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Document à consulter sur place All That I Love de Jacek Borcuch Fiche Technique Sortie Sortie Titre en France USA français : : : All 20 avril Non That 2011 daté I Love Titre original : Wszystko, co kocham Réalisateur : Jacek Borcuch. Acteurs : Jakub Gierszal, Olga Frycz, Mateusz Kosciukiewicz Genre : Drame. Durée: 01h35 Nationalité : Polonais Produit en : 2009 Distributeur : Fondivina Films SYNOPSIS La Pologne. Printemps 1981. L'époque est à la contestation. Quatre amis qui n'aiment rien tant que gratter leurs guitares et martyriser les fûts de batterie créent un groupe. Leur passion ? Le rock. Le punk rock, plutôt : Anarchy ! No future! Et tous ces slogans revigorants… Dans les rues, le syndicat Solidarité de Lech Waleza déclenche des grèves massives. L'époque est à la répression. Et le punk rock n'est pas très bien vu des autorités ... STUDIO CINE LIVE mai 2011 PREMIERE N° 410 avril 2011 TELERAMA N° 3197 LES INROCKUPTIBLES N° 803 L’HUMANITE 20//04/2011 LE FIGARO - 20/04/2011 LE MONDE- 20/04/2011 http://www.parismatch.com/Culture-Match/Cinema/Actu/All-That-I-Love-Joue-contre-Joug274195/ culture-match | Mercredi 20 Avril 2011 "All That I Love": Joue contre Joug Chronique de la Pologne des années 80, «All That I Love» évoque le combat des enfants du rock. Par Alain Spira - Paris Match mai 1981, l’accession de François Mitterrand au pouvoir fait monter le rose aux joues de la France. Dans notre république, le mot «socialisme» n’a pas ce goût d’acier dont sont forgés, à l’Est, les faucilles et les marteaux qui tranchent et assomment les libertés. Notamment dans la Pologne de 1981 où une grande vague contestataire, initiée par le syndicat Solidarnosc, donne des ailes à l’espoir de toute une jeunesse. Et des chaleurs aux autorités, au point de menacer de faire fondre la chape de plomb que la Russie fait peser sur le pays. Le rideau de fer est en train de rouiller. Comment ce bouclier poreux, devenu obsolète, pourrait-il encore stopper les notes libertaires que tirent, en rafales, les guitares des punks occidentaux? Dans une petite ville près de Gdansk, Janek (Mateusz Kosciukiewicz) et quelques copains de lycée ont créé un groupe de punk-rock. Pour leur génération, le slogan «no future» a vraiment un sens. Un vent de liberté et de révolte leur souffle des paroles explosives. Pour Janek, qui vient de tomber amoureux, le présent a l’odeur suave d’un éternel été. Mais, bientôt, la poigne de glace du colonel Jaruzelski s’abat sur le pays. Chacun va devoir se définir et s’affirmer dans une Pologne désormais soumise à la loi martiale. Mais les armes peuvent-elles faire taire les âmes? Sélectionné pour représenter la Pologne aux oscars, ce film politique, sentimental et musical dépeint avec sensibilité et pertinence des adolescents et leurs parents pris dans la toile d’araignée d’un totalitarisme à bout de souffle. Le contraste entre les jeunes musiciens chevelus et leurs alter ego en uniforme n’est pas sans évoquer certaines scènes de «Hair». Aussi charismatique qu’un Jim Morrison, Mateusz Kosciukiewicz s’impose autant par son jeu que par sa fougue de chanteur. Musicien lui-même, Jacek Borcuch a mis beaucoup de ses souvenirs dans «All That I Love», d’où ce sentiment d’authenticité qui s’en dégage. Ici, nous sommes loin des prestations ringardes des groupes «rock» que l’on voit dans les films français. Il faut admettre que le rock sans révolte, c’est comme de la vodka sans alcool. De l’eau tiède, quoi! 1 http://www.parismatch.com/Culture-Match/Cinema/Actu/All-That-I-Love-Joue-contre-Joug274195/ 2 http://www.telerama.fr/cinema/films/all-that-i-love,424437,critique.php All That I Love Drame réalisé en 2009 par Borcuch LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 23/04/2011 De tous les slogans libertaires de Mai 68, rares sont ceux qui ont franchi sans encombre les barricades de l'Histoire. Mais il en est un qui restera toujours d'actualité : « La révolution doit se faire dans les hommes avant de se faire dans les choses. » Le réalisateur polonais de ce premier film l'a bien compris, qui raconte l'émancipation d'adolescents de la banlieue désolée de Gdansk, au printemps 1981, au moment même où Solidarnosc fait vaciller le rideau de fer. Pour Janek et ses copains, le monde s'arrête à leur groupe de rock (excellente bande-son de punk polonais d'époque) et à leur affriolante voisine de HLM. Ce récit initiatique, où les conflits intimes (entre fils et père) se mêlent aux secousses politiques, est dominé par un jeune comédien de 24 ans : Mateusz Kosciukiewicz, que ses fans ont déjà surnommé le « James Dean polonais ». Même fougue, même belle gueule. On lui souhaite une carrière moins météorique. Jérémie Couston ://www.telerama.fr/cinema/films/all-that-i-love,424437,critique.php 3 ://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/04/20/all-that-i-love-le-punk-rock-au-temps-desolidarnosc_1509582_3476.html Critique "All That I Love" : le punk rock au temps de Solidarnosc LEMONDE.FR | 20.04.11 | 07h36 • Mis à jour le 20.04.11 | 11h01 Ce film s'inscrit dans un nouveau courant du jeune cinéma polonais, déterminé à affronter l'histoire récente du pays. On a vu récemment en France Les Tribulations d'une amoureuse sous Staline qui revisitait le temps où la population était surveillée par des agents du pouvoir communiste. D'autres cinéastes s'intéressent aux comportements des pères pendant les grèves de Solidarnosc, dont Borcuch, trente ans, qui signe ici un film autobiographique. Son héros a 17 ans à l'époque, il vit près de Gdansk, et chante dans un groupe de punk rock à l'heure des manifestations ouvrières. Education sentimentale, passage à l'âge adulte : c'est le thème officiel de cette histoire du jeune Janek, fils d'un officier, qui entame une idylle avec Basia, une copine de lycée, fille d'un gréviste des chantiers navals qui déteste les uniformes. Le coup d'état militaire de Jaruzelski instaure la loi martiale. Les grèves sont réprimées, le père de Basia licencié, les écoles fermées, le couvre-feu imposé. Janek a l'âge des tourments sexuels. Empêché de vivre son histoire d'amour, il se laisse aller à se faire déniaiser par une femme mariée, à laquelle il commet l'imprudence de confier une cassette de ses chansons, qui tombe entre les mains du mari trompé. Ce dernier, Sokolowski, est officier lui aussi, mais au service de la junte. Il fait interdire les chansons du groupe de Janek, qui s'apprêtait à donner un concert dans les locaux de l'établissement scolaire. Poussé par la liesse collective, Janek passe outre, entonne ses refrains : " Génération conformiste…Chiens…Je vais les tuer, vos idéaux…Tuez les.. Il est temps ". Janek regagne le cœur de Basia, mais Sokolowski traduit le père de Janek devant un tribunal, l'accusant d'avoir favorisé la contestation, participé à une manifestation " antisocialiste ", en aidant son fils (répétitions à la caserne, fourniture de matériels). 4 Le ton du film est assez "nouvelle vague", son contenu résolument déterminé à rappeler qu'en 1981, certains furent contraints à l'exil, d'autres sympathisants de la révolte au point de risquer la prison (c'est le cas du père de Janek, renvoyé de l'armée), d'autres enfin instruments du totalitarisme. Il rappelle en outre l'importance de la musique punk et de ses morceaux subversifs dans l'expression de la résistance contre le régime. Film polonais de Jacek Borcuch. Avec Koscieukiewicz, Chyra, Frycz, Gierszal (1h35). Jean-Luc Douin ://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/04/20/all-that-i-love-le-punk-rock-au-temps-desolidarnosc_1509582_3476.html 5 6 http://www.critikat.com/All-That-I-Love.html I am not an anarchist All That I Love réalisé par Jacek Borcuch Très belle surprise, All That I Love s’empare des bouleversements du début des années quatre-vingt en Pologne via un récit personnel très maîtrisé. Délaissant la stricte reconstitution historique, son réalisateur met en scène les aspirations d’une jeunesse finalement universelle. Le cinéma polonais se porte bien. Jerzy Skolimowski nous gratifie d’un somptueux et rêche Killing. La jeune garde, quant à elle, se remet à explorer l’histoire contemporaine de son pays (voir, il y a quelques mois, d’une amoureuse sous Staline, gros succès du box-office polonais), un temps délaissée au profit de films plus personnels aux thématiques intimistes, à vocation avant tout divertissante. Jacek Borcuch, déjà auteur de deux long-métrages avant celui-ci et également acteur, se penche sur les débuts de l’ère post-soviétique avec un àpropos salutaire. Nous sommes au printemps 1981, en Pologne. La contestation est à son comble, fédérée par Solidarnosc. Mais le pouvoir ne lâchera pas. Le général Jaruzelski décrète l’instauration de la 7 loi martiale. All That I Love, dans ce contexte, raconte l’histoire de quatre amis, fous de musique punk, qui rêvent de se rendre au festival de Jarocin. Dans cette petite ville de 25 000 habitants à égale distance entre Varsovie et Berlin, se tiendra au début des années quatre-vingt ce qui deviendra très vite le plus grand festival indépendant de tout le bloc soviétique : une véritable enclave de liberté, laissant les autorités et la censure totalement dépassées. Dans All That I Love, le récit n’est pas pris en charge par une reconstitution historique minutieuse des grandes grèves, et c’est sa force. Du début à la fin, l’histoire reste en toile de fond : elle contextualise, situe, enchâsse le récit, mais reste « à bonne distance » : celle qui permet au réalisateur de déployer des personnages uniques et non des pantins de figurants pour documentaire télé à peu de frais. L’histoire de la Pologne de cette époque se cristallise autour d’une question : comment expérimenter la liberté ? Et, si des « personnages types » tentent de répondre précisément à cette question, où et quand que ce soit, ce sont bien les figures adolescentes. Double coup donc, pour le réalisateur, qui met en scène de fait cette expérimentation à la fois via la grande et la petite histoire. Son héros, Janek, est incarné par un étonnant jeune acteur, totalement inédit à l’écran, fascinant dans sa façon de prendre en charge le punk et l’émotion, la rage et la délicatesse. Belle gueule, regard concerné : au-delà d’apporter une fraîcheur ou un rêve pour midinettes, le jeune homme possède un véritable talent pour faire passer des sentiments pas toujours évidents à mettre en scène au cinéma : les tourments du passage à l’âge adulte, qui plus est dans le contexte décrit plus haut. La force de All That I Love réside d’une part dans cette empathie évidente avec les personnages créés par Jacek Borcuch (et dont on devine que Janek est le double) et d’autre part dans l’absence d’une psychologisation trop évidente. Il évite la caricature au profit de personnages plus complexes, comme celui du père militaire, très réussi. Loin d’incarner une dichotomie bons / méchants, grévistes / armée, c’est un père qui ressemble bien plus à son fils qu’il n’y paraît au premier abord. Une ressemblance jamais lourdement appuyée, mais amenée plus subtilement, notamment par l’humour, jusqu’à la très belle scène – la seule où on le voit en civil – entre son fils et lui après la mort de la grand-mère. Et si les personnages sont totalement réussis, la mise en scène n’est pas en reste. L’auteur construit l’espace autour de la musique, jouant avec l’alternance des huis-clos et des horizons, entre l’appartement du héros, le vieux camping-car où il répète, et la mer comme promesse de liberté. En plus de réussir un pari compliqué – un film en grande partie autobiographique sur sa jeunesse – le réalisateur déploie une palette de couleurs et de lumières fascinante, du crépuscule au bout de la jetée aux images quasi floutées des errances du héros. Les images grises et ternes trop attendues pour un film dont l’action se situe en Pologne se substituent à des tons plus subtils : des pastels passés alternant entre violence et délicatesse, dans une gamme toujours naturelle qui empêche de sacrifier le vraisemblable. Jacek Borcuch ne cherche pas à faire de son film un conte idéalisé, mais à relater un pan d’histoire du bloc de l’est en mouvement via des protagonistes d’autant plus en mouvement qu’ils transitent petit à petit vers l’âge adulte. Un récit véridique à l’opposé de son précédent film, Tulips, dans lequel il imaginait le passé comme il aurait souhaité qu’il soit. Sarah Elkaïm http://www.critikat.com/All-That-I-Love.html 8 ://www.abusdecine.com/fiche-film.php?numero=3881 ALL THAT I LOVE (WSZYSTKO, CO OCHAM) Un film de Jacek Borcuch avec: Mateusz Kosciukiewicz, Olga Frycz, Jakub Gierszal... Pologne, printemps 1981. Jacek passe son temps entre le lycée, sa petite amie et son groupe de punk, se souciant peu des défilés de Solidarnosc, qui continue de s’opposer bruyamment au régime. Pourtant, on ne peut pas dire que la profession de son père – militaire- soit en phase avec les personnes qu’il fréquente et la musique qu’il joue. Et le jour où le père de sa petite amie, militant engagé, est arrêté, le petit monde de Jacek se met à basculer… 9 Le temps de l’innocence Contrairement aux apparences, « All that I love » n’est pas une peinture politique et sociale de la société polonaise, mais un film sur l’adolescence et l’innocence. En effet, le jeune héros semble peu enclin à s’émouvoir du contexte social dans lequel il évolue, sans doute par instinct de survie et par besoin de vivre pleinement les instants qui le séparent encore de l’âge adulte. Et si sa petite amie semble prendre part à la rébellion qui anime le pays, Jacek persiste à y voir plus un art et un défouloir, que l’expression d’une conviction. En somme, il ne semble pas vraiment comprendre le monde qui l’entoure, et ne réagit que lorsque sa famille est mise en danger, ou sa petite vie bousculée. Un parti-pris subjectif qui permet de se concentrer sur l’histoire de Jacek et de lui donner une portée universelle. La musique étant centrale, « All that I love » (qui est en fait le développement de l’acronyme ATIL, le nom du groupe de Jacek) prend parfois des airs de film pour ados, mettant au cœur les préoccupations du protagoniste et de sa bande d’amis. Et même si le punk était, au début des années 80, un moyen d’exprimer la révolte (tout en contournant la censure par le fait d’hurler les paroles, jusqu’à les rendre inaudibles), il est utilisé dans le film avant tout comme un levier scénaristique : il forge l’amitié du groupe, permet de séduire les femmes et les jeunes, fait se sentir vivre. En témoigne cette jolie séquence où Jacek, dans un état jubilatoire, apprend que son groupe a été sélectionné pour un festival. Dans l’ensemble, le film n’est donc pas d’une grande force émotionnelle ni d’une profondeur délirante, mais il s’avère frais et agréable à regarder, ravivant par moments le souvenir de ces micro-instants qu’on n’imaginait pas, à l’époque, être les plus beaux de notre vie. « All that I love » présente également un intérêt par son formalisme, évanescent et aérien, son casting (mention spéciale au copain blondinet battu par son père et aux parents, franchement attachants), mais aussi son souci du détail, tant dans les dialogues que dans les ambiances intérieures. Le film délivre par ailleurs quelques jolis moments de grâce, comme celui où Jacek rend visite contraint et forcé à sa grand-mère souffrante. Il rechigne tout d’abord à la voir, parce qu’un ado a toujours mieux à faire. Mais une fois sur place, il se laisse subitement submerger par une émotion indescriptible, comprenant alors que sa grand-mère n’en a plus pour longtemps. Cette scène résume assez bien l’idée du film : la jeunesse, c’est à la fois se désintéresser des autres, ne penser qu’à soi, mais aussi être soudainement touché au plus profond de sa chair, subir la versatilité des émotions et des sentiments, passer du désinvolte au grave et, surtout, être un peu seul au monde. Sylvia Grandgirard http://www.abusdecine.com/fiche-film.php?numero=3881 10 http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-All-that-I-love_filmcomplet-10910668--72054-fid_cine.Htm -France / de la Loire / Mans / / é éma All that I love De Jacek Borcuch (Pologne 2009 - 1h35 ) avec Mateusz Kosciukiewicz, Olga Frycz, Jakub Gierszal Pologne, 1981. Solidarnosc déclenche des grèves massives et fait souffler un vent de liberté. Janek a 17 ans et crie ses rêves et ses passions adolescentes dans ses chansons punk-rock. Mais le brutal coup d'Etat de décembre va précipiter toute une génération dans l'âge d'homme. http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-All-that-I-love_filmcomplet-10910668---72054fid_cine.Htm 11 http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=176686.html All That I Love , Titre original: Wszystko, co kocham Avis des spectateurs 1Sa critique : Vu "à l'aveugle" par hasard sans savoir à quoi m'attendre, ça a parfois tendance à s'orienter vers une histoire classique à l'américaine, et non! Invariablement ça dévie vers un vrai film à la fois d'auteur et populaire, petit miracle en soi, avec des acteurs dont le réalisme s'il était anglais où italien serait source de nombreuses critiques favorables. Film sur l'adolescence d'un lycéen et celle d'une "révolution". Même les quelques scènes de Q sont franchement revigorantes ! Eh ouais les gars! Alors allez-y, l'humour et le drame avancent côte à côte sans qu'aucun ne distancie l'autre, et ça se la raconte pas du tout. Alors go go go! Dans les salles ! Y' a la clim... 2Sa critique : All that i love (Wszystko, co kocham, en polonais, ça a plus de gueule, non ?) est une chronique adolescente comme on en a vu des tonnes. Mais ce passage à l'âge adulte, via le punk rock, intervient dans un contexte bien particulier et hausse d'un cran ce qui ne serait sinon qu'un film de plus sur la rébellion à l'âge ingrat et les premiers émois amoureux. Le film de Jacek Brocuch (son premier) se déroule dans la banlieue de Gdansk, au printemps 81, alors que, suite aux grèves déclenchées par le syndicat Solidarnosc, la loi martiale vient d'être décrétée. Un simple concert de rock peut alors être assimilé à un acte de sédition. Hymne à la résistance et à la liberté, filmé dans des couleurs chaudes et lumineuses, All that i love est une oeuvre attachante, sans être révolutionnaire. De petites histoires qui se mêlent à la Grande, dans un mélange roboratif de sexe, solidarité et rock n' roll. Avec un belle photographie, une musique réjouissante (pas excessivement punk, que les âmes sensibles se rassurent, hé, hé) et une interprétation convaincante, dominée par Mateusz Kosciukiewicz, qui finira bien par décoller cette étiquette gênante de James Dean polonais. http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=176686.html 12 http://www.lefigaro.fr/cinema/2011/04/18/03002-20110418ARTFIG00669-all-that-i-love.php All That I Love L'adolescence de Janek, 17 ans, dans la Pologne de 1981, où le syndicat Solidarnosc résiste au pouvoir communiste. Toile de fond historique pour un film d'apprentissage aux personnages attachants et au rythme énergique. All that I love, Drame de Jacek Borcuch avec : Mateusz Kosciukiewicz, Olga Frycz. Durée : 1 h 35. ://www.lefigaro.fr/cinema/2011/04/18/03002-20110418ARTFIG00669-all-that-i-love.php 13 http://humanite.fr/19_04_2011-par-ici-les-sorties-470487 Culture - le Avril 2011 - Cinéma All that I love, de Jacek Borcuch, Pologne, 1h35, 2009. Romantique. En 1981, un groupe punk polonais est interdit pour ses chansons libertaires. Audelà d’une évocation plutôt enlevée de l’époque bouillonnante de Solidarnosc en Pologne, c’est une chronique adolescente assez ordinaire. Le contexte politico-musical ajoute certes du piment, mais il reste extérieur au récit des émois romantiques du héros, magnifiés par des séquences en bord de mer. Tableau charmant, mais pas inoubliable. Vincent Ostria ://humanite.fr/19_04_2011-par-ici-les-sorties-470487 14 http://www.toutlecine.com/star/biographie/0025/00254490-jacek-borcuch.html Jacek Borcuch Biographie é le 17 avril 1970 à Kwidzyn. , , , Borcuch est un réalisateur quelque peu hors du commun. éalisateur énariste Adolescent rebelle, il se lance tout d'abord dans la musique, accompagné de son frère Bloom, et crée le groupe Physical Love. Un rock à l'esprit punk qui symbolise l'esprit révolutionnaire de l'époque. En effet, en 1981, les dirigeants communistes de la République populaire de Pologne instaurent l'État de Siège pendant deux ans, de peur de perdre le pouvoir. Un régime autoritaire qui inspire souvent un besoin de contre-pouvoir. La censure, le couvre-feu et autres entraves à la liberté individuelle sont probablement le point de départ de la carrière artistique et donc cinématographique de . Un point de départ mais 15 surtout un fil conducteur. Car on retrouve cette envie, cet esprit de révolution dans chacun de ses films. Le cinéaste commence en tant qu'acteur dans , sorti en 1999, dont l'affiche même annonce les thèmes violents et provocants qui marqueront l'artiste polonais. Il réalise en 2000 Kallafiorr, une comédie dramatique, puis en 2004 Tulipany qui fut un succès critique et commercial en Pologne. S'ensuit Non Grata en 2005, W Sieci en 2006 dans lesquels il joue seulement. Enfin, il réalise That I Love («Wszystko, co kocham» en polonais) en 2009. Pour ce film, il invite son frère Bloom à composer entièrement la bande originale. That I Love est le premier film de à provoquer un engouement international, notamment grâce aux prix qu'il remporte dans plusieurs petits festivals, et est, par ailleurs, en lice pour représenter la Pologne aux Oscars 2011 dans la catégorie «Meilleur film en langue étrangère». L'histoire de ce long-métrage est tirée de sa propre vie : quelques ados qui essaient de bannir le communisme et ses dérives par le biais de la musique punk et de l'amour. Son esprit de rébellion et de jeunesse éternelle lui confie une portée universelle qui séduit de plus en plus la critique ainsi que les spectateurs. Filmographie Année 2011 That I Love, de Borcuch (Wszysko co Kocham) Réalisateur , Scénariste Année 2006 W Sieci, de Adamek Acteur Année 2005 Année 2005 Année 2000 Non Grata, de Acteur Zanussi , de Borcuch , Réalisateur de Krauze Acteur (The Debt) Réalisateur , de Borcuch 16 http://www.toutlecine.com/star/biographie/0025/00254490-jacek-borcuch.html 17 http://www.cafebabel.fr/article/35953/jacek-borcuch-candidat-polonais-aux-oscars2011.html Jacek Borcuch, candidat polonais aux Oscars 2011 : «l’Amérique ne m’impressionne pas» Photo : © Jacek Borcuch All that I love (« Wszystko co kocham ») par le réalisateur polonais de 40 ans est un des 65 films en compétition pour repartir de la cérémonie des Oscars avec un trophée en 2011, dans la catégorie meilleur film en langue étrangère. Un conte nostalgique sur une enfance rythmée entre un groupe de punk et la loi martiale. All that I love (2010) | Le nom du film est tiré du groupe de punk qui joue dedans, PORTRAIT par Sidoruk Cette interview n’a pas été facile à organiser : Jacek Borcuch est en train de filmer une série pour la chaîne polonaise HBO. Après plusieurs coups de fil et des rendez-vous repoussés, ce sera le Kafka café dans Powi•le, quartier de Varsovie qui accueille l’université de Varsovie où il a étudié la philosophie. Un quart d’heures plus tard, le cinéaste - qui serait aussi bien chez lui à Central Park avec ses lunettes noires, la veste à chevron et les converses usées jusqu’à la toile. 18 Je lui ai demandé ce que ça faisait d’être en lice pour l’Oscar du meilleur film étranger 2011. Il jette du sucre brun dans son espresso et répond, une certaine lassitude dans le ton histoire de rappeler qu’il a déjà répondu 40 fois à cette question : « Les gens ont spéculé là-dessus pendant plusieurs mois, donc j’ai décidé de mettre fin aux rumeurs », dit-il sans emphase. Se voit-il aller jusqu’au bout ? « Je crois autant aux contes qu’aux miracles, mais mon expérience me laisse penser que ce qu’il faut c’est un gros paquet de thune et simplement des lobbyistes professionnels qui agissent en ton nom » D’autant plus qu’« il n’y a rien d’intéressant au niveau international qui se passe en Pologne en ce moment. Il n’y a pas de guerre ou d’évènement politique majeur pour attirer l’attention d’un public global. La politique qui régit la remise des prix a toujours penché légèrement vers la gauche », conclutil, me livrant son interprétation plutôt sobre sur la situation. Il regarde autour de lui en quête d’un cendrier. Il n’y en a pas. « Si j’avais su qu’on ne pouvait pas fumer ici, j’aurais choisi un autre bar. » Amour, rébellion, musique All that I love (‘Wszystko co kocham‘) raconte l’histoire d’un groupe de jeunes qui ont grandis dans un petit patelin en bord de mer sous la Pologne communiste. L’heure est aux découvertes émotionnelles avec l’Histoire en fond. Le film est un voyage sentimentale à l’époque de la jeunesse du réalisateur, lui-même père d’un enfant. « Rien n’est inventé ici. C’est l’histoire de mon quartier, exactement comme ça s’est produit », ajoute-t-il. Dans le film, comme dans la vie du cinéaste, la musique est aux premières loges. Jaceka joué dans un groupe de punk avec des potes de son quartier. Il a formé le groupe Physical Love avec son frère Daniel Bloom. La bande-son du film All That I Love est signée Bloom justement : des arrangements mélodieux et mélancoliques mêlés aux chansons du groupe culte du rock polonais et du groupe de punk . La presse polonaise a été vaguement critique sur la musique du film : Jacek, se souvient d’une critique qui termine par les mots « du punk au sucre candy ». « Pour moi, le punk rock ne consiste pas à brailler dans un micro ni aux vestes en cuir et aux cheveux en crête », dit-il ironiquement. « Les meilleurs punks – les punks consommés si tu préfères – portaient des pulls déchirés et, en général, des pantalons de costard. Ils portaient des baskets, pas des bottes, et peignaient leurs cheveux avec la raie d’un côté. » Mais Jacek supporte bien la critique : « S’il y a une qualité que j’admire chez moi, c’est que quand je vais au cinéma, je me coupe complètement du reste du monde, je veux être emporté dans l’univers du créateur. Les gens font des films pour partager quelque chose avec quelqu’un, alors que les critiques voudraient tout fausser pour que ça colle à leur vision. A ce niveau, on ne parle même de critique, juste d’une sorte d’impérialisme littéraire. Je suis égoïste quant à mes passions. Pourquoi aurais-je fais un film pour le confort de l’audience ? Ca, c’est le boulot d’un RP ! » Mais Jacek reconnaît qu’il a été enchanté de la réaction de Krzysztof Grabowski, le batteur de Dezerter, qui est allé le voir à la fin de la première en disant : « Jacek, putain, c’était exactement comme ça ». « A l’époque, poursuit Jacek, c’étaient mes idoles, mon moule. S’ils donnent leur accord, disant que c’était comme ce que je présente dans mon film, alors je sens que j’ai réalisé ce film avec sincérité. » C’est indéniable. Pour réchauffer l’atmosphère, Jacek pointe la petite bouteille d’eau qu’il a ajouté à son expresso : « C’est comme ça qu’un vrai mec commence sa journée », plaisante-t-il. 19 Réalisateur européen dans le jardin américain All that I love a été diffusé dans des festivals comme Sundance (où c’était le premier film à être qualifié pour la compétition générale), Rotterdam, Bruxelles, Setúbal au Portugal, Los Angeles et New York. Je pose donc la question menaçante – comment le film a-t-il été reçu par une audience internationale ? « Je m’attendais à une question dans le genre », répond-il (la franchise à la Jacek). « Ouais, OK, le film a bien marché », confirme-t-il, laconique. Mais les gens ont-ils apprécié son réalisme historique ? « Dans l’audience, les gens avaient très rarement fait l’expérience de la réalité du totalitarisme, où deux jeunes gens sont incapables de laisser libre cours à leurs sentiments ». Evidemment, il y a eu des comparaisons avec Roméo et Juliette, mais généralement l’attention a été portée sur le thème du passage de l’adolescence à l’âge adulte. Janek trouve l’amour chez Basia dans le film | Le mouvement de résistance nationale Solidarité compose la toile de fond du film L’universalité de All that I love a captivé les organisateurs du festival Sundance qui, selon Jacek, ont trouvé à sa surprise qu’il « regardait un film de sa propre enfance mais dans un langage étrange que je n’ai pas compris. » Ce qui n’a pas laissé de rendre le cinéaste polonais songeur : « En suis-je là, Européen, en train de débarquer aux States ? Ensuite, je me suis demandé quel réalisateur m’avait inspiré » Il réfléchit : « Ce cher Sergio Leone, Francis Ford Coppola… Je me suis dit que, bien que je prétende être Européen, est-ce que j’ai été converti ? Mais les Etats-Unis ne m’impressionnent pas - excepté New York peut-être. Je me vois difficilement ici. Et je ne vais pas chercher à prouver que je peux m’intégrer ici. Si j’ai une quelconque ambition personnelle, elle est déjà fermement ancrée de ce côté-ci de l’Atlantique. » ://www.cafebabel.fr/article/35953/jacek-borcuch-candidat-polonais-aux-oscars-2011.html 20 ://www.lemonde.fr/sujet/208d/jacek-borcuch.html Jacek Borcuch "All That I Love" : le punk rock au temps de Solidarnosc Ce film s'inscrit dans un nouveau courant du jeune cinéma polonais, déterminé à affronter l'histoire récente du pays. On a vu récemment en France Les Tribulations d'une amoureuse sous Staline qui revisitait le temps où la population était surveillée par des agents du pouvoir communiste. ://www.lemonde.fr/sujet/208d/jacek-borcuch.html 21 ://cineflip.fr/accueil/?p=3358 « All that I love » de Jacek Borcuch Posted by Julien L. on 23 avril 2011 | Leave a Comment En 1980, à Gdansk, au nord de la Pologne, une ouvrière, Anna Walentynowicz est licenciée pour appartenir à une association indépendante défendant les droits des travailleurs. Pour dénoncer cela, épaulée par un électricien, Lech Walesa, elle va fonder Solidarnosc, premier syndicat autonome dans la zone d’influence soviétique. Sous l’impulsion de Solidarnosc, une vague de contestations et de grèves va déferler sur le pays, dénonçant la dictature imposée par la Russie. Le 31 août 1980 seront signés les Accords de Gdansk qui mènent à des augmentations salariales, des semaines de travail de cinq jours, le droit de grève et l’autorisation pour les syndicats indépendants d’exister. C’est dans ce contexte de changements que se déroule l’action de that I love. Tout commence au printemps 1981. Janek, 17 ans, son frère et ses deux meilleurs amis, ne vivent que pour leur groupe de punk rock WCK (Wszystko, Co Kocham, en anglais ATIL : All That I Love) C’est au travers du regard de l’adolescent que nous allons vivre les bouleversements qui s’opèrent en Pologne. Jacek Borcuch tenté un pari difficile qu’il gagne haut la main. En effet, avec ce film il réussit, sans pour autant mettre en scène une seule manifestation, à montrer avec clarté la révolution sociale qui a secoué la Pologne au début des années 80. Cette période est également celle de l’avènement du punk, musique bien évidemment conspuée par l’autorité 22 communiste. Janek va le découvrir à ses dépens. Devenir un apôtre du no future dans un pays où la censure est omniprésente et dont le gouvernement prêche un avenir idéal dans lequel chacun a sa place et pour lequel tous doivent contribuer main dans la main, peut conduire à avoir de gros problèmes. Tout cela, Borcuch l’exprime de manière très originale grâce à son héros, Janek, superbement interprété par Kosciukiewicz. D’ailleurs, la ressemblance entre le prénom du personnage et celui du réalisateur n’est sans doute pas fortuite. On ressent devant All that I love, un regard très subjectif sur les évènements qui ici, même s’ils ont une dimension nationale, sont relatés au travers d’un monde restreint, le petit univers d’un adolescent qui en quelques mois et par la force des choses va devenir un homme. Son père, justement joué par Andrzej Chyra est officier de marine, membre du Parti. Le personnage est ambigu, malgré les obligations dues à sa fonction, il soutient son fils quoiqu’il advienne, jusqu’à lui offrir la possibilité de répéter avec son groupe dans la salle de spectacle de la base militaire dans laquelle il travaille. L’amour paternel est ici mis en image avec tant de cœur que l’on ne peut qu’être profondément touché par la relation entre le père et son fils. Jacek Borcuch, réussit également avec brio à mettre en scène un autre amour, le premier, maladroit et compliqué, mais intense et véritable. Cet amour on le lit dans le regard Frycz qui interprète magistralement Basia, la petite amie de Janek. Entre les deux adolescents, rien n’est simple car le père de la jeune fille est un fervent activiste de Solidarnosc et ne peut tolérer que sa fille ne s’en amourache d’un fils de militaire. Pourtant les deux tourtereaux vont tâcher de surmonter toutes les difficultés. ’ Ainsi All that I love bénéficie d’un casting extraordinaire. Chaque acteur sert l’intrigue avec un immense talent, offrant à la pellicule un grand réalisme. Mais ce n’est pas tout. La réalisation elle-même est impeccablement maîtrisée. Presque toujours en mouvement, des mouvements légers, fluides, la caméra symbolise parfaitement les changements qui s’opèrent non seulement dans le pays mais aussi dans le cœur et l’âme de chacun des personnages. L’image est lumineuse et offre une palette de couleurs incroyables, magnifiques, comme pour signifier que malgré les doutes quant à l’avenir, il y a toujours un espoir, pourvu que l’on garde foi en soi et en ses convictions, pourvu qu’on ne baisse jamais les bras et que l’on se batte pour ce en quoi l’on croit. Pour finir, la sortie de ce film à l’époque actuelle force à faire le parallèle avec les évènements qui se déroulent actuellement dans le monde arabe. Les révolutions qui ont lieu actuellement sont sensiblement identiques à celles qui se sont déroulées en Europe de l’Est durant les années 80. All that I love porte donc l’espoir que la démocratie s’impose à travers le monde sans que les pays occidentaux n’interviennent de façon militaire et ne fassent 23 preuve d’une ingérence incontrôlée comme ce fut le cas en Irak ou en Afghanistan. Le film rappelle que la démocratie peut naître de la volonté d’un peuple de s’affranchir de la dictature quelle qu’elle soit. Ainsi, même si Jacek Borcuch porte ici son regard sur le passé, son film est un véritable message d’espoir pour l’avenir. Lorsqu’un peuple est uni et que tous s’expriment d’une même voix, avec une volonté commune, tout devient possible. Aucune dictature n’est éternelle ni assez puissante pour ligoter et bâillonner tout un peuple qui a soif de liberté. Jacek Borcuch nous rappelle également que toute initiative, même la plus infime, comme celle d’offrir un concert à une centaine de personnes, peut changer les choses. Alors, pour nous aussi, Français sous le joug d’un président mégalo et qui semble si loin de toute réalité, il y a dans All that I love un message : sculptez, peignez, chantez, écrivez, filmez, en un mot, créez ! Vous êtes, nous sommes, l’avenir. All that I love est donc une petite pépite, à découvrir absolument ://cineflip.fr/accueil/?p=3358 24 Cine-emotions http://cine-emotions.blog4ever.com/blog/lire-article-321516-2295828all_that_i_love___du_punk_dans_une_pologne_en_muta.html All That I Love : du punk dans une Pologne en mutation Punk rock et contestation dans une Pologne en pleine mutation politique veulent ne faire qu'un pour le premier film du réalisateur polonais Jacek Borcuch, All That I Love La Pologne. Printemps 1981. L'époque est à la contestation. Quatre amis qui n'aiment rien tant que gratter leurs guitares et martyriser les fûts de batterie créent un groupe. Leur passion ? Le rock. Le punk rock, plutôt : Anarchy ! No future ! Et tous ces slogans revigorants… Dans les rues, le syndicat Solidarité de Lech Waleza déclenche des grèves massives. L'époque est à la répression. Et le punk rock n'est pas très bien vu des autorités Loin de surfer sur et dans l'esprit de films sociaux façon britannique par exemple, ce film polonais qui se voudrait plus personnel et témoignage sociale finit par pondre l'ennui. Le cynisme et l'humour sont relativement absents, autant que le contexte politique des années 80 polonaises, où la morosité et le marasme économique primaient sur le reste. Plutôt que de 25 faire un film politique un tantinet engagé, Jacek Borcuck (qui signe son troisième long, mais le premier distribué en France) croit pouvoir nous toucher avec une œuvre portée sur la jeunesse et principalement la vie adolescente. Le sujet se prêtait pourtant à un véritable film politisé, mais la distance reste durant tout l'ensemble du film. Quatre adolescents qui forment un groupe de punk-rock dont on entend trop peu de morceaux dans la bande originale (deux en une heure, alors que la musique semble être un point central, c'est limité) et qui symbolisent inconsciemment ce que désire la jeunesse à l'époque. S'évader à travers les paroles hargneuses d'une chanson qui prône la liberté pour une jeunesse fatiguée, ça parle lorsque c'est joué, mais l'effet s'estompe trop rapidement, laissant place à une sorte de morosité et à une volonté de s'attacher à la « vie adolescente » que l'on aimerait résumer à : Janek (un intéressant Mateusz Kosciukiewicz) va t-il s'offrir la belle quadragénaire du quartier ? Ce qui aurait pu être un film symbolique sur cette période qui marque le début de répulsion contre le régime communiste en place impulsé par Solidarnosc, finit dans une langueur décevante. Trop personnel probablement, pas assez pertinent dans son ensemble, All That I Love reste un film parfois charmant, finalement doux, et loin d'être inoubliable. ://cine-emotions.blog4ever.com/blog/lire-article-321516-2295828- all_that_i_love___du_punk_dans_une_pologne_en_muta.html 26 ://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=16106 All that I love - l’assaut du punk-rock polonais mardi 19 avril 2011 Plongée au coeur de la contestation polonaise du début des années 80, All that I love est le troisième long-métrage de son auteur et le premier à sortir en France. A découvrir. L’argument : La Pologne. Printemps 1981. L’époque est à la contestation. Quatre amis qui n’aiment rien tant que gratter leurs guitares et martyriser les fûts de batterie créent un groupe. Leur passion ? Le rock. Le punk rock, plutôt : Anarchy ! No future ! Et tous ces slogans revigorants... Dans les rues, le syndicat Solidarité de Lech Waleza déclenche des grèves massives. L’époque est à la répression. Et le punk rock n’est pas très bien vu des autorités ... Notes : Tourné en 2009, ce troisième long-métrage de Jacek Borcuch (après Kallafiorr et Tulips, non distribués en France) est en grande partie autobiographique et évoque l’adolescence turbulente de son auteur. Celui-ci se remémore donc les tourments de cet âge difficile, mais aussi la naissance de la contestation du début des années 80 en Pologne. Si le film se concentre davantage sur la musique punk-rock, elle doit être mise en rapport avec la percée du syndicat Solidarnosc et la répression de toute liberté à partir de la loi martiale de 27 1982. Autant de bonnes raisons d’aller découvrir ce film en salles à partir du 20 avril 2011. C’est Marc Guidoni qui distribue. ://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=16106 28 http://www.palmaresmagazine.com/index.php?page=critiques&id_contenu=351&id_fiche=51 All That I Love Des lycéens s'adonnent au punk en pleine Solidarnosc : ce "teen m ovie" de Jacek Borcuch est sauvé de l'insignifiance par ses acteurs et son goût de la nuance All That I Love manque de caractère et d'aspérité. Petits mecs insolents de jeunesse, éducation sexuelle par une initiatrice plus âgée, premier amour douloureux, musique rock, des fringues des années 80 dont rêve le public branché d'aujourd'hui : tous ces éléments, ici mélangés, devraient sentir le souffre. Ce n'est pas le cas. Jacek Borcuch, le réalisateur, préfère le parfum d'ambiance aux effluves de sueur. C'est son droit, mais c'est dommage. Le film d'ado plaît davantage lorsqu'il est turbulent, quand il excelle dans l'art de donner trop d'importante à des choses qui, si elles survenaient à n'importe quel autre âge de la vie, n'en auraient aucune. All That I Love reste sage, malgré son orientation musicale punk (les morceaux interprétés sont d'ailleurs des créations originales) et son contexte socio-politique (la division des Polonais et le spectre de la guerre civile), d'ailleurs évoqué avec une nuance appréciable. Pas de manichéisme : le commissaire à la censure ne se préoccupe des paroles d'une chanson que si leur auteur l'a fait cocu, et le père militaire permet à son fils de répéter avec son groupe dans l'un des hangars de sa base. Cette figure paternelle se trouve à l'origine des deux moments les plus forts du film : son image étendard – les musiciens, guitare en bandoulière, croisant des soldats aux pas et en rangs serrés – et sa scène la plus tendre, où le père et le fils, endeuillés, s'avouent sans se le dire explicitement leur tendresse réciproque. Dans ce dernier moment s'exprime le talent de deux interprètes convaincants, Andrzej Chyra, uniforme raide au coeur tendre, et Mateusz Kosciukiewicz, aux faux airs de Josh Hartnett ou de Gaspard Ulliel - ça dépend de la lumière - et qui, s'il était américain, serait déjà en route pour la gloire. http://www.palmaresmagazine.com/index.php?page=critiques&id_contenu=351&id_fiche=51 29 S http://www.lexpress.fr/culture/cinema/all-that-i-love_982493.htmlortie cinéma du 20 avril All That I Love, lisse et consensuel Par Xavier Leherpeur (Studio Ciné Live), publié le 19/04/2011 à 18:00 Des punks dans les années 80. Un beau sujet mal maîtrisé. Au cinéma comme dans les supermarchés, il faut se méfier des emballages prometteurs. Exemple avec cette fiction, centrée autour d'un groupe de jeunes punks révoltés (lapalissade !) dans la Pologne des années 80, époque où Lech Walesa et son syndicat Solidarité combattent le pouvoir communiste. L'art contre les régimes dictatoriaux, beau sujet. Mais à l'écran, c'est malheureusement une fiction lisse, consensuelle, avec personnages archétypaux et interchangeables, situations prévisibles, interprétation inégale et mise en scène télévisuelle. S http://www.lexpress.fr/culture/cinema/all-that-i-love_982493.htmlortie cinéma du 20 avril 30 http://www.iletaitunefoislecinema.com/critique/4463/all-that-i-love All That I Love Un film de Borcuch Avec Kosciukiewicz Sexe, rock & Solidarnosc. Jacek Borcuch filme la Pologne de 1981 avec la mièvrerie et l'indigence d’une série pour ados. Article de Gildas Mathieu Déjà, ça part très mal. All that I love s’ouvre sur des images d’archives : banderoles, pancartes et défilés rappellent les mouvements de grève qui secouèrent la Pologne en 1981. Jacek Borcuch entend sûrement camper le décor, redonner vie à cette époque. Mais dès le générique il traite l’arrière-fond politique comme une simple carte postale, jouant sur le folklore. Aux couleurs désaturées s’ajoutent quelques surimpressions, façon tags sur les murs. Poings tendus, sigles anarchistes, inscriptions « No Future » et autres « Punk not dead » grattent la pellicule et posent le niveau d’ambition du film : un gribouillage de lycéen sur un cahier d’histoire. Inventivité : zéro. Réflexion : zéro. Peu importe, puisque ces premières minutes titillent la fibre nostalgique – clin d’œil aux anciens, appel du pied aux jeunes. La révolte se résume ici à de jolis slogans, des codes faciles et une bande-son d’enfer. Armé de ses dix-sept ans, de sa belle gueule et de toutes ses dents, Janek vit uniquement pour la musique. Avec son frère et deux amis, il monte un groupe de punk, baptisé Wszystko co kocham – All that I love. « Tu es un romantique » lui glisse la jolie Basia, qu’il raccompagne 31 après les cours. Allons bon, réplique le blondinet, « le punk ne peut pas être romantique » ! Le film s’acharne pourtant à lui donner tort, mariant sueur et eau de rose, drapeau noir et fleur bleue. D’un côté paroles crues et concerts sauvages, de l’autre clavier bien tempéré et ballades dégoulinantes. Jacek Borcuch s’adresse clairement aux midinettes et multiplie les scènes d’une naïveté confondante : premier baiser sous un lampadaire, méditation face à la mer… Il empile les clichés visuels avec une aisance remarquable : expédiant une cassette à un festival, Janek souffle sur l’enveloppe pour lui souhaiter bonne chance ; après une prestation devant un public en délire, les quatre garçons dans le vent sautent au ralenti sur la plage… Au bout d’une demi-heure, le général Jaruzelski décide que ça suffit et décrète la loi martiale. Commence alors un autre récit, plus captivant a priori. Mais le scénario ne tire aucun relief de cette situation historique, et déroule gentiment un programme attendu : le père de Janek est un militaire de carrière, tandis que le père de Basia, vous l’aurez compris, bat pour Solidarnosc. Les deux tourtereaux rejouent alors Roméo et Juliette dans les cages d’escalier, bravant le couvre-feu. Leur histoire impossible mène logiquement à la séparation : cela permet au cinéaste de s’offrir une séquence poignante, où Janek revoit sa dulcinée marcher dans les blés ; fou de douleur, il peint dans un hangar « Basia, je t’aime » – le « A » sauce anarchiste évidemment… Cette rupture offre sa meilleure partie au film, qui délaisse la ville pour la campagne et se recentre sur les adultes. Mais là encore le décès de la grand-mère ne constitue qu’une parenthèse, lourdement appuyée par des plans symboliques : les vagues se brisent, des oiseaux s’envolent… Après la mort, la vie continue, trois secondes et on n’en parle plus. D’ailleurs, sitôt cette affaire réglée, le jeunisme reprend ses droits et Janek rigole en bas de l’immeuble avec ses potes. D’une platitude complète, la mise en scène illustre sagement tous ces poncifs. Quand Janek fait du piano, le cinéaste prend soin de composer des cadres fixes et horizontaux, afin de souligner la rigidité de la musique classique. A l’inverse, lorsqu'il se lâche au micro, la caméra à l’épaule accentue son énergie et sa fébrilité. Ou quand la forme redouble le fond, pourtant déjà prêt-à-penser. Le casting distribue les rôles selon une partition mécanique : la femme mûre initie à la sexualité, la jeune fille à la douceur ; derrière l’uniforme, le père est un brave homme qui comprend son fils, tandis que le voisin galonné n’est qu’un censeur jaloux. Autant d’oppositions stupides, qui achèvent de rendre insipide ce produit sans âme ni personnalité. http://www.iletaitunefoislecinema.com/critique/4463/all-that-i-love 32 http://www.espace-1789.com/cinema.php?id=682 ALL THAT I LOVE La Pologne, printemps 1981. Solidarnosc déclenche des grèves massives et fait souffler un vent de liberté et d’impertinence. Janek a 17 ans et vit avec ses parents près de Gdansk. Il crie ses rêves et ses passions adolescentes dans ses chansons punk-rock. Mais le totalitarisme soviétique n’est pas encore mort, et le brutal coup d’état militaire de décembre va précipiter toute une génération dans l’âge d’homme. « Les luttes politiques, syndicales et sociales composent la toile de fond du film de Jacek Borcuch, mais une toile de fond qu’il a su laisser discrète, et non péniblement didactique. Le premier plan est magnifiquement occupé par de vrais personnages d’adolescents en révolte, en désir de s’épanouir, de s’indigner, et qui découvrent la complexité de l’existence. » Marc Guidoni, distributeur. De Jacek Borcuch-Pologne – 2009 – 1h35 – VO-Avec Mateusz Kosciukiewicz, Olga Frycz, Jakub Giersza http://www.espace-1789.com/cinema.php?id=682 33 http://www.maisondelaculture-amiens.com/www/spectacles/all_that_i_love/fiche/458 ALL THAT I LOVE réalisation : Jacek Borcuch Pologne. Printemps 1981. Solidarnosc déclenche des grèves massives et fait souffler un vent de liberté et d’impertinence. Janek a 17 ans et vit avec ses parents près de Gdansk, le foyer de Solidarnosc. Il crie ses rêves et ses passions dans des chansons punks. Mais le totalitarisme n’est pas mort et le brutal coup d’état de décembre va précipiter toute une génération vers l’âge adulte. C’est à une double naissance que nous assistons dans All that I love, celle d’un pays commençant à se libérer de la dictature, celle d’adolescents accédant à l’âge dit «adulte». Au cœur du film, le personnage de Janek dont la révolte individuelle et viscérale trouve un écho dans celle, massive et politique, de Solidarnosc. Sans être didactique, Jacek Borcuch intègre parfaitement l’itinéraire du personnage à la toile de fond qu’est le mouvement social. Remarquablement interprété, le personnage de Janek symbolise à la fois la révolte polonaise de 1981 et ce moment rare d’un désir adolescent de liberté absolue. Un film qui captive. (Première) http://www.maisondelaculture-amiens.com/www/spectacles/all_that_i_love/fiche/458 34 LDU MOIS http://www.studiocine.com/pdf/carnets/289-avril11.pdf All that I love Pologne, printemps 1981. Le syndicat Solidarnosc déclenche des grèves, le peuple gronde contre le gouvernement communiste et la loi martiale est imposée par les militaires. Dans ce climat de rébellion, quatre amis créent un groupe de punk-rock appelé ATIL (All That I Love). Janek, dix-sept ans, le leader, dont le père est dans l’armée, tombe amoureux de Basia, fille d’un syndicaliste contestataire… Troisième long métrage de Jacek Borcuch, on sent que ce récit semi autobiographique le touche de près, d’autant plus qu’il faisait partie,jeune, d’un groupe de rock (avec son frère maintenant compositeur de la musique de ses films). Son intelligence est d’avoir reconstitué le contexte historique sans jamais le mettre au premier plan. Mais cette toile de fond, très prégnante, influe de façon importante sur les vies des personnages. En mêlant petite et grande histoire, Jacek Borcuch signe le récit d’une adolescence qui aurait pu être ordinaire (bières, filles et rock) et la chronique historique d’un pays en train de basculer. Cet équilibre délicat et maîtrisé est passionnant. Le film en rappelle d’autres. Le pouvoir contestataire de la musique rock et les démêlés avec la censure font penser au film de Bahman Ghobadi, Les Chats persans (même si Jacek Borcuch ne court pas les risques de son collègue). Quant à parler en biais de l’histoire relativement récente de son pays, le film rejoint là (mais dans un style très différent), le beau Santiago 73 post mortem de PabloLarrain. All that I love rend bien la peur et les risques encourus par l’opposition au totalitarisme ; ainsi le père de Janek risque-t-il la prison pour « avoir fourni de l’aide et prêté du matériel pour une manifestation antisocialiste». Excellemment joué par le jeune MateuszKosciukiewicz (Janek) qui crève l’écran et par Andrzej Chyra, son père, acteur de tous les autres films du réalisateur, et assez incroyable dans son rôle de militaire contrarié par ses idéaux libertaires et vraiment déchirant dans certaines scènes avec son fils. Ce Roméo et Juliette (en nettement moins grave), qui pou rait aussi s’appeler Quatre garçons dans le vent, est plein de fraîcheur et d’ énergie, bref, c’est une vraie découverte http://www.studiocine.com/pdf/carnets/289-avril11.pdf 35 http://www.kinopolska.fr/data/files/66/58/66582399647d7ab/PROGRAMME_KINOPOLSK A_2011.pdf Du 27 janvier au 6 février 2011, KINOPOLSKA propose un programme ambitieux dont le but est de promouvoir la connaissance du jeune cinéma polonais, tout en rappelant le passe d'une cinématographie reconnue auparavant comme l’une des plus intéressantes et novatrices en Europe. Cette année, la manifestation rend également hommage a Solidarno•ć, 30 ans après la naissance de ce Syndicat qui a fait tomber le gouvernement communiste en Pologne. All that I love (Wszystko co kocham) Janek, son frère et ses copains de lycée expriment leur rage de vivre a travers la musique. Ce n’est pas une musique qui pourrait plaire aux adultes et encore moins aux gardiens du régime. Mais le vent de l’histoire est en train de tourner. Janek, le fils de militaire pourra-t-il aimer la fille d’un militant de Solidarno•ć ? Les obstacles à leur amour s’accumulent, mais la joie d’aimer, la joie de vivre, la joie d’être jeune, demeurent. Un film d’une grande fraîcheur, porté par le rôle de Mateusz Ko•ciukiewicz (Janek), surnommé le « James Dean polonais ». Le film a été choisi pour représenter la Pologne aux Oscars. http://www.kinopolska.fr/data/files/66/58/66582399647d7ab/PROGRAMME_KINOPOLSK A_2011.pdf 36 conception graphique : sevanova - labelidee Photos et dossier de presse téléchargeables sur : www.allthatilove.fr sundance 2010 Rotterdam 2010 conception graphique : sevanova - labelidee candidat Pologne oscars® 2011 Avec Mateusz KOSCIUKIEWICZ, Andrzej CHYRA, Olga FRYCZ, Jakub GIERSZAL Synopsis Intentions d’écriture et de réalisation Intentions de distribution Présentation du réalisateur Jacek BORCUCH Entretien avec le réalisateur Le jeune cinéma polonais : entre héritage et nouveaux défis Les années 80 en Pologne : une décennie chaotique. La musique punk et l’histoire dans la Pologne des années 80 Fiche technique & artistique Marc GUIDONI et Fondivina Films (Pologne - 2009) Titre original "Wszystko co kocham" Avec Mateusz KOSCIUKIEWICZ, Andrzej CHYRA, Olga FRYCZ, Jakub GIERSZAL Long-métrage de fiction - 95 minutes - couleur - 35mm version originale polonaise avec sous-titres français SORTIE EN SALLES LE MERCREDI 20 AVRIL 2011 Contact distribution : Contact Presse : Marc GUIDONI Rémi FORT, Yannick DUFOUR Fondivina Films +33 6 88 24 92 51 [email protected] 9, Allée de la Santé 69005 Lyon Agence MYRA +33 1 40 33 79 13 [email protected] 10, Passage du chantier 75012 Paris 3 Synopsis Pologne. Printemps 1981. Il y a exactement trente ans... Solidarnosc déclenche des grèves massives et fait souffler un vent de liberté et d’impertinence. Janek a 17 ans et vit avec ses parents près de Gdansk. Il crie ses rêves et ses passions adolescentes dans ses chansons punk-rock. Mais le totalitarisme pro-soviétique n’est pas encore mort, et le brutal coup d’état militaire de décembre va précipiter toute une génération dans l’âge d’homme… Intentions d’écriture et de réalisation : Dans chacune de nos vies, nous avons connu ces quelques années flottantes pendant lesquelles on n’est plus un enfant, mais on n’a pas encore franchi le seuil de l’âge adulte. Une période pendant laquelle se jouent beaucoup de premières fois : première gorgée de vin, première déception intense, première révolte, premier grand amour… Une époque remplie d’espoirs et de rêves. Pour Janek et ses amis, la grande Histoire - manifestations, grèves, loi martiale - se déroule en arrière-plan. Mais le plus important, c’est la passion de la vie et de la jeunesse, la musique, le sexe et les premières passions amoureuses, le sel de l’existence. Ce monde idéal de la jeunesse va se heurter violemment à celui des adultes, dont Janek va découvrir qu’il ne présente pas d’échappatoire. Il va devoir l’affronter et apprendre à se battre pour ceux qu’il aime et pour son avenir Jacek BORCUCH 4 Intentions de distribution : Pourquoi se lancer dans la distribution de ce film en France ? ALL THAT I LOVE a été pour moi un authentique coup de foudre lors du dernier Festival de Rotterdam. Ce film m’a profondément touché par les résonances qu’il avait dans ma propre histoire personnelle. Né en 1967, je fais partie d’une génération qui a été adolescente pendant que la Pologne de Solidarnosc s’éveillait. Nous avons été si nombreux à soutenir à distance ces combats et à partager le désarroi du peuple Polonais lors du coup d’état militaire de décembre 1981. Trente ans ont passé, mais les souvenirs de ces premiers émois militants sont intacts. De même que les souvenirs de la musique punk de ces années-là et qui, sans que nous le sachions, traversait le rideau de fer. Musique devenue emblématique et que les jeunes générations redécouvrent aujourd’hui… Les luttes politiques, syndicales et sociales composent la toile de fond du film de Jacek BORCUCH, mais une toile de fond qu’il a su laisser discrète, et non péniblement didactique. Le premier plan est magnifiquement occupé par de vrais personnages d’adolescents en révolte, en désir de s’épanouir, de s’indigner, et qui découvrent la complexité de l’existence. Marc GUIDONI 5 Réalisateur Jacek BORCUCH Né en 1970, à Kwidzyn, en Pologne. Jacek BORCUCH a une trajectoire très personnelle dans le cinéma, car il a étudié avec autant d’énergie et de talent dans trois domaines : l’art dramatique, la philosophie et la musique, du piano classique à des créations beaucoup plus contemporaines. La volonté d’écrire et de mettre en scène ses propres films est venue assez naturellement après quelques années de maturation, pour pouvoir tisser ensemble ses propres expériences et apprentissages dans les trois domaines qui le passionnent. ALL THAT I LOVE est son troisième long-métrage. Filmographie de Jacek BORCUCH scénariste et réalisateur : 2009 ALL THAT I LOVE (WSZYSTKO CO KOCHAM) Long-métrage, 35 mm, couleur, 95 minutes Récompenses et festivals pour le film et son équipe : 2010-2011 : Sélectionné par la Pologne pour concourir aux Oscars® 2011 2010 : Sélections à Pusan, Sundance et Rotterdam 2010 : En France, sélections entre autres à Arras, Pau, Les Arcs 2010 : Festival de Wrzesnia - Meilleur Film, Meilleure Musique, Révélation masculine 2010 : Polish Film Festival Los Angeles - Hollywood Eagle Award 2010 : New York Polish Film Festival - Meilleur Film 2010 : Festroia Film Festival - Prix de la Presse, Prix Confédération Internationale Art et Essai 2010 : Festival de Bruxelles - Meilleur Scénario 2009 : Festival de Gdynia - Prix Direction artistique, Prix du Public, Prix des Distributeurs 6 2004 TULIPS (TULIPANY) Long-métrage, 35 mm, couleur, 92 minutes Récompenses et festivals pour le film et son équipe : 2004 : Meilleure actrice - Malgorzata BRAUNEK au Polish Film Festival de Gdynia 2004 : Vainqueur du Polish Film Academy Award de la meilleure actrice 2004 : Vainqueur du Polish Film Academy Award de la meilleure musique 2004 : Brussels European Film Festival - Compétition 2004 : International Film Festival of India - Compétition 2004 : New York Polish Film Festival - Compétition 2004 : Polish Film Festival Los Angeles - Compétition 2004 : Haïfa International Film Festival - Compétition 2000 KALLAFIORR Long-métrage, 35 mm, couleur, 90 minutes Filmographie de Jacek BORCUCH acteur 2005 : Persona non grata, de Krzysztof ZANUSSI 2004 : W dol kolorowym wzgórzem, de Przemyslaw WOJCIESZEK 2004 : Czwarta wladza (Fourth Power), de Witold ADAMEK 1999 : Dlug (Debt), de Krzysztof KRAUZE 1999 : Kallafiorr de Jacek BORCUCH 1998 : The White Raven, de Andrew STEVENS 7 Entretien avec Jacek BORCUCH Lors de la sélection du film à Sundance 2010, premier film polonais sélectionné à ce festival. Quelle est l’origine de votre film ? Est-ce votre histoire ? Totalement mon histoire oui. Inspirée de mes propres souvenirs. J’ai fait ce long voyage dans ma mémoire pour y retrouver des conversations, des situations, des émotions… C’est à l’opposé de mon film précédent, "TULIPS", dans lequel j’essayais d’imaginer le passé comme j’aurais souhaité qu’il soit. Ici, je voulais que tout soit à 100 % vrai. Étiez-vous également musicien ? Oui, j’ai été musicien toute ma vie, et pendant de nombreuses années, j’ai essentiellement évolué dans le monde de la musique. C’est pour cela que vous avez choisi la musique de groupes punk polonais ? Oui, car j’ai été élevé avec cette musique. Dans l’histoire du punk rock polonais, les gens se rappellent de nombreux groupes différents : Dezerter, Brygada Kryzys, Siekiera. Pour moi, c’est le groupe Wyidealizowana Ciemnosc, en abrégé "WC", qui a été fondamental. Alors, mes producteurs ont fait l’acquisition des droits des morceaux du groupe. Mes acteurs ont répété pendant de longues semaines, et ils ont fini par tout jouer en live, sans aucun playback. 8 On vous a parfois reproché en Pologne qu’il n’y avait pas assez d’éléments purement historiques dans votre film, que vous n’avez pas assez détaillés le rôle de la loi martiale ? Je n’ai pas souhaité faire un film sur le coup d’état militaire de 1981 et sur l’état de siège, mais un film sur le passage à l’âge adulte… Vous savez, pendant la seconde guerre mondiale, ma grand-mère a été envoyée en travaux forcés en Allemagne. Elle y a travaillé pendant 5 ans, a gagné un peu d’argent qu’elle envoyait chez elle. Mais ce n’était finalement pas le plus important pour elle. Le plus important, c’est qu’elle y a rencontré mon grand-père, qu’ils ont été follement amoureux et qu’ils ont eu leur premier enfant. Bien des années plus tard, en y repensant, elle m’a dit que malgré toutes ces difficultés, c’était de loin la plus belle période de sa vie. Pas parce que c’était la guerre bien sûr, mais tout simplement parce qu’elle était jeune à cette époque… C’est un peu la même chose en ce qui me concerne. C’est à l’époque du film que j’ai grandi, et la loi martiale a tout naturellement fait partie de ma vie. Mais en réalité, c’était une époque incroyable : je me souviens des écoles fermées, de cette atmosphère révolutionnaire, de ce sentiment partagé que nous avions un ennemi commun et que si nous nous levions tous ensemble pour nous battre, nous pouvions gagner toutes les batailles. Mateusz Kosciukiewicz, l’acteur principal de votre film est vraiment étonnant. Comme acteur vous-même, avez-vous vos propres méthodes de travail sur le plateau ? Oui, c’est peut-être une particularité de ma manière de diriger les acteurs : je sais ce que cela signifie de jouer, le type de remarques qui ont un sens et celles qui ne servent à rien, ce qu’il faut chuchoter à l’oreille d’un acteur et ce qu’il faut au contraire hurler sur le plateau. On trouve beaucoup de bons acteurs, mais c'est toujours difficile de trouver de vraies personnalités. Que vous travailliez avec un acteur très expérimenté ou avec un débutant, il faut passer beaucoup de temps à se parler, à se voir, échanger, écouter, parfois rester tout simplement silencieux et laisser grandir cette alchimie précieuse entre vous. Il n’est pas possible de faire un film sur des choses si intimes sans confiance mutuelle, sans la certitude qu’au-delà du film, du plateau, du cadre du travail, nous avons des vies dans lesquelles nous accordons de l’importance aux mêmes choses. Source : Gazeta Wyborcza, Principal quotidien polonais, janvier 2010. 9 Le jeune cinéma polonais : entre héritage et nouveaux défis "ALL THAT I LOVE", le troisième film de Jacek BORCUCH, s’inscrit dans un nouveau courant qui traverse la cinématographie polonaise : un regain d’intérêt pour l’histoire la plus récente du pays. Les critiques de films polonais, habitués par des WAJDA et des KIESLOWSKI à voir dans leur production un commentaire historique et social, reprochaient depuis 1989 aux jeunes cinéastes de ne pas s’intéresser à la réalité environnante, de ne pas s’attaquer aux bouleversements que traversait la Pologne, pourtant si passionnants du point de vue de l’Histoire : la chute du régime en 1989 et la découverte, avec la liberté, d’un nouveau modèle économique. Sans parler de l’époque communiste : les jeunes réalisateurs faisaient comme si elle n’existait pas, comme si leurs aînés avaient largement épuisé le sujet. C’est précisément ce nouveau modèle économique qui, dans les années 90, a fait pression sur le cinéma. Les investisseurs, comme les banques, réclamaient des blockbusters. Les années 90 voient ainsi éclore pléthore de films légers, faits pour divertir plutôt qu’inquiéter ou remettre en question. Les films d’auteur, par manque de financements, étaient produits à la va-vite, les tournages courts. Le pays changeait, mais le cinéma ne suivait pas. Les films comme "ALL THAT I LOVE" sont le signe de l’inversion de cette tendance. Soudain les jeunes réalisateurs ont décidé de scruter la difficile histoire du XX siècle. L’année précédente, le film de Borys Lankosz "LES TRIBULATIONS D’UNE AMOUREUSE SOUS STALINE" a drainé le premier week-end de sa sortie 66 000 spectateurs, un record pour la Pologne. Ce premier film de Borys Lankosz a raflé les Lions d’or la plus haute récompense au festival de film polonais de Gdynia. 10 Pour une fois les critiques et le public ont été unanimes et tout le monde a plébiscité cette chronique drôle et grinçante des années cinquante, quand la Pologne, venant de subir l’occupation hitlérienne, est tombée sous la coupe de Staline. Autre révélation de cette année 2010 : "LA MAISON DU MAL" de Wojciech SMARZOWSKI, une stylisation des années 70, un sombre polar se déroulant dans la campagne polonaise profonde sur fond de neige et d’eau-de-vie de production artisanale. La Pologne communiste de SMARZOWSKI est un peu caricaturale, mais le cinéma réaliste n’était pas son propos. SMARZOWSKI a réussi à bien exprimer cette répulsion honteuse, exorcisée par de l’humour noir, que les jeunes peuvent avoir envers cette période. La réalisation du film est très soignée, ce n'est pas un hasard si la Pologne est connue pour ses chefs opérateurs : les images de "LA MAISON DU MAL" référent clairement à ces photos des années 70 aux couleurs un peu passées et un peu floues. Les jeunes réalisateurs se sont aussi intéressés à l’histoire la plus récente de leur pays en s’inscrivant dans le courant de cinéma social et engagé cher à la tradition de Krzysztof Kieslowski. Citons ici le film de l’actuel directeur de l’école de Lodz, Robert GLINSKI : "LES PETITS COCHONS" qui raconte l’histoire de jeunes garçons qui se prostituent à la frontière germano-polonaise pour quelques sous, une frontière qui demeure, comme le montre GLINSKI, une ligne de partage entre riches et pauvres, propice à l’éclosion de commerces illégaux en tout genre. On retrouve le très jeune acteur Filip GRABACZ dans un autre premier film : "MERE THERESA DES CHATS" de Pawel SALA qui scrute l’anatomie d’un meurtre sauvage d’une mère par ses fils et par là, la distension voire la dissolution des liens familiaux, si importants jusque-là en Pologne. Cette solitude croissante et la disparition de la solidarité, le mot d’ordre de Solidarnosc, est visible dans un autre premier film - "ZERO" de Pawel BOROWSKI. "ZERO" met en scène une grande ville où les destins s’enchevêtrent, se croisent pour finalement s’annuler. Est-ce Varsovie, Cracovie, Gdansk ? Qu’importe. Les gens se côtoient sans vraiment prendre le temps de s’écouter, leur vie de nouveaux riches et d’anciens pauvres toujours pauvres est minée par la solitude et vidée de sens. La description des mutations du pays loin des grandes villes n’est pas dénuée d’une douce poésie dans le cas de deux films d’Andrzej JAKIMOWSKI : "PLISSE LES YEUX" (2002) et "UN CONTE D’ETE POLONAIS" (2007, film sorti en France en 2008 et disponible en DVD). A noter également le démarrage prometteur de la carrière de Xawery ZULASWKI, qui avec ses deux premiers films "CHAOS" et "WOJNA POLSKO-RUSKA" a réussi à se faire un prénom. Son second long-métrage, adaptation d’un roman a succès de la bouillonnante Dorota MASLOWSKA (traduit en Français sous le titre de "Polocktail Party") a été un des grands succès du box-office polonais en 2009. Dernier succès assez surprenant en 2010, le premier film de Katarzyna ROLSLANIEC, "LES GALERIENNES" (Galerianki). Même si ce premier opus reste un peu gauche, le public a été conquis (un demi-million d’entrées) par l’histoire de ces jeunes filles qui passent leur vie dans les centres commerciaux en vendant leurs charmes contre du rimmel, du rouge à lèvres ou une paire de jeans. Cette amélioration progressive de la production cinématographique polonaise - certains parlent du réveil, voire pour 2009 de l’année-charnière - peut avoir plusieurs raisons. La création du Polish Film Institute en 2005 financé par un nouvel impôt sur les télévisions privées a été un acte important. Les films d’auteurs ont enfin trouvé leur source de financement, ce qui a eu un impact rapide sur la production : en 2005, on ne produisait en Pologne qu’une dizaine de films par an, on en est à 50 aujourd’hui. Le public a suivi et a plébiscité les productions nationales : 400 000 spectateurs il y a cinq ans contre 9 millions en 2010. L’école de film de Lodz ne jouait plus depuis longtemps son rôle de pépinière de talents et de moteur pour la cinématographie. Mais ici aussi les choses bougent, avec la création de deux écoles de cinéma : une sous la houlette du réalisateur Andrzej WAJDA (2001) et l’autre par l’acteur Boguslaw LINDA (2004). Ce qui pêche encore, ce sont les méthodes de distribution et l’ouverture sur le marché européen. 11 Les années 80 en Pologne une décennie chaotique En résumé… En détails… Les années 80 furent en Pologne une période très contrastée : d’un côté ce fut une décennie marquée par une crise économique profonde, par un ras-le-bol général, par des espoirs déçus et par la tristesse. Les images tremblotantes de l’époque montrent un pays de grisaille : les gens habillés de gris, les rues grises, aucune tache de couleur. Ceux qui entraient dans la période d’adolescence et commençaient leur vie consciente d’adulte se sont vus comme une génération perdue. Criblée de dettes depuis le début des années 70 et la tentative du Premier secrétaire du parti de l’époque, Edward GIEREK, de gagner la population à sa cause en introduisant sur le marché des denrées jusque-là introuvables, la Pologne est à bout de souffle en ce début d’une nouvelle décennie. Le nécessaire plan de rigueur, annoncé en début 1980, conduit à de plus grandes restrictions alimentaires et une nouvelle augmentation des prix. Les grèves éclatent dès février 1980. La grogne vient du Nord, des chantiers navals de Gdansk, comme dix ans plus tôt, des chantiers qui emploient à l’époque quelque 20 000 personnes. Cette contestation du pouvoir n’est pas sans lien avec l’élection en 1979 d’un pape polonais. Karol WOJTYLA devenu JEAN-PAUL II s’empresse de faire un voyage dans son pays natal en distillant ce message ô combien politique "n’ayez pas peur !". A Gdansk, la contestation est menée par un certain gringalet à moustaches : Lech WALESA. L’électricien de Gdansk ne réussira pas tout de suite : la grogne des ouvriers s’éteint pour se rallumer de nouveau à la mi-août suite au licenciement d’une collègue trop turbulente d’après le pouvoir communiste – Anna WALENTYNOWICZ. Véritable égérie de Solidarnosc, WALENTYNOWICZ apparaît dans "l’Homme de fer" d’Andrzej WAJDA (1981). Plus récemment, Volker SCHLONDORFF lui rend hommage dans son film "L'héroïne de Gdansk"(2006). Mais ce fut aussi le temps des changements et de la création de Solidarnosc, premier syndicat libre à l’est du Rideau de fer qui, malgré un premier coup d’arrêt, jouera un rôle crucial dans la chute du régime communiste. Ce fut donc une période chaotique, faite de grands espoirs et de désillusions encore plus grandes, qui accouchera finalement de la Pologne d’aujourd’hui. Au début de cette décennie, deux dates butoirs qui dessinent une parenthèse de joie et d’incrédulité : 31 août 1980 - 13 décembre 1981, comme le temps d’un "carnaval". Ce terme a été donné a posteriori et a joué un grand rôle dans la construction de la légende de Solidarnosc. Viennent ensuite des années sombres marquées par des hoquets sanglants d’un régime totalitaire lui aussi moribond pour aboutir aux grandes grèves de 1988, la Table ronde et les premières élections semilibres le 4 juin 1989 qui ont marqué la victoire incontestée de Solidarnosc. 12 Dès le 14 août 1980, les chantiers navals sont encerclés par l’armée et coupés du monde. Mais grâce à des journalistes étrangers présents à l’intérieur, les Occidentaux découvrent incrédules ces foules d’ouvriers en prière qui osent défier Moscou. Au bout de 18 jours d’occupation, de dramatiques négociations avec le pouvoir et le soutien de tout le pays, les ouvriers arrachent la victoire : le 31 août et devant les caméras du monde entier, Lech WALESA signe avec un stylo ridiculement grand les accords de Gdansk - l’acte de naissance du premier syndicat libre dans l’ancien bloc soviétique. Pour Solidarnosc, une bataille a été remportée mais pas la guerre. Le pays continue à s’enfoncer dans la crise avec une inflation voisinant les 100 % et la grogne sociale commence à inquiéter le Kremlin. C’est un général qui prend la tête du pays, le militaire guindé aux lunettes noires : Wojciech JARUZELSKI. Le 13 décembre 1981 il décide avec quelques autres militaires et dirigeants de parti d’instaurer la loi martiale. Pour éviter que l’URSS n’envahisse le pays, dira-t-il pour sa défense plus tard. En pratique le pays retombe dans le marasme et la marche vers la démocratie est stoppée pour 7 ans. Durant cette nuit très froide de décembre, des milliers de sympathisants de Solidarnosc sont mis sous les verrous, l’armée prend le contrôle du pays, les chars sont dans les rues, les frontières sont fermées, tous les vols annulés, les téléphones sont coupés. Les Polonais sont réveillés ce dimanche 13 décembre à 10 heures par leurs enfants qui ne peuvent pas regarder leur émission dominicale préférée : la télévision ne marche pas. La radio puis la télé transmettent en boucle le discours de Wojciech JARUZELSKI qui annonce la fermeture des écoles, l’instauration du couvre-feu et l’introduction de cartes de rationnement. Le régime n’hésite pas à user de la force pour mettre l’opposition au pas. Le 16 décembre, l’armée ouvre le feu sur les mineurs de Wujek en grève. Bilan : 9 morts et 21 blessés. Les années suivantes sont marquées par ces réactions violentes du pouvoir : en 1983, c’est l’assassinat de Grzegorz PRZEMYK, un lycéen torturé par la milice qui émeut la population, même si les circonstances de sa mort ne sont pas évoquées par des médias muselés par le pouvoir. En 1984, l’assassinat du prêtre Jerzy POPIELUSZKO, grand sympathisant de Solidarnosc, secoue tout le pays. Cependant la contestation s’organise : les journaux et les publications clandestins connaissent un épanouissement important. En 1983, le pape Jean-Paul II obtient des autorités polonaises l’autorisation de faire une nouvelle visite en Pologne qui vire à une tournée triomphale, lors de laquelle il rencontre le leader de Solidarnosc sous le nez des autorités. À la fin de l’année, Lech WALESA obtient le Prix Nobel de la paix. Les églises qui servent de relais au syndicat ne désemplissent pas. D’autres formes de contestation, plus décalées, s’organisent : les années 80 voient la naissance de "l’Alternative Orange", un mouvement anarchiste qui choisissait des formes de contestations loufoques inspirées du dadaïsme pour démasquer le côté surréaliste du système communiste. À Wroclaw, où le mouvement est né, des anonymes peignaient des armés de lutins sur les murs de la ville. À Varsovie, via une radio indépendante, les habitants d’un quartier sont priés d’éteindre et de rallumer les lumières dans leurs appartements à des heures précises. Les gens descendent dans les rues pour de grandes manifestations pacifiques et distribuent des fleurs aux miliciens. De grandes grèves contre la cherté de la vie éclatent dans tout le pays en 1988. Le pouvoir demande à Lech WALESA de désamorcer la bombe. Celui-ci donne son accord en échange de la légalisation de Solidarnosc. Commencent les négociations entre l’opposition et le pouvoir. Ces négociations dites de la Table ronde conduiront à la signature d’un accord en avril 1989. Quelques mois plus tard Solidarnosc rafle tous les sièges qui sont éligibles lors des premières élections parlementaires semi-libres depuis 1946. Tadeusz MAZOWIECKI, un des leaders de Solidarnosc, devient Premier ministre. Un an plus tard, Lech WALESA est élu président. La Pologne devient une démocratie. 13 La musique punk et l’histoire dans la Pologne des années 80 Jarocin : une petite ville de 25 000 habitants située à mi distance entre Varsovie et Berlin. Une gare, un stade, une salle polyvalente. Une bourgade sans histoire où la vie s’écoule paresseusement. Sauf peut-être durant l’été, quand un festival de musiques nouvelles attire quelques jeunes. RAS durant toute la décennie 70. Jusqu’en août 1980 où tout bascule. Quand deux gars de Varsovie, Jacek SYLWIN et Walter CHELSTOWSKI, débarquent à Jarocin et décident d’y installer un grand festival de punk-rock, qui deviendra immédiatement le plus grand festival indépendant de tout le bloc soviétique : une vraie enclave de liberté. Le succès dépasse toutes les attentes. 20 000 personnes débarquent dans cette bourgade perdue dès la première édition, avec sous le bras une miche de pain et une bouteille de lait pour quelques jours. La Pologne connaît en effet une grave crise de denrées alimentaires. Mais qu’importe l’estomac, pourvu qu’on ait la musique. Jarocin fait sa révolution et la nique au système communiste, juste avant le début des grèves des ouvriers des chantiers navals de Gdansk (août 1980). La chanteuse Kora du groupe Manaam fait chavirer les cœurs. Le concert de Dezerter est interrompu plusieurs fois. " Nous voulons être nous-mêmes " chante Zbigniew HOLDYS de Perfekt devant les foules en transe. Le groupe TILT parle d’un " monde étrange ", la formation au nom évocateur " La Crise " hurle tout simplement " je suis fatigué, j’en ai assez ". Ce qui est interdit ailleurs trouve sa place dans ces premiers morceaux punk. 14 Cette musique faite de bruit et de fureur éclate à Jarocin telle une bombe. Les autorités et la censure sont dépassées. Déjà sollicités ailleurs, désespérant de contenir la grogne sociale, les apparatchiks du parti ne comprennent pas cette musique et préfèrent voir la jeunesse se défouler au concert plutôt que dans la rue. Cependant la police secrète communiste sera présente chaque année à Jarocin pour observer, compter et tenter de cerner ce nouveau phénomène musical, comme en témoignent les épais dossiers rendus récemment publics. Le punk avec ses slogans pessimistes tombe sur un terrain particulièrement propice dans cette Pologne des années 80. Le cri " no future " avait une résonance particulière pour toute une génération. Ce qui explique une véritable déferlante de la musique punk-rock durant ces années-là. Les groupes pullulent. Wyidealizowana Ciemnosc (alias WC) à Gdansk, Dezerter à Cracovie, Brygada kryzys, TILT, Israel puis Lady Punk à Varsovie. Aller à un concert devient pour la jeune génération comme un acte civil de résistance. La musique devient le lieu de l’expression de la résistance contre le régime. Les textes se rapportent directement à l’actualité. Quand le général JARUZELSKI instaure la loi martiale, Brygada Kryzys fait un tabac avec le morceau " La guerre " et Maanam avec " La patrouille de nuit ", JARUZELSKI ayant introduit le couvre-feu. Les musiciens ont pourtant rarement été mis en prison, comme ce fut le cas des sympathisants de Solidarnosc, même si leur musique était peut-être tout aussi subversive que les grèves et les manifestations. Cependant les autorités tentent par d’autres moyens que la censure d’enrayer le mouvement : les usines ne fabriquent qu’un nombre limité de vinyles. Raison invoquée officiellement : le manque de matières premières. D’interminables queues se forment devant les magasins de disques à la sortie de chaque single. Mais c’est surtout le marché noir des cassettes copiées et recopiées qui bat son plein. Comme le confie Kazik STASZEWSKI de Kult au critique de musique britannique Chris SALEWICZ : Nous étions la voix d’une génération. Nous avons tenté non pas de nous opposer au système mais de vivre complètement en dehors de lui. Et je crois que nous avons réussi…" Tomek LIPINSKI de Brygada Kryzys raconte : " parce que notre groupe a refusé de jouer lors d’un congrès de jeunes communistes, Brygada Kryzys a été interdite de vie durant neuf mois ". Cet arrêt signera la fin de cette formation. D’autres fois les autorités décident d’interdire aux radios de diffuser tel ou tel groupe. Cela concerne surtout l’émission de Marek NIEDZWIEDZKI, devenue culte et diffusée chaque samedi à 20h au Programme 3 de la radio publique. Qu’importe : NIEDZWIEDZKI s’amuse à passer seulement quelques notes des morceaux interdits et tous les intéressés comprennent le message. 15 Fiche technique & artistique Un film de Jacek BORCUCH (Pologne - 2009) ALL THAT I LOVE Titre original "Wszystko co kocham" Long-métrage de fiction - 95 minutes Couleur - 35 mm. Version originale polonaise avec sous-titres français Scénario et réalisation : Jacek BORCUCH Directeur de la photographie : Michal ENGLERT Direction artistique : Elwira PLUTA Costumes : Magda MACIEJEWSKA Maquillage : Dominika GYLEWSKA Musique originale : Daniel BLOOM Son : Tomasz Dukszta, Bartlomiej WOZNIAK Montage : Agnieszka GLINSKA, Krzysztof SZPETMANSKI Directrice de production : Anna WYDRA Producteurs : Jan DWORAK, Kamila POLIT, Renata CZARNKOWSKA-LISTOS Production déléguée : Prasa & Film Co-production : TVP S.A. Film Agency, Canal Plus Pologne Participation du Polish Film Institute Interprétation : Mateusz KOSCIUKIEWICZ [Janek], Olga FRYCZ [Basia], Jakub GIERSZAL [Kazik], Andrzej CHYRA [Père de Janek], Anna RADWAN [Mère de Janek], Katarzyna HERMAN [Sokolowska], Mateusz BANASIUK [Staszek], Igor OBLOZA [Diabel], Marek KALITA [Sokolowski]. 16 Marc GUIDONI et Fondivina Films Marc GUIDONI a passé une quinzaine d’années dans des postes de management, de business développement et de marketing au sein de grands groupes Médias & Télécommunications (TF1, TDF, Orange). En 2006, il s’est lancé dans une aventure entrepreneuriale de producteur pour le cinéma et la télévision en créant sa société, Fondivina (www.fondivina.com). Il a produit plusieurs courts-métrages de fiction et documentaires qui ont été achetés par de grandes chaînes en France à l’étranger. Il a notamment travaillé avec Andrzej ZULAWSKI, Eric GUIRADO et Abderrahmane SISSAKO. Marc Guidoni fait partie depuis 2007 du Producer’s Network du Marché du film de Cannes et est consultant dans le secteur des industries culturelles et des médias. Amoureux du cinéma sur grands écrans, il est à l’initiative de la renaissance, aux côtés de Marc BONNY, du cinéma Comœdia, un complexe lyonnais d’art et essai de 6 salles (www.cinema-comoedia.com). Avec "ALL THAT I LOVE", Fondivina souhaite progressivement s’engager dans une activité de distribution de films indépendants en sortant un à deux films par an sur les années 2011 et 2012. 17 Distribution : Marc GUIDONI Fondivina Films +33 6 88 24 92 51 [email protected] Avec la complicité de : Maja Szymanowska Contact Presse : Rémi FORT, Yannick DUFOUR Agence MYRA +33 1 40 33 79 13 [email protected] NOTES Cette compilation de textes a été réalisée par l’équipe documentation de LA MAISON DE L’IMAGE à Aubenas à l’occasion des RENCONTRES DES CINEMAS D’EUROPE 2011 La Maison de l’image 9 boulevard de Provence 07200 Aubenas Tél: 04.75.89.04.54 Site : www.maisonimage.eu Mail: [email protected]