Discours de l`Ambassadeur - 14 juillet 2015

AMBASSADE DE FRANCE
EN ALBANIE
Fête nationale du 14 juillet 2015
Discours de S.E.M. Bernard FITOUSSI,
Ambassadeur de France en Albanie
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Président du Parlement,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Maire de Tirana,
Chers Collègues Ambassadeurs,
Chers Compatriotes,
Chers amis Albanais,
Mesdames et Messieurs,
Mon épouse Sonia et moi, avec toute l’équipe de l’ambassade, nous vous
recevons avec une grande joie, pour fêter la République française et, en même
temps, notre amitié avec la République albanaise.
C’est la première fois que je fête avec vous le 14 juillet. Mon émotion et ma
fierté sont grandes.
J’ai compris la place de la France dans le cœur des Albanais, un soir froid de
janvier, quand des journalistes albanais m’ont appelé pour passer un moment
avec eux devant la Pyramide. Ils voulaient pleurer avec nous, le meurtre des
Charlie.
Je n’oublierai jamais ces images émouvantes du 11 janvier :
- Vous Monsieur le Président de la République et vous Monsieur le Président
du Parlement venant signer le livre des condoléances à la Résidence de
France,
- Vous, Monsieur le Premier ministre, avec les dignitaires religieux albanais,
défilant dans les rues de Paris,
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- Vous, Mesdames et Messieurs les représentants de la société politique et
civile albanaise, venant témoigner à la France, votre compassion et votre
solidarité.
Si la France peut parfois douter d’elle-même, elle reconnaît, dans ces
moments graves, ses véritables amis. Et l’Albanie est aux premiers rangs d’entre
ces amis.
Notre 14 juillet ne célèbre pas la prise de la Bastille, mais l’événement qui
s’est déroulé un an après, le 14 juillet 1790 : la Fête de la Fédération. Ce jour-là,
tous les représentants de la nation, venus de toutes les provinces, sont venus à
Paris pour célébrer l’unité française : unité de la nation, unité de la République.
De toutes les parties de la France, des Bretons, des Bourguignons, d’autres,
sont venus affirmer leur adhésion à la nation française. La délégation
marseillaise est arrivée avec une chanson devenue fameuse : « La Marseillaise ».
Le 14 juillet, c’est donc la Fête de l’unité. Ce mot résonne fort dans nos
consciences. Car les facteurs de désagrégation, de dissolution sont nombreux
dans notre monde.
Il faut lutter contre ceux qui voudraient désagréger le genre humain, en
imposant leur terrorisme barbare. Ces terroristes n’appartiennent à aucune
religion, à aucune cause. C’est pourquoi la France et l’Albanie sont côte à côte
pour les combattre sans pitié.
Il faut également lutter contre ceux qui voudraient défaire l’unité nationale et
la République, par la corruption et par le crime organisé. Là non plus, aucune
pitié, car les corrompus et les voyous menacent le pacte social entre chaque
citoyen et son pays. La France est attachée aux efforts que déploie l’Albanie
dans ce domaine qui fait partie des priorités-clés pour continuer notre chemin
commun vers l’intégration européenne.
En Albanie, en haut de chaque jugement, il est écrit : « Au nom du peuple
albanais ». C’est au nom du peuple albanais que les autorités et toutes les
composantes de la vie politique, mais également les professions du droit et la
société civile, ont le devoir d’entamer le long et difficile chemin de la réforme
de la justice en Albanie. C’est aussi une obligation pour relancer les
investissements en Albanie : les chefs d’entreprises ont besoin de sécurité
juridique.
Par ailleurs, je ne peux pas oublier un tout petit événement dans la vie
albanaise. Je pense bien sûr aux élections locales ! Je ne suis pas là pour
distribuer les bons et les mauvais points. Je voudrais juste vous faire part de
deux observations :
Le peuple albanais s’est exprimé. Le processus électoral n’a pas été mauvais,
même s’il aurait pu être meilleur. Mais dans l’histoire albanaise, il a été parfois
bien pire. Verre plus ou moins plein, plus ou moins vide. La coupe de la
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démocratie n’est pas encore à ras bord, mais elle se remplit peu à peu. C’est déjà
beaucoup.
Cependant, le principe essentiel, c’est que la souveraineté nationale appartient
au peuple qui l’exerce par son vote. S’il s’avérait que des tricheurs ont porté
atteinte à ce principe, j’attends qu’ils soient sévèrement châtiés par la justice.
Une autre image de cette première année riche en surprises, pour moi. Un
homme en blanc au milieu d’une foule joyeuse et immense, entre orages et
superbes éclaircies. Un homme en blanc, un homme de paix et d’amour, venu
saluer l’exceptionnel témoignage albanais de coexistence entre les religions.
Enfin, une dernière image. Six Premiers Ministres ensembles, sur la même
tribune, à Tirana. Même si je ne suis pas historien, je crois que cela s’appelle un
événement historique annonciateur d’une bonne nouvelle pour les Balkans
occidentaux. Je veux parler de la coopération entre les six pays, pour l’emploi,
pour la jeunesse, et pour le développent économique dans la région, au lieu des
guerres, des confrontations stériles et des pulsions nationalistes d’un autre siècle.
Je voudrais évoquer un dernier signe d’unité, celui de la communauté
française en Albanie. Elle nous a accueillis, mon épouse et moi, au sein de d’une
famille forte et travailleuse. Chers compatriotes, soyez assurés que l’ambassade
sera votre maison, comme vous nous avez admis dans la vôtre
Je souhaite également saluer Julien Roche qui vient d’être nommé Chevalier
de la Légion d’Honneur, et je le félicite.
J’adresse aussi un message d’amitié aux jeunes de l’association NECAL qui
fête ses 20 ans, cette année. En effet, depuis 20 ans en Albanie, cette association
a accueilli plus de 4.000 jeunes Albanais dans des centres de vacances
francophones.
Au fait, dans la Marseillaise, il y a un vers bizarre : « Qu’un sang impur
abreuve nos sillons ». Mais, au nom de la Croix Rouge albanaise présente ici ce
soir, je ne vous en demande pas tant. Donnez votre sang, car notre chère Albanie
manque de ce précieux liquide de vie.
Pour finir, permettez-moi d’adresser mes chaleureux remerciements à tous
nos mécènes qui rendent cette fête belle et joyeuse, et à nos deux chanteurs
lyriques albanais qui ont dignement fait honneur aux hymnes nationaux,
Mademoiselle Enkelejda Kamani et Monsieur Klodian Kaçani.
Je vous rappelle qu’après la réception, nous pourrons danser dans la tradition
du bal musette du 14 juillet.
Vive la République albanaise. Vive la République française.
Roftë miqësia franko-shqitare !
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