une exposition de présente - Aperto

Transcription

une exposition de présente - Aperto
APERTO
1 rue Etienne Cardaire
34000 Montpellier
04 67 72 57 41
http://aperto.free.fr
[email protected]
présente
Hapax
une exposition de
04 67 42 90 51
[email protected]
du 2 au 15 décembre 2006
Magali Brien
Dorota Buczkowska
Enna Chaton
Lili Fantozzi
Simon Jacquard
Zilvinas Kempinas
Emmanuel Lagarrigue
Hélène Olivier
Barbara Noiret
Frédéric Périmon
David Martin
Agnès Rosse
Maciek Stepinski
Pierre Tilman
Eric Watier
Emmanuel Lagarrigue
Eric Watier
Pierre Tilman
Lili Fantozzi
Sans titre, vidéo 12mn, 2002.
Pour John Cage, CD audio, 2006.
Topor Tilman, impression jet d'encre, 2006.
Lost objects, vidéo 8mn, 2005.
En 1998, j'ai acheté sur un marché 2 boîtes de vieilles
diapositives qui me plaisaient.
Elles relataient manifestement les nombreux voyages
d'un groupes de personnes dans les années 50 ou 60.
Durant 4 ans j'ai souvent regardé ces images, ne
sachant qu'en faire.
Mais plus je les regardais, plus elles me troublaient.
J'ai fini par acquérir avec elles un rapport très
intime.
C'est alors que j'ai senti que je pouvais faire
quelque chose avec elles, essayer de faire naître
quelque chose comme elles avaient réussi à faire
naître quelque chose en moi.
J'ai commencé à composer des fragments de musique,
à écrire des bribes de textes, que j'ai agencé avec ces
images dans un jeu à plusieurs, un auteur, un narrateur,
un spectateur, des acteurs ...
Pour John Cage est un CD audio, où sont gravées
quatre plages. Sur chaque plage il y a une note jouée
avec un piano jouet.
Dans l'ordre : do, la, sol, mi. Le CD doit être écouté
en boucle sur mode " aléatoire ".
Ainsi on obtient une musique infinie, non répétitive et
de tempérament constant. La pièce a été conçue
début 2005 et réalisée à l'été 2006 avec Philippe
Lafon.
J'ai connu Topor et j'ai parcouru quelques nuits de
rires et d'ombres avec lui et les amis.
Moi qui ne suis pas un dessinateur, je ne vais pas me
gêner pour lui emprunter un de ses dessins. Il s'agit
d'un visage de profil avec, posé sur le front, un arbre
sur lequel j'ai placé un petit arbre de plastique vert.
On pourrait parler d'un road movie, une succession
de ponts défilent, pendant 8 mn, au rythme d'un opéra
contemporain *.
La voie féminine chante en leitmotiv la perte d'objets,
d'êtres ou de partie de son corps. Délestage total,
fuite en avant ou simples passages, transitions.
On se rend compte que cette route ne mène nulle
part, que ça pourrait durer à l'infini, mais la voix est là,
toujours, énumérant les pertes, telle une course poursuite,
où finalement c'est elle qui s'épuise. Cette vidéo est
unique dans mon travail qui est axé principalement sur
les objets et les représentations humaines. J'y parle
de cette fragilité qui m'est chère, celle des remises en
question et des situations instables de la vie. Faire le
vide de temps en temps pour mieux recommencer, tel
est le sentiment que porte ce travail et qui reste omniprésent
dans ma création .
Dessin, collage, objet, poème.
Amical hommage, esprit.
Présent.
De toute évidence c'est un hapax : je ne suis pas
musicien.
(Plus d'informations sur mon inexpérience musicale :
http://christophepetchanatz.free.fr/about_musique/)
Hapax
* Bang on a can lost object
Barbara Noiret
Dorota Buczkowska
Espace à emporter, gravure sur ampoule, 2003.
Le dos, photographie, 2001.
Espace à emporter est né d'un voyage, celui d'être dans
la peau d'une personne qui écume les chambres d'hôtels.
Chaque personne qui transite par ces espaces n'a que
peu de possibilité de s'approprier les lieux.
Gravée sur la rondeur d'une ampoule, notre propre
habitation est projetée sur les murs et plafond d'un autre
espace. L'ampoule devient un espace projeté au choix,
espace qui se superpose à la réalité. Cette œuvre
constitue un hapax dans la mesure où une partie de cet
objet peut disparaître par l'action d'éteindre la lumière,
mais c'est là justement son intérêt. L'ampoule se substitue
au projecteur vidéo ou diapositive que j'utilise dans mes
installations, elle nous révèle un espace en 3 dimensions
alors que le projecteur ne peut produire qu'une seule
image. Cette œuvre constitue pour moi l'exception qui
confirme la règle ; la fragilité de l'ampoule, qui tient dans
un étroit filament, nous livre une œuvre qui résout les
problématiques que je cherche perpétuellement à questionner,
celles de l'espace et du temps projetés à l'infini.
Je ne montre pas de photos.
Je ne fais pas de portraits parce que la représentation
d'une personnalité en soi ne m'inspire pas.
L'individu, s'il apparaît dans mon travail, constitue plutôt
un prétexte, une métaphore ou une expression universelle.
En règle générale, je considère que la photo d'une
femme nue est banale - pourtant j'en ai prise une, et
je l'aime bien.
Agnès Rosse
Bon allez un peu de vert dans le haut et
c'est fini, vidéo 4mn, 1994.
Frédéric Périmon
Simon Jacquard
Ad augusta per angusta, moteur fixe à
4 temps modifié " Pantone ", 2006.
Sans titre, haut-relief, 2006.
Depuis ses débuts, mon travail ne donne à voir que
des carrosseries aussi brillantes qu'étanches, superficielles
interfaces de nos rapports au monde, aux autres, à
soi ...
Jetant bas les masques et les vernis protecteurs, l'hapax
que je propose pour cette exposition présente sans
fard les imperfections, les hésitations et les bidouillages
d'une recherche expérimentale au-delà du pragmatisme :
le moteur va-t-il tourner et tenir ses mirifiques promesses ?
Le merveilleux est-il soluble dans le cycle à 4 temps ?
Superposer ces grilles de lecture magiques et rationnelles
permet un regard nouveau, singulièrement nuancé,
tant sur nos certitudes que nos plus fols espoirs.
Petit
un jour
je me suis coincé
le pénis
entre deux tubes du radiateur:
je n'ai plus jamais refait l'expérience.
Hélène Olivier
La femme idéale pour stimuler la libido des
célibataires, dessin, 2006.
J'ai réalisé ce dessin chez un ami, comme on griffonne
au téléphone : sans qu'il soit en lui-même un but premier
mais plutôt un jeu (s'appliquer à reproduire avec soin
une image archi-clichée, tirée d'un registre douteux - le
calendrier publicitaire), un support à la parole. Parler
tout en dessinant, dessiner tout en parlant, à bâton
rompu… La pin-up est ce qui reste de conversations
amicales faites de choses difficiles à entendre ; par
exemple, le souci de savoir son corps vivant, réactif.
Ou encore, la question de pouvoir continuer à en
jouir, première liberté personnelle, qui souvent ne se
pose plus dans le cadre d'une médication neurologique
lourde et quotidienne. Voilà ce que m'a révélé la pinup, dans ce contexte et qui fait que j'assume ce dessin
avec plaisir. Merci Jean-Marc.
J'ai filmé ma grand-mère en train de peindre dans sa
chambre à la campagne il y a douze ans.
Elle a cru que la caméra hi8 était un appareil photo.
Elle peint et on discute de techniques et de couleurs.
C'est mon hapax affectif. Elle est morte en 2001.
Trois jours avant elle disait qu'elle avait enfin trouvé la
couleur, que c'était beige et que ça glissait.
The Greek term hapax means "only once".
It is used to indicate an isolated element in a
series, a unique expression in a corpus of texts,
or an unusual form in an established production. The
idea of an exhibition which would present different
hapaxes together not only tends to question the
identity of a distinct artistic path, but also to
approach it bymeans of an unknown, unconnected
and rarely-shown element.
By its presence, a hapax also questions the
parameters which allow for the evaluation of
an artistic production (its coherence, its
evolution in time, its method…), as it confirms
the crossway and multidirectional experiments
of contemporary practices. At the same time, it
is the synonym of the right to experimentation,
of the freedom to vary practices and mediums,
and of the "intruder", who defies the classification
required by the system of art.
The choice of the works, appeared on the fringe
of a recognizable production, was determined
by the desire to explore the constitutive principles
of a creative itinerary, to cause curiosity for
aspecific creation starting from a unique piece
and to see some possible points of encounter
orshared reflections emerging.
All true occurrence is a hapax, i.e. it contains
neither precedent, nor reedition, neither first
impressionn or after-taste; it is not announced
by precursory signs and does not know a
(JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957)
"second time".
Anna Olszewska
Zilvinas Kempinas
Enna Chaton
Spoon, sculpture, 1999.
Sans titre, dessins, 2004.
Si vous plongez une cuillère dans un verre d'eau,
vous verrez une légère déformation sous la ligne de
flottaison comme si la cuillère était cassée. Elle se
produit parce que l'eau réfléchit la lumière à un angle
différent que l'air. Puisque cette illusion optique
n'affecte certainement pas notre perception de la cuillère
comme objet plein et droit, j'ai décidé de "corriger" la
déformation dans l'eau en découpant une cuillère
juste pour voir si quiconque noterait la différence.
Finalement, la cuillère dans l'eau devient droite et
apparaît toujours comme objet banal malgré le fait
qu'elle soit modifiée pour éliminer la démarcation de
l'eau. Dans ma pratique c'est un hapax, parce que
c'est une sculpture avec un but peu commun - ne pas
être révélée au spectateur. C'est ainsi que ça fonctionne.
J'aime ce paradoxe mais en même temps c'est un
cul-de-sac.
Je dessine en creux, quand je m'ennuie, quand je n'ai
pas envie de fabriquer des images. J'aime dessiner.
Je cache ce que je fais comme une petite fille avec
son trésor. Mes dessins sont moches.
Magali Brien
Maciek Stepinski
Sans titre, pastel sur tissu, 2003.
Eastern bride, huile sur toile, 2005.
Cet hapax provient d'un bout de chiffon maculé. Une
extraordinaire combinaison de tâches a conçu cette
figure étonnante. Cette apparition veut-elle délivrer un
message au monde ou est-ce la manifestation d'une
activité qui habituellement demeure invisible ?
Cette exposition est l’occasion de montrer cet étrange
phénomène à un large public et de s’interroger sur la
perception de nos sens enfouis...
La série Eastern bride s'inscrit dans la tradition des
portraits que les futurs mariés s'envoyaient jadis par
coursier à cheval. Ce genre de représentation a été
remplacée par les photos publiées aujourd'hui sur
l'Internet. La femme cherche un mari. Une histoire à
la fois romantique et triste, dans laquelle l'individu
s'offre au choix comme un produit sur une liste "on-line".
Ce thème m'a inspiré formellement, visuellement
comme du point de vue du comportement social. D'un
côté, un studio photographique semi-professionnel à
la scénographie démodée (d'une agence de rencontres ?),
de l'autre l'intimité exposée.
Le terme grec hapax signifie "une seule fois". Il
est employé pour désigner un élément isolé
dans une série, une expression unique dans un
corpus de textes ou une forme inhabituelle dans
une production définie.
L'idée d'une exposition qui réunirait des hapax,
propose non seulement d'interroger l'identité
d'une démarche artistique distincte, mais également
de l'aborder à partir d'un élément inconnu, isolé
et rarement montré auparavant.
Par sa présence, hapax conteste d'autant plus
les paramètres qui autorisent l'évaluation d'une
production artistique (sa cohérence, son évolution
dans le temps, sa méthode…), qu'il témoigne
d'expériences transversales et multidirectionnelles
des pratiques contemporaines. Il est en même
temps le synonyme du droit à l'expérimentation,
à la liberté de varier les pratiques et médiums,
et l'"intrus" qui défie la classification exigée par
le système de l'art.
Ce choix d'oeuvres, apparues en marge d'une
production identifiable, est déterminé par le
désir d'explorer les principes constitutifs d'un
itinéraire créatif, de susciter la curiosité pour
une démarche à partir d'une pièce unique et de
voir émerger d'éventuels points de rencontre ou
de réflexions communes.
Toute vraie occasion est un hapax, c'est-à-dire
qu'elle ne comporte ni précédent, ni réédition, ni
avant-goût ni arrière-goût; elle ne s'annonce
pas par des signes précurseurs et ne connaît
pas de "seconde fois". (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957)
Anna Olszewska