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Asa
n°34 - 2016
2e semestre
www.asa-madagascar.org
A
l’ASA, le travail de réinsertion ne se fait pas sans problème. Les
difficultés sont nombreuses : la menace des dahalos, les feux
de brousse, les invasions acridiennes, le climat, le manque d’eau, les
larcins, la fainéantise. Une relation de confiance doit s’établir avec les
familles pour les soutenir et j’ai la conviction que, grâce à notre aide,
elles peuvent réussir et persévérer. J’ai foi en la deuxième génération
et futures générations issues des familles que l’ASA a installées sur
la zone de migration pour les transformer en citoyens qui retrouvent
leur dignité grâce à leur labeur et deviennent de véritables acteurs
économiques de la région. L’ASA est une aventure, un grand chantier
pour réparer les hommes. Un proverbe chinois dit : « donner du poisson
à un homme, c’est le nourrir pour un jour, lui apprendre à pêcher, c’est
le nourrir pour la vie ». Cela demande une continuelle persévérance.
Léonce Wing Kong, directeur exécutif de l’ASA
19e PROMOTION : Derniers préparatifs d’une famille au CASA 2
N
ous avions rencontré VOLOLONA de la 19e promotion, à Antanety au CASA 2, lors de notre
dernier séjour à l’ASA. Elle s’apprêtait à partir le surlendemain pour la ZMA dans le nouveau
village de SOANAFINDRA qui était en cours de construction. A 46 ans, avec ses 6 enfants, elle
était très contente de partir. Comme bagages, elle allait emporter vélo, vêtements, couvertures,
seau, soubiques et petites plaques solaires qu’on vend sur le marché. Avant d’intégrer l’ASA, elle
était à Tana et son mari vendait des « fourbis » dans les rues.
Le jour du départ, les bagages seront chargés sur des camions loués par l’ASA. Les familles, elles,
prendront un grand car.
Récemment nous avons pu avoir des nouvelles par les assistantes sociales de la ZMA.
Monique Rey
19e PROMOTION : Première année sur la ZMA
A
vant d’arriver à Ampasipotsy, les familles de la 19e promotion étaient encore dans la phase de
formation et ne savaient pas comment elles pourraient mener leurs activités. Mais maintenant
chaque famille est responsable de son choix sur les actions à entreprendre. Les encadreurs sont là
pour leur donner conseils et appuis, mais il revient à chacune des familles de gérer leur quotidien.
Tout n’est pas à portée de mains et les outils de travail arrivent progressivement. Tout est nouveau
mais les familles de la promotion SOANAFINDRA ne baissent pas les bras. Chacune essaie d’affronter
les difficultés nouvelles pour atteindre l’objectif de réussite et
d’autonomie qui leur est proposé.
Jean-Claude et sa femme Vololona rencontrés l’an dernier ont planté
du riz et des pois de terre. Leur récolte était bonne. Ils ont planté des
courgettes, choux de chine, petsaï pour la consommation familiale.
Comme ils sont encore pris en charge en partie pour la nourriture, ils vont réinvestir le bénéfice de la
récolte dans du petit élevage et l’aménagement de rizière pour la prochaine campagne culturale. Le
village a planté des arbres forestiers communautaires, et la famille a planté des avocatiers, jaquiers,
papayers. Bien qu’ils n’aient pas encore assez produit pour la première année, la famille constate
déjà des changements dans quelques domaines de leur vie : éducation des enfants, vie conjugale
et familiale, pouvoir d’ achat. Durant cette saison sèche, l’Unité Agricole de la ZMA a procédé à la
distribution de suppléments de terrains en bas-fonds et rizières. Ainsi, les habitants de Soanafindra
augmenteront sûrement leur production pour cette prochaine campagne culturale.
Virginie Rakotoarivony, AS et Nathalie Ralison, Coordinatrice des actions sociales
Des enseignants motivés
L
a rencontre des enseignants de la ZMA fait mieux comprendre l’importance
de leur rôle au service des enfants et des familles de migrants. Grâce à la
présence du Père Julien, j’ai pu cet été échanger avec plusieurs d’entre eux et
voir leur insertion dans ce milieu difficile.
Murielle nous a reçus dans sa petite maison, bien semblable à celle des familles.
Un petit jardin accueillant à l’entrée, tout est propre et ordonné. Murielle
habite ici avec sa fille et sa petite fille. Elle a commencé à enseigner avec
des classes de 100 élèves ! Aujourd’hui elle enseigne les matières générales,
malgache, français, histoire à 50 élèves de 4e 3e. Un autre enseignant assure les
matières scientifiques. Les cours commencent à 7h30 et se terminent à 13h30
avec une petite pause à 10h. Murielle aime son métier. Il faut dire qu’ici les
problèmes de discipline ne se posent pas comme en France. Les enfants sont
motivés et travaillent bien, même au collège. Mais pour l’enseignant, en plus
des heures passées devant les élèves, chaque matin, l’après midi, les corrections sont longues… et les préparations bien nécessaires.
Ici pas de photocopies, pas de tableau électronique et d’ordinateur, l’enseignant travaille « à l’ancienne »… avec très peu de moyens
en dehors du tableau et de la craie ! Murielle ne se plaint pas, au contraire, c’est elle qui me remercie pour ce que fait l’ASA ! Elle sait
que les conditions sont difficiles ici, mais qu’elles le sont encore davantage dans
d’autres régions de Madagascar et même dans les grandes villes.
L’ASA doit une partie de sa réussite à la qualité des enseignants qui accueillent les
familles de migrants. Les résultats sont là. Ils sont plus qu’encourageants, mais on
ne mesure pas assez la somme de travail que cela demande à ces enseignants qui
ont fait le choix de vivre… loin de Tana, au plus près des familles. Ils connaissent la
même vie, difficile, marquée par l’insécurité mais surtout par le désir de s’en sortir
et de construire l’avenir de ces enfants et de ces jeunes.
De nouveaux bâtiments vont accueillir les élèves à la rentrée à Ambatolaihazo. Ils
seront plus fonctionnels. Murielle s’en réjouit. Elle a vu s’améliorer grandement son
cadre de travail. Mais l’essentiel est dans sa motivation qu’elle partage avec ses
collègues et les enfants qui lui sont confiés.
P. Louis Tronchon
A ce jour, réalisations de l’ASA
Nous avons transféré plus de 500 familles depuis
Antananarivo, soit environ 2500 personnes, créé plus
de 19 villages avec :
• 3 centres administratifs
et 88 encadreurs
• 3 écoles primaires et
2 collèges soit 1800
élèves
santé : environ 10 000
consultations par an
pour les 3 CSB
• 1 ambulance
1 dentisterie
• Un Centre de formation • 36 forages d’eau potable
aux Métiers Ruraux. 9
1 GPR constitué par
promotions déjà sorties, •
2 en cours de formation
• 3 CSB, centres de
santé de base, dotés
chacun d’un médecin
et d’auxiliaires de
une quarantaine
d’associations de
base ; 3 greniers
communautaires ;
1 décortiquerie...
Léonce Wing Kong
A PROPOS DE L’AUTONOMIE : Point de vue d’un chef de village
A
lain est le fils de Fanja du village de Fienarantsoa, 3e promotion. Il
a fait sa scolarité dans les écoles de l’ASA et a suivi pendant 2 ans
les cours du CMR. Il est, marié, un enfant et a récupéré la maison d’une
famille qui est partie. Il a été élu, par les villageois, chef de son village.
Il estime que dans les familles la tendance est à l’autonomie. C’est
seulement dans des cas complexes qu’elles consultent l’ASA. Par
exemple, cette année, pour les taxes à payer à la commune de
Marahona sur leurs terrains, les conseils de régularisation se feront
avec les encadreurs de l’ASA. Dans son village il n’y a pas d’assistanat
notoire de la part de l’ASA. Cependant une femme veuve, suite au
décès de son mari, reçoit une aide alimentaire de 3 mois pour sa fille
scolarisée.
En tant que chef de village, tous les dimanches en fin de mois, il fait
des animations pour l’amélioration de la vie au village, la correction de
mauvais comportements. Il organise aussi des réunions extraordinaires
pour des choses qui se passent au village ou des choses à réaliser.
Chalet à palabres
La 2e génération constate que les parents ont des idées figées. Alors les
jeunes ont décidé de monter leur petite association pour constituer à la prochaine récolte une caisse d’entraide, moitié argent,
moitié riz, pour servir en cas d’urgence pour la santé et l’entraide dans le travail. Ils sont conscients que l’ASA ne les aidera pas.
En tout cas tous les ménages ont construit par eux-mêmes une maison annexe pour entreposer le matériel. Ils font surtout du
reboisement autour du village et dans les bas-fonds. Aucun ne plante en colline ; ils ont peur des feux de brousse sur les plateaux.
Propos recueillis par Maryse Mathieu
Quelques mots du responsable du CMR - Centre des Métiers Ruraux
D
epuis le mois d’avril dernier, beaucoup d’événements se sont passés au sein de la Zone de Migration d’Ampasipotsy, citons
quelques exemples : l’inauguration du Collège d’Enseignement Secondaire d’Ambatolaihazo au Sud, le 13 mai 2016, la
célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, organisée par le ministère de la santé le 9 juin. Mais au CMR,
l’événement majeur est la cérémonie de sortie de la 10ème promotion baptisée « Tsinjo » qui signifie « voir l’avenir » le vendredi
29 Juillet 2016. Seize stagiaires ont terminé leur cursus de formation de deux ans au cours de l’année scolaire 2014 - 2015 et 2015
- 2016 durant lesquelles ils ont appris les différentes techniques en agriculture et élevage combiné avec les métiers d’artisanat
comme la menuiserie, la forge, la couture et broderie etc. Ces stagiaires ont pu réaliser leur formation grâce à la participation
financières de quelques associations et donateurs privés qui se regroupent autour de l’ASA France et contribuent au financement
des bourses d’études - somme d’argent qui est dépensée pour l’achat des vivres, les fournitures scolaires, les stages et les voyages
d’études des stagiaires. Donc, en tant que responsable du CMR, permettez-moi de remercier au nom des jeunes formés au CMR,
très reconnaissants envers tous les donateurs car sans leur aide le CMR cesserait d’exister.
José Delphin RABEMANANTSOA, responsable du CMR
Nouvelles des Associations
Q
ue de bonnes idées, de bonne humeur, d’énergie et de talents déployés dans chacune des associations du réseau au profit de
l’ASA et des familles en réinsertion !
Sans compter tout ce qui se donne, se fait... dans la discrétion et l’efficacité !
Vide-greniers, expositions, ventes de broderies, repas et soirées malgaches, repas simples, riz-pain-pomme, expos photos, projections
de films, flash-mob, randos, concerts de clarinettes, d’orgue, de gospels, piano-bar, concours de boules, journée champêtre,
animations dans les écoles, après-midi contes, cross à l’école...
Les Voyages solid
aires
des Associations
du
Réseau ASA France
sont
un moyen de perm
ettre
la découverte de
la vie
des familles réinsé
rées
par l’ASA. N’hésit
ez pas
à contacter l’une
de
associations du ré s
seau.
Des jeunes à Ampasipotsy
T
rois élèves de l’IUT génie
mécanique de Grenoble
appartenant à l’association
d’ASAM Provence, en partenariat avec des élèves de l’IUT de
Génie électronique, ont réalisé pour leur diplôme de fin
d’étude, le projet de l’installation d’une éolienne à Ampasipotsy. Grâce à cette éolienne,
3 panneaux solaires ont été
installés qui permettent d’alimenter en électricité l’internat des garçons et de recharger les batteries des perceuses, téléphones et ordinateurs.
Des scouts qui étaient sur la ZMA en même temps ont fait pas mal d’animations avec
les jeunes et maintenant parlent de l’ASA autour d’eux...
Consultez le site
internet qui vous
permettra d’avoir
plus de détails et
de photos sur la
vie de l’ASA et des
associations.
www.asa-madagas
car.org
App el aux don s
Chaque étape de ce projet de réinsertion fait l’objet de dépenses importantes :
frais de fonctionnement des équipes sociales permanentes, suivi médical,
(notamment des enfants en bas âge), fournitures et diverses dépenses scolaires,
frais d’installation des familles sur chaque site, investissements divers.
L’ ASA a besoin de votre soutien.
Pour aider l’ASA, vous pouvez contacter les associations suivantes :
13 ASAM Provence :
Véronique DOUILLET
85, chemin des Cruyes
13090 Aix-en-Provence
[email protected]
17 C.M.M (Châtelaillon Mitia Malagasy) :
Annette CHANTEPIE
18, Les Bonneveaux
17220 Salles-sur-Mer
[email protected]
25 ASAM Franche-Comté :
Patricia GILLARD
12, rue de la Pernotte - 25000 Besançon
[email protected]
26 ASAM Drôme Provençale :
Henri BALSAN
5, rue de Piejoux
26130 Saint-Paul-Trois-Châteaux
[email protected]
30 ASAM Nîmes :
Françoise BOURGUET
11B, rue des Bénédictins - 30000 Nîmes
[email protected]
33 ASAM Aquitaine :
Christian RODOLAUSSE
13b, rue des Courbagalettes
33980 Audenge
42 Casa-Tana : M.Claire VEYRE
12, cours Fauriel - 42100 Saint-Etienne
[email protected]
42 ASAM Monts du Lyonnais :
Jean-Claude CLAVEL
36, rue de Lyon - 42140 Chazelles-sur-Lyon
[email protected]
44 ASAM Loire-Océan :
Michel VOISIN
10, rue de Tullaye - 44300 Nantes
[email protected]
68 ASAM Fraternité-Colmar :
Annick CLERMONT
9, rue JF Kennedy - 68000 Colmar
[email protected]
69 ASAM Lyon : François BUISSE
23, allée de Valfontaine
69290 Saint Genis-les-Ollières
[email protected]
73 ASAM des Savoie : Daniel HIBON
1, rue Charles Dullin - 73100 Aix-les-Bains
[email protected]
75 ASAParisMada : Benoit PELIER
46, rue de Tocqueville - 75017 PARIS
[email protected]
76 ASEA Normandie :
Jocelyne BRIDENNE
ASEA Normandie BP 90033
76170 Lillebonne
[email protected]
78 AIDASA : Jacques LANDRIOT
M.A.S. 3, rue de la République
78100 Saint Germain en Laye
[email protected]
83 ASAM Evenos : Michel GIRAULT
939, chemin de la Colle - 83330 Evenos
[email protected]
91 ASAM Dourdan : Jacques AUBERT
Mairie de Dourdan, Esplanade Jean
Moulin - 91410 Dourdan
[email protected]
94 ADAMA :
Pierre CHALVIDAN-Françoise FLOT
49, rue Jeanne d’Arc
94160 Saint-Mandé
[email protected]
Pour tous renseignements : ASA/France : 37, rue Caderat - 42140 Chazelles-sur-Lyon -Tél. 04 77 54 20 51 - Mél. : [email protected]
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retour un reçu fiscal qui vous permet de déduire de votre impôt 66% du montant
de votre don. Un merci chaleureux à ceux qui déjà soutiennent de leur don.