DES CARTES POUR COMPRENDRE LE MONDE scénario

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DES CARTES POUR COMPRENDRE LE MONDE scénario
DES CARTES POUR COMPRENDRE LE MONDE
Quelques notes préalables
1) Une leçon introductive au programme de terminale (mondialisation et dynamiques géographiques
des territoires) :elle doit avant tout servir à présenter les enjeux du programme, ses problématiques et les
démarches (notamment à travers l’étude des cartes), permettre de mobiliser et d’interroger des concepts
déjà vus en seconde et en première (développement durable, économie-monde…..) . Le contenu horaire
n’est pas propice à de longs développements car le contenu factuel va être développé tout au long de
l’année. Ce qui est important, c’est donc bien la mise en place d’une démarche.
2) Deux enjeux sous-tendent cette question
- On est habitué à une certaine lecture du monde : pôle de la triade, centre-périphérie, nord-sud…ces
concepts ne doivent-ils pas être revisités ?
A voir les analyses proposées par historien-et géographe (n° 416 : crise et basculement du monde : enjeux
géopolitiques, géoéconomiques et géostratégiques) et les analyses de Michel Foucher (les nouveaux
déséquilibres mondiaux, la documentation photographique n°)ou la bataille des cartes, François Bourin
Editeur) dont l’idée centrale est qu’on assiste aujourd’hui à un rééquilibrage de l’économie mondiale.
Plus profondément, depuis 2007 et la crise des subprimes, on assiste à une remise en cause profonde du
système d’accumulation financière qui s’est mis en place dans les années 70. Elle conduit d’après les
auteurs à mettre fin à la phase historique de domination nord-américaine et occidentale, avec l’émergence
de nouvelles puissances régionales et mondiales.
- Penser le monde, c’est souvent le penser par la carte et imaginer un planisphère. Comment représenter le
monde à l’heure de ces changements, alors que nous sommes « prisonniers » d’une cartographie qui pour
l’essentiel a été inventée par les Européens et de concepts qui sont « construits » et idéologiquement daté
(nommer le monde, c’est le posséder) ?
3) Deux contraintes
- La nature de l’évaluation finale : analyse de documents, mais aussi croquis de synthèse sur « la complexité
du monde actuel »
- La nature de la démarche : examen de 4 grilles de lecture, nécessité de varier les approches pour ne pas
entrainer de lassitude et de problématiser pour éviter l’effet catalogue. Comment intégrer les TICE et des
travaux de groupe ? Des prolongements sont sans doute possibles en AP.
Proposition : à travers ces séquences, répondre à la demande formulée par les enseignants lors de la
présentation des programmes (comment travailler la cartographie)
- Prendre conscience de la diversité des représentations cartographiques, dont toutes sont un point de vue
sur un sujet donné
- Amener les élèves à développer une analyse critique des cartes
- Remobiliser les capacités et méthodes relatives à la réalisation de carte
Giry Florence, lycée Duhamel du Monceau, Pithiviers, GPRL
INTRODUCTION : COMMENT DECRIRE LE MONDE ACTUEL ?
Supports
-carte classique des flux, puisque le thème du programme est mondialisation et dynamiques des territoires.
- carte mentale réalisée dans le cadre d’un projet : http://www.eurobroadmap.eu/node/4 qui est le résultat d’une
enquête de 12 équipes pluridisciplinaires, financée par la commission européenne, qui face aux difficultés (place
dans le monde, élargissement) s’intéresse aux différentes visions de l’Europe, tant des Européens que de
l’extérieur. Le travail a été réalisé de janvier 2005 à juin 2006. On a interrogé les étudiants de différents pays pour
savoir comment ils se représentaient l’idée d’Europe ; Les cartes mentales suivantes en résultent
http://www.ums-riate.fr/mapper/
Idées qui peuvent être développées
- La première carte n’est pas plus juste que les suivantes, malgré son apparente objectivité
Une carte prisonnière de nos modes de représentation, héritée notamment des représentations des cartographes
élaborées à la renaissance alors que les Européens partent à la découverte du monde et le domine : centrée sur
l’Europe et notamment le méridien 0, elle peut laisser sous-entendre que l’Europe est au centre du monde et que
c’est même cette centralité qui explique sa puissance ; une carte avec des bords ce qui rend difficile la
représentation des flux, notamment les flux transpacifiques, qui passent ici par l’Arctique ; Nomination des
continents qui datent de cette période et qui correspond à notre vision du monde (les Chinois ne se perçoivent pas
en Extrême-Orient, mais comme l’empire du milieu). Les classements statistiques par continent s’en inspirent
encore (définissant une Europe, une Asie, …) alors que parfois les réalités géographies sont à discuter (l’île
Maurice est par exemple classée dans les pays d’Afrique subsaharienne). On peut aussi évoquer le découpage en
frontières et les regroupements par pôle qui laissent sous-entendre une réalité uniforme à l’intérieur de chaque
espace.
Une carte aussi qui masque la réalité du monde actuel, faisant par exemple une triade dont la réalité est à
questionner.
Le terme de Triade a été pour la première fois, utilisée par l’économiste japonais Kenechi Ohmae dans son
ouvrage Triade Power paru en 1985. A l’époque, le Japon est au sommet de sa phase de « haute croissance » et le
modèle japonais exerce dans le monde capitaliste un attrait incontestable. Aujourd’hui, c’est la Chine qui fascine
le monde occidental et l’Union européenne pourtant au centre de la carte connaît de grandes difficultés.
-
Les cartes mentales sont une vision subjective, mais tout aussi pertinente : elles en disent long sur la
façon avec laquelle on définit l’autre et donc comment on se définit. Elles montrent une évolution de la
hiérarchie des puissances, mais aussi que l’organisation du monde ne se résume pas simplement à
l’organisation économique :
Pour un français, l’Europe, c’est l’Union et un pôle de la Triade. On voit aussi la fréquence des termes associés à
l’organisation politique (politique, démocracy, freedom)…révèle une conception du monde où l’Europe, comme
la France est porteuse de valeur et à un rôle a joué dans le monde.
Pour les asiatiques, l’Europe se distingue des autres continents par tout ce qui relève du passé. Donne une vision
assez passéiste autour de L’histoire, la mode, l’architecture, la gastronomie, la mode…..
Pour un Brésilien, la principale différence, c’est que l’Europe est toujours perçue comme avant tout un continent
développé (sans doute les brésiliens se perçoivent comme moins développé que les Chinois ou les Indiens). Les
préoccupations des Brésiliens sont aussi en partie différentes. On voit par exemple le terme éducation revenir, en
rapport sans doute avec leurs problématiques internes.
Pour un russe, l’Europe, c’est aussi l’OTAN : on voit donc que des clivages géopolitiques persistent ;
On peut noter le poids des héritages et des questionnements culturels, politiques, des conditions de vie dans la
lecture du monde, voire de l’environnement. On note aussi que l’image que les uns et les autres ont de l’Europe
vient sans doute de contacts plus étroits que par le passé (les étudiants Russes résument l’Europe à Notre-Dame et
à la Tour Eiffel)
Giry Florence, lycée Duhamel du Monceau, Pithiviers, GPRL
Formuler une problématique
La mondialisation de l’économie est-elle la seule grille de lecture pour comprendre le monde ?
Quels sont aujourd’hui les transformations du monde ? Pourquoi peut-on parler des « nouveaux déséquilibres
mondiaux ou des « basculements du monde »
Comment les cartes peuvent-elles rendre compte de ces évolutions ? Sont-elles un élément pertinent pour le
géographe ?
Giry Florence, lycée Duhamel du Monceau, Pithiviers, GPRL
ETAPE1 : LA GRILLE GEOECONOMIQUE
Démarche : l’étude est en partie conduite par le professeur afin de dégager les éléments d’une démarche
- Présentation de la carte
- Analyse de la carte
- Critique de la carte
- Confrontation avec d’autres cartes.
- Synthèse sous forme de schémas
Exemple de support : Carte p 23 ; 3 (hachette)
Carte par anamorphose (représentation géométrique des pays en fonction de leur poids dans le PIB mondial). La
carte reste centrée sur l’Europe et regroupe des grands pôles. Elle introduit cependant un autre élément qui rajoute
de la complexité : la croissance économique entre 2000 et 2010, alors que les pays du nord sont déstabilisés par
une crise économique importante liées aux subprimes.
Idées à développer
- L’évolution des hiérarchies mondiales (BRICS, mais aussi croissance forte par répercussion de certains
pays d’Afrique subsaharienne (Rising Africa, de Sylvie Brunel) et donc la remise en cause de la limite
nord-sud
- Une carte cependant insuffisante pour décrire l’organisation de la planète car elles ne montrent pas le rôle
par exemple des BRICS dans l’économie mondiale et la remise en cause des centres et périphéries de
l’espace mondial (à mettre en parallèle par exemple avec la carte des fonds souverains ou la carte de la
dette des pays). Elle ne permet pas non plus de définir le niveau de développement humain.
- Montrer aussi que le vocabulaire qui nous semble naturel pour décrire le monde (nord-sud, pays
émergents, centre-périphérie) est une représentation du monde, historiquement datée et parfois
idéologiquement connotée.
L’expression Nord/sud est née en 1959, invention de Sir Oliver Franks, ancien ambassadeur britannique à
Washington et président de la Lloyds Bank, formalisé en 1980 par le rapport de Willy Brandt pour la commission
indépendante sur les problèmes de développement international. Elle vient se substituer aux notions de sousdéveloppement et de tiers-monde, fige une limite et en approfondit l’idée en montrant la domination du sud par
rapport au nord. Elle s’impose définitivement dans les années 90, du fait de la fin de la guerre froide qui semble
laisser un nord développé face à un sud en développement.
Pays émergents : terme inventé par Antoine Van Agtmael, un banquier néerlandais de la Bankers Trust à NewYork en 1981 pour convaincre son conseil exécutif que les premières bourses orientales méritaient leur attention.
Le terme qu’il avait d’abord choisi, un « thirdWorlequityfund »(fond d’investissement du tiers-monde) avait
entrainé une réaction négative.
BRIC : acronyme utilisé par Jim O’Niell, économiste en chef de la banque Goldman Sachs de NY en 2001 qui
interprète le 11 septembre comme une bifurcation dans la globalisation, qui marque la preuve de l’importance
croissante du monde non-occidental. Il eut été logique d’indiquer la Chine en premier, mais l’acronyme CRIB
éqvoquant en anglais le Berceau, il choisit BRIC.
Prolongement possible : travailler avec les SIG sur la notion de limite nord-sud, par exemple en AP (fiche
1 d’activité), à partir du site suivant
http://www.statsilk.com/maps/world-stats-open-data
Le programme de recherche StatPlanet (la conception, la mise au point et le développement) a été lancé en
2005 par Frank van Cappelle. Depuis 2008, le développement d'une version adaptée de StatPlanet s'inscrit dans le
cadre du programme de recherche SACMEQ à l'Institut international de planification de l’éducation (IIPE),
UNESCO.
Giry Florence, lycée Duhamel du Monceau, Pithiviers, GPRL
ETAPE 2 : D’AUTRES GRILLES DE LECTURE
COMPRENDRE LE DONCTION DE LA PLANETE
DOIVENT
ETRE
MOBILISEES
POUR
Objectif : travailler l’esprit critique, par la comparaison de différentes cartes qui se répondent et proposent
chacune une vision du monde.
Démarche :
o Le professeur introduit les problématiques
o Travail individuel, par groupe de 2, chaque élève abordant une grille de lecture(fiches 2 et 3)
o conclusion
a) Une lecture géoenvironnementale
. Travail en autonomie des élèves : comparaison de deux indicateurs
Document 1 p 36
Document 4 p 36
Auteur
et Carte
élaborée
par
les
ONG L'indice de performance environnementale
contexte
environnementales .William Rees est un des (IPE) est un indice créé pour évaluer, comparer
d’élaboration
pères du concept dans les années 90 (le et améliorer l'efficacité des politiques
concept apparait notamment au moment du environnementales. Evaluant la performance
sommet de Rio
environnementale, il a été décerné pour la
première fois en janvier 2006 par des
chercheurs des universités américaines de Yale
et de Columbia.
Echelle de la Mondiale
Mondiale
carte
Données
« l'empreinte écologique est la surface Il est élaboré à partir de 16 critères accès à l’eau
représentées
correspondante de terre productive et potable…..mais aussi mortalité infantile
d'écosystèmes aquatiques nécessaires pour la Permet donc de mesure l’efficacité des
production des ressources utilisées et politiques environnementales, mais en tenant
l'assimilation des déchets produits par une compte aussi du développement humain (il
population définie à un niveau de vie spécifié, s’agit donc d’échapper à l’opposition
là où cette terre se trouve sur la planète »
nature/société)
Mode
de Aplat de couleur
Aplat de couleur
représentation
De la couleur froide, à la couleur chaude
Inverse : de la couleur chaude à la couleur
de l’information Alimente une vision manichéenne du monde, froide
divisé en deux
Alimente la même vision manichéenne, mais de
façon opposée.
Idée
générale Un monde d’inégalités : les pays ont une La situation est inverse. Les Etats les plus
qui se dégage
empreinte écologique très différente
vertueux sont les pays du nord, essentiellement
- Des pays qui surconsomment : si tout l’Europe, mais aussi quelques pays du sud
le monde avait le même mode de vie (Venezuela, Cuba, Haïti)
qu’un américain, il faudrait ainsi 5 Les autres pays développés sont dans une
planètes terre. L’essentiel des pays du situation moyenne
nord est mal classé ainsi que quelques Les pays en voie de développement sont dans
pays du sud (pour l’essentiel des pays une situation difficile (pression des hommes sur
pétroliers)
l’environnement, soit du fait de la croissance
- D’autres pays ont à l’inverse une des PMA, soit de système de production peu
empreinte écologique très faible, en efficace- par exemple l’agriculture sur brulis),
raison de leur faible activité mais surtout parce que les politiques de
économique. Beaucoup sont des PMA protection
de
l’environnement
sont
insuffisantes.
Objectifs
Il faut consommer moins. L’atteinte aux Elaborer des indicateurs plus justes tenant
ressources terrestres est déjà importantes compte des atteintes portées à l’environnement,
(aujourd’hui
l’empreinte
humaine mais aussi de la capacité des sociétés humaines
Giry Florence, lycée Duhamel du Monceau, Pithiviers, GPRL
mondialeest de 1.4 planète)
à les restaurer.
Volonté d’alerter l’opinion publique.
Mesurer l’efficacité des remédiations.
Critiques de la
- Ne tient pas compte de la capacité des
- Intègre peu malgré tout certaines
représentation
hommes à créer de nouvelles
dimensions économiques et sociales (il
cartographique
ressources
n’y a que l’espérance de vie qui entre en
- Ne tient pas compte d’une des
ligne de compte dans les 16 critères)
dimensions
fondamentales
du
- Ne montre pas assez que certaines
développement
durable,
l’aspect
atteintes à l’environnement peuvent être
social, puisqu’avec de tels indicateurs,
irréversibles
ce sont l’Afghanistan, le Bangladesh
ou le Timor oriental qui sont les mieux
classés, c’est-à-dire des pays où
l’espérance de vie restent faibles
- Ne tient pas compte de la nécessité de
créer de nouvelles richesses alors qu’il
y a augmentation de la population
mondiale
Les cartes rendent compte des questions environnementales, mais avec parfois une vision
dramatisée des enjeux. Entre en ligne de compte l’intérêt de certaines ONG qui souhaitent alerter l’opinion
publique mondiale, mais aussi assoir leur autorité (et bénéficier de larges soutiens financiers). Certains
pays émergents accusent aussi les pays industrialisés d’avoir mis sur le devant ces enjeux pour leur
imposer des limites à leur croissance (refus de l‘ingérence écologique)
Les cartes rendent aussi compte des débats qui existent autour de la notion de développement
durable : certains sont pour une durabilité forte : ils pensent ainsi que toute atteinte à l’environnement est
irréversible et qu’il faut donc protéger à tout prix la nature. Ils penchent pour la décroissance. D’autres
penchent pour une durabilité faible, mettant la capacité de l’homme à prendre des ressources nouvelles (le
capital technique par rapport au capital naturel)
Les cartes peuvent être donc outils des outils de communication, dans le but de convaincre. La mise au
point d’un PNB vert, tenant compte du capital naturel et du capital humain est en projet, mais n’aboutit pas
Giry Florence, lycée Duhamel du Monceau, Pithiviers, GPRL
b) Les questions géoculturelles sont tout aussi essentielles pour comprendre le monde actuel.
Travail en autonomie avec la comparaison de deux indicateurs
Document 3 p 31
Document 1 p 43
Auteur
et Carte élaborée par Samuel Huntington, Carte élaborée en 2008 par Pascal Boniface,
contexte
chercheur mais aussi conseiller du (atlas des relations internationales de 2008)
d’élaboration
gouvernement américain qui publie une thèse Géopolitologue qui a une démarche prospective
s’intitulant « le choc des civilisations »
et qui examine notamment dans son atlas du
monde global différentes interprétations du
monde global.
Echelle de la Echelle mondiale
Echelle mondiale
carte
Données
Les aires de civilisation, un concept difficile à Reprend le découpage de Huntington sur les
représentées
définir (Pour Braudel, une façon de vivre, de différentes civilisations
naître et de mourir), mais ici, on ne sait pas Superpose les conflits aujourd’hui dans le monde,
toujours trop sur quels critères Huntington a en distinguant
défini ces aires
Les conflits interétatiques, en nette diminution
Parfois, il s’agit de la religion (islamique, depuis la fin de la guerre froide
orthodoxe, bouddhiste, hindouiste), parfois, il Les conflits intraétatiques (guerres civiles aux
s’agit de la localisation géographique (Chine), origines multiples, entre soulèvement séparatistes
d’une langue (slave).
et insurrection généralisée contre le pouvoir) ;
Seule l’aire islamique est simplement 80% des conflits qui font ainsi l’objet d’une
rattachée à une religion
intervention de l’ONU impliquent des acteurs
Ces appellations ne sont pas en fait des non-étatiques
délimitations neutres
Mode
de Carte par aplats de couleur ce qui tend à Figurés linéaires pour les limites (celle des Etats,
représentation renforcer l’idée de blocs monolithiques
celles des civilisations)
de
Figurés ponctuels pour les conflits
l’information
Idée générale Un monde divisé en aires de civilisation.
Un monde qui n’est pas sûr, même si les conflits
qui se dégage
Des frontières existent, qui du fait du mode de tendent aujourd’hui a diminué par rapport à la
représentation
semblent
complètement période de l’immédiat après- guerre froide (cf. le
hermétique (pas de contact entre les graphique p 27)
civilisations). Sous-tend une sorte de Yalta Les conflits intraétatiques ont diminué, mais les
des civilisations (chacun chez soi)
conflits à l’intérieur des Etats ont explosé. On
Montrer que la fin de la guerre froide ne se peut en particulier noter un arc des crises
traduit pas par un nouvel ordre international (Proche-Orient-Afrique)
fondé sur la paix et des valeurs universelles
Pour autant, ce ne sont pas des guerres de
civilisations, mais souvent à l’intérieur de ces
zones pour des raisons géopolitiques : la question
des ressources y est essentielle. Ce sont aussi des
zones de faible niveau de développement, avec
des Etats parfois défaillant. 80% des PMA
connaissent ou ont connu un conflit depuis les
années 90 Cela n’exclue pas cependant une
instrumentalisation des questions identitaires
(religion, appartenance ethnique, nationale)
Les grandes puissances sont des zones de calme,
ce qui est lié à la prospérité économique, mais
aussi à la situation géopolitique (principe de
dissuasion nucléaire, alliances….)
Objectifs
Appui d’une thèse géopolitique :
Contredire la thèse de Huntington car de
- Le danger représenté par le monde nombreux occidentaux comme des musulmans
musulman et chinois
modérés contestent cette idée de choc des
- mis en relation avec la carte des civilisations, voire défendent le principe
Giry Florence, lycée Duhamel du Monceau, Pithiviers, GPRL
conflits, il en a déduit que les guerres
seront désormais des guerres de
civilisation, notamment sur le monde
musulman et l’occident
- Il veut aussi montrer le danger
représenté par la Chine : S’il crée une
civilisation bouddhique, c’est pour
mieux montrer l’oppression au Tibet
Sa thèse a un grand succès (le livre est traduit
en 39 langues)
Les attentats du 11 septembre ont réactivé
l’intérêt pour cette théorie, et servi de base
pour les néoconservateurs afin de combattre
« l’axe du mal »
La guerre d’Irak et d’Afghanistan a pu par
ailleurs aggraver le fossé entre monde
occidental et monde musulman, ainsi que le
développement d’un islamisme radical (c’est
finalement comme si la théorie se réalise)
Critiques de la Pas de distinction à l’intérieur des
représentation civilisations (sunnite, chiites, modérés,
cartographique fanatiques, croyants, athée…)
Des échanges existent entre les civilisations
(par exemple on peut évoquer la
Mexamérique, zone transfrontalière entre le
Mexique et les Etats-Unis, avec le spanglish
qui témoigne des liens profonds qui existent
entre les deux parties de la frontière)
Et surtout les principaux conflits sont à
l’intérieur de chaque aire ou dans les pays
(voir par exemple les guerres civiles, les
conflits entre sunnites et chiites en Syrie…..
d’universalité de certaines valeurs.
Une carte datée : il faut être particulièrement
attentif à la date de la carte. Depuis 2008, des
évènements peuvent venir contredire ou
confirmer la thèse de Pascal Boniface (cf. le
printemps arabe de 2011, les évènements en
Libye, la guerre civile en Syrie)
La carte ne tient pas compte d’éléments qui
pourraient valider en partie la thèse de
Huntington (notamment les attentats terroristes
liés à Al Qaida, les évènements au Mali)
De fait, cette carte est aussi un point de vue, celui
d’un Européen (volonté de l’Europe de défendre
un monde multipolaire et l’universalité de
certaines valeurs
Ne met pas en valeur le fait que ces systèmes de
représentation, ces appartenances peuvent jouer
un rôle dans certains conflits, dans le sens où
elles peuvent être instrumentalisées et servir à
« justifier » des revendications territoriales,
politiques, sociale ou symbolique.
Ces cartes témoignent donc de la diversité du monde, mais sont surtout le reflet d’un débat :Après la chute du mur
de Berlin et la dissolution de l’URSS, un vent d’optimisme avait submergé l’occident, confiant dans la naissance
d’un nouvel ordre international, inspiré par des valeurs universelles. Selon l’analyste américain Francis
Fukuyama, c’est « la fin de l’histoire ». Pour autant, beaucoup se demande si on ne va pas vers un choc des
civilisations. Sans aller jusque-là, on peut noter le développement de réaction identitaire face au sentiment d’une
« mondialisation-laminoir ». Elles peuvent servir aussi à justifier un certain nombre de revendications.
Giry Florence, lycée Duhamel du Monceau, Pithiviers, GPRL
ETAPE 3 : LA DIMENSION GEOPOLITIQUE
Caricature p 25La carte du monde a désormais beaucoup changé : de nouveaux conflits et de nouvelles
formes de déstabilisation ; de nouvelles fractures, mais un espace qui est aussi un espace mondialiséoù se
multiplient les interactions et où de nouvelles puissances émergent…… La grille géopolitique tente
d’analyser le jeu des puissances et de voir comment il s’est renouvelé.
Le professeur conclut en confrontant deux cartes
Carte p 26 : le rôle des organisations internationales
Carte extraite de « la bataille des cartes »de Michel Foucher, les voyages des dirigeants brésiliens.
CONCLUSION : LE ROLE DES CARTES DANS LA COMPREHENSION DU MONDE ACTUEL
Il est possible de conduire ces activités notamment en AP.
-
Activité1 : Les cartes peuvent nous aider à comprendre ces évolutions, mais les cartes « normales
trahissent parfois plus la réalité du monde ». Il faut donc élaborer une grille de lecture, une somme de
questions à se poser (voir fiche élève 4 et prof 5)
Voire autre activité possible.
-
Activité 2 : comment représenter cette complexité ?
o faire un travail de comparaison des différentes cartes de synthèse présentes dans les manuels, sous
la forme d’un tableau. cf. les cartes jointes dans le powerpoint)
o Objectifs
. Réinvestir les éléments de l’analyse critique de carte : type de projection, organisation de la
légende, choix des informations, choix des modes de représentation) sous la forme d’un tableau
comparatif.
. Mémoriser des localisations géographiques de base
. Dégager les éléments pour une carte réussie.
. Faire, à partir de ces éléments, une carte de synthèse plus personnelle.
(correction à Venir)
Giry Florence, lycée Duhamel du Monceau, Pithiviers, GPRL