La Côte d`Opale met le cap sur l`entrepôt
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La Côte d`Opale met le cap sur l`entrepôt
CARRIÈRES ET FORMATIONS La Côte d’Opale met le cap sur l’entrepôt n Forte d’une filière spécialisée en logistique, l’Université du Littoral Côte d’Opale propose notamment un DEUST de gestionnaire d’entrepôt et de logistique qui délivre, en deux ans, le bagage indispensable pour entrer dans le monde professionnel. n’est pas envisageable d’être efficace sur toute la chaîne de production pour perdre du temps au niveau de l’entreposage!”, souligne Pierre Macaigne.Dès lors,les 750 heures de formation du cursus, réparties sur deux ans, sont ciblées sur l’efficacité opérationnelle, les outils concrets et la méthodologie de gestion des entrepôts. Une trentaine d’étudiants suivent chaque année les cours de DEUST de gestionnaire d’entrepôt à Dunkerque. Des contenus très pratiques REPÈRES n Nom : DEUST gestionnaire d’entrepôt et de logistique n Lieu des cours : ULCO Pôle Lamartine 49-79, place du général de Gaulle Dunkerque. n Date de création : 2002 n Niveau : bac + 2 n Public : bacheliers, ou étudiants en échec d’une 1re année de licence. n Accès : formation initiale, validation des acquis de l’expérience, et adultes en reconversion. n Conditions d’accès : dossier + entretien n Effectif : 25 à 30 élèves par promotion. n Frais de scolarité annuels (en formation initiale) : 174 euros de frais universitaires + 195 euros de sécurité sociale. n Durée de formation : 2 ans n Contenu de la formation : 750 heures de cours (réparties sur deux ans) + 1 stage de 4 mois par an. n Directeur de la formation : Pierre Macaigne n Contact : Karine Vermersch 03 28 23 72 05 [email protected] n Site web : www.ulco.fr 94 L’ Université du Littoral Côte d’Opale (ULCO) – basée à Calais, Dunkerque,Boulogne-surMer et Saint-Omer – a été créée et inaugurée en 1993. En plus des filières de formation classiques, elle propose un cursus complet spécialisé dans la logistique,allant du DEUST(diplôme d’études universitaires en sciences et technologies) au master. La faculté,située en plein cœur d’une zone de transit émaillée de ports comme Dunkerque, Calais, ou Boulogne, se devait en effet de répondre aux besoins économiques locaux. Car, pour stocker toutes les marchandises qui voyagent par la mer, il faut non seulement des infrastructures telles que des entrepôts, mais aussi des hommes pour les faire fonctionner… Pour former des techniciens du transit et de l’entreposage, et des personnels de tous niveaux experts dans la gestion des flux, l’ULCO possède donc une filière spécifique. Le DEUST de gestionnaire d’entrepôt et de logistique est une formation assez particulière.De fait, “à l’origine, ce cursus a été créé LOGISTIQUES MAGAZINE • SEPTEMBRE 2009 • N°242 pour permettre à des jeunes s’étant engagés inconsidérément dans une filière universitaire de se réorienter vers des études courtes avec tout de même un métier à la clé”, explique Pierre Macaigne,le directeur de la formation.C’est d’ailleurs pour cette raison que pour la première année de DEUST, les cours ne démarrent qu’en janvier (pour permettre éventuellement le basculement d’un étudiant après un trimestre passé dans une filière inadaptée). Pragmatique dans ses modalités, cette formation l’est aussi dans son contenu. Le métier de gestionnaire d’entrepôt demande des qualités de réflexion, d’anticipation et d’organisation. “Aujourd’hui, avec la logique des flux tendus et des livraisons juste à temps, cette fonction est extrêmement stratégique. Il L’enseignement se concentre sur les problèmes pratiques à résoudre au quotidien pour gérer une surface d’entreposage. Objectif : identifier la meilleure façon de stocker des marchandises pour fluidifier au maximum l’activité. “Toutes les questions qui se posent dans la gestion quotidienne d’un entrepôt sont abordées”, précise le responsable. Quelles sont les règles de sécurité à respecter ? Quels produits ne faut-il pas faire se côtoyer? Comment stocker les produits ? Où et comment les placer? Selon quels principes les agencer? La formation passe en revue les règles fondamentales d’organisation. En n’omettant aucun détail. Par exemple, comment gère-t-on, dans l’entrepôt, la distinction entre la marchandise dédouanée et celle qui ne l’est pas ? Quelles sont les règles “On note depuis deux ans une évolution du profil des étudiants qui postulent au DEUST”, PIERRE MACAIGNE, DIRECTEUR DE LA FORMATION de maintenance et de ventilation à observer pour le bon fonctionnement du bâtiment? ... Les moindres détails de fonctionnement sont passés au crible. L’enseignement inclut aussi une révision de tous les outils techniques que devra maîtriser l’étudiant dans ses futures fonctions. Par exemple, les calculs de surface et de volumes, particulièrement critiques dans la gestion d’un entrepôt, sont au programme. Les futurs gestionnaires devront aussi écrire : le cursus prévoit donc des cours d’expression écrite et orale. Autre axe utile pour répondre aux besoins opérationnels des entrepôts, des enseignements d’anglais sont également dispensés au cours des deux années de formation. Enfin, des contenus plus spécifiques complètent l’arsenal : calculs de coûts, comptabilité, préparation de commandes,pratique de l’inventaire. Une approche du management et de la gestion des ressources humaines est aussi donnée aux étudiants qui peuvent couramment être amenés, dans leurs futures fonctions, à gérer une petite équipe. Un cursus en mutation Pour parfaire ce volet “théorique”, les étudiants achèvent chacune de leurs années de DEUST par un stage de quatre mois qu’ils doivent trouver par leurs propres moyens. Localement, surtout trois grands secteurs fournissent des débouchés aux étudiants : la grande distribution, les entreprises de transport, ainsi que de grands industriels comme Arcelor Mittal ou Coca Cola. “Pour la moitié des étudiants, les stages aboutissent à un emploi stable”, assure Pierre Macaigne. Toutefois, depuis deux ans, ce dernier note une évolution du profil des postulants au DEUST. “Alors que ce diplôme était conçu comme une porte de sortie pour des élèves mal engagés en faculté, les étudiants intéressés par cette formation sont en train de changer. Nous avons accueilli trois bacheliers de série S cette année qui s’orientent vers une forma- P R O F I L Matthieu Peron responsable de quai chez Depaeuw “Ma fonction demande d’excellentes qualités d’organisation” Son DEUST de gestionnaire d’entrepôt et de logistique en poche, Matthieu Peron n’a pas mis longtemps à trouver un poste en entreprise. Sorti diplômé de l’ULCO (Université du Littoral - Côte d’Opale) en mai 2007, il décroche son CDI de responsable de quai chez le transporteur Depaeuw en janvier suivant, après avoir fait ses preuves dans l’entreprise par le biais de l’intérim. “Je n’ai jamais été très attiré par le travail de bureau. Je me sens beaucoup plus à l’aise sur le terrain, et c’est ce que j’apprécie particulièrement dans mon travail aujourd’hui”, explique le jeune homme. Sous l’autorité du chef de quai, dont les fonctions sont plus administratives, il s’occupe d’un entrepôt de 1 600 mètres carrés. “Mon rôle consiste à organiser l’intérieur de l’entrepôt de manière à ce que les marchandises soient prêtes à être expédiées dès qu’une commande l’exige sans perte de temps, précise-t-il. Je travaille en lien avec les chauffeurs qui viennent enlever ou livrer des marchandises, je réceptionne les produits, je gère le stock et j’optimise la préparation de commandes. Je veille à l’organisation permanente de l’entrepôt, à ce qu’il soit toujours propre et en ordre, afin que les charge- tion courte car ils veulent rapidement entrer sur le marché du travail”, analyse le directeur. “Effet de la crise? Peur de s’engager dans un cursus long sans débouchés concrets ? La filière spécialisée attire en tout cas de nouveaux étudiants et, autre fait nouveau, une fois leur DEUST en poche, les étudiants ayant de bons résul- sur l’état des stocks afin d’assurer la parfaite concordance entre stocks informatiques et stocks réels. Pour l’instant, le jeune diplômé se dit loin d’exploiter toutes les connaissances acquises durant sa formation. Les cours qu’il considère les plus utiles ? “Les calculs de surface sont l’outil dont je me sers le plus au quotidien lorsque CV EXPRESS je dois ranger des palettes ou Âge : 24 ans des conteneurs”, indique-t-il. Salaire : entre 1 300 et 1 600 Aujourd’hui, il tire aussi profit euros nets, heures des cours d’expression écrite, supplémentaires incluses. d’informatique et de manageFormation initiale : Bac STT ment. “Parfois, je dois encadrer (sciences et technologies tertiaires) option Commerce des intérimaires et ces enseignements me servent. En ments se déroulent au mieux et revanche, d’autres contenus le plus rapidement possible”, comme les cours d’ordonnancepoursuit-il. Le jeune responsable ment des flux par exemple, prête une attention toute particoncernent la gestion d’entreculière à la manière de ranger pôts de plus grande échelle”. les marchandises. “L’entrepôt Des connaissances dont il pourdont je suis responsable stocke rait avoir besoin plus tard, en notamment de la mayonnaise fonction de son évolution pour un grand industriel à desti- professionnelle. “En effet, j’aination de nombreux pays. Une merais bien à terme prendre des clé d’efficacité consiste ici à responsabilités dans une strucranger les marchandises par ture plus importante, à un poste référence, c’est-à-dire selon leur de chef de quai par exemple, de pays de destination, en combigestionnaire d’entrepôt, ou de nant ce critère avec celui des chef d’équipe caristes. Je pense dates de péremption”, en avoir l’opportunité car dans commente-t-il. Un rôle moins le transport de marchandises, le simple qu’il n’y paraît… travail ne manque jamais !”, Autre mission de Matthieu lance l’énergique jeune homme. Peron : garder un œil vigilant A.D. tats tendent à prolonger leur formation par une licence professionnelle, voire un master. Un phénomène récent, assez surprenant dans ces cursus tels que le DEUST, ou la licence pro, conçus originellement pour être des diplômes de fin d’études s’adressant à des élèves ne souhaitant pas poursuivre leurs études”, constate Pierre Macaigne. Les métiers logistiques ne peuvent qu’en bénéficier : ils drainent ainsi des étudiants plus motivés, ayant choisi cette spécialité en toute connaissance de cause, et désireux d’entrer dans le monde du travail en étant le plus opérationnels possible. Alexandra Dejean N°242 • SEPTEMNRE 2009 • LOGISTIQUES MAGAZINE 95