Communiqué de presse - L`Agence du court métrage

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Communiqué de presse - L`Agence du court métrage
Communiqué de presse :
Le ROC prolonge la réflexion du rapport d’Anne Bennet pour consolider la
production et améliorer la diffusion du court métrage
Le Regroupement des Organisations du Court réunit l’ensemble des acteurs de la filière du
court métrage – auteurs-réalisateurs, producteurs, diffuseurs, organisateurs de festivals, artistes interprètes, acteurs de la démocratisation culturelle – avec pour objectif d’assurer la pérennité
et la diversité de la production et de la diffusion d’œuvres de format court.
Nous tenons en premier lieu à remercier Anne Bennet d’avoir accepté d’introduire cette journée
professionnelle, que nous organisons à la suite de la publication de son rapport : « Pistes de
réflexion pour consolider la production et améliorer la diffusion du court métrage ». Le
rapport met en exergue le rôle indispensable du court métrage dans la filière cinématographiq ue
et audiovisuelle – comme lieu de renouvellement des talents et des formes artistiques –, mais
également sa fragilité, son sous-financement et son manque de visibilité, qui ne cessent
d’étonner en regard de son apport à la filière dans son ensemble. Pourtant, on l’a entendu
aujourd’hui, les chiffres parcellaires dont nous disposons ne rendent pas compte de
l’importance de la diffusion du court métrage. La question principale de cette journée pourrait
donc être, « comment rendre le court métrage plus visible pour que son financement se
renforce ? » (Anne Bennet)
Le ROC a souhaité prolonger la réflexion sur deux questions centrales posées par le rapport
d’Anne Bennet : Comment diversifier les moyens de financement de la production de court
métrage, en ouvrant de nouvelles sources de financement d’ordre privées ? ; Comment
améliorer la diffusion du court métrage sur tous les écrans, et notamment en salle de cinéma ?
La première table ronde intitulée « Comment développer le mécénat dans le secteur du court
métrage ? », aimée par Nicolas Martin, journaliste à France Culture, se voulait avant tout
prospective. Les initiatives dans notre domaine se développent, mais restent encore marginale s.
Les logiques de contreparties et de communication des acteurs privés doivent trouver à
s’accorder à ce secteur défini comme lieu de « liberté totale de création » (Anne Bennet).
D’autres secteurs artistiques, tels que l’art contemporain, ont su développer et structurer ce type
de financement, comme en ont témoigné Christelle Lheureux, réalisatrice ou Sandra Mullie z,
mécène et fondatrice de SAM Art Projects. Lieu de recherche et de développement de l’art
cinématographique, de formation et de transmission des savoirs, d’émergence de nouveaux
talents, le court métrage nécessite une politique publique forte à son endroit. Cependant, il
présente également un certain nombre d’atouts qui pourraient être mis en avant pour attirer du
mécénat, dont l’apport financier serait complémentaire aux financements habituels. C’est ainsi
que la proposition du rapport d’Anne Bennet de créer un fonds de dotation spécifique au court
métrage a pu être abordée par les professionnels, au regard de l’expérience d’autres secteurs, et
au-delà des initiatives locales et individuelles qui ont déjà lieu dans la production de court
métrage, comme Sébastien Aubert (Ad Astra) en a témoigné. Nous avons entendu les
représentants de Pro Arti (Grégoire Harel) et de l’Admical (Hannah Berkouk), experts de ce
type de financements : un nouveau modèle au bénéfice du court métrage est à inventer et à
expérimenter, prenant en compte les natures juridiques et fiscales complexes du mécénat.
La deuxième table ronde de la journée intitulée « Pour une diffusion plus large du court
métrage en salle : le rôle des professionnels, de la presse et des pouvoirs publics », animée
par Clarisse Fabre, journaliste au Monde a permis de mettre en lumière, tout d’abord, la
présence multiple et vivace du court métrage en salle, au bénéfice d’un large public – via
notamment les avant-séances du catalogue RADI (porté par l’Agence du court métrage et
certaines régions), les programmes de courts métrages « jeune public » (inscrits pour certains
dans les dispositifs scolaires), mais également les sorties nationales de moyens métrages de
jeunes auteurs, comme Guillaume Brac. Certaines difficultés d’ordre technique empêchent
encore d’avoir une vision globale de la présence du court métrage en salle et devront être
traitées, comme l’a rappelé Amélie Chatellier, déléguée générale de l’Agence du court métrage.
Par ailleurs, la diffusion du court métrage en salle reflète encore trop peu le dynamisme de sa
production. Le court métrage est un outil privilégié d’action culturelle et d’éducation à l’ima ge
pour les salles, notamment via des programmes pour les plus jeunes comme les pense le
distributeur KMBO. Des idées originales de diffusion émergent de la part des exploitants et
doivent pouvoir, notamment dans leur classement art et essai, être mieux valorisées (comme les
expérimentations VOD prolongeant la programmation en salle de Cyril Désiré au Navire à
Valence, ou le « Salon des bonus » de Dominique Toulat à La Ferme du Buisson à Noisiel). La
question de la faible place accordée au court métrage dans la presse a également pu être abordée
et a permis de réaffirmer l’importance du format pour la cinéphilie et dans la constitution de la
filmographie des auteurs et producteurs du cinéma de demain. Jéremy Couston, journaliste à
Télérama, a rappelé ainsi l’importance des festivals pour le format. Par ailleurs, comme l’a
affirmé à plusieurs reprises Jean-Jacques Ruttner, exploitant à Ivry-sur-Seine, la durée des films
ne devrait pas être un frein à leur exploitation en salle.
En conclusion, nous tenons à rappeler que le court métrage est absolument essentiel à la filiè re
cinématographique en termes de formation professionnelle, de décentralisation culturelle,
d’éducation à l’image et de lien à la jeunesse.
S’appuyant sur les analyses du rapport d’Anne Bennet, ces tables rondes ont permis de dessiner
de nouvelles pistes pour le secteur :
 S’appuyant sur son rôle d’accompagnement de la jeune création, sur la spécificité de sa
diffusion, et plus largement sur son caractère d’intérêt général, le court métrage pourrait
pleinement bénéficier du mécénat. Il est désormais nécessaire d’inventer, avec
l’accompagnement des pouvoirs publics, les outils nécessaires au développement de
cette nouvelle source de financement.
 En ce qui concerne la diffusion du court métrage en salle de cinéma, les attitudes
volontaristes envers la jeune création doivent être récompensées et incitées, et ces
questions seront à considérer dans le cadre de la réforme prochaine de l’Art et essai,
mais également de la modernisation des dispositifs d’aide à l’exploitation et à la
distribution du CNC.
Ainsi, comme le souligne le rapport d’Anne Bennet, le court métrage « ne peut exister qu’au
prix d’un engagement volontaire, et demande l’effort de penser à long terme ». Néanmoins,
nous tenons à réaffirmer que le soutien au court métrage s’appuie :
 Côté production, sur des sources de financements publics (CNC, régions…) qui doivent
être consolidés et sur la participation des chaînes de télévision, dont les investisseme nts
doivent être renforcés et encadrés ;
 Côté diffusion, sur les acteurs de terrain (associations, festivals, salles de cinéma…) qui
nécessitent d’être mieux accompagnés dans leur travail quotidien au profit d’une
démocratisation culturelle effective.
Le ROC appelle donc l’ensemble des pouvoirs publics, mais aussi les partenaires privés du
secteur (comme les diffuseurs) à une vaste mobilisation pour le court métrage, et leur donne
rendez-vous au prochain Festival de Clermont-Ferrand, pour l’annonce d’une nouvelle
dynamique en faveur du secteur.
Paris, le 18 décembre 2015
Le ROC rassemble l’AFCA, l’Agence du court métrage, Carrefour des festivals, la Maison du
film court, Sauve qui peut le court métrage, le SFA-CGT, le SPI, la SRF, et s’attache à garantir
la pérennité et la diversité de la création et de la production des œuvres de format court,
notamment en termes de financement et de diffusion.
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SPI – Cyril Smet – 01 44 70 70 44
SRF – Bénédicte Hazé – 01 44 89 99 70

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