Paroles d`habitants

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Paroles d`habitants
GÉNÉRATIONS - GÉNÉRATIONS
Paroles d’habitants
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ÉDITORIAL
Cergy est une ville en mouvement. Elle se
construit et se renouvelle depuis plus de
50 ans grâce à ses habitants, des premiers
aux derniers arrivés, qui ont fait vivre et
continuent d’animer le territoire. Ils y ont
apporté leur culture, leurs perspectives
et leurs valeurs, qu’ils ont transmises à leurs
enfants et petits-enfants.
Aujourd’hui, nous souhaitons rendre
hommage aux grands-parents cergyssois.
C’est grâce à eux et aux valeurs qu’ils ont pu
transmettre que notre ville peut s’enorgueillir
d’embrasser diverses cultures. À Cergy,
le vivre-ensemble, loin d’être une chimère,
est une réalité qui se perpétue de génération
en génération, une réalité vécue comme
une chance et une opportunité exceptionnelle
pour les générations à venir.
Merci à tous les grands-parents
cergyssois(es), qui sont et resteront
la mémoire vivante de notre ville.
Jean-Paul Jeandon
Maire de Cergy
Vice-Président de la Communauté
d’Agglomération de Cergy-Pontoise
Josiane Carpentier
Adjointe au maire déléguée
aux prestations et actions
sociales, et à l’intergénérationnel
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GÉNÉRATIONS-GÉNÉRATIONS, C’EST QUOI ?
Les grands-parents, acteurs essentiels
du lien social et intrafamilial, jouent
un rôle crucial dans la transmission
de la mémoire familiale et sociale en
contribuant à la mobilité sociale des
enfants, en agissant sur les rapports de
générations et les rapports de sexe ou en
offrant une pluralité de modèles en lien
avec leur diversité culturelle.
Les grands-parents font vivre les
solidarités familiales et la Cité.
C’est autour de ce lien fort que s’est
construite l’exposition Générationgénération. Faite par, pour et avec
les habitants à travers des ateliers de
création de papier recyclé, des travaux
d’écriture, des interviews et la prise de
portraits de famille, elle met en scène
la réalité des familles cergyssoises
d’aujourd’hui.
4
“
Je suis né au Cameroun, j’ai
grandi là-bas. Je suis parti
du Cameroun pour la Côte-d’Ivoire,
en passant par le Nigeria, Cotonou
au Bénin. Je suis arrivé à Abidjan, en
Côte-d’Ivoire. Et puis… je suis resté
sur place, et puis, je suis rentré dans
une compagnie aérienne, où j’ai fait
deux ans. Et depuis, je suis là !
J’ai rencontré ma femme au
Cameroun. Et puis nous avons
fait 3 enfants… Stéphane, Camille
et Nicole. Et puis après… on s’est
séparés. J’ai donc fait 2 autres
enfants… Élodie et Christelle ! Ils
sont tous ici, et… Camille se trouve
en Suède, à Stockholm.
J’ai 5 petits-enfants. Être un
grand-père, c’est une grande joie…
Quand ils ont le temps de venir me
voir, je suis très, très heureux ! On
s’entend parfaitement bien !
Ce que mes parents m’ont transmis…
c’est la nécessité d’avoir des parents
qui soient vivants et qui aiment
beaucoup.
Et puis ma mère m’a donc appris à
prendre soin de tous mes
petits, et même des grands.
JACQUES
69 ans, originaire du Cameroun.
Maison de quartier Hauts-de-Cergy
”
5
“
J’ai 66 ans et je suis à Cergy depuis 1985. Je suis née en Bretagne où j’ai vécu
20 ans. Je me suis mariée, puis on est venu dans la région parisienne. J’ai deux
enfants. Mon fils a 45 ans, et ma fille a eu 41 ans cette année. Je ne vois pas beaucoup
mes petits-enfants car ils habitent en Polynésie. Mais autrement, j’ai une relation
privilégiée avec mes petits-enfants, parce que chacun a son mail, et donc j’envoie des
fois des mails à la famille […].
Ce que j’aime bien lui transmettre, […] c’est […] ses origines. Donc, quand ils viennent,
quand ils sont tout seuls, souvent je vais avec ma fille, on va en Bretagne voir où je
suis née. Il a besoin de savoir aussi où son père a habité,
où son père a été à l’école. […] Et moi, j’essaye de transmettre ça.
MARIE-THÉRÈSE
6
66 ans, originaire du Cambodge.
“
J’ai été mariée très jeune. […] Je m’ennuyais
à mourir à la maison. Alors heureusement
que mon mari était compréhensif ; je lui ai
demandé de reprendre mes études. Il m’a laissée
faire, et j’ai continué jusqu’à la Licence en Droit.
J’ai 9 enfants. Alors il y avait une nounou chez
nous en permanence […]. Et puis après, je voulais
travailler. Il n’en était pas question : chez nous,
les femmes qui travaillent, c’est pas bien vu. Alors,
je lui ai dit « mais je fais un remplacement », et
le remplacement a duré jusqu’au bout. J’ai travaillé
à la banque. Heureusement, parce que c’est là
que j’ai appris à taper à la machine […]. Avec les
évènements de 1975, je suis arrivée en France
avec mes enfants. Mon mari est resté là-bas avec
ma maman et les autres membres de la famille.
[…] Je suis devenue chef de famille. Je devais
m’occuper de tout. Quand je suis arrivée ici, j’ai
trouvé tout de suite un travail jusqu’à ma retraite.
Mon principal souci était que mes enfants aient un
toit, de quoi manger, s’habiller, aller à l’école.
Aujourd’hui, il me reste 6 garçons, 2 filles.
Et maintenant, ça y est, tous, ils ont un travail.
Maintenant, je peux penser à moi…
J’ai 22 petits-enfants. Ben ! Maintenant, la
plupart ont plus de 30 ans. Et je n’ai pas encore
d’arrière-petits-enfants.
Les petits-enfants, la plupart sont éloignés de moi.
[…] Alors je les vois de temps en temps. […]. On se
téléphone. Il y a toujours « Mamie, je t’aime »,
« tu me manques ». Ça fait plaisir quand on les entend comme ça !
ROSINE
”
75 ans, originaire du Cambodge.
Maison de quartier Hauts-de-Cergy
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CAROLINA ET JOSÉ BARIO
50 et 48 ans, originaires d’Espagne,
entourent leur fille, Maria Barrio, 10 ans.
Maison de quartier Hauts-de-Cergy
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CAROLINA
50 ans, pose avec un cliché de son
défunt père, soldat de la légion étrangère.
Maison de quartier Hauts-de-Cergy
“
Quand j’étais enfant, je vivais avec mes parents et ma
grand-mère en Asturies. Ma grand-mère a toujours été très
importante pour moi, c’était ma seconde maman… Elle m’a appris à
tricoter, à coudre. Mon papa était soldat dans la légion étrangère
avant de rencontrer ma maman. Il nous a toujours dit que la guerre
était difficile et dure. Il réalisait la chance d’avoir pu construire
une famille, de nous avoir. Je regrette que mes parents n’aient
pas connu deux de mes filles. Pour moi les personnes âgées sont
très importantes, elles nous transmettent des valeurs, elles ont
l’expérience de la vie. Écouter leurs conseils, c’est important !
”
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CE DONT
JE SUIS FIÈRE
“
Je suis fière de mes
3 petits-enfants, de l’amour
qu’ils me portent et que je ressens
pour eux. Heureuse quand ils me
voient et qu’ils m’appellent Mamie.
Je dis toujours à mes enfants :
« Prends exemple sur moi, tire des
leçons de ce qui m’arrive. Je suis ta
mère ; je ne te donnerai jamais de
mauvais conseils, je veux le meilleur
pour toi. »
Et à mon petit-fils, j’essaye aussi
d’inculquer les bonnes bases […].
Je prends exemple sur mon oncle.
J’aime beaucoup chanter et écouter
la musique. De temps en temps,
il dit : « Mamie danse avec moi »
et nous dansons ensemble.
”
RAYMONDE
Maison de quartier Axe Majeur-Horloge
10
CE DONT
JE SUIS FIÈRE
“
Je suis fière de mes
7 petits-enfants, heureuse
de les voir grandir et surtout en
bonne santé. Chaque jour je les
confie à Dieu qu’il les protège.
Je leur donne beaucoup d’Amour car
ils sont tout pour moi et je suis fière
de cette famille qui s’agrandit. J’aime
partager avec mes petits-enfants car
c’est une satisfaction personnelle.
Mes enfants et petits enfants
trouvent que je suis très gentille
avec eux.
Je donne des conseils à mes
petits-enfants, d’obéir à leurs
parents et d’être respectueux surtout
avec ceux qui sont plus âgés. Je leur
raconte parfois des histoires qu’ils
redemandent et je leur chante des
chansons africaines.
Avec une voix douce.
J’aime beaucoup cuisiner parce
que je suis d’une grande famille
de 9 enfants dont 5 filles. Auprès
de notre maman, j’ai appris à faire
de bons plats africains que j’ai dû
compléter avec la cuisine d’ailleurs.
Donc mes enfants et petits enfants
adorent la cuisine de Mamie.
EMMANUELLE
65 ans.
Maison de quartier Axe Majeur-Horloge
”
11
TRANSMETTRE
“
Ce dont je suis fière et
heureuse c’est de venir
en aide à mes petits enfants
quand ils ont besoin de moi,
de leur rendre service et de
leur donner de
bons conseils.
CHRISTIANE
72 ans.
Maison de quartier Axe Majeur-Horloge
12
”
CHRISTIANE ET EMMANUELLE
72 et 65 ans.
Maison de quartier Axe Majeur-Horloge
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COMME UNE DOUCE MUSIQUE
En tant que grand-mère, je chantais toujours
des douces chansons de prières à mes enfants,
aux petits enfants avant de les faire coucher.
Après, je fais la marche arrière avec ma
musique à la gorge. Huu !! Huu !!!
Ça me donne une odeur de parfum de ma mère.
AKOFA
Maison de quartier Axe Majeur-Horloge
CE DONT JE SUIS FIÈRE
“
”
D’être à côté de mes enfants avec Amour.
Fière d’être une maman.
Patience et courage, confiance, partage.
14
“
La joie,
histoire,
partage. J’ai la joie
tous les jours avec
mes petites-filles.
En tant que veuve
je partage ma vie
avec mes petitesfilles à faire des
activités.
Je me rappelle des
histoires que ma
grand-mère me
racontait en me
disant : « Bientôt tu
deviendras maman »
Je donne des
conseils à mes
enfants : être
sincère, respectueux,
reconnaissant
envers les uns et
les autres et surtout
être simple
dans la vie.
”
TRANSMETTRE
AKOFA
Maison de quartier Axe Majeur-Horloge
15
AÏCHA
originaire du Maroc.
Maison de Quartier des Touleuses
16
“
Je suis grand-mère…
Il y a Raïna première
et Raïna 2, Primo Fidèle et
Angélina et Sunbuyer et
Diamon, Vicentito et Paloma.
Ça représente trop, trop,
trop… trop de joie… Je les
aime beaucoup […]. Je voulais
leur montrer tout ce que je
sais […]. Il faut qu’ils sachent
comment on peut vivre en
vigueur et en joie : quand
ils n’ont rien du tout, il faut
accepter et vivre […].
Ce que je dis à mes enfants
et petits-enfants : « si tu n’as
pas les moyens pour avoir
quelque chose, il faut d’abord
travailler pour l’avoir et le
posséder. »
Ce qui est important, comme
disais ma grand-mère c’est de
« s’occuper de tout le monde,
de la même manière et
sans faire de différence.
MADAME ASCENCUN
originaire de Guinnée-Equatoriale.
Maison de Quartier des Linandes
”
17
“
Je suis grand-mère
de 4 petites filles
et 2 petits garçons.
C’est une grande joie
d’être une grand-mère
même si je suis un peu
jeune, mais j’essaye d’être
une bonne grand-mère
pour eux, pour que ça
leur marque quelques
différences entre la
maman et la grandmère. On n’a pas la
même relation entre la
maman et la grand-mère.
On essaye de faire
de notre mieux.
”
MADAME KADIDJA
originaire d’Algérie.
Maison de Quartier des Linandes
18
“
Je me souviens de ma grand-mère paternelle parce
qu’elle a vécu avec nous. Elle était une femme forte,
elle avait du caractère, elle prenait des décisions pour la
maison…
Parce qu’elle a beaucoup aidé mon père à se construire,
il comptait beaucoup sur elle. Elle l’aidait à vendre des choses,
à faire du commerce. Il avait beaucoup confiance en elle :
même ses économies, c’est elle qui les gardait. Moi aussi,
je voudrais bien savoir et être une grand-mère comme elle.
”
FAMILLE MÉCHÉRIA
Algérie.
Maison de Quartier des Linandes
19
RAYMONDE
avec sa famille.
Maison de quartier
Axe Majeur-Horloge
“
Mes petits-enfants, c’est la joie de l’enfant qui arrive […].
D’abord, c’est naturellement le renouvellent de génération, le futur, la joie de
voir que vos enfants vont transmettre, à leur tour, vos valeurs. Car, même si je ne les
vois pas souvent, en mes enfants, il y a une part de moi-même.
J’ai connu mes grands-parents maternels et ma grand-mère paternelle. Elle était
une dame très bourgeoise. C’était une autre époque, j’ai 73 ans aujourd’hui. Je disais
« vous » à mes grands-parents. Et mes parents disaient « vous » à leurs parents.
Ma grand-mère maternelle a rompu avec cette tradition.
Aujourd’hui, je tutoie mes frères et sœurs, une tante et oncle de part et d’autre, enfin
ceux qui sont encore là. C’était un bonheur immense que d’être ensemble.
J’ai énormément partagé avec ma grand-mère maternelle et, depuis que je suis grandmère, je pense de plus en plus à elle.
Je pense qu’il y a une part d’elle-même en moi. Ça, c’est certain.
20
RABIA
27 ans, originaire d’Algérie, et sa fille Ranya, 5 ans.
“
Cette photo représente 4 générations, mon grand-père, mon
père, mon fils et moi. Pour mon grand-père, il est important
de parler dans notre langue pour ne pas oublier notre culture.
Il nous raconte ses souvenirs, tout ce qu’il a vécu, d’où il vient et ce
qu’il est devenu aujourd’hui en France. Il vit depuis 40 ans à Cergy.
Mes enfants sont toujours avec leurs grands-parents et arrières
grands-parents. Pour nous la famille c’est important.
On écoute et on respecte les décisions de nos aînés.
RABIA
”
27 ans, pose avec un cliché de son grand-père, son père, et son fils.
Maison de quartier Hauts de Cergy
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MME ISABELE
originaire du Cap Vert.
Maison de Quartier
des Linandes
“
Je viens du Cap Vert, je m’appelle Isabelle, je viens d’une petite île qui s’appelle
« Buovista ». Je suis arrivée ici à 18 ans, en 1971. À mon départ du Cap Vert,
ma grand-mère pleurait comme s’il y avait eu un décès dans le village. Tout le monde
pleurait, d’ailleurs. Notre grand-mère : c’était une perle, un diamant qu’on avait et qu’on
souhaite garder toute la vie. Être grand-mère, c’est quelque chose de formidable qui
nous remplit de joie. Quand tu as tes petits-enfants avec toi ; tu as la joie de vivre !
Mes enfants, ils ont la même éducation que j’ai eue. Ma fille, c’est une fille qui est
courageuse, qui est brave et qui fait.
Quand le petit premier enfant est arrivé,
tout le monde était là pour l’accueillir dans la joie.
22
”
REMERCIEMENTS
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CAF 95
La Fédération des Centres Sociaux et socioculturels du Val d’Oise
Le Réseau Écoute et Appui et d’Accompagnement des Parents du 95
Maisons de quartier
Le service Santé-Seniors-Handicaps
Les associations : Accueil des Villes Françaises, Esprit de plume, Club de
l’image, Paroles ! Arc-En-Ciel, École et familles, AREPA La Bastide
• Les habitants : le groupe « Parlons entre parents » de l’Axe Majeur Horloge,
le groupe accueil Familles des Hauts-de-Cergy, groupe Accueil Familles des
Linandes, groupe accueil Familles des Touleuses.
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LES MAISONS DE QUARTIER
AXE MAJEUR - HORLOGE
TOULEUSES
HAUTS - DE - CERGY
LINANDES