union des jeunesses musicales de france (unjmf)

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union des jeunesses musicales de france (unjmf)
UNION DES JEUNESSES
MUSICALES DE FRANCE (UNJMF)
Archives de l’association.
1942-1982
559J 1-696
Communicabilité :
Communication libre sauf
document touchant à la vie
privée
http://archives.cg94.fr/
Bordereau de récolement
établi par Gaëtan Sourice et
publié sous la direction de
Stéphanie Rivoire
Archives départementales
du Val-de-Marne,
2008
UNION DES JEUNESSES MUSICALES DE FRANCE (UNJMF)
559J 1-696
INTRODUCTION
Anciens noms du producteur
Les jeunesses musicales de France (JMF), 1941-1982
Historique du producteur
Création : [1940 ; 1941] ; 6 novembre 1944
Agrément éducation populaire : 3 juillet 1945
Reconnaissance d'utilité publique : 27 mars 1980
En 1939, René Nicoly, chef du service d’Orchestre des éditions musicales Durand, est affecté
à la préparation militaire supérieure des élèves des grandes écoles à Rochefort-en-Yvelines.
Pour les jeunes consignés le dimanche, il organise des concerts qu’il commente lui-même.
En octobre 1940, démobilisé, il reprend ses fonctions aux Editions Durand et poursuit
l’expérience en organisant des séances dans des lycées parisiens.
A l’automne 1941, René Nicoly et Marcel Cuvelier, fondateur en Belgique d’un mouvement
appelé Jeunesses musicales, se rencontrent et décident pour leur mouvement respectif la
même appellation : les Jeunesses musicales. L’objectif des JMF est de contribuer au travers
de spectacles vivants à l’éveil des goûts musicaux des jeunes et à aider les jeunes artistes à
se faire connaître. Les activités des Jeunesses musicales de France (JMF) se développent très
rapidement, notamment à partir des lycées et se pose alors le problème de constituer une
association.
Mais, pour créer une telle structure, il faut passer par la censure allemande et se soumettre à
son contrôle. Conseillé notamment par Jean Bérard, directeur de Pathé-Marconi, René Nicoly
inscrit en 1942 les JMF comme section autonome du Comité national de propagande pour la
musique. Les activités des JMF s’élargissent : outre les séances d’initiation musicale, de
nombreuses répétitions générales sont ouvertes aux adhérents ; des concerts et des
représentations lyriques sont organisés à leur intention ; des places leur sont
quotidiennement réservées à l’Opéra, à l’Opéra comique et dans des salles de concert. Dès la
rentrée de l’année scolaire 1942-1943, l’organisation des JMF se met en place : elle repose
sur un réseau de délégués recrutés essentiellement dans des établissements scolaires avec
l’agrément des proviseurs. Leur rôle consiste à distribuer aux adhérents les places qu’ils
viennent chercher au siège du mouvement. A partir de 1943, les JMF font paraître le premier
numéro de leur journal « Le bulletin des JMF » et développent leurs activités en province :
Reims, Lille, Dijon, Angers, Troyes.
Après la Libération, les JMF déposent officiellement leurs statuts le 6 novembre 1944. Elles
mettent alors en place un réseau de délégations à travers toute la France, s’installent en
Afrique du Nord en 1946, et en Afrique Noire en 1956.
L’initiation à la musique se fait par le biais de concerts commentés. Des concerts du soir
destinés aux internes de lycées sont présentés par des conférenciers. Parallèlement, les JMF
développent des actions musicales spécifiques. Ce sont dans les années 1950, la mise en
place d’une activité théâtrale avec les Opéras de Poche, la danse avec le Ballet JMF créé par
Pierre Lacotte en 1963.
En 1969, Jean-Pierre Delavigne succède à René Nicoly. Avec l’apparition de nouveaux acteurs
culturels, les JMF s’orientent vers une nouvelle formule : les « concerts scolaires » créés en
1970. Ces concerts sont organisés à l’intention des élèves des écoles primaires pendant le
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temps scolaire. Afin de préparer le spectacle, les JMF rédigent des documents pédagogiques
remis à l’enseignant. La programmation musicale se diversifie et s’ouvre à tous les styles de
musiques.
Afin de faire participer plus activement les enfants, des animations musicales sont créées. En
1973, la Galerie Sonore initie les enfants aux instruments africains et asiatiques, et les MiniOpéras aux chants. Fidèle à sa mission d’origine de promouvoir de jeunes musiciens, les JMF
organisent des rencontres entre jeunes musiciens. En 1979, Le festival « Podium jeune
musique » est créé. En 1982, le festival « Musiques au lycée » contribue à révéler de jeunes
musiciens collégiens ou lycéens.
Outre leurs activités nationales, les JMF développent très tôt des actions internationales. La
Fédération internationale des jeunesses musicales (FIJM) est créée en 1945 par René Nicoly
et Marcel Cuvelier. En 1946 sont mis en place des échanges internationaux d’artistes. Les
années 1970-80 sont marquées par le développement des actions internationales : échanges
et concours internationaux, stages musicaux, orchestre mondial. Si les JMF se sont
structurées autour des délégations dès 1942, leur fonctionnement a beaucoup évolué.
Dès 1942, 300 délégués d’établissement font la propagande des concerts et se chargent de
collecter les places auprès de jeunes de 12 à 25 ans. Par la suite, l’association se donne la
possibilité de reculer cette limite d’âge jusqu’à 30 ans en cas de prolongement d’études. Les
délégués d’établissement sont des jeunes bénévoles qui se recrutent dans un premier temps
dans les collèges, les lycées, les universités puis dans les entreprises.
Avec l’extension des JMF en province, se mettent en place ce que l’association appelle les
« délégations régionales ». Ce terme est utilisé pour toute délégation possédant son budget
propre relié directement à Paris. Les délégations régionales n’ont pas d’existence juridique
et c’est le président des JMF qui est financièrement responsable pour l’ensemble de
l’association. Elles regroupent les délégations d’établissement d’une grande ville et parfois
les petites délégations des villes voisines. Elles n’ont donc pas un rayonnement
correspondant à une région administrative mais à une ville. D’après les statuts de 1959,
elles sont dirigées par un délégué régional qui est une personnalité locale bénévole
proposée au vote du comité directeur par le président de l’association et dont la nomination
doit être ratifiée par l’Assemblée générale. Celui-ci s’appuie sur un comité d’honneur
constitué de notables locaux et sur un comité de jeunes, dont le noyau est composé de
délégués d’établissement.
Jusqu’au début des années 1970, l’association est constituée de membres actifs et de
membres d’honneur. Les membres actifs sont au départ tous les jeunes qui participent à des
activités JMF, les délégués d’établissement puis les délégués régionaux. Au moins dès les
années 1950, le personnel du corps enseignant peut adhérer à l’association. Mais d’après les
statuts de 1959, ne participent aux assemblées générales que les délégués d’établissement
ou régionaux. Par la suite, au moins à partir des années 1970, l’assemblée générale n’est
plus composée que des délégués régionaux, du délégué de Paris et des membres du comité
directeur.
Le comité directeur est constitué de membres élus par l’assemblée générale. A partir de
1972, il comprend aussi des membres de droits qui sont des représentants du ministère de
la Culture, du ministère de l’Education nationale puis du ministère chargé de la Jeunesse et
des sports et de la ville de Paris.
A partir du début des années 1970, les JMF s’engagent dans un processus de
régionalisation. Elles mettent en place des structures régionales correspondant aux régions
administratives. Elles sont dirigées par un délégué régional, dont les attributions sont
complètement différentes du « délégué régional » des années 1940-1960. En 1977,
l’association a déjà mis en place 15 structures régionales. A l’échelon inférieur, elle conserve
sa structuration en délégations de ville qu’elle appelait « délégations régionales ». Les
nouveaux délégués régionaux participent à un comité de liaison qui est chargé de réunir des
informations et d’élaborer des propositions pour le comité directeur.
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Le 11 décembre 1982, les JMF achèvent le processus de régionalisation en prenant le nom
d’ « Union nationale des Jeunesses musicales de France ». A la base, les délégations locales
existent toujours mais elles relèvent directement d’associations régionales JMF créées dans
chacune des régions administratives. L’UNJMF regroupe ces associations régionales, des
membres de droit (représentants de ministères et de la ville de Paris) et des membres
d’honneur. Le comité directeur change de nom et devient le conseil d’administration. Il est
constitué des présidents des associations régionales, des membres de droit désignant
chacun un représentant et d’un nombre limité de membres d’honneur proposés par le
conseil d’administration aux suffrages de l’assemblée générale.
Depuis au moins la création officielle de l’association en 1944, il existe une équipe nationale
composée aujourd’hui d’une quinzaine de permanents et qui travaille au siège social de
l’association. Elle a pour mission d’assurer la direction artistique, l’organisation des tournées
et la représentation des JMF auprès des pouvoirs publics.
Historique de la conservation
Les archives de l’UNJMF étaient conservées dans un local en banlieue parisienne avant d’être
transférées au siège national en 2000. En 2008, elles ont fait l’objet d’un récolement détaillé
réalisé sur place avant d’être transférées aux Archives départementales du Val-de-Marne
dans le cadre du PAJEP.
Présentation du contenu
Les archives relatives aux premières années des JMF sont rares. Il n’existe aucun document
avant la date de 1943. De l’après-guerre jusqu’au début des années 1950, les archives sont
constituées uniquement de publications et de dossiers de fonctionnement, principalement
des comptes-rendus d’instances et des documents statutaires. C’est seulement à partir de
1953, que le fonds d’archives s’étoffe, notamment concernant les dossiers d’activités.
Le fonds est constitué de documents statutaires (statuts, règlements intérieurs et récépissés
de déclaration depuis 1944) et d’archives d’instances : assemblées générales (1944-1999),
comités directeurs puis conseils d’administration (1944-1999), comités de liaison (1980 ;
1982 ; 1983) et bureaux (1982-1999). On trouve également dans les dossiers préparatoires,
les bilans annuels et comptes de résultat, budgets et états des subventions. Ces documents
sont complétés par les dossiers de demandes et suivis de subventions (1961-1999).
Les archives concernant le suivi et le contrôle des actions menées par les délégations
renseignent non seulement sur les relations entre le siège national et le réseau JMF mais
aussi sur l’activité et le fonctionnement des délégations. Y figurent la correspondance
classée par délégation (1967-1988) et les documents envoyés chaque année par les
délégations. Ce sont en particulier les comptes-rendus des concerts (1953-2000). Chaque
fiche comporte des renseignements sur le concert (noms des artistes, cachets, programmes),
et le rapport du délégué avec un bilan financier (recette, état de la trésorerie) et une critique
du concert. Ils sont classés par délégations jusqu’en 1981 puis par spectacle. On y trouve
également les comptes d’exploitation des délégations des années 1953 à 1993.
A partir de 1982, des dossiers de suivis concernant les associations régionales ont été
constitués. Ils renferment les documents statutaires, comptes-rendus d’instances, états
financiers et documents divers liés aux activités des associations (bilans statistiques,
rapports, programmes…). Il faut également signaler la présence de bulletins d’information
des délégués (1954 à 1982) qui rendent compte de l’activité et du fonctionnement des JMF.
L’UNJMF, comme tête de réseau, est une instance de représentation. Les archives témoignent
des relations entretenues avec les ministères, organismes culturels et financiers en
particulier à partir du milieu des années 1970.
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Concernant les publications, sont conservés les périodiques réalisés par l’association :
« Bulletin des JMF » (1943-1944), « Revue des Jeunesses musicales de France » (1945-1948),
« Journal des Jeunesses musicales de France » (1949-1950) et « Le journal musical français »
(1951-1970). Figurent également des plaquettes et des brochures présentant les JMF.
Concernant l’activité musicale des JMF, on distingue les archives relatives aux spectacles en
tournée et les documents liés aux actions musicales spécifiques.
Sont conservés les programmes des concerts (brochures ou affiches présentant la
programmation de la délégation). A partir de 1989, l’UNJMF réalise une brochure présentant
la programmation musicale de la saison. On y trouve également un ensemble de documents
relatifs aux spectacles. De 1965 à 1988, des dossiers par artistes ont été constitués. Ils
renferment des notices biographiques, photos, presse et documents pédagogiques (notes de
présentation du spectacle, thèmes musicaux, instruments, compositeurs) rédigés par l’Union
pour chaque spectacle. La documentation pédagogique ne cesse de s’étoffer au fil des
années. Elle est rangée chronologiquement à partir de 1986 par spectacle. Enfin, on trouve
la revue de presse annuelle effectuée à partir de 1981 et classée par spectacle et les bilans
d’activités pour chaque saison. Il s’agit de bilans statistiques de fréquentation récapitulant le
nombre d’entrées par spectacle (1952-1999).
Certaines archives concernent des spectacles en particulier. Ce sont les documents relatifs
au Ballet JMF (1963-1968), opéras de poche et pièces de théâtre (1956-1958), mini-opéras
pour enfants ou encore production JMF comme la comédie musicale « Les Romantiques ».
Les archives liées aux actions musicales spécifiques des JMF sont particulièrement
importantes à partir du milieu des années 1970. Ce sont des animations musicales telles que
les structures sonores avec la Galerie Sonore créée en 1973, les instrumentarium Baschet et
Kremski ; les concours de jeunes artistes comme le « Podium Jeune Musique » (1976-1981),
le festival « Musiques au lycée » devenu « Music’ado » (1982-2000).
Les archives concernant l’activité internationale des JMF représentent un volume important.
Ce sont en particulier les dossiers des congrès et assemblées générales de la FIJM (1947 à
1994), actions musicales (échanges internationaux, stages musicaux, orchestre mondial,
concours internationaux…) et actions spécifiques comme la participation à l’année
internationale de la Jeunesse en 1985. La FIJM est chargée de promouvoir et coordonner
toutes les actions musicales et désigne une commission dont les JMF assurent la
coordination.
Enfin, 209 cassettes audio et vidéo ont également été déposées et sont en attente de
numérisation. Les vidéos sont décrites dans le répertoire méthodique de la sous-série 559J4AV 2468-2546. Les enregistrements filmés rendent compte des activités de l’association :
colloque d’animateurs, conférence musicale, 50e anniversaire des JMF, le festival Musique
Ado, le festival des mini-opéras, la fête de la musique, la galerie sonore, le Jeune ballet de
France.
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