Homélie 1er dimanche de carême

Transcription

Homélie 1er dimanche de carême
Dieu d'Alliance
Père Grégoire Cieutat - Homélie 1er dimanche de carême 2012 - année B
Dieu est le Dieu de l'Alliance : solennellement déclaré dans le livre de la
Genèse avec Noé en ces termes ; « Voici que moi, j'établis mon alliance avec vous,
avec tous vos descendants, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous. »
Alliance qui tire son origine du verset 26 du premier chapitre de la Genèse où il est
écrit ; « Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils
dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes
sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre. » Le Dieu créateur devient
donc par l'être humain, homme et femme, le Dieu de l'Alliance. Alliance par laquelle il
donne justement à l'être humain la domination sur les créatures vivantes. En échange il
demande à l'homme de garder et de cultiver cette création pour la mener à sa
perfection. Il s'agissait donc d'une domination d'amour de la part de l'homme sur la
création garantit par une obéissance d'amour de ce même homme vis-à-vis du
commandement de ne pas manger du fruit de l'arbre du bien et du mal. Qui dit alliance
dit donc réciprocité entre les deux contractants de l'alliance.
Cependant l'homme n'était pas encore tout à fait mûr pour prononcer cette
parole de réciprocité envers Dieu, une parole personnelle pour répondre à la parole de
Dieu et ainsi ratifier personnellement cette alliance. Pour cela Dieu lui amène la
femme envers laquelle il va enfin prononcer sa première parole, signe précurseur de la
ratification de l'alliance éternelle avec Dieu : « Le Seigneur Dieu façonna une femme
et l'amena à l'homme. Alors celui-ci s'écria : « Pour le coup, c'est l'os de mes os et la
chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de l'homme, celleci ! » C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils
deviennent une seule chair. » Ainsi nous comprenons avec cette première parole
d'alliance de l'homme vis-à-vis de la femme qu'il est dans le projet de Dieu depuis
l'origine, dans le projet de son alliance avec l'homme depuis l'origine, de devenir luimême une seule chair avec l'homme. Que Dieu s'unisse avec l'homme dans la chair.
C'est ce que nous rappelle justement la messe, qui est le renouvellement, la
commémoration et l'actualisation, de l'Alliance nouvelle et éternelle . La liturgie de la
messe est bel et bien l'action du Christ et de l’Église où tous deux s'unissent dans la
communion eucharistique pour devenir une seule chair. Tous deux s'unissent ainsi
dans les noces de l'Agneau car tous deux y sont engagés pleinement. Engagement du
Christ ratifié sur la croix par son sang et sa vie offerte. Et engagement de l’Église
ratifiée avant tout par l'offrande corps et âme de la Vierge Marie depuis l'annonciation
jusqu'à la crucifixion de son Fils. Au pied de la croix la Vierge Marie devient par son
engagement personnelle d'union aux souffrances du Christ la mère de tous les vivants.
En cela elle est à la fois mère de l’Église et sa personnification : en sa personne
l’Église brille déjà de tous ses éclats.
Qu'en est-il donc pour nous, frères et sœurs ? Sommes-nous fils et filles de
Marie, fils et filles de l’Église, épouse du Christ ? Pour répondre à cette question
fondamentale pour notre salut et le salut du monde, il est nécessaire de se faire l'écho
de l'affirmation de Saint Paul dans la deuxième lecture : « être baptisé, ce n'est pas être
purifié de souillures extérieures, mais s'engager envers Dieu avec une conscience
droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ qui est monté au ciel, audessus des anges et de toutes les puissances invisibles, à la droite de Dieu. »
Oui frères et sœurs redisons-le solennellement en ce début de carême, être
baptisé n'est pas un gage extérieur de salut. Il est indispensable de s'engager envers
Dieu avec une conscience droite. Et ceci implique, comme Jésus nous en montre
l'exemple dans l'évangile, de s'engager dans le combat contre les forces du mal
représenté par Satan, le prince des ténèbres. Ceci implique de s'engager à lutter contre
le péché qui est d'abord en nous et autour de nous.
Cette nécessité de l'engagement de chaque baptisé est exprimé par l'appel à la
sainteté si clairement redit par le concile Vatican II. Appel qui doit orienter tout
spécialement notre pastoral des sacrements. A ce titre comment ne pas voir qu'il
devient urgent de rappeler cette exigence de l'engagement à ceux et celles qui
demandent le baptême pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Qu'il devient urgent et
nécessaire de rappeler cette exigence de lutte contre le mal et d'obéissance à la parole
de Dieu envers ceux qui demandent le sacrement du mariage.
Car le sacrement fait entré dans l'Alliance avec Dieu et donc engage l'homme
vis-à-vis de Dieu. Le sacrement n'est pas qu'un don de la part de Dieu, il exige une
réponse de la part de l'homme. La seule réponse qui convienne est une vie sainte dans
l'obéissance à la parole de Dieu pour dominer sur les animaux de la terre et avant tout
sur le péché qui est comparé à une bête caché en nous. Comme Dieu l'a rappelé à Caïn
juste avant qu'il ne tue son frère Abel : « Le Seigneur Dieu dit à Caïn : Pourquoi es-tu
irrité et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu es bien disposé, ne relèveras-tu pas la
tête ? Mais si tu n'es pas bien disposé, le péché n'est-il pas à la porte, une bête tapie qui
te convoite, pourras-tu la dominer ? »
Jésus a mené le combat contre Satan dans le désert et nous avons la victoire
contre la bête en lui. C'est un combat mortel et pour éteindre les traits enflammés de
Satan comme nous l'enseigne Saint Paul dans sa lettre aux Ephesiens il nous faut en
main le bouclier de la Foi. C'est la Foi de l’Église frères et sœurs qui peut être
quelques fois différente de celle que nous avons dans notre conscience. Le Christ nous
a donné l’Église pour éclairer et fortifié notre foi. Le pape est le pasteur suprême de
l’Église établi par le Christ pour guider son troupeau en garantissant la vérité de la foi.
En ce sens un bon exercice de carême serait de lire la dernière lettre apostolique de
Benoît XVI. Elle est justement intitulée « La porte de la Foi » pour nous introduire
d'octobre 2012 à novembre 2013 à une année de la foi. Cette lettre est vraiment facile à
lire et très courte et en plus elle ne coûte que 2 euros à Siloë. Ne vous en privez pas
pour que vous puissiez vivre un saint carême et de joyeuse Pâques.

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