Direction de l`énergie nucléaire

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Direction de l`énergie nucléaire
33ème Conseil de Direction de la
Direction de l’énergie nucléaire
Marcoule – 12 juin 2015
En attendant l’arrivée du Directeur de l’énergie nucléaire (DEN), Christophe BEHAR, retardé par des
évènements climatiques au-dessus de l’aéroport de Marignane qui a nécessité l’atterrissage sur
Montpellier ; quelques informations et présentations nous ont été données :
DRH DEN : L’organisation des élections aux Conseils d’unités est prévue en 2016
DIR
Marcoule : Présentation des activités du CEA Marcoule et de l’Institut européen
d’hydrométallurgie (IEH) qui vient d’être créé (récupération et valorisation des métaux rares dans les
mines et déchets). Il sera implanté dans le Parc de valorisation technologique Marcel Boiteux (32 ha
aux portes du centre ; côté Visiatome). Il participe aux actions du Pôle de Valorisation des Sites
Industriel créé en partenariat avec la région, le département du Gard, des industriels locaux ou
nationaux (dont Véolia) et des entités de recherches ou d’enseignement (Institut de chimie
séparative, CNRS, Ecole Sup de Chimie de Montpellier, Ecole des Mines d’Alès). L’IEH travaillera sur
les nouveaux procédés d’extraction par hydrométallurgie issus des recherches dans le nucléaire.
OSIRIS : Le réacteur de recherche et d’irradiation OSIRIS produira ses derniers neutrons fin
2015. La période des 3 ou 4 années suivantes sera destinée à préparer la demande et l’obtention du
décret de démantèlement. En attendant, les équipes d’Osiris font preuve de sérieux en assurant un
plan de charge particulièrement dense pour réaliser les dernières prestations et expérimentations
demandées. Par la suite, c’est l’équipe d’exploitation (environ 20 personnes) qui réalisera les
opérations de préparation avant la mise à l’arrêt. Les expérimentateurs (SIREN -environ 30
personnes) seront redistribués vers des points de chute locaux ou vers le RJH, avec une prise en
compte des éléments variables de leur rémunération actuelle. Un accord de transfert a été présenté
au Comité national du 9 juin et mis en place ; il s’appuiera sur une cellule de mobilité inter-pôles.
Conjointement, des accords DEN-EDF sont en cours de finalisation pour réaliser des irradiations dans
d’autres réacteurs. Les premières recherches « négatives » vers l’étranger ont renforcé l’idée
exprimée par EDF de laisser le CEA responsable en charge de la totalité de ces manips d’irradiation.
Ce qui bloque actuellement les différentes pistes est principalement lié aux transports nucléaires
internationaux d’irradiés……A suivre !
MOSAIC (voir aussi dans l’allocution du Directeur de la DEN) : MOSAIC est le projet du futur
laboratoire chaud (sur Cadarache ?!), destiné à assurer les fonctionnalités actuelles du LECA. La
problématique DEN actuelle repose sur le scénario à mettre en place en prenant en compte les
fonctionnalités du LECA (à reproduire) mais aussi des opérations sur les combustibles de la Propulsion
Nucléaire (PN). Cette question est particulièrement sensible. Une coopération avec l’Angleterre (labo
NNL) ou les Etats-Unis est envisagée. Mais le NNL a un plan de charge et des spécificités qui
demanderont des adaptations. La décision sur ce projet n’est pas encore prise : elle est largement liée
à des partenariats à mettre en place pour financer cette installation ou son fonctionnement,
compliquée par les difficultés des transports internationaux.
Budget et effectifs DEN 201 4 : Le budget final 2014 pour la DEN donne une subvention et produits
de 1172 M €, pour un effectif (équivalent temps plein) de 4208 salariés.
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Le Directeur de la DEN, ayant pu rejoindre le Codir, nous livre la communication suivante :
Gel d’effectif : Le CEA et les ministères lui imposent un gel d’effectif de 100 ETP. Il nous fait part
de son étonnement car si une partie de ces postes concernent des recrutements dans la SûretéSécurité, une bonne quarantaine cible des expérimentateurs et producteurs de produits liés (accords
avec les industriels à satisfaire). Selon lui ce genre de directive ne peut que diminuer les ressources
par produits liés et augmenter les coûts d’exploitation des installations.
Mosaic (suite) : avant de prendre sa décision, la DEN veut poursuivre les études sur les différents
labos chauds capables de fournir les fonctionnalités du LECA mais aussi des prestations (25 %) pour
la PN. Il y a actuellement 2 scénarios :
• H1 : Mosaic regroupe les fonctionnalités du LECA et les besoins de la PN
• H2 : Les besoins de la PN (qui ne veut à priori pas aller à l’étranger pour des questions de
sensibilité) sont réalisés en France à Cadarache, et les fonctionnalités du LECA sont
recherchées et mises en œuvre ailleurs.
Quel que soit le scénario, on retrouve les problèmes de transports nucléaires (environ 100/an) et
l’examen des gaz de fissions. En Angleterre, NNL ne peut accueillir pour le moment nos parties
d’éléments combustibles irradiés. DEN devrait donc mettre la main à la poche si cette solution est
choisie. Un arbitrage et des discussions avec les anglais sont en cours.
RJH (Réacteur Jules Horowitz) : La divergence re-prévue en 2019 semble incertaine compte tenu de
4 points ou chemins critiques l’impactant :
- Le Bloc Pile : il a du retard… (incidence + 6 mois environ)
- DCNS : Chargée des lots « fluides et ventilation », elle rencontre un problème de puissance
pour tenir ses engagements-délais. La DEN a pris les choses en main en pilotant le groupe des
entités concernées par ces lots DCNS-BOCCARD-AXIMA. Ainsi la DEN peut parler
directement avec AREVA-TA et DCNS, à BOCCARD et AXIMA. Leur planning consolidé leur a
été demandé pour juin 2015. Les prévisions donnent une divergence vers 2020-2021 !
- Eléments nucléaires sous pression (ESPN niv 1) : le risque de délais est faible sur ces
éléments mais leur valeur est très impactante dans la décision ASN nécessaire avant leur mise
en service.
- Le Réflecteur : pas de soucis de délais.
Uranium hautement enrichi nécessaire au cœur : Une autre difficulté touchant le RJH est apportée
par son combustible à l’Uranium enrichi. Il est prévu deux niveaux d’enrichissement de l’Uranium
combustible de son cœur, selon ses phases de fonctionnement (phase 1 : 19,75 %, puis phase 2 : 27 %).
Or, actuellement, nous ne produisons plus ce second type de combustible en France. Nous sommes
dans l’attente d’un accord pour une fourniture par la Russie qui a été initié en mars 2015. Mais si nous
ne pouvons pas l’obtenir, il faudra prévoir de rester avec un cœur de phase 1 et travailler plus
longtemps pour obtenir les mêmes taux d’irradiations tout en pilotant la puissance du RJH. Cette
solution augmente les coûts d’exploitation.
Surcoûts pris en charge par AREVA : Concernant la participation d’AREVA dans les surcoûts
engendrés par les glissements de plannings et difficultés techniques, elle avait été fixée à 178 M€
pour un chargement cœur et une divergence en 2019. Ce n’est plus le cas ! Le Directeur de la DEN
demande à son partenaire une participation indexée sur la date de divergence pour « motiver » sa
participation à l’obtention de l’objectif. Il demande et recherche un coût plafond avec AREVA qui les
engagera.
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Audit interne et date de divergence : Un audit interne est en cours à la demande de l’AG CEA (le
8ème !). Ses conclusions seront données dans un rapport qui devrait être rendu fin Juin 2015. Mais
pour le Dir DEN… la divergence annoncée en 2019 reste du « folklore »… il voit plutôt 2020-2021 !
Fabrication du combustible (cœurs) RJH : les installations capables de fabriquer et assembler les
combustibles de ses cœurs ont été recherchées en Argentine (pas fiable), en Russie ou aux EtatsUnis. Mais ce genre de fabrication demande une installation avec une qualification et une expérience
importante. L’usine de fabrication de combustibles CERCA (Framatome NP-Romans) possède ces
spécificités. Mais suite à une décision ASN de 2010, ses installations demandent une remise à niveau
estimée en 2014 à 140 M€. Cerca a fait le tour de ses clients, et demande 40 M€ à la DEN comme
ticket d’entrée ! La question reste donc ouverte !
ASTRID : pour pouvoir prendre la décision de construire ASTRID en 2019, la DEN doit pouvoir
engager environ 120 M€ sur la période 2016-2019, soient 30 M€ par an. Une négociation avec nos
partenaires n’est pas envisagée actuellement pour des raisons de stratégie. La DEN est donc face à
deux alternatives dans lesquelles on trouve l’arrêt du programme ASTRID (avec rupture des contrats
et transfert des études dans RJH) ou la poursuite du programme mais en ralentissant sa progression
pour attendre de nouvelles subventions issues du PIA 3.
Puis le Directeur de la DEN a répondu aux questions suivantes :
Impact des pertes (et difficultés) d’Areva sur les produits de la DEN : Areva participe à hauteur
de 12 M€ et EDF de 60 M€ dans l’institut tripartite CEA-Areva-EDF. Le positionnement d’Areva quant
à cette subvention n’est pas clarifié aujourd’hui. L’estimation DEN est la possibilité de perdre 10 M€
au niveau de l’institut (avec respect d’un accord bilatéral DEN-Areva d’une dotation de 2 M€ pour la
recherche sur le cycle du combustible en 2015). Il faut cependant attendre plus de précisions qui
proviendront de la stabilisation de l’accord entre EDF et Areva.
Quels sont nos relations avec la Chine (dans le domaine du nucléaire) ? La France a perdu son rang
de leader dans l’énergie nucléaire. Ce sont les Russes (avec 26 réacteurs en commande) et la Chine
(avec Walang 1 : 1000 MW en cours de fabrication) qui tiennent le haut du pavé. Pour sauvegarder nos
industries nucléaires, il n’est pas envisagé de partenariat mais plutôt de caler notre industrie sur ces
2 champions. Les discussions avec la Chine ne concernent que l’aval du cycle, mais ne pourront être
effectives qu’en cas d’accord commerciaux signés. Ils sont intéressés par notre expérience sur les
problèmes de sûreté des réacteurs à eau légère. Concernant les RNR, ils sont liés avec les Russes et
connaissent des difficultés (mauvais combustibles). Un des moteurs de leur rapprochement est leur
prévision de manquer d’Uranium naturel. Une visite du responsable du ministère de l’industrie et
représentants de compagnies nucléaires chinoises aura lieu en juillet à Cadarache. Il est envisagé de
les faire participer à la fabrication et aux études et résultats d’ASTRID.
François ROUQUETTE
Représentant UNSA SPAEN
au CODIR (FR-dsn)
Retrouvez nous sur :
www.unsaspaen.org
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