GESTION DES DECHETS CH DES LABORATOIRES DE
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GESTION DES DECHETS CH DES LABORATOIRES DE
GESTION DES DECHETS CHIMIQUES LIQUIDES ET SOLIDES DES LABORATOIRES DE 2iE : CAS DU LBEB (Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants) ET DU LEDES (Laboratoire Eau Dépollution, Ecosystèmes et Santé) MEMOIR POUR L’OBTENTION DU MEMOIRE MASTER SPECIALISE EN GENIE SANITAIRE ET ENVIRONNEMENT Présenté ett soutenu publiquement le 22 septembre 2011 par : Natty Nattoye KPAI Travaux co-dirigés par : - David MOYENGA Ingénieur de Recherche au LEDES, UTER GVEA - Wilfried MOUSSAVOU : Doctorant au LBEB, LBEB UTER GEI Jury d’évaluation du mémoire : Président : Christel BRUNSCHWIG Membres et correcteurs : Franck LALANNE Boukary SAWADOGO Promotion 2010-2011 DEDICACE Je dédie ce mémoire à mon père KPAI Gaston, à ma mère GUEYE Pauline, ainsi qu’à tous mes frères et sœurs. Que la paix, la joie, le succès et la victoire de JESUS CHRIST notre Seigneur et Sauveur, nous accompagnent tous les jours de notre vie. Amen ! KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 i REMERCIEMENTS Cette étude résulte de la contribution d’un certain nombre de personnes à qui je voudrais bien réitérer mes sincères remerciements. Tout d’abord, je tiens à remercier vivement Messieurs Joël BLIN et Didier LECOMTE, respectivement Directeur du Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants (LBEB), et du Laboratoire Eau, Dépollution, Ecosystèmes et Santé (LEDES) pour m’avoir permis de réaliser ce stage au sein des dits laboratoires. Mes remerciements vont également à l’endroit de Messieurs David MOYENGA et Wilfried MOUSSAVOU, mes co-encadrants, pour leur disponibilité et leur contribution dans la réalisation de ce travail. Je tiens à remercier Mesdames Salimata SPINATO, Christel BRUNSCHWIG et Messieurs Boukary SAWADOGO, Seyram SOSSOU, Oumar SAVADOGO, Armel Cyrille Dopé YAPI, Yohan RICHARDSON, Odilon Amour CHANGOTADE pour leurs critiques et observations pertinentes dont le seul but était l’amélioration du document. J’exprime ma profonde gratitude à tous les membres du LBEB et du LEDES qui ont bien voulu accepter de répondre au questionnaire élaboré dans le cadre de ce travail. Votre collaboration a été d’un apport capital dans l’acquisition des résultats. Je remercie Messieurs Souleymane SABO et Wilfried SOME, de la Direction de la Propreté de la mairie de Ouagadougou, qui ont mis à ma disposition toutes les informations utiles à la réalisation de ce document. Que tous les collègues de la promotion 2010-2011 du Master Spécialisé Génie Sanitaire et Environnement et amis de la Fondation 2iE trouvent ici l’expression de ma reconnaissance pour l’entraide mutuelle. Je voudrais signifier à tous, en ces quelques phrases, mes vifs et chaleureux remerciements. J’aimerais dire grand merci à la famille TAY pour leur soutien moral, spirituel et financier. Enfin, j’exprime ma reconnaissance à la commission de l’UEMOA pour le financement de cette formation à 2iE. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 ii RESUME Le devenir des déchets chimiques de laboratoire reste un fait préoccupant dans les institutions de recherche au niveau national et international. Les dangers environnementaux et les risques sanitaires liés à l’utilisation des produits chimiques des laboratoires sont avérés et connus. Conscient de cet état de fait, l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement a initié la présente étude en vue de mettre en place une stratégie de gestion des déchets chimiques générés par ses laboratoires. Cette étude a été réalisée sur deux laboratoires pilotes : le Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants (LBEB), et le Laboratoire Eau Dépollution Ecosystèmes et Santé (LEDES). L’état des lieux de la gestion des déchets chimiques de ces deux laboratoires a été réalisé au moyen de questionnaires auprès du personnel, d’entretiens, et des observations directes. Il ressort de l’ensemble des données recueillies que les laboratoires investigués génèrent plus de déchets liquides (465 L) que solides (0,103 m3). Malgré les efforts entrepris par 2iE, le mode de gestion des déchets chimiques présente des insuffisances. Le plan de gestion proposé permettra une amélioration des dispositions actuelles. Pour parvenir à une gestion efficace de ses déchets de laboratoire, deux partenaires potentiels ont été identifiés. Il s’agit de la mairie de Ouagadougou, notamment la direction de la propreté, et une entreprise spécialisée dans le traitement des déchets dangereux : ENVIPUR. La mise en œuvre du plan de gestion découlant de cette étude permettra à 2iE de renforcer son système de management environnemental. Mots clés : 1- Déchets chimiques 2- Laboratoire 3- Gestion KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 iii ABSTRACT Laboratory chemical waste disposal is still a big concern in research institutions at national and international level. Environmental hazards and health risks associated with the use of lab chemicals are well known. Then, the International Institute for Water and Environmental Engineering has initiated this study to develop a management strategy for chemical wastes generated by its laboratories. This study was carried out on two pilot laboratories: Biomass Energy and Biofuels Laboratory (LBEB) and Water, Decontamination, Ecosystem and Health Laboratory (LEDES). The waste management procedures of these laboratories were assessed using questionnaires, interviews and direct observations. It appears from all data that laboratories investigated generate more liquid wastes (465 L) than solid wastes (0,103 m3). Despite the efforts undertook by 2iE, the chemical waste management presents shortcomings. To achieve effective management of 2iE’s laboratory waste, two potential partners were identified. There are the city town of Ouagadougou, mainly the Direction of hygiene, and a company specialized in hazardous waste treatment: ENVIPUR. The implementation of the proposed management plan resulting from this study will allow 2iE to strengthen its environmental management system. Keywords: 1 - Chemical Wastes 2 - Laboratory 3 - Management KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 iv LISTE DES ABREVIATIONS 2iE : Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement CED : Code Européen des Déchets CET : Centre d’Enfouissement Technique CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement CTVD : Centre de Traitement et de Valorisation de Déchets DTQD : Déchets Toxiques en Quantité Dispersée EIER : Ecole inter-état des Ingénieurs de l’Equipement Rural EPFL : Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne ETSHER : Ecole des Techniciens Supérieurs de l'Hydraulique et de l'Equipement Rural LBEB : Laboratoire Biomasse Energie Biocarburants LEDES : Laboratoire Eau Dépollution Ecosystèmes et Santé ONEA : Office National de l’Eau et de l’Assainissement PCB PolyChloroBiphényles PEHD : PolyEthylène Haute Densité PVC : Polychlorure de Vinyle REACH : Registration Evaluation and Authorisation of CHemical products SONABHY : SOciété NAtionale Burkinabé d’Hydrocarbure UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine : KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 v TABLE DES MATIERES DEDICACE ................................................................................................................................. i REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii RESUME................................................................................................................................... iii ABSTRACT .............................................................................................................................. iv LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................................. v TABLE DES MATIERES ........................................................................................................ vi LISTE DES FIGURES ............................................................................................................ viii INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1 CHAPITRE I : GENERALITES ................................................................................................ 4 1.1. Présentation de la structure d’accueil (2iE) ..................................................................... 4 1.1.1. Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants....................................................... 4 1.1.2. Laboratoire Eau, Dépollution, Ecosystèmes et Santé ............................................... 4 1.2. Synthèse bibliographique ................................................................................................ 5 1.2.1. Approche terminologique ......................................................................................... 5 1.2.2. Classification des déchets de laboratoire .................................................................. 5 1.2.3. Gestion des déchets chimiques de laboratoire .......................................................... 6 1.2.4. Cadre réglementaire de la gestion des déchets chimiques ........................................ 8 CHAPITRE II : METHODOLOGIE........................................................................................ 10 2.1. Méthodes de collecte des données ................................................................................. 10 2.1.1. Enquête auprès du personnel des laboratoires ........................................................ 10 2.1.2. Entretiens particuliers ............................................................................................. 10 2.1.3. Observations directes .............................................................................................. 10 2.2. Traitement des données ................................................................................................. 11 2.3. Difficultés et contraintes ................................................................................................ 11 CHAPITRE III : RESULTATS................................................................................................ 12 3.1. Présentation des enquêtés .............................................................................................. 12 3.2. Activités des laboratoires............................................................................................... 12 3.3. Caractérisation des déchets chimiques des laboratoires ................................................ 14 3.3.1. Nature des déchets générés ..................................................................................... 14 3.3.2. Quantification globale des déchets ......................................................................... 16 3.3.3. Quantification des déchets produits par type de manipulation ............................... 18 3.3.4. Variation mensuelle des quantités de déchets produits........................................... 19 KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 vi 3.4. Gestion des déchets chimiques au sein des deux laboratoires ....................................... 21 3.4.1. Au LBEB ................................................................................................................ 21 3.4.2. Au LEDES .............................................................................................................. 22 3.5. Moyens de traitement existants au Burkina ................................................................... 23 3.5. Aspect financier ............................................................................................................. 23 CHAPITRE IV : DISCUSSION ET ANALYSES ................................................................... 24 CHAPITRE V : PROPOSITION DE SOLUTIONS POUR LA GESTION DES DECHETS CHIMIQUES ............................................................................................................................ 27 CONCLUSION ET PERSPECTIVES ..................................................................................... 31 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 32 ANNEXES ............................................................................................................................... 34 KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 vii LISTE DES FIGURES Figure 1 : Taux de répartition des manipulations effectuées au LBEB de janvier à juin 2011 .................................................................................................................................................. 13 Figure 2 : Taux de répartition des manipulations effectuées au LEDES de janvier à juin 2011 .................................................................................................................................................. 13 Figure 3 : Exemples de déchets chimiques solides rencontrés au LBEB et au LEDES .......... 14 Figure 4 : Exemples de déchets liquides rencontrés au LBEB et au LEDES .......................... 15 Figure 5 : Quantité des différentes catégories de déchets liquides produits au LBEB de janvier à juin 2011 ................................................................................................................................ 17 Figure 6 : Quantité des différentes catégories de déchets liquides produits au LEDES de janvier à juin 2011 .................................................................................................................... 17 Figure 7 : Quantité de déchets liquides produits au LBEB par type de manipulation de janvier à juin 2011 ................................................................................................................................ 18 Figure 8 : Quantité de déchets liquides produits au LEDES par type de manipulation de janvier à juin 2011 .................................................................................................................... 19 Figure 9 : Variation mensuelle des quantités des différentes catégories de déchets liquides produits au LBEB de janvier à juin 2011 ................................................................................. 20 Figure 10 : Variation mensuelle des quantités des différentes catégories de déchets liquides produits au LEDES de janvier à juin 2011 ............................................................................... 21 Figure 11 : Déchets chimiques au LBEB ................................................................................. 22 Figure 12 : Déchets chimiques au LEDES ............................................................................... 22 Figure 13 : Proposition de schéma de gestion des déchets chimiques du LBEB ..................... 30 Figure 14 : Proposition de schéma de gestion des déchets chimiques du LEDES................... 30 KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 viii INTRODUCTION La notion de développement durable, apparaît aujourd'hui comme incontournable en considérant les nombreuses catastrophes industrielles produites au cours de ces dernières années. Ces catastrophes ont entrainé des dégradations, le plus souvent, irréversibles de l’environnement naturel et humain. Suite à ce triste constat historique, l’apparition d'outils de développement durable est une des voies qui s'ouvrent pour la résolution de ces problèmes. L’un des plus connus de ces outils est le système de management environnemental : outil de gestion des entreprises, des collectivités territoriales ou des administrations qui leur permettent de s’organiser de manière à réduire et maîtriser leurs impacts sur l’environnement. Il inscrit l’engagement d’amélioration environnementale de l’entreprise ou de la collectivité dans la durée en lui permettant de se perfectionner continuellement. Cette vision de protection de l’environnement telle que perçue par les industriels et autres acteurs au développement concerne également les universités et grandes écoles (Hanff et al., 2011). Dans plusieurs pays du monde, les institutions d’enseignement et de recherche ainsi que certaines structures étatiques se sont engagées dans cette lancée. A titre d’exemple, nous pouvons citer l’Université Montpellier 2 qui a édité son propre Agenda 21 (Guyon et Thaler, 2007). Les universités de Genève et Lausanne, et l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) ont conçu chacune un guide de gestion de leurs déchets. Par ailleurs, l’Agence Tunisienne de la Gestion des Déchets a élaboré son manuel de gestion des déchets chimiques provenant des laboratoires (ANGED, 2010). La mise en place du concept de développement durable a suscité plusieurs grandes rencontres internationales qui ont conduit à l’élaboration de bon nombre de conventions et lois. En France, la plus récente d’entre elles et qui intègre explicitement le volet information et formation en milieu académique est celle du Grenelle Environnement. Cette loi vise à intégrer le développement durable aux stratégies des universités et institut de recherche. Il s’agit d’élaborer un « plan vert » pour les campus et de labelliser universités et grandes écoles sur la base de critères de développement durable (performance énergétique des bâtiments, accès par les transports en commun, empreinte écologique, bilan carbone…). Cette démarche environnementale ne laisse pas indifférent l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) étant donné sa vision du développement durable. L’une de ses actions concrètes est la rédaction du manuel d’écoresponsabilité conçu pour la sensibilisation des étudiants et du personnel (Weisman et Nganoah, 2011). Ce document met en exergue l’impact de 2iE sur l’environnement en traitant trois aspects que sont l’eau, KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 1 l’énergie et les déchets. Cependant, la question des déchets chimiques générés par les laboratoires de l’institut pourrait y être ajoutée puisqu’elle constitue un aspect très important à prendre en compte dans la mise en œuvre d’une vision stratégique en matière de protection de l’environnement. CONTEXTE La fondation 2iE connaît un accroissement des connaissances et un développement de nouvelles approches dans le domaine de la recherche. Aujourd’hui, la prise en compte des problèmes induits par la production de déchets dangereux dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche semble incontournable (Girard et al., 1998). Les dangers environnementaux et les risques sanitaires liés à l’utilisation des produits chimiques des laboratoires sont avérés et connus. En effet, les activités menées dans les laboratoires nécessitent l’utilisation de substances chimiques très variées et par conséquent génèrent des déchets chimiques dont la composition est assez complexe. Une insuffisance ou absence de stratégie de collecte et de retraitement de ces déchets potentiellement toxiques constituent un danger tant pour l’homme que pour l’environnement. Des textes et conventions émergent et deviennent de plus en plus exigeants. En 2002, au sommet mondial sur le développement durable tenu à Johannesburg, le plan d’action adopté recommande que d’ici 2020, les substances chimiques soient produites et utilisées de manière à réduire au minimum leurs effets nocifs sur la santé et l’environnement. Dans une démarche intégrée Qualité-Environnement et dans l’esprit des dispositions conventionnelles, l’élimination adéquate des déchets chimiques devient une préoccupation pour 2iE. Cette préoccupation s’avère encore très pertinente au regard de l’extension de sa plate-forme de recherche prévue pour les années à venir. Ainsi, le Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburant (LBEB) et le Laboratoire Eau Dépollution Ecosystèmes et Santé (LEDES) de 2iE ont été choisis comme sites pilotes pour la mise en œuvre de ce projet. Ces laboratoires qui utilisent particulièrement des produits chimiques souhaitent prendre des initiatives pour parvenir à une gestion adéquate des déchets émanant des activités de recherche. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 2 OBJECTIFS DE L’ETUDE L’objectif général de ce travail est d’élaborer une stratégie de gestion des déchets chimiques provenant de ces laboratoires. Il s’agit spécifiquement de : - Faire l’état des lieux des déchets générés par les deux laboratoires et de leur mode de gestion actuelle ; - Proposer des solutions de tri et de collecte, de stockage, de traitement et d’élimination des déchets ; - Explorer les solutions et estimer les coûts de traitement et d’élimination. Ce mémoire comporte 4 parties. La première traite des généralités. La deuxième présente le matériel et les méthodes utilisées pour atteindre nos objectifs. Les résultats et la discussion constituent la troisième tandis la quatrième aborde les propositions de plan de gestion. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 3 CHAPITRE I : GENERALITES 1.1. Présentation de la structure d’accueil (2iE) 2iE a été créé en janvier 2007. Localisé au Burkina Faso, la fondation 2iE a hérité des deux sites de l’ex-groupe EIER-ETSHER. Ces sites sont situés l’un à Ouagadougou et l’autre à Kamboinsé (village situé à 15 km de Ouagadougou) (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_2ie). C’est un centre de formation et de recherche d’excellence qui forme des techniciens et des ingénieurs dans les domaines de l’eau, l’énergie, l’environnement, le génie civil et les mines. Il dispose de 5 laboratoires opérationnels et une plate-forme transdisciplinaire de recherche sur l’ensemble de ces 2 sites, parmi lesquels figurent le LEDES et le LBEB (Hanff et al., 2011). 1.1.1. Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants Le Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburants est une plateforme dédiée à la recherche, l’enseignement et l’expertise dans le domaine des bioénergies pour le continent africain. Il se trouve à Kamboinsé. Inauguré en septembre 2008, ce laboratoire a été créé en collaboration avec le CIRAD. Ces objectifs se résument à développer des procédés de conversion énergétique de la biomasse pour la production de chaleur, de force motrice, d’électricité et de carburant pour le transport, qui soient adaptés à la demande des pays africains et à analyser les modalités d’émergence et les impacts potentiels de ces technologies et des filières correspondantes. 1.1.2. Laboratoire Eau, Dépollution, Ecosystèmes et Santé Les recherches menées au sein du LEDES ont comme objectif général d'analyser et de comprendre les impacts des activités anthropiques sur la qualité des écosystèmes et la santé humaine puis de développer des méthodologies et des technologies innovantes de remédiation. Ces technologies concernent les procédés de désinfection, de décontamination des eaux de boisson et des rejets industriels. Les activités du LEDES visent à proposer des solutions adaptées aux contextes socio-économiques et culturels de l’Afrique afin d’augmenter le taux d’accès des populations à un système d’assainissement de base. Un autre axe de recherche du LEDES est le développement de l’assainissement écologique et productif par l’intégration du recyclage des déchets liquides et solides traitées en agriculture. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 4 1.2. Synthèse bibliographique 1.2.1. Approche terminologique Au sens de l’article 1 de la convention de Bamako, du 22 avril 1998 sur l'interdiction d'importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontières et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique, les déchets sont des substances ou matières qu'on élimine, qu'on a l'intention d'éliminer ou qu'on est tenu d'éliminer en vertu des dispositions du droit national. Dans les laboratoires de recherche, on distingue généralement les déchets normaux et les déchets spéciaux. Parmi les déchets spéciaux on distingue les déchets chimiques, biologiques, radioactifs et mixtes. Les déchets chimiques renferment les produits toxiques y compris récipient d’origine et les corps solides ou liquides souillés par des chimiques. Selon la loi n°002/94/ADP du 19 janvier 1994 portant code de l’environnement au Burkina, les déchets chimiques sont assimilés aux déchets industriels. Comparativement aux flux importants de produits utilisés dans l’industrie, les laboratoires d’analyses et de recherche réalisent des prototypes ou des expérimentations sur de petites quantités (Girard et al., 1998). Les déchets de manipulation sont alors produits en petites quantités et sont qualifiés de « Déchets Toxiques en Quantité Dispersée (DTQD)». Cette appellation est due au fait que ces substances chimiques toxiques sont difficilement mobilisables. 1.2.2. Classification des déchets de laboratoire Dans le souci d’apporter une plus grande précision au niveau des types de déchets et d’adopter un langage commun, la commission européenne a élaboré le Catalogue Européen des Déchets (CED) (www.environnement.gouv.fr). Chaque déchet est désigné par son code de nomenclature (code à 6 chiffres), comprenant : - sa catégorie d’origine (1er et 2ème chiffres) ; - son regroupement intermédiaire (3ème et 4ème chiffres) ; - sa désignation (5ème et 6ème chiffres). Par ailleurs, les déchets de laboratoire peuvent être classés selon leurs niveaux de dangerosité. L’identification des dangers liés aux déchets chimiques en tant que matières dangereuses permet d’identifier 3 catégories. • Classes de danger physique : matières et objets explosifs, gaz inflammables, aérosols inflammables, gaz comburants, , liquides inflammables, matières solides inflammables KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 5 liquides comburants, matières solides comburantes, péroxydes organiques, matières corrosives pour le métaux. • Classes de danger pour la santé : toxicité aigüe, corrosion cutanée, lésions oculaires graves, sensibilisation respiratoire, mutagénicité, cancérogénéité, toxicité pour la reproduction. • Classes de danger pour l'environnement : danger pour le milieu aquatique. 1.2.3. Gestion des déchets chimiques de laboratoire Une gestion de déchet visant la sécurité sanitaire des personnes comporte généralement, les étapes du tri à la source, de la collecte et stockage, du traitement et/ou de l’élimination (Connor, 1990; Meakin, 1992). • Tri à la source Les laboratoires peuvent être le siège d'activités très diverses et cette diversité se retrouve dans les déchets. La grande disparité de leurs propriétés chimiques, physiques, toxicologiques ou environnementales impose une ségrégation en de nombreuses fractions. Le tri de ces déchets occupe une position clé dans une gestion adéquate (Ecologie du travail, 2005). Séparer a posteriori un mélange de déchets chimiques est souvent impossible ou demande un effort considérable. Or leurs propriétés respectives peuvent exiger des traitements différents. Un tri systématique à la source est donc impératif. Ce tri contribue également à limiter les manutentions ultérieures, à faciliter la préparation au transport et il oriente d'emblée les déchets vers le traitement approprié. Lorsqu’on procède au regroupement des déchets par catégorie, il est indispensable de faire attention aux incompatibilités chimiques. Des exemples de mélanges à éviter sont: les solvants chlorés / les solvants non chlorés ; les déchets minéraux / les déchets organiques ; les déchets cyanurés avec tout autre déchet ; les déchets contenant des PCB avec tout autre déchet (ANGED, 2010). • Collecte et Stockage Les déchets chimiques doivent être collectés dans des récipients appropriés puis stockés dans des conditions sécuritaires. Les déchets chimiques sont apportés sur les points de ramassage ou de stockage soit dans leur emballage d’origine ou dans des récipients hermétiques compatibles avec leur contenu. De manière générale, le matériau le plus approprié pour les KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 6 déchets liquides est le polyéthylène à haute densité (PEHD). Pour les acides minéraux très oxydants, il faut recourir au chlorure de polyvinyle (PVC), voire au verre (avec emballage extérieur ou gaine de protection). Tous les récipients doivent être étiquetés afin de connaître la nature du produit et les risques principaux. Une manière recommandée d’identifier les catégories de déchets est de les disposer selon des codes couleur (chromocodage). Le système de codes couleur permet une identification immédiate et non équivoque du risque associé au déchet considéré. Il réduit entre autres les risques d’erreurs lors du tri (Augris et al., 2002). Il ne faut jamais collecter, même temporairement, des produits corrosifs dans des récipients en métal. En pratique, les contenants utilisés ne doivent pas être d’un volume supérieur à 20 litres, afin d’en faciliter la manutention (ANGED, 2010). • Traitement et ou élimination Il existe de nombreuses techniques de traitement des déchets chimiques. L'incinération constitue un moyen efficace d'élimination d'une grande partie des déchets toxiques comme les déchets organiques, les eaux phénolées, les hydrocarbures, les déchets chlorés. Les températures de fonctionnement des centres d’incinération varient entre 900°C (déchets simples) à 1 200°C (déchets organochlorés). Les fumées doivent subir, conformément à la réglementation, un lavage et un dépoussiérage. Dans certains cas l'évapo-incinération est réalisée. Cette technique combine incinération et traitement physicochimique. Il s'agit d'un cassage thermique au cours duquel la phase aqueuse d'un mélange eau / hydrocarbure est vaporisée. La phase liquide hydrocarbure se trouve concentrée, ce qui rend son incinération plus facile et moins coûteuse. L'eau en phase vapeur subit un traitement d'oxydation thermique à haute température qui permet d’éliminer la phase organique résiduelle. Les déchets de laboratoire peuvent être traités : • par neutralisation, procédé consistant à ajuster le pH d'une solution en ajoutant un acide ou une base selon que le produit initial est basique ou acide. • par oxydoréduction qui est essentiellement appliquée à deux types de déchets : les déchets cyanurés qui subissent une oxydation transformant les cyanures en cyanates et les déchets contenant du chrome qui sont déchromatés par réduction du chrome VI toxique en chrome III moins toxique (Laforest et al., 2010). KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 7 • par cassage d'émulsion qui permet de séparer la phase aqueuse de la phase huileuse par réaction en milieu acide. • La précipitation insolubilise les métaux contenus dans les solutions par la formation d'hydroxydes (ADEME, 1999). 1.2.4. Cadre réglementaire de la gestion des déchets chimiques Au niveau européen Des grands principes ont été érigés sur la gestion des déchets. Les impératifs économiques liés aux conditions de concurrence, joints à des objectifs d’amélioration de la qualité de vie et de protection de l’environnement, ont présidé aux premières décisions de la communauté européenne relative aux déchets et à leur élimination. La directive 75/442/CEE du 15 juillet 1975, modifiée par la directive 91/156/CEE du 18 mars 1991, fixe les objectifs généraux à atteindre dans le domaine de la gestion des déchets. Ces textes mettent en exergue quatre grands principes : - le principe de prévention : les Etats membres doivent mener une politique apte à réduire au maximum la quantité et la nocivité des déchets, ainsi que les risques de pollution liés à leur production ; - le principe d’élimination : les déchets doivent être éliminés ou valorisés sans mettre en danger la santé de l’homme, sans porter préjudice à l’environnement, notamment sans créer des risques pour l’eau, l’air et le sol ; - le principe du « pollueur payeur » : la partie des coûts non couverte par la valorisation des déchets doit être supportée conformément au principe dit du pollueur payeur ; - le principe de planification : les Etats membres sont tenus de désigner une autorité compétente assurant l’application du principe de gestion des déchets, par établissement de plan portant notamment sur les types, quantités et origines des déchets à valoriser ou éliminer, les prescriptions techniques générales, toutes les prescriptions concernant les déchets particuliers, les sites et installations appropriés pour leur élimination. Jusqu’à une date plus récente, l’un des problèmes posés par l’évolution industrielle, à savoir la multiplication des molécules, a conduit à l’instauration de la réglementation REACH (Registration, Evaluation and Authorisation of CHemical products). Le nombre de molécules produites par l’industrie chimique est de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers (Bourrellier, KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 8 2008). Par conséquent, le règlement européen REACH, qui est entré en vigueur le 1er juin 2007, impose désormais un enregistrement des nouvelles substances et des produits commercialisés au-delà d’un certain tonnage, sur la base d’un dossier contenant une évaluation systématique des risques. Au Burkina Faso Des décrets et lois ont été édités au niveau du Burkina en faveur de la protection de l’environnement contre les déchets issus des activités anthropiques : • La loi n°002/94/ADP du 19 janvier 1994, portant code de l’environnement au BurkinaFaso établit les principes fondamentaux destinées à préserver l’environnement et améliorer le cadre de vie au Burkina-Faso, notamment l’application du principe pollueur-payeur. Au regard de ses articles 11 et 12, les laboratoires de recherche sont considérés comme des établissements dangereux de deuxième classe. Par conséquent, des mesures doivent être prises pour prévenir les dangers ou les incommodités susceptibles d’être engendrés par ces établissements. • Le décret n°2001-342/PRES/PM/MEE du 17 juillet, portant champ d’application contenu et procédure de l’étude et de la notion d’impact sur l’environnement et le décret n°2001185/PRES/PM/MEE du 07 mai 2001 portant fixation des normes de rejets de polluants dans l’air, l’eau et le sol, viennent en application de la loi. Outre les décret et lois, l’Etat Burkinabé a ratifié la convention de Bâle et celle de Bamako. • La Convention de Bâle a été ratifiée par le Burkina-Faso le 04 Novembre 1999 (http://www.basel.int/ratif/convention.htm ). Elle traite des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leurs éliminations. Malgré l’existence de cette convention, les Etats africains ont jugés nécessaire d’en élaborer une nouvelle pour réglementer la gestion des déchets dangereux en Afrique. En effet, les dispositions de la convention de Bâle ne visent pas systématiquement à protéger l’Afrique contre les mouvements transfrontières de déchets dangereux. C’est la raison pour laquelle ils ont élaboré la convention de Bamako le 30 janvier 1991. Son champ d’application est plus large que celui de Bâle. Il intègre les déchets radioactifs et les déchets ménagers collectés. • La Convention de Bamako entrée en vigueur le 22 avril 1998, a été ratifiée par le Burkina le 10 juin 2009. Cette convention, adoptée sous l'égide de l'Organisation de l'unité africaine, interdit l'importation en Afrique de déchets dangereux et radioactifs en provenance de parties non contractantes. Elle soumet les mouvements au sein du continent africain à un système proche des procédures de la convention de Bâle. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 9 CHAPITRE II : METHODOLOGIE 2.1. Méthodes de collecte des données 2.1.1. Enquête auprès du personnel des laboratoires La population d’étude est l’ensemble du personnel des 2 laboratoires. Pour un laboratoire donné on regroupera sous le vocable « personnel » les membres de l’équipe du laboratoire ainsi que les stagiaires accueillis pendant la phase de l’enquête. Cette phase a duré 3 mois soit d’avril à juin 2011. Cependant, les informations collectées ont porté sur la période d’activités de janvier à juin 2011 et concernaient : • les profils et statut de chaque membre du personnel ainsi que les activités de recherche menées au sein de chaque laboratoire ; • les types et les quantités de produits chimiques utilisés pour les différentes manipulations ; • les types et les quantités des déchets résultants de ces manipulations ; • le devenir de ces déchets une fois produits. Compte tenu de la taille du personnel relativement petite, notre démarche à consisté au recensement de tout le personnel pour l’enquête. 2.1.2. Entretiens particuliers Outre les enquêtes effectuées dans les laboratoires, nous avons eu des entretiens avec des personnes ressources de certaines institutions et entreprises de la place. La Direction de la Propreté de la mairie de Ouagadougou a été sollicitée pour des informations concernant la politique mise en place pour les déchets dangereux de laboratoire. De même, nous avons approché les services de l’ONEA, notamment le laboratoire d’Analyse des Eaux, situé à Paspanga. Des courriers ont été adressés à des entreprises spécialisées dans le traitement et l’élimination des déchets de laboratoires en vue de solliciter leur expertise. 2.1.3. Observations directes Elle a permis de confronter les données recueillies pendant le questionnaire aux faits réels. Des informations additionnelles ont pu être collectées pendant les observations. Elles ont été accompagnées de prises de vue à l’aide d’un appareil photographique et de prises de note. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 10 2.2. Traitement des données Après la phase d’enquête du personnel, nous avons procédé à un dépouillement des fiches d’enquête. Les activités de recherche en laboratoire nécessitent l’usage d’une grande variété de substances chimiques et très souvent en petite quantité. De ce fait, la caractérisation du déchet résultant d’une manipulation n’est pas toujours évidente. Afin de faciliter le dépouillement des fiches d’enquête, des catégories de déchet ont été prédéfinies au vu de la littérature existante. Les déchets liquides produits ont été répartis au sein de ces catégories prédéfinies selon le mécanisme réactionnel mis en jeu (minéralisation, filtration, extraction, etc.), la nature, la toxicité et les proportions des produits chimiques utilisés. Les quantités de ces déchets ont été obtenues suites à des calculs et estimations effectuées sur la base des informations fournies par les enquêtés. Les valeurs obtenues ont été confrontées, dans la mesure du possible, aux observations directes afin d’assurer une fiabilité des résultats. L’ensemble des données ainsi recueillies a été traité sur Excel 2007. Les résultats sont présentés sous forme de tableau et de graphiques. 2.3. Difficultés et contraintes Au cours de ce travail, les difficultés suivantes ont été relevées: - les reports de rendez-vous avec certains enquêtés et responsables de structure de la place - certaines personnes n’ont pas pu être interrogées du fait de leur indisponibilité. Ceci a souvent occasionné reports de rendez-vous entrainant ainsi le prolongement de la durée de la collecte et du traitement des données ; - la majorité des courriers adressés aux entreprises spécialisées dans le traitement des déchets de laboratoire ont été sans suite ; - le personnel enquêté avait des problèmes pour déterminer le volume des déchets produits, surtout pour les manipulations les plus antérieures déjà réalisées ; - la catégorisation des déchets liquides sur la base des produits chimiques utilisés. Ces derniers sont très diversifiés et impliqués dans des réactions chimiques souvent très complexes. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 11 CHAPITRE III : RESULTATS 3.1. Présentation des enquêtés Au cours de la phase d’enquête, 22 personnes sur un total de 25 ont été interrogées au LBEB. Parmi celles-ci, seulement 08 ont effectué des manipulations générant des déchets chimiques. Au niveau du LEDES, sur 40 personnes qui étaient en activité au cours de la période d’enquête 33 ont été soumises au questionnaire. 26 d’entre elles ont attesté avoir effectué des manipulations de janvier à juin 2011. La répartition des interlocuteurs en fonction de leur statut au sein du laboratoire est présentée au tableau ci-dessousI. Répartition des interlocuteurs ayant manipulé en fonction de leur statut Statut Doctorant Ingénieur de Recherche Technicien Stagiaire Post doctorant Total LBEB 3 0 1 3 1 8 LEDES 1 2 3 20 0 26 3.2. Activités des laboratoires La figure 1 présente la répartition des manipulations effectuées au LBEB de janvier à juin 2011. L’analyse du graphique montre que les activités du laboratoire se résument à 6 types de manipulations dont l’extraction est la plus réalisée (29%). Au niveau du LEDES on dénombre 4 types de manipulation (Figure 2). Les analyses microbiologiques (37 %) et celles réalisées par spectrophotométrie d’absorption moléculaire (33 %) sont les plus effectuées. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 12 Caractérisation des biomasses 14% Extraction 29% Caractérisation des huiles 14% Filtration 15% Chromatographie 14% Imprégnation 14% Figure 1 : Taux de répartition des manipulations effectuées au LBEB de janvier à juin 2011 Titrimetrie 22% Microbiologie 37% Spectro AM 33% Spectro AA 8% Figure 2 : Taux de répartition des manipulations effectuées au LEDES de janvier à juin 2011 KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 13 3.3. Caractérisation des déchets chimiques des laboratoires 3.3.1. Nature des déchets générés • Déchets solides Les déchets solides rencontrés au cours de ce travail sont de nature très diverse. Ils comprennent les gants souillés, les réactifs périmés, les boites de pétri, les objets tranchants piquants, les flacons et emballages de produits chimiques tels que les réactifs HACH, la verrerie brisée. Des illustrations de ces déchets sont présentées à la figure 3. 1. NaHSO3 périmé 2. Gants et emballages de réactifs HACH Figure 3 : Exemples de déchets chimiques solides rencontrés au LBEB et au LEDES KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 14 • Déchets liquides Les activités de recherche du LBEB et du LEDES génèrent des substances aqueuses, organiques et mixtes. Quelques exemples de ces déchets sont illustrés à la figure 4. Au LBEB, trois variantes de solutions aqueuses et deux variantes de solutions organiques ont été identifiées. Les solutions aqueuses comprennent les acides aqueux, les bases aqueuses, et les déchets aqueux mixtes. Les déchets aqueux mixtes prennent en compte toute solution résultant d’un mélange acide, base, sels de métaux etc. Les solutions organiques se subdivisent en solvants organiques et solvants organiques mixtes. Les solvants organiques mixtes font référence à tout mélange de substance organique-aqueuse et de réactifs. Les déchets liquides du LEDES sont essentiellement constitués de solutions aqueuses réparties en acides, bases, les solutions mixtes et celles contenant les métaux lourds (Figure 7.1). Sont classés dans la catégorie « mixte », les déchets issus de manipulations dans lesquelles ont été utilisés des acides, des bases, des métaux, des oxydants, des réactifs chimiques préfabriqués tels que les réactifs HACH. 1. Résidus d’arsenic 2. Solvant organique Figure 4 : Exemples de déchets liquides rencontrés au LBEB et au LEDES KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 15 3.3.2. Quantification globale des déchets • Déchets solides Au total, 0,103 m3 de déchets ont été identifiés dans les deux laboratoires. Le volume de déchets solides générés au LBEB est très faible pour l’ensemble de toutes les manipulations. Il est estimé à 3.10-3 m3. Au niveau du LEDES, la quantité des déchets chimiques solides est estimée à 0,1 m3. • Déchets liquides Les figures 5 et 6 présentent respectivement les quantités des catégories de déchets chimiques produits au LBEB et au LEDES par type de manipulation. Les volumes générés sont de 45 L pour le LBEB et de 420 L pour le LEDES, soit un total de 465 L. Concernant le LBEB, les solvants organiques constituent les déchets les plus produits avec un volume de 23 L. Ces déchets émanent essentiellement des opérations d’extraction (12,5 L) et de filtration (5,5 L). Les acides et les bases représentent les moins produits. Ils totalisent un volume de 3 L et sont issus de la caractérisation des biomasses. Pour ce qui est du LEDES, les déchets mixtes sont les plus abondants (215 L) tandis que les métaux lourds sont en petites quantités (20 L). Les acides (90 L) et les bases (95 L) en position intermédiaires. La titrimétrie est génératrice de solutions acides (80 L), basiques (92 L) et mixtes (93 L). La grande partie des déchets aqueux mixtes provient des analyses spectro photométriques d’absorption moléculaire (120 L) tandis que les métaux lourds sont issus des méthodes spectrophotométriques d’absorption atomique. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 16 25 Volume (L) 20 15 10 5 0 Acides aqueux Bases aqueuses Aqueux mixte Caractérisation biomasses Imprégnation Solvants organiques Caractérisation huiles Filtration Solvants organiques mixtes Chromatographie Extraction Figure 5 : Quantité des différentes catégories de déchets liquides produits au LBEB de janvier à juin 2011 250 Volume (L) 200 150 100 50 0 Acide Titrimetrie Base Spectro AM Mixte Spectro AA Metaux lourds Microbiologie Figure 6 : Quantité des différentes catégories de déchets déchets liquides produits au LEDES de janvier à juin 2011 KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 17 3.3.3. Quantification des déchets produits par type de manipulation Au LBEB, les volumes de déchets liquides issus des manipulations varient de 3,2 L à 12,4 L. Ces volumes sont respectivement atteints dans les processus de caractérisation des biomasses et l’extraction (Figure 7). Les volumes de déchets solides pour toutes les manipulations sont très faibles (3.10-3 m3). Volume (L) 14 12 10 8 6 4 2 0 Extraction Filtration Imprégnation Chromatographie Caractérisation huiles Caractérisation biomasses Figure 7 : Quantité de déchets liquides produits au LBEB par type de manipulation de janvier à juin 2011 La figure 8 présente les quantités de déchets liquides générés au LEDES par type de manipulation. Les déchets liquides sont moins importants au niveau de la microbiologie (2,8 L) et plus importants pour la titrimétrie (225 L). En ce qui concerne les déchets solides, la spectrophotométrie d’absorption atomique et la titrimétrie n’en génèrent que très peu. L’essentiel des déchets chimiques solides est généré par la spectrophotométrie d’absorption moléculaire (0,090 m3). KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 18 300 250 Volume (L) 200 150 100 50 0 Microbiologie Spectro AA Spectro AM Titrimetrie Figure 8 : Quantité de déchets liquides produits au LEDES par type de manipulation de janvier à juin 2011 3.3.4. Variation mensuelle des quantités de déchets produits • Solides La quantité totale de déchets solides produits au LBEB est de 3.10-3 m3, avec des valeurs mensuelles de 2.10-3 m3 en février et 1.10-3 m3en mai. Au niveau du LEDES, les déchets solides ont été produits sur toute la période d’étude avec un pic en avril (35 L). • Liquides Les figures 9 et 10 font état des variations mensuelles des quantités de déchets chimiques liquides au LBEB et au LEDES. De manière générale, les quantités sont plus élevées en avril et mai. Pendant ces deux mois on note la présence de toutes les catégories de déchets. Au LBEB, les solvants organiques et les solutions aqueuses mixtes sont des déchets générés tous les mois. La plus grande quantité de solvants organiques est enregistrée en avril tandis que celle des aqueux mixtes a été observée en février. Les acides aqueux et les solvants organiques mixtes sont produits occasionnellement. Les acides sont rencontrés en mars exclusivement et les solvants organiques mixtes en avril et mai. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 19 A l’exception des solutions contenant les métaux lourds, toutes les catégories de déchets sont produites tous les mois. La quantité maximale de solutions aqueuses mixtes est obtenue en avril. Les acides et les bases présentent leurs valeurs les plus élevées en mai. 14 12 Volume (L) 10 8 6 4 2 0 Janvier Février Mars Avril Acides aqueux Bases aqueuses Solvants organiques Solvants organiques mixtes Mai Juin Aqueux mixte Figure 9 : Variation mensuelle des quantités des différentes catégories de déchets liquides produits au LBEB de janvier à juin 2011 KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 20 80 Volume (L) 70 60 50 40 30 20 10 0 Janvier Février Acide Mars Base Avril Mixte Mai Juin Metaux lourds Figure 10 : Variation mensuelle des quantités des différentes catégories de déchets liquides produits au LEDES de janvier à juin 2011 3.4. Gestion des déchets chimiques au sein des deux laboratoires Les observations directes effectuées au sein des deux laboratoires associées aux informations recueillies à travers les fiches d’enquêtes ont permis de faire l’état des lieux de la gestion des chimiques générés par leurs activités de recherche. Certains déchets sont triés et collectés dans des bidons tandis que d’autres sont rejetés à l’évier. La méthode de code couleur (chromocodage) n’est pas appliquée aux bidons de collecte. De plus, l’étiquetage de ces derniers ne respecte pas les dispositions conventionnelles. 3.4.1. Au LBEB Les procédures de tri et de collecte réalisées au LBEB concernent les déchets solides, les solvants organiques et les solvants aqueux. Les acides et les bases sont rejetés à l’évier après manipulation. La collecte des déchets est effectuée dans des bidons et bouteilles de produits chimiques récupérées. Les capacités de ces contenants sont variables (de 1 à 5 L). Les déchets sont d’abord recueillis au niveau des postes de manipulation dans des contenants puis acheminés dans un local de stockage situé à proximité du laboratoire (Figure 11). A ce niveau, les déchets sont transvasés dans des bidons de plus grande capacité (20 L) ou conservés dans les contenants utilisés au niveau des postes de manipulation. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 21 2 Stockage des déchets 1 Collecte des déchets au laboratoire Figure 11 : Déchets chimiques au LBEB 3.4.2. Au LEDES A l’instar du LBEB, certains déchets du LEDES tels que les résidus d’arsenic, le borohydrure de sodium sont collectés dans des bidons (Figure 13.1). Les acides, bases et déchets aqueux mixtes sont directement rejetés à l’évier. Les déchets cyanurés quant à eux subissent une neutralisation à l’hypochlorite avant de regagner l’évier. Au niveau des déchets solides aucun tri n’est réalisé. Les déchets chimiques solides et ceux assimilés aux ordures ménagères sont mis ensemble (Figure 12.2). 1 Stockage de NabH4 2 Poubelle des déchets solides Figure 12 : Déchets chimiques au LEDES KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 22 3.5. Moyens de traitement existants au Burkina Nous avons rencontré des personnes ressources exerçant dans des structures privées et publiques de la ville de Ouagadougou. Dans l’ensemble 7 structures ont pu être visitées. Il s’agit notamment de la mairie de Ouagadougou, de l’ONEA, de la SONABHY et 4 laboratoires d’analyse et de recherche. Il ressort de ces entretiens qu’il n’existe pas d’entreprises spécialisées dans le traitement des déchets chimiques solides et liquides au Burkina. Cependant, les déchets chimiques solides peuvent être évacués au Centre de Traitement et de Valorisation de Déchets (CTVD ; ex-CET) pour enfouissement. L’enfouissement représente l’unique voie d’élimination de ces déchets. 3.5. Aspect financier La gestion des déchets engendre naturellement des coûts financiers souvent très importants. Le cout des investissements est fonction des différentes étapes du système et surtout de la quantité de déchets produits. Par ailleurs, le traitement des déchets chimiques requière l’expertise d’un centre spécialisé. Au cours de ce travail, nous avons pu identifier une entreprise au niveau de la sous-région, précisément en Côte d’Ivoire : ENVIPUR. Installée à Abidjan, cette entreprise propose une offre de service dans les domaines de la gestion des déchets banals et spéciaux, la propreté et l’hygiène industrielle et le transport des matières dangereuses liquides et solides. Sur la base de la facture pro forma établie par l’entreprise (Annexe II), le coût de traitement des déchets chimiques enregistrés sur la période d’étude dans les deux laboratoires s’élève à 2 014 260 F CFA. Ce montant ne prend pas en compte les frais de transport de 2iE jusqu’au site de destruction de l’entreprise ENVIPUR. Ces frais additionnels devront être évalués pour avoir une idée plus précise du montant total à payer. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 23 CHAPITRE IV : DISCUSSION ET ANALYSES Ce travail portant sur la gestion des déchets chimiques de laboratoire a nécessité la conduite d’une enquête auprès du personnel de chacun des laboratoires concernés, des entretiens particuliers, et des observations directes. Au cours de la phase d’enquête, 22 personnes sur un total de 25 ont été interrogées au LBEB et 33 sur 40 au LEDES. Le nombre de personnes enquêtées permet d’apprécier la qualité des informations recueillies. Ces informations renseignent vraisemblablement sur les activités des laboratoires et donnent une idée assez réaliste de la typologie et de la quantité des déchets ainsi que leur mode de gestion actuel. En raison de la diversité des axes de recherche abordés au LBEB et au LEDES, les manipulations diffèrent, de même que la nature des déchets produits. Le LBEB travaille essentiellement sur les biomasses végétales et les huiles sur lesquelles des extractions sont fréquemment réalisées (29% des manipulations). Au LEDES, ce sont les analyses des eaux qui sont dominantes. Les manipulations courantes sont les analyses microbiologiques (37%) et les analyses spectrophotométriques d’absorption moléculaire (33%). Dans les deux laboratoires, les déchets liquides (45 L au LBEB et 420 L au LEDES) sont plus importants en volume que les déchets solides (0,003 m3 au LBEB et 0,1 m3 au LEDES). Il ressort de l’analyse des résultats que la fréquence des manipulations n’est pas nécessairement proportionnelle à la quantité de déchets produits. Au LBEB, l’extraction qui est la manipulation la plus réalisée fournie la quantité la plus élevée de déchets. En revanche, au LEDES on note que la titrimétrie est la manipulation qui génère le plus de déchets en lieu et place des analyses microbiologiques et spectrophotométriques. Les déchets liquides du LBEB sont majoritairement des solvants organiques (23 L) tandis qu’au LEDES ils sont constitués de solution acides (90 L), basiques (95 L) et mixtes (215 L). L’analyse mensuelle des quantités des déchets liquides montrent que ces déchets majoritaires précités sont produits tous les mois. Sur cette base, il faudra donc les prendre en compte dans un processus de gestion. Dans cette optique, on pourrait également considérer les valeurs mensuelles les plus élevées pour estimer la capacité des conteneurs à prévoir à court terme. En fait, une prévision à long terme, voire à moyen terme, s’avère extrêmement difficile pour la simple raison que la recherche évolue continuellement (Girard et al., 1998). Lorsqu’une expérimentation est achevée, on passe à une autre. Par ailleurs, les fortes quantités observées an avril est le fait de l’arrivée des stagiaires dont la plupart était en formation à 2iE. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 24 En ce qui concerne l’état des lieux de la gestion des déchets chimiques de laboratoire, il a été constaté l’inexistence d’entreprises spécialisées dans le traitement au niveau national. Cet état de fait rend la gestion des déchets chimiques assez difficile. Assimilés aux déchets industriels au regard de l’article 31 du code de l’environnement, les déchets chimiques solides peuvent être acheminés au CTVD pour y être enfouis. En effet, le CTVD situé au Nord de la ville de Ouagadougou est principalement destiné aux déchets solides. Ce centre assure deux principales missions : l’enfouissement des déchets solides (ordures ménagères + déchets industriels spéciaux et biomédicaux), la valorisation de la partie fermentescible des déchets en compost et la partie non biodégradable (déchets plastiques) en granulé. Si l’élimination des déchets industriels solides peut être assurée par la mairie par le biais du CTVD, il n’en est pas de même pour les déchets liquides. Ces derniers sont du ressort de l’ONEA qui a en charge la gestion des eaux usées industrielles. Cependant, l’intervention de l’office dans le traitement des déchets chimiques industriels n’est pas encore effective jusqu’à ce jour. D’où la nécessité de mettre en place des structures compétentes dans le traitement des déchets chimiques liquides au niveau national. Au sein des laboratoires soumis à la présente étude, la technique du chromocodage n’est pas appliquée aux récipients de collecte des déchets. Cette technique est une démarche de tri très importante recommandée par l’OMS (2005) dans le cadre de la gestion des déchets biomédicaux. Elle est applicable aux déchets chimiques. Le système de codes couleur permet une identification immédiate et non équivoque du risque associé au déchet considéré. Il réduit entre autres les risques d’erreurs lors du tri (Augris et al., 2002). Par ailleurs, l’étiquetage des récipients de collecte conformément au Système Général Harmonisé (SGH) joue un rôle important sur le plan sécuritaire. Il révèle, à travers les différents pictogrammes, des informations sur la dangerosité et les caractéristiques d’un déchet chimique donné afin de prendre des mesures de protection adaptées. Pour ce qui est des déchets chimiques solides du LEDES, le tri fait défaut. Les déchets chimiques (emballages de réactifs, gants) et les déchets ménagers (plastiques, feuille de papiers, cartons) sont mélangés. Ceci entraine d’une part, l’augmentation du volume de déchets chimiques et d’autre part, un risque sanitaire encouru par le personnel de nettoyage. En combinant dans la même poubelle les emballages des réactifs qui sont a priori souillés et les ordures ménagères tels que les papiers, sachet, ou carton, on aboutit à une contamination KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 25 de ces derniers. Par conséquent, le volume de déchets chimiques à traiter se trouve élevé augmentant ainsi les coûts de traitement (Coste, 2006). Par ailleurs, cet ensemble mixte de déchets est éliminé suivant la filière des ordures ménagères. Pourtant la présence d’éléments chimiquement souillés confère un caractère dangereux à l’ensemble des déchets. Le personnel chargé du ramassage des poubelles se trouve ainsi exposé à des substances dont il ignore généralement la toxicité. Il existe des déchets liquides qui sont rejetés à l’évier. C’est une procédure qui, selon Emmanuel (2004), augmente le risque de pollution de l’environnement. Les acides et bases du LBEB et du LEDES sont évacués à l’évier après une dilution à l’eau. La dilution a pour rôle de ramener le pH dans les normes de rejet (5,5-9,5). Cette pratique évite la corrosion ces des conduites lorsqu’il s’agit des acides. La dilution n’est pas une solution environnementale durable si la quantité des déchets est importante. Elle engendre l’utilisation de grands volumes d’eau potable dans un contexte où les ressources en eau s’avèrent de plus en plus rares. Les déchets aqueux mixtes du LEDES devraient subir des traitements avant rejet compte tenu de leur composition complexe. Ces déchets contiennent souvent des substances de manipulation colorés du fait de l’utilisation des produits chimiques tels que le bleu de méthylène, le réactif SPAND pour le dosage des fluorures, le rouge de méthyle, etc. Les déchets issus des analyses spectrophometriques utilisant le nitravert (réactif HACH) sont aussi dangereux et doivent être collectés. C’est un réactif qui contient du cadmium. Pour ce qui est du traitement des déchets chimiques des laboratoires de 2iE, la plupart des entreprises contactées dans la sous-région et en Europe (Annexe III), n’ont pas réagit favorablement hormis ENVIPUR. Ceci s’explique principalement par la faible quantité de déchets générés par les laboratoires de 2iE. Ces centres spécialisés s’intéressent à des quantités de déchets de l’ordre de la tonne ou du mètre cube au minimum (Laforest et al., 2010). Par conséquent, les quantités obtenues à 2iE (0,103 m3 de déchets solides et 465 L de déchets liquides) ne sont pas rentables du point de vue technico-commercial. La gestion des déchets engendre naturellement des couts financiers souvent très importants. Le cout des investissements est fonction des différentes étapes du système et surtout de la quantité de déchets produits. La facture pro forma d’ENVIPUR, s’élève à 2 014 260 F CFA. Elle a été établie sur la base d’un montant forfaitaire de 7 035 FCFA / L de déchet. Une facture plus détaillée n’a pu être obtenue. En effet, elle nécessite au préalable que les procédures de traitement soient élaborées et validées par le CIAPOL. Pour des contraintes liées à la courte période d’étude nous n’avons pas pu obtenir ces informations. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 26 CHAPITRE V : PROPOSITION DE SOLUTIONS POUR LA GESTION DES DECHETS CHIMIQUES Du point de vue technique nous proposons les schémas de gestion illustrés aux figures 13 et 14. Par ailleurs, il faudra envisager : La réduction du volume des déchets Il convient d’éviter de souiller les déchets qui sont initialement non dangereux afin d’éviter d’augmenter les coûts de traitement et d’élimination. Il serait également avantageux de faire de la récupération de certains déchets comme les solvants organiques par distillation. Les solvants ainsi récupérés pourraient être utilisés pour des manipulations n’exigeant pas des produits de grande pureté ou pour des séances de travaux pratiques. Lorsque les solutions contiennent des produits chimiques non récupérables, le volume de matières dangereuses peut être considérablement réduit en laissant la solution s’évaporer sous une hotte d’aspiration ou dans une autre zone bien aérée. Le manipulateur pourrait transférer la solution dans un contenant à large ouverture, comme par exemple un bac d’évaporation pour obtenir une surface d’évaporation maximale et laisser reposer jusqu’à la formation de boue. Cette boue peut être transférée dans un contenant correctement étiqueté pour une élimination à l’extérieur. Il convient de réutiliser les flacons en verre pour conserver des produits chimiques de même nature que ceux qui y étaient initialement. Le tri et la collecte des déchets Afin de faciliter le tri à la base nous suggérons d’instaurer un chromocodage des conteneurs comme indiqué aux figures 13 et14 : des poubelles rouges pour les déchets solides, des bidons bleus pour les déchets aqueux mixtes, jaunes pour les solvants organiques pures, verts pour les solvants organiques mixtes et noirs pour les métaux lourds. On pourra prendre des bidons en polyéthylène de 20 L pour la collecte des déchets liquides et des poubelles de 50 L minimum pour les déchets solides. On mettra ces poubelles sélectives à proximité des postes de travail de manière à ce que les opérateurs puissent les utiliser aisément. Un contrôle régulier des poubelles devra être effectué pour s’assurer du respect des consignes de tri. Le stockage des déchets Il faut prévoir pour chaque laboratoire un local de stockage des différents déchets collectés qui sera équipé de moyens de lutte contre le feu, facilement accessible pour d’éventuelles KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 27 interventions. Il doit être balisé et comporter des consignes de sécurité lisibles et faire l’objet d’une inspection régulière. Ces locaux ne devront pas être situés loin des laboratoires de sorte à minimiser les risques liés au transport. Les déchets doivent être stockés à l’écart des sources de chaleur et d’ignition. Les volumes de déchets chimiques stockés doivent respecter les capacités de stockage des locaux destinés à cet usage (éviter l’empilement, l’encombrement des issues, s’assurer de la stabilité du stockage). Une plate-forme de regroupement local doit être aménagée sur chacun des sites de 2iE pour rassembler les déchets stockés dans chaque laboratoire. Le stockage de déchets dans un seul endroit centralisé de l’établissement facilitera la surveillance et le contrôle de l'accès à cet entrepôt. La durée maximale de stockage des déchets chimiques est fonction des paramètres suivants: la réactivité, la quantité et les conditions de stockage. Dans tous les cas, la durée maximale de stockage doit rester inférieure à un an afin d’éviter la formation possible de sous-produits instables. Le traitement et l’élimination des déchets Les solutions acides et basiques subiront des dilutions avant de regagner l’évier. Les solutions aqueuses mixtes seront soumises à évaporation en vue de réduire le volume. Après chaque processus d’évaporation, le concentrât obtenu sera collecté dans un contenant bien étiqueté. Les étiquettes comporteront les pictogrammes des substances chimiques. Les solvants organiques, les métaux lourds ainsi que le concentrât des déchets aqueux mixtes seront stockés puis remis à une entreprise spécialisée. L’entreprise identifiée actuellement est ENVIPUR Côte d’Ivoire. Le site de destruction des déchets de cette entreprise est situé à Abidjan. Par conséquent, il convient de prendre des dispositions techniques et administratives pour assurer le transport des déchets de 2iE, depuis Ouagadougou jusqu’à Abidjan. Un tel transport s’inscrit dans le cadre des mouvements transfrontières de déchets dangereux. Il est donc soumis aux exigences des conventions de Bâle et de Bamako. Dans ces conditions, un dossier de notification devra être établi entre le ministère de l’environnement de la Côte d’Ivoire et celui du Burkina. La constitution de ce dossier impliquera également les autorités douanières des deux pays, l’entreprise ENVIPUR et 2iE. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 28 En ce qui concerne les déchets chimiques solides, on procèdera à un stockage au sein des locaux désignés à cet effet jusqu’à atteindre des volumes considérables. Les services de la mairie seront par la suite contactés pour les enfouir au CTVD. La création d’une équipe spécialisée Il est nécessaire de créer une équipe spécialisée de gestion des déchets chimiques qui aura à sa tête un responsable chargé de la mise en œuvre des présentes propositions. Ce service assurera la gestion et l'évacuation de tous les types de déchets dangereux produits par les laboratoires sans aucune exception. A cet effet, l’élaboration d’un bordereau de suivi des déchets est indispensable pour assurer une traçabilité des opérations Le responsable travaillera de concert avec les techniciens et veillera quotidiennement au respect du tri à la base et de la collecte des déchets. Il sera chargé, de mettre à jour le système de gestion des déchets en fonction des activités de laboratoire. En effet, compte tenu du caractère très évolutif des activités de recherche, il est indispensable, pour une période donnée, de faire un tri et une collecte adaptée au besoin. La formation et l’information du personnel, notamment des nouveaux stagiaires, sera une de ses fonctions. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 29 PRODUCTION DES DECHETS Solides Liquides Acide aqueux Base aqueuse Stockage Solvant organique Aqueux mixte Solvant organique mixte Evaporation Dilution Stockage Enfouissement au CTVD Remise à une entreprise de traitement Rejet à l’évier Figure 13 : Proposition de schéma de gestion des déchets chimiques du LBEB PRODUCTION DES DECHETS Solides Liquides Acide aqueux Base aqueuse Stockage Dilution Métaux lourds Mixte Evaporation Stockage Enfouissement au CTVD Rejet à l’évier Remise à une entreprise de traitement Figure 14 : Proposition de schéma de gestion des déchets chimiques du LEDES KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 30 CONCLUSION ET PERSPECTIVES Au vu des résultats de ce travail, il ressort que les activités de recherche du LBEB et du LEDES génèrent beaucoup plus de déchets chimiques liquides (465 L) que solides (0,103 m3). Au LBEB les solvants organiques sont les plus produits tandis qu’au LEDES se sont les déchets aqueux mixtes. Malgré les efforts entrepris par 2iE, le mode de gestion actuel présente des défaillances. Les déchets solides de LEDES ne sont pas triés à la base et suivent la filière des ordures ménagères. En outre certaines solutions aqueuses mixtes contenant des substances toxiques ou des colorants sont rejetées à l’évier. Les propositions émises suite à ce travail contribueront à l’amélioration du système de gestion de déchets de ces deux laboratoires. 2iE pourrait solliciter la collaboration de la mairie et de ENVIPUR pour l’accompagner dans cette démarche de management environnemental. Dans la pratique, les déchets solides seront confiés à la mairie pour qu’ils soient enfouis au CTVD. Quant aux déchets chimiques liquides, ils devront être remis à la structure identifiée : ENVIPIUR Côte d’Ivoire. Ce travail ouvre des perspectives pour les années à venir. Il serait intéressant de : - quantifier les déchets à l’échelle de l’année à partir de récipients de collecte et déterminer leur composition chimique de façon détaillée pour améliorer autant que possible le tri ; - étendre cette étude à tous les laboratoires et inclure les déchets chimiques gazeux ; - mettre en place un guide de gestion des déchets du 2iE qui prenne en compte nos solutions proposées 2iE devrait s’atteler à mettre en place au plus tôt un plan de gestion des déchets chimiques issus de ses laboratoires. Ainsi, cette action de haute portée environnementale pourraient influencer considérablement et positivement les résultats du 3ème audit interne de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE). KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 31 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ADEME, 1999. Les filières de traitement collectif des déchets dangereux, rapport, 10p. ANGED (Agence Nationale de la Gestion des Déchets), 2010. La gestion des déchets chimiques provenant des laboratoires en Tunisie, Rapport du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable de la République Tunisienne, 39p. Augris M., Vinit J., Wiitkar F., Boivin M., Breton C., Boisset M., Brunet P., Devauchelle F., Malosse I., Bouilly D., Cornillon B., Courtois M., Jacquet M-A., Roussille F., Simons J., Wybier J., Zilberfarb D., Savy D., Brendel A., Manin J-P., Conrad V., Bernier S., Terrillon D., Drouin D., Faucher P., Bedin J. & Pasquier J-M., 2002. Gestion des déchets. Guide pour les établissements publics d’enseignement supérieur ou de recherche, 185p. Bourrellier P.-H., 2008. Questions sur les risques naturels. Livret sur l’environnement, fiche pédagogiques, Académie des Sciences, Institut de France, 127 p. Connor, D.M. 1990. 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L’Eco-responsabilité à 2ie : pour une réduction de son empreinte carbone, Manuel à l’intention des étudiants et du personnel, Fondation 2iE, 19p. KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 33 ANNEXES Annexe I : Fiche d’enquête QUESTIONNAIRE D’ENQUETE DANS LE CADRE DE LA GESTION DES DECHETS CHIMIQUES DE LABORATOIRE Numéro de fiche : _____ Date : _____/____/______ I. Présentation de l’enquêté Nom et Prénoms : …………………………………………………………………………………………….. Sexe (M/F): […..] Contact(s) téléphonique(s) :…………………………..…………………………….….. e-mail :.......................................................................................................... Laboratoire d’appartenance (Cochez avec « X ») : [......] LEDES ; [.......] LBEB Fonction : [......] Stagiaire (Préciser le cas échant le diplôme préparé) : .................................................. [......] Technicien [......] Ingénieur de recherche [......] Doctorant [......] Postdoc [......] Autre (à préciser) :............................................................................................................ Date d’intégration du Laboratoire (jj/mm/année) : ......./........./.......... Date prévue pour la fin de vos activités au laboratoire :...../......../............... II. Description des travaux de laboratoire Réservé aux stagiaires 1°) Quel est l’intitulé de votre thème de recherche ................................ 2°) Donner le nom complet et la fonction de votre e ncadreur ................................................................................................................... KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 34 3°) Votre thème s’inscrit-il dans le cadre : [.....] des travaux de votre encadreur ? [.....] d’un projet du laboratoire ? lequel ? ............................................ [.....] Autre (à préciser)...................... ; 4°) Qui est-ce qui effectue les manipulations relat ives à votre thème ? [.....] Vous uniquement [.....] Vous avec l’aide d’une ou plusieurs personnes [.....] Autre(s) personne(s) uniquement Réservé aux autres membres du personnel (Techniciens, Ingénieurs de recherche, doctorants, etc.) 1°) Quel(s) est/sont le(s) axe(s) de recherche sur le(s)quel(s) vous intervenez ? Donnez la date de démarrage 2°) Quels sont les projets du laboratoire auxquels vous participez en ce moment ? 3°) Avez-vous des stagiaires du laboratoire sous vo tre supervision/encadrement ? [....] Oui ; [....] Non Si oui, Donnez leur nom complet. 4°) Qui est-ce qui effectue les manipulations relat ives à votre thème ? [.....] Vous uniquement [.....] Vos stagiaires [.....] Autre (à préciser)....................................... III. Quantification des produits chimiques utilisés et des déchets générés (Tableaux I & II) KPAI Natty Nattoye MS-GSE Promotion 2010-2011 35 Tableau I. Quantification des produits chimiques et autres consommables utilisés Date Intitulé de la manipulation Produits chimiques et autres consommables utilisés Usage Solvant Réactif Quantité Mil. Cult. (Kg) (L) Unité Observations 36 Tableau II. Quantification des déchets générés Date Intitulé de la manipulation Quantité Déchets générés (Kg) (L) Lieu de rejet unité. Récipient collecte Evier Poubelle Observations 37 Annexe II : Facture proformat de service de traitement de déchets 38 Annexe III : Liste des entreprises contactées ANGED (Agence Nationale de Gestion des Déchets de la Tunisie): Tel : + 216 80 100 281 CEDILOR Rue du Bois Coulange 57360 Amneville Tel : +33 03 87 53 31 31 CREDIA ZA Mi-Voix, 5, rue Henri Pollès 35136 Saint-Jacques-de-La Lande Tel : +3302 99 35 38 35 ENVIPUR Côte d’Ivoire , Tel :+225 21 24 34 16. LABO SERVICES Route de la Centrale, 69700 Givors Tel : +3304 72 49 24 24 L'ELECTROLYSE ZI de Maucoulet, 33360 Latresne Tel : +33 05 56 20 74 40 ONEA (Office Nationa de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina Faso) Tel : +226 80.00.11.11 OREDUI ZI des Bois de Grasse, 06130 Grasse Tel : +33 04 93 70 26 20 SARP Industries Zone Portuaire, 427, route du Hazay 78520 Limay Tel : +33 01 34 97 25 25 SCORI LILLEBONNE ZI Avenue Port Jérôme, 76170 Lillebonne Tel : +3302 35 39 56 56 SIRA ZI de l’Islon, 943, chemin de l’Islon 38670 Chasse-sur-Rhône Tel : +33 04 72 49 25 25 SOTREFI ZI BP 81007 48, rue des Tonneliers 25461 Etupes Cedex Tel : +33 03 81 95 53 46 SOTREMO ZI Sud Rue Louis Bréguet 72000 Le Mans Tel : +33 02 43 50 22 90 Speichim Processing ZI 64150 Mourenx Tel : +33 05 59 92 79 74 TECHNOS Z.I Le Moulin à Vent 77290 Mitry-Mory Tel : +33 01 64 27 16 96 TREDI ZI de Hombourg BP 24 68490 Ottmarsheim Tel : +33 03 89 83 21 60 39