèces ont pu être déterminés (tableaux 1 et 2). L’analyse statistique montre une différence significative entre les associations pour le genre Austronomia Michener, 1965 (F = 7,68 ; P = 0,0026) dont l’abondance est significativement supérieure dans l’association S. bicolor – S. hamata (Sb*Sh) par rapport au témoin (Sb). Cette différence pourrait s’expliquer par la présence de nectaires extra-floraux sur les jeunes plants de cette légumineuse. Pour conforter cette hypothèse, des observations réalisées sur le même genre d’halicte dans une jachère d’Aeschynomene histrix indique le pouvoir attractif des nectaires extrafloraux. D’autres pollinisateurs ont été capturés, tels des espèces butinant les graminées comme Lasioglossum spp. et Lipotriches spp. Ce dernier genre a été observé en Côte d’Ivoire sur des panicules d’un sorgho sauvage (Tchuenguem Fohouo et al., 2002). Les importantes captures de Coléoptères coprophages, tels Onthophagus spp. et Sysiphus crispatus Gory,1833, révèlent que la zone a été fréquentée par le bétail ou que celle-ci a reçu une fertilisation à base de déjections animales. Parmi ces coprophages, la population d’Onthophagus brevipennis d'Orbigny,1902 est significativement supérieure (F = 25,47 ; P < 0,0001) dans l’association S. bicolor – A. histrix (Sb*Ah) et dans l’association S. bicolor – G. sepium (Sb*Gs) par rapport au témoin (Sb). Cette présence dans certaines associations pourrait provenir de l’effet attractif de ces deux légumineuses. Une autre explication, plus plausible, pourrait venir des précédents expérimentaux et de la fumure qui y aurait été appliquée. Ceci souligne que l’entomofaune circulante d’un agro-écosystème est sensible à l’ensemble des paramètres écologiques présents mais également passés. L. Hautier, S. Patiny, A. Thomas-Odjo & C. Gaspar 42 Tableau 1 : Tableau des captures réalisées à l’aide des bacs jaunes et des pièges à fosses. Ordres COLEOPTERA Familles APIONIDAE BOLBOCERATIDAE Espèces 1 Bolbaffer Vulcano & Martinez & Pereira, 1969 Bolboceras Kirby, 1818 BRUCHIDAE CANTHARIDAE CARABIDAE CHRYSOMELIDAE CICINDELIDAE COCCINELLIDAE 1 1 Paussus Linnaeus, 1775 2 Amblygenius de la Ferté-Sénectère, 1851 7 Chlaenius Dejean, 1826 16 Eccoptomenus (Chaudoir, 1870) 1 Hiletus Schiödte, 1847 1 Distichus Heckel, 1849 15 N.D. 212 M.1 73 M.2 43 M.3 14 M.4 14 M.5 2 M.6 2 M.7 30 M.8 2 N.D. Megacephala megacephala Olivier, 1790 43 7 Myriochile dumolinii De Jean, 1831 1 Myriochile melancholica Fabricius, 1798 2 Lophyra senegalensis De Jean, 1825 38 M. brun 57 M. rouge 123 M. 12 pts 9 7 103 9 6 Adoretus Chaetadoretus umbrossus Fabricius 2 Onthophagus brevipennis d'Orbigny, 1902 19 Onthophagus chloroderus d'Orbigny, 1905 Onthophagus curtipilis d'Orbigny, 1905 SCRAPTIIDAE STAPHYLINIDAE TENEBRIONIDAE 2 1 M. noire CURCULIONIDAE DYTISCIDAE ELATERIDAE SCARABAEIDAE TOTAL 1 6 143 Onthophagus grandifrons d'Orbigny, 1907 5 Onthophagus laceratus Gerstaecker, 1871 6 Onthophagus liberianus Lansberge 9 Onthophagus planaticeps d'Orbigny, 1913 3 Onthophagus reticulatus d'Orbigny, 1902 56 Onthophagus Latreille, 1802 1 Cartharsius eteocles Castelnau, 1840 10 Metacatharsius parcepunctatus Balthasar, 1965 9 Metacatharsius peleus Olivier, 1789 9 Sisyphus crispatus Gory, 1833 1 N.D. 12 8 1 Psammophanes becarii sudanicus Koch, 1952 12 Phrynocolus dentatus (Solier, 1843) 4 Oncosoma gemmatum (Fabricius, 1801) 8 Gonocephalum affine Bilberg, 1815 5 Endustomus Brême, 1842 1 Zidalus latipes (Sahlberg, 1823) 1 N.D. 2 Notes fauniques de Gembloux, n° 52 (2003) DIPTERA ASILIDAE CALLIPHORIDAE DIOPSIDAE DOLICHOPODIDAE MUSCIDAE Laxenecera Macquart, 1839 1 516 Diopsis Linnnaeus, 1775 8 3 Helina coniformis (Stein & Becker, 1903) Pygophora (Schiner, 1868) 3 1 Atherigona ponti Deeming 2 Atherigona Rondani,1856 6 Lipse Latreille, 1776 1 Hydrotaea Robineau-Desvoidy, 1830 1 Dichaetomyia Malloch, 1921 21 Musca Linnaeus, 1758 24 4 Elassogaster Bigot, 1860 Bercaea cruentata (Meigen, 1826) 92 Blaesoxipha Loew, 1861 35 Rohdendorf, 1963 51 Rohdendorf, 1937 Enderlein, 1928 Parasarcophaga hirtipes Scotathyrsia (Wiedmann, 1830 Enderlein, 1937 N.D. 172 7 10 Eristalinus (Rondani, 1845) 2 Eumerus Meigen, 1804 17 Paragus Latreille, 1804 2 TACHINIDAE TEPHRITIDAE Dacus Fabricius, 1805 ALYDIDAE CERCOPIDAE Locris rubra Fabre, 1794 1 280 3 3 9 133 26 4 12 Nerthra grandicollis (Germar, 1838) 3 Spilostethus Stal, 1868 1 N.D. 1 PENTATOMIDAE PYRRHOCORIDAE 7 REDUVIIDAE 7 ACRIDIDAE GRYLLIDAE PYRGOMORPHIDAE Pyrgomorpha Audinet-Serville, 1838 62 TETRIGIDAE N.D. Non déterminé 3 6 Rhingia Scopoli, 1763 Poophilus costalis Walker, 1851 ORTHOPTERA 5 2 Hermetia Latreille, 18 Allograpta Osten-Sacken, 1875 CICADELLIDAE COREIDAE CYDNIDAE GELASTOCORIDAE LYGAEIDAE 1 Ceratophalla Liosarcophaga HEMIPTERA 24 Coelocephala Karsch, 1887 Engelisca STRATIOMYIDAE SYRPHIDAE 392 Atherigona hyalinipennis van Emden PLATYSTOMATIDAE Peltacanthina Enderlein, 1912 SARCOPHAGIDAE 43 2 9 3 Atractomorpha Saussure, 1862 2 Chrotogonus (Audinet-Serville, 1838) 22 Trachytettix Stal, 1876 5 44 L. Hautier, S. Patiny, A. Thomas-Odjo & C. Gaspar HYMENOPTERA ANTHOPHORIDAE APIDAE BETHYLIDAE BRACONIDAE CERAPHRONIDAE CHALCIDIDAE ELASMIDAE EVANIIDAE HALICTIDAE ICHNEUMONIDAE MEGACHILIDAE METHOCIDAE MUTILLIDAE POMPILIDAE SCOLIIDAE SPHECIDAE 3 Meliponula demoiti (Vachal, 1903) Apis mellifera Linnaeus, 1758 7 3 2 1 Anthrocephalus Kirby, 1883 1 Brachymeria Westwood, 1829 1 2 1 Austronomia sp.1 4 Austronomia sp.2 4 Pachynomia amoenula (Gerstrecker, 1870) 7 Pachynomia flavicarpa (Vachal, 1903) 2 Macronomia sp. 3 Lipotriches sp.1 1 Lipotriches sp.2 1 Pseudapis Kirby, 1900 2 Lasioglossum sp.1 2 Lasioglossum sp.2 8 Lasioglossum sp.3 4 Lasioglossum sp.4 1 Lasioglossum sp.5 1 Halictus jucuntus Smith, 1897 26 Trinomia orientalis (Friese, 1909) 1 6 2 2 3 Amblyellus willowmorensis ( Arnold, 1936) 1 Aporinellus rhodesianus (Bischoff, 1913) 4 Aporinellus Banks, 1934 1 Pompilus cinereus (Fabricius, 1775) 4 Schistonyx semitestaceus Haupt, 1930 2 Paracyphononyx paulinieri (Guérin, 1843) 1 Anoplius Dufour, 1834 1 Priocnemis inermis Arnold, 1932 5 Priocnemis Schiödte, 1837 1 Cyemagenia modesta ( Arnold, 1936) 1 Cyemagenia rhodesiana (Bischoff, 1913) 6 Auplopus laevigatus ( Smith, 1855) 1 N.D. Campsomeris (Lepeletier, 1838) 10 Ammophila Kirby, 1798 30 Cerceris (Latreille, 1892) 3 Oxybelus Latreille, 1796 4 6 Nysson Latreille, 1802 1 Bembecinus (Costa, 1859) 14 Trypoxylon Latreille, 1796 5 Liris Fabricius, 1805 17 Tachysphex Hohl, 1883 1 Tachytes Panzer, 1806 3 Lyroda acthiopica Kohl, 1894 11 Dolichurus Latreille, 1809 TIPHIIDAE VESPIDAE 28 1 40 Ropalidia (Lepeletier, 1835) 5 Notes fauniques de Gembloux, n° 52 (2003) Tableau 2 : 45 Tableau récapitulatif des captures réalisées à l’aide de l’aspirateur à bouche et des comptages Ordre COLEOPTERA Famille Espèce APIONIDAE CANTHARIDAE CARABIDAE CHRYSOMELIDAE M.1 TOTAL 1 1 1 2 M.2 9 M.4 2 M.5 3 M.6 4 M.7 3 M.8 8 9 COCCINELLIDAE DIPTERA HEMIPTERA CURCULIONIDAE ELATERIDAE MELOIDAE PYROCHROIDAE SYRPHIDAE TEPHRITIDAE ANTHOCORIDAE CERCOPIDAE CICADELLIDAE COREIDAE DELPHACIDAE LYGAEIDAE MIRIDAE PENTATOMIDAE PYRRHOCORIDAE REDUVIIDAE RHOPALIDAE HYMENOPTERA HALICTIDAE M. brun 96 M. rouge 160 M. 12 pts 81 M. noire 7 1 1 1 1 Allograpta Osten-Sacken, 1875 1 Dacus Fabricius, 1805 1 Locris maculata Fabre, 1794 1 1 Locris rubra Fabre, 1794 238 Poophilus costalis Walker, 1851 2824 1 2 11 Spilostethus Stal, 1868 3 Creontiades pallidus (Rambur,1840) 26 Dysdercus völkeri (Schmidt) 2 1 2 3 Lipotriches sp.1 1 Lipotriches sp.2 1 ICHNEUMONIDAE Batozonellus fuliginosus (Klug, 1834) POMPILIDAE Campsomeris (Lepeletier, 1838) SCOLIIDAE Cerceris (Latreille, 1892) SPHECIDAE TIPHIIDAE VESPIDAE ORTHOPTERA ACRIDIDAE 1 1 1 1 Liris Fabricius, 1805 1 Ropalidia (Lepeletier, 1835) 17 2 Polistes (Latreille, 1802) 1 N.D. 7 1 Un autre coléoptère, le morphotype M.8 de la famille des Chrysomelidae, présente un effectif significativement supérieur (F = 4,50 ; P = 0,019) dans l’association S. bicolor – T. candida (Sb*Tc) par comparaison au témoin pour les captures réalisées à l’aide de l’aspirateur. Cette chrysomèle a été principalement collectée sur les feuilles de T. candida qui contiennent de nombreuses molécules insecticides (Simmonds et al., 1990 ; Kole et al., 1992 ; Andrei et al., 1997 ). Ceci fait penser que cette espèce a développé un mécanisme de détoxication. L. Hautier, S. Patiny, A. Thomas-Odjo & C. Gaspar 46 Dans les collectes, les espèces nuisibles au sorgho ont été recensées en se basant sur les listes proposées par les auteurs suivants : Teetes et al., 1983 ; Doumbia & Bonzi, 1989 ; Boccoum & Thomas, 1992 ; Doumbia, 1998. L’entomofaune nuisible est dominée principalement par deux Cercopidae : Poophilus costalis (Walker,1851) et Locris spp. et un Miridae : Creontiades pallidus (Rambur,1840). Il faut signaler également la présence, dans une moindre mesure, d’Atherigona spp. (Diptera, Muscidae), de Dysdercus völkeri Schmidt (Hemiptera, Pyrrhocoridae) et de Gonocephalum affine Bilberg,1815 (Coleoptera, Tenebrionidae). A ce stade, l’effectif de ces populations de nuisibles ne montre aucune différence significative entre ces différentes associations culturales. De nombreux prédateurs figurent aussi parmi les collectes comme les différentes espèces de cicindèles ou de carabes qui sont carnassières, les syrphes du genre Paragus et Allograpata qui sont aphidiphages, les ammophiles - Ammophila spp. (Hymenoptera, Sphecidae) – prédateurs de chenilles de même que les polistes, Polistes spp. et Ropalidia spp. (Hymenoptera, Vespidae). Quant aux parasites, Anthrocephalus spp. (Hymenoptera, Chalcididae) sont des parasitoïdes de Lépidoptères, Campsomeris spp. (Hymenoptera, Scoliidae ) sont des parasites de Coléoptères lamellicornes. Sb*Tc Sb*Gs Sb*Ah Sb*Sh Sb 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% DIPTERA Figure 1 : COLEOPTERA HEMIPTERA HYMENOPTERA ORTHOPTERA Proportion moyenne des ordres capturés dans les différentes associations : Sb*Tc = S. bicolor – T. candida, Sb*Gs = S. bicolor – G. sepium, Sb*Ah = S. bicolor – A. histrix, Sb*Sh = S. bicolor – S. hamata, Sb = S. bicolor Evolution des différentes guildes La formation de plusieurs guildes indique la présence d’une importante guilde de prédateurs qui se maintient au cours du temps, contrairement à celle des parasites et parasitoïdes qui connaît un pic remarquable début août, pic probablement dû à une abondance de Tachinidae. A partir de la fin du mois d’août, la guilde des phytophages piqueurs (fig. 2), composée majoritairement de Cercopidae, se développe quand le sorgho mesure environ une trentaine de centimètres de haut. Notes fauniques de Gembloux, n° 52 (2003) 47 Au contraire, début septembre, la population de coprophages, dominée par Onthopagus curtipilis d’Orbigny, 1907, diminue nettement, sans doute à cause de la disparition de la fumure appliquée antérieurement à cette expérimentation ou bien par la phénologie des espèces appartenant à cette guilde. Quant à la guilde des pollinisateurs, elle se compose principalement de Halictus jucuntus Smith, 1897 et de Lasioglossum spp., cette dernière arrivant début septembre. Au cours de la dernière période (19/09-24/09), l’effectif des pollinisateurs augmente dans chaque association (fig.3) et plus particulièrement dans l’association S. bicolor – S. hamata (Sb*Sh). Cette augmentation est liée entre autres à l’arrivée d’Austronomia spp. et pourrait s’expliquer par la maturité, 45 jours après le semis, des nectaires extra-floraux sur les jeunes plantules de cette légumineuse. Il est donc fort probable que l’effectif des pollinisateurs continue à croître avec la croissance de cette légumineuse. 4 Effectif moyen 3 2 1 Sb*Tc Sb 0 Sb*Sh 08/08 13/08 14/08 19/08 20/08 25/08 Sb*Ah Sb*Gs 26/08 31/08 01/09 06/09 Sb*Gs 07/09 12/09 Sb*Sh Sb*Ah 13/09 18/09 Sb 19/09 24/09 Sb*Tc Figure 2 : Evolution de l’effectif moyen des phytophages piqueurs dans les différentes associations. Sb*Tc = S. bicolor – T. candida, Sb*Gs = S. bicolor – G. sepium, Sb*Ah = S. bicolor – A. histrix, Sb*Sh = S. bicolor – S. hamata, Sb = S. bicolor L. Hautier, S. Patiny, A. Thomas-Odjo & C. Gaspar 48 4 Effectif moyen 3 2 1 Sb*Sh Sb*Tc 0 Sb*Ah 08/08 13/08 14/08 19/08 20/08 25/08 Sb*Gs Sb 26/08 31/08 Sb 01/09 06/09 07/09 12/09 Sb*Ah Sb*Gs 13/09 18/09 Sb*Tc 19/09 24/09 Sb*Sh Figure 3 : Evolution de l’effectif moyen des pollinisateurs dans les différentes associations. Sb*Tc = S. bicolor – T. candida, Sb*Gs = S. bicolor – G. sepium, Sb*Ah = S. bicolor – A. histrix, Sb*Sh = S. bicolor – S. hamata, Sb = S. bicolor Evaluation de la biodiversité L’étude de la diversité entomologique présente dans les différentes associations a été réalisée au niveau familial. Le nombre moyen de familles ne diffère pas significativement, de même pour l’indice de Shannon (H) qui se situe entre 3,86 et 3,93 (tableau 3). L’équitabilité, quant à elle, est quasi identique d’une association à l’autre et sa valeur élevée indique une bonne équi-répartition des individus entre les différentes familles. L’indice de Simpson (D’) est semblable d’une association à l’autre et ne montre aucune dominance forte de certaines familles dans les différents peuplements. Sb*Tc Fam. H E D' ± 3,93 ± 0,83 ± 0,92 ± 27 2 0,10 0,01 0,01 Sb*Gs ± 3,90 ± 0,84 ± 0,92 ± 25 1 0,17 0,03 0,01 Sb*Ah ± 3,88 ± 0,83 ± 0,91 ± 25 1 0,11 0,02 0,01 Sb*Sh ± 3,92 ± 0,83 ± 0,92 ± 27 1 0,06 0,01 0,00 Sb ± ± 0,82 ± 0,91 ± 26 3,86 2 0,08 0,02 0,01 Tableau 3. - Indices de diversité : Fam. nombre de familles, H indice de Shannon, E équitabilité, D’ indice de Simpson. Notes fauniques de Gembloux, n° 52 (2003) 49 A ce stade, la diversité de l’entomofaune ne diffère pas entre les associations, tant au niveau de la richesse que de la régularité. Avec le peu de points de comparaisons disponibles à ce jour pour l’Afrique, ces associations possèdent une entomofaune diversifiée, relativement riche et dont les individus se répartissent équitablement entre les différentes familles. Le calcul de la diversité intraguilde (tableau 4) peut mettre l’accent sur des modifications plus fines des peuplements entomologiques. Il est à noter l’impossibilité de calculer l’équitabilité pour certaines guildes étant donné la présence d’une seule famille dans les captures pour l’une des répétitions. Sb*Tc Prédateurs Fam E D' Parasites Fam E D' Phytophages Fam E D' Phytophages piqueurs Fam E D' Pollinisateurs Fam E D' Coprophages Fam E D' 4 ± Sb*Gs 5 ± 0 Sb*Ah 5 ± 1 Sb Sb*Sh 5 ± 1 4 ± 0 0,85 ± 0,10 0,85 ± 0,04 0,78 ± 0,16 0,83 ± 0,05 0,81 ± 0,66 ± 0,08 0,71 ± 0,04 0,63 ± 0,08 0,70 ± 0,02 0,66 ± 3 ± 3 ± 1 3 ± 1 4 ± 1 4 ± 2 0,59 ± 0,07 0,45 ± 0,28 0,52 ± 0,19 0,57 ± 0,11 0,62 ± 0,38 ± 0,10 0,27 ± 0,27 0,30 ± 0,19 0,42 ± 0,17 0,45 ± 6 ± 6 ± 1 5 ± 1 5 ± 0 6 ± 2 0,79 ± 0,07 0,74 ± 0,05 0,81 ± 0,07 0,70 ± 0,09 0,81 ± 0,70 ± 0,09 0,69 ± 0,05 0,71 ± 0,06 0,58 ± 0,12 0,72 ± 4 ± 3 ± 1 3 ± 1 0,68 ± 0,20 0,66 ± 0,14 * 0,49 ± 0,27 0,45 ± 0,20 0,46 ± 2 ± 2 ± 0 0,88 ± 0,13 * 0,53 ± 0,11 0,41 ± 2 ± 1 ± 1 * 0,72 ± 2 ± 0 0,73 ± 0,40 0,43 0,65 ± 0,62 ± 0,14 0,40 ± 2 ± 0 0,25 0,74 ± 0,08 1 0,08 0,09 1 0,05 0,04 1 0,09 0,13 1 0,57 ± 1 ± 0 * 0,09 0,12 * 0,32 ± 1 ± 1 * 0,06 0,03 0,52 ± * 0,58 ± 2 ± 0 3 ± 1 0,73 ± 2 ± 1 * 0,27 * 0,05 3 ± 1 0 0,41 0 * 0,03 0,71 ± Tableau 4 : Nombre moyen de familles, équitabilité (E), Indice de Simpson par guilde. *impossibilité de calculer vu la capture d’une seule famille. Au sein des différentes guildes, aucune différence significative liée à la diversité des associations n’a été enregistrée. Les valeurs de diversité sont relativement semblables en tenant compte de la variabilité importante. Cependant, l’indice de Simpson D’ (tableau 4), qui est relativement faible dans l’association S. bicolor – S. hamata (Sb*Sh) pour la guilde des pollinisateurs, signale la dominance d’une ou de plusieurs familles dans cette association. L’examen attentif des effectifs de cette guilde révèle la présence plus importante d’individus de la famille des Halictidae. Le même constat de dominance peut être fait dans la même association (Sb*Sh) pour les phytophages et s’explique par la prédominance des Chrysomelidae ainsi que la diminution dans deux répétitions du nombre de familles capturées. Conclusions Cette étude, par le suivi de l’entomofaune circulante, a permis d’améliorer la connaissance de l’influence de ces 4 légumineuses au début de leur association avec le sorgho. Globalement, à ce stade, la diversité familiale ne diffère pas entre les différentes associations tant sur le plan de la richesse que sur le plan de la régularité. Cependant, des éléments, comme l’attraction d’Austronomia spp., laissent présager que certaines de ces légumineuses peuvent avoir un impact non négligeable sur l’entomofaune et donc sur sa diversité. Notamment, la légumineuse va apporter dans le biotope une précieuse source de nectar qui pourra être utilisée par différents auxiliaires. De ce fait, il est fort probable que cette influence 0,08 50 L. Hautier, S. Patiny, A. Thomas-Odjo & C. Gaspar augmentera avec le développement des légumineuses et pourra se marquer sur l’entomofaune auxiliaire et nuisible ainsi que sur la diversité présente dans ces associations culturales. Dès lors, il serait utile de poursuivre, suivant la méthodologie présentée ici, les recherches pour confirmer cette influence. Abstract Intercroppings are traditional farming methods in Africa. Until now their impact on the entomofauna diversity has been little studied. In addition, several experiments showed that this farming method could be used a means of crop protection. In this context, an experiment was led in North Benin in order to study the circulating entomofauna of four intercroppings: sorghum and various fodder leguminous plants. For 2 months, the sampling of the entomofauna was practised. The analysis of the captures was carried out at the same time globally and over time, and by the forming of guilds. As for the diversity of the entomofauna both its richness and its regularity, were assed. The analysis shows that at this stage these fodder leguminous plants don’t have an overall impact on the entomofauna and nor on its diversity. Nevertheless, it’s likely that various pools will be distinguished next year crop. Key words : entomofauna, biodiversity, intercropping, sorghum, fodder leguminous. Remerciements L’auteur tient à remercier le Prof. Charles GASPAR, le Dr Sébastien PATINY, M. Yves BRAET pour la relecture du manuscrit, Razak et Alphonse pour leur précieuse aide sur le terrain, les chercheurs et techniciens de la station de recherche d’Ina (Bénin), le musée de Tervuren et les déterminateurs sans qui une partie de cette recherche n’aurait pu voir le jour. Cette recherche a pu être réalisée grâce au soutien financier du Fonds Floribert Jurion de l’Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer et la Coopération Universitaire au Développement. Bibliographie ALTIERI, M.A. & LETOURNEAU, D.K., 1982.- Vegetation management and biological control in agroecosystems. Crop Protection, 1(4) : 405-430. ANDREI, C.C., VIEIRA, P.C., FERNANDES, J.B., DAS, G.F., DA SILVA, M.F. & RODRIGUES, E.R., 1997.- Dimethylchromene rotenoids from Tephrosia candida. Phytochemistry, 46(6) : 1081-1085. BOCOUM, F.S. & THOMAS, M.D., 1992.- Les problèmes phytosanitaires du sorgho dans le sahel. 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