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All That I Love
de Jacek Borcuch
Fiche Technique
Sortie
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Titre
en
France
USA
français
:
:
:
All
20
avril
Non
That
2011
daté
I
Love
Titre original : Wszystko, co kocham
Réalisateur : Jacek Borcuch.
Acteurs :
Jakub Gierszal,
Olga Frycz,
Mateusz Kosciukiewicz
Genre : Drame.
Durée: 01h35
Nationalité : Polonais
Produit en : 2009
Distributeur : Fondivina Films
SYNOPSIS
La Pologne. Printemps 1981. L'époque
est à la contestation. Quatre amis qui
n'aiment rien tant que gratter leurs
guitares et martyriser les fûts de
batterie créent un groupe. Leur passion
? Le rock. Le punk rock, plutôt :
Anarchy ! No future! Et tous ces
slogans revigorants… Dans les rues, le
syndicat Solidarité de Lech Waleza
déclenche des grèves massives.
L'époque est à la répression. Et le punk
rock n'est pas très bien vu des autorités
...
STUDIO CINE LIVE
mai 2011
PREMIERE
N° 410
avril 2011
TELERAMA
N° 3197
LES INROCKUPTIBLES
N° 803
L’HUMANITE
20//04/2011
LE FIGARO - 20/04/2011
LE MONDE- 20/04/2011
http://www.parismatch.com/Culture-Match/Cinema/Actu/All-That-I-Love-Joue-contre-Joug274195/
culture-match | Mercredi 20 Avril 2011
"All That I Love": Joue contre Joug
Chronique de la Pologne des années 80, «All That I Love» évoque le combat des enfants
du rock.
Par Alain Spira - Paris Match
mai 1981, l’accession de François Mitterrand au pouvoir fait monter le rose aux joues de la
France. Dans notre république, le mot «socialisme» n’a pas ce goût d’acier dont sont forgés, à
l’Est, les faucilles et les marteaux qui tranchent et assomment les libertés. Notamment dans la
Pologne de 1981 où une grande vague contestataire, initiée par le syndicat Solidarnosc, donne
des ailes à l’espoir de toute une jeunesse. Et des chaleurs aux autorités, au point de menacer
de faire fondre la chape de plomb que la Russie fait peser sur le pays. Le rideau de fer est en
train de rouiller.
Comment ce bouclier poreux, devenu obsolète, pourrait-il encore stopper les notes libertaires
que tirent, en rafales, les guitares des punks occidentaux? Dans une petite ville près de
Gdansk, Janek (Mateusz Kosciukiewicz) et quelques copains de lycée ont créé un groupe de
punk-rock. Pour leur génération, le slogan «no future» a vraiment un sens. Un vent de liberté
et de révolte leur souffle des paroles explosives. Pour Janek, qui vient de tomber amoureux, le
présent a l’odeur suave d’un éternel été. Mais, bientôt, la poigne de glace du colonel
Jaruzelski s’abat sur le pays. Chacun va devoir se définir et s’affirmer dans une Pologne
désormais soumise à la loi martiale. Mais les armes peuvent-elles faire taire les âmes?
Sélectionné pour représenter la Pologne aux oscars, ce film politique, sentimental et musical
dépeint avec sensibilité et pertinence des adolescents et leurs parents pris dans la toile
d’araignée d’un totalitarisme à bout de souffle. Le contraste entre les jeunes musiciens
chevelus et leurs alter ego en uniforme n’est pas sans évoquer certaines scènes de «Hair».
Aussi charismatique qu’un Jim Morrison, Mateusz Kosciukiewicz s’impose autant par son jeu
que par sa fougue de chanteur. Musicien lui-même, Jacek Borcuch a mis beaucoup de ses
souvenirs dans «All That I Love», d’où ce sentiment d’authenticité qui s’en dégage. Ici, nous
sommes loin des prestations ringardes des groupes «rock» que l’on voit dans les films
français. Il faut admettre que le rock sans révolte, c’est comme de la vodka sans alcool. De
l’eau tiède, quoi!
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http://www.parismatch.com/Culture-Match/Cinema/Actu/All-That-I-Love-Joue-contre-Joug274195/
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http://www.telerama.fr/cinema/films/all-that-i-love,424437,critique.php
All That I Love
Drame réalisé en 2009 par Borcuch
LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 23/04/2011
De tous les slogans libertaires de Mai 68, rares sont ceux qui ont franchi sans encombre les
barricades de l'Histoire. Mais il en est un qui restera toujours d'actualité : « La révolution doit
se faire dans les hommes avant de se faire dans les choses. » Le réalisateur polonais de ce
premier film l'a bien compris, qui raconte l'émancipation d'adolescents de la banlieue désolée
de Gdansk, au printemps 1981, au moment même où Solidarnosc fait vaciller le rideau de fer.
Pour Janek et ses copains, le monde s'arrête à leur groupe de rock (excellente bande-son de
punk polonais d'époque) et à leur affriolante voisine de HLM. Ce récit initiatique, où les
conflits intimes (entre fils et père) se mêlent aux secousses politiques, est dominé par un jeune
comédien de 24 ans : Mateusz Kosciukiewicz, que ses fans ont déjà surnommé le « James
Dean polonais ». Même fougue, même belle gueule. On lui souhaite une carrière moins
météorique.
Jérémie Couston
://www.telerama.fr/cinema/films/all-that-i-love,424437,critique.php
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://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/04/20/all-that-i-love-le-punk-rock-au-temps-desolidarnosc_1509582_3476.html
Critique
"All That I Love" : le punk rock au temps de
Solidarnosc
LEMONDE.FR | 20.04.11 | 07h36 • Mis à jour le 20.04.11 | 11h01
Ce film s'inscrit dans un nouveau courant du jeune cinéma polonais, déterminé à
affronter l'histoire récente du pays. On a vu récemment en France Les Tribulations d'une
amoureuse sous Staline qui revisitait le temps où la population était surveillée par des
agents du pouvoir communiste. D'autres cinéastes s'intéressent aux comportements des
pères pendant les grèves de Solidarnosc, dont Borcuch, trente ans, qui signe ici un film
autobiographique. Son héros a 17 ans à l'époque, il vit près de Gdansk, et chante dans
un groupe de punk rock à l'heure des manifestations ouvrières.
Education sentimentale, passage à l'âge adulte : c'est le thème officiel de cette histoire
du jeune Janek, fils d'un officier, qui entame une idylle avec Basia, une copine de lycée,
fille d'un gréviste des chantiers navals qui déteste les uniformes. Le coup d'état militaire
de Jaruzelski instaure la loi martiale. Les grèves sont réprimées, le père de Basia
licencié, les écoles fermées, le couvre-feu imposé.
Janek a l'âge des tourments sexuels. Empêché de vivre son histoire d'amour, il se laisse
aller à se faire déniaiser par une femme mariée, à laquelle il commet l'imprudence de
confier une cassette de ses chansons, qui tombe entre les mains du mari trompé. Ce
dernier, Sokolowski, est officier lui aussi, mais au service de la junte. Il fait interdire les
chansons du groupe de Janek, qui s'apprêtait à donner un concert dans les locaux de
l'établissement scolaire.
Poussé par la liesse collective, Janek passe outre, entonne ses refrains : " Génération
conformiste…Chiens…Je vais les tuer, vos idéaux…Tuez les.. Il est temps ". Janek
regagne le cœur de Basia, mais Sokolowski traduit le père de Janek devant un tribunal,
l'accusant d'avoir favorisé la contestation, participé à une manifestation " antisocialiste ",
en aidant son fils (répétitions à la caserne, fourniture de matériels).
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Le ton du film est assez "nouvelle vague", son contenu résolument déterminé à rappeler
qu'en 1981, certains furent contraints à l'exil, d'autres sympathisants de la révolte au
point de risquer la prison (c'est le cas du père de Janek, renvoyé de l'armée), d'autres
enfin instruments du totalitarisme. Il rappelle en outre l'importance de la musique punk et
de ses morceaux subversifs dans l'expression de la résistance contre le régime.
Film polonais de Jacek Borcuch. Avec Koscieukiewicz, Chyra, Frycz, Gierszal
(1h35).
Jean-Luc Douin
://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/04/20/all-that-i-love-le-punk-rock-au-temps-desolidarnosc_1509582_3476.html
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http://www.critikat.com/All-That-I-Love.html
I am not an anarchist
All That I Love réalisé par Jacek Borcuch
Très belle surprise, All That I Love s’empare des bouleversements du
début des années quatre-vingt en Pologne via un récit personnel très
maîtrisé. Délaissant la stricte reconstitution historique, son réalisateur
met en scène les aspirations d’une jeunesse finalement universelle.
Le cinéma polonais se porte bien. Jerzy Skolimowski nous gratifie d’un somptueux et rêche
Killing. La jeune garde, quant à elle, se remet à explorer l’histoire contemporaine de son pays
(voir, il y a quelques mois, d’une amoureuse sous Staline, gros succès du box-office
polonais), un temps délaissée au profit de films plus personnels aux thématiques intimistes, à
vocation avant tout divertissante. Jacek Borcuch, déjà auteur de deux long-métrages avant
celui-ci et également acteur, se penche sur les débuts de l’ère post-soviétique avec un àpropos salutaire.
Nous sommes au printemps 1981, en Pologne. La contestation est à son comble, fédérée par
Solidarnosc. Mais le pouvoir ne lâchera pas. Le général Jaruzelski décrète l’instauration de la
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loi martiale. All That I Love, dans ce contexte, raconte l’histoire de quatre amis, fous de
musique punk, qui rêvent de se rendre au festival de Jarocin. Dans cette petite ville de 25 000
habitants à égale distance entre Varsovie et Berlin, se tiendra au début des années quatre-vingt
ce qui deviendra très vite le plus grand festival indépendant de tout le bloc soviétique : une
véritable enclave de liberté, laissant les autorités et la censure totalement dépassées.
Dans All That I Love, le récit n’est pas pris en charge par une reconstitution historique
minutieuse des grandes grèves, et c’est sa force. Du début à la fin, l’histoire reste en toile de
fond : elle contextualise, situe, enchâsse le récit, mais reste « à bonne distance » : celle qui
permet au réalisateur de déployer des personnages uniques et non des pantins de figurants
pour documentaire télé à peu de frais. L’histoire de la Pologne de cette époque se cristallise
autour d’une question : comment expérimenter la liberté ? Et, si des « personnages types »
tentent de répondre précisément à cette question, où et quand que ce soit, ce sont bien les
figures adolescentes. Double coup donc, pour le réalisateur, qui met en scène de fait cette
expérimentation à la fois via la grande et la petite histoire. Son héros, Janek, est incarné par
un étonnant jeune acteur, totalement inédit à l’écran, fascinant dans sa façon de prendre en
charge le punk et l’émotion, la rage et la délicatesse. Belle gueule, regard concerné : au-delà
d’apporter une fraîcheur ou un rêve pour midinettes, le jeune homme possède un véritable
talent pour faire passer des sentiments pas toujours évidents à mettre en scène au cinéma : les
tourments du passage à l’âge adulte, qui plus est dans le contexte décrit plus haut. La force de
All That I Love réside d’une part dans cette empathie évidente avec les personnages créés par
Jacek Borcuch (et dont on devine que Janek est le double) et d’autre part dans l’absence d’une
psychologisation trop évidente. Il évite la caricature au profit de personnages plus complexes,
comme celui du père militaire, très réussi. Loin d’incarner une dichotomie bons / méchants,
grévistes / armée, c’est un père qui ressemble bien plus à son fils qu’il n’y paraît au premier
abord. Une ressemblance jamais lourdement appuyée, mais amenée plus subtilement,
notamment par l’humour, jusqu’à la très belle scène – la seule où on le voit en civil – entre
son fils et lui après la mort de la grand-mère.
Et si les personnages sont totalement réussis, la mise en scène n’est pas en reste. L’auteur
construit l’espace autour de la musique, jouant avec l’alternance des huis-clos et des horizons,
entre l’appartement du héros, le vieux camping-car où il répète, et la mer comme promesse de
liberté. En plus de réussir un pari compliqué – un film en grande partie autobiographique sur
sa jeunesse – le réalisateur déploie une palette de couleurs et de lumières fascinante, du
crépuscule au bout de la jetée aux images quasi floutées des errances du héros. Les images
grises et ternes trop attendues pour un film dont l’action se situe en Pologne se substituent à
des tons plus subtils : des pastels passés alternant entre violence et délicatesse, dans une
gamme toujours naturelle qui empêche de sacrifier le vraisemblable. Jacek Borcuch ne
cherche pas à faire de son film un conte idéalisé, mais à relater un pan d’histoire du bloc de
l’est en mouvement via des protagonistes d’autant plus en mouvement qu’ils transitent petit à
petit vers l’âge adulte. Un récit véridique à l’opposé de son précédent film, Tulips, dans lequel
il imaginait le passé comme il aurait souhaité qu’il soit.
Sarah Elkaïm
http://www.critikat.com/All-That-I-Love.html
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://www.abusdecine.com/fiche-film.php?numero=3881
ALL THAT I LOVE (WSZYSTKO, CO OCHAM)
Un film de Jacek Borcuch avec: Mateusz Kosciukiewicz, Olga Frycz, Jakub Gierszal...
Pologne, printemps 1981. Jacek passe son temps entre le lycée, sa petite amie et son
groupe de punk, se souciant peu des défilés de Solidarnosc, qui continue de s’opposer
bruyamment au régime. Pourtant, on ne peut pas dire que la profession de son père –
militaire- soit en phase avec les personnes qu’il fréquente et la musique qu’il joue. Et le
jour où le père de sa petite amie, militant engagé, est arrêté, le petit monde de Jacek se
met à basculer…
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Le temps de l’innocence
Contrairement aux apparences, « All that I love » n’est pas une peinture politique et sociale de
la société polonaise, mais un film sur l’adolescence et l’innocence. En effet, le jeune héros
semble peu enclin à s’émouvoir du contexte social dans lequel il évolue, sans doute par
instinct de survie et par besoin de vivre pleinement les instants qui le séparent encore de l’âge
adulte. Et si sa petite amie semble prendre part à la rébellion qui anime le pays, Jacek persiste
à y voir plus un art et un défouloir, que l’expression d’une conviction. En somme, il ne
semble pas vraiment comprendre le monde qui l’entoure, et ne réagit que lorsque sa famille
est mise en danger, ou sa petite vie bousculée. Un parti-pris subjectif qui permet de se
concentrer sur l’histoire de Jacek et de lui donner une portée universelle.
La musique étant centrale, « All that I love » (qui est en fait le développement de l’acronyme
ATIL, le nom du groupe de Jacek) prend parfois des airs de film pour ados, mettant au cœur
les préoccupations du protagoniste et de sa bande d’amis. Et même si le punk était, au début
des années 80, un moyen d’exprimer la révolte (tout en contournant la censure par le fait
d’hurler les paroles, jusqu’à les rendre inaudibles), il est utilisé dans le film avant tout comme
un levier scénaristique : il forge l’amitié du groupe, permet de séduire les femmes et les
jeunes, fait se sentir vivre. En témoigne cette jolie séquence où Jacek, dans un état jubilatoire,
apprend que son groupe a été sélectionné pour un festival. Dans l’ensemble, le film n’est donc
pas d’une grande force émotionnelle ni d’une profondeur délirante, mais il s’avère frais et
agréable à regarder, ravivant par moments le souvenir de ces micro-instants qu’on n’imaginait
pas, à l’époque, être les plus beaux de notre vie.
« All that I love » présente également un intérêt par son formalisme, évanescent et aérien, son
casting (mention spéciale au copain blondinet battu par son père et aux parents, franchement
attachants), mais aussi son souci du détail, tant dans les dialogues que dans les ambiances
intérieures. Le film délivre par ailleurs quelques jolis moments de grâce, comme celui où
Jacek rend visite contraint et forcé à sa grand-mère souffrante. Il rechigne tout d’abord à la
voir, parce qu’un ado a toujours mieux à faire. Mais une fois sur place, il se laisse subitement
submerger par une émotion indescriptible, comprenant alors que sa grand-mère n’en a plus
pour longtemps. Cette scène résume assez bien l’idée du film : la jeunesse, c’est à la fois se
désintéresser des autres, ne penser qu’à soi, mais aussi être soudainement touché au plus
profond de sa chair, subir la versatilité des émotions et des sentiments, passer du désinvolte au
grave et, surtout, être un peu seul au monde.
Sylvia Grandgirard
http://www.abusdecine.com/fiche-film.php?numero=3881
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http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-All-that-I-love_filmcomplet-10910668--72054-fid_cine.Htm
-France / de la Loire / Mans / /
é
éma
All that I love
De Jacek Borcuch (Pologne 2009 - 1h35 ) avec Mateusz Kosciukiewicz, Olga Frycz, Jakub Gierszal
Pologne, 1981. Solidarnosc déclenche des grèves massives et fait souffler un vent de liberté.
Janek a 17 ans et crie ses rêves et ses passions adolescentes dans ses chansons punk-rock.
Mais le brutal coup d'Etat de décembre va précipiter toute une génération dans l'âge d'homme.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-All-that-I-love_filmcomplet-10910668---72054fid_cine.Htm
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http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=176686.html
All That I Love
, Titre original: Wszystko, co kocham
Avis des spectateurs
1Sa critique : Vu "à l'aveugle" par hasard sans savoir à quoi m'attendre, ça a parfois
tendance à s'orienter vers une histoire classique à l'américaine, et non! Invariablement ça
dévie vers un vrai film à la fois d'auteur et populaire, petit miracle en soi, avec des acteurs
dont le réalisme s'il était anglais où italien serait source de nombreuses critiques
favorables. Film sur l'adolescence d'un lycéen et celle d'une "révolution". Même les
quelques scènes de Q sont franchement revigorantes ! Eh ouais les gars! Alors allez-y,
l'humour et le drame avancent côte à côte sans qu'aucun ne distancie l'autre, et ça se la
raconte pas du tout. Alors go go go! Dans les salles ! Y' a la clim...
2Sa critique : All that i love (Wszystko, co kocham, en polonais, ça a plus de gueule, non
?) est une chronique adolescente comme on en a vu des tonnes. Mais ce passage à l'âge
adulte, via le punk rock, intervient dans un contexte bien particulier et hausse d'un cran ce
qui ne serait sinon qu'un film de plus sur la rébellion à l'âge ingrat et les premiers émois
amoureux. Le film de Jacek Brocuch (son premier) se déroule dans la banlieue de Gdansk,
au printemps 81, alors que, suite aux grèves déclenchées par le syndicat Solidarnosc, la loi
martiale vient d'être décrétée. Un simple concert de rock peut alors être assimilé à un acte
de sédition. Hymne à la résistance et à la liberté, filmé dans des couleurs chaudes et
lumineuses, All that i love est une oeuvre attachante, sans être révolutionnaire. De petites
histoires qui se mêlent à la Grande, dans un mélange roboratif de sexe, solidarité et rock n'
roll. Avec un belle photographie, une musique réjouissante (pas excessivement punk, que
les âmes sensibles se rassurent, hé, hé) et une interprétation convaincante, dominée par
Mateusz Kosciukiewicz, qui finira bien par décoller cette étiquette gênante de James Dean
polonais.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=176686.html
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http://www.lefigaro.fr/cinema/2011/04/18/03002-20110418ARTFIG00669-all-that-i-love.php
All That I Love
L'adolescence de Janek, 17 ans, dans la Pologne de 1981, où le syndicat Solidarnosc
résiste au pouvoir communiste. Toile de fond historique pour un film d'apprentissage
aux personnages attachants et au rythme énergique.
All that I love, Drame de Jacek Borcuch avec : Mateusz Kosciukiewicz, Olga Frycz.
Durée : 1 h 35.
://www.lefigaro.fr/cinema/2011/04/18/03002-20110418ARTFIG00669-all-that-i-love.php
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http://humanite.fr/19_04_2011-par-ici-les-sorties-470487
Culture -
le Avril 2011 - Cinéma
All that I love, de Jacek Borcuch,
Pologne, 1h35, 2009.
Romantique. En 1981, un groupe punk polonais est interdit pour ses chansons libertaires. Audelà d’une évocation plutôt enlevée de l’époque bouillonnante de Solidarnosc en Pologne,
c’est une chronique adolescente assez ordinaire. Le contexte politico-musical ajoute certes du
piment, mais il reste extérieur au récit des émois romantiques du héros, magnifiés par des
séquences en bord de mer. Tableau charmant, mais pas inoubliable.
Vincent Ostria
://humanite.fr/19_04_2011-par-ici-les-sorties-470487
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http://www.toutlecine.com/star/biographie/0025/00254490-jacek-borcuch.html
Jacek Borcuch
Biographie
é
le 17 avril 1970 à Kwidzyn.
, , , Borcuch est un réalisateur quelque peu hors du commun.
éalisateur
énariste
Adolescent rebelle, il se lance tout d'abord dans la musique, accompagné de son frère
Bloom, et crée le groupe Physical Love. Un rock à l'esprit punk qui symbolise l'esprit
révolutionnaire de l'époque. En effet, en 1981, les dirigeants communistes de la République
populaire de Pologne instaurent l'État de Siège pendant deux ans, de peur de perdre le
pouvoir. Un régime autoritaire qui inspire souvent un besoin de contre-pouvoir.
La censure, le couvre-feu et autres entraves à la liberté individuelle sont probablement le point
de départ de la carrière artistique et donc cinématographique de . Un point de départ mais
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surtout un fil conducteur. Car on retrouve cette envie, cet esprit de révolution dans chacun de
ses films.
Le cinéaste commence en tant qu'acteur dans , sorti en 1999, dont l'affiche même annonce les
thèmes violents et provocants qui marqueront l'artiste polonais. Il réalise en 2000 Kallafiorr,
une comédie dramatique, puis en 2004 Tulipany qui fut un succès critique et commercial en
Pologne. S'ensuit Non Grata en 2005,
W Sieci en 2006 dans lesquels il joue seulement.
Enfin, il réalise That I Love («Wszystko, co kocham» en polonais) en 2009. Pour ce film, il
invite son frère Bloom à composer entièrement la bande originale.
That I Love est le premier film de à provoquer un engouement international, notamment
grâce aux prix qu'il remporte dans plusieurs petits festivals, et est, par ailleurs, en lice pour
représenter la Pologne aux Oscars 2011 dans la catégorie «Meilleur film en langue étrangère».
L'histoire de ce long-métrage est tirée de sa propre vie : quelques ados qui essaient de bannir
le communisme et ses dérives par le biais de la musique punk et de l'amour.
Son esprit de rébellion et de jeunesse éternelle lui confie une portée universelle qui séduit de
plus en plus la critique ainsi que les spectateurs.
Filmographie
Année 2011
That I Love, de Borcuch
(Wszysko co Kocham)
Réalisateur , Scénariste
Année 2006
W Sieci, de Adamek
Acteur
Année 2005
Année 2005
Année 2000
Non Grata, de
Acteur
Zanussi
, de Borcuch
,
Réalisateur
de
Krauze
Acteur
(The Debt)
Réalisateur
, de Borcuch
16
http://www.toutlecine.com/star/biographie/0025/00254490-jacek-borcuch.html
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http://www.cafebabel.fr/article/35953/jacek-borcuch-candidat-polonais-aux-oscars2011.html
Jacek Borcuch, candidat polonais aux
Oscars 2011 : «l’Amérique ne
m’impressionne pas»
Photo : © Jacek Borcuch
All that I love (« Wszystko co kocham ») par le réalisateur polonais de 40 ans est un des 65
films en compétition pour repartir de la cérémonie des Oscars avec un trophée en 2011, dans
la catégorie meilleur film en langue étrangère. Un conte nostalgique sur une enfance rythmée
entre un groupe de punk et la loi martiale.
All that I love (2010) | Le nom du film est tiré du groupe de punk qui joue dedans,
PORTRAIT par Sidoruk
Cette interview n’a pas été facile à organiser : Jacek Borcuch est en train de filmer une série
pour la chaîne polonaise HBO. Après plusieurs coups de fil et des rendez-vous repoussés, ce
sera le Kafka café dans Powi•le, quartier de Varsovie qui accueille l’université de Varsovie
où il a étudié la philosophie. Un quart d’heures plus tard, le cinéaste - qui serait aussi bien
chez lui à Central Park avec ses lunettes noires, la veste à chevron et les converses usées
jusqu’à la toile.
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Je lui ai demandé ce que ça faisait d’être en lice pour l’Oscar du meilleur film étranger 2011.
Il jette du sucre brun dans son espresso et répond, une certaine lassitude dans le ton histoire de
rappeler qu’il a déjà répondu 40 fois à cette question : « Les gens ont spéculé là-dessus
pendant plusieurs mois, donc j’ai décidé de mettre fin aux rumeurs », dit-il sans emphase. Se
voit-il aller jusqu’au bout ? « Je crois autant aux contes qu’aux miracles, mais mon
expérience me laisse penser que ce qu’il faut c’est un gros paquet de thune et simplement des
lobbyistes professionnels qui agissent en ton nom » D’autant plus qu’« il n’y a rien
d’intéressant au niveau international qui se passe en Pologne en ce moment. Il n’y a pas de
guerre ou d’évènement politique majeur pour attirer l’attention d’un public global. La
politique qui régit la remise des prix a toujours penché légèrement vers la gauche », conclutil, me livrant son interprétation plutôt sobre sur la situation. Il regarde autour de lui en quête
d’un cendrier. Il n’y en a pas. « Si j’avais su qu’on ne pouvait pas fumer ici, j’aurais choisi un
autre bar. »
Amour, rébellion, musique
All that I love (‘Wszystko co kocham‘) raconte l’histoire d’un groupe de jeunes qui ont grandis
dans un petit patelin en bord de mer sous la Pologne communiste. L’heure est aux découvertes
émotionnelles avec l’Histoire en fond. Le film est un voyage sentimentale à l’époque de la
jeunesse du réalisateur, lui-même père d’un enfant. « Rien n’est inventé ici. C’est l’histoire de
mon quartier, exactement comme ça s’est produit », ajoute-t-il. Dans le film, comme dans la
vie du cinéaste, la musique est aux premières loges. Jaceka joué dans un groupe de punk avec
des potes de son quartier. Il a formé le groupe Physical Love avec son frère Daniel Bloom. La
bande-son du film All That I Love est signée Bloom justement : des arrangements mélodieux
et mélancoliques mêlés aux chansons du groupe culte du rock polonais et du groupe de punk
.
La presse polonaise a été vaguement critique sur la musique du film : Jacek, se souvient d’une
critique qui termine par les mots « du punk au sucre candy ». « Pour moi, le punk rock ne
consiste pas à brailler dans un micro ni aux vestes en cuir et aux cheveux en crête », dit-il
ironiquement. « Les meilleurs punks – les punks consommés si tu préfères – portaient des
pulls déchirés et, en général, des pantalons de costard. Ils portaient des baskets, pas des
bottes, et peignaient leurs cheveux avec la raie d’un côté. » Mais Jacek supporte bien la
critique : « S’il y a une qualité que j’admire chez moi, c’est que quand je vais au cinéma, je
me coupe complètement du reste du monde, je veux être emporté dans l’univers du créateur.
Les gens font des films pour partager quelque chose avec quelqu’un, alors que les critiques
voudraient tout fausser pour que ça colle à leur vision. A ce niveau, on ne parle même de
critique, juste d’une sorte d’impérialisme littéraire. Je suis égoïste quant à mes passions.
Pourquoi aurais-je fais un film pour le confort de l’audience ? Ca, c’est le boulot d’un RP ! »
Mais Jacek reconnaît qu’il a été enchanté de la réaction de Krzysztof Grabowski, le batteur
de Dezerter, qui est allé le voir à la fin de la première en disant : « Jacek, putain, c’était
exactement comme ça ». « A l’époque, poursuit Jacek, c’étaient mes idoles, mon moule. S’ils
donnent leur accord, disant que c’était comme ce que je présente dans mon film, alors je sens
que j’ai réalisé ce film avec sincérité. » C’est indéniable. Pour réchauffer l’atmosphère, Jacek
pointe la petite bouteille d’eau qu’il a ajouté à son expresso : « C’est comme ça qu’un vrai
mec commence sa journée », plaisante-t-il.
19
Réalisateur européen dans le jardin américain
All that I love a été diffusé dans des festivals comme Sundance (où c’était le premier film à
être qualifié pour la compétition générale), Rotterdam, Bruxelles, Setúbal au Portugal, Los
Angeles et New York. Je pose donc la question menaçante – comment le film a-t-il été reçu
par une audience internationale ? « Je m’attendais à une question dans le genre », répond-il
(la franchise à la Jacek). « Ouais, OK, le film a bien marché », confirme-t-il, laconique. Mais
les gens ont-ils apprécié son réalisme historique ? « Dans l’audience, les gens avaient très
rarement fait l’expérience de la réalité du totalitarisme, où deux jeunes gens sont incapables
de laisser libre cours à leurs sentiments ». Evidemment, il y a eu des comparaisons avec
Roméo et Juliette, mais généralement l’attention a été portée sur le thème du passage de
l’adolescence à l’âge adulte.
Janek trouve l’amour chez Basia dans le film | Le mouvement de résistance nationale
Solidarité compose la toile de fond du film
L’universalité de All that I love a captivé les organisateurs du festival Sundance qui, selon
Jacek, ont trouvé à sa surprise qu’il « regardait un film de sa propre enfance mais dans un
langage étrange que je n’ai pas compris. » Ce qui n’a pas laissé de rendre le cinéaste polonais
songeur : « En suis-je là, Européen, en train de débarquer aux States ? Ensuite, je me suis
demandé quel réalisateur m’avait inspiré » Il réfléchit : « Ce cher Sergio Leone, Francis
Ford Coppola… Je me suis dit que, bien que je prétende être Européen, est-ce que j’ai été
converti ? Mais les Etats-Unis ne m’impressionnent pas - excepté New York peut-être. Je me
vois difficilement ici. Et je ne vais pas chercher à prouver que je peux m’intégrer ici. Si j’ai
une quelconque ambition personnelle, elle est déjà fermement ancrée de ce côté-ci de
l’Atlantique. »
://www.cafebabel.fr/article/35953/jacek-borcuch-candidat-polonais-aux-oscars-2011.html
20
://www.lemonde.fr/sujet/208d/jacek-borcuch.html
Jacek Borcuch
"All That I Love" : le punk rock au temps de Solidarnosc
Ce film s'inscrit dans un nouveau courant du jeune cinéma polonais, déterminé à affronter
l'histoire récente du pays. On a vu récemment en France Les Tribulations d'une amoureuse sous
Staline qui revisitait le temps où la population était surveillée par des agents du pouvoir
communiste.
://www.lemonde.fr/sujet/208d/jacek-borcuch.html
21
://cineflip.fr/accueil/?p=3358
« All that I love » de Jacek Borcuch
Posted by Julien L. on 23 avril 2011 | Leave a Comment
En 1980, à Gdansk, au nord de la Pologne, une ouvrière, Anna Walentynowicz est
licenciée pour appartenir à une association indépendante défendant les droits des
travailleurs. Pour dénoncer cela, épaulée par un électricien, Lech Walesa, elle va fonder
Solidarnosc, premier syndicat autonome dans la zone d’influence soviétique. Sous l’impulsion
de Solidarnosc, une vague de contestations et de grèves va déferler sur le pays, dénonçant la
dictature imposée par la Russie. Le 31 août 1980 seront signés les Accords de Gdansk qui
mènent à des augmentations salariales, des semaines de travail de cinq jours, le droit de grève
et l’autorisation pour les syndicats indépendants d’exister.
C’est dans ce contexte de changements que se déroule l’action de that I love. Tout
commence au printemps 1981. Janek, 17 ans, son frère et ses deux meilleurs amis, ne vivent
que pour leur groupe de punk rock WCK (Wszystko, Co Kocham, en anglais ATIL : All That
I Love) C’est au travers du regard de l’adolescent que nous allons vivre les bouleversements
qui s’opèrent en Pologne.
Jacek Borcuch tenté un pari difficile qu’il gagne haut la main. En effet, avec ce film il
réussit, sans pour autant mettre en scène une seule manifestation, à montrer avec clarté la
révolution sociale qui a secoué la Pologne au début des années 80. Cette période est
également celle de l’avènement du punk, musique bien évidemment conspuée par l’autorité
22
communiste. Janek va le découvrir à ses dépens. Devenir un apôtre du no future dans un pays
où la censure est omniprésente et dont le gouvernement prêche un avenir idéal dans lequel
chacun a sa place et pour lequel tous doivent contribuer main dans la main, peut conduire à
avoir de gros problèmes.
Tout cela, Borcuch l’exprime de manière très originale grâce à son héros, Janek,
superbement interprété par Kosciukiewicz. D’ailleurs, la ressemblance entre le prénom du
personnage et celui du réalisateur n’est sans doute pas fortuite. On ressent devant All that I
love, un regard très subjectif sur les évènements qui ici, même s’ils ont une dimension
nationale, sont relatés au travers d’un monde restreint, le petit univers d’un adolescent qui en
quelques mois et par la force des choses va devenir un homme. Son père, justement joué par
Andrzej Chyra est officier de marine, membre du Parti. Le personnage est ambigu, malgré les
obligations dues à sa fonction, il soutient son fils quoiqu’il advienne, jusqu’à lui offrir la
possibilité de répéter avec son groupe dans la salle de spectacle de la base militaire dans
laquelle il travaille. L’amour paternel est ici mis en image avec tant de cœur que l’on ne peut
qu’être profondément touché par la relation entre le père et son fils. Jacek Borcuch, réussit
également avec brio à mettre en scène un autre amour, le premier, maladroit et compliqué,
mais intense et véritable. Cet amour on le lit dans le regard Frycz qui interprète
magistralement Basia, la petite amie de Janek. Entre les deux adolescents, rien n’est simple
car le père de la jeune fille est un fervent activiste de Solidarnosc et ne peut tolérer que sa fille
ne s’en amourache d’un fils de militaire. Pourtant les deux tourtereaux vont tâcher de
surmonter toutes les difficultés.
’
Ainsi All that I love bénéficie d’un casting extraordinaire. Chaque acteur sert l’intrigue
avec un immense talent, offrant à la pellicule un grand réalisme. Mais ce n’est pas tout. La
réalisation elle-même est impeccablement maîtrisée. Presque toujours en mouvement, des
mouvements légers, fluides, la caméra symbolise parfaitement les changements qui s’opèrent
non seulement dans le pays mais aussi dans le cœur et l’âme de chacun des personnages.
L’image est lumineuse et offre une palette de couleurs incroyables, magnifiques, comme pour
signifier que malgré les doutes quant à l’avenir, il y a toujours un espoir, pourvu que l’on
garde foi en soi et en ses convictions, pourvu qu’on ne baisse jamais les bras et que l’on se
batte pour ce en quoi l’on croit.
Pour finir, la sortie de ce film à l’époque actuelle force à faire le parallèle avec les
évènements qui se déroulent actuellement dans le monde arabe. Les révolutions qui ont
lieu actuellement sont sensiblement identiques à celles qui se sont déroulées en Europe de
l’Est durant les années 80. All that I love porte donc l’espoir que la démocratie s’impose à
travers le monde sans que les pays occidentaux n’interviennent de façon militaire et ne fassent
23
preuve d’une ingérence incontrôlée comme ce fut le cas en Irak ou en Afghanistan. Le film
rappelle que la démocratie peut naître de la volonté d’un peuple de s’affranchir de la dictature
quelle qu’elle soit. Ainsi, même si Jacek Borcuch porte ici son regard sur le passé, son film
est un véritable message d’espoir pour l’avenir. Lorsqu’un peuple est uni et que tous
s’expriment d’une même voix, avec une volonté commune, tout devient possible. Aucune
dictature n’est éternelle ni assez puissante pour ligoter et bâillonner tout un peuple qui a soif
de liberté. Jacek Borcuch nous rappelle également que toute initiative, même la plus infime,
comme celle d’offrir un concert à une centaine de personnes, peut changer les choses. Alors,
pour nous aussi, Français sous le joug d’un président mégalo et qui semble si loin de toute
réalité, il y a dans All that I love un message : sculptez, peignez, chantez, écrivez, filmez, en
un mot, créez ! Vous êtes, nous sommes, l’avenir.
All that I love est donc une petite pépite, à découvrir absolument
://cineflip.fr/accueil/?p=3358
24
Cine-emotions
http://cine-emotions.blog4ever.com/blog/lire-article-321516-2295828all_that_i_love___du_punk_dans_une_pologne_en_muta.html
All That I Love : du punk dans une
Pologne en mutation
Punk rock et contestation dans une Pologne en pleine mutation politique veulent ne faire
qu'un pour le premier film du réalisateur polonais Jacek Borcuch, All That I Love
La Pologne. Printemps 1981. L'époque est à la contestation. Quatre amis qui n'aiment rien tant
que gratter leurs guitares et martyriser les fûts de batterie créent un groupe. Leur passion ? Le
rock. Le punk rock, plutôt : Anarchy ! No future ! Et tous ces slogans revigorants… Dans les
rues, le syndicat Solidarité de Lech Waleza déclenche des grèves massives. L'époque est à la
répression. Et le punk rock n'est pas très bien vu des autorités
Loin de surfer sur et dans l'esprit de films sociaux façon britannique par exemple, ce
film polonais qui se voudrait plus personnel et témoignage sociale finit par pondre l'ennui. Le
cynisme et l'humour sont relativement absents, autant que le contexte politique des années 80
polonaises, où la morosité et le marasme économique primaient sur le reste. Plutôt que de
25
faire un film politique un tantinet engagé, Jacek Borcuck (qui signe son troisième long, mais
le premier distribué en France) croit pouvoir nous toucher avec une œuvre portée sur la
jeunesse et principalement la vie adolescente. Le sujet se prêtait pourtant à un véritable film
politisé, mais la distance reste durant tout l'ensemble du film. Quatre adolescents qui forment
un groupe de punk-rock dont on entend trop peu de morceaux dans la bande originale (deux
en une heure, alors que la musique semble être un point central, c'est limité) et qui
symbolisent inconsciemment ce que désire la jeunesse à l'époque. S'évader à travers les
paroles hargneuses d'une chanson qui prône la liberté pour une jeunesse fatiguée, ça parle
lorsque c'est joué, mais l'effet s'estompe trop rapidement, laissant place à une sorte de
morosité et à une volonté de s'attacher à la « vie adolescente » que l'on aimerait résumer à :
Janek (un intéressant Mateusz Kosciukiewicz) va t-il s'offrir la belle quadragénaire du quartier
? Ce qui aurait pu être un film symbolique sur cette période qui marque le début de répulsion
contre le régime communiste en place impulsé par Solidarnosc, finit dans une langueur
décevante.
Trop personnel probablement, pas assez pertinent dans son ensemble, All That I Love
reste un film parfois charmant, finalement doux, et loin d'être inoubliable.
://cine-emotions.blog4ever.com/blog/lire-article-321516-2295828-
all_that_i_love___du_punk_dans_une_pologne_en_muta.html
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://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=16106
All that I love - l’assaut du punk-rock
polonais
mardi 19 avril 2011
Plongée au coeur de la contestation polonaise du début des années 80, All that I love est
le troisième long-métrage de son auteur et le premier à sortir en France. A découvrir.
L’argument : La Pologne. Printemps 1981. L’époque est à la contestation. Quatre
amis qui n’aiment rien tant que gratter leurs guitares et martyriser les fûts de batterie créent un
groupe. Leur passion ? Le rock. Le punk rock, plutôt : Anarchy ! No future ! Et tous ces
slogans revigorants... Dans les rues, le syndicat Solidarité de Lech Waleza déclenche des
grèves massives. L’époque est à la répression. Et le punk rock n’est pas très bien vu des
autorités ...
Notes : Tourné en 2009, ce troisième long-métrage de Jacek Borcuch (après Kallafiorr et
Tulips, non distribués en France) est en grande partie autobiographique et évoque
l’adolescence turbulente de son auteur. Celui-ci se remémore donc les tourments de cet âge
difficile, mais aussi la naissance de la contestation du début des années 80 en Pologne. Si le
film se concentre davantage sur la musique punk-rock, elle doit être mise en rapport avec la
percée du syndicat Solidarnosc et la répression de toute liberté à partir de la loi martiale de
27
1982. Autant de bonnes raisons d’aller découvrir ce film en salles à partir du 20 avril 2011.
C’est Marc Guidoni qui distribue.
://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=16106
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http://www.palmaresmagazine.com/index.php?page=critiques&id_contenu=351&id_fiche=51
All That I Love
Des lycéens s'adonnent au punk en pleine Solidarnosc : ce "teen
m ovie" de Jacek Borcuch est sauvé de l'insignifiance par ses
acteurs et son goût de la nuance
All That I Love manque de caractère et d'aspérité. Petits mecs insolents de jeunesse, éducation
sexuelle par une initiatrice plus âgée, premier amour douloureux, musique rock, des fringues
des années 80 dont rêve le public branché d'aujourd'hui : tous ces éléments, ici mélangés,
devraient sentir le souffre. Ce n'est pas le cas. Jacek Borcuch, le réalisateur, préfère le parfum
d'ambiance aux effluves de sueur. C'est son droit, mais c'est dommage. Le film d'ado plaît
davantage lorsqu'il est turbulent, quand il excelle dans l'art de donner trop d'importante à des
choses qui, si elles survenaient à n'importe quel autre âge de la vie, n'en auraient aucune.
All That I Love reste sage, malgré son orientation musicale punk (les morceaux interprétés
sont d'ailleurs des créations originales) et son contexte socio-politique (la division des
Polonais et le spectre de la guerre civile), d'ailleurs évoqué avec une nuance appréciable. Pas
de manichéisme : le commissaire à la censure ne se préoccupe des paroles d'une chanson que
si leur auteur l'a fait cocu, et le père militaire permet à son fils de répéter avec son groupe
dans l'un des hangars de sa base.
Cette figure paternelle se trouve à l'origine des deux moments les plus forts du film : son
image étendard – les musiciens, guitare en bandoulière, croisant des soldats aux pas et en
rangs serrés – et sa scène la plus tendre, où le père et le fils, endeuillés, s'avouent sans se le
dire explicitement leur tendresse réciproque. Dans ce dernier moment s'exprime le talent de
deux interprètes convaincants, Andrzej Chyra, uniforme raide au coeur tendre, et Mateusz
Kosciukiewicz, aux faux airs de Josh Hartnett ou de Gaspard Ulliel - ça dépend de la lumière
- et qui, s'il était américain, serait déjà en route pour la gloire.
http://www.palmaresmagazine.com/index.php?page=critiques&id_contenu=351&id_fiche=51
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S http://www.lexpress.fr/culture/cinema/all-that-i-love_982493.htmlortie cinéma du 20 avril
All That I Love, lisse et consensuel
Par Xavier Leherpeur (Studio Ciné Live), publié le 19/04/2011 à 18:00
Des punks dans les années 80. Un beau sujet mal maîtrisé.
Au cinéma comme dans les supermarchés, il faut se méfier des emballages prometteurs. Exemple avec
cette fiction, centrée autour d'un groupe de jeunes punks révoltés (lapalissade !) dans la Pologne des
années 80, époque où Lech Walesa et son syndicat Solidarité combattent le pouvoir communiste. L'art
contre les régimes dictatoriaux, beau sujet. Mais à l'écran, c'est malheureusement une fiction lisse,
consensuelle, avec personnages archétypaux et interchangeables, situations prévisibles, interprétation
inégale et mise en scène télévisuelle.
S http://www.lexpress.fr/culture/cinema/all-that-i-love_982493.htmlortie cinéma du 20 avril
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http://www.iletaitunefoislecinema.com/critique/4463/all-that-i-love
All That I Love
Un film de Borcuch Avec Kosciukiewicz
Sexe, rock & Solidarnosc. Jacek Borcuch filme la Pologne de 1981 avec la mièvrerie et
l'indigence d’une série pour ados.
Article de Gildas Mathieu
Déjà, ça part très mal. All that I love s’ouvre sur des images d’archives : banderoles, pancartes
et défilés rappellent les mouvements de grève qui secouèrent la Pologne en 1981. Jacek
Borcuch entend sûrement camper le décor, redonner vie à cette époque. Mais dès le générique
il traite l’arrière-fond politique comme une simple carte postale, jouant sur le folklore. Aux
couleurs désaturées s’ajoutent quelques surimpressions, façon tags sur les murs. Poings
tendus, sigles anarchistes, inscriptions « No Future » et autres « Punk not dead » grattent la
pellicule et posent le niveau d’ambition du film : un gribouillage de lycéen sur un cahier
d’histoire. Inventivité : zéro. Réflexion : zéro. Peu importe, puisque ces premières minutes
titillent la fibre nostalgique – clin d’œil aux anciens, appel du pied aux jeunes. La révolte se
résume ici à de jolis slogans, des codes faciles et une bande-son d’enfer.
Armé de ses dix-sept ans, de sa belle gueule et de toutes ses dents, Janek vit uniquement pour
la musique. Avec son frère et deux amis, il monte un groupe de punk, baptisé Wszystko co
kocham – All that I love. « Tu es un romantique » lui glisse la jolie Basia, qu’il raccompagne
31
après les cours. Allons bon, réplique le blondinet, « le punk ne peut pas être romantique » !
Le film s’acharne pourtant à lui donner tort, mariant sueur et eau de rose, drapeau noir et fleur
bleue. D’un côté paroles crues et concerts sauvages, de l’autre clavier bien tempéré et ballades
dégoulinantes. Jacek Borcuch s’adresse clairement aux midinettes et multiplie les scènes
d’une naïveté confondante : premier baiser sous un lampadaire, méditation face à la mer… Il
empile les clichés visuels avec une aisance remarquable : expédiant une cassette à un festival,
Janek souffle sur l’enveloppe pour lui souhaiter bonne chance ; après une prestation devant un
public en délire, les quatre garçons dans le vent sautent au ralenti sur la plage…
Au bout d’une demi-heure, le général Jaruzelski décide que ça suffit et décrète la loi martiale.
Commence alors un autre récit, plus captivant a priori. Mais le scénario ne tire aucun relief de
cette situation historique, et déroule gentiment un programme attendu : le père de Janek est un
militaire de carrière, tandis que le père de Basia, vous l’aurez compris, bat pour Solidarnosc.
Les deux tourtereaux rejouent alors Roméo et Juliette dans les cages d’escalier, bravant le
couvre-feu. Leur histoire impossible mène logiquement à la séparation : cela permet au
cinéaste de s’offrir une séquence poignante, où Janek revoit sa dulcinée marcher dans les blés
; fou de douleur, il peint dans un hangar « Basia, je t’aime » – le « A » sauce anarchiste
évidemment… Cette rupture offre sa meilleure partie au film, qui délaisse la ville pour la
campagne et se recentre sur les adultes. Mais là encore le décès de la grand-mère ne constitue
qu’une parenthèse, lourdement appuyée par des plans symboliques : les vagues se brisent, des
oiseaux s’envolent… Après la mort, la vie continue, trois secondes et on n’en parle plus.
D’ailleurs, sitôt cette affaire réglée, le jeunisme reprend ses droits et Janek rigole en bas de
l’immeuble avec ses potes.
D’une platitude complète, la mise en scène illustre sagement tous ces poncifs. Quand Janek
fait du piano, le cinéaste prend soin de composer des cadres fixes et horizontaux, afin de
souligner la rigidité de la musique classique. A l’inverse, lorsqu'il se lâche au micro, la
caméra à l’épaule accentue son énergie et sa fébrilité. Ou quand la forme redouble le fond,
pourtant déjà prêt-à-penser. Le casting distribue les rôles selon une partition mécanique : la
femme mûre initie à la sexualité, la jeune fille à la douceur ; derrière l’uniforme, le père est un
brave homme qui comprend son fils, tandis que le voisin galonné n’est qu’un censeur jaloux.
Autant d’oppositions stupides, qui achèvent de rendre insipide ce produit sans âme ni
personnalité.
http://www.iletaitunefoislecinema.com/critique/4463/all-that-i-love
32
http://www.espace-1789.com/cinema.php?id=682
ALL THAT I LOVE
La Pologne, printemps 1981. Solidarnosc déclenche des grèves massives et fait souffler un
vent de liberté et d’impertinence. Janek a 17 ans et vit avec ses parents près de Gdansk. Il crie
ses rêves et ses passions adolescentes dans ses chansons punk-rock. Mais le totalitarisme
soviétique n’est pas encore mort, et le brutal coup d’état militaire de décembre va précipiter
toute une génération dans l’âge d’homme.
« Les luttes politiques, syndicales et sociales composent la toile de fond du film de Jacek
Borcuch, mais une toile de fond qu’il a su laisser discrète, et non péniblement didactique. Le
premier plan est magnifiquement occupé par de vrais personnages d’adolescents en révolte, en
désir de s’épanouir, de s’indigner, et qui découvrent la complexité de l’existence. » Marc
Guidoni, distributeur.
De Jacek Borcuch-Pologne – 2009 – 1h35 – VO-Avec Mateusz Kosciukiewicz, Olga Frycz,
Jakub Giersza
http://www.espace-1789.com/cinema.php?id=682
33
http://www.maisondelaculture-amiens.com/www/spectacles/all_that_i_love/fiche/458
ALL THAT I LOVE
réalisation : Jacek Borcuch
Pologne. Printemps 1981. Solidarnosc déclenche des grèves massives et fait souffler un vent
de liberté et d’impertinence. Janek a 17 ans et vit avec ses parents près de Gdansk, le foyer de
Solidarnosc. Il crie ses rêves et ses passions dans des chansons punks. Mais le totalitarisme
n’est pas mort et le brutal coup d’état de décembre va précipiter toute une génération vers
l’âge adulte.
C’est à une double naissance que nous assistons dans All that I love, celle d’un pays
commençant à se libérer de la dictature, celle d’adolescents accédant à l’âge dit «adulte». Au
cœur du film, le personnage de Janek dont la révolte individuelle et viscérale trouve un écho
dans celle, massive et politique, de Solidarnosc. Sans être didactique, Jacek Borcuch intègre
parfaitement l’itinéraire du personnage à la toile de fond qu’est le mouvement social.
Remarquablement interprété, le personnage de Janek symbolise à la fois la révolte polonaise
de 1981 et ce moment rare d’un désir adolescent de liberté absolue.
Un film qui captive. (Première)
http://www.maisondelaculture-amiens.com/www/spectacles/all_that_i_love/fiche/458
34
LDU MOIS
http://www.studiocine.com/pdf/carnets/289-avril11.pdf
All that I love
Pologne, printemps 1981. Le syndicat Solidarnosc déclenche des grèves, le peuple
gronde contre le gouvernement communiste et la loi martiale est imposée par les militaires.
Dans ce climat de rébellion, quatre amis créent un groupe de punk-rock appelé ATIL
(All That I Love). Janek, dix-sept ans, le leader, dont le père est dans l’armée, tombe
amoureux de Basia, fille d’un syndicaliste contestataire…
Troisième long métrage de Jacek Borcuch, on sent que ce récit semi autobiographique le
touche de près, d’autant plus qu’il faisait partie,jeune, d’un groupe de rock (avec son frère
maintenant compositeur de la musique de ses films). Son intelligence est d’avoir reconstitué
le contexte historique sans jamais le mettre au premier plan. Mais cette toile de fond, très
prégnante, influe de façon importante sur les vies des personnages. En mêlant petite et
grande histoire, Jacek Borcuch signe le récit d’une adolescence qui aurait pu être ordinaire
(bières, filles et rock) et la chronique historique d’un pays en train de basculer. Cet équilibre
délicat et maîtrisé est passionnant. Le film en rappelle d’autres. Le pouvoir contestataire de la
musique rock et les démêlés avec la censure font penser au film de Bahman Ghobadi, Les
Chats persans (même si Jacek Borcuch ne court pas les risques de son collègue). Quant à
parler en biais de l’histoire relativement récente de son pays, le film rejoint là (mais dans un
style très différent), le beau Santiago 73 post mortem de PabloLarrain. All that I love rend
bien la peur et les risques encourus par l’opposition au totalitarisme ; ainsi le père de Janek
risque-t-il la prison pour « avoir fourni de l’aide et prêté du matériel pour une manifestation
antisocialiste».
Excellemment joué par le jeune MateuszKosciukiewicz (Janek) qui crève l’écran et par
Andrzej Chyra, son père, acteur de tous les autres films du réalisateur, et assez incroyable
dans son rôle de militaire contrarié par ses idéaux libertaires et vraiment déchirant dans
certaines scènes avec son fils. Ce Roméo et Juliette (en nettement moins grave), qui pou rait
aussi s’appeler Quatre garçons dans le vent, est plein de fraîcheur et d’ énergie, bref, c’est une
vraie découverte
http://www.studiocine.com/pdf/carnets/289-avril11.pdf
35
http://www.kinopolska.fr/data/files/66/58/66582399647d7ab/PROGRAMME_KINOPOLSK
A_2011.pdf
Du 27 janvier au 6 février 2011, KINOPOLSKA propose un programme ambitieux dont
le but est de promouvoir la connaissance du jeune cinéma polonais, tout en rappelant le
passe d'une cinématographie reconnue auparavant comme l’une des plus intéressantes
et novatrices en Europe.
Cette année, la manifestation rend également hommage a Solidarno•ć, 30 ans après la
naissance de ce Syndicat qui a fait tomber le gouvernement communiste en Pologne.
All that I love (Wszystko co kocham)
Janek, son frère et ses copains de lycée expriment leur rage de vivre a travers la musique. Ce
n’est pas une musique qui pourrait plaire aux adultes et encore moins aux gardiens du régime.
Mais le vent de l’histoire est en train de tourner. Janek, le fils de militaire pourra-t-il aimer la
fille d’un militant de Solidarno•ć ? Les obstacles à leur amour s’accumulent, mais la joie
d’aimer, la joie de vivre, la joie d’être jeune, demeurent. Un film d’une grande fraîcheur,
porté par le rôle de Mateusz Ko•ciukiewicz (Janek), surnommé le « James Dean polonais ».
Le film a été choisi pour représenter la Pologne aux Oscars.
http://www.kinopolska.fr/data/files/66/58/66582399647d7ab/PROGRAMME_KINOPOLSK
A_2011.pdf
36
conception graphique : sevanova - labelidee
Photos et dossier de presse téléchargeables sur :
www.allthatilove.fr
sundance 2010
Rotterdam 2010
conception graphique : sevanova - labelidee
candidat Pologne
oscars® 2011
Avec Mateusz KOSCIUKIEWICZ, Andrzej CHYRA, Olga FRYCZ, Jakub GIERSZAL
Synopsis
Intentions d’écriture et de réalisation
Intentions de distribution
Présentation du réalisateur Jacek BORCUCH
Entretien avec le réalisateur
Le jeune cinéma polonais :
entre héritage et nouveaux défis
Les années 80 en Pologne :
une décennie chaotique.
La musique punk et l’histoire
dans la Pologne des années 80
Fiche technique & artistique
Marc GUIDONI et Fondivina Films
(Pologne - 2009)
Titre original "Wszystko co kocham"
Avec Mateusz KOSCIUKIEWICZ,
Andrzej CHYRA, Olga FRYCZ,
Jakub GIERSZAL
Long-métrage de fiction - 95 minutes - couleur - 35mm
version originale polonaise
avec sous-titres français
SORTIE EN SALLES
LE MERCREDI 20 AVRIL 2011
Contact distribution :
Contact Presse :
Marc GUIDONI
Rémi FORT, Yannick DUFOUR
Fondivina Films
+33 6 88 24 92 51
[email protected]
9, Allée de la Santé
69005 Lyon
Agence MYRA
+33 1 40 33 79 13
[email protected]
10, Passage du chantier
75012 Paris
3
Synopsis
Pologne. Printemps 1981.
Il y a exactement trente ans...
Solidarnosc déclenche des grèves
massives et fait souffler un vent de
liberté et d’impertinence. Janek a
17 ans et vit avec ses parents près
de Gdansk.
Il crie ses rêves et ses passions
adolescentes dans ses chansons
punk-rock.
Mais le totalitarisme pro-soviétique
n’est pas encore mort, et le brutal
coup d’état militaire de décembre
va précipiter toute une génération
dans l’âge d’homme…
Intentions d’écriture
et de réalisation :
Dans chacune de nos vies, nous avons connu ces quelques
années flottantes pendant lesquelles on n’est plus un enfant,
mais on n’a pas encore franchi le seuil de l’âge adulte.
Une période pendant laquelle se jouent beaucoup de premières
fois : première gorgée de vin, première déception intense,
première révolte, premier grand amour…
Une époque remplie d’espoirs et de rêves.
Pour Janek et ses amis, la grande Histoire - manifestations,
grèves, loi martiale - se déroule en arrière-plan. Mais le plus
important, c’est la passion de la vie et de la jeunesse, la musique,
le sexe et les premières passions amoureuses, le sel de l’existence.
Ce monde idéal de la jeunesse va se heurter violemment à
celui des adultes, dont Janek va découvrir qu’il ne présente pas
d’échappatoire. Il va devoir l’affronter et apprendre à se battre
pour ceux qu’il aime et pour son avenir
Jacek BORCUCH
4
Intentions
de distribution :
Pourquoi se lancer dans la distribution de ce film en France ?
ALL THAT I LOVE a été pour moi un authentique coup de foudre lors du dernier Festival
de Rotterdam. Ce film m’a profondément touché par les résonances qu’il avait dans
ma propre histoire personnelle. Né en 1967, je fais partie d’une génération qui a été
adolescente pendant que la Pologne de Solidarnosc s’éveillait.
Nous avons été si nombreux à soutenir à distance ces combats et à partager le désarroi
du peuple Polonais lors du coup d’état militaire de décembre 1981. Trente ans ont
passé, mais les souvenirs de ces premiers émois militants sont intacts.
De même que les souvenirs de la musique punk de ces années-là et qui, sans que nous
le sachions, traversait le rideau de fer. Musique devenue emblématique et que les
jeunes générations redécouvrent aujourd’hui…
Les luttes politiques, syndicales et sociales composent la toile de fond du film de
Jacek BORCUCH, mais une toile de fond qu’il a su laisser discrète, et non péniblement
didactique. Le premier plan est magnifiquement occupé par de vrais personnages
d’adolescents en révolte, en désir de s’épanouir, de s’indigner, et qui découvrent
la complexité de l’existence.
Marc GUIDONI
5
Réalisateur Jacek BORCUCH
Né en 1970, à Kwidzyn, en Pologne.
Jacek BORCUCH a une trajectoire très personnelle dans le cinéma, car il a étudié avec
autant d’énergie et de talent dans trois domaines : l’art dramatique, la philosophie et la
musique, du piano classique à des créations beaucoup plus contemporaines.
La volonté d’écrire et de mettre en scène ses propres films est venue assez naturellement
après quelques années de maturation, pour pouvoir tisser ensemble ses propres
expériences et apprentissages dans les trois domaines qui le passionnent.
ALL THAT I LOVE est son troisième long-métrage.
Filmographie de Jacek BORCUCH scénariste et réalisateur :
2009 ALL THAT I LOVE
(WSZYSTKO CO KOCHAM)
Long-métrage, 35 mm, couleur, 95 minutes
Récompenses et festivals pour le film et son équipe :
2010-2011 : Sélectionné par la Pologne pour concourir aux Oscars® 2011
2010 : Sélections à Pusan, Sundance et Rotterdam
2010 : En France, sélections entre autres à Arras, Pau, Les Arcs
2010 : Festival de Wrzesnia - Meilleur Film, Meilleure Musique, Révélation masculine
2010 : Polish Film Festival Los Angeles - Hollywood Eagle Award
2010 : New York Polish Film Festival - Meilleur Film
2010 : Festroia Film Festival - Prix de la Presse, Prix Confédération Internationale Art et Essai
2010 : Festival de Bruxelles - Meilleur Scénario
2009 : Festival de Gdynia - Prix Direction artistique, Prix du Public, Prix des Distributeurs
6
2004 TULIPS
(TULIPANY)
Long-métrage, 35 mm, couleur, 92 minutes
Récompenses et festivals pour le film et son équipe :
2004 : Meilleure actrice - Malgorzata BRAUNEK au Polish Film Festival de Gdynia
2004 : Vainqueur du Polish Film Academy Award de la meilleure actrice
2004 : Vainqueur du Polish Film Academy Award de la meilleure musique
2004 : Brussels European Film Festival - Compétition
2004 : International Film Festival of India - Compétition
2004 : New York Polish Film Festival - Compétition
2004 : Polish Film Festival Los Angeles - Compétition
2004 : Haïfa International Film Festival - Compétition
2000 KALLAFIORR
Long-métrage, 35 mm, couleur, 90 minutes
Filmographie de Jacek BORCUCH acteur
2005 : Persona non grata, de Krzysztof ZANUSSI
2004 : W dol kolorowym wzgórzem, de Przemyslaw WOJCIESZEK
2004 : Czwarta wladza (Fourth Power), de Witold ADAMEK
1999 : Dlug (Debt), de Krzysztof KRAUZE
1999 : Kallafiorr de Jacek BORCUCH
1998 : The White Raven, de Andrew STEVENS
7
Entretien avec Jacek BORCUCH
Lors de la sélection du film à Sundance 2010, premier film polonais sélectionné à ce festival.
Quelle est l’origine de votre film ?
Est-ce votre histoire ?
Totalement mon histoire oui. Inspirée de mes
propres souvenirs. J’ai fait ce long voyage dans ma
mémoire pour y retrouver des conversations, des
situations, des émotions… C’est à l’opposé de mon
film précédent, "TULIPS", dans lequel j’essayais
d’imaginer le passé comme j’aurais souhaité qu’il
soit. Ici, je voulais que tout soit à 100 % vrai.
Étiez-vous également musicien ?
Oui, j’ai été musicien toute ma vie, et pendant de
nombreuses années, j’ai essentiellement évolué
dans le monde de la musique.
C’est pour cela que vous avez choisi la
musique de groupes punk polonais ?
Oui, car j’ai été élevé avec cette musique. Dans
l’histoire du punk rock polonais, les gens se rappellent de nombreux groupes différents : Dezerter,
Brygada Kryzys, Siekiera. Pour moi, c’est le groupe
Wyidealizowana Ciemnosc, en abrégé "WC", qui a
été fondamental. Alors, mes producteurs ont fait
l’acquisition des droits des morceaux du groupe.
Mes acteurs ont répété pendant de longues
semaines, et ils ont fini par tout jouer en live, sans
aucun playback.
8
On vous a parfois reproché en Pologne qu’il
n’y avait pas assez d’éléments purement
historiques dans votre film, que vous n’avez
pas assez détaillés le rôle de la loi martiale ?
Je n’ai pas souhaité faire un film sur le coup d’état
militaire de 1981 et sur l’état de siège, mais un film
sur le passage à l’âge adulte…
Vous savez, pendant la seconde guerre
mondiale, ma grand-mère a été envoyée en
travaux forcés en Allemagne. Elle y a travaillé
pendant 5 ans, a gagné un peu d’argent qu’elle
envoyait chez elle. Mais ce n’était finalement pas
le plus important pour elle.
Le plus important, c’est qu’elle y a rencontré mon
grand-père, qu’ils ont été follement amoureux et
qu’ils ont eu leur premier enfant. Bien des années
plus tard, en y repensant, elle m’a dit que malgré
toutes ces difficultés, c’était de loin la plus belle
période de sa vie. Pas parce que c’était la guerre
bien sûr, mais tout simplement parce qu’elle était
jeune à cette époque…
C’est un peu la même chose en ce qui me concerne.
C’est à l’époque du film que j’ai grandi, et la loi
martiale a tout naturellement fait partie de ma
vie. Mais en réalité, c’était une époque incroyable :
je me souviens des écoles fermées, de cette atmosphère révolutionnaire, de ce sentiment partagé
que nous avions un ennemi commun et que si
nous nous levions tous ensemble pour nous battre,
nous pouvions gagner toutes les batailles.
Mateusz Kosciukiewicz, l’acteur principal
de votre film est vraiment étonnant.
Comme acteur vous-même, avez-vous
vos propres méthodes de travail
sur le plateau ?
Oui, c’est peut-être une particularité de ma
manière de diriger les acteurs : je sais ce que cela
signifie de jouer, le type de remarques qui ont un
sens et celles qui ne servent à rien, ce qu’il faut
chuchoter à l’oreille d’un acteur et ce qu’il faut
au contraire hurler sur le plateau.
On trouve beaucoup de bons acteurs, mais c'est
toujours difficile de trouver de vraies personnalités.
Que vous travailliez avec un acteur très expérimenté
ou avec un débutant, il faut passer beaucoup de
temps à se parler, à se voir, échanger, écouter, parfois
rester tout simplement silencieux et laisser grandir
cette alchimie précieuse entre vous.
Il n’est pas possible de faire un film sur des choses
si intimes sans confiance mutuelle, sans la certitude qu’au-delà du film, du plateau, du cadre du
travail, nous avons des vies dans lesquelles nous
accordons de l’importance aux mêmes choses.
Source : Gazeta Wyborcza,
Principal quotidien polonais,
janvier 2010.
9
Le jeune cinéma polonais :
entre héritage et nouveaux défis
"ALL THAT I LOVE", le troisième film de Jacek
BORCUCH, s’inscrit dans un nouveau courant
qui traverse la cinématographie polonaise :
un regain d’intérêt pour l’histoire la plus
récente du pays. Les critiques de films polonais,
habitués par des WAJDA et des KIESLOWSKI
à voir dans leur production un commentaire
historique et social, reprochaient depuis 1989
aux jeunes cinéastes de ne pas s’intéresser
à la réalité environnante, de ne pas s’attaquer
aux bouleversements que traversait la Pologne,
pourtant si passionnants du point de vue
de l’Histoire : la chute du régime en 1989 et
la découverte, avec la liberté, d’un nouveau
modèle économique. Sans parler de l’époque
communiste : les jeunes réalisateurs faisaient
comme si elle n’existait pas, comme si leurs
aînés avaient largement épuisé le sujet.
C’est précisément ce nouveau modèle
économique qui, dans les années 90, a fait
pression sur le cinéma. Les investisseurs,
comme les banques, réclamaient des
blockbusters. Les années 90 voient ainsi
éclore pléthore de films légers, faits pour
divertir plutôt qu’inquiéter ou remettre en
question. Les films d’auteur, par manque de
financements, étaient produits à la va-vite,
les tournages courts. Le pays changeait,
mais le cinéma ne suivait pas.
Les films comme "ALL THAT I LOVE" sont
le signe de l’inversion de cette tendance.
Soudain les jeunes réalisateurs ont décidé de
scruter la difficile histoire du XX siècle. L’année
précédente, le film de Borys Lankosz "LES
TRIBULATIONS D’UNE AMOUREUSE SOUS
STALINE" a drainé le premier week-end de sa
sortie 66 000 spectateurs, un record pour la
Pologne. Ce premier film de Borys Lankosz
a raflé les Lions d’or la plus haute récompense
au festival de film polonais de Gdynia.
10
Pour une fois les critiques et le public ont
été unanimes et tout le monde a plébiscité
cette chronique drôle et grinçante des années
cinquante, quand la Pologne, venant de subir
l’occupation hitlérienne, est tombée sous
la coupe de Staline.
Autre révélation de cette année 2010 :
"LA MAISON DU MAL" de Wojciech
SMARZOWSKI, une stylisation des années 70,
un sombre polar se déroulant dans la
campagne polonaise profonde sur fond de
neige et d’eau-de-vie de production artisanale.
La Pologne communiste de SMARZOWSKI est
un peu caricaturale, mais le cinéma réaliste
n’était pas son propos. SMARZOWSKI a réussi
à bien exprimer cette répulsion honteuse,
exorcisée par de l’humour noir, que les
jeunes peuvent avoir envers cette période. La
réalisation du film est très soignée, ce n'est pas
un hasard si la Pologne est connue pour ses
chefs opérateurs : les images de "LA MAISON
DU MAL" référent clairement
à ces photos des années 70 aux couleurs un
peu passées et un peu floues.
Les jeunes réalisateurs se sont aussi intéressés
à l’histoire la plus récente de leur pays en
s’inscrivant dans le courant de cinéma social
et engagé cher à la tradition de Krzysztof
Kieslowski. Citons ici le film de l’actuel
directeur de l’école de Lodz, Robert GLINSKI :
"LES PETITS COCHONS" qui raconte l’histoire
de jeunes garçons qui se prostituent à la
frontière germano-polonaise pour quelques
sous, une frontière qui demeure, comme le
montre GLINSKI, une ligne de partage entre
riches et pauvres, propice à l’éclosion de
commerces illégaux en tout genre.
On retrouve le très jeune acteur Filip GRABACZ
dans un autre premier film : "MERE THERESA
DES CHATS" de Pawel SALA qui scrute
l’anatomie d’un meurtre sauvage d’une mère
par ses fils et par là, la distension voire la
dissolution des liens familiaux, si importants
jusque-là en Pologne. Cette solitude croissante
et la disparition de la solidarité, le mot d’ordre
de Solidarnosc, est visible dans un autre
premier film - "ZERO" de Pawel BOROWSKI.
"ZERO" met en scène une grande ville où
les destins s’enchevêtrent, se croisent pour
finalement s’annuler. Est-ce Varsovie, Cracovie,
Gdansk ? Qu’importe. Les gens se côtoient sans
vraiment prendre le temps de s’écouter, leur vie
de nouveaux riches et d’anciens pauvres toujours
pauvres est minée par la solitude et vidée de sens.
La description des mutations du pays loin des
grandes villes n’est pas dénuée d’une douce
poésie dans le cas de deux films d’Andrzej
JAKIMOWSKI : "PLISSE LES YEUX" (2002) et
"UN CONTE D’ETE POLONAIS" (2007, film sorti
en France en 2008 et disponible en DVD).
A noter également le démarrage prometteur
de la carrière de Xawery ZULASWKI, qui avec
ses deux premiers films "CHAOS" et "WOJNA
POLSKO-RUSKA" a réussi à se faire un prénom.
Son second long-métrage, adaptation d’un
roman a succès de la bouillonnante Dorota
MASLOWSKA (traduit en Français sous le titre
de "Polocktail Party") a été un des grands
succès du box-office polonais en 2009.
Dernier succès assez surprenant en 2010,
le premier film de Katarzyna ROLSLANIEC,
"LES GALERIENNES" (Galerianki). Même si ce
premier opus reste un peu gauche, le public
a été conquis (un demi-million d’entrées) par
l’histoire de ces jeunes filles qui passent leur vie
dans les centres commerciaux en vendant leurs
charmes contre du rimmel, du rouge à lèvres ou
une paire de jeans.
Cette amélioration progressive de la production
cinématographique polonaise - certains parlent
du réveil, voire pour 2009 de l’année-charnière
- peut avoir plusieurs raisons. La création du
Polish Film Institute en 2005 financé par un
nouvel impôt sur les télévisions privées a été
un acte important. Les films d’auteurs ont enfin
trouvé leur source de financement, ce qui a eu
un impact rapide sur la production : en 2005,
on ne produisait en Pologne qu’une dizaine
de films par an, on en est à 50 aujourd’hui. Le
public a suivi et a plébiscité les productions
nationales : 400 000 spectateurs il y a cinq ans
contre 9 millions en 2010. L’école de film de
Lodz ne jouait plus depuis longtemps son rôle
de pépinière de talents et de moteur pour
la cinématographie. Mais ici aussi les choses
bougent, avec la création de deux écoles de
cinéma : une sous la houlette du réalisateur
Andrzej WAJDA (2001) et l’autre par l’acteur
Boguslaw LINDA (2004). Ce qui pêche encore,
ce sont les méthodes de distribution et
l’ouverture sur le marché européen.
11
Les années 80 en Pologne une décennie chaotique
En résumé…
En détails…
Les années 80 furent en Pologne une période
très contrastée : d’un côté ce fut une décennie
marquée par une crise économique profonde,
par un ras-le-bol général, par des espoirs déçus
et par la tristesse. Les images tremblotantes
de l’époque montrent un pays de grisaille : les
gens habillés de gris, les rues grises, aucune
tache de couleur. Ceux qui entraient dans la
période d’adolescence et commençaient leur
vie consciente d’adulte se sont vus comme
une génération perdue.
Criblée de dettes depuis le début des années
70 et la tentative du Premier secrétaire du
parti de l’époque, Edward GIEREK, de gagner
la population à sa cause en introduisant sur le
marché des denrées jusque-là introuvables,
la Pologne est à bout de souffle en ce début
d’une nouvelle décennie. Le nécessaire plan de
rigueur, annoncé en début 1980, conduit à de
plus grandes restrictions alimentaires et une
nouvelle augmentation des prix. Les grèves
éclatent dès février 1980. La grogne vient du
Nord, des chantiers navals de Gdansk, comme
dix ans plus tôt, des chantiers qui emploient
à l’époque quelque 20 000 personnes. Cette
contestation du pouvoir n’est pas sans lien avec
l’élection en 1979 d’un pape polonais. Karol
WOJTYLA devenu JEAN-PAUL II s’empresse de
faire un voyage dans son pays natal en distillant
ce message ô combien politique "n’ayez pas
peur !". A Gdansk, la contestation est menée
par un certain gringalet à moustaches : Lech
WALESA. L’électricien de Gdansk ne réussira pas
tout de suite : la grogne des ouvriers s’éteint
pour se rallumer de nouveau à la mi-août
suite au licenciement d’une collègue trop
turbulente d’après le pouvoir communiste –
Anna WALENTYNOWICZ. Véritable égérie de
Solidarnosc, WALENTYNOWICZ apparaît dans
"l’Homme de fer" d’Andrzej WAJDA (1981).
Plus récemment, Volker SCHLONDORFF lui
rend hommage dans son film "L'héroïne de
Gdansk"(2006).
Mais ce fut aussi le temps des changements et
de la création de Solidarnosc, premier syndicat
libre à l’est du Rideau de fer qui, malgré un
premier coup d’arrêt, jouera un rôle crucial
dans la chute du régime communiste. Ce fut
donc une période chaotique, faite de grands
espoirs et de désillusions encore plus grandes,
qui accouchera finalement de la Pologne
d’aujourd’hui.
Au début de cette décennie, deux dates
butoirs qui dessinent une parenthèse de joie
et d’incrédulité : 31 août 1980 - 13 décembre
1981, comme le temps d’un "carnaval". Ce
terme a été donné a posteriori et a joué un
grand rôle dans la construction de la légende
de Solidarnosc. Viennent ensuite des années
sombres marquées par des hoquets sanglants
d’un régime totalitaire lui aussi moribond
pour aboutir aux grandes grèves de 1988, la
Table ronde et les premières élections semilibres le 4 juin 1989 qui ont marqué la victoire
incontestée de Solidarnosc.
12
Dès le 14 août 1980, les chantiers navals sont
encerclés par l’armée et coupés du monde.
Mais grâce à des journalistes étrangers
présents à l’intérieur, les Occidentaux
découvrent incrédules ces foules d’ouvriers
en prière qui osent défier Moscou.
Au bout de 18 jours d’occupation, de
dramatiques négociations avec le pouvoir et le
soutien de tout le pays, les ouvriers arrachent
la victoire : le 31 août et devant les caméras
du monde entier, Lech WALESA signe avec un
stylo ridiculement grand les accords de Gdansk
- l’acte de naissance du premier syndicat libre
dans l’ancien bloc soviétique.
Pour Solidarnosc, une bataille a été remportée
mais pas la guerre. Le pays continue à
s’enfoncer dans la crise avec une inflation
voisinant les 100 % et la grogne sociale
commence à inquiéter le Kremlin. C’est un
général qui prend la tête du pays, le militaire
guindé aux lunettes noires : Wojciech
JARUZELSKI. Le 13 décembre 1981 il décide
avec quelques autres militaires et dirigeants
de parti d’instaurer la loi martiale. Pour éviter
que l’URSS n’envahisse le pays, dira-t-il pour sa
défense plus tard. En pratique le pays retombe
dans le marasme et la marche vers
la démocratie est stoppée pour 7 ans.
Durant cette nuit très froide de décembre, des
milliers de sympathisants de Solidarnosc sont
mis sous les verrous, l’armée prend le contrôle
du pays, les chars sont dans les rues, les
frontières sont fermées, tous les vols annulés,
les téléphones sont coupés. Les Polonais
sont réveillés ce dimanche 13 décembre à
10 heures par leurs enfants qui ne peuvent pas
regarder leur émission dominicale préférée :
la télévision ne marche pas. La radio puis la
télé transmettent en boucle le discours de
Wojciech JARUZELSKI qui annonce la fermeture
des écoles, l’instauration du couvre-feu et
l’introduction de cartes de rationnement.
Le régime n’hésite pas à user de la force pour
mettre l’opposition au pas. Le 16 décembre,
l’armée ouvre le feu sur les mineurs de Wujek
en grève. Bilan : 9 morts et 21 blessés. Les
années suivantes sont marquées par ces
réactions violentes du pouvoir : en 1983, c’est
l’assassinat de Grzegorz PRZEMYK, un lycéen
torturé par la milice qui émeut la population,
même si les circonstances de sa mort ne sont
pas évoquées par des médias muselés par
le pouvoir. En 1984, l’assassinat du prêtre
Jerzy POPIELUSZKO, grand sympathisant de
Solidarnosc, secoue tout le pays.
Cependant la contestation s’organise :
les journaux et les publications clandestins
connaissent un épanouissement important.
En 1983, le pape Jean-Paul II obtient des
autorités polonaises l’autorisation de faire
une nouvelle visite en Pologne qui vire à
une tournée triomphale, lors de laquelle il
rencontre le leader de Solidarnosc sous le nez
des autorités. À la fin de l’année, Lech WALESA
obtient le Prix Nobel de la paix.
Les églises qui servent de relais au syndicat
ne désemplissent pas. D’autres formes de
contestation, plus décalées, s’organisent : les
années 80 voient la naissance de "l’Alternative
Orange", un mouvement anarchiste qui
choisissait des formes de contestations
loufoques inspirées du dadaïsme pour
démasquer le côté surréaliste du système
communiste. À Wroclaw, où le mouvement
est né, des anonymes peignaient des armés
de lutins sur les murs de la ville. À Varsovie,
via une radio indépendante, les habitants d’un
quartier sont priés d’éteindre et de rallumer les
lumières dans leurs appartements à des heures
précises. Les gens descendent dans les rues
pour de grandes manifestations pacifiques et
distribuent des fleurs aux miliciens.
De grandes grèves contre la cherté de la vie
éclatent dans tout le pays en 1988. Le pouvoir
demande à Lech WALESA de désamorcer la
bombe. Celui-ci donne son accord en échange
de la légalisation de Solidarnosc. Commencent
les négociations entre l’opposition et le
pouvoir. Ces négociations dites de la Table
ronde conduiront à la signature d’un accord en
avril 1989. Quelques mois plus tard Solidarnosc
rafle tous les sièges qui sont éligibles lors
des premières élections parlementaires
semi-libres depuis 1946. Tadeusz MAZOWIECKI,
un des leaders de Solidarnosc, devient Premier
ministre. Un an plus tard, Lech WALESA est élu
président. La Pologne devient une démocratie.
13
La musique punk et l’histoire
dans la Pologne des années 80
Jarocin : une petite ville de 25 000 habitants
située à mi distance entre Varsovie et Berlin.
Une gare, un stade, une salle polyvalente.
Une bourgade sans histoire où la vie s’écoule
paresseusement. Sauf peut-être durant l’été,
quand un festival de musiques nouvelles attire
quelques jeunes. RAS durant toute la décennie
70. Jusqu’en août 1980 où tout bascule.
Quand deux gars de Varsovie, Jacek SYLWIN
et Walter CHELSTOWSKI, débarquent à Jarocin
et décident d’y installer un grand festival de
punk-rock, qui deviendra immédiatement le
plus grand festival indépendant de tout le
bloc soviétique : une vraie enclave de liberté.
Le succès dépasse toutes les attentes. 20 000
personnes débarquent dans cette bourgade
perdue dès la première édition, avec sous le
bras une miche de pain et une bouteille de lait
pour quelques jours. La Pologne connaît en
effet une grave crise de denrées alimentaires.
Mais qu’importe l’estomac, pourvu qu’on ait la
musique.
Jarocin fait sa révolution et la nique au système
communiste, juste avant le début des grèves
des ouvriers des chantiers navals de Gdansk
(août 1980). La chanteuse Kora du groupe
Manaam fait chavirer les cœurs. Le concert de
Dezerter est interrompu plusieurs fois. " Nous
voulons être nous-mêmes " chante Zbigniew
HOLDYS de Perfekt devant les foules en transe.
Le groupe TILT parle d’un " monde étrange ", la
formation au nom évocateur " La Crise " hurle
tout simplement " je suis fatigué, j’en ai assez ".
Ce qui est interdit ailleurs trouve sa place dans
ces premiers morceaux punk.
14
Cette musique faite de bruit et de fureur éclate
à Jarocin telle une bombe. Les autorités et la
censure sont dépassées. Déjà sollicités ailleurs,
désespérant de contenir la grogne sociale, les
apparatchiks du parti ne comprennent pas
cette musique et préfèrent voir la jeunesse se
défouler au concert plutôt que dans la rue.
Cependant la police secrète communiste sera
présente chaque année à Jarocin pour observer,
compter et tenter de cerner ce nouveau
phénomène musical, comme en témoignent les
épais dossiers rendus récemment publics.
Le punk avec ses slogans pessimistes tombe
sur un terrain particulièrement propice dans
cette Pologne des années 80. Le cri " no future "
avait une résonance particulière pour toute une
génération.
Ce qui explique une véritable déferlante de la
musique punk-rock durant ces années-là. Les
groupes pullulent. Wyidealizowana Ciemnosc
(alias WC) à Gdansk, Dezerter à Cracovie,
Brygada kryzys, TILT, Israel puis Lady Punk
à Varsovie. Aller à un concert devient pour
la jeune génération comme un acte civil de
résistance.
La musique devient le lieu de l’expression de
la résistance contre le régime. Les textes se
rapportent directement à l’actualité. Quand
le général JARUZELSKI instaure la loi martiale,
Brygada Kryzys fait un tabac avec le morceau
" La guerre " et Maanam avec " La patrouille de
nuit ", JARUZELSKI ayant introduit le couvre-feu.
Les musiciens ont pourtant rarement été mis en
prison, comme ce fut le cas des sympathisants
de Solidarnosc, même si leur musique était
peut-être tout aussi subversive que les grèves
et les manifestations.
Cependant les autorités tentent par d’autres
moyens que la censure d’enrayer le
mouvement : les usines ne fabriquent qu’un
nombre limité de vinyles. Raison invoquée
officiellement : le manque de matières
premières. D’interminables queues se forment
devant les magasins de disques à la sortie de
chaque single. Mais c’est surtout le marché noir des
cassettes copiées et recopiées qui bat son plein.
Comme le confie Kazik STASZEWSKI de Kult
au critique de musique britannique Chris
SALEWICZ :
Nous étions la voix
d’une génération.
Nous avons tenté non
pas de nous opposer
au système mais de
vivre complètement en
dehors de lui.
Et je crois que nous
avons réussi…"
Tomek LIPINSKI de Brygada Kryzys raconte :
" parce que notre groupe a refusé de jouer lors
d’un congrès de jeunes communistes, Brygada
Kryzys a été interdite de vie durant neuf mois ".
Cet arrêt signera la fin de cette formation.
D’autres fois les autorités décident d’interdire
aux radios de diffuser tel ou tel groupe.
Cela concerne surtout l’émission de Marek
NIEDZWIEDZKI, devenue culte et diffusée
chaque samedi à 20h au Programme 3 de la
radio publique. Qu’importe : NIEDZWIEDZKI
s’amuse à passer seulement quelques notes
des morceaux interdits et tous les intéressés
comprennent le message.
15
Fiche technique
& artistique
Un film de Jacek BORCUCH (Pologne - 2009)
ALL THAT I LOVE
Titre original "Wszystko co kocham"
Long-métrage de fiction - 95 minutes
Couleur - 35 mm.
Version originale polonaise avec sous-titres français
Scénario et réalisation : Jacek BORCUCH
Directeur de la photographie : Michal ENGLERT
Direction artistique : Elwira PLUTA
Costumes : Magda MACIEJEWSKA
Maquillage : Dominika GYLEWSKA
Musique originale : Daniel BLOOM
Son : Tomasz Dukszta, Bartlomiej WOZNIAK
Montage : Agnieszka GLINSKA, Krzysztof SZPETMANSKI
Directrice de production : Anna WYDRA
Producteurs : Jan DWORAK, Kamila POLIT,
Renata CZARNKOWSKA-LISTOS
Production déléguée : Prasa & Film
Co-production : TVP S.A. Film Agency,
Canal Plus Pologne
Participation du Polish Film Institute
Interprétation :
Mateusz KOSCIUKIEWICZ [Janek],
Olga FRYCZ [Basia],
Jakub GIERSZAL [Kazik],
Andrzej CHYRA [Père de Janek],
Anna RADWAN [Mère de Janek],
Katarzyna HERMAN [Sokolowska],
Mateusz BANASIUK [Staszek],
Igor OBLOZA [Diabel],
Marek KALITA [Sokolowski].
16
Marc GUIDONI et Fondivina Films
Marc GUIDONI a passé une quinzaine
d’années dans des postes de management,
de business développement et de marketing
au sein de grands groupes Médias &
Télécommunications (TF1, TDF, Orange).
En 2006, il s’est lancé dans une aventure
entrepreneuriale de producteur pour le
cinéma et la télévision en créant sa société,
Fondivina (www.fondivina.com). Il a produit
plusieurs courts-métrages de fiction et
documentaires qui ont été achetés par de
grandes chaînes en France à l’étranger. Il a
notamment travaillé avec Andrzej ZULAWSKI,
Eric GUIRADO et Abderrahmane SISSAKO.
Marc Guidoni fait partie depuis 2007 du
Producer’s Network du Marché du film de
Cannes et est consultant dans le secteur des
industries culturelles et des médias.
Amoureux du cinéma sur grands écrans, il
est à l’initiative de la renaissance, aux côtés
de Marc BONNY, du cinéma Comœdia, un
complexe lyonnais d’art et essai de 6 salles
(www.cinema-comoedia.com).
Avec "ALL THAT I LOVE", Fondivina
souhaite progressivement s’engager
dans une activité de distribution de films
indépendants en sortant un à deux films
par an sur les années 2011 et 2012.
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Distribution :
Marc GUIDONI
Fondivina Films
+33 6 88 24 92 51
[email protected]
Avec la complicité de :
Maja Szymanowska
Contact Presse :
Rémi FORT, Yannick DUFOUR
Agence MYRA
+33 1 40 33 79 13
[email protected]
NOTES
Cette compilation de textes a été réalisée par l’équipe
documentation de LA MAISON DE L’IMAGE à Aubenas
à l’occasion des RENCONTRES DES CINEMAS D’EUROPE 2011
La Maison de l’image
9 boulevard de Provence
07200 Aubenas
Tél: 04.75.89.04.54
Site : www.maisonimage.eu Mail: [email protected]

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