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Connaissez-vous Bip? Moi, je le connais bien.
Il est né dans une merveilleuse ville appelée Paris.
Voici Bip au visage blafard, portant un chapeau haut de forme au bout duquel tremble une fleur, Bip au visage lunaire, appuyé contre un réverbère bleui par le temps.
Bip… c’est moi.
© Marcel Marceau.
L’histoire de Bip. 1976. L’école des Loisirs
Le portrait…
Tante Éponge était petite et ronde,
ronde comme un ballon. Elle avait de
petits yeux de cochon, une bouche en
trou de serrure et une de ces grosses
figures blanches et flasques qui ont l’air
d’être bouillies. Elle ressemblait à un
énorme chou blanc cuit à l’eau. Tante
Piquette, au contraire, était longue,
maigre et ossue, elle portait des lunettes à monture d’acier fixées au bout
de son nez avec une pince à linge. Sa
voix était stridente et ses lèvres minces et mouillées.
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© Roald Dahl. James et la grosse
pêche. 1966. Ed. Gallimard.
Traduction française réalisée
par E. Gaspar
… est un texte de type Descriptif dont la fonction est de présenter une
personne, un personnage, un animal, de sorte que le lecteur puisse se les
représenter ou se les imaginer le plus précisément possible.
Ce qu’il faut savoir
Faire une description, c’est raconter avec des mots ce que votre œil ou
votre imagination a vu, perçu.
Lorsque l’on donne beaucoup de détails précis, on fait un portrait.
Où ?
On trouve des portraits dans les lettres, les romans, les journaux, les revues.
Quoi ?
Le portrait complet d’une personne comporte :
• un portrait physique,
• un portrait moral avec éventuellement présentation en action.
Comment ?
Il est écrit en principe à la 3 personne.
e
Compère Gredin avait une énorme
barbe broussailleuse qui lui couvrait la
figure, sauf le front, les yeux et le nez.
Ses poils formaient des épis hérissés
comme les poils d’une brosse à ongles.
D’affreuses touffes lui sortaient même
des oreilles et des narines.
Compère Gredin avait l’impression que
sa barbe lui donnait l’air particulièrement sage et noble. Mais en vérité, cela
ne trompait personne. Compère Gredin était un gredin. Petit gredin dans
son enfance, il était maintenant un
vieux gredin de soixante ans.
© Roald Dahl.
Les deux gredins. Folio Junior
Pour le portrait physique, il est préférable de suivre un ordre logique (de la tête aux pieds ou de l’allure générale au visage). Chaque partie du corps est nommée successivement et rendue « plus visible » grâce
à:
• des adjectifs épithètes (des cheveux noirs),
• des groupes nominaux prépositionnels (des cheveux à la noirceur rare),
• des propositions relatives (des cheveux qui avaient un reflet d’ébène),
• des comparaisons (des cheveux noirs comme l’ébène).
Une comparaison globale donnera une grande unité au portrait (avec un
animal par exemple).
Pour le portrait psychologique, il vaut mieux user de termes
abstraits (sa gentillesse, sa méchanceté) ou d’adjectifs (courageux, distrait)
pour caractériser l’individu par ses qualités, ses défauts et ses traits particuliers.
Trente-deux ans, long et sec mais solide. Timide, un peu, avec une
grande douceur dans le geste et le regard. Il se nomme François.
Je l’ai connu à Montréal, mais c’est à Caniapiscau que je l’ai vu
vivre. Sa passion : la nature et les hommes. Nature vierge, sauvage,
rude.
© Bernard Clavel. Le docteur du Nord
Princesse de Pêtsec
Tout le temps crispée. Droite comme un i, aussi raide que la justice, sans aucune souplesse,
pas une trace de mollesse. Se lève tous les jours très tôt, déjeune et soupe à heure fixe, ne
tolère aucun écart, aucun retard. Déteste les fantaisies, les bavardages entre amies, le moindre
petit bruit. Sa seule passion, un élevage de papillons noirs. Ses compagnons, quelques bourdons. Porte toujours les mêmes vêtements sans élégance. Ne rit plus jamais car la dernière
fois que ça lui est arrivé, son chignon s’est défait et sa jupe s’est soulevée. Depuis, elle ne
porte que des pantalons. Mariée sur le tard au baron de Crève-Cœur.
© Philippe Lechermeier. Princesses oubliées ou inconnues - 2004. Gautier - Languereau
Pour mettre l’accent sur un trait de caractère bien particulier et précis de
son personnage, l’auteur le présente en action.
S’il veut insister sur son dynamisme, il emploie de nombreux verbes sans
répéter le sujet (le cuisinier, il coupe, hache, trie, verse, mélange, met à chauffer, remue, récupère, prépare et sert).
S’il veut signifier sa fragilité, il fait part de ses impressions, ses sentiments,
ses doutes (le mendiant, il allait et venait entre les badauds, d’un pas hésitant, n’osant aborder l’un plutôt que l’autre, s’imaginant une réaction négative
de leur part).
Pour réussir un portrait, il est nécessaire :
• d’éviter les répétitions. Pour cela, utiliser :
- des pronoms personnels (attention de ne pas abuser de IL, ELLE, ILS,
ELLES ; leur excès peut créer une confusion, ne sachant plus de qui l’on
parle).
- des synonymes (charmeur = séduisant, séducteur, enjôleur).
- varier l’emploi de ÊTRE et AVOIR, trop fréquemment utilisés, en passant de l’un à l’autre (elle a des cheveux roux –> ses cheveux sont roux).
Hercule Poiplume était un petit
homme minuscule, presque aussi petit
que Tom-Pouce, un peu plus grand que
le Petit-Poucet, pas tout à fait aussi
grand que vous. Il aimait tant les locomotives que les grandes personnes
trouvaient cela anormal. Ce n’était
peut-être pas normal ; mais avant tout
Hercule Poiplume était très, très, intelligent. Il résolvait de la main gauche
les problèmes de calcul les plus compliqués tout en s’amusant de la main
droite à construire les choses les plus
extraordinaires. Dans sa ville natale,
il était connu pour son invention du
sous-marin à roues et celle du dirigeable à pédales.
© Peter Nickl et Binette Schroeder.
Ratatatam. 1973. L’école des Loisirs
• de choisir un procédé de présentation et de s’y tenir : soit la comparaison, l’énumération, l’exclamation, l’opposition, le personnage dans son
décor familier, l’allure générale… ou le personnage en action.
• d’exprimer son opinion. Pour cela, utiliser :
- des adjectifs (magnifique, laid, étrange…),
- la forme exclamative qui renforce une réaction (quelle horreur !).
Certains individus se prêtent à des portraits particuliers :
L’esquisse est un portrait rapide mais exact. Il permet grâce à quelques détails bien choisis d’avoir une impression générale d’un personnage.
L’autoportrait est le portrait que la personne fait d’elle-même. Il est
écrit en principe à la 1re personne.
La caricature renforce en les déformant les traits caractéristiques
d’une personne. En principe, l’objectif est de se moquer du sujet ou d’attirer l’attention du lecteur sur un aspect très particulier de sa personnalité.
Je m’appelle Amandine. Quand je me regarde dans une glace je
trouve que j’ai l’air d’une petite fille de dix ans. Ce n’est pas étonnant. Je suis une petite fille et j’ai dix ans. J’ai un papa, une maman,
une poupée qui s’appelle Amanda, et un chat.
© Michel Tournier.
Amandine ou les deux jardins. Seuil Jeunesse
L’endive
Je suis le bourgeon d’une plante connue depuis
le Moyen Âge :
la chicorée sauvage. On m’appelle
aussi chicorée de Bruxelles ou Witloof (feuille blanche, en flamand). Si
on me laisse grandir, je deviens une
belle plante à larges feuilles vertes
et à fleurs bleues mais je ne suis plus
bonne à manger! Alors qu’avec mes
petites feuilles blanches et bien serrées, je suis un vrai régal : craquante
quand je suis crue en salade, fondante quand je suis cuite et nappée
de sauce béchamel.
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Document
L’autoportrait
Le champignon
de Paris
Les principes
L’autoportrait est le portrait que la personne fait
d’elle-même.
Comment ça fonctionne
Il est écrit en principe à la 1re personne (Je).
La démarche en classe
Nous proposons 2 pistes différentes :
1. Jouer
Oralement et collectivement.
À partir du jeu « Qui est-ce ? ».
Un enfant pense à un camarade de classe.
On lui pose des questions pour trouver à qui il a pensé. Il ne peut répondre que par oui ou non.
Ex : Est-ce une fille ? A-t-il des lunettes ?
2. Écrire
Individuellement.
Consigne : En quelques phrases dresse ton autoportrait.
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3. Comparer
Oralement et collectivement.
Chaque enfant lit un autoportrait d’un camarade.
Il s’agit de retrouver l’auteur du texte.
4. Réfléchir
Oralement et collectivement.
Le maître propose 7 autoportraits de fruits et légumes (document 13). L’endive se trouve page 3.
Aux enfants de trouver quel légume est présenté.
Bien s’arrêter après chaque phrase ou chaque nouveau renseignement pour laisser les enfants proposer
une réponse.
1. Lire
Par groupes de 3.
Lire silencieusement et attentivement le texte de
Bernard Friot (document 14) puis échanger ses impressions.
2. Comparer
Oralement et collectivement.
Exprimer à voix haute ce que chaque groupe a compris, ressenti à la lecture de ce texte.
Il ressort de la discussion que durant toute la journée
cet enfant est comparé à toutes sortes d’animaux.
Constater que dessiner cet enfant n’est pas facile, mais
que faire son autoportrait à partir de comparaisons
avec des animaux ne devrait pas poser de problème.
3. Lire
Une lecture expressive du texte à voix haute par le
maître calme les esprits et annonce sereinement le
sujet d’écriture.
4. Écrire
Par groupes de 3.
Consigne : Mets-toi à la place de Laurent pour écrire
son autoportrait à la 1re personne.
Donne un titre adapté à ton texte.
Ci-dessous vous trouverez notre proposition d’écriture (document 15).
Le matin, j’ai du mal à me lever car je dors comme une marmotte.
À table, je mange comme un cochon.
À l’école, je grimace comme un singe.
Les filles trouvent mon visage laid comme celui d’un rat.
Ma grand-mère m’appelle affectueusement « mon biquet » ou « mon lapin ».
Je suis gros comme un éléphant et je cours aussi lentement qu’un escargot.
Je suis vache avec mes camarades qui n’ont pas appris leur leçon : non, ils ne copieront pas sur moi.
À part ça, je suis heureux comme un coq en pâte.
Laurent.
15
La noix
Mon vrai nom est
l’agaric. On me découvre vers 1670,
poussant sur du
fumier dans les potagers de Louis XIV à Versailles.
Je deviens très vite célèbre car
j’ai bon goût et car je suis facile
à cultiver. Comme je pousse sans
lumière, on me cultive vers 1900
dans les anciennes carrières souterraines de Paris, d’où mon
nom. Mais aujourd’hui, je suis
surtout cultivé dans des grottes
de la région de Saumur (Maine-etLoire).
Autrefois, j’étais
une plante sauvage d’Amérique
du Sud. Des navigateurs espagnols
me font venir en Europe pour la
première fois au XVIe siècle. Sous
le nom de pomme d’amour, on
me cultive alors pour mes beaux
fruits rouges décoratifs mais on
croit qu’ils sont empoisonnés ! Il y
a seulement deux cents ans qu’on
me goûte en sauce. Aujourd’hui, je
pousse dans le monde entier. On
me croque crue ou cuite. On me
met en boîte, pelée, en coulis ou
en concentré. Mon jus est un excellent apéritif !
Je suis le fruit d’un
arbre qui pousse
tout autour de la
mer Méditerranée
depuis des milliers
d’années. Je suis protégée par une
enveloppe verte : le brou. En cassant ma coquille, tu trouves mon
cerneau qui est bon à manger.
On me déguste fraîche ou sèche.
Je suis exquise dans les salades
d’endives ou avec du chocolat. En
morceaux ou en poudre, je fais
d’excellents gâteaux. On me presse pour faire de l’huile. On fabrique aussi un vin qui est un délicieux apéritif.
La pomme de terre
La fraise
La pomme
En Amérique du
Sud, il y a 8 000
ans, je nourris
déjà les ancêtres
des Incas ! J’arrive en Europe vers
1560 sur un navire espagnol. Mais
on m’apprécie plus comme jolie
plante à fleurs que comme légume ! En 1773, je connais enfin la
célébrité grâce à Parmentier. Ce
pharmacien va prouver à Louis
XVI que je suis délicieuse à croquer, excellente pour la santé et
facile à cultiver. Depuis ce temps,
on me déguste sautée, frite, bouillie, en purée… Je suis devenue le
légume que l’on mange le plus
dans le monde.
On apprécie mon
goût très parfumé
depuis l’Antiquité.
Je n’existe alors que
sous la forme sauvage dans les bois. On commence
à me cultiver au Moyen Âge. Louis
XIV, le Roi-Soleil, raffole de moi !
En 1713, un officier français nommé Frézier (oui ! oui !), rapporte
du Chili cinq plants d’une espèce
sauvage. Il les cultive dans un jardin de Plougastel, en Bretagne. Le
mariage de ces plantes avec une
espèce américaine donne les gros
fruits rouges que ta maman achète au marché.
Je suis sans
d o u t e
le plus vieux fruit
du monde : on
a retrouvé mes
pépins dans des campements préhistoriques. Au Moyen Âge, on me
mange
en
soupe et on m’utilise comme farce
dans les volailles. On me réduit en
purée pour aider à étaler des médicaments sur la peau : c’est de la
pommade ! On me déguste crue
ou séchée, en tarte, en compote.
On me presse pour faire du jus
et du cidre. Je suis bonne pour la
7 heures (maman)
- Allez, ma petite marmotte, il est l’heure de se lever.
7 heures 30 (papa)
- Espèce de cochon, tu ne pouvais pas faire attention !
J’ai maintenant plein de chocolat sur mon pantalon !
9 heures 26 (M. Loriot, mon professeur de math)
- Laurent, petit singe, si tu crois que je ne te vois pas
faire des grimaces à Karim !
10 heures 04 (Valérie)
- Fiche le camp, face de rat, je ne te parle plus.
12 heures 11 (grand-mère)
- Alors, mon biquet, c’était comment l’école, ce matin ?
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© Astrapi. Carnet
La ronde des fruits et légumes. 1992.
Claude Delafosse et Benoit Marchon.
Bayard Presse Jeune
Document
Qui suis-je ?
Drôle d’animal
Document
La tomate
13
14 heures 42 (M. Budus, professeur d’EPS)
- Mais bouge-toi, espèce d’éléphant, c’est un sprint, pas
une course d’escargots !
15 heures 06 (Bruno, en cours d’histoire-géo)
- File-moi ta feuille, j’ai pas appris ma leçon !
Oh… sale vache !
17 heures 18 (encore grand-mère) :
- Eh bien, mon lapin, pas trop dur, cet après-midi ?
18 heures 30. Je suis à la table de la cuisine, un cahier
ouvert devant moi. J’ai un dessin à faire pour demain.
Sujet : « Dessinez votre autoportrait ».
Ça ne va pas être facile, je crains.
© Bernard Friot.
Encore des histoires pressées.
1997. Zanzibar Milan
14
Banque de mots pour le portrait
Adjectifs qualifiant le visage
Oreilles
délicates
fines
colorées
pointues
décollées
Peau
claire
cuivrée
douce
mate
luisante
bronzée
hâlée
Forme de visage
plein
rond
gracieux
long
ovale
allongé
carré
triangulaire
Menton
en galoche
pointu
carré
poilu
barbu
imberbe
Bouche
Yeux
petit
droit
fin
long
délicat
aquilin
pointu
en trompette
crochu
gracieux
blonds
bruns
roux
châtains
blancs
noirs
brillants
Joues
arrogantes
serrées
fines
charnues
minces
brillants
bleus
malicieux
verts
marron pétillants
noisette
bridés
en amande clairs
globuleux
mince
charnue
lippue
gourmande
épaisse
fine
Nez
Lèvres
Cheveux
longs
abondants
rebelles
en bataille
courts
frisés
crépus
bouclés
raides
colorés
coiffés
tressés
soignés
hirsutes
lisses
pâles
pleines
colorées
en feu
ébouriffés
dressés
hérissés
ternes
100
Allure
générale
jeune
vieux
élégant
coquet
riche
pauvre
négligé
grand
petit
moyen
gros
mince
maigre
hautain
épanoui
naïf
mystérieux
familier
louche
imposant
drôle
bizarre
Aide
20
Caractère
Vêtements
chapeau
pantalon
tailleur
jogging
smoking
pull-over
costume
chemise
haillons
jupe
en loques
robe
escarpins frusques
chaussures fringues
fripes
mocassins
gants
baskets
sandales
bottes
espadrilles
manteau
imperméable
veste
cape
blouson
écharpe
foulard
bonnet
capuchon
casquette
complet-veston
Qualités
adorable
doux
chaleureux
patient
humain
calme
brave
gentil
sage
poli
gai
affectueux
héroïque
aimable
drôle
joyeux
courageux
généreux
sérieux
vertueux
amical
Défauts
menteur
agressif
insupportable tricheur
orgueilleux
angoissé
paresseux
coléreux
têtu
autoritaire
dissipé
craintif
méchant
fanfaron
violent
frimeur
vulgaire
inhumain
égoïste
impoli
cruel
grincheux
jaloux
lâche
avare
hypocrite
mauvais joueur

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