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5. ARBITRAGE INTERNATIONAL INTERNATIONAL ARBITRATION LES « BRÈVES » de Christophe IMHOOS Responsable de la chronique : Christophe IMHOOS : Avocat au Barreau de Genève, M.C.J. New York University, ancien Conseiller juriste au secrétariat de la Cour internationale d’arbitrage de la CCI. La 1re Cour commerciale d’Istanbul a rendu un jugement à l’unanimité le 14 décembre 1998 par lequel elle a prononcé l’exequatur d’une sentence arbitrale rendue sous les auspices de la Chambre de Commerce Internationale (CCI/ICC) dans la cause opposant TECHNICS ENGINEERING ARCHITECTURE MARKETING S.R.L. à DEGERE ENTERPRISES GROUP A.S. Sur la base des documents soumis, en particulier la sentence arbitrale et un écrit déclarant que les honoraires d’expert ne pouvaient être versés sur la base des avances faites par les parties, le Tribunal turc a considéré que la sentence rendue en date du 9 avril 1997 n’était pas en contradiction avec le droit turc. La juridiction turque a fondé sa décision sur plusieurs précédents selon lesquels, en cas de défaut de versement d’une provision d’exper tise dans le délai prescrit, la décision finale est rendue sur la base des documents figurant au dossier. Cette procédure s’inscrivait dans le cadre de la Convention de New York de 1958 sur la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères, ratifiée par la Turquie en 1991 (Mealey’s International Arbitration Report, Volume 14, N° 3, mars 1999, pages 7ss). La Haute Cour de Londres, Queen’s Bench Division, a rendu un jugement en date du 20 jan- vier 1999 prononçant l’exequatur d’une sentence arbitrale rendue sous les auspices du China International Economic Trade Arbitration Commission de Pékin (CIETAC), en application de la Convention de New York de 1958 et de l’article 102 alinéas 1 et 2 de la Loi anglaise sur l’arbitrage (Arbitration Act de 1996) qui prévoit expressément qu’une sentence devra être exécutée à moins que la partie contre laquelle l’exécution est invoquée apporte la preuve de l’existence d’une des exceptions visées à l’alinéa 2. En ce qui concerne les pouvoirs de la Cour selon l’article 103 alinéa 3 de cette même Loi de refuser la reconnaissance ou l’exécution d’une sentence au motif d’inarbitrabilité de l’objet du litige ou que son exécution serait contraire à l’ordre public, il appartient à la partie contre laquelle l’exécution d’une sentence est invoquée d’apporter la preuve de la réalisation des conditions posées à cette disposition quand bien même il appartient toujours à la Cour d’examiner d’office de tels motifs. Lorsqu’une partie contre laquelle l’exécution d’une sentence est invoquée allègue qu’une sentence arbitrale à laquelle la Convention de New York s’applique ne devrait pas être reconnue au motif que son exécution pourrait conduire à une injustice substantielle et serait par conséquent contraire à l’ordre public anglais, les points suivants devraient normalement être inclus parmi RDAI / IBLJ, N° 3, 1999 351 LES « BRÉVES » de Christophe IMHOOS les facteurs d’appréciation : (1) la nature de l’injustice procédurale ; (2) si cette partie a saisi l’autorité de supervision du siège de l’arbitrage ; (3) si une voie de droit était ouverte au lieu de ce siège ; (4) si les tribunaux du siège ont conclu de manière déterminante en faveur de la reconnaissance de la sentence nonobstant les objections de cette partie ; (5) si cette même partie a manqué de s’adresser à l’autorité du siège de l’arbitrage, pour quelle raison a-t-elle agi ainsi (Sunday Times du 1er mars 1999 : www.sunday-times.co. uk/news). L’Allemagne a retiré la réserve qu’elle avait faite à l’article 1 alinéa 1 de la Convention de New York de 1958 sur la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères. L’Allemagne avait limité l’application de la Convention de New York sur la reconnaissance et l’exécution des seules sentences rendues sur le territoire d’un autre État contractant. L’Allemagne n’a pas effectué d’autres réserves à ladite Convention (Mealey’s Inter national Arbitration Report, Volume 14, N° 3, mars 1999 pages 16-17). La London Court of International Arbitration (LCIA) a publié ses statistiques pour 1998. 70 nouveaux cas lui ont été soumis, ce qui représente une augmentation de 35 % par rapport à 1997 et de 95 % par rapport à 1996. Ceux-ci concernaient notamment les télécommunications, l’assurance, l’exploration pétrolière et minière, la construction, les transports et l’informatique, avec une augmentation notable de litiges en matières financière et bancaire. Les nouveaux demandeurs étaient de nationalité américaine, néerlandaise, égyptienne, anglaise, française, allemande, irlandaise, italienne, norvégienne, polonaise, espagnole, suisse et de Hongkong. Les défendeurs étaient d’origine américaine, autrichienne, chinoise, anglaise, française, irlandaise, indienne, israélienne, koweïtienne, nigérienne, pakistanaise, russe, suisse, yougoslave 352 et du Kazakhstan. Des 70 nouveaux cas, 7 étaient soumis au Règlement de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI), les 63 autres demeurant entièrement administrés par la LCIA. 9 de ces cas furent réglés avant la constitution du tribunal; sur les 61 restants, le tribunal a été constitué à 47 occasions. Des arbitres nommés en 1998, 60 % l’ont été par les parties et 70 % étaient de nationalité anglaise, les autres comprenaient des américains, australiens, néerlandais, allemands et nigériens. Des arbitres nommés par la LCIA, seuls 40 % étaient de nationalité anglaise, le reste comprenait des autrichiens, français, belges, canadiens, mexicains, russes, suisses et tunisiens. Enfin, M. V.V. (Johnny) Veeder a été nommé président du LCIA Board of Directors à compter du 1 er janvier 1999 ; M. Veeder est membre du Board depuis 1989, vice-président de la LCIA et coéditeur depuis 1985 de son journal, le Arbitration International (LCIA Newsletter, Volume 4, N° 1, février 1999, pages 1ss). Le Gulf Institute for International Law a organisé à Dubai les 13 et 14 avril 1999 un colloque sur le thème « The First International Arbitration Assembly ». Y participaient le secrétaire général de la Cour internationale d’arbitrage de la CCI, le secrétaire de la Chambre de Commerce franco-arabe, ainsi que le président du Centre régional du Caire pour l’arbitrage international. D’éminents spécialistes de l’arbitrage, tels que le Professeur Pierre Lalive de Suisse, le Professeur Bernard Hanotiau de Belgique, le Professeur Hamed El-Kosheri d’Egypte, ainsi que l’ancien premier président de la Cour de Cassation française, Mme Simone Rozes, ont abordé des thèmes tels que ceux de la clause compromissoire, de la neutralité et de l’indépendance des arbitres, des témoins et de la sentence arbitrale (renseignements auprès du Gulf Institute for International Law Dubai, P.O. Box 22185, Tél. 971-4 688 808, Fax 971-4 663 382, E-mail [email protected]) LES « BRÉVES » de Christophe IMHOOS Le Centre d’arbitrage et de médiation de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) organise un atelier sur la médiation dans les litiges de propriété intellectuelle les 17-18 mai 1999, et 20-21 mai 1999 au Grand Hyatt Hôtel à New York. Cet atelier offre une formation intensive et permet de participer à des exercices de médiation simulée. Plus de 200 professionnels de nationalités très diverses ont participé ces 4 dernières années aux ateliers de ce type. Ils s’adressent aux juristes, cadres d’entreprises, conseils en brevets et en marques et à toutes personnes qui souhaitent se familiariser avec la médiation et recevoir une formation de médiateur (inscriptions et renseignements auprès de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, 34 chemin des Colombettes, CH-1211 Genève 20, Attn. Mme Deborah Enix-Ross ; Tél. 41-22 338 82 47, Fax 41-22 740 37 00, Email [email protected], inscription en ligne http://arbiter.wipo.int). La Fédération internationale des institutions d’arbitrage commercial (International Federation of Commercial Arbitration – IFCAI) tiendra sa 5 e biennale le 14 mai 1999 au Grand Hyatt Hôtel de New York. Les thèmes tels que l’arbitrage international en tant que moyen économique et politique de développement, le rôle de l’arbitre, l’arbitrage au 21 e siècle, l’harmonisation des différences culturelles, l’obligation de négocier de bonne foi et l’accord de médiation seront abordés. Bon nombre de secrétaires généraux et présidents d’institutions d’arbitrage seront présents (renseignements et inscriptions auprès de l’IFCAI, c/o Rebecca Herrmann, American Arbitration Association, 335 Madison Avenue, New York, NY 10017, Tél. 1-212 716 3925, Fax 1-212 716 5913). Le Centre for Commercial Law Studies (CCLS) du Queen Mary and Westfield College de l’Université de Londres organise un atelier sur « Alternative Dispute Resolution – ADR Techniques and Mediator Training » à Londres du 21 au 25 juin 1999. Cet atelier se concentrera sur les techniques de résolutions alternatives de litiges avec un accent particulier sur la médiation vue dans une perspective américaine et anglaise (renseignements et inscriptions auprès du Queen Mary and Westfield College, Centre for Commercial Law Studies, Mile End Road, London E1 4NS, Attn. Mildred Schofield, Tél. 44-171 975 5123, Fax 44-181 980 1079). L’ICC Conférence organise un séminaire du 27 au 29 juin 1999 au Sonnenalp Resort à Vail au Colorado (USA) sur le Règlement d’arbitrage 1998 de la CCI. Ce séminaire procurera aux participants un aperçu du contenu du nouveau Règlement d’arbitrage de la CCI et leur apprendra comment l’utiliser dans la pratique journalière. Parmi les intervenants figureront les membres du groupe de travail qui est à l’origine de la révision du Règlement. Les thèmes suivants seront abordés : rédaction d’une clause compromissoire CCI, mise en œuvre et déroulement d’un arbitrage CCI, rôle de l’acte de mission dans le règlement d’arbitrage CCI, aspects procéduraux généraux, les audiences, la sentence arbitrale et les coûts d’arbitrage. Ce séminaire est organisé par la Cour internationale d’arbitrage de la CCI avec l’appui du Comité national américain (renseignements et inscriptions auprès du United States Council for International Business, 1212 Avenue of the Americas, New York, NY 10036, Attn. Mme Rasma Mednis, Tél. 1-212 354 4480, Fax 1-212 575 0327, E-mail [email protected]). 353