Lausanne-Genève aller retour:

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Lausanne-Genève aller retour:
Lausanne-Genève aller retour:
Du chat de Lausanne à la Chanson d’Aiol
Si la Suisse romande ne peut se vanter d’aucune production littéraire en français
avant le XIVe siècle (et encore: la question de la pertinence d’une définition
d’Othon de Grandson comme «premier auteur romand» reste posée), elle fournit
en revanche à l’onomastique littéraire, et en particulier à celle des chansons de geste, deux noms de villes souvent cités et dont le statut nous paraît encore loin
d’avoir été complètement élucidé. C’est donc à un trajet quelque peu sinueux
entre Lausanne et Genève que nous aimerions ici inviter le lecteur. Ces deux villes
sont, en effet, à l’exclusion de toute autre, les seules cités de l’actuelle Suisse romande auxquelles la littérature française médiévale classique fasse allusion. Force
est de reconnaître que, moins importants et sans doute moins stratégiquement situés, les autres centres urbains de ce territoire à l’époque encore mal délimité ne
se sont guère signalés à l’attention du monde médiéval, tel du moins qu’il nous apparaît à travers les textes littéraires en langue d’oïl. On rappellera ainsi que, même
si leur capitale était de langue romane, les premiers comtes de Neuchâtel étaient
des Alémaniques1, que Fribourg, pourtant centre de la scripta dite «para-francoprovençale»2, resta assez isolée et que ni le Valais ni le Jura ne possédaient alors
de centre urbain véritable.Au risque, donc, de perpétuer un tropisme que d’aucuns
pourront trouver récurrent, notre enquête sera essentiellement «lémano-lémanique».
Commençons par une histoire bien connue, celle du «chat de Lausanne». Le travail exemplaire de É. Freymond 1899 a été commenté par G. Paris 1900 et J. Loth
1900, bien résumé par A. Micha 1952, glosé sans beaucoup de profit par P. Aebischer 1976 et enfin agréablement mis en perspective par F. Zufferey 1989. Résumons-en encore une fois les conclusions: le mythe gallois du combat du roi Arthur
contre le monstre infernal Cath Paluc, devenu en français Chapalu3, a trouvé, sans
doute dès la fin du XIIe siècle, refuge dans les Alpes, d’où il a passé, vers 1230, dans
la Suite du Merlin4. Des traditions plus anciennes vont même jusqu’à nous présenter le chat de Lausanne comme l’assassin du roi Arthur5 et font apparaître le derRodolphe II (1150-1196) fut même l’un des Minnesänger les plus distingués.
Voir Gossen 1970 et Müller 1982 et 1997.
3 Que l’on retrouve également dans La Bataille Loquifer, et que l’on agrégera assez vite à la
troupe de la mesnie Hellequin.
4 On peut la lire dans Sommer 1908:441s. ou dans Walter 2001:1606s.
5 Tous les témoignages que nous en avons sont en effet antérieurs à La Mort Le Roi Artu:
Peire Cardenal parle d’ «Artus sel qu’enportet lo catz», Renaut évoque plus clairement dans Galeran de Bretagne: le «roy Artu . . . Que le chat occist par enchaus» (v. 5071-72); enfin, André de
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nier volet du Lancelot-Graal comme une réfection ennoblissante (il peut sembler
plus digne de voir périr le grand roi breton sous la main de son fils incestueux que
suite à un combat avec un vulgaire félin), mais ce débat sur l’issue primitive de la
carrière d’Arthur ne nous intéresse pas directement ici. L’étymologie proposée par
P. Walter 1989:552-53 qui fait dériver le nom de ce monstre de «Chat pelu, c’està-dire poilu» semble aller à rebours de l’évolution de l’appellation du personnage,
le nom gallois étant évidemment antérieur au nom français; tout au plus peut-on
donc parler de remotivation, et à celle proposée par Walter 6 on aura tendance à
préférer la proposition de J. Dufournet 1989 qui lit dans le nom du chat le mot
palud, convenant particulièrement bien à l’origine aquatique et aux connotations
infernales de l’animal7.
Toujours est-il que, près du lac du Bourget, on rattache à cette légende un Mont
«du Chat» (attesté en 1209), voire «du Chat d’Arthur» (fin du XIIIe siècle)8; cependant, la Vulgate arthurienne raconte que c’est dans le «lac de Lausanne» qu’aurait été péché ce monstre qui dévora d’abord son pécheur et sa famille, avant d’être
vaincu par le grand roi breton. La soi-disant «explication» d’Aebischer, selon qui
ce sont les premiers érudits à en avoir parlé, à la fin du XIXe siècle (en particulier
Novati 1888), qui auraient fait de l’animal, par confusion entre le lieu de la pêche
et le lieu du combat, un «chat de Lausanne» est de portée à peu près nulle, et il
faut bien avouer que de dire (Freymond, Micha) qu’on remarque souvent chez les
auteurs anciens une confusion entre le lac du Bourget et le lac Léman (plus célèbre) tient davantage du constat que de l’élucidation. D’ailleurs cette explication
en termes de transfert épique est-elle seulement pertinente lorsqu’il s’agit d’une
légende n’ayant aucun fondement historique? Aucun chat, et même aucun
monstre, n’ayant jamais été tué par un personnage assimilable au roi Arthur dans
Coutances, dans le prologue burlesque de son Roman des Français (fin XIIe s.), fait très significativement (voir N7) rimer Chapalu avec palud: «Que boté fu par Capalu / Li reis Artur en la
palu, / Et que le chat l’ocist de guerre».
6 Lequel semble d’ailleurs avoir fait machine arrière dans son plus récent ouvrage puisqu’on
peut y lire: «La tradition attestée par les textes gallois, c’est-à-dire celle de ce Cath Paluc (francisé en Chapalu) qui hantait l’île d’Anglesey, accrédite l’hypothèse de l’origine celtique insulaire. Des pèlerins en route vers Rome en auraient fixé la tradition en Savoie. L’initiative de ce
transfert a pu ainsi provenir d’un écrivain (ou d’un clerc) qui connaissait le Mont du Chat et a
tenté de justifier cette dénomination à partir d’un épisode du folklore arthurien qu’il connaissait
en confondant au passage deux lacs distincts (le lac Léman et celui du Bourget). Autre hypothèse: il n’est pas interdit de penser que la légende arthurienne a pu réactiver une légende locale qui
concernait primitivement d’autres créatures mythiques dont le souvenir s’est plus ou moins perdu au XIIe s.» (Walter 2002:143). Cette dernière hypothèse est séduisante, mais faut-il rappeler
que nous n’avons pas conservé la moindre trace du folklore ici postulé?
7 N’oublions pas que la place lausannoise «de la Palud» se situe précisément là où, au milieu
du Moyen Âge encore, il n’y avait qu’une zone marécageuse.
8 Signalons en passant que le «chat» en question doit, selon toute probabilité, être rattaché à
un toponyme francoprovençal fréquent que l’on retrouve dans le nom de La Chaux-de-Fonds:
chaux désigne en effet soit (dans les Préalpes et les Alpes) un pâturage d’accès difficile, proche
des sommets, soit (dans le Jura) un large fond de vallée dépouillé (voir Kristol 2003).
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les Alpes, pour l’excellente raison que l’épisode, comme on l’a rappelé, est d’origine galloise, l’idée d’un ancrage géographique historiquement motivé est absurde dans son principe même. De fait, l’échange entre le lac du Bourget et le Léman
a pu et – sans doute – a dû se faire dans les deux sens, en vertu d’une dichotomie
très simple entre deux fonctions complémentaires de l’élaboration légendaire. Les
riverains du lac du Bourget se sont empressés de récupérer à leur profit l’attraction proto-touristique d’une montagne auprès de laquelle Arthur aurait vaincu
Chapalu, mais la mémoire littéraire a visiblement privilégié la mention du «lac de
Lausanne»: la discordance géographique double donc une différence de visée
pragmatique. Au Bourget, plus «pittoresque», la légende locale; au Léman, le prestige d’un nom: Lausanne, dont l’étude des connotations nous donnera la clé de
l’énigme.
Mais d’abord est-on bien certain que les conteurs médiévaux situent correctement Lausanne sur la carte? Un petit détour par les allusions faites à Genève nous
montreront que les choses sont loin d’être simples.
Un vieux problème travaille en effet l’onomastique épique: Renier et son fils
Olivier sont seigneurs de Genvres, mais ce nom désigne-t-il Gênes ou Genève? Sur
ce point, on peut sans doute se fier aux commentaires de G. Paris 1888 et de G. Favati 1962; critiquant une étude d’E. Ritter 1888, lequel pensait que la localisation
«romande» venait de l’autopropagande des comtes du Genevois au XIVe siècle,
G. Paris faisait remarquer que, s’il est exact que les deux noms latins de Genava et
de Janua (tous deux accentués sur la première syllabe) avaient abouti en ancien
français à la même forme Genves, on trouvait dès la Chronique de Turpin l’appellation comes Gebennensis pour désigner Olivier, signe non équivoque de sa primitive implantation lémanique, puisque l’on considérait comme classiquement latine,
au Moyen Âge, la forme non équivoque de Gebenna – qui avait effectivement
l’avantage de la clarté – pour désigner Genève9. G. Paris ajoutait que l’attribution
par le Roland d’Oxford du Val de Riviers, c’est-à-dire d’une terre savoyarde, à Olivier ne pouvait que confirmer cette localisation. Favati 1962:4, de son côté, montrait que l’ancrage savoyard du lignage de Renier était sans aucun doute premier
dans la tradition épique («Gebene non può essere che Ginevra»). Si donc, aux vers
1192 et 3419 de Girart de Vienne, la chanson (centrale pour notre débat) qui raconte
l’accession de Renier à la seigneurie de Genvres, il est question de «Genvres sur
(la) mer», il n’y a rien à y voir d’autre qu’une confusion, sans doute entretenue par
les trouvères franco-italiens, comme tendrait à nous le confirmer le manuscrit V4
de La Chanson de Roland, dont le scribe dit également sans sourciller que Renier
«tint la marche de Çenevra sor la mer» (v. 2362).
Au vrai, on peut se demander si le problème ne résiderait pas peut-être davantage dans l’indistinction des références que dans l’élucidation d’un transfert
problématique. Ainsi, plutôt que de se hasarder à la supposition douteuse que le
9 Alors qu’il s’agissait en fait de la relatinisation de la forme francoprovençale Genava, où
l’accent avait été déplacé sur l’avant-dernière syllabe. Voir Kristol 2003.
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Léman a pu sembler une mer aux hommes du Moyen Âge, il semblera plus économique de reconnaître que les auteurs eux-mêmes étaient d’autant moins au clair
avec l’onomastique et la géographie que la réputation commerciale de la ville
ligure surpassait de loin celle de la capitale du Genevois. On peut, de plus, douter
que le r (non étymologique) de Genvres, qui distingue aujourd’hui (outre l’accentuation) les noms italiens des deux villes (Ginevra et Genova), puisse servir à discriminer les deux appellations. Certes, les mentions non ambiguës de Gênes (par
exemple dans Aye d’Avignon, v. 2336: «Cil marinier sont riche, de Gennes e de
Pise») ne laissent jamais apparaître le r. Mais en même temps c’est bien le mot Genevois qui semble toujours désigner la région de Genève, et cela n’empêche pas
d’appeler les Gênois Genevois (voir par exemple chez Ogier d’Anglure, §2110:
«Paula est cité assés bonne; mais elle fu jadis meilleur, car elle fut destruicte pour
le temps de la guerre des Genevois et des Veniciens», je souligne)11.
Enfin, la distribution géographique des quatre fils de Garin dans Girart de
Vienne tendrait également à accréditer l’idée que le flou règne déjà chez le narrateur de cette chanson: Girart reçoit la région de Vienne, et Hernaut Biaulande,
c’est-à-dire Nice12, mais le Biaulandais est dit s’étendre jusqu’à Narbonne, comme,
d’ailleurs, dans la chanson (contemporaine) des Narbonnais:
Vostre ert Nerbone et tot le Biaulandois,
Et tandroiz Janvres et tot le Jenevois. (v. 270-71: Aymeri s’adresse à Guibert)
Par ailleurs, Milon de Pouilles nous prouve que les territoires des quatre frères ne
se limitent pas à l’ancienne Gaule. Gênes se retrouve ainsi tout autant, sinon davantage, susceptible que Genève de participer de ce grand domaine méridional
donné en partage aux grands-oncles du futur Guillaume d’Orange. De surcroît, la
ville de Genvres n’étant jamais évoquée que vaguement, aucun indice topographique décisif ne nous aidera à en délimiter les contours; il est significatif de voir
que les trajets entre Vienne et Genvres, plusieurs fois évoqués, ne mentionnent ni
fleuve ni montagnes et que l’on doit se contenter d’imaginer une proximité vague
propice tout au plus à l’errance épique:
De lor jornees ne vos faz lonc sermon;
tant ont erré a force et a bandon
c’a Genvres vindrent li nobile baron. (Girart de Vienne, v. 1176-78)
Quant au «Gennes le dongon» dont se réclame Olivier dans Renaut de Montauban (v. 27506), il ne saurait nous être d’un grand secours. Certes, le narrateur de
10 Cette mention est d’autant plus frappante que la fin du Voyage de Jherusalem d’Ogier
d’Anglure offre par ailleurs un magnifique exemple d’itinéraire «suisse» médiéval: en effet, il
revient par «ledit lac Majour» (§351), «Sainct Pion» et «Brique» (352), «Syon» (353), «Merteny»
et «Saint Moris» (354), «Viviers sur le lac de Lozanne» (355) et enfin «Lozanne» (356), avant de
rejoindre la Bourgogne.
11 Et à l’extrême fin du XVe siècle, Commynes écrit encore couramment Genevois pour désigner les habitants de Gênes (voir Blanchard 2001).
12 Si l’on en croit Gaston Paris.
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Galien le Restoré (qui, dans le manuscrit de Cheltenham, suit Girart de Vienne)
semble se souvenir que Genève est sur le Rhône puisqu’il écrit:
Tant ont les deux vassaulz esploitié et erré
Qu’i[lz] sont en la riviere de Jennez arrivé. (v. 782-83)
Mais, sauf exception, on constate que, dès la fin du XIIe siècle au plus tard, les
conteurs n’ont plus qu’une idée assez vague de cette géographie qui dépasse par
trop les limites de la France du Nord. Et qui aurait la mauvaise foi de le leur reprocher en un siècle où, malgré la soi-disant «mondialisation des échanges», la majorité des Terriens résidant à plus de 5000 kilomètres de Genève ne sait pas faire
la différence entre Sweden et Switzerland?
Ce constat décevant doit cependant être mis en balance avec un autre fait. Une
appellation d’Olivier, en effet, doit attirer notre attention; F. Pirot 1969 l’avait jadis étudiée, sans en tirer de grandes conclusions sur l’origine du héros: c’est l’expression Olivier de Lausanne. Minoritaire, tout comme celle d’Olivier de Verdun
également glosée par Pirot, elle situe résolument les territoires du compagnon
d’Olivier dans une géographie bourguignonne et non méditerranéenne. Et on
pourrait se demander, dans le cas de Lausanne, si les responsables de cette variante
n’avaient pas considéré cette dernière ville comme une variante libre de Genève.
Comme aujourd’hui encore, les deux cités lémaniques semblent avoir très tôt été
en concurrence et il n’est pas difficile d’imaginer que pour des observateurs extérieurs, aux yeux de qui la région lémanique est une terre lointaine, la «cité du bord
du lac Léman» est une entité floue susceptible d’appellations diverses dont on ne
cherchera pas à savoir si elles subsument ou non des localités différentes. Certes,
le bourg lausannois n’était pas situé, au Moyen Âge, au bord du Léman, mais son
ancêtre romain l’était et l’appellation «lac de Lausanne» qui, comme on l’a vu,
était la plus courante au Moyen Âge pour désigner le Léman, devrait suffire à lever la difficulté13. Ainsi, lorsqu’au début de La Prise d’Orange, Gillebert raconte
sa fuite, il déclare:
Si m’en alai par l’eve de Losanne (AB, v. 187)14
et on admettra que cette mention n’implique aucune connaissance précise de la ville.
Cependant, Lausanne n’est pas toujours qu’un nom dans les chansons de geste,
et nous allons constater que Genève n’y a pas l’apanage des localisations topographiques déroutantes.
Le monumental Répertoire des noms propres des chansons de geste d’André
Moisan est, on le sait, fort avare en commentaires; au demeurant ce n’est guère son
but. Aussi est-on d’autant plus frappé de lire sous l’entrée Losane, Lossane, Lo13 D’ailleurs, Ogier d’Anglure, témoin visuel, écrit sans sourciller que Lausanne est «une bonne cité assise sur icelui lac» (§356).
14 Il est vrai que le manuscrit C a ici (172) une variante qui évacue l’allusion au lac: «Si m’en
alai tot le lai de Losane».
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sanne, Lozanne cette définition qui, prise au pied de la lettre, pourrait avoir
quelque chose d’insultant: «Lausanne (Suisse), ville d’où sont originaires divers
traîtres»! Suit une série de références que nous ne détaillerons pas ici, mais d’où il
ressort que les deux chansons qui font, de loin, le plus large usage du nom de la capitale vaudoise sont Dieudonné de Hongrie et Aiol.
Commençons par Aiol. Peu glosée de nos jours, c’est pourtant une chanson de
geste de qualité et d’un intérêt romanesque évident. En près de 11.000 vers, elle
promène son héros dans les endroits les plus divers: floué de son héritage, il est
comparé à Audigier par des bourgeois qui se moquent de son pauvre attirail (on
songe malgré soi à d’Artagnan au début des Trois Mousquetaires – mais aussi à la
tardive chanson d’Hugues Capet!15), attaqué non moins de six fois par des bandes
de voleurs hautes en couleur; emprisonné, pris comme otage, il séduit les femmes
à tour de bras, pour épouser finalement la Sarrasine Mirabel (qu’il a d’ailleurs enlevée comme un soudard); enfin, fil rouge de toute la chanson, il a maille à partir
avec le félon Macaire de Lausanne, qu’il finit par vaincre en même temps que
l’émir Mabrien (père de Mirabel, chez qui le traître a trouvé refuge), en prenant
Pampelune avec l’aide d’une troupe de Vénitiens rencontrée à la faveur du petit
séjour en Orient que lui a valu son évasion . . .
On s’accorde généralement à dater les parties en décasyllabes de l’unique
manuscrit de la chanson d’Aiol des alentours de 1160 et celles en alexandrins de
peu après la Quatrième Croisade (qui a vraisemblablement inspiré l’idée de faire intervenir les Vénitiens pour prendre la ville sarrasine). La probable dualité
d’auteur ainsi impliquée complique bien sûr notre appréhension générale de
l’œuvre: la cohérence de l’ensemble ne fait pourtant aucun doute et, au risque de
simplifier abusivement le problème, nous aimerions prendre ici le risque de ne pas
dissocier deux volontés (si deux volontés il y a) qui nous semblent parfaitement
concordantes; l’analyse que nous aimerions tenter postule en effet sinon un
projet, du moins une idée très claire – de la part de(s) (l’)auteur(s) – des possibilités signifiantes liées aux homophonies et aux rencontres de mots. Cette vision
étant très courante au Moyen Âge, comme l’a inlassablement répété Roger Dragonetti16, nous pensons somme toute prendre assez peu de risques en ne faisant
pas trop grand cas d’une dualité qui n’impose nulle part la force contraignante
d’une hétérogénéité sémio-narrative. Pour éviter les formulations lourdes, nous
parlerons donc dorénavant de «l’auteur», au singulier, vu comme entité abstraite,
sans préjudice de ce que ce terme a pu exactement recouvrir dans la genèse du
texte d’Aiol.
Un premier fait retient l’attention: le texte témoigne d’un intérêt pour la matière phonique et pour la musique du vers rares à ce degré dans la chanson de ges15 Le motif de la montée du héros à Paris n’est pas propre à la littérature du XIXe siècle,
et une étude de ses premières occurrences dans la littérature médiévale serait fort intéressante.
16 Voir Dragonetti 1986.
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te et qui ne laissent aucun doute sur la maîtrise littéraire17 d’un auteur qui n’hésite pas à faire d’authentiques jeux de mots:
Chi lairons des larons (v. 6707)
De la table s’embla, ainc semblant ne fist hom. (v. 7207)
Ou, plus simplement, à télescoper plaisamment les sonorités. Ici, le mot lis génère
une chaîne phonique qui se poursuit sur les deux vers suivants:
«D’autre part si commanc vos lis apareillier.»
Isnelement s’en torne, ne se vaut atargier:
Vers le maistre palais s’en cort tous eslaissiés. (v. 7306-08)
On a même l’impression que l’auteur joue parfois sur son dialecte picard:
Or commenche canchon forment a enforchier. (v. 8537)
Les noms de certains personnages ne sont pas sans se faire écho: ainsi ne s’étonnera-t-on pas de ce que Mirabel soit la fille de Mabrien (qui au n près est son anagramme).
Mais le passage qui nous intéresse au premier chef est celui du siège de Lausanne, à la fin de la chanson, le seul où la ville est évoquée pour elle-même. À ce
point du récit, Macaire, quoiqu’en position difficile, possède encore un atout non
négligeable puisqu’il tient prisonniers Aiol et Mirabel; or, cette dernière vient de
mettre au monde deux jumeaux dont l’irruption embarrasse fort le traître, qui décide de les noyer. Et c’est à cette occasion que l’on a la surprise d’apprendre que
Lausanne est sur le Rhône:
Makaires li traïtres de riens ne s’aseüre:
De Losane trespasse toute[s] les maistres rues,
Vient sor le pont del Rosne, dedens l’aighe les rue:
Cele nuit i fist Dieus vertu apercheüe:
Li Rones qui ert rades les enfans ne remue. (v. 9196-200)
Tout le passage est d’ailleurs du plus haut intérêt et constitue peut-être le moment
le plus riche d’émotion et de sens de la chanson, l’écriture ne ménageant guère, en
cet endroit, les références classiques et scripturaires. On pense tout d’abord aux récits d’exposition d’enfants à la merci des forces hostiles de la nature,et en particulier
à l’histoire de Moïse, mais ici point de berceau: les enfants flottent à la surface «sans
aiue» (v. 9204); ils sont recueillis par Thierry, «un gentiex hon» (v. 9202), qui a vu toute la scène et qui n’a qu’à se baisser pour les recueillir dans son bateau. Avatar de
Saint Christophe, le passeur Thierry a une femme, au nom parlant de Aie (= ‘aide’),
à qui il présente sa trouvaille non sans une pointe d’humour noir:
17 En particulier, il est vrai, dans les alexandrins, mais on peut postuler sans invraisemblance
que ce vers, plus long et moins marqué que le décasyllabe par le formulaire épique, laisse davantage carrière à l’imagination du poète.
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— Bele suer,» dist Teris, «poison avons assés:
«Il sont de tel manire ja mangier les porés
«Vés les la en mes dras, se vous ne m’en creés.»
Cele cort en cele part, ses a desvolepés,
Voit les puins et les piés et les iex et les nés
Et les beles figures des enfans qui sont né(s):
Tel freor ot la dame nes ossa adesser; (v. 9224-30)
Passage étonnant: outre l’allusion aussi claire qu’ironique à l’épisode biblique de
la pêche miraculeuse, on dirait que tout un fond de légendes est ici mis à contribution; l’effroi d’Aie n’est-il pas lié à cette impression que nous donne le texte (curieuse formule des «enfans qui sont nés») d’assister à une résurrection (pensons à
la légende de Saint Nicolas et des enfants mis au saloir), voire à une génération
spontanée? Enfin, est-il trop aventuré de suggérer que ce passage nous semble
fonctionner en intertextualité avec l’histoire du chat de Lausanne? Ici, cependant,
contrairement à ce qui se passe dans l’anecdote arthurienne, la trouvaille du pêcheur s’avère loin d’être négative, et ce sauvetage providentiel aboutira en fin de
compte à chasser de Lausanne le tyran Macaire. Tout se passe donc comme si tout
cet épisode aux couleurs nettement christiques servait à racheter tout ce que l’«eau
de Lausanne» pouvait avoir de négatif. Par sa pureté, Thierry est le garant d’une
rédemption qui dépasse infiniment sa propre personne.
Un siècle et demi après Aiol, la ville de Lausanne sera à nouveau l’objet d’un
siège épique dans la chanson tardive et mal-aimée de Dieudonné de Hongrie. Encore inédite, elle a heureusement fait l’objet de la thèse de troisième cycle de Denis Collomp qui nous a très aimablement autorisé à consulter le manuscrit de son
travail. C’est ainsi que l’on découvre que l’auteur de Dieudonné a de Lausanne une
vision nettement plus exacte que celui d’Aiol. Au moment où les Français approchent de la ville pour en déloger les traîtres, la cité nous est succinctement décrite:
Or sont venus François a Losane la grant:
Trois rivieres i vont – ce dit on – habitant;
Forte fu la riviere et aloit moult bruiant.
Dedens la vile avoit. j. castel moult poissant. (v. 9962-65)
Le texte semble contradictoire: mentionne-t-il une ou trois rivières? Il faut selon
toute vraisemblance comprendre que la riviere du v. 9964 désigne l’ensemble d’un
système hydrographique constitué de «trois branches» (v. 9963). Or, si l’on regarde un plan de la Lausanne médiévale (voir illustration), c’est très précisément ce
que l’on voit: la colline de la Cité est entourée à l’Est par le Flon et à l’Ouest, après
la «palud», par la Louve; la seconde rejoint le premier au Sud, paraissant dès lors
former avec lui un troisième cours d’eau, impression sans doute renforcée sur le
terrain par le cours paisible du Flon et le fait qu’il ne va se jeter dans le lac que
bien des kilomètres plus loin.
Une telle description étant parfaitement incompatible avec la topographie genevoise (l’Arve passant trop loin de la ville ancienne et le lac ne pouvant que diffi-
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Grandjean 1965:4
cilement être passé sous silence), tout doute est ici levé: l’auteur de Dieudonné de
Hongrie ne reprend pas seulement le nom de Lausanne à la tradition épique, il
connaît la ville ou en a, pour le moins, lu ou entendu une description. Malheureusement, le lecteur qui cherchera d’autres détails en sera pour ses frais et la mention d’un moustier (v. 10887) nanti d’un cloquier (v. 10890) ne nous est guère d’un
grand secours! Quant aux autres mentions de la ville, elles obéissent toutes aux nécessités habituelles du récit de siège, à savoir que seul compte le fait de savoir si
l’on est dans ou hors de la ville, dont le nom sert dès lors uniquement à délimiter
un espace abstrait, sorte d’échiquier où se donne libre cours le tumulte du jeu guerrier. Quelques exemples suffiront à illustrer ce propos:
Hors de Losanne issirent li traïte felon (v. 10331)
Vers Lozanne le font mener sans demouree (v. 10429)
Furent dedens Lozanne.vij. mille compaignon (v. 10949)
Ainsi, s’il est indéniablement intéressant de constater que le sens de l’orientation
des conteurs de geste s’est amélioré entre le XIIe et le XIVe siècle, il reste évident
que les développements descriptifs les intéressent toujours aussi peu. De surcroît,
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cette enquête ne nous a toujours pas livré les raisons de la mauvaise réputation de
Lausanne. Il nous faut donc pour cela revenir au personnage du traître.
Bien connu comme l’un des patronymes les plus honnis de l’ancienne geste, le
nom de Macaire n’a, semble-t-il, guère suscité d’autres commentaires que des listes
de citations prouvant sa présence dans un corpus non négligeable de chansons. On
pense bien sûr à la chanson que Guessard se disait contraint malgré lui à nommer
Macaire, puisque l’héroïne calomniée qui devait en être dite l’indubitable héroïne
n’y portait pas le nom traditionnel de Sibile, mais celui (décidément trop passepartout) de Blanchefleur. On sait la fortune de ce texte jusque dans la Bibliothèque bleue; et le héros du mélodrame romantique de Robert Macaire lui doit, à
défaut d’autres points communs évidents, au moins son nom et son caractère interlope.
Mais au XIVe siècle, déjà, le nom de Lausanne et celui de Macaire sont complètement dissociés: il n’y a pas de Macaire dans Dieudonné de Hongrie, Lausanne y étant le fief de Goubaut et de Nivelart18, et une chanson de la même époque
comme Tristan de Nanteuil met en scène un félon nommé Macaire qui, malgré l’appellation que lui donne Moisan dans son répertoire n’a rien à voir avec Lausanne,
laquelle n’est pas mentionnée une seule fois dans le texte19.
Notre seul recours reste donc, en raison de son ancienneté autant que de sa
focalisation à la fois sur Macaire et Lausanne, la chanson d’Aiol. En effet, dès sa
première apparition le nom de Lausanne est associé à celui de Macaire:
«E Dieus! che dist li enfes, quel brief chi a!
Makaire[s] de Losane le comperra.» (v. 466-67)
Mais il y a mieux: la première occurrence du nom de Macaire fait résonner paronymiquement le nom de la ville vaudoise et nous donne la clé de ses connotations
négatives:
Il li toli sa tere et chou qu’il dut tenir,
Et le cacha de France a paine et a essil
Par le conseil Makaire, que ja Dieus n’en ait,
Un mavais losengier, un quiver de put lin. (v. 45-48, je souligne)
Lausanne, en effet, n’est autre que la ville, et comme la personnification, de la
losange! L’assonance n’est, bien sûr, pas parfaite, mais si l’on tient compte de la na18 Ne nous étonnons pas de ce qu’aucun de ces deux noms ne rappelle de près ou de loin celui d’un évêque de Lausanne ou d’un quelconque personnage historique lié à cette ville. Quant
au Magnerius dont l’épiscopat se situe entre 947 et 968, Jean-Daniel Morerod, spécialiste incontesté de l’évêché médiéval de Lausanne, nous a dissuadé de voir le moindre lien entre lui et Macaire.
19 Dans les notes de son édition, Sinclair 1971:750 s’oppose à Guessard qui pensait que Tristan de Nanteuil constituait «une sorte de supplément à la biographie de notre traître», d’où l’idée de Sinclair (très contestable, quoique reprise par Moisan) de distinguer ce Macaire du personnage traditionnel.
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salisation qui affectait, en ancien français, les voyelles situées devant les consonnes
nasales, la proximité d’un [ n] et d’un [ nZ] s’en trouve encore accentuée.
On ajoutera que le terme de losange n’est pas a priori celui que l’on attendrait
pour désigner un traître dans le contexte féodal de la chanson de geste. Le terme
est emprunté à la lyrique et, plus globalement, à la sphère des relations amoureuses: la calomnie est bien sûr une composante importante de la psychologie d’un
parfait génie du mal, mais elle n’est guère ici mise en avant, et l’intrigue de la chanson d’Aiol joue bien davantage sur la classique usurpation de fief que sur l’immixtion du méchant dans les amours du héros.
Si intrigues amoureuses il y a, elles sont en grande partie indépendantes de la
lutte d’Aiol contre Macaire. Or, on se souvient qu’au début de son périple, Aiol,
jeune chevalier encore inexpérimenté, avait rencontré une jeune fille nommée
Lusiane, qui était tombée amoureuse de lui, mais qu’il avait repoussée. Structurellement cette première rencontre féminine n’est pas sans rappeler mutatis mutandis l’épisode fameux de la rencontre de Didon et Enée dans L’Enéide: or, la
première femme rencontrée, dans un parcours initiatique, n’est généralement pas
la bonne. Et l’on ne s’étonnera pas que le texte, pour mieux nous faire sentir cette incompatibilité, donne à la jeune fille un nom qui, ici encore, assone avec celui
de la ville losangière.
Nous pouvons ainsi boucler la boucle et revenir au «chat de Lausanne»: quoi de
plus naturel, si Lausanne est la ville des losangiers, que de renforcer les connotations négatives du chat infernal grâce à l’évocation d’une ville au nom si parlant?20
Mais, heureusement pour les Lausannois, si le patronyme honni de Macaire a
survécu jusque dans le théâtre populaire du XIXe siècle, le nom de leur ville a cessé de connoter les traîtres dès le moment où la langue a perdu l’appellation du
losangier. Et la ville de Lausanne est devenue un séjour sans danger pour tous les
amoureux et autres chevaliers non chasés. . .
Lausanne
Alain Corbellari
20 Nous pouvons du même coup répondre à A. Guesnon qui trouvait «absolument invraisemblable» la mention de la ville de Lausanne dans La Bataille d’Enfer et de Paradis (Guesnon
1977:9). En effet, non seulement la raison (non explicitée), vraisemblablement liée à l’éloignement géographique, de la réticence de Guesnon ne tient pas quand on voit que le nom de Lausanne (Losane) est précédé de celui de Besançon (d’ailleurs la solution qu’il propose – Lorane
pour «Lorraine» – est encore plus invraisemblable puisque ce n’est pas un nom de ville; quant au
Mason que Guesnon ne s’explique pas, il faut sans doute y lire Mascon), mais surtout la mention
de Lausanne dans la troupe «infernale» menée par Arras n’a désormais plus rien pour nous étonner.
Lausanne-Genève aller retour
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