Reporters sans frontières appelle à une réforme législative

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Reporters sans frontières appelle à une réforme législative
Affaire Mohamed Benchicou
Liberté de la presse en Algérie
Reporters sans frontières appelle à une réforme législative
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Reporters sans frontières appelle à une réforme législative
© El Watan | Jeudi 06 mars 2008
Reporters sans frontières condamne la décision de la cour d’appel de Jijel (360 km à l’est d’Alger) qui a
confirmé, le 4 mars 2008, la condamnation à deux mois de prison pour « diffamation » du directeur de
publication du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, et du journaliste Chawki Amari.
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Dans une autre affaire, un journaliste du quotidien Echourouk El Youmi a été condamné à payer quatre millions de
dinars (près de 40 000 euros) au titre de dommages et intérêts dans diverses affaires de diffamation. « La décision,
en mai 2006, du président Abdelaziz Bouteflika de gracier les journalistes condamnés à des peines de prison
définitives avait temporairement éloigné le spectre de l’incarcération. Mais sans volonté politique réelle de réformer le
code de la presse, la menace est toujours réelle. Depuis la libération du journaliste Mohamed Benchicou, il y a deux
ans, aucune initiative n’a été prise ni par le chef de l’Etat ni par le Parlement pour dépénaliser les délits de presse. De
même, les amendes imposées ne doivent pas mettre en péril l’intégrité financière d’un journaliste ou de son média »,
a déclaré Reporters sans frontières. Le 4 mars 2008, la cour d’appel de Jijel a rendu son verdict, mis en délibéré lors
de l’audience du 26 février, dans l’affaire qui oppose le quotidien El Watan au préfet de la région. Les journalistes
Omar Belhouchet et Chawki Amari, qui avaient été condamnés, le 27 mai 2007, à deux mois de prison ferme, ont vu
leur peine confirmée en appel. Contacté par Reporters sans frontières, l’avocat du journal, maître Zoubeir Soudani, a
affirmé qu’il y avait eu plusieurs violations de la procédure pénale, mais que les juges en charge du dossier avaient
choisi de ne pas tenir compte de ses objections. Il a annoncé vouloir déposer un pourvoi en cassation devant la Cour
suprême. Par ailleurs, le correspondant d’El Watan dans la ville d’El Tarf (Nord-Est), Slim Sadki, a été convoqué, le 3
mars 2008, par la police. Il fait l’objet d’une plainte pour « diffamation » déposée par un haut fonctionnaire suite à la
publication d’articles mettant en cause le ministère de l’Education. Dans une autre affaire, Yasser Abdelhaï, du
quotidien Echourouk El Youmi, s’est vu remettre un avis de recouvrement par un huissier de justice pour le paiement,
avant le 15 mars 2008, de quatre millions de dinars (environ 40 000 euros), somme à laquelle il avait été condamné
au terme de quatre procès. Le journaliste, qui totalise 26 plaintes depuis 2002, dont 7 déposées par l’actuel préfet de
Jijel, avait été poursuivi pour avoir critiqué la gestion des affaires publiques de la préfecture. L’Algérie occupe la 123e
place du classement mondial de la liberté de la presse 2007 établi par Reporters sans frontières. L’organisation a
publié, le 13 février 2008, son rapport annuel sur la liberté de la presse dans le monde. Consulter le chapitre Algérie.